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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 08:42
Mille ! Aujourd'hui je mets en ligne selon le compteur officiel d'over-blog ma millième chronique. Il n'y a guère eu de défaillance quotidienne malgré des emplois du temps démentiels et des inquiétudes sur le sujet quotidien à trouver. J'avoue humblement que je suis simplement heureux d'avoir tenu bon depuis le 1° septembre 2005 pour tenter, à partir de faits puisés dans les multiples sources d'actualité désormais disponibles, de bâtir une vision différente de ce que l'opinion dominante attend chaque jour. En effet on ne « part » plus chercher des informations mais on donne un « produit » correspondant à ce qu'attend le public. Il veut du glamour, le rédacteur ne va pas plus loin : il lui fabrique du glamour ! Il se régale avec de l'horreur : la rédaction privilégie immédiatement la femme découpée en morceaux ou les voitures des braves gens brûlées sans raison apparente. Il se délecte d'effets d'annonce lui promettant un avenir souriant : on lui donne des effets d'annonce quotidiens. Inutile de contrôler quoi que ce soit, de hiérarchiser rigoureusement, les patrons ont tellement peur de perdre du lectorat, de l'audimat ou de l'auditorat qu'ils laissent prendre tout événement plus ou moins sensationnel tout pour argent (inexistant) comptant. Il aime que les grands de ce monde se déchirent : l'appareil du reporter scrute leurs disputes même dérisoires ou subalternes. Plus rien en correspond à une véritable enquête sérieuse, fouillée, argumentée, précise mais on diffuse de plus en plus des « impressions » des « sentiments », des « apparences ». On diffuse ou on imprime de l'a peu près globalisé permanent !
L'AUTRE QUOTIDIEN ne prétend pas changer cette donne, ne souhaite pas prétendre à la vérité, ne veut surtout pas donner de leçons mais il veut tout bonnement démontrer qu'il peut y avoir une autre lecture de faits avérés et que le journalisme n'est qu'un agencement subjectif de faits réputés intangibles. La démocratie meurt, lentement étouffée par l'indifférence, par une absence totale de décodage d'un système médiatique omniprésent qui n'est en fait qu'un théâtre de Guignols dont on ne voit ni les véritables acteurs, ni les auteurs, ni les manipulateurs. L'AUTRE QUOTIDIEN reste une sorte de révolte contre cette culture médiatique standardisée et dominante qui fait et défaits les pouvoirs !
Mille chroniques sûrement inégales et parfois ans véritable intérêt. Mais tant pis, c'est la loi du genre et il faut accepter que parfois en pleine nuit après 17 ou 18 heures consacrées aux autres je ne sois pas avec l'esprit assez clair pour analyser doctement des « informations » contradictoires ou très partielles. Ce sont plus de 3 000 heures consacrées à ce que je considère comme un acte citoyen plutôt qu'un acte vaniteux.
Lassé de constater, pour avoir vécu la réalité journalistique de l'intérieur, l'absence totale de critique possible à l'égard d'un milieu sûr de lui, dominateur, prêt aux représailles, prêt à « tuer » au nom d'un droit souverain à diffuser ou à ne pas diffuser ce qui doit devenir une vérité je lutte à ma manière contre cette pression permanente sur tous les acteurs sociaux actifs. Les médias ne sont plus véritablement des contre pouvoirs « pédagogiques e' formateurs mais des contre pouvoirs ciblés et manipulés car ils n'ont plus les moyens financiers et humains de vivre autrement.
J'éprouve un sentiment permanent d'injustice en constatant que la puissance sociale ne repose plus sur l'intelligence, la raison, la rigueur, la loyauté mais sur le fric, la frime, la superficialité et la triche. Les complicités sont partout mais il ne faut surtout pas l'écrire, le dire, ou le montrer car c'est se prendre pour un autre... un donneur de leçons agressif qui ne mérite qu'indifférence et mépris.
