31 mars 2008
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Je ne me souviens plus exactement du contenu et plus encore de la date de publication d'une chronique que j'avais consacrée au scandale que représentait le comportement de pseudos supporteurs dans les stades de football. J'ai fréquenté durant deux décennies ces enceintes qui ressemblent de plus en plus à des arénes où peuvent éructer toutes les idéologies les plus abjectes en toute impunité. Je devrais me contenter de la rechercher parmi les 900 textes publiés et effecteur un simple copier coller tant les événements de samedi illustrent cette déviance dramatique du sport numéro un dans le monde et notamment en Europe. Comment ne pas être révolté par le nouveau dérapage, prétendument totalement incontrôlé, d'une frange très connue du public parisien dont la qualité intellectuelle s'est une fois encore étalée à la face d'un football français de nouveau pris de court. "Pédophiles, chômeurs, consanguins: Bienvenue chez les Ch'tis": voilà le message ignoble et ouvertement raciste qui s'étalait samedi, aux yeux de tous et du Président de la République, Nicolas Sarkozy y compris, sur vingt-cinq bons mètres du virage Nord où était installé le public du PSG.
Personne n'a véritablement réagi et surtout on a évité les incidents en expédiant immédiatement dans la zone concernée des forces de l'ordre pourtant très nombreuses. Il n'y a même pas eu un responsable qui ait eu l'idée de bloquer la sortie des travées concernées par cette odieuse insulte. Ces policiers qui arrêtent en un clin d'œil des sans papiers et leurs enfants dans... les Préfectures n'ont pas eu le réflexe de se mobiliser pour interpeller en flagrant délit ceux que l'on a déjà parfois repérés depuis des mois et des mois mais qui ont... leurs papiers ! Il ne fallait surtout pas gâcher une fête télévisée par le service public et sponsorisée par des firmes respectables. On a attendu patiemment le lendemain pour s'indigner de ce que l'on avait parfaitement vu mais que l'on avait oublié l'espace d'un match de football à l'issue d'ailleurs douteuse !
Il est vrai qu'à l'occasion de cette finale, la Ligue professionnelle (LFP), pour mieux illustrer son partenariat officialisé la veille avec la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra), avait disposé tout autour de la pelouse dyonisienne des panneaux "Tous ensemble contre le racisme"... On a donc pas vu de suite où était le danger avec cette banderole quasiment néo-nazie dans ses fondements. Il a fallu de longues minutes avant que l'objet du délit ne soit retiré.
DU BEAU MONDE PASSIF
Cette humiliation pour des milliers de personnes dont le maire de Lens, très ému samedi soir après la rencontre, entend faire « une affaire d'Etat » puisque des plaintes devraient être rapidement et conjointement déposée au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune ainsi qu'au TGI de Paris avec les citations en tant que témoins de Nicolas Sarkozy en personne, mais aussi de la Ministre de la Justice, Rachida Dati, et du Secrétaire d'Etat aux Sports et à la Jeunesse, Bernard Laporte, tous présents au stade... mais qui n'ont pas exigé la décision qui s'imposait : ne pas faire débuter le match tant que la banderole existait et surtout tant que ces initiateurs n'avaient pas été arrêtés ! le spectacle à tout prix a visiblement supplanté la morale et l'éthique.
Gervais Martel, lui, a été beaucoup plus net, après avoir dit sa façon de penser à l'arbitre de la rencontre, M. Duhamel qui lui aussi n'a rien vu et surtout ne s'est posé aucune question dans un contexte où les actes racistes dans les stades ne cessent de se multiplier. Il ne mâchait pas ses mots douze heures plus tard dans le cadre de l'émission France 2 Foot: "C'est une banderole dégueulasse. Je suis né dans la région Nord-Pas-de-Calais qui a apporté beaucoup à la France. Des gens ont laissé leur vie dans les mines. C'est un viol. Un écrit, cela reste toujours." Et le président lensois, solidaire de son homologue parisien, Alain Cayzac, d'en appeler à la Ligue comme aux pouvoirs publics afin que les auteurs de tels agissements soient lourdement punis: "Il faut prendre des sanctions extraordinaires pour les supporters qui ont rentré une telle banderole." On s'interroge en effet pour savoir comment, dans le contexte actuel, une banderole d'une telle taille a pu être introduite dans une enceinte dont l'entrée faisait l'objet de fouilles a priori minutieuses: "J'ai été fouillé, ma femme avec qui je suis venu au Stade de France également, expliquera Guy Delcourt. Il va aussi falloir que l'on m'explique comment des supporters peuvent rentrer avec une banderole de 25 mètres. Il faut demander des comptes aux responsables du Stade France". Troublant en effet... mais certainement pas le fait du hasard. On peut à tout moment être pris en flagrant délit par un radar automatique ou par une paire de... jumelles mais au stade de France on ne voit pas l'évidence pour éviter les incidents préjudiciables à ce que je n'ose plus appeler du sport ! De là à imaginer que ces agissements inadmissibles ont pu faire l'objet de complicités, il y a un pas que les investigations permettront de déterminer. Enfin on peut le croire ! Les effets d'annonce se sont multipliés. L'indignation rétroactive enfle. Mais n'empêche que le mal est fait !
