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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 07:50
Ce matin, vous allez ouvrir votre poste de radio, votre télé ou votre journal pour entendre parler des déclarations, des déplacements, des engagements à bon marché de Nicolas S. L'appel à une journée "sans Sarkozy dans les médias", sera vraisemblablement peu suivi, mais cette initiative met en lumière la nouvelle donne à laquelle sont confrontés les journalistes face à un président de la République " omniprésent ", expliquent les professionnels. Lancé en septembre par Rassemblement pour la démocratie à la télévision (RDT), cet appel vise à " dénoncer l'omniprésence de Nicolas Sarkozy " le jour anniversaire de sa candidature à la présidentielle, explique à l'AFP le président de cette association, le sociologue Pierre Bitoun.
L'association, créée en juillet, se présente comme " indépendante de toute organisation politique " et complémentaire des associations de critique des médias comme Acrimed. Elle propose notamment l'interdiction des sondages trois mois avant une élection.
" Quand TF1 et France 2 rendent compte du discours de Sarkozy à l'ONU et balancent en amont deux minutes sur son footing à New York, c'est se moquer des citoyens! ", déplore M. Bitoun. " Cela confine au culte de la personnalité ", estime le cofondateur de RDT, qui dit avoir reçu " énormément " de soutiens, dont des politiques comme Laurent Fabius ou Jean-Pierre Chevènement.
Depuis l'élection, les rédactions sont confrontées à une nouvelle donne: suivre un chef d'Etat à l'agenda surchargé, qui est apparu deux à trois fois plus dans les "Jités" pendant les premiers mois de son mandat que son prédécesseur, selon l'Ina. Pour le patron de Libération Laurent Joffrin, " c'est un président rédacteur en chef qui tous les matins définit un menu, avec une tactique d'occupation permanente de la scène ". Heureusement que c’est un spécialiste qui le dit car ce serait un scandale si ces propos étaient tenus par un citoyen ordinaire, bon contribuable, payant sa redevance pour, sur les ondes radios et les écrans des télés, se soumettre à la propagande indirecte ou directe en faveur de Nicolas S.
" On est passé d'un président absent à un président qui gère très bien sa présence. Cela pose des questions dans les rédactions sur ce que valent ses interventions en termes d'information ", résume Vincent Pellegrini, de la Société des journalistes (SDJ) de Radio France. La plupart des journalistes interrogés par l'AFP jugent néanmoins l'initiative de RDT anti-journalistique. " On ne va pas retirer tout un pan de l'actualité sous prétexte qu'on en parle trop les autres jours... C'est comme si on décrétait qu'on ne parle plus des OGM, ça n'a pas de sens ", estime Philippe Chaffanjon, directeur de la rédaction de France Info.
ILS NE SONT PAS… DUPES
Les responsables des rédactions affirment ne pas être dupes de la stratégie de communication de Nicolas S. et suivre son actualité " en journalistes professionnels ", résume Benoît Duquesne, directeur de la rédaction d'Europe 1, qui n'a " pas d'états d'âme " sur le sujet. On s’en serait douté compte tenu de la position permanente de sa radio tout au long de la campagne des présidentielles Dans le même genre idéologiquement correct on trouve bien évidemment Arlette Chabot directrice de l'information de France 2 : " Il peut être trois fois dans le même journal si ça le vaut, d'autres fois on ne le traite pas ou en bref. Mais ses sorties sont rarement médiatiquement nulles " Bien évidemment c’est déontologiquement irréprochable !
" C'est aux citoyens seuls de juger si le président est trop présent ", estime Dominique de Montvalon, directeur adjoint du Parisien/Aujourd'hui en France. Mais parmi les journalistes de base et les syndicats, l'appel de RDT a au moins le mérite de mettre le débat sur la place publique. " A la télé, la ligne c'est : Tout ce que dit Sarkozy est important, on ne peut pas ne pas couvrir ", regrette Dominique Pradalié, du SNJ de France 2. Jean-François Téaldi, du SNJ-CGT de l'audiovisuel, se dit "catastrophé" de voir des sujets télévisés qui " sont juste de la communication, sans contradiction ".
