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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 18:00
Lorsque j’étais élève du cours moyen, dans une classe où, bien évidemment cohabitaient pour le bonheur des élèves de multiples niveaux, j’écoutais toujours attentivement, le samedi après-midi les leçons de vie que le maître donnait aux " fins d’études ". Il avait en charge d’accompagner celles et ceux qui n’iraient plus à l’école après une candidature plus ou moins réussie au Certificat d’études primaires. Il ne s’agissait pas pour lui de transmettre un savoir abstrait mais de les préparer à une existence simple avec des repères élémentaires. C’est ainsi qu’il insistait beaucoup sur la santé et notamment sur les dangers de la tuberculose avec des livres où l’on voyait, sur des photos grises, des enfants alités au soleil au sanatorium. 
Ce mot savant pour un lieu inconnu résonnait dans la classe car il portait en lui toute la peine d’une famille qui était obligée de se séparer d’un enfant pour l’envoyer tenter d’enrayer une maladie redoutée. Le tuberculose, présentée comme un fléau des villes, était désignée comme l’ennemi mortel. Le maître vantait alors les mérites de ces savants qui avaient inventé le BCG et nous participions avec une certaine appréhension à cet exercice redoutable à des séances communales de vaccinations où les pleurs accompagnaient le déplacement vers la mairie. Il y avait ensuite ces scarifications faites avec une plume sur nos bras plus ou moins potelets afin de vérifier si nous étions bien immunisés. J’évoque cette période pour montrer que selon les époques des maladies entraient massivement dans le quotidien des gens. Calmettes et Guérin par la découverte de leur bacille
étaient des héros invisibles au moins aussi connus que Kopa et Fontaine. Les conseils pratiques succédaient sur la manière dé détecter un enfant porteur éventuel du mal insidieux qui rongeait ses poumons.
La vision était schématique mais elle suffisait pour une mis en alerte potentielles. Il arriva pourtant un moment où ce combat que nous concrétisions chaque année par la vente massive de l’incontournable timbre " anti-tuberculeux " dans le village s’estompa. On ne parla plus de la tuberculose car le fléau fut enrayé. Du moins le croit-on !
On compte en effet, en 2007, dans le monde une nouvelle infection par le bacille tuberculeux chaque seconde. Un tiers de la population mondiale est actuellement infecté par la tuberculose. De 5 à 10 % des sujets infectés développent la maladie ou deviennent contagieux au cours de leur existence. Les personnes infectées à la fois par le VIH du sida et le bacille tuberculeux sont beaucoup plus susceptibles de développer la maladie et alors que la tuberculose est soignable, elle tue plus de 1,5 million de personnes tous les ans, notamment parmi les malades du sida qui ont un système immunitaire est déficient. Un chiffre qui pourrait fortement augmenter avec l’apparition dans de nombreux pays de formes multirésistante (MDR-TB) et de tuberculose ultrarésistante (XDR-TB).
Les malades atteints de ces nouvelles formes de tuberculose ne réagissent plus aux médicaments prescrits dans les premières phases de la maladie. Extraordinaire retournement qui voit désormais les pays occidentaux riches craindre des infections sur leur sol alors que les cas annuels se comptaient sur les doigts d’une seule main
UNE RESISTANCE TERRIBLE
La tuberculose multirésistante est une forme qui n’est plus sensible au moins aux deux principales molécules utilisées dans le traitement de première ligne : la rifampicine et l'isoniazide. On parle même désormais de tuberculose ultra-résistante en cas de résistance non seulement à la rifampicine et à l’isoniazide, mais aussi à certaines des molécules utilisées dans le traitement de deuxième ligne (au minimum, un antibiotique de type fluoroquinolone et un des trois médicaments injectables, la kanamycine, l’amikacine ou la capréomycine. Mèdecins sans Frontières s’alarme de cette situation d’autant qu’elle se combine avec la montée en puissance du Sida.
Selon l’OMS, le virus VIH du sida et la tuberculose accélèrent mutuellement leur progression, et forment ainsi une association meurtrière. Le sida affaiblit le système immunitaire. Une personne positive qui est aussi infectée par le bacille a beaucoup plus de risques de contracter la tuberculose qu’une personne infectée par le bacille mais qui est négative au VIH. Ce constat préoccupe beaucoup les épidémiologiste qui voient arriver une contamination extrêmement fulgurante que la planète n’aurait jamais rencontrée.
La tuberculose est une cause majeure de mortalité chez les malades du sida. Elle est responsable de 13 % environ des décès liés au sida dans le monde. En Afrique, le VIH est le principal déterminant de la hausse de l’incidence de la tuberculose observée ces dix dernières années.
Pour les organisateurs du congrès sur ce thème, il y a donc un besoin urgent de développer un vaccin contre la tuberculose, mais aussi de mettre au point de nouveaux médicaments et des outils de diagnostics contre cette maladie qui est la première cause de mortalité pour les quelque 24,7 millions de malades du sida vivant en Afrique sub-saharienne. La tuberculose touche un tiers de la population mondiale. Cinq à dix pour cent des personnes infectées par la tuberculose font des rechutes à un moment de leur vie. Chaque année, plus de 8 millions de personnes tombent malades de la tuberculose. Pour des raisons à la fois de recul économique, de détérioration des systèmes de santé, de l'application insuffisante des mesures de lutte contre la tuberculose, de la propagation du Sida cette statistique ne va faire que croître. Imaginez un peu : on estime qu'entre 2000 et 2020 près d'un milliard de personnes contracteront la tuberculose, 200 millions tomberont malade de la tuberculose et la tuberculose emportera au moins 35 millions de vies !
UN FLEAU POUR LES FEMMES
C’est une cause majeure de décès chez les femmes en âge de procréation, et on estime que la maladie cause davantage de décès parmi ce groupe que l'ensemble des causes de mortalité maternelle. Elles ont moins d'occasions que les hommes de se faire tester pour la tuberculose et de se faire traiter, et ont également moins de chances de développer une infection De nombreux obstacles les empêchent d'accéder aux services de santé.
Les femmes ne peuvent souvent pas quitter leur foyer et leur travail, ou peuvent avoir besoin de la permission de leur famille pour aller dans un dispensaire ou pour payer leur traitement et elles ont souvent la charge à la fois du travail domestique et de leur propre maladie. La pauvreté, le manque de services de santé de base, la malnutrition et les conditions de vie inadaptées, tout cela contribue à la propagation de la tuberculose. De même, la maladie et les décès dus à la tuberculose renforcent et aggravent la pauvreté dans bien des communautés. En moyenne, un patient atteint de la tuberculose perd trois à quatre mois de temps de travail en raison de sa maladie. Le manque à gagner peut aller jusqu'à 30% du revenu annuel du foyer. Certaines familles perdent 100% de leur revenu ce qui renforce en plus la précarité globale du groupe autour de la personne malade. Personne n’imagine la réalité de ce mal dans les pays sous-développés que désormais nous ignorons totalement sauf quand leur sous-sol recèle des matières premières indispensable à notre avenir. Dans une France n’ayant plus suffisamment de croissance pour satisfaire ses propres besoins il est devenu en effet extravagant d’imaginer une véritable politique de solidarité internationale de développement.
L'infection tuberculeuse peut pourtant être prévenue, traitée et endiguée. L'Organisation mondiale de la Santé recommande de recourir à une stratégie de détection et de soins appelée " DOTS ". Cette stratégie associe cinq éléments : engagement politique, services d'examen microscopique, approvisionnement en médicaments, systèmes de surveillance et utilisation de schémas thérapeutiques hautement efficaces sous surveillance directe.
Les médicaments pour la thérapie peuvent revenir à 10 dollars par personne seulement pour l'ensemble du traitement (six à huit mois) et donne de bons résultats. Son taux de réussite va jusqu'à 80% dans les pays les plus pauvres ; elle empêche les nouvelles infections en soignant les malades infectés. On a estimé qu'il fallait un financement supplémentaire de 30 millions de dollars pour pouvoir faire face à l'épidémie dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Mais qui va les rassembler ?
NOUS SOMMES AUSSI TOUCHES
En France, cette maladie à déclaration obligatoire est surveillée avec attention par les autorités sanitaires et en 2005, 5 374 cas de tuberculose ont été signalés dans l'hexagone d'après l'Institut de veille sanitaire. Ces nombres masquent toutefois des disparités régionales et l'existence de groupes à fort risque. En effet, les grandes métropoles et notamment Paris concentrent un nombre important de malades : l'incidence y était 5 fois la moyenne nationale. Les groupes à risque sont constitués par les populations précarisées, les personnes migrantes dites transplantées, c'est à dire arrivées récemment, provenant de pays à forte endémie, les personnes séropositives et celles vivant en milieu carcéral.
A l'occasion de la Journée Mondiale de la Tuberculose du 24 mars 2004, l'Institut de veille sanitaire tirait la sonnette d'alarme : " la tuberculose demeure un problème de santé publique non résolu ou en progression dans de nombreux pays de l'UE élargie et dans les pays voisins de l'ex-Union Soviétique ". Cette situation justifie plus que jamais un renforcement des programmes nationaux de lutte qui, bien conduits, ont prouvé leur efficacité. Ces programmes doivent s'appuyer sur une surveillance épidémiologique tant au plan national qu'européen pour suivre la dynamique d'évolution de la maladie.
Mon maître aujourd’hui décédé qui motivait avec passion sa classe pour les vaccinations, les observations essentielles dans ces milieux familiaux déshérités du monde agricole, les gestes qui, sans sauver, pouvaient au minimum éviter les drames aurait bien du mal à imaginer que nous en soyons revenus en une époque aussi préoccupante. En excluant les immigrés de systèmes de santé à cause de leur angoisse de se faire interpeller au moment des consultations ou de soins, en laissant ces familles vivre dans des lieux insalubres, en refusant de voir les causes réelles de l’immigration (le fondement de ces mutations ne sont jamais présentées) la politique spectacle actuelle masque une triste réalité. Contrairement à ce que laisserait croire notre monde de progrès, nous revenons en arrière dans le domaine de la santé basique.
Mais je déblogue… 
 
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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 13:47
Il existe un paradoxe particulièrement inquiétant sur les rapports entre la France et l’Europe. Cette situation ne s’améliorera pas dans les prochaines semaines puisque par exemple dans la seule journée de hier on est allé gaiement de tout à son contraire. S’il fallait une illustration de la nécessaire méfiance du peuple à l’égard de textes passés ou futurs on l’aurait eu en moins de 24 heures. On se trouve en effet face à une classe politique soutenue par les médias qui soutient mordicus que les traités sont indispensables à la construction d’une Europe en panne. Or cette dimension européenne ne résiste pas à la réalité qui s’abat en permanence sur les plus modestes à travers des sanctions ou des mises en garde qui démontrent que le système fonctionne parfaitement mais à sens unique : préserver les profits et favoriser la concurrence sus toutes ses formes.
En fait quoi qu’en pensent les euros enthousiastes qui ne voient aucune autre perspective pour sortir du marasme que celui de transférer nos problèmes vers un échelon plus lointain. On constate par exemple que Nicolas Sarkozy qui vante son Traité salvateur s’empresse d’accorder par exemple aux marins pêcheurs des avantages dont il sait fort bien qu’ils seront refusés par…cette Europe chérie incapable de sortir d’un discours immuable ne figurant plus dans le texte : la concurrence libre et non faussée doit être respectée. On voit bien que supprimé ou pas cette idéologie libérale représente le principal danger pour la société française. Hurler que celles et ceux qui, au minimum, doute de la valeur des engagements européens relève de la culture des ayatollahs. Le doute existe et ce n’est pas être anti-européen que de l’entretenir. Si vous en parlez dans les ports bretons, à part les Sarkozystes, les autres ont l’impression d’appartenir au maltraités. 
Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins s'est en effet alarmé hier de la " volte-face de la Commission européenne " concernant le mécanisme de compensation que le gouvernement français envisage face à la flambée du gazole. Un abus de langage car la commission européenne n’a pas pu changer d’avis puisqu’elle ne l’avait pas donné sur une négociation menée en dépit du bon sens par un Président de la République prêt à promettre n’importe quoi en sachant qu’il s’appuiera ensuite sur le refus européen pour justifier l’inutilité de ses promesses. En fait il ne fera que renforcer finalement que le sentiment anti-européen dans le pays justifiant deux discours différents. D’un coté il est le chevalier blanc d’une Europe libérale et d’un autre coté il met en évidence le terrible carcan que constitue cette même Europe.
LE TACLE EUROPEEN
Bruxelles a averti la France que ce mécanisme de compensation risquait de s'apparenter à une aide d'Etat illégale du point de vue communautaire, car de telles aides ne sont possibles " que dans certaines conditions, dans le cadre de plan de sauvetage et de restructuration des entreprises en difficulté ". Le gouvernement français veut, sans vergogne, notamment compenser le surcoût du gazole supporté par les entreprises de pêche au-delà de 30 centimes d'euros le litre de gazole en moyenne annuelle. Actuellement, les pêcheurs payent environ 50 centimes d'euros par litre. Or cette décision qui pénalise lourdement les organismes de solidarité sociale constitue une subvention déguisée au fonctionnement d’une filière française. 
