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21 août 2006 1 21 /08 /août /2006 07:17
Un Bordeaux-Lyon s’apparenterait en Espagne à un Real-Barça, en Angleterre à un Arsenal-Chelsea, ou en Allemagne à un Brème-Bayern…C’est ce que la Ligue 1 peut offrir de mieux en matière de choc au sommet de son championnat. Le fait que l’ordinateur de la LNF ait choisi le mois d’août pour le proposer, démontre que personne ne peut croire à son impartialité. En effet, depuis de nombreuses saisons, je n’ai souvenir que de matches réputés de haut niveau au cœur des vacances girondines. Il faut en effet assurer de grosses recettes durant la période où les gens n’ont pas encore le rythme tram, boulot, dodo en tête.
Hier soir, c’est donc un stade Chaban-Delmas exhalant les bruits, les couleurs et les odeurs des soirées européennes de la Belle époque qui attendait la confirmation des ambitions girondines. Même si la nostalgie ne constitue pas la meilleure motivation des supporteurs, qui ne veulent parler que d’avenir, elle traversait la tribune d’honneur, où tous les gens qui comptent étaient venus se montrer… Le football va redevenir une référence comme il le fut durant l’époque Bez, si les Girondins continuent à tenir le haut du pavé. D’autant que les échéances électorales donnent un intérêt accru à toute présence.
Avec un effectif composé de dix internationaux sur onze joueurs, les Lyonnais ne respiraient pas la sérénité. Ils savent que la campagne mondiale a laissé des traces dans les esprits, et que pour relancer une dynamique il leur faut absolument évacuer. On le sentit durant l’échauffement avec des courses un peu lasses, des balles molles et plus encore par des étirements durables… La sensation que les cadres n’avaient pas encore la tête au boulot.
Côté bordelais, la hargne perlait dans les échanges. Visiblement la faim était supérieure. Un esprit commando animait un groupe plus homogène, plus proche, plus serré. Cette phase permet toujours de sentir la manière dont va débuter le match. Bizarrement, le clan brésilien des Bordelais avait fondu comme neige au soleil de Copacabana. Rusé et fin tacticien, Ricardo avait laissé la " légion samba " sur le banc pour aligner une formation de combat susceptible de mettre la pression sur les faiseurs de miracles. Son flair fut vite récompensé.
Désormais il n’y a plus en effet de coups de pied arrêtés insignifiants. Le football moderne devient celui des erreurs exploitées. Contrairement à ce qui fut le cas, durant des décennies, les attaquants ont de plus en plus de mal à faire la différence dans des actions individuelles construites. Ils tirent profit de miettes que leur laissent des défenseurs, dépassés par une balle millimétrée ou un contre imprévu. Chaque coup franc, chaque coup de pied de coin prennent maintenant une importance capitale dans un sens ou dans l’autre. Tous les clubs majeurs recherchent donc des tireurs d’élite auxquels on ne demande pas nécessairement d’être omniprésents dans le jeu. Michel Platini fut, selon moi, le prototype de cette génération rentable par son adresse. Lyon doit beaucoup dans sa réussite à Juninho
ENTRE LES CONGES ET LE LABEUR
Les Girondins entamèrent la confrontation sur la base de leur phase de préparation. Ils bousculèrent les lignes lyonnaises encore fluctuantes, et mirent en difficulté une défense encore entre les congés et le labeur. Visiblement, Lyon avait besoin du starter pour démarrer ses rencontres ou d’une période de préchauffage car chaque ballon faillit faire caler le moteur de la supposée Formule 1. La qualité bordelaise résida dans cette capacité à exploiter cette lenteur à sortir des stands. Le premier coup de pied arrêté fut le bon.
Une balle fuyante n’échappa pas à l’affamé de gloire qu’est devenu Faubert. Il la chipa au passage pour la jeter dans ses filets à provision. Contrairement aux fameuses cinq dernières minutes, on crut que le dénouement de l’énigme se contenterait des cinq premières... Les Girondins n’avaient pas eu besoin de plan " B " car le " A " avait fonctionné à merveille dans ce match traité comme la constitution européenne.