LE DANGER DE L'AUTOCENSURE
J'ai accompagné durant des semaines, les chroniques que quelques échos sur la face cachée le l'iceberg politique. J'ai bien failli y perdre tous mes amis et surtout j'ai réussi à me créer des dizaines d'ennemis. Selon un principe, qu'un célèbre camarade socialiste répète quand on évoque avec lui son parcours, je n'arrivais plus à concevoir que « mes amis d'aujourd'hui soient mes ennemis de demain et mes ennemis d'aujourd'hui puissent devenir mes amis de demain ! ». Il est vrai que cette recette permet de survivre à tous les traquenards mais le matin devant une glace il faut vraiment se regarder dans une glace en ébène massif ! Il faut aussi convenir que le danger repose de plus en plus sur la clarté et la franchise... dans un monde où il faut être transparent pour espérer durer. C'est mon regret que celui de ne pas pouvoir fournir à environ 950 lectrices et lecteurs quotidiens quelques clés pour leur permettre de « décoder » ce qu'ils prennent trop souvent pour des certitudes alors qu'il ne s'agit que des petits arrangements entre amis.
La rubrique a fini par disparaître sans qu'il n'y ait eu d'autres pressions... qu'amicales ! Vous savez celles que l'on vous glisse au téléphone, celles que l'on vous signifie au petit matin en tête à tête lors d'un rendez-vous discret, celles qui vous mettent en porte à faux avec une fidélité à des idées. Lentement comme le veut une tradition bien française vous développez le syndrome de l'autocensure, celle qui devient le lot commun dans bien des médias. J'ai eu honte durant quelques semaines d'avoir renoncé alors qu'il y a mille et une autres manières anonymes de poursuivre ce travail de déshabillage des tenues de camouflage. Dans le fond j'ai retrouvé la tranquillité de celles et ceux qui savent mais se disent qu'il vaut mieux qu'ils oublient qu'ils savent.
C'est bel et bien spécifique d'une époque voulant que l'on se contente d'une opinion dominante fabriquant un consensus « mou » souhaité par la majorité si l'on se fie aux sondages. Il règne une atmosphère délétère dans une société qui refuse tout ce qui peut déranger. L'installation majoritaire dans le « ça ne nous regarde pas ! » saupoudré de la nouvelle devise républicaine « maison, gazon, télévision » permet de dormir en paix et je l'avoue c'est parfois confortable et appréciable ! Inutile de se prendre pour Zorro car le rôle conduit en vérité à la pendaison politique haut et court !
UN OUBLI REVELATEUR
Et de 1000 avec bientôt un million de pages lues ce qui demeure étonnant puisque si SUD OUEST ou les journaux nationaux font référence à divers blogs ils oublient souvent les chroniques de L'AUTRE QUOTIDIEN. mais c'est normal on préfère citer les déjà connus prenant des positions habituelles car c'est plus confortable que de citer un « inconnu » basique qui ne fait pas des « coups » médiatiques mais tient la route régulièrement, sans faiblesse car il est considéré comme un train qui arrive à l'heure ! Pas une seule citation dans la presse alors que L'AUTRE QUOTIDIEN a occupé durant des semaines la première place des blogs politiques d'over-blog... mais personne n'y a prêté attention pas plus que les 300 abonnés quotidiens n'interpellent les autres médias. C'est en fait l'illustration des trains qui arrivent à l'heure ! Pas une seule citation dans la presse alors que L'AUTRE QUOTIDIEN a occupé durant des semaines la première place des blogs politiques d'over-blog... mais personne n'y a prêté attention pas plus que les 300 abonnés quotidiens n'interpellent les autres médias. C'est en fait l'illustration d'un système qui s'auto-congratule, qui s'auto-nourrit, qui s'auto-promeut. En fait les médias émergeants ne sont intéressants que s'ils s'inscrivent dans la politique de développement du média lui-même.
C'est un constat sans amertume mais une réalité du fonctionnement d'un système qui demande toujours aux mêmes de venir faire un petit tour sur ses estrades afin de s'assurer de son taux d'audience. Il vaut mieux un homme et une femme porteur de la parole dominante et surtout qui assassine son propre camp pour attirer la clientèle. On va aller chercher la contribution que l'on veut pour donner une certaine idée du sujet à traiter. Si l'on observe sur un an les invités des plateaux télé ou des émissions de radio on trouve pas plus de quelques dizaines d'habitués... On ne va jamais chercher la différence sauf si elle st agressive ou auto-destructrice ! Les donneurs de leçons ont le privilège du commentaire car ils offrent une garantie de recette !