Pour les marins-pêcheurs français, "  la Commission a émis des réserves sur l'euro-compatibilité de cette mesure sans avoir véritablement examiné les conditions d'application aux flottilles " qui sera l'objet du groupe de travail. " Inquiet de cette menace ", le président du CNPMEM affirme qu'il a reçu l'assurance par le ministère français de l'Agriculture et de la Pêche que " cette mesure sera bien mise en place ".
Le gouvernement français a aussitôt précisé qu'il allait transmettre à Bruxelles " dans les prochains jours les différentes solutions envisagées " pour venir en aider aux marins-pêcheurs et tenter de contourner la remarque négative de cette Europe tellement libérale qu’elle en oublie toute régulation sociale. Le document du gouvernement français s'enrichira " des propositions des représentants professionnels dans le cadre des quatre groupes de travail qui ont été mis en place ". Si c’est de la même veine que la diminution de la TVA sur la restauration on mesurera à leur juste valeur les engagements présidentiels que le Premier ministre " collaborateur " François Fillon a également promis de tenir. Mais l’effet aura été immédiat puisque
Pierrehic Cauchois, l'un des porte-parole du mouvement basé à Honfleur, a déjà menacé " d'aller manifester la prochaine fois à Bruxelles " en cas de blocage. Le transfert a été parfaitement réussi et dans quelques semaines on aura toutes les raisons de renoncer au… référendum sur le mini-traité européen car les mêmes causes produiraient les mêmes effets !
CROISSANCE EN BERNE
La commission européenne a par ailleurs réactualisé hier ses prévisions de croissance. Elles sont révisées à la baisse et la France n’échappe pas à la correction. Bruxelles envisage désormais une progression du PIB hexagonal de 1,9% en 2007 et de 2% en 2008. Des prévisions inférieures à celles auxquelles s’accroche le gouvernement. Christine Lagarde, la ministre de l’économie, a récemment réaffirmé son espoir d’atteindre en 2007 le bas d’une fourchette comprise entre 2% et 2,5%. Là encore on " rasera gratis " car tout le monde sait que les 2 % seront inatteignables pour une économie brisée par la dégringolade du pouvoir d’achat. Un restaurateur du Créonnais me confiait hier que sur la semaine écoulée il avait une chute de 110 couverts par rapport à 2006 !
La crise des marchés financiers, les prix toujours plus élevés du pétrole et le ralentissement américain devraient continuer à peser lourdement sur la croissance européenne en 2008, estime la Commission européenne. Dans l'ensemble de l'Union européenne, la Commission prévoit que la croissance marquera le pas. Elle devrait tomber de 2,9% en 2007 à 2,4% en 2008. Voici les effets de la politique européenne actuelle mais pourquoi oublie-t-on de l’expliquer aux " masses laborieuses " qui ne comprennent rien (selon les euros béats) et ne veulent pas que l’on fasse leur " bonheur " malgré elles.
" L'horizon s'est clairement assombri en raison des turbulences sur les marchés financiers cet été, du ralentissement américain et des prix toujours plus élevés du pétrole ",
LA LECON EUROPENNE
C e contexte débouchera tôt ou tard sur un resserrement des conditions de crédit aux entreprises dans les mois qui viennent. A cela s’ajoutera le renchérissement du pétrole à des niveaux records et une appréciation trop forte de l’euro qui s’annonce durable, pesant sur les commandes étrangères. En septembre, le déficit commercial s’est déjà creusé à plus de 3 milliards d’euros, soit 400 millions de plus qu’au mois d’août. Soit surtout un déficit cumulé record de près de 34 milliards sur les douze derniers mois. Autrement dit, la contribution du commerce extérieur à la croissance sera encore négative en 2007. Dans ces conditions, Bruxelles a également révisé ses prévisions de déficit public. 
L’Europe table désormais sur un déficit français à… 2,6% du PIB, en 2007 comme en 2008. Contre respectivement 2,4% et 1,9% auparavant. Et une nouvelle fois, la commission européenne a adressé une mise en garde à la France. L e commissaire aux affaires économiques, a promis d’examiner " avec beaucoup d’attention " les grandes orientations budgétaires en débat au Parlement que Paris doit lui remettre début décembre dans son programme de stabilité. S’autorisant même une leçon. " On entend beaucoup d’annonces et de suggestions de réformes, mais la croissance en France ne dépend pas des réformes annoncées mais adoptées et appliquées ", a-t-il insisté. Car pour la commission, " le déficit français est trop près de 3% ". D’autant plus que Paris, comme les autres capitales de l’Union monétaire, avait pris l’engagement de revenir à l’équilibre de ses comptes publics en 2010. Cause toujours tu nous intéresses !
Pourtant le Parti socialiste plonge tête baissée dans le piège de soutenir cette vision de l’Europe libérale avec le prétexte que l’on ne faut pas parler " social " tant que le Traité n’est pas mis en œuvre. Il va se faire laminer, détruire, exploser par des prises de positions qui ressemblent à un règlement de comptes internes et pas nécessairement à une analyse objective de la situation actuelle. Le président de la République veut à tout prix montrer sa force et sa toute puissance en se faisant une image de " libéral extrémiste "  et en brisant un mouvement social. Il luis era temps ensuite (février) de compléter cette opération de communication faite sur le dos des fonctionnaires et eds régimes spéciaux, par une bonne " ouverture " sur le traité européen dont le sort sera réglé au niveau des initiés et surtout pas par le peuple, trop " c.. " pour comprendre où est son intérêt. Il est vrai que pour mesurer la catastrophe qui se pointe (programme d’austérité pour celles et ceux qui gagneront moins en travaillant plus) au… nom de cette belle Europe dont nous rêvons.
Mais je déblogue… 
a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires. La Commission a donc abaissé sa prévision de croissance en 2008 pour l'Allemagne, première économie de la zone euro, à 2,1%, contre 2,4%. Elle a aussi revu en baisse celles de l'Espagne et de l'Italie.
Qui dit vrai ? Christine Lagarde le clame, le troisième trimestre d’activité sera très bon. Sur ce point, les économistes lui donnent raison. L’indicateur avancé du Crédit agricole signale un net rebond de l’activité pour les trois derniers mois : à + 0,7% par rapport au dernier trimestre. Celui de la BNP-Paribas envisage même + 1,1% de croissance. Soit un fort regain après un deuxième trimestre morose. L’industrie aura probablement beaucoup contribué à la croissance du PIB durant ce trimestre. Et ce grâce à une accélération marquée des exportations. Dans le même temps, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont bondi à + 2,1%. Cependant, l’été indien s’est achevé en septembre, constate-t-on à la BNP. 
Ce mois ci, la production industrielle a enregistré son plus fort recul depuis juillet 2006, avec –1,1%. Ce qu’a confirmé hier l’Insee. Ce chiffre de septembre, s’il apparaît comme une correction après un été solide, n’en augure pas moins d’un retour à une activité industrielle atone dès le quatrième trimestre, avertit la BNP. Ses économistes prévoient même un fort ralentissement de l’activité. Rien d’étonnant si l’on tient compte du marasme américain, conjugué aux tensions sur le marché interbancaire après la crise des " subprimes " qui n’est pas encore totalement jugulée mais surtout camouflée.
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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 07:26
Jamais peut-être les thèses du Front national n’ont eu autant d’audience en France. Marine Le Pen le sait et c’est paradoxalement ce qui l’a fait enrager. Le problème c’est que son parti n’en tire aucun bénéfice. Et pourtant le principe de la priorité du travail réservé aux " Français d’abord " a constitué le fond de commerce de son père durant de nombreuses années. Or depuis quelques mois le FN est relégué au rôle de comparse car ses " idées " sont pillées par le gouvernement actuel. Pour récupérer les voix de ces égarés de la démocratie il fallait en effet un porte voix plus crédible. Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration et du Co-développement a présenté, hier, une liste de trente métiers qualifiés auxquels les étrangers candidats à l'immigration de travail pourront postuler, expliquant avoir choisi " de ne pas ouvrir l'immigration de travail dans des secteurs peu qualifiés ".
" Avant de recourir à une main-d'œuvre en provenance de l'étranger, il faut d'abord accompagner vers l'emploi les chômeurs présents en France ", a justifié le ministre, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée au lendemain du comité interministériel du contrôle de l'immigration. Selon la liste arrêtée conjointement par son ministère et celui de l'Economie, six métiers seront accessibles pour les migrants voulant s'installer dans toute la France, comme les... informaticiens experts ou, pour le secteur du BTP, ceux de... conducteur de travaux ou de chef de chantier. Le recrutement dans les autres métiers ne sera possible que dans les régions qui connaissent une pénurie de main-d'œuvre.
Le ministre a précisé que des accords bilatéraux pourraient permettre aux ressortissants de certains pays d'accéder plus largement à l'emploi en France. Ainsi, un accord signé avec les Philippines prévoit une coopération pour recruter des travailleurs " dans les domaines de la santé, des technologies de l'information, de l'hôtellerie et des soins à la personne ".
Les ressortissants des nouveaux pays européens devraient pouvoir eux accéder d'ici à la fin de l'année à 150 métiers, contre 61 aujourd'hui. Il s'agit pour une part de métiers peu qualifiés pour lesquels les employeurs ont du mal à recruter. Ces quotas qui travestissent dans les faits l’une des propositions essentielles du FN vont profiter à tous les malheureux qui croient encore qu’elle leur permettra d’échapper au rouleau compresseur du profit.
Désormais les militants du FN élisent leur chef et Marine Le Pen est revenue aux " fondamentaux " du discours frontiste dans une attaque en règle du bilan du président de la République. Interrogée sur cette violence verbale inédite, elle a expliqué qu'elle n'avait " peut-être pas été assez dure " avec le candidat de l'UMP pendant la campagne présidentielle, puisque le FN " n'a pas réussi à montrer au peuple que Nicolas Sarkozy était dans la manipulation, qu'il avait été un mauvais ministre de l'Intérieur et qu'il serait un président pire encore ".
Une erreur qu'elle a rectifiée, hier, accusant le chef de l'État de pratiquer " la politique du leurre sur des segments politiques qui parlent à son électorat " comme les régimes spéciaux, le service minimum ou l'amendement ADN. " Il fait partie du système qu'il dénonçait pendant la campagne ", a-t-elle assuré, reprenant le discours de son père sur la " bande des quatre ". Elle rassure sa base en lui démontrant que Brice Hortefeux ne fait que reprendre à son compte en les habillant de la légalité démocratique des sujets fondamentaux du discours du FN. Cette attitude d’un Ministre de la République en charge de l’extinction idéologique du camp Le Pen risque bel et bien de radicaliser encore plus les positions de l’extrême droite obligée de faire de la surenchère.
ELECTIONS GAGNEES SUR CE SUJET
La question est donc totalement d'ordre politique avant d'être technique. Nicolas Sarkozy estime avoir gagné les élections notamment sur le sujet de l’immigration et il lui faut donc maintenir la pression, donner l'impression en permanence de faire quelque chose dans ce secteur sensible de l’opinion dominante. La nouvelle loi ne va créer que des procédures et donc des complications supplémentaires dans la tâche des fonctionnaires, déjà débordés. Sans même parler des nouvelles demandes, l'administration finit par se retrouver dans l'incapacité de répondre correctement à celles des étrangers qui vivent en situation légale, comme les renouvellements des titres de séjour par exemple. A cause de cet excès législatif le gouvernement traite de plus en plus mal et son administration et les étrangers. La politique française d'immigration va à l’échec garanti mais c’est probablement ce qui est recherché afin d’en démontrer l’inutilité et le caractère incontrôlable et donc dangereux de ce phénomène planétaire.
D'abord, "immigration choisie" est un terme choisi par le pouvoir : il est plus approprié de parler d'" immigration de travail ". 50%, c'est un objectif inatteignable, parce que les travailleurs que l'on veut faire venir ne viendront pas... sans leur famille.
Au Canada, par exemple, où tous les efforts sont réalisés pour attirer une main d'œuvre qualifiée, l'émigration de travail plafonne à 23%. En France, cette barre des 50% paraît d'autant plus exagérée que la complexité du nouveau système de titres et la mauvaise image de la France chez les étrangers qualifiés découragent à la fois les candidats qualifiés, qui préfèrent aller voir ailleurs, et les entreprises.
Songez que, depuis un an et demi qu'elle a été créée pour attirer les meilleurs étrangers, pas une seule carte 3compétences et talents " n'a été délivrée ! C’est donc un leurre complet, une supercherie idéologique et d’une inutilité absolue Il eût fallu d'abord réformer l'administration afin que sa réponse à une demande des entreprises puisse se faire en un mois maximum, comme au Royaume-Uni. Si l'on ajoute à cela les quotas que l'on veut mettre en place, toute cette immense usine à gaz que l'on va encore créer paraît d'autant plus absurde que dans trois ans et demi, en 2011, le marché français sera ouvert à tous les ressortissants des pays européens de l'Est, sans limitation d’aucune sorte. Il faudra alors abandonner tout un processus totalement inutile mais qui aura permis de persuader les foules de la prise en comte de ses sentiments xénophobes latents.
EXPULSER SPECTACULAIREMENT
Brice Hortefeux parle UMP et agit FN en stigmatisant " l’étranger " qui viendrait piquer le boulot des Français, qui pillerait les systèmes de solidarité sociale, qui " sans papiers " viendrait conforter les chiffres de la délinquance. Alors il a opté pour l’expulsion visible destinée à provoquer le maximum de réactions par sa dureté. Il s’était fixé l’objectif d’expulser plus de 25 000 étrangers en situation irrégulière ce que la FN lui même n’avait pas osé quantifier se contentant d’une déclaration d’ordre général " La France on l’aime ou on la quitte ".