BASTIA, SAINT ETIENNE, METZ ...
Il ne s'agit pas pourtant d'une nouveauté. Les précédents existent, à l'image de la récente affaire du jouer du club voisin de Libourne Saint Seurin Kébé, qui n'a valu à Bastia...qu'un match à huis-clos c'est à dire la perte des recettes de la buvette ! il y avait eu aussi la banderole du derby ASSE-OL de mars dernier qui avait révulsé déjà les gens un tant soit peu soucieux de citoyenneté et de sport. L'association de supporters stéphanois "Magic Fans" avait brandi une banderole portant l'inscription: "La chasse est ouverte, tuez-les", illustrée d'un chasseur blanc vêtu aux couleurs de Saint Etienne et poursuivant un personnage noir à l'effigie de Lyon. Chacun des joueurs Lyonnais faisait l'objet d'une comparaison avec un animal de la jungle (singe, rhinocéros, éléphant...) ce qui bien évidemment n'avait pas été considéré comme une injure à caractère racial, juste une bonne plaisanterie de potaches verts ! Le président Thiriez a lui affiché la plus grande détermination dans ce domaine en faisant appel de la sanction infligée à Bastia. On a eu les incidents de Metz avec des injures racistes venues également des tribunes. On a des injures scandées dans tous les stades...italiens, roumains, espagnols, allemands mais l'essentiel c'est partout de jouer pour la télé alors on attend le pîre.
Alain Cayzac adoptait un profil bas de circonstance car il sait parfaitement pourquoi il n'y a pas eu de réactions rapides : "Je ne sais pas si le PSG doit être sanctionné sportivement en lui retirant des points au championnat par exemple. C'est un autre débat. Cette banderole est arrivée sauvagement (sic). Les coupables doivent être condamnés sévèrement. C'est cela qui compte aujourd'hui. C'est blessant pour la population lensoise, et les Ch'tis dans leur ensemble, a reconnu Cayzac. Et cela porte aussi préjudice au PSG. Nous n'avions pas besoin de ça. J'ai honte. Je présente mes excuses à Gervais Martel et aux Lensois en général." Décidément, la joie parisienne aura été de courte durée... et bien décalée par rapport à la réalité.
UNE RECIDIVE PERMANENTE
Les supporteurs parisiens de la tribune Boulogne, frange la plus sulfureuse du PSG, ont condamné la banderole. «Nous nous désolidarisons de ce fait isolé de quelques individus a déclaré le porte-parole de la tribune Boulogne, Philippe Pereira. Nous nous excusons auprès de la communauté Nord-Pas-de Calais, des supporteurs lensois et du club de Lens.» Mais bien entendu ils ne connaissent pas ces supporteurs de noir vêtu qui lève leur bras de manière pour le moins équivoque quand leur club l'emporte (cette saison c'est évidemment plus rare). Bine évidemment quand pour Libération, « La tribune Boulogne, qui abrite les plus ultras des supporters parisiens, dont certains se sont faits comme spécialité, entre autres, de pousser des cris de singe dès qu'un joueur noir touche le ballon. » ce n'est pas inquiétant et annonciateur d'autres comportements.
Après les incidents de 2006 ayant vu la mort d'un supporteur tombé sous les coups de feu d'un policier menacé le ministre de l'Intérieur, un certain Nicolas Sarkozy annonce la dissolution immédiate des clubs de supporters « ne se désolidarisant pas de mouvements racistes ou d'actions violentes » et annonce que la tribune « Boulogne rouge » sera fermée jusqu'à nouvel ordre tandis que Marie-George Buffet demande à ce que le PSG joue à huis clos... On l'oubliera très vite car le PSG ne peut pas se priver de ses supporteurs et des recettes. D'ailleurs la réaction de l'un de ses joueurs est véritablement surprenante.
