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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 07:17
Dans de nombreuses chroniques de l'AUTRE QUOTIDIEN, j'avais avancé la théorie que le gouvernement actuel ferait monter, au cours des semaines qui précèderaient les élections européennes, la peur de l'extrême gauche. L'Elysée, avec le soutien du Ministère de l'Intérieur, cherche absolument à persuader l'opinion dominante que nous courons le risque de l'instauration d'un climat permanent de violence. L'affaire Coupat a constitué une étape sur cette voie de l'instrumentalisation médiatique d'événements réputés dommageables pour une vie sociale paisible. La recette est toujours la même : faire monter un climat d'angoisse collective, grâce à des images spectaculaires, des faits réputés dramatiques, des descriptions apocalyptiques. L'épouvantail des révolutionnaires masqués, cagoulés, agressant les forces de l'ordre, détruisant tout ce qui peut l'être, et brûlant des symboles du capitalisme, reste le meilleur remède contre le rejet populaire d'une politique économique catastrophique. Des sanctions sévères témoignent de cette rigueur dont sait faire preuve la société libérale pour sanctionner celles et ceux qui la contestent. La diabolisation des contestataires qui séquestrent des patrons, qui manifestent en affichant un drapeau hostile ou qui veulent approcher des gens qui comptent, constitue simplement un investissement dans les urnes européennes.
Martine Aubry, première secrétaire du PS, a affirmé à cet égard partager « complètement » les propos de Ségolène Royal sur les séquestrations de patrons, jugeant qu' "en aucun cas ", les violences « ne peuvent être justifiées », mais qu' « il y a des moments où des gens n'en peuvent plus ». Cette réalité ne sera bien évidemment pas prise en compte par un système médiatique, avide de sensationnel, car la souffrance ne justifie pas la violence. Quand des millions de personnes défilent pacifiquement, elles n'ont aucune réponse à leur protestation, puisque le Premier Ministre leur répète qu'il n'a rien vu, rien entendu et que surtout il n'a plus rien à donner.
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MANIFESTANTS MEPRISES
« En aucun cas les violences quand on porte atteinte à la liberté de circulation des personnes ne peuvent être justifiées mais il y a des moments où la violence sociale, la brutalité expliquent qu'on peut en arriver à cela" , a dit Martine Aubry. « Nous ne comprenons pas, nous n'excusons pas, mais nous disons aussi qu'il y a des moments où des gens n'en peuvent plus », a affirmé la maire de Lille. « Quand on est trois millions dans la rue et que Nicolas Sarkozy dit qu'il n'y a rien à faire (...), je vous assure qu'il y a des moments où les gens se disent : qu'est-ce qu'il faut faire pour être entendu ? », a-t-elle ajouté à juste titre. Mais les Jités se contenteront de diffuser en boucle les graves événements de Strasbourg, en oubliant que la protestation ne revêt jamais une telle violence dans notre pays, car elle sait bien qu'elle conduit à un rejet massif de ses objectifs. Selon Martine Aubry, « quand la démocratie ne fonctionne plus, voilà ce à quoi on arrive ». Et c'est une certitude : la démocratie ne fonctionne plus, et surtout les spécialistes qui entourent le Président de la République, qui font en permanence dans la manipulation de l'opinion dominante s'arrangent pour que la cocotte minute explose le plus souvent possible.
Le maire socialiste de Strasbourg a exprimé hier la colère des habitants de la ville, après les incendies de samedi en marge du sommet de l'Otan, tandis que le Préfet a tant bien que mal tenté d'expliquer les raisons du retard dans l'intervention des forces de l'ordre. « La lumière doit être faite sur les raisons qui expliquent que les casseurs ont pu avoir le terrain libre pendant près d'une heure, leur permettant ainsi d'incendier le bâtiment des douanes, le bâtiment abritant la pharmacie et l'office du tourisme et l'hôtel Ibis », souligne le maire PS Roland Ries, dans une communication en conseil municipal. « J'ai demandé à ce que les décisions prises par la chaîne de commandement policière, sous l'autorité du préfet, puissent être expliquées aux habitants du quartier, évidemment choqués, traumatisés et en colère », a ajouté le maire. Roland Ries ajoute que « l'Etat devra intervenir fortement dans le cadre de modalités à préciser » pour les réparations dans ce quartier. Il sera reçu par le Michel Morin politique de l'Elysée qui sait tout, fait tout et solutionne tout. Nombreux sont les habitants de ce quartier déshérité qui déclaraient pourtant leur colère au lendemain des incendies, exprimant un sentiment d'abandon par les autorités. Une mère de famille de 40 ans, ne comprend pas les retards dans l'arrivée de la police. « Quand un poubelle brûle, la police et les pompiers sont là dans les cinq minutes. Et là, un hôtel brûle et pas de policier en vue pendant longtemps », a-t-elle dit à l'AFP.