Brice d’Auvergne a annoncé hier qu’il pouvait inscrire à son palmarès, avec le concours de toutes les forces de police et des services officiels, seulement ….18 600 expulsions depuis le début de l’année. Un bilan qui intervient six mois après son installation à la tête du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement (quelle carte de visite !). En tenant compte des chiffres de l’outre-mer, le nombre total des expulsions de janvier à octobre est de 39.982, soit " légèrement supérieur " à celui de la même période de 2006, qui était de 39.900. Tous ses efforts pour ne pas faire mieux que le patron. C’est désespérant car ce n’est pas le boulot qui manque. Mais l’impression est parfaite sur l’opinion. D’ailleurs je me pose la question de savoir si les exagérations commises ne profitent pas à l’idée d’une sévérité impitoyable.
Concernant la lutte contre le travail clandestin, 332 employeurs ont été interpellés sur les 9 premiers mois de l’année contre 177 pour la même période en 2006, soit une augmentation de 87,6%. Les interpellations d’employés clandestins ont, elles, augmenté de plus de 60% pour la même période.
UN ECHEC PROGRAMME
Patrick Weil, chercheur, l'un des meilleurs spécialistes de l'immigration est véritablement extrêmement net : " On est les plus cons ! On se lance dans une politique de rupture... pour reprendre les modèles dépassés du passé, du début du siècle dernier, avec les quotas et un grand ministère spécialisé. Les Etats-Unis avaient eux aussi mis en place une administration spécialisée, avec même une police spécialisée, mais cela ne marchait pas. Cela regroupe trop de gens qui ne font pas le même boulot, comment gérer en même temps les douaniers, les agents de préfectures, les consuls, etc. Ces personnes continuent en parallèle à appartenir à leur ministère de tutelle, les Affaires étrangères, l'Intérieur... Leur carrière ne dépend pas de Brice Hortefeux, et du coup l'immigration devient pour eux un sous-dossier. Au total, ce nouveau système porte de plus en plus atteinte aux droits de l'homme et se révélera, en matière de contrôle des flux, moins efficace ".
C’est ceci la réalité et pas celle de statistiques qui ne veulent rien dire ou des quotas qui n’ont pas d’autres significations que pour faire un sujet sur TF1 ou France 2. On ne donne à voir que des "tableaux de chasse" rutilants à des assoiffés de l’intolérance et de la bêtise humaine ;
" Je ne connais pas d'autres pays où l'on agit ainsi. On est d'abord dans l'affichage d'un message : on veut dire aux émigrants potentiels : vous voyez, la France, c'est dur, ne venez pas ! De l'autre côté, on dit aux Français : on fait quelque chose. Mais quand on mobilise la masse des policiers pour interpeller des irréguliers, on ne les occupe plus à leur tâche prioritaire : interpeller des criminels et les délinquants. Ce qui est intéressant avec cet objectif de 25 000 reconduites aux frontières, c'est qu'il y a dans le même temps, chaque année, 25 000 régularisations. Le paradoxe est là, entre ces deux chiffres exactement les mêmes, mais il y a celui qu'on affiche et celui qu'on cache ".
Mais je déblogue…
 
 

Et c’est bien là le problème. Marine Le Pen ne s’en est pas encore aperçue. La gauche n’ont plus d’ailleurs car elle a la trouille de se faire recaler par l’opinion dominante.
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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 07:49
Durant la campagne des présidentielles, Nicolas Sarkozy a multiplié les attaques cotre l’esprit de mai 68, un peu comme les chamans qui psalmodient des incantations pour exorciser le démon. Il faut dire qu’il y a quarante ans, octobre avait laissé déjà présager des lendemains qui déchanteraient. Les grèves avaient quelques semaines d’avance sur celles qui nous attendent. Elles furent accueillis avec arrogance par le gouvernement Pompidou sûr de son autorité. Cette sous-évaluation d’une grogne basée sur la baisse du pouvoir d’achat a permis aux germes de la contestation de passer l’hiver au chaud et de se développer le printemps revenu. 
La contestation étudiante était latente après le bac sanction de juin 1967 qui avait décimé les candidats à l’enseignement supérieur. Ce mouvement de contestation étudiante débute des deux côtés du rideau de fer. Dès 1967, plusieurs campus aux États-Unis ou en Pologne, par exemple, s'insurgent contre la politique éducative et en France la contestation couve. Avec la nomination comme Ministre de l'Éducation nationale de Christian Fouchet, spécialisé dans la police, on a accentué les risques de dérapage. Le dialogue n’était pas son fort sauf une matraque à la main. L’automne passa inaperçu alors qu’il annonçait un printemps beaucoup plus chaud que prévu.
Avec une longue leçon de morale, d'autorité et de patriotisme de Nicolas Sarkozy, avant son tonitruant réquisitoire contre l'héritage de Mai 68, l’UMP avait effectué son dernier meeting parisien. Dans un palais de Bercy plein à craquer (20 000 sympathisants et plusieurs milliers d'autres dehors), les stratèges sarkozystes espéraient tourner la page de cette première semaine d'après premier tour, "confisquée", disaient-ils, par le duo Royal-Bayrou.
Pour lui, Mai 68 était en effet responsable de tout : du dénigrement de l'identité, du communautarisme, de la faillite de l'école, du cynisme des capitalistes et même des parachutes dorés ! De la campagne qui s'achève, Sarkozy dit carrément : "Ce fut une campagne aux prises avec une crise morale comme la France n'en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d'Arc." Le candidat de l'UMP tonne : "Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l'élève valait le maître [...], que la victime comptait moins que le délinquant." "Il n'y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie", lance-t-il, dénonçant la "gauche, héritière de Mai 68 [...]. Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes". C’était il y a quelques mois mais jamais ces propos n’ont été d’une brûlante actualité. 
Comme il y avait aussi un anti-américanisme prédominant sous-jascent en 1967 Nicolas Sarkozy est allé aux Etats-Unis pour expliquer qu’il savait parfaitement où était la source idéologique du libéralisme débridé. Englués en Irak comme ils le furent au Vietnam sans le soutien de la France, les USA ont toujours mal vu ce mouvement de Mai 68 comme une période dangereuse de l’histoire européenne. De leur sol, le chef de l’Etat français a même tancé les manifestants de son pays en rassurant ses hôtes sur la poigne qu’il mettrait en œuvre afin de résister à ces " révolutionnaires " désireux de défendre leurs acquis sociaux.
PAS DE SUITE ?
Pourtant s’il a eu son premier Ministre au téléphone il a du apprendre que les campus sont de plus en plus dangereux. Il va falloir payer des heures supplémentaires détaxées aux forces de l’ordre pour rouvrir ceux qui sont occupés. Avec l'entrée en scène de l'Unef, le mouvement risque en effet de se durcir. Hier matin, pourtant, François Fillon disait ne pas croire à une "contagion." "Je crois qu'il y a quelques mouvements souvent inspirés par des considérations très politiques qui, je le pense, n'auront pas de suite ". Hier, on comptabilisait toutefois le blocage de dix universités sur 85... Et Bruno Julliard a estimé après sa rencontre avec la ministre qu'elle " a pris conscience que la situation se tend sérieusement dans les universités ". Etrange ressemblance avec octobre 67 quand tout le monde se moquait de ces " hippies " qui prétendaient bloquer le système universitaire.
A Nantes, les étudiants ont voté le blocus des facultés de sociologie, de lettres et de langues, lors d’une assemblée générale rassemblant quelque 700 étudiants. A Paris, le site de Tolbiac a voté lors d’une AG rassemblant plus de 1 400 personnes le blocage des cours d’amphi et de travaux dirigés jusqu’à vendredi. Dans le Nord, l'université de Lille I (Sciences) a rejoint celle de Lille III (lettres et histoire), déjà bloquée la veille par les étudiants grévistes. A l'université des Tanneurs de Tours (Indre-et-Loire), le blocage a été voté pour l'UFR Lettres jusqu'à lundi prochain. A Lyon 2 plusieurs centaines d’étudiants ont voté cet après-midi le principe de la grève et leur participation aux manifestations des 14 et 20 novembre prochain des agents de la SNCF et des services publics.
A Paris, la nuit dernière, les forces de l'ordre sont intervenues pour empêcher les étudiants en grève d'occuper la Sorbonne, haut lieu de la contestation étudiante. Or on sait que lorsque les enseignants, les fonctionnaires, les ouvriers reçoivent le renfort de leurs enfants pour défiler on commence à être sur des bases différentes. A Toulouse, le blocage de la faculté du Mirail s’est poursuivi comme à Rouen. Dans le Languedoc-Roussillon, des barrages filtrants étaient toujours installés sur plusieurs accès de la principale université de Perpignan. A Aix, là aussi un barrage filtrant est en place depuis hier.
A l'université de Rennes 2, bloquée et en grève depuis hier, la situation est tendue entre grévistes et non grévistes, ces derniers ayant tenté en vain de débloquer les accès. La tache d’huile sur le feu s’élargit et risque d’être à son maximum la semaine prochaine lorsque les trains vont s "arrêter et on doit tout de même un peu s’inquiéter du coté des renseignements généraux car si l’histoire ne sert pas deux fois les mêmes plats elle aime bien les reconstituer.
EN ORDRE DISPERSE
La réponse n’a pas varié depuis 40 ans puisque dès qu’il y a occupation on envoie les " ouvre-boîtes " ! Les étudiants opposés à la loi Pécresse, qui bloquaient les bâtiments des facultés de Lettres et Sciences humaines de l'université de Nantes, ont donc été évacués par les forces de l'ordre hier soir vers 21 heures. Le matin, plus de 600 étudiants avaient voté au cours d'une assemblée générale le blocus de l'UFR de Lettres et Sciences humaines de l'université de Nantes. 80 agents des forces de l'ordre ont procédé à l'évacuation sans bousculade et sans violence, sans que l’on soit assuré qu’ils ne reviennent pas dès ce matin !
La police a aussi évacué après 22 h 00 , environ 75 étudiants opposés à la loi Pécresse sur l'autonomie des universités qui occupaient les locaux de Paris I situés rue de Tolbiac, dans le XIIIe arrondissement. Les étudiants, qui occupaient les lieux après un vote en ce sens d'une assemblée générale réunissant plus de 1.000 étudiants dans l'après-midi, sont sortis dans le calme, sans discuter, alors que c'était une vraie provocation de la part de l'administration d'envoyer les CRS. Et on peut se poser la question si un bon incident n’aurait pas rendu service à tout le monde.
" Les AG sont plus calmes que pendant le mouvement contre le CPE, et à ce moment là, malgré les occupations, le président ne fermait pas Tolbiac", a argumenté Juliette Griffond, convaincue que, cette fois, le président " souhaite que le mouvement se radicalise " pour l'éteindre. Il a d’ailleurs décidé que le centre Tolbiac restera fermé pour une durée encore inconnue. Ces événements nocturnes témoignent de ce qui attend les contestataires éventuels ailleurs. Au moindre incident on accentuera la pression et on jouera sur ce besoin sécuritaire qui anime actuellement la plupart des consciences même celles des jeunes.
Il suffirait qu’à un moment ou un autre certains policiers en grève du zèle, les gardiens de prison qui dénoncent leurs conditions de travail face à la surpopulation carcérale, les cheminots, les chauffeurs routiers mécontents de la flambée des prix du gazole, les marins pêcheurs qui ont conscience de la surpercherie des exonérations de charges sociales pour compenser l’augmentation du carburant, les cheminots volés sur leur retraite, EDF-GDF et les autres régimes spéciaux sous pression, les fonctionnaires attaqués de tous cotés, les enseignants victimes de la transformation du " sumo en athlète ", les travailleurs de chez Ford et d’ailleurs dont les emplois sont massivement délocalisés, celles et ceux qui pour gagner moins doivent travailler plus se croisent durant quelques temps pour que l’on sente souffler l’esprit de mai 68 en 2008. 
On sait que le mécontentement actuel va forcément mettre du temps à mûrir mais il faut penser que son esprit va imprégner quelques esprits. Ah ! j’oubliais l’essentiel Total a annoncé hier, en forme de défi, ses profits. L a compagnie pétrolière a dégagé sur les neuf premiers mois de l'année un bénéfice net quasi stable, à 9,581 milliards d'euros, et une hausse de 1% de sa production, alors que celle des autres majors pétrolières est globalement en déclin. En 2006, Total avait engrangé un bénéfice record de 12,58 milliards d'euros, le plus gros jamais enregistré par une entreprise française. Cherchez l’erreur !
Mais je déblogue…
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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 07:31
l y a du Matamore qui pointe derrière les déclarations récurrentes des collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Ils tiennent des discours ambivalents, aboyant comme ces roquets hargneux guettant le facteur pour ensuite se rouler au sol pour recevoir une caresse du maître. Il faut avouer que cette comparaison va assez bien à quelques éminences plus ou moins grises puisque le personnage de Matamore est d’origine espagnole (tueur de maure) même s’il est l’un des plus célèbres personnages de la commedia dell’arte.