LA TENTATION DE RENONCER
Un millier de chroniques c'est souvent la tentation de renoncer en raison du faible retour que l'on en a. Bine costaud celui qui ne se pose pas de questions sur le rapport entre l'investissement que représente cette gageure et les retombées obtenues. Même avec plus de 3 000 commentaires il faut bien convenir que c'est très peu. Les textes ne sont pas assez provocateurs ? Le taux de lecture est insuffisant ? les contenus n'apportent rien ? Il faut avoir le courage de se poser ces questions car elles ont l'avantage de ramener aux réalités. Il ne faut pas rêver l'impact d'un quotidien est bien moindre qu'une prise de position occasionnelle qui fait événement. C'est la rançon de la régularité qui banalise totalement les contenus. Des textes trop longs, dans une société du zapping doivent décourager beaucoup d'entre vous ! Au moment de passer le cap 1 000 je doute de l'avenir de cette formule. D'autant que j'entretiens un autre blog sur www.jeanmariedarmian.fr qui demande beaucoup moins de travail et a néanmoins un impact aussi grand bien qu'il soit plus factuel. En définitive c'est révélateur d'une société de gens pressés qui oublient le contenu compliqué pour les synthèses plus confortables.
L'autre constat plus inquiétant repose sur la faiblesse relative des commentaires suivant un papier. Pourquoi ? En dehors des partisans convaincus et des adversaires résolus personne ne pose des posts réguliers. C'est parfois décevant car même un rectificatif, un mot différent pourraient améliorer la perception que l'on peut avoir de la démarche quotidienne. Une amie niçoise me faisait remarquer qu'elle est parfois déçue de na pas avoir de débat s'organiser autour d'un sujet traité. C'est significatif d'une société qui « admet » qui subit mais qui ne se manifeste plus. C'est d'autant plus étonnant que je m'interdis de mettre la moindre réponse à une prise de position sauf si elle est incohérente, si elle constitue une pub personnelle ou si elles est extrémiste !
Et de 1000 : c'est un effort incessant, c'est une volonté militante plus lourde à assumer que de lever la main dans un groupe, que de signer un texte écrit par d'autres, de critiquer autour d'une tablée familiale ou amicale. J'ignore si j'aurai encore la volonté de continuer à la rentrée car parfois il faut des signes forts pour relancer des machines défaillantes. Alors, pour cette millième chronique, donnez enfin votre avis... car elle n'existera que par ce que vous voudrez bien lui apporter. A vous de lui donner l'élan nouveau dont elle a besoin !
Mais je déblogue... Pour la millième fois !
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commentaires

M
Retour de vacances et je retrouve mon ordi et votre blog!!! Je fais partie de vos lecteurs et lectrices qui vous lisent très régulièrement, mais n'osent pas (ou bien dans des circonstances particulières), vous écrire! et puis, quelquefois, il suffit de vous lire et les commentaires sont superflus car vous nous avez tout dit!!!!Alors, continuez à nous donner l'espoir qu'il existe une autre forme de journalisme et ne nous laissez pas tomber! A demain et à tous les jours suivants!!!P.S: ma fille se marie fin août et il paraît que c'est vous qui allez officier!!!!(ça au moins, c'est positif!)amicalementmarie-claire
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D
oups, si l'oubli du h de choeurs était volontaire, l'accord de soulignent est impardonnable.
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D
A mon tour de me joindre aux coeurs qui souligne que, meme si les commentaires sont peu nombreux, les lecteurs sont fidèles et assidus. Pour ma part, j'apprécie chaque fois que je le peux la lecture des chroniques et celles des commentaires (pitié Annie, essayez de ne pas être trop "longue" parfois, c'est dur ...). Un plus : la variété des sujets traités. Comme mlg, bien souvent, je me sens un peu moins bête, ou un peu mieux informé... Bravo donc et merci encore !
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M
Désolée d'avoir attendu quelques jours pour vous encourager à continuer votre chronique.Je la lis très régulièrement , et chaque fois, j'apprécie vos analyses de cette actualité qui , tous les jours nous arrive par médias interposés.Surtout ne posez pas votre "stylo",même si , parfois nous vous paraissons lointains et pas très enclins à vous communiquer nos impressions.Merci en tous cas pour votre travail de décryptage....Vous qui êtes chaque jour au contact des habitants de votre commune et qui nous faites partager la vie de votre commune et de ses habitants, citoyens ordinaires de ce pays.Il est important de continuer à nous donner vos impressions et votre vision .
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M
Encore un petit coup de blues?Refais-toi chouchouter et continue à nous rendre un peu moins bete  chaque matin (je parle pour moi!)
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