" On a vu pendant les grèves un rejet terrible des médias, sur fond de rumeurs sur une presse aux ordres. C'est exagéré mais ce n'est pas bon " dans un contexte de crise de la presse, met en garde le président de l'hebdomadaire Marianne, Jean-François Kahn, un des rares patrons de presse à soutenir l'initiative. En fait on s’aperçoit bien que les avis sont quasiment unanimes : Nicolas S. est en permanence incontournable et en plus quand il le veut il s’invite pour annoncer des Grenelle permanents sur tous les sujets aux Jités du soir. C’est son droit et donc il n’attend pas que l’on ait besoin de lui. D’ailleurs bizarrement il y est allé hier soir, veille du jour où il savait qu’une infime partie des médias essaierait de l’oublier ! Un pied de nez à ces foutriquets qui souhaiteraient l’empêcher de rentrer chez lui pour décider de ce qui doit être fait à son égard !
DES ANNONCES INUTILES
Hier soir ce fut un excellent exercice de style car on peut simplement se demander à quoi ont servi les journalistes. Nicolas S. a annoncé qu'il voulait proposer aux partenaires sociaux de tenir une conférence sur l'agenda social de 2008 à la mi-décembre sans aller à prononcer pour la énième fois le sésame pour effacer tous les problèmes hexagonaux : " Grenelle ". Quand vous entendez les récriminations vous dégainez votre Grenelle pour calmer les ardeurs belliqueuses.
Il a décidé de casser les 35 heures de manière idéologique en incitant les entreprises qui signent des accords majoritaires d'augmentation collective des salaires puissent être exonérées des 35 heures. Une absurdité de plus car cette annonce dogmatique vient en contradiction avec celle relative aux… heures supplémentaires dispensées des charges sociales. C’est " énorme " comme disent les jeunes car en France les gens qui seront augmentés devront travailler plus mais se priveront de ce qui était supposé les aider ! On va aussi, car on n’est pas à une contradiction près, élargir les possibilités de travailler le dimanche, à condition que les salariés soient " payés le double " et sur la base du " volontariat " sans bien évidemment préciser à partir de quel volume horaire. De la propagande pure et simple comme la proposition de la " monétisation des RTT ", que les salariés et les fonctionnaires pourraient se faire payer après accord dans les entreprises. Il faut aussi débloquer les fonds de participation qui sont de toutes les façons distribuées en fin d’année. Le sommet de la mesure qui tue c’est que l’on crée un indice du pouvoir d'achat qui corresponde enfin à la vie quotidienne des Français et pour que les Français aient le sentiment qu'on ne se moque pas d'eux. Nicolas S. de toute évidence ne se moque pas d’eux ! Il veut qu’en 2008 les loyers soient indexés sur l'indice des prix, et non plus sur l'indice des prix à la construction ; la fin du système des cautions et seulement "un mois de garantie". On attend demain les commentaires des journalistes indépendants qui ne manqueront pas de mesurer l’impact concret des ces annonces sur son pouvoir d’achat !
TOUT EST EN BAISSE
Le problème c’est que Nicolas S. commence singulièrement à provoquer des dégâts pas son omniprésence. Médiamétrie vient en effet de publier les audiences hebdomadaires atteintes du 12 au 18 novembre… On peut observer une baisse de la part d’audience de TF1 qui passe sous la part des 30% des parts de marché. Une étape symbolique car c’est la première fois depuis quelque temps. Il perd aussi quatre points de confiance : 49% des Français font confiance au président de la République pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement contre 53% en novembre, selon le baromètre mensuel TNS-SOFRES de décembre à paraître samedi dans Le Figaro Magazine.
Ils sont 49% à ne pas faire confiance au chef de l'Etat, contre 42% le mois précédent. De son côté, le Premier ministre François Fillon est stable à 44%, mais 51% des sondés (+4) disent ne pas lui faire confiance.
Par ailleurs, 87% (+2) des sondés trouvent la politique du gouvernement inefficace en matière de lutte contre la hausse des prix contre seulement 9% (stable) qui le jugent efficace. En matière de lutte contre le chômage, 21% (stable) des sondés jugent efficace l'action du gouvernement contre 73% qui ne la trouvent pas efficace (stable).
Ils sont 73% (+11) à penser quand ils regardent la façon dont évoluent la France et les Français que "les choses ont tendance à aller plus mal", contre 13% (-5) qui pensent qu'elles vont en s'améliorant, tandis que 11% (-5) pensent qu'il n'y a pas de changement.