Ce soldat fanfaron, se targant d'exploits qu'il n'a pas réalisés et qui au fond n'est qu'un poltron porte des vêtements bigarrés et des accessoires, épée et chapeau, de taille exagérée qui dénotent le côté bouffon du personnage. On croit reconnaître parfois des gens que l’on voit à longueur de journée parader devant micros et caméras. Même que hier, entouré d’une horde de spadassins musclés, discrets et armés jusqu’aux dents, Matamore est arrivé en milieu de matinée, il a fait face aux multiples invectives, répondant à l'un : " Toi, si tu as quelque chose à dire, tu as qu'à venir ici! ", ou lançant, énervé, à un autre qui l'insultait: " toi, tu n'as qu'à descendre! "… Un apostrophe qui ressemblait, menton levé vers le ciel à celle du Karcher en d’autres lieux. " Si je viens, on me le reproche, si je ne viens pas, on me le reproche aussi. Moi je viens ", avait-il poursuivi de telle manière que l’on sache bien qu’il était prêt à en découdre si la contestation des pêcheurs éprouvés par un effondrement dramatique de leurs revenus ne correspondait pas à l’effort présidentiel. On était proche du " retenez moi ou je fais un malheur ! "
Ce défi permanent et ce sentiment de supériorité naissant d’une légitimité renforcée par une omniprésence réputé bénéfique transparaît de plus en plus dans les rodomontades sarkozystes. Rachida Dati s’en inspire d’ailleurs fortement comme si elle considérait que son statut d’amie de l’ex-femme lui conférait une autorité particulière. Elle est même partie en tournée dans les régions pour montrer qu’elle teindrait bon face aux gens de robe. Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), syndicat majoritaire en France, a estimé, hier, que " le malaise s'accroît de jour en jour " entre Rachida Dati et les professions judiciaires. Il s'est exprimé à la suite d'un rendez-vous, prévu justement hier matin, entre l'USM et la ministre de la Justice et décommandé à la dernière minute en raison de l'agenda de Rachida Dati, qui accompagne Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis. " Il y a un manque de respect pour nous. La ministre traite les gens de manière très légère ", a déclaré Bruno Thouzellier. Selon lui, " le problème est de savoir ce qu'on privilégie : son ministère ou autre chose ? ". L'annulation du rendez-vous combinée à " une absence réelle de concertation sur les sujets essentiels " comme la carte judiciaire, " ne concourt pas à désamorcer la crise et le malaise très profond qui s'accroît de jour en jour ", a souligné, le président de l'USM. On sent bien que les menaces des Matamore commencent à exaspérer les troupes d’en face.
DES REFORMES BATTUES EN BRECHE
On sent bien qu’il y a les apparences de la démonstration de force et les suites. Par exemple on sent bien que malgré les déclarations du collaborateur en chef, les ministres tentent en ordre dispersé de sauver les meubles. Par exemple alors que Fillon prône l’intransigeance absolu sur le sujet hautement symbolique des " régimes spéciaux " les conducteurs autonomes (Fgaac) de la SNCF ont participé hier à des… négociations avec la direction de l'entreprise ferroviaire publique sur l'application de la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Six des huit fédérations de cheminots (CGT, Sud Rail, Unsa, FO, CFTC, CFE-CGC) ont appelé à une grève reconductible à partir du mardi 13 novembre à 20h00 contre la réforme. La direction de la SNCF a invité les syndicats à négocier sur le volet des " avantages conjugaux et familiaux ". Elle les a de nouveau conviés le 12 novembre sur le thème de " l'aménagement des fins de carrière ". C’est un moyen comme un autre de faire un ou deux pas en arrière afin de vider finalement une réforme " dangereuse " de son sens par des négociations directes entre l’entreprise et les représentants les plus accommodants des conducteurs. Le gouvernement ne met pas les doigts dans le cambouis mais il serait étonnant que la Directrice de la SNCF ne sache pas jusqu’où elle peut aller avant de se lancer dans une telle aventure.
La Ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, s'est déclarée de son coté " très attentive " au début de grogne étudiante contre sa réforme des universités, qui se manifeste dans plusieurs facultés à Paris et en province, bien qu'il ne lui paraisse " pas justifié ". Elle a été extrêmement modeste pour calmer le jeu : " Ma réforme (sic) est un socle pour une réforme de cinq ans de l'enseignement supérieur qui vise à améliorer le fonctionnement des universités " et " je regarde très attentivement tout ce qui pourrait se mettre en travers du chemin de cette réforme. " La ministre a réclamé un peu de patience pour que la loi puisse porter ses fruits. En fait on sait déjà que ce qui passait pour une réforme emblématique a déjà du plomb dans l’aile et que la semaine prochaine elle pourrait être conduite à revoir sa copie sous la pression des étudiants en voie de mobilisation. En définitive le seul grand projet sarkozyste qui soit passé sans manifestation d’hostilité aura été le paquet fiscal… car les bénéficiaires sont restés extrêmement discrets.
LA LECON D’INDEPENDANCE
Matamore avant de partir rencontrer celui qui se prend pour le maître du monde, Matamore a lancé un nouveau défi aussi peu maîtrisé que celui qu’il avait dédié aux marins pêcheurs. Cette fois il a apostrophé, s’érigeant en justicier potentiel, le Tchad. " J'irai également chercher ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait ", a ainsi lancé Nicolas Sarkozy. " Le rôle du chef de l'Etat est de prendre en charge tous les Français ", a également déclaré Supersarko, deux jours après une visite éclair à N'Djamena d'où il a rapatrié quatre hôtesses de l'air espagnoles et trois journalistes français, inculpés au Tchad.
Après s'être désolidarisé de l'opération de l'Arche de Zoé, le président avait toutefois " souhaité " à N'Djamena que les ressortissants français puissent être jugés en France. Quand on sait (voir chronique de hier) combien le Président Idriss Déby joue sur la nationalisme dans cette affaire pour se refaire une santé politique c’est une énorme maladresse. Annoncer à l’avance qu’il forcera les autorités tchadiennes à capituler et à manger leur chapeau pour renforcer son image de libérateur constitue une marque de " bravitude " inutile. " C'est impossible qu'il y ait une extradition quand on lit la convention de 1976 qui lie le Tchad à la France ", a déclaré Me Philippe Housseini à la presse, dans une " mise au point " après les propos du président français.
" Un des articles de la convention, l'article 49-C, indique que 'l'extradition est refusée quand une infraction est commise en tout ou en partie sur le territoire de l'Etat requis', en l'espèce le Tchad ", a expliqué l’avocat tchadien. " Par conséquent, nous renvoyons les autorités françaises à une bonne lecture de l'article 49 ", a-t-il conclu. Mais probablement qu’à l’Elysée ou chez Rachida Dati personne n’avait lu cette convention signée au temps de Giscard d’Estaing.
Le Ministre de la Justice a même renvoyé avec arrogance Matamore dans son camp : " ce n'est pas le président Sarkozy qui décidera ", a-t-il lancé. " Cette déclaration me semble inopportune dans ce contexte ", a commenté le ministre. " Elle semble reléguer à l'arrière-plan le judiciaire. Si cela est possible en France, (sic) malheureusement cela n'est pas possible au Tchad. C'est les juges qui décident ici (re-sic), ce n'est pas le président Nicolas Sarkozy qui décidera ce que fera la justice tchadienne ", a-t-il poursuivi avec un zeste d’insolence car on ne voit pas à quel comportement peut-il faire allusion. Fermez le ban ! Personne n’aurait osé en France parler ainsi à Supersarko. Même pas un marin pêcheur…
Il en est un qui moins le fier à bras car il sait que c’est lui qui finira un jour ou l’autre par être fusillé pour l’exemple. François Fillon a exhorté, hier , les députés UMP à " une très grande solidarité " avec le gouvernement et les a prévenus qu'ils allaient devoir " attacher leurs ceintures " face aux turbulences sociales de novembre. Face aux mouvements sociaux qui se profilent ce mois-ci, notamment contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il a compris que quand le ballon gonflable menace de s’écraser au sol on jette par-dessus bord tout ce qui peut alourdir l’aéronef. Fillon après les fêtes de fin d’année ne sera pas probablement balancé dans le vide politique mais par contre il aura à collaborer avec des ministres différents. Il flambe moins que son employeur principal.
Rasséréné par la position de hier soir du bureau national du PS sur le traité simplifié européen, Matamore sait qu’il peut envisager sereinement une nouvelle vague d’ouverture. Il trouvera bien dans le vivier des approbateurs de ce texte des candidats à un poste ou un autre au nom de la nécessité de participer à la " relance européenne ". Sur Marianne on prétend même qu’il y aurait eu une entrevue entre Supersarko et François Hollande le 29 octobre à l’Elysée pour parler… des gosses et de la famille mais surtout pas du traité européen.
Matamore aura enfin quelques jours de bonheur partagé en se rendant à la Maison Blanche. Il y rencontrera le cow-boy qui tire beaucoup plus vite qu’il ne réfléchit. Ce qui dans le fond les rapproche et leur permet d’avoir c’est ce sentiment que le libéralisme consiste à démontrer en permanence sa force et de ne pas se soucier des conséquences pour les faibles. En se basant sur ce principe George Bush a inventé l’ingérence militaire en Irak et Nicolas Sarkozy a innové avec l’ingérence judiciaire. Il reste à savoir comment ce termineront ces deux méthodes de gestion de situation de crise. Il faudra encore patienter un an de plus. Comme l’écrivait l’un des journalistes que je erspecte le plus Bernard Langlois dans son blog : " Sarkozy court. La Cour s’esbaudit. Le bourgeois prospère. Le prolo en bave. L’étranger tremble et souffre. La société du spectacle déroule ses fastes (…) Drôle d’époque ". Ah ! si Corneille revenait quelle belle comédie écrirait-il avant de passer aux tragédies. Il lui donnerait comme titre : " l’illusion comique "... ou "l'illusion tragique".
Mais je déblogue… 
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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 07:59
On sent approcher encore un moment délicat pour le Parti Socialiste. Le prochain Bureau national risque donc d’être animé car il faudra définir une position commune sur l’avenir du Traité européen simplifié quia été ramené de Lisbonne par Nicolas Sarkozy comme certaines rentrent d’une escapade à l’étranger avec un trophée. Désormais on sent bien que les fissures puis les fractures vont se créer dans un parti qui a toujours l’art de se diviser quand il faut au contraire serrer les coudes dans l’adversité. Hier Vincent Peillon, Pascal Terrasse, David Assouline, Béatrice Patrie, les députés Jacques Bascou, Geneviève Gaillard, Jean Gaubert, Pascal Terrasse, …et d’autres ont manifesté collectivement leur intérêt pour ce texte ayant recueilli l’assentiment de tous les chefs d’état européens. Ils sont donc au total douze personnalités socialistes à signer dans Libération un appel à voter "oui" au traité européen simplifié proposé par Nicolas Sarkozy, si celui-ci faisait… l’objet d’un référendum. Petite particularité, cependant : ces 12 socialistes sont tous d’anciens partisans du non, qui avaient fait campagne contre le traité constitutionnel européen de 2005. Cette singularité a évidemment beaucoup plu aux habitués du consensus mou ou de l’ouverture en cours.
" Ce qui a motivé, en 2005, notre opposition au traité constitutionnel, c'est le défaut d'Europe"
TRAITE BLANC ET BLANC TRAITE
Il faut noter cependant que ces personnalités parlent toujours de vote généralisé et non pas de Congrès… Or on sait déjà que ce sera la voie choisie par Nicolas Sarkozy afin d’appuyer un peu plus sur les différences entre socialistes. Personne ne songera à ne pas reconnaître qu’il y a là une tactique extrêmement alambiquée pour faire adopter le texte en Congrès (députés et sénateurs réunis) plutôt que par référendum. Il lui faut en effet deux tiers des voix et… il lui sera impossible d’obtenir un tel score sans le soutien des parlementaires… socialistes !
Dans une tribune publiée ce matin dans le Figaro, Guillaume Bachelay et Pascal Cherki, deux responsables socialistes proches respectivement d’Henri Emmanuelli et de Laurent Fabius, qui militaient pour le non en 2005, demandent également que l’adoption du traité se fasse par le biais d’un vote. Or un sondage CSA pour Le Parisien expliquait la semaine dernière que 61% des Français souhaitaient un référendum, et que le oui l’emporterait à 68%. On nous a déjà fait le coup !
Le but de la Constitution européenne n’a pas varié d’un iota entre les deux versions : fluidifier le fonctionnement de l’Europe pour instaurer la concurrence tous azimuts malgré les apparences. Brutalement, et c’est leur vision, ces tenants du " non " découvrent les vertus d’un texte qu’ils ont pourtant farouchement combattu. Et contrairement à ce que feignent de croire les signataires de cette profession de foi, la protection des services publics était déjà dans la défunte Constitution. Le protocole dont ils se félicitent risque au contraire de torpiller la directive-cadre qu’ils souhaitent puisqu’il prévoit qu’un tel texte ne pourra pas faire obstacle aux mesures nationales… Au final, la seule victoire du " non " aura été que la Constitution ne s’appelle plus Constitution, que les symboles et le ministre des Affaires étrangères de l’Union disparaissent ainsi que la " concurrence libre et non faussée " des objectifs de l’Union et cette modification suffit à leur bonheur. Il faut tout de même admettre que la victoire est plus que mince en opposition aux enjeux réels d’un tel texte.
