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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 13:54
La vie politique a entrepris de courir après la tendance people. La course est effrénée, et devient donc extrêmement préoccupante car elle peut conduire au gouffre la politique elle-même. Au nom de la notoriété, clé de tous les succès, les candidats(e)s recherchent désespérément la soutien du showbizz, du sport, des médias, des écrivains… Le programme passe, mais ces noms alignés sur une liste, constituent un renfort très valorisant car ils crédibilisent une personne hors de son domaine de compétence.
Le paradoxe réside dans le fait que l’on se reconstruit une image très écornée, en allant puiser des renforts chez des gens réputés recommandables, mais totalement ignorant des arcanes de la gestion publique. Ils ne sont là que comme potiches décoratives, lors de meetings ou de réunions, afin de mobiliser l’œil béni des caméras. Cette américanisation des campagnes électorales éloigne le citoyen des véritables enjeux, et confirme que, désormais, seules les apparences comptent. Il y aura donc de plus en plus d’interaction entre le monde des gens qui comptent médiatiquement et celui de ceux qui essaient de convaincre. La mutation s’accélère avec l’intrusion de Nicolas Hulot dans le jeu habituellement réservé à une clientèle se connaissant sur le bout du bulletin de vote.
Le problème, c’est que le mélange des genres peut conduire à l’effet inverse de celui que l’on recherche. Nicolas Sarkozy, qui annonce toujours à grand renfort de communiqués de presse les ralliements dont il fait l’objet, doit devenir plus prudent. Il vient en effet d’essuyer trois revers qui peuvent servir de leçon à d’autres : il vaut mieux bien réfléchir avant de coucher sur le papier quelques noms douteux de la nomenklatura des variétés. A Marseille, il avait dans les plis du drapeau tricolore embrassé son grand ami Johnny, ancien supporter acharné de Jacques Chirac, avant de saluer le fumeur de moquette Doc’ Gynéco, et de se frotter goulûment à Pascal Sevran. Il tenait avec ce trio, atypique pour un Ministre de l’Intérieur en exercice, son viatique pour la marginalisation. Il espérait casser sa classification d’homme d’un ordre injuste, en s’acoquinant avec des personnalités opposées à ce que le grand public pense de lui. Même si l’attelage paraissait surréaliste, il avait provoqué suffisamment de commentaires pour justifier son installation. Il restait à vérifier si, au-delà de l’effet d’annonce, il aurait un développement durable. En quelques jours on est revenu à la triste réalité. Son trio de Mousquetaires s’est effondré beaucoup plus discrètement qu’il n'était arrivé au sommet médiatique.

L’ACCOUCHEMENT FISCAL DE DOC GYNECO
Le premier à avoir " sombré " fut le coupe formé entre un " ministre-candidat-président " et le rappeur nonchalant dans tous les domaines, Doc’ Gynéco. Ce parangon de l’intelligence et du savoir-vivre (surtout envers les femmes) est tellement recommandable dans la gestion publique, qu’il avait oublié de déclarer ses revenus… Un exemple dans un comité de soutien. En 2001 il se disait proche du parti socialiste, mais cette année, il adhère à l'UMP et annonce son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. Doc Gynéco déclare le considérer comme son " petit maître à penser " et " un ami ". Il était proche de lui depuis quelque temps déjà. Il compte, explique-t-il avec une enthousiasme débordant, sur la politique sociale de Sarkozy pour redonner aux habitants des banlieues leur dignité et leur faire quitter leur " tempérament d'assistés ", tout en traitant les banlieusards de clowns.
Même s'il n'est pas le premier people à avoir rejoint le clan Sarkozy, Jean Réno, Depardieu, Clavier, Bigard, Barbelivien ou plus récemment Steevy l'ont fait avant lui. Peu importe que Doc Gynéco ait de gros problèmes à régler avec le fisc, qui lui réclame tout de même 665 750 €, soit plus de 4 millions de nos anciens francs. Pourquoi tant de haine ? Eh bien parce que Doc Gynéco aurait "oublié" de payer ses impôts entre… 1998 et 2000 (une paille !).
Déjà en 2004, son appartement parisien avait été hypothéqué pour éponger une partie de ses dettes, mais on était encore loin du compte. Aujourd'hui, il doit à nouveau faire face à ses responsabilités, qui illustrent sa fiabilité, face à l'administration fiscale, mais aussi face à la police pour une autre affaire. En effet, le 13 septembre dernier, il était convoqué au commissariat de la Muette, pour, cette fois, répondre de plusieurs infractions au code de la route, notamment quelques excès de vitesse. La sanction a été nette et sans appel, puisque Doc Gynéco s'est fait retirer son permis sur le champ. Il mérite donc amplement de jouer un rôle dans le milieu politique.