Jérôme Rothen s'est dit hier opposé à une sanction sportive mais favorable à « une sanction financière pour le club », sans « tomber dans l'exagération (sic) ». Pour le milieu de terrain du PSG, « le club n'y est pour rien, on ne peut pas se battre contre des gens qui ont soit des propos racistes soit des banderoles comme celle-là », qui « n'a rien à faire dans un stade ». Je me demande parfois si lui aussi à quelque chose d'intelligent à faire sur un stade !
Mais je déblogue...
NB / j'ai retrouvé la chronique intitulée "pas d'armistice pour les idiots" http://srv02.admin.over-blog.com/index.php?id=1019036106&module=admin&action=publicationArticles:editPublication&ref_site=1&nlc__=691206969557
Personne n'a véritablement réagi et surtout on a évité les incidents en expédiant immédiatement dans la zone concernée des forces de l'ordre pourtant très nombreuses. Il n'y a même pas eu un responsable qui ait eu l'idée de bloquer la sortie des travées concernées par cette odieuse insulte. Ces policiers qui arrêtent en un clin d'œil des sans papiers et leurs enfants dans... les Préfectures n'ont pas eu le réflexe de se mobiliser pour interpeller en flagrant délit ceux que l'on a déjà parfois repérés depuis des mois et des mois mais qui ont... leurs papiers ! Il ne fallait surtout pas gâcher une fête télévisée par le service public et sponsorisée par des firmes respectables. On a attendu patiemment le lendemain pour s'indigner de ce que l'on avait parfaitement vu mais que l'on avait oublié l'espace d'un match de football à l'issue d'ailleurs douteuse !
Il est vrai qu'à l'occasion de cette finale, la Ligue professionnelle (LFP), pour mieux illustrer son partenariat officialisé la veille avec la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra), avait disposé tout autour de la pelouse dyonisienne des panneaux "Tous ensemble contre le racisme"... On a donc pas vu de suite où était le danger avec cette banderole quasiment néo-nazie dans ses fondements. Il a fallu de longues minutes avant que l'objet du délit ne soit retiré.
DU BEAU MONDE PASSIF
Cette humiliation pour des milliers de personnes dont le maire de Lens, très ému samedi soir après la rencontre, entend faire « une affaire d'Etat » puisque des plaintes devraient être rapidement et conjointement déposée au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune ainsi qu'au TGI de Paris avec les citations en tant que témoins de Nicolas Sarkozy en personne, mais aussi de la Ministre de la Justice, Rachida Dati, et du Secrétaire d'Etat aux Sports et à la Jeunesse, Bernard Laporte, tous présents au stade... mais qui n'ont pas exigé la décision qui s'imposait : ne pas faire débuter le match tant que la banderole existait et surtout tant que ces initiateurs n'avaient pas été arrêtés ! le spectacle à tout prix a visiblement supplanté la morale et l'éthique.
Gervais Martel, lui, a été beaucoup plus net, après avoir dit sa façon de penser à l'arbitre de la rencontre, M. Duhamel qui lui aussi n'a rien vu et surtout ne s'est posé aucune question dans un contexte où les actes racistes dans les stades ne cessent de se multiplier. Il ne mâchait pas ses mots douze heures plus tard dans le cadre de l'émission France 2 Foot: "C'est une banderole dégueulasse. Je suis né dans la région Nord-Pas-de-Calais qui a apporté beaucoup à la France. Des gens ont laissé leur vie dans les mines. C'est un viol. Un écrit, cela reste toujours." Et le président lensois, solidaire de son homologue parisien, Alain Cayzac, d'en appeler à la Ligue comme aux pouvoirs publics afin que les auteurs de tels agissements soient lourdement punis: "Il faut prendre des sanctions extraordinaires pour les supporters qui ont rentré une telle banderole." On s'interroge en effet pour savoir comment, dans le contexte actuel, une banderole d'une telle taille a pu être introduite dans une enceinte dont l'entrée faisait l'objet de fouilles a priori minutieuses: "J'ai été fouillé, ma femme avec qui je suis venu au Stade de France également, expliquera Guy Delcourt. Il va aussi falloir que l'on m'explique comment des supporters peuvent rentrer avec une banderole de 25 mètres. Il faut demander des comptes aux responsables du Stade France". Troublant en effet... mais certainement pas le fait du hasard. On peut à tout moment être pris en flagrant délit par un radar automatique ou par une paire de... jumelles mais au stade de France on ne voit pas l'évidence pour éviter les incidents préjudiciables à ce que je n'ose plus appeler du sport ! De là à imaginer que ces agissements inadmissibles ont pu faire l'objet de complicités, il y a un pas que les investigations permettront de déterminer. Enfin on peut le croire ! Les effets d'annonce se sont multipliés. L'indignation rétroactive enfle. Mais n'empêche que le mal est fait !