RETARD A L'ALLUMAGE
« Les forces de l'ordre sont arrivées quand tout brûlait déjà. Elles étaient là pour notre protection, mais elles n'ont rien fait. C'est dégradant pour nous. Nous n'avons pas mérité d'être abandonnés comme ça », expliquait une dame citée par le quotidien l'Alsace. Et pour toute explication la Ministre de l'Intérieur a ajouté un peu d'huile sur le... feu ! Michèle Alliot-Marie, a estimé que les Black blocks qui ont incendié samedi l'hôtel Ibis de Strasbourg, en marge du sommet de l'Otan, visaient « certainement » des policiers qui y étaient hébergés.
« Ce qui était visé, c'était certainement les policiers », a-t-elle insisté sur... Europe 1, en soulignant que plusieurs messages sur internet appelaient à « casser des policiers ». Des policiers de la brigade anticriminalité (BAC), de la police judiciaire et de la brigade équestre étaient logés dans cet établissement et s'y trouvaient en repos après leur service de nuit.
" Nous pensons que c'est pour cela que les blacks-blocks ont mis le feu à l'hôtel " a-t-elle relevé. Mme Alliot-Marie a fait état d'un « phénomène nouveau, qui est celui de ces groupes extrêmement violents, avec une violence totale, qui veulent détruire l'Etat, c'est ce qu'ils disent, détruire la société qui ne leur convient pas et qui sont prêts à tout en la matière ».
Interrogée sur les critiques formulées par une partie de la gauche contre l'action de la police à Strasbourg, la ministre a bien évidemment déploré une « instrumentalisation politicienne scandaleuse ». A propos en particulier d'Olivier Besancenot, le porte-parole du NPA, elle s'est interrogée: « quand il demande la libération immédiate de tous les interpellés, est-ce que cela veut dire qu'il cautionne la violence, qu'il approuve les incendies volontaires? Je me demande de sa part si c'est un vrai-faux dérapage verbal ou si c'est une vraie dérive de son parti vers un extrémisme violent », a-t-elle ajouté. Enfin, la ministre de l'Intérieur a assuré ne pas avoir été informée d'un refus opposé, selon un syndicat de police allemand, par la police française, à une offre de soutien de la police allemande: cela n'est « pas venu jusqu'à moi », a-t-elle dit.

ETONNEMENT SURPRENANT
Remarquez que ce type d'événements aura un impact positif sur le nombre de fonctionnaires. Si les enseignants ne sont pas encore parvenus à obtenir la réduction drastique de leurs postes les... policiers ont bien compris qu'ils pouvaient se tirer d'affaire en exploitant les « émeutes » du week-end. L'Unsa-Police condamne des « émeutes d'une rare violence » après les affrontements en marge du sommet de l'Otan à Strasbourg et à l'issue d'une manifestation à Bastia, dénonçant hier dans un communiqué un « déchaînement à l'encontre des forces de l'ordre » qui « se banalise ». Ce ne sont pas les professeurs des écoles maternelles qui ont eu le plaisir d'influer sur le système médiatique pour être secourues quand elles sont agressées par la création des jardins d'éveil ! Là, on supprime sans violences et c'est donc normal. Ailleurs il y a des problèmes de fond mais personne n'est blessé et ce ne sont que des enfants dont on sacrifie l'avenir.
Le premier syndicat de gardiens de la paix lui est très net et « condamne les émeutes d'une rare violence commises par des groupes de casseurs en marge de la manifestation organisée à Strasbourg à l'occasion du sommet de l'Otan, ainsi qu'à l'issue du rassemblement de Bastia ». Il « s'élève » contre « le déchaînement de violences perpétrées à l'encontre des forces de l'ordre, contre les fonctionnaires de police et les gendarmes, et plus particulièrement envers les policiers grièvement blessés lors d'affrontements à Bastia ». Mais on pourrait bien se demander quel est leur métier. Personne ne leur a dit qu'ils pouvaient rencontrer des gens violents et se trouver confrontés à des bandes excitées ou agressives ?
L'Unsa-Police « alerte les autorités sur ces actes qui semblent se banalier après chaque manifestation » (si ce n'est pas de la stigmatisation globale, je n'y connais rien à la manipulation), soulignant « la difficulté d'exercer le métier de policier dans un climat de plus en plus tendu, et une nouvelle fois réclame... l'abandon des suppressions d'effectifs prévues jusqu'en 2012 ».
Tenez, je prends les paris : le 1er mai il y aura des incidents. C'est prévu et prévisible ! Ce serait bien, si une poignée de casseurs mettait le feu à une banque ou un hôtel, à un peu plus d'un mois des européennes. L'ultra gauche on vous dit... L'ultra gauche, vous dis-je !
Mais je déblogue...

 

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commentaires

V
...t'as pas intérêt, sinon je vais démonter les catétères du tram...
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M
Au secours! je suis mariée à un dangereux ultragauchiste..j'ai peur! est-ce que je dois le dénoncer aux autorités?
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J
C'est étonnant, Jean Marie, comme j'ai aussi mauvais esprit que toi !A l'annonce des évenements de Strasbourg, je n'ai pas été vraiment convaincu par les déclarations officielles. Sans vouloir développer une théorie du complot, j'ai l'impression qu'"on ne nous dit pas tout", comme prétend une humoriste connue...Ou qu'on ne nous dit que ce qui arrange.Avant hier, encore une voiture a été incendiée dans les "quartiers à problèmes" d'Angoulême. Les pompiers ont mis "un certain temps"à arriver, pour une fois précédés par la police. 
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