Bien évidemment on va tirer à vue sur toutes celles et tous ceux qui ont eu l’audace de tenir tête aux sondages lors du dernier référendum. On va leur rappeler avec vigueur et un rictus sarcastique qu’à cause de leur aveuglement l’Europe a pris un retard considérable et que leur opposition avait été véritablement scandaleuse. Il n’ont pas fini de se faire agonir par les médias qui avaient mis la pression sur l’opinion publique afin qu’elle accepte le bonheur européen que lui garantissait le traité constitutionnel. Haro sur les sociaux-traitres qui avaient modifié le résultat d’un vote présumé acquis d’avance grâce aux sondages.
DE LA REVANCHE DANS L’AIR
La chasse au " noniste " va reprendre de plus belle. Quelle que soit leur prise de position ils sont définitivement marqué par une étoile jaune européenne ! Elle les accompagnera jusque dans leur tombe politique car ils sont condamnés à la porter à vie comme la fleur de lys au fer rouge ornait l’épaule des prostituées au XVII° siècle. Six mois après leur défaite à la présidentielle, le PS et le reste de la gauche ne sont pas encore parvenus à incarner une opposition audible face à Nicolas Sarkozy, malgré la vague de contestation sociale, mais ils espèrent un rebond lors des municipales car ils ont tiré un trait sur un éventuel référendum.
Après le choc de la défaite et la rude épreuve de la politique d'ouverture du président de la République, qui a pris dans ses filets des personnalités socialistes, rien n'a vraiment changé au PS. " C'est assez paradoxal. Le gouvernement met en œuvre une politique qui est résolument de droite (...) Et face à cela, on voit une gauche qui balbutie son discours ", estime Benoît Hamon.
Selon ce député européen : "  le Parti socialiste est devenu une addition de " je " et cela perdurera tant que ne sera pas tranchée, sans doute à l'automne 2008 lors du congrès, la stratégie du parti ". Et ce n’est pas la multiplication des prises de position sur le traité qui vont améliorer ce constat. Il sera difficile de partager un bout de chemin ensemble avec certaines forces de gauche. Hollande a évoqué à Saint-Médard-en-Jalles en Gironde la création possible d'une fédération de la gauche. Il s'est demandé si au-delà du comité de liaison de la gauche qui doit se réunir prochainement, il ne serait possible de passer à une autre " perspective."
"Il faut que les partis qui composent la gauche sortent de leurs frontières, de leur périmètre habituel et soient capables de proposer une dynamique à l'ensemble de la gauche",
" On ne peut plus faire comme avant. La gauche plurielle ou l'union de la gauche à l'ancienne c'est terminé",
UN CHOIX PAS EVIDENT
Dans le fond la meilleure solution pour s’en tirer sans dommages serait que le Congrès soit convoqué car il éviterait bien des déchirements sur la place publique. Ils seraient étouffés par les ors et les boiseries de Versailles et éviteraient des prises de position contradictoires. Le PS aurait aussi une manière de mettre en avant la démocratie interne en laissant ses parlementaires libres de voter en leur âme et conscience et de justifier leur positions sur le terrain vis à vis de leurs électrices et leurs électeurs. Le choix n’étant pas évident ils ont l’occasion de consulter la base et de vérifier que cette fois le traité simplifié a conquis un électorat rassuré sur les conséquences d’une libéralisation croissante des systèmes sociaux.
Dans le fond si la mise en œuvre de la " marchandisation " de tous les secteurs de la vie quotidienne imposée par l’Europe procure un bien être accru aux peuples il faudra savoir s’incliner et renoncer à une opposition frontale inutile. Seul le temps permettra de vérifier si cette théorie d’une vision idyllique d’un continent transformé en un marché débridé est " productive " pour le pouvoir d’achat, la pêche, l’agriculture, l’industrie, les libertés individuelles… En attendant il va falloir se résigner au consensus à nouveau imposé par un système médiatique avide de démontrer qu’il n’avait pas eu aussi tort que le peuple l’a montré.
Le sentiment de culpabilité est tel dans l’opinion et on a tellement entendu ressassé médiatiquement que des anti-européens primaires avaient joué un rôle désastreux pour l’avenir de la France, qu’il y avait eu une manipulation de l’opinion avec des mensonges honteux contre un texte honteux, que par ambition personnelle des pervers avaient coulé une " constitution " pourtant bénéfique qu’il serait étonnant que l’opinion dominante actuelle bascule.
Le P.S. va vite être contaminé par le syndrome de l’erreur collective potentielle. Les déclarations vont se succéder afin de valider l’idée qu’il n’y a point d’autre issue que celle de soutenir le traité Sarkozy. Le terrain devient glissant et la maîtrise de la patate chaude se révèle problématique. Le bureau national du PS va donc réclamer un référendum que le Chef de l’Etat ne lui accordera pas et il ira ensuite puiser pour l’ouverture parmi les Parlementaires qui auront au Congrés démontré leur volonté d’adhésion à un texte sur lequel il compte essentiellement avant les municipales pour se donner une image de rassembleur. Attendons...
Mais je déblogue… 
a-t-il lancé. Il a estimé qu'outre le PS, étaient concernés les Verts, le Parti communiste, les Radicaux de gauche et le Mouvement des citoyens, mais pas l'extrême gauche, qui "ne veut pas de rapport avec le Parti socialiste", ni le MoDem qui " veut toutes les alliances, c'est à dire qu'il n'en veut aucune." Souhaitons lui bon courage quand on voit se profiler un vote sur le traité simplifié. a-t-il dit en marge du 8ème congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). "La fédération de la gauche doit servir à cela", a-t-il dit. François Hollande a cependant souligné qu'il est "trop tôt pour proposer un schéma, pour donner une structuration". "Ca se construit étape par étape et dans la confiance et le respect." Il a oublié de dire qu’il y en aura qui seront plus dures les unes que les autres avec des " cols " difficiles à franchir !, écrivent les 12 élus socialistes. Avant de préciser : " Ce qui justifiait notre stratégie, c'est que l'on puisse prendre appui sur le non pour exiger plus d'Europe, là où nous en avons besoin ". Ce qui s’admet car ce fut la position de très nombreux adversaires de gauche à un pensum illisible et contenant bien des raisons de ne pas croire en l’Europe sociale Des Peuples. Ils reconnaissent sans ambiguïté que leur stratégie n’a pas été concluante. Et ce notamment car " en 2005, la gauche française avait la perspective d'une victoire à la présidentielle. Elle aurait eu à conduire elle-même la renégociation, puis à assumer la présidence française de l'Union qui s'ouvrira en juin ". La victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier a changé la donne. C’est le nouveau chef de l’Etat qui a lancé, après le repas au Fouqet’s et après son séjour sur la yacht de son ami, l’idée d’un nouveau traité européen " simplifié ", et l’a faite passer auprès des 25 lors du sommet de Lisbonne il y a quelques semaines. Ce texte guère différent sur le fond du précédent reprend l’essentiel du projet rédigé en 2005 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, et repoussé à 55% par les Français. Pourtant, les 12 responsables socialistes estiment qu’il faut " voter sur ce texte, et pas sur celui que nous imaginions ". Car, expliquent-ils, " si le traité de Lisbonne n'est pas adopté, nous en resterons à Nice, et pour longtemps ". Il est vrai que cet argument a peu varié depuis le dernier référendum.
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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 07:19
Derrière les sunlights de la scène internationale il y a toujours nécessairement des coulisses. Quand le spectacle tire les larmes et provoque sa dose d’émotions fortes, on oublie facilement qu’il y a une machinerie (et je n’écris pas une machination) cachée beaucoup plus compliquée que les apparences. Elle est souvent, comme dans les bonnes réalisations soigneusement occultés de telle manière que la fiction soit irréprochable. Ainsi nonobstant les affirmations officielles, l’affaire abracadantesque de l’Arche de Zoé, mériterait une mise à plat beaucoup plus précise que sa seule présentation médiatique se résumant à un mauvais épisode de Zorro. Rares sont les journalistes qui la resituent dans son contexte géopolitique. Même si on ne saurait remettre en cause les reproches effectués à une équipe beaucoup moins anarchique dans son fonctionnement que l’on va s’efforcer de le démontrer il faut expliquer que leur aventure très critiquable tombe véritablement au mauvais moment. La situation au Darfour, celle qui s’est créée au Tchad, les prises de position gouvernementale sur l’Afrique sont les facteurs déterminants de ce qui finira par ne pas être une " crise " très ponctuelles dès que le Président Idriss Déby aura obtenu de son homologue français des garantie sur son maintien au pouvoir. Paris le minimise, mais son soutien au pouvoir chancelant d'Idriss Déby est en effet décisif. " Sans l'aide des militaires français, le régime tchadien serait déjà tombé", estime Olivier Thimonier, de l'association Survie, résumant le sentiment général chez nos voisins français. L'ancienne puissance coloniale dispose de 1 300 hommes sur place dans le cadre de l'opération "Epervier". Officiellement, les militaires français n'ont pas participé aux combats contre les rebelles parvenus jusque dans la capitale la semaine dernière. Mais l'oeil de l'Epervier a renseigné l'armée tchadienne sur les mouvements ennemis. Les Mirages tricolores ont été jusqu'à tirer un "coup de semonce" contre une colonne de véhicules rebelles progressant vers N'Djamena. Il fallait donc un sujet hautement symbolique à Idriss Déby pour se réconcilier avec une partie de son Peuple en train de l’abandonner et notamment celui situé aux confins avec le Soudan. Il l’a trouvé grâce aux exactions de l’Arche de Zoé.
Lui-même arrivé au pouvoir en renversant son prédécesseur Hissène Habré en 1990, Idriss Déby a été réélu en 1996 et 2001 et 2006, les trois fois dans des conditions pour le moins suspectes. Etat exportateur de pétrole depuis 2003, le Tchad reste l'un des pays les plus pauvres du monde et est considéré surtout comme le plus corrompu. Cette dimension n’est jamais prise en compte dans la rocambolesque aventure de l’Arche de Zoé qui a parfois toutes les allures d’une secte avec adeptes forcenés et engoncés dans leurs certitudes.
L’ODEUR DU PETROLE
Il faut savoir par exemple que, pour Paris, Idriss Déby représente un moindre mal comparé à la coalition hétéroclite de factions rebelles. Le président tchadien a beau avoir trafiqué la Constitution pour pouvoir se représenter une troisième fois et se faire élire dans des conditions suspectes l'Elysée ne trouve rien à redire. Vu le boycott des partis d'opposition, Idriss Déby s'était choisi quelques concurrents fantoches contre lesquels il était certain de l'emporter ce qui n’a pas empêché des problèmes récurrents avec ses opposants.
Dans la région où ont été " enlevés " les enfants, la situation est à cet égard plus que confuse. Rappelons qu’elle jouxte le Darfour dont on ne dit pas assez que sous l’horrible conflit ethno-religieux couve une autre guerre : celle du pétrole. Le partenariat du Soudan avec la Chine - de plus en plus présente en Afrique (Congo, Gabon, etc.) - se renforce au gré des nouveaux chantiers pétroliers. L’Inde vient aussi de racheter les parts de la Talisman Energy dans le Greater Nile Consortium. C’est un crime de lèse-hégémonie états-unienne de la part de l’Etat soudanais, au moment où Washington affirme sa volonté de renforcer sa domination sur le pétrole mondial. Ceci explique que les Etats-Unis soient devenus des croisés de la paix dans la région, proposant même au Conseil de Sécurité de l’ONU d’envisager des sanctions à l’encontre du pétrole soudanais. A l’inverse, après s’être abstenue, plutôt que d’opposer son veto lors du vote de la nouvelle Résolution 1564 du Conseil de Sécurité sur le Soudan, la Chine a promis d’opposer son veto à toute sanction grave contre le pétrole soudanais, qui est aussi le sien. Cette attitude pèse sur le conflit et met la France dans une situation inconfortable.
Cette structuration du partenariat économique ne se limite pas en effet au secteur pétrolier. Elle s’étend aussi au secteur financier - les capitaux du Golfe s’approprient des banques, par exemple - aux bâtiments et travaux publics, à l’électricité, au secteur ferroviaire... Une privatisation-libéralisation peu respectueuse de la domination exclusive des firmes occidentales pour l’appropriation des entreprises publiques et des marchés les plus juteux. Or le Tchad peut être tenté de se tourner vers cette protection " non française " sur des zones encore inexplorées pouvant receler de précieux gisements. Idriss Déby, pour se refaire une image meilleure dans un pays qui globalement le désavoue, a sauté sur une affaire dont il connaissait les tenants et les aboutissants et qui lui permet de peser sur un éventuel désengagement (économies budgétaires obligent) de notre pays.
UN REGIME EN PERDITION
Le gouvernement français, pris au piège par une action dont qu’elle passerait inaperçue, a été obligé de condamner un acte répréhensible que l’ambassade n’ignorait certainement pas et ensuite conduit à céder aux demandes d’Idriss Déby inquiet de voir débarquer dans quelques jours une force onusienne qui sera, à son égard, moins coopérative que l’armée française. La visite de Nicolas Sarkozy a donc été préférée à celle du chantre de " l’ingérence humanitaire " étrangement démuni quand il se trouve confronté à une situation de crise internationale. Kouchner est bel et bien un " collaborateur " du Président. Et rien d’autre ! Il est bien le seul à ne pas s’en apercevoir.
