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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 07:17

La récession économique n'est qu'une vue d'esprits pervers anti Sarkozy, comme l'écrirait dans un de ses commentaires inutiles un croyant extrémiste dans le Dieu élyséen. Il faut véritablement avoir une foi sans faille dans la soupe gouvernementale populaire, vendue tous les jours sur TF1, pour accepter de croire que le menu est aussi brillant que le prétendent les suppôts d'une majorité minée par le doute. Chritsine Lagarde, la maîtresse bon chic, bon genre, de la boutique de Bercy a même véritablement pris son auditoire pour una ramassis d'idiots déconnectés des réalités. Elle avait estimé début septembre (le 9 exactement) qu'il serait « totalement inexact de parler de récession car toute personne qui crierait au loup à la récession aurait un trimestre d'avance", a estimé la ministre interrogée sur France Inter, rappelant qu'une récession correspond à une contraction du PIB durant deux trimestres consécutifs. L'ex-Reine Christine avait souligné : "qu'au-delà d'un environnement international dégradé, sur le passé récent, les fondamentaux de l'économie française sont sains." Selon elle, "seules les réformes permettront à l'économie française (...) de relever le défi de la croissance." Confiante, elle avait également tablé sur une baisse de l'inflation dans les mois à venir. Elle atteint les sommets de la gouvernance par prédictions à l'eau de rose. Rien, absolument rien ne permettait de soutenir une thèse aussi fallacieuse, en laquelle personne de sensé ne peut croire.
La ministre de l'Economie avait, par ailleurs, estimé qu'il fallait s'attendre à « moins de créations d'emplois en 2008" » qu'en 2007. « On est aujourd'hui à 7,2% de chômage. L'emploi n'est pas la première variable d'ajustement très clairement, même si on doit s'attendre à moins de créations d'emplois en 2008". Elle avait même osé expliquer que le croissance se situerait entre 1,7 et 2 %... avant d'être sévèrement ramenée à la réalité par un François Fillon obsédé par ses « caisses vides ». Brutalement, on en est arrivé à un taux de moins de 1 %, car ce taux constituerait un objectif de qualité ! C'est dire si la machine à transformer les vessies des déclarations ministérielles en lanternes pour Soubise cherchant une armée efficace fonctionne depuis des semaines à plein régime.
Personne, absolument personne dans le milieu économique « réel » ne se hasarderait à prédire une disparition prochaine du spectre de la récession. Elle est là, derrière le rideau des rodomontades gouvernementales ou présidentielles, et il suffirait de faire un journal de 20 heures parlant de la véritable situation du pays pour s'en convaincre. Pour connaître l'avenir, sans le lire dans le marc de café du petit matin pris dans le bureau du Ministre de l'Economie, il suffit... de faire confiance à Carlos Ghosn le président de Renault. Il avait promis monts et merveilles, et finalement il ne proposera que des larmes et des déceptions. Impossible de ne pas admettre que ses arguments pour entasser dans une charrette sociale plus de 3 000 personnes en France, relèvent de la seule volonté de maîtriser les dépenses dans une période... de ralentissement des achats. Il ne s'agit que d'une anticipation sur un krach économique masqué par le pouvoir Ump, mais dont les analystes voient poindre le bout du nez fin 2008 et surtout au printemps 2009 !

UN APPEL OUBLIE
Il faut bien avouer que les décisions prises par le sauveteur de Nissan prennent une dimension particulière, car elles démentent totalement la politique des autruches « fillonnesques » et « sarkozystes ». Les salariés de Renault, en France, sont appelés par la CGT, à faire grève jeudi. Ils protestent contre le plan de... 3.000 départs volontaires voulus par le constructeur automobile, et le millier de suppressions d'emplois supplémentaires prévu à Sandouville. La CGT, premier syndicat représenté chez Renault, appelle à un « mouvement de grève national jeudi », sur tous les sites français du groupe, a déclaré mardi à la presse Fabien Gâche, délégué syndical central CGT du groupe, avant le début d'un comité central d'entreprise (CCE) consacré au plan de départs volontaires. C'est, il faut bien l'admettre, une grande première, car ce sera depuis très longtemps une tentative de mobilisation de ce secteur privé, tétanisé par les conséquences d'un arrêt de travail sur ce qu'il lui reste comme pouvoir d'achat. Il faut remonter bien en arrière pour que les usines Renault soient appelées à la grève générale !
Le 24 juillet dernier Renault avait annoncé un sévère plan d'économies, comportant la suppression de 5.000 emplois en Europe, en insistant sur « la dégradation de la situation économique » (sic). C'est Christine qui va être contente !
Touchée par la récession et les difficultés du marché  automobile européen, l'entreprise a révisé sérieusement à la baisse ses prévisions de ventes pour 2009. Mais, bien évidemment, cette attitude de Renault ne relevait que de l'anti-sarkozysme primaire ! Le premier septembre dernier, une porte-parole de Renault avait indiqué que « des filiales de Renault » allaient « faire l'objet d'autres mesures qui seront présentées courant septembre au comité de Groupe Renault » et qui pourraient concerner encore « un millier de personnes en France et en Europe ». Mais elle n'avait pas, à l'époque, donné la ventilation entre les pays concernés... mais maintenant c'est clair, la France ne sera pas épargnée !
Renault admet également que « l'objectif de croissance est hors de portée ». En juillet, Carlos Ghosn avait évoqué un déficit de 300 000 véhicules par rapport aux 3,3 millions annuels visés. Le document parle maintenant d'"un écart probablement supérieur", notamment en Europe, une zone dont les résultats commerciaux devraient se situer 62 % en dessous des objectifs. Il ne lui reste plus qu'à céder son fauteuil à... Christine Lagarde car, elle, au moins elle sait ce qu'est la croissance !