La méforme olympique des Lyonnais ne dura pas longtemps car la claque avait secoué les consciences. On s’en remit donc à la patte magique de Antonio Augusto Ribeiro Reis dit Juninho. L’un des mauvais gestes d’antijeu qui émaillèrent le match lui offrit l’occasion de taper dans le mille. Sa balle échoua sur l’angle du cadres alors que Ramé semblait avoir plongé pour la photo. Tous ses autres flashes n’éclairèrent pas la situation. Il fallut que Tiago Cardoso Mendes se mette en position de tir pour que l’on y voit plus clair dans le camp de l’O.L. Une frappe déviée de sa route par le tibia brésilien de Fred termina sa course loufoque derrière la ligne blanche des cages de Ramé. Le coup de pied arrêté laissait place au coup du sort souvent complémentaire. Tout était à refaire pour des Girondins qui ne déréglaient plus l’ordonnancement d’un milieu adverse devenu impitoyable.
PAS D'APPETIT DE FAUVE
Le passage au stand permit provisoirement à Micoud de faire le "plein d'énergie", car au cours de la première période il n’avait visiblement pas les ressources nécessaires pour tenir son rang. Il se mit à ratisser davantage de ballons, à mettre le reste de l’équipe dans le sens de la marche. On le sentit peu à peu, quand le héron Chamakh faillit, d’un coup de son long cou emmanché d’une tête, piquer au vif Coupet. Prenant leurs adversaires plus haut, essayant de les empêcher de s'afficher en maîtres joueurs, les Girondins inquiétèrent beaucoup plus sérieusement des Gones pas très incisifs. Visiblement, la première impression avait été la bonne : Lyon n’avait pas encore son appétit de fauve de la saison dernière !
Micoud promena donc librement, quelques minutes encore, son allure de gentleman farmer endimanché sur la front de l’attaque bordelaise. Il aurait pu faire la décision sur un enchaînement techniquement au point, mais Coupet lui opposa une manchette de catcheur. D’autres occasions donnèrent l’impression que le duel pouvait tourner à l’avantage des dauphins. Il leur manqua pourtant ce fameux réalisme qui avait fait leur réputation la saison écoulée. Une erreur d'intattention, dont on sait qu’elle est aussi dangereuse que celle qui consiste à croire indéfiniment dans des lendemains qui chantent, pouvait tout changer. Il aura d’ailleurs suffi d’une poignée de minutes pour que tout bascule.
LE COUP DE GRACE
Un coup du sort avait effacé un coup de tête. Il ne manquait qu'un coup de grâce pour compléter le score. Tous les grands stratèges vous le diront : une bataille se gagne avec les réserves et pas seulement avec des commandos. Si elles sont performantes, au point, et si on les lance dans la bataille au bon moment, elles peuvent se révéler décisives. Gérard Houllier le sait. Il expédia donc en grenadiers voltigeurs, face à une défense fatiguée, Benzema, Wiltord et Kallstrom qui crèèrent les brèches que Francia et Laslandes ne surent réaliser. La différence était là.
Un ultime sursaut, une situation confuse, et la tête luisante de Wiltord, venu auparavant glisser quelques mots déstabilisateurs à l'oreille de Micoud, surgit pour un véritable hold-up.
En fait, bien plus que la défaite, ce but consacrait la dure réalité : Bordeaux est encore loin du statut d'équipe de Champion's League. Il lui faudra réaliser des prouesses pour espérer rivaliser avec la première catégorie européenne, celle qui aurait justifié que ce match soit considéré comme de haut niveau. Une faute toutes les 90 secondes, une valse de cartons, ne suffisent pas en effet à justifier ce statut... Pour s'en persuader, il suffisait d'aller regarder sur Canal + Sport un somptueux Barça-Espanyol de Coupe d'Espagne, car là, avant de ne pas perdre sur un coup du sort, un coup de tête, un coup de grâce, un coup tordu on cherchait à gagner sur un coup de génie! La différence est fondamentale!
Mais je déblogue...   
Photos AFP Bordeaux Lyon C.Bernard
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commentaires

E
Allez Créon ;-)
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F
commentaire de match  proche de la realite mais les bordelais  girondins ne sont que des bordelais girondins et jamais ils n egaleront les toulousains allez le tfc.<br /> alors allez libourne et le TFC<br />  <br /> .<br />  
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H
l'opium c'est deja pris ;alors disons la cocaine du peuple.
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