Il est certain que hier Idriss Déby a obtenu des assurances sur son avenir dans un contexte où ses jours à la tête de l’Etat tchadien dépendent du soutien discret mais efficace du contingent sur place. En novembre une nouvelle mission de maintien de la paix Nations Unies-Union européenne devrait en effet arriver au Tchad. Elle sera composée en grande partie de troupes françaises, bien qu'il ne soit pas clair si les effectifs actuels pourraient intégrer cette nouvelle force de maintien de la paix ou quitter le territoire tchadien pour être remplacés par un autre contingent de l’armée française, où le cas échéant, rester au Tchad en tant que force opérationnelle distincte. L’opposition dénonce vigoureusement cette présence maintenant artificiellement un régime discrédité dont un député pense qu ‘il conduira à la " somalisation " du pays. " Pour nous, il n’y a jamais eu élection présidentielle le 3 mai 2006 . Nous profitons de l’occasion pour rappeler à la communauté internationale que les propositions que nous lui avions remises en mars dernier restent et demeurent toujours valables : proroger le mandant d’ Idriss Déby de six mois pour permettre à cette communauté internationale de nous faire un recensement général des populations su Tchad d’où sera dégagé le recensement électoral incontestable ; procéder, avec l’aide de cette même communauté internationale, à un toilettage du code électoral qui était, du reste, taillé en 2002 sur mesure d’Idriss Déby afin que les élections en seront issues ne souffrent d’aucune contestation et enfin organiser les élections couplées (présidentielle et législatives) de manière transparente et ce, sous la supervision de cette communauté internationale à l’image des élections qui viennent de se dérouler à Haïti, aux Comores etc. Voilà ce que les Tchadiens attendent impatiemment de la communauté internationale et rien d’autre... " clame le courageux député d’opposition Ngarlejy Yorongo. Nul doute que les aventuriers de l’Arche de Zoé a servi de diversion et de faire-valoir à l’insu de leur plein gré !
UNE REGION A ENJEU STRATEGIQUE
Les enfants issus de villages (Tiné surtout) situés dans la zone frontalière avec le Soudan vont en effet permettre au gouvernement d’Idriss Déby de se repositionner dans un secteur où son autorité n’existe plus du tout. Pour le gouvernement tchadien, la crise ne s'explique que par l'agression du Soudan. Il en veut pour preuve la capture de "mercenaires soudanais et la saisie de matériel sophistiqué lors du raid des rebelles sur N'Djamena.
Or plusieurs dizaines d’ex-rebelles censés intégrer l’armée tchadienne se sont enfuis de leur garnison à Goz Beida, une ville de l’est du Tchad où vivent des dizaines de milliers de réfugiés soudanais et déplacés tchadiens, après les combats qui les ont opposés à l’armée, le 18 octobre dernier. Or Idriss Déby est né à Kornoy dans le Darfour soudanais d’où est originaire son père. Il lui était donc impossible de ne pas réagir d’autant que treize véhicules de rebelles ont traversé la frontière et ont été récemment découverts dans un village en territoire soudanais. Une douzaine de combattants de l’ex-groupe rebelle du Front uni pour le Changement (FUC) ont été tués et six autres ont été blessés alors qu’il y avait eu un mort et trois blessés dans les rangs de l’armée gouvernementale.
D’après certains témoignages, des soldats fidèles au président Idriss Deby auraient tenté de désarmer des combattants fidèles à M. Nour… son ministre des Armées !. Pour d’autres, il s’agirait tout simplement d’un malentendu entre les leaders des deux camps. Depuis quelques mois, la tension est perceptible. La grande interrogation a été de savoir quelle interprétation les populations de la région du nord-ouest de Dar Tama, proche de la ville de Guereda, feront des récents événements de Goz Beida. Les événements provoqués par l’intrusion de l’Arche de Zoé n’ont pas amélioré ce contexte. 
Idriss Déby ne pouvait pas faire autrement que réagir ca la région de Dar Tama est à la fois le fief de l’ethnie tama, dont sont originaires la plupart des ex-combattants rebelles, et de l’ethnie Zaghawa à laquelle appartient la majorité des troupes fidèles au gouvernement ; deux groupes ethniques que de vieilles rivalités opposent depuis des générations. C’est ce qui pourrait déclencher un conflit intercommunautaire généralisé . 
Selon le travailleur humanitaire présent à Goz Beida, des soldats et " officiers supérieurs français " auraient été aperçus dans la ville, selon une information confirmée par un fonctionnaire international. Et il serait étonnant que ces soldats n’aient pas entendu parler des pratiques de l’Arche de Zoé ou alors c’est à désespérer de l’Armée française.
En attendant il y a une centaine d’enfants au cœur de cet imbroglio international où l’in retrouve de toutes les manières les rapports avec le pouvoir, l’argent et la mondialisation. Après avoir délivré les " otages " bulgares il faut à Nicolas obtenir le retour des " coupables " français. Sans Cécilia et sans centrale nucléaire à concéder ça va être dur ! Les enfants ? On n’en parlera plus dès mardi soir sur TF1 !
Mais je déblogue…
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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 08:16
La France est en faillite selon une appréciation désormais célèbre du principal collaborateur de Nicolas Sarkozy. On ne cesse de le répéter pour justifier une première série de mesures sociales défavorables aux salariés et pour pouvoir mettre en œuvre des promesses électorales purement idéologiques car sans effets réels sur la situation globale du pays. L’une des plus symboliques concerne la réduction frénétique du nombre de fonctionnaires. 
On transforme le " sumo en athlète " explique Darcos pour l’éducation nationale comme l’avait promis son nouvel ami Claude Allègre en dégraissant le mammouth, la grosse tête Santini va serre la vis globalement sur la fonction publique en annonçant qu’un seul départ à la retraite sur deux sera remplacé ! Pas un jour sans que l’on ressasse la notion d’économies destinées à développer les services aux personnes avec moins de monde, moins d’heures d’ouverture, moins de projets et surtout moins de moyens. Autant écrire que ce programme est strictement destiné à flatter un électorat ne se rendant pas compte que le recul du nombre de fonctionnaires actifs engendrera encore plus de difficultés pour les régimes sociaux car on va considérablement faire chuter le nombre de cotisants et c’est aussi à terme la création d’une inégalité territoriale jusque là garantie par la République.
Moins d’enseignants ce sera des classes surchargées, moins d’inspecteurs du travail ou de la concurrence c’est renforcer la fragilité des salariés et les abus des groupes dominants, moins de personnel soignant c’est raréfier l’offre hospitalière, moins de contrôleurs des impôts c’est donner libre cours aux fraudeurs les plus organisés… D’un coté les citoyens veulent tout payer moins cher et tout avoir à disposition dans un monde sécurisé. La solidarité vole en éclats pour être supplantée par le concept américain de l’assurance. En quelques semaines un fossé va se creuser entre deux France : l’une sera ultra protégée car elle aura les moyens de se garantir contre tous les risques potentiels et l’autre à la dérive, incapable de faire face aux nécessités fondamentales de la vie.
Pourtant en cherchant bien, Nicolas Sarkozy pourrait trouver dans son action passée des pistes pour appliquer cette rigueur qu’il fera évoluer en austérité d’ici mai 2008. Il a créé de multiples commissions destinées à l’éclairer sur le chemin à suivre ou pour enterrer ce qu’il ne veut pas régler avant les municipales ou les cantonales. Il en est une dont on n’a pas beaucoup entendu parler car les conclusions ne vont pas dans le sens souhaité par l’ex-Ministre de l’Intérieur apôtre de la lutte massive contre l’insécurité.
Il est vrai que depuis des mois on a ancré l’idée que la lutte contre la délinquance passait par des moyens humains et matériels accrus en faveur des forces de l’ordre alors que… malgré le tripatouillage des statistiques la situation dans certains secteurs n’a pas cessé de s’aggraver. S’il est un milieu qui sera épargné par la grande faucheuse de fonctionnaires inefficaces c’est bien celui de la Police et de la Gendarmerie. Or il arrive parfois en République que… des fonctionnaires rigoureux produisent un travail dérangeant sur des sujets tabous. .
UN RAPPORT EN GARDE A VUE
C’est le cas du rapport de l'inspection des Finances effectué dans le cadre de la réforme de l'Etat qui recommande la bagatelle de 8 à 10.000 suppressions d’emplois de policiers et de gendarmes. Cet audit de sécurité dresse un constat alarmant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre. Dommage que le Ministre concerné n’ait pas fait de déclarations sur ce constat qui vise à transformer le " sumo sécuritaire en athlète efficace ". Ce document au vitriol date pourtant du 10 octobre et personne n’en a entendu causer ! Bizarre. Aucun " collaborateur " du Président n’a dû le recevoir depuis que l’on a supprimé des emplois à La poste.
Réalisé par une équipe de fonctionnaires dirigée par l'inspecteur des Finances, François Mongin le document n’a guère fait plaisir aux Ministres de tutelle . Le dangereux " terroriste " qui a osé lancer ce brûlot dans le secteur de la Karchérisation programmé, de la chasse aux sans papiers est chargé de mission sur la réforme de l'Etat en vue de la révision générale des politiques publiques . C'est avec l'aide de cet audit que François Mongin a envisagé plusieurs scénarios qui permettraient à l'Etat de faire des économies, (réductions d'effectifs, suppression de la moitié des brigades de gendarmerie…). Afin de mener au mieux son travail , François il a déclaré avoir rencontré les principales directions de la police et de la gendarmerie. Ses propositions ont suscité un tollé et l'inspecteur des Finances a été désavoué… par les ministres de tutelle des policiers et des gendarmes, à savoir les ministres de l'Intérieur et de la Défense. On l’a vite mis au pilori et son audit est parti au pilon. Heureusement que l’AFP s’est procurée une copie.
Dix "fiches techniques" ont été établies. En ce qui concerne le sujet sensible du temps de travail des policiers, les auteurs de ce document critique stipulent que les RTT, " à moyen et à long terme ", font " peser des risques de rupture sur l'action des services et leur capacité opérationnelle ". Les auteurs affirment que " l'administration vit à crédit ", et soulignent bien l'impossibilité de récupérer les heures supplémentaires tout comme les repos compensateurs accumulés par les policiers, " 12 millions au 31 décembre 2006 ". Ainsi, les auteurs de l'audit suggèrent de solder ces heures " à hauteur de 50 millions d'euros " ainsi que de " réviser le temps de travail " des policiers… Chiche : le ministère de l’intérieur devrait pour l’exemple allonger la durée du travail de ses fonctionnaires et les persuader que pour gagner plus il faut travailler plus !
UNE IRRESPONSABILITE MANIFESTE
Au chapitre des dépenses, l'entretien des véhicules est jugé " trop coûteux " et " mal mesuré " et les coûts d'assurance " excessifs ". Ils pointent du doigt le nombre de sinistres dans la police, entre 15.000 par an pour 33.000 véhicules, et préconisent une franchise d'assurance de 150 euros pour les policiers qui se moquent pas mal des dégâts qu’ils causent au matériel qui leur est alloué. Presqu’un véhicule sur deux est accidenté chaque année ce qui dénote une attention toute particulière au niveau de la conduite car on ne peut pas considérer que tous les dégâts sont dus à des courses poursuites spectaculaires relevant de Taxi 1, 2 ou 3 !
Toujours selon cet audit, le parc immobilier des gendarmes, (militaires logés par l'Etat), est jugé " fragmenté " et " vétuste ". Les auteurs de l'audit suggèrent de supprimer certains logements de fonction et de faire régler aux gendarmes leur… consommation d'eau, consommation qui représentait 11 millions d'euros en 2004.
Concernant le maintien de l'ordre, CRS de la police et gendarmes mobiles, ils conseillent de recentrer les effectifs (suppression de 26 unités sur les 188 existantes) afin de les recentrer " sur leur cœur de métier ". Un plan très inférieur à celui de Rachida Dati sur les tribunaux de proximité et donc beaucoup plus mesuré !
Enfin, sur la sécurité routière, l'audit dénonce des forces qui ne sont " pas concentrées " sur les " zones les plus dangereuses ", à savoir le réseau secondaire en zone rurale où la mortalité " est la plus importante ".
Il est donc urgent que le remaniement ministériel réexpédie MAM à saint Jean de Luz et que le " Michel Morin " des Armées retourne combattre le Modem, où se trouvent les seuls terroristes qu'il connaisse. Il faut mettre d'urgence à leur place Hortefeux et Dati pour mener à bien cette coupe sombre. Nicolas Sarkozy l'annoncera,sans nul doute, maintenant que plus de 1 500 représentants des forces de l’ordre ont accumulé les heures supplémentaires à crédit pour protéger un conseil de collaborateurs en Corse dans lequel il n’a pas été question du tout de ce fichu audit !