LA BRECHE OUVERTE
Carlos Ghosn a ouvert la brèche, et il y a fort à parier que Peugeot suivra, sous une autre forme, l'exemple de son confrère français. Aux Etats-Unis, la situation conforte cet avis de tempête. La grève des ouvriers mécaniciens de Boeing, entamée samedi, paralyse la production sur les sites de l'avionneur dans la région de Seattle, ce qui risque d'avoir des répercussions sur les sous-traitants du groupe aux Etats-Unis et à l'étranger.
Le mouvement a été lancé par l'International association of machinists and aerospace workers (IAM), qui représente 27.000 ouvriers mécaniciens de Boeing, après l'échec des négociations sur un nouvel accord d'entreprise triennal. Les grévistes réclament des augmentations de salaires supérieures à celles proposées par la direction du groupe, et s'opposent à un projet de Boeing dans lequel ils voient une tentative pour délocaliser plus d'emplois vers des sites non syndiqués, et recourir davantage à des sociétés étrangères.
Le syndicat affirme que Boeing s'est débarrassé de 16.000 membres de l'IAM depuis 1990 en recourant de plus en plus à la sous-traitance. Le phénomène, notamment pour le 787, signifie que la grève aura des répercussions à l'étranger, des fournisseurs asiatiques et européens étant chargés de la construction du corps de l'appareil. C'est l'engrenage permanent qui conduit à la récession généralisée, car les dégâts collatéraux sont imprévisibles. En France, le plan de 4 000 départs, discuté lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, concerne un potentiel de 26 224 salariés de Renault SAS. La direction voulant « préserver l'appareil industriel » pour « positionner l'entreprise parmi les constructeurs européens les plus compétitifs », a exclu du périmètre de la restructuration 14 687 salariés. En dehors des 1 000 départs envisagés à l'usine de Sandouville, le plan ne concerne que les personnes « non directement liées à la fabrication » c'est à dire le tertiaire, secteur pour lequel on sait pertinemment qu'il est bien difficile de trouver des solutions de reclassement.

L'OFFRE PLUTOT QUE LA DEMANDE
La supercherie réside dans ce décalage entre la présentation faite par le gouvernement et les mesures prises par le milieu économique. Dans un camp, on pratique l'incantation permanente et répétée à la « Sainte Réforme », dans l'autre on applique une recette immuable : le licenciement déguisé ! « Le marché européen est saturé, les marchés de croissance sont au grand international, donc c'est en fonction de ces marchés-là qu'on prend ces décisions », a-t-on expliqué chez Renault. « En France, on produit plus d'un million de véhicules par an, alors qu'on n'en vend que 650.000, donc notre production est déséquilibrée par rapport au marché ». Au total, le plan devrait permettre au constructeur automobile d'économiser 350 millions d'euros dès 2009 et 500 millions en 2010.
« Aujourd'hui, c'est l'inquiétude qui domine chez les salariés devant la surcharge de travail immédiate et les forts moments de stress à venir, ainsi que l'arrêt de certains projets », dit un syndicaliste CGT.
Les élus normands ont vivement réagi mardi à l'annonce qui touche l'usine de Sandouville (Seine Maritime), où 1.000 emplois doivent disparaître. Ceci constitue « un coup grave porté aux salariés de l'entreprise et de ses sous-traitants », a déclaré Laurent Fabius, qui doit se sentir un peu seul quand il entend François Hollande déclarer, triomphant, chez les Gracques : « On ne peut plus laisser penser que simplement par une stimulation des revenus la croissance pourrait revenir d'elle même (...) les socialistes doivent faire prévaloir l'offre plutôt que la demande ». De quoi faire plaisir aux plus libéraux du parti socialiste... et à bien des gouvernants actuels. Il lui restera à convaincre les ouvriers de Flins et de Sandouville, et ce sera véritablement plus difficile que de s'intégrer dans une majorité au sein du Parti. Mais c'est peut-être la raison de la récession de son parti.
Mais je déblogue

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commentaires

M
Hollande peut, de temps en temps, dire des choses assez justes...
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M
Mais non attention enfin .... tu oses dire que Fabius a raison et que encoire une fois il alerte avant ses petites camarades ... qu'il dit que nous nous trompons de voix en ne prenant pas le chemin de la Gauche ... Non mais franchement tu exagères quand même ... et tu parles même de la recession du parti ... mais quelle folie ...; quelle folie ... fait attention le peloton d'exécution n'est pas bien loin ... Mais comme je suis d'accord avec toi ! avec cet article ! comme il est lucide et évident ... comme il est vrai ... mais personne ne bouge ... personne ne dénonce ... c'est le calme plat ... ils ont raison de continuer puisque l'autruche a la tête dans le sable !
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