BASTIA, SAINT ETIENNE, METZ ...
Il ne s'agit pas pourtant d'une nouveauté. Les précédents existent, à l'image de la récente affaire du jouer du club voisin de Libourne Saint Seurin Kébé, qui n'a valu à Bastia...qu'un match à huis-clos c'est à dire la perte des recettes de la buvette ! il y avait eu aussi la banderole du derby ASSE-OL de mars dernier qui avait révulsé déjà les gens un tant soit peu soucieux de citoyenneté et de sport. L'association de supporters stéphanois "Magic Fans" avait brandi une banderole portant l'inscription: "La chasse est ouverte, tuez-les", illustrée d'un chasseur blanc vêtu aux couleurs de Saint Etienne et poursuivant un personnage noir à l'effigie de Lyon. Chacun des joueurs Lyonnais faisait l'objet d'une comparaison avec un animal de la jungle (singe, rhinocéros, éléphant...) ce qui bien évidemment n'avait pas été considéré comme une injure à caractère racial, juste une bonne plaisanterie de potaches verts ! Le président Thiriez a lui affiché la plus grande détermination dans ce domaine en faisant appel de la sanction infligée à Bastia. On a eu les incidents de Metz avec des injures racistes venues également des tribunes. On a des injures scandées dans tous les stades...italiens, roumains, espagnols, allemands mais l'essentiel c'est partout de jouer pour la télé alors on attend le pîre.
Alain Cayzac adoptait un profil bas de circonstance car il sait parfaitement pourquoi il n'y a pas eu de réactions rapides : "Je ne sais pas si le PSG doit être sanctionné sportivement en lui retirant des points au championnat par exemple. C'est un autre débat. Cette banderole est arrivée sauvagement (sic). Les coupables doivent être condamnés sévèrement. C'est cela qui compte aujourd'hui. C'est blessant pour la population lensoise, et les Ch'tis dans leur ensemble, a reconnu Cayzac. Et cela porte aussi préjudice au PSG. Nous n'avions pas besoin de ça. J'ai honte. Je présente mes excuses à Gervais Martel et aux Lensois en général." Décidément, la joie parisienne aura été de courte durée... et bien décalée par rapport à la réalité.
UNE RECIDIVE PERMANENTE
Les supporteurs parisiens de la tribune Boulogne, frange la plus sulfureuse du PSG, ont condamné la banderole. «Nous nous désolidarisons de ce fait isolé de quelques individus a déclaré le porte-parole de la tribune Boulogne, Philippe Pereira. Nous nous excusons auprès de la communauté Nord-Pas-de Calais, des supporteurs lensois et du club de Lens.» Mais bien entendu ils ne connaissent pas ces supporteurs de noir vêtu qui lève leur bras de manière pour le moins équivoque quand leur club l'emporte (cette saison c'est évidemment plus rare). Bine évidemment quand pour Libération, « La tribune Boulogne, qui abrite les plus ultras des supporters parisiens, dont certains se sont faits comme spécialité, entre autres, de pousser des cris de singe dès qu'un joueur noir touche le ballon. » ce n'est pas inquiétant et annonciateur d'autres comportements.
Après les incidents de 2006 ayant vu la mort d'un supporteur tombé sous les coups de feu d'un policier menacé le ministre de l'Intérieur, un certain Nicolas Sarkozy annonce la dissolution immédiate des clubs de supporters « ne se désolidarisant pas de mouvements racistes ou d'actions violentes » et annonce que la tribune « Boulogne rouge » sera fermée jusqu'à nouvel ordre tandis que Marie-George Buffet demande à ce que le PSG joue à huis clos... On l'oubliera très vite car le PSG ne peut pas se priver de ses supporteurs et des recettes. D'ailleurs la réaction de l'un de ses joueurs est véritablement surprenante.
Jérôme Rothen s'est dit hier opposé à une sanction sportive mais favorable à « une sanction financière pour le club », sans « tomber dans l'exagération (sic) ». Pour le milieu de terrain du PSG, « le club n'y est pour rien, on ne peut pas se battre contre des gens qui ont soit des propos racistes soit des banderoles comme celle-là », qui « n'a rien à faire dans un stade ». Je me demande parfois si lui aussi à quelque chose d'intelligent à faire sur un stade !
Mais je déblogue...
NB / j'ai retrouvé la chronique intitulée "pas d'armistice pour les idiots" http://srv02.admin.over-blog.com/index.php?id=1019036106&module=admin&action=publicationArticles:editPublication&ref_site=1&nlc__=691206969557