UN MOIS DE NOVEMBRE PROMETTEUR
Il est certain que ce remarquable rapport va provoquer quelques remous dans les secteurs concernés. D’ailleurs alors que les cheminots repartent, que les agents d’EDF-GDF suivront. Le 20 novembre, jour du vote du budget 2008 à l'Assemblée nationale, ce seront les fonctionnaires qui se mobiliseront pour le pouvoir d'achat et l'emploi public. Les postiers, les enseignants, les étudiants et lycéens sont appelés à se joindre à la grève. Les plus radicaux à la SNCF évoquent une "convergence" des mouvements des 13 et 20 novembre. Le 29 novembre, ce sont les personnels de justice et les magistrats qui prendront le relais pour protester contre la réforme de la carte judiciaire. Démarche raririssime dans ce corps. La CGT a appelé le personnel éducatif des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) à se mettre en grève dès demain, date de l'ouverture à Marseille de la quatrième de ses unités spécialisées.
Les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Lavaur, Meyzieu et Quiévrechain sont appelés avec ceux de Marseille, à rejoindre le mouvement, pour protester contre les conditions de travail et de salaire. Les salariés de Lavaur ont déjà annoncé qu'ils seraient "en mouvement" mardi.
Deux syndicats de police ont par ailleurs appelé leurs adhérents à manifester leur mécontentement le 8 novembre prochain. Le syndicat Synergie suggère aux officiers de police une " grève du zèle ", afin de protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur dans le cadre de leur passage au statut de cadre.
Le syndicat leur demande de " déposer leurs armes et leurs téléphones portables ou de service " dans le bureau de leur chef de service ce jour-là, de " respecter strictement les horaires, sans dépassement " ou de " poser des récupérations "
Ca commence à faire beaucoup de monde…et six mois après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, près de six Français sur dix estiment que l'action du chef de l'Etat et du gouvernement n'a pas amélioré la situation des Français selon le sondage publié aujourd’hui par le JDD. Ainsi, 59% des personnes interrogées estiment que l'action politique n'a pas amélioré la situation, dont 35% jugent qu'elle ne l'a pas du tout amélioré. Ils ne sont donc plus que 38% à penser que le président et son gouvernement ont fait progresser la situation. Interrogés sur leur intention de vote si le premier tour de l'élection se déroulait ce dimanche, les Français placeraient, comme en avril, Nicolas Sarkozy en tête (35% des suffrages), devant Ségolène Royal (22%) et François Bayrou (17%), avec une avance plus importante encore qu'il y a six mois. Et au second tour, le résultat serait sensiblement identique au 6 mai dernier, puisque Nicolas Sarkozy l'emporterait face à la socialiste Ségolène Royal, avec 55% des voix contre 45%.
Visiblement il n’y a que les fonctionnaires qui ont compris que le libéralisme sarkozyste les conduits à l’abattoir. Enfin pas encore tous… car beaucoup n’ont pas encore très bien vu la différence entre la gauche et la droite mais ce n’est qu’une question de temps. C’est vrai que l’on approche de la période où il faut préparer sa lettre au Père Noël. J’y crois encore !
Mais je déblogue… 
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 08:34
Certains prétendent que dans la vie nous courons tous après quelque chose. D’autres osent affirmer que nous sommes inexorablement poursuivis par un destin que nous ne maîtrisons pas. De toutes les manières poursuivants ou poursuivis nous restons tributaires des autres. Il existe pourtant une différence de confort antre les deux situations. Tout le monde a en mémoire la blague sur l’étudiant qui " poursuit " ses études et qui, prétend-on, ne parvient jamais à les rattraper.Et bien il existe un autre domaine où pourrait s'appliquer la blague.
Quand on annonce que la justice poursuit quelqu’un sa situation est pourtant moins comique. Elle finit en effet toujours par rattraper celui qu’elle a dans la ligne de mire. Enfin presque toujours car l’actualité démontre qu’elle peut se hâter lentement ou se précipiter selon les circonstances. En général elle court à une vitesse fulgurante derrière les plus faibles et piétine parfois pour ne pas fondre sur les plus puissants. Tout réside dans les protections dont disposent les uns ou les autres. Il suffit d’examiner des situations concrètes pour s’en rendre compte. En toute… indépendance ! Depuis plusieurs semaines les exemples ne manquent pas.
Prenez par exemple un nourrisson de trois semaines et un secrétaire d’Etat au sport de quelques jours ou un sans papiers avec une valise en carton ou un porteur de valises bourrées de billets de banque destinés aux bonnes œuvres, un blogueur à Puteaux ou un blogueur à l’Express et vous constaterez que la vitesse de la poursuite n’est pas exactement similaire. Dans des situations extrêmement similaires le processus n’est pas identique et surtout il ne conduit pas tout le monde à sauter par une fenêtre. On sait bien que la poursuite peut être infernale ou paternelle, excessive ou indulgente, au pas de charge ou à pas feutrés. Tout se joue sur la manière et le temps mais désormais surtout sur vos relations personnelles.
Tenez il y a quelques temps dans le Loiret, un nourrisson de trois semaines (trois semaines !) a été placé en garde à vue avec ses parents moldaves, puis en rétention et qui, finalement libéré par le juge des libertés et de la détention, a été débarqué par les gendarmes sur un coin de trottoir, sans aucun secours. Interpellés à Saint-Brisson-sur-Loire le 17 octobre, deux Moldaves et leur bébé ont été placés en garde à vue à la gendarmerie pendant huit heures et 50 minutes. Ils ont ensuite été transférés au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la Lande, près de Rennes. Le préfet a soutenu que cette procédure était normale car le centre de rétention est selon lui équipé pour l’accueil des familles.
APPELS A LA COUR
La cour d’appel de Rennes, a confirmé l’ordonnance rendu antérieurement par un juge des libertés, et a souligné au contraire " la grande souffrance morale et psychique infligée à la mère et au père par cet enfermement avec le nourrisson ", dont la durée demandée par le préfet, soulignent les juges, était de 15 jours. Cette souffrance " est manifestement disproportionnée au but poursuivi, la reconduite à la frontière des époux ".
Après la décision initiale du juge des libertés, le 19 octobre, les deux Moldaves et leur nourrisson Kyrill ont été alors abandonnés en pleine rue avec leurs effets personnels, rapporte la presse locale. Ce sont des… policiers qui leur ont porté assistance en organisant leur hébergement dans un foyer. Avouez que dans ce cas là, le représentant de l’Etat était pressé et n’a pas eu d’états d’âme particuliers. D’ailleurs sa célérité devrait ui permettre d'obtenir la promotion au mérite que souhaite, pour les fonctionnaires, Nicolas Sarkozy.
Personne à la Chancellerie n’est intervenu pour arrêter cette "poursuite" qui honore le pays des Droits de l’Homme. Quelques jours dans un logement précaire sur une terre dite d’asile et… déjà la " prison ". Ca lui fera des souvenirs pour plus tard ! Il aura fallu mobiliser une cour d’appel pour faire constater le droit de ce gamin innocent à ne pas être condamné par son sang.
Par contre la situation est bien différente quand vous êtes logés dans les ors de la République puisque hier on apprenait que, quinze jours après son événement comme secrétaire d’Etat au Sports, Bernard Laporte mobilisait lui aussi une cour d’appel. Une plainte contre X avec constitution de partie civile avait été déposée le… 23 mars 2007 par les gérants du casino de Gujan-Mestras qui estimaient avoir rencontré des difficultés anormales pour obtenir des licences d’exploitation de machines à sous. Ils accusent le nouveau né en politique d’avoir monnayé ses relations avec Nicolas Sarkozy contre des parts. Un juge d’instruction s’est saisi de l’affaire…de " favoritisme " contre l’avis du parquet, qui avait requis le 19 octobre qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir d’information judiciaire, estimant que le délit n’était pas constitué, que les faits visés dans la plainte ne pouvaient recevoir la qualification de favoritisme. 
La doyenne des juges d’instruction du pôle financier a rendu vendredi dernier une ordonnance non-conforme aux réquisitions du parquet, a-t-on précisé de même source. Ainsi, la question de la recevabilité de cette plainte sera examinée par la chambre de l’instruction de la… cour d’appel de Paris. Aucune date n’est encore fixée. Si la chambre de l’instruction confirme la décision du magistrat instructeur, l’enquête suivra son cours… et ils sont capables de le laisser sur un trottoir sans un euro ! Devinez quel est celui des deux poursuivis, Kyrill ou Bernard qui s’en sortira sans dommages ?
AVEC ET SANS VALISE
Vous en voulez une autre? Un sans-papiers nigérian de 25 ans, marié à une française, a été interpellé, puis placé en rétention et expulsé, alors qu’il s’était présenté à la préfecture de l’Essonne en réponse à… une convocation pour la délivrance d’une autorisation provisoire de séjour a indiqué avant-hier la Ligue des Droits de l’Homme.
Le jeune homme était entré en France avec une valise en carton et un visa court séjour en mars 2004 avant de se marier en novembre 2006, a affirmé Camille Nicaise, juriste à la LDH. Il avait reçu une convocation datée du 5 octobre pour se voir délivrer une autorisation provisoire de séjour de deux mois. C’est alors qu’il venait retirer cette APS que le jeune Nigérian a été interpellé, sous les yeux de son épouse qui l’accompagnait. Il avait bêtement fait confiance à un représentant de la République française. Placé au centre de rétention administrative de Palaiseau (Essonne), le jeune homme a été expulsé… moins de 48 heures après par avion vers Lagos, capitale du Nigeria. Rapide, efficace et surtout d’une honnêteté absolument remarquable.
Le préfet de l’Essonne a déclaré que le Nigérian s’était " présenté de lui-même " à la préfecture, et a affirmé ne pas avoir eu connaissance de l’existence de cette convocation. Il est vrai qu’un homme aussi occupé qu’il doit l’être ne peut pas tout savoir de ce qui se passe dans la Préfecture. Nul doute qu’une enquête lui permettra de vérifier si la convocation signée en son nom a bien existé.
La LDH de démord pas et dénonce de son coté une " convocation piège ", invoquant un arrêté du 6 février 2007 déclarant ce type de pratiques contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme. Peu importe car désormais il entrera dans les statistiques bénéfiques du préfet ! Ce Nigérian sans valise et sans visa n’avait pas eu le temps et les moyens de se payer un avocat. Il n’a pas bénéficié des largesses de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières. 
Le parquet de Paris vient en effet d’hériter d’une énorme patate chaude des mains de Tracfin. Selon l’enquête de cet organisme antiblanchiment du ministère de l’Economie, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS pour els intimes dont n’est pas Laurence Parisot du Medef), aurait retiré 5,6 millions d’euros en liquide des caisses de l’UIMM. Entre 2000 et 2007, il se déplaçait personnellement ou envoyait une collaboratrice retirer des sommes pouvant atteindre 200 000 euros d’un compte ouvert à la BNP. Elle n’avait pas besoin de convocation pour aller puiser dans la caverne d’Ali baba des maîtres des Forges. On attendra des semaines et des semaines avant que DGS reçoive la sienne pour passer devant une juridiction quelconque. Les poursuites sont engagées mais elle ne donneront pas un résultat en 48 heures chrono ! Il est vrai qu’il faut laisser les délais nécessaires à cet énarque pour qu’il invente des destinations honorables à ces fonds. Il n’a même pas, lui, été expulsé de l’UIMM ou du Medef !
DEUX BLOGS. DEUX MESURES
Allez encore une supplémentaire pour le week-end! L'auteur de "Mon Puteaux.com" a fait savoir hier sur son blog qu'il était de nouveau poursuivi en justice par la municipalité UMP de Puteaux, amie proche de Nicolas Sarkozy, cette fois pour violation du droit à l'image de... trois policiers municipaux. Christophe Grébert rappelle que la mairie a déjà perdu deux procès contre lui. Christophe Grébert, qui se présentera aux prochaines municipales contre la députée-maire UMP Joëlle Ceccaldi-Raynaud, avait en effet été relaxé en juin 2007 par la cour d'appel de Paris du délit de diffamation de la municipalité.
En avril, la cour d'appel de Versailles avait en revanche confirmé la condamnation de Mme Ceccaldi-Raynaud et de son père Charles, l'ancien maire, à 2.500 € d'amende chacun pour diffamation et complicité, après la diffusion sur le site de la mairie d'une lettre insinuant que Christophe Grébert était… pédophile. Rien que ça !
Cette fois-ci, la plainte déposée par les policiers municipaux repose sur des photographies et une vidéo diffusées sur le net qui relatent une manifestation de fidèles de l'Eglise évangélique. La scène, qui a lieu le 7 juillet, montre notamment des policiers municipaux, de dos ou de profil, discuter paisiblement avec des adeptes venus… casser un mur construit par la mairie devant leur local. Les plaignants réclament un euro symbolique chacun, le remboursement des frais de procédure et le retrait des photos et vidéo de la toile. Christophe Grébert n’a qu’à bien se tenir et ne pas montrer n’importe quoi sur son blog ! C’est dangereux… Et ce n’est pas le directeur de la rédaction de l’Express qui le défendra pourtant lui-aussi est suspecté d'atteinte à l'image d'une personnalité bien connue.