Interrogés sur la probabilité d'avoir dans les deux ou trois mois à venir des conflits sociaux, les sondés répondent "beaucoup" à 76% (+2) et "peu" à 18% (-1). Enfin, 53% des Français (+7) considèrent qu'actuellement le rôle de la France dans le monde s'affaiblit, contre 26% (-5) qui estiment qu'il se renforce et 16% (-1) qu'il n'y a pas de changement. Il va donc falloir revoir la propagande outrancière qui déferle sur le pays. Et dans le fond je me demande si à la place de Nicolas S. je n’aurais pas demandé aux médias de respecter le mot d’ordre d’aujourd’hui. En reposant les cerveaux ayant plus de messages pour lui que pour Coca Cola il pouvait espérer remonter dans les sondages. D’ici à ce qu’il demande une semaine sans Nicolas S. il y a un monde.
Mais je déblogue…
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commentaires

P
je viens d'entendre que 19 millions de personnes avaient écouté Sarko hier soir, soit 1 français sur 3.Je suis surpris car j'ai posé la question à plein de gens aujourd'hui ( dont pas mal dont voté pour lui) et personne ne l'avait regardé......info ou intox?
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N
Que cela serait bien!!!"Il "connaît toutes les stratégies et méthodes de manipulation, la diversion, la création de problèmes puis leurs solutions, les solutions douloureuses mais nécessairement  différées  ,l'appel à l'émotionnel  plûtôt qu'a la réflexion , l'infantilisation de son public ,la mise en opposition des gens les uns contre les autres .. etc.. Ce doit être la  nouvelle formation des avocats ..  Liberté . ,oui ,mais  je deviens  de plus en plus sceptique. N.C
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Y
Et si au lieu de faire une journée sans Sarkozy c'était plutôt une journée sans propagande.On pourrait parler  de Sarkozy mais avec un regard critique ou ne serait ce qu'objectif (pour une fois ) dans les grand médias.Un peu à la différence d'hier soir où il a pû dérouler son discours face à deux carpettes ( au hasard comme ça lorsqu'il parlait de la réforme des droits de succesion faite selon lui pour les bas revenus oubliant de dire que celà ne concernait vraiment que ceux ayant un gros patrimoine; ou encore lorsqu'il a employé le mot "otage" alors que les journalistes eux même avaient rongé leur frein en essayant de ne pas employer ce mot ... etc ).On pourrait même étendre ce jour au reste de l'année afin d'avoir une information la plus objective possible (après les journalistes viennent se plaindre du désamour vis à vis d'eux en ne voyant pas qu'en définitive ce sont eux qui les placent les barbelés ! ).
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P
désolé je me suis rendu compte aprés coup que mon commentaire est remplit de fautes. Avec une feuille et un stylo ca va mieux mais avec un clavier c'est l'horreur.
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P
bonjour;cette chronique aborde beaucoup de thémes qui méritent commentaires. Je n'en aborderais que deux. Les médias, surtout télévisés ont tellement perdus de crédibilité que s'en vraiment m'en rendre compte je ne regarde presque plus les infos. Quand je les regardent je sature trés vite et je zappe car les séquences sont trop rapide et sans analyse ou bien trop orientée. Je n'en peu plus de voir la tronche à Sarko partout. Dans le même temps j'augmente mes sources d'infos et de réflexion par l'écrit qui permet une plus grande distance. Je suis abonné à Marianne, NVO de la CGT qui me permet d'avoir une autre vision concréte du monde du travail et ponctuellement  j'achéte des journaux (S.O l'Huma..) et bien sur un blog comme celui ci participe à ma réflexion et il n'est pas le seul!Deuxiéme sujet les RTT payé et travaillées! Je connais énormément de personnes qui, grâce aux rtt peuvent mieux organiser leur vie de famille. Les rtt participent à l'équilibre de la cellule familiale et beaucoup viennent me voir pour se plaindre que leur patron ne respecte pas l'attribution de ces jours qui son dus. Certains cadres se plaignet de ne pas pouvoir en bénéficier en même temps qu'ils constatent une insuffisance de qualité de vie de famille. Si le travailler plus pour gagner plus se fait en pénalisant la structure de vie de famille et son organisation c'est dramatique et cela aura des conséquence pour nos enfants. Sarko est bien un démago qui a su trouvé du blé pour ses copains qui détiennent l'immense majorité des richesses de ce pays mais rien pour ceux qui en ont vraiment besoin mais je déblogue...c'était prévu!!!!
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