Christophe Barbier, avait dénoncé mercredi sur son blog des pressions de la part de l’entourage de la ministre de la Justice Rachida Dati. Après la publication par l'hebdomadaire d'un dossier sur la garde des Sceaux, il a affirmé avoir reçu un " déluge d’interventions dissuasives. ". L'Express révélait dans le dossier, qui faisait la une du journal, que le dossier d’admission à l’Ecole nationale de la magistrature de Rachida Dati fait mention d’un diplôme de MBA du groupe HEC-ISA, qu’elle n’a pas. Il échappera néanmoins aux conséquences de cette révélation vivement contestée par l’intéressée… 
Devinez donc un peu pourquoi il ne risque rien alors que l’autre Christophe pour la diffusion de malheureuses images prises sur le domaine public va être convoqué par la justice. Le directeur de la rédaction de l’Express a eu droit à un long coup de téléphone personnel de Rachida Dati qui s’excusait de ces interventions qu’elle ne souhaitait pas. " Elle est désolée que nous ayons reçu autant d'appels " explique Barbier. Et grand seigneur il conclut son blog par un magnanime " Très apaisée et apaisante, elle assure ne pas avoir la moindre intention d'influence la presse. Pour L'Express, l'incident est clos. " On est soulagé. Lui non plus ne sera pas poursuivi. L’honneur est sauf. La justice Express n’est pas pour lui !
Mais je déblogue…

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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 08:08
Il arrive souvent que je doute des analyses que j’ai pu effectuer dans les 775 chroniques écrites sur ce blog. Je ne sais pas vivre autrement que dans le doute et dans l’angoisse de l’erreur. Je ne crois pas que ce soit une faiblesse bien que cette attitude soit stigmatisée dans la vie publique comme un manque de solidité dans les moments difficiles. Or je demeure persuadé que justement il n’y a pas pire qu’une femme ou un homme politique qui ne se pose pas de questions sur ses prises de position. Depuis plus de deux ans, la revue nocturne de l’actualité que j’effectue en tentant d’assembler différemment les informations disponibles sur les sites internet me permet de vérifier que, si les faits sont réputés sacrés, l’angle sous lequels on les traite relève souvent de la manipulation. Le schématisme ambiant conduit toujours à ne s’approprier qu’une facette parfois très limité de l’actualité car il faut déployer énormément d’énergie pour mettre en synergie des éléments dispersés à travers les comptes-rendus officiels, les dépêches d’agence, les articles publiés, les positions associatives, les éléments documentaires… et éviter de tomber dans le travers d’une présentation simplifiée mais souvent simpliste.
Je dois vous confier, à vous qui prenez chaque jour le temps de lire ces chroniques plus ou moins efficaces, que je décèle parfois des étincelles de bonheur. Quand je doute de la lourdeur quotidienne de ce travail inutile et vaniteux j’aime bien dénicher une parcelle de fraternité dans une position prise par un professionnel respectable de l’information. Peu de soutien vient spontanément de la part de ceux que j’ai côtoyé durant plus de 20 ans… A ce jour, en deux ans, les doigts d’une main suffisent à compter ceux qui ont eu un geste vis à vis de L’AUTRE QUOTIDIEN. Et encore, au moins pour l’un d’entre eux, ce fut pour une vive engueulade sur une ligne de l’une des 775 chroniques. 
Les médias n’aiment pas du tout cette concurrence déloyale effectuée par des anonymes car en s’appuyant sur eux ils estiment les valoriser à leur détriment. Ils préfèrent les " micros trottoirs ", " les " courriers des lecteurs ", les " courriels vengeurs ou laudateurs " ou les " caméras cachées ". Tous se sont dotés de médiateurs qui ont le même rôle que le Lexomil sur les situations de crise. Ils endorment les conflits et atténuent les consciences au nom de la neutralité. Or il est vain de croire qu’il y aurait une information parfaitement objective car seule la diversité garantit une vision acceptable de ce qu’il faut savoir. Alors dès que je repère un texte qui pourrait écrire beaucoup mieux que je ne le ferai ce que je ressens je me rassure.
DES COMPLEMENTS INFORMATIFS SURDOSES
Hier j’ai par exemple trouvé un extrait d’un livre qui sort en librairie aujourd’hui. " La dictature du Moi-Je ! – Les " vrais gens " au pouvoir, Plon, 177 p, (18 €) écrit par le journaliste d’investigation du Figaro Eric Decouty. Il devrait immédiatement faire partie de la bibliothèque de chaque citoyen tant il reflète ce que je pense de l’évolution sociétale que nous vivons. Il n’y a plus aucune journée sans que je repère une raison ponctuelle de croire en son analyse d’une dérive extrêmement préoccupante que les journalistes eux-mêmes dénoncent rarement alors qu’elle les conduira à l’abîme ! Ils font semblant de ne pas voir les dangers qui les menacent alors qu’ils devraient monter une garde citoyenne intransigeante sur des pratiques que je trouve condamnables.
En effet, quel que soit leur secteur d’activité ils sont bien obligés de constater que la tendance à la " pipolisation " les contraints à n’exister que par les rapports plus ou moins complices qu’ils entretiennent avec les gens qu’ils ont promus. Récemment je déjeunais avec une journaliste que j’estime pour son intégrité et sa rigueur et elle me disait "  Ah ! combien ce serait intéressant de faire un autre journalisme en montrant par exemple, au lieu de s’extasier sur les candidatures aux postes de maire dans les grandes villes à une… journée d’un maire dans une commune ordinaire afin d’expliquer que ce que nous prenons souvent pour de l’ambition relève davantage du sacerdoce ". Comme je lui demandais pourquoi elle ne le faisait pas elle me répondit " parce que les rédacteurs en chef sont persuadés que ça n’intéresserait personne et n’aurait aucune audience ".
Eric Decouty décrit parfaitement cette dérive qui veut que l’on nourrisse l’opinion publique déjà obèse de ses certitudes avec seulement les aliments qu'elle espère. On gave avec des " compléments informatifs surdosés " les esprits pour engraisser dans l’opinion dominante. Malheur à celui qui tenterait de proposer une mixture réputée indigeste car il ne serait pas dans la tendance actuelle. Le Mac Do’ informatif a véritablement supplanté tout le reste.
PRISE DE CONTROLE EDITORIALE
Eric Decouty y ajoute un second volet qui en découle : donner l’impression au téléspectateur moyen, à l’auditeur ordinaire, au lecteur de bistrot qu’il peut entrer dans ce monde des " grands " pesant sur leur destin. En effet les journalistes croient fermement que désormais ils doivent s’effacer devant leur auditoire. Situation terrible qui verrait les policiers donner les clés aux personnes qu’ils doivent surveiller, les enseignants se feraient remplacer par les parents de leurs élèves, les juges installer à leur place les justiciables… Ils se suicident en silence selon Decouty : " Ils ont bouté les journalistes hors des plateaux de télévision, pris le contrôle éditorial des grands journaux et mis à leurs pieds des politiques enthousiastes et complices. Qui? Jules, Germaine, Samuel, Robert ou Samira. Boucher-charcutier, retraitée, chômeur ou cadre sup à Paris, Béthune, Neuilly-Plaisance ou Bessines-sur-Gartempe. Des vraies gens! Des perles rares, disponibles à tous les coins de rue. Ils ont la science infuse. Ils décrètent, pronostiquent, blâment, encensent les affaires du pays. Leur parole vaut de l'or. Elle incarne le triomphe de la société civile sur les puissants. C'est la revanche du citoyen sur les politiques, les financiers, les patrons, les magistrats, tous ceux qui l'ont trop longtemps mis à l'écart. Alors le quidam savoure son heure de gloire. Pensez : la fin du politique, le triomphe des promesses de bazar, l'installation d'une dictature de proximité, de bon et honnête voisinage... Un rêve! Le désir, le fantasme d'un monde, en tout cas d'une France, sans journalistes et sans intellectuels. Où la majorité silencieuse s'octroierait enfin la parole jusqu'alors monopolisée par des penseurs abscons et des questionneurs malveillants. ". La dernière campagne présidentielle a accéléré ce processus et la télévision l’a consacré un soir de février 2007, sur le coup de 21 heures. " Le rêve a pris corps pour la première fois. 
Ce soir-là, sur un plateau de télévision, cent Français tétanisés mais triomphants sont venus saisir de leurs problèmes le futur chef de l'Etat. Des Français accablés par les difficultés de garde d'enfants, les remboursements de soins dentaires ou l'impossible accession de certains lieux aux handicapés. Point de journaliste à l'horizon, ou bien alors confiné dans le strict rôle de la potiche court vêtue des jeux télé. Si elle n'avait rappelé un temps préhistorique, l'émission aurait aussi bien pu s'appeler "Réponse à tout, avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal". TF1 reléguait ces derniers avec leur consentement épanoui en faire-valoir de citoyens dûment sélectionnés, triés, panélisés pour un show cathodique intitulé "J'ai une question à vous poser". Une sorte de "Star Academy" de la politique dont l'objectif était moins de désigner le maillon faible des prétendants à la magistrature suprême que de célébrer les vraies gens "
ajoute Eric Decouty dans son bouquin d’une redoutable efficacité et dont je suis certain qu’il sera repris sur tous les plateaux spécialisés de télévision.
SELECTION PSEUDO-SCIENTIFIQUES
J’entends de là les cris d’orfraie des masses populaires qui réclament leur dose d’adrénaline en passant à la télé ou en s’offrant une minute de gloire télévisuelle. " Certes, nul ne peut faire grief à un électeur de demander à un candidat ce qu'il fera, s'il est élu, pour améliorer son sort. Mais ériger dans le plus grand média, et à l'heure de plus grande écoute, une poignée de citoyens – sur la base de la sélection pseudo-scientifique d'un institut de sondage1 – en représentants de la société française et en faire les porteurs de ses questionnements relève au mieux de la démagogie, au pis de la manipulation de masse.
La responsabilité n'incombe pas au sondeur, marchand de panels répondant à la demande de TF1. Encore moins aux vraies gens propulsés sans bien comprendre devant les caméras et dont environ la moitié, lors de chaque émission, n'ont pu poser la question qu'ils avaient préparée. Ni les heureux interrogateurs qui ont pu le lendemain mesurer le dérisoire et la brièveté de la notoriété télévisuelle, ni les frustrés de cette gloire éphémère, n'avaient demandé à jouer aux interviewers. Ils ont simplement accepté de mettre le débat démocratique au ras du comptoir(…) Ce dévoiement est le résultat d'une lente dérive. Celle qui vit l'idée de souveraineté populaire, apparue dès le XVIe siècle puis défendue par Jean-Jacques Rousseau, glisser vers la notion d'opinion publique.
Les dirigeants politiques français l'ont bichonnée. Ils ont commencé à s'enquérir de cette opinion publique pendant la Première Guerre mondiale en donnant mission aux Renseignements généraux de mesurer son moral. En d'autres termes, de la surveiller. Puis tous les gouvernants du siècle passé ont cherché à la conquérir, en voulant gagner ses suffrages dans les démocraties ou en s'efforçant de la convaincre par la propagande dans les dictatures de toutes sortes. La dérive de l'opinion publique est allée plus loin.
Aujourd'hui, les sondages ne se contentent plus d'examiner son état général comme un médecin de famille, mais prétendent mesurer chaque jour chaque préoccupation, pareils à une nuée de spécialistes fournissant un monceau de diagnostics. Car les résultats, erratiques, contradictoires et le plus souvent abscons, sont amplifiés et assenés par des médias. Aujourd'hui, la conclusion d'un sondage a valeur de vérité suprême.
UNE ACCUMULATION D’INTERETS PERSONNELS
Eric Decouty il n’y a aucun doute : " Nulle émission n'a mieux illustré cette mutation que celle de TF1 : l'opinion publique est devenue une accumulation d'intérêts personnels. L'ensemble de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007 a consacré cette ultime dérive démocratique. Elle a liquidé les questions de fond, éludé les sujets fondamentaux au profit des préoccupations catégorielles, souvent individuelles. Les candidats se sont évertués à demeurer au plus près des préoccupations immédiates et quotidiennes des électeurs, rajoutant chaque semaine des pages à leurs catalogues de propositions : ils avaient compris que le vainqueur serait celui qui satisferait le plus grand nombre de moi-je... Pour ce débat démocratique-là, les candidats ont été à la hauteur.
Les médias aussi, relayant les discours politiques simples qu'ils affectionnent auprès de publics qu'ils n'appellent plus lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, mais désignent ouvertement comme "clients". Il n'était d'ailleurs pas anodin de voir journaux, radios et télévision s'embraser pour une campagne jugée passionnante car "de proximité", "en phase avec les préoccupations des Français". Et qu'importe qu'il ne fût presque jamais question de la mondialisation, de l'Europe, de la justice, de la culture... Des gros mots pour les vraies gens.
Le massacre de la démocratie représentative tout au long de la campagne, le triomphe des promesses de bazar dessinent, plus encore qu'une démocratie d'opinion, les contours d'un pouvoir totalitaire.
La menace est insidieuse mais réelle. Ce petit essai a pour objet de cerner quelques-unes de ses causes et de ses outils. Parce que je ne suis ni une vraie ni une fausse personne, mais parce que je veux voir grandir mes deux fils dans une démocratie saine et paisible, je tiens simplement à porter témoignage. Parce que témoigner du réel est mon métier et mon devoir de journaliste ".
Je rappellerai seulement pour conclure que ce journaliste là vient de sortir l’affaire des valises baladeuses de l’UNIM. Je vais donc offrir son bouquin à la bibliothèque de Créon et à celle de Sadirac avec l’espoir qu’il aura au moins quelques lectrices et lecteurs se prétendant citoyennes et citoyens pour se l'approprier. Il y a urgence !
Mais je déblogue…
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