LE RACISME DU BACHELOR DES THES DANSANTS
Son voisin, dans les réunions, aura été Pascal Sevran, transfuge du Mitterrandisme de proximité, dont on connaît les propos extrêmement intelligents tenus sur l’Afrique. Dans une interview publiée dans Var Matin, le Bachelor des RPA (Résidences pour Personnes Agées) ou des thés dansants, animateur de télévision de France 2, était interrogé sur un extrait de son dernier livre, Le privilège des jonquilles, paru chez Albin Michel le 4 janvier 2006, où il avait écrit : " La bite des noirs est responsable de la famine en Afrique ". Il a justifié de tels propos en ajoutant : " Et alors, C'est la vérité ! L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète " (certifié exact). Interrogé par Europe 1 sur ces déclarations indignes, il a déclaré : " Je n'ai pas de comptes à rendre, ni à vous ni à personne. Je dis ce que je veux et j'écris ce que je veux ! ".
Des déclarations aussi ouvertement racistes, un éloge aussi clair de l'eugénisme tombent sous le coup de nos lois. Elles vaudront au supporter  3° âge du " Ministre-président-candidat " un blâme sévère de son employeur, qui le paie avec notre redevance, pour éructer de tels propos.
A ce jour, Nicolas Sarkozy ne lui a toujours pas demandé de se retirer de son comité de soutien et de rejoindre celui, plus approprié, du camp très proche sur la droite. Mais on sait que le temps permet de laver plus blanc et, courant février, Pascal Sevran se montrera au premier rang d’un meeting spécial troisième âge, a moins qu’il soit présenté comme le futur Ministre de la culture, ou mieux le prétendant au fauteuil de ministre de l’immigration… Croyez-moi, en politique, le Pascal, il en connaît un bout !

JOHNNY LE PETIT SUISSE PREVOYANT
Il risque de ne pas croiser souvent Johnny Hallyday qui, après avoir revendiqué la nationalité belge, va s'installer à Gstaad, en Suisse, à raison de six mois - plus un jour - par an dès la fin décembre, pour des raisons fiscales.
"L'ancien supporter de Jacques Chirac, qui avait, lui aussi, apporté de manière spectaculaire son soutien à Nicolas Sarkozy, a en effet décidé de quitter cette France que son nouveau mentor défend farouchement. Il est vrai que Johnny a de la suite dans les idées, car il avait, il y a quelques mois tenté d'obtenir, en vain, pour des raisons… également fiscales, la nationalité belge. En septembre dernier, le rocker avait prudemment déclaré qu'il pourrait quitter la France si Nicolas Sarkozy, "un homme d'honneur" qui "aime la France et les Français", ne tenait pas "ses promesses". Il a donc déjà trouvé une bonne excuse, car à sa place, il aurait pu aisément dire qu’il partait car celui qu’il avait antérieurement soutenu, Jacques Chirac, n’avait jamais tenu les siennes ! Il était donc fondé à aller voir ailleurs, dans un pays où on les tient, sans attendre d’être déçu par Sarkozy !
Interrogé lors du compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, n'a pas souhaité faire de commentaire sur ce désir de Johnny Hallyday d'aller voir "si l'herbe est plus verte chez le voisin". Mais, il a ironisé sur celui qui doit faire appliquer la législation fiscale française, citant un proverbe, "l'herbe du voisin est toujours plus verte que la sienne jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que c'est du gazon artificiel." En l’occurrence, c’est plutôt Sarkozy qui propose du gazon artificiel, que fume Doc’ Gyneco sous l’œil bien malveillant d’un Pascal Sevran prêt à broyer du noir.
Le problème, c’est que dans le camp d’en face, au rassemble aussi ces figures de proue censées donner une popularité accrue. Souhaitons que tout le monde soit en règle avec le fisc, que personne n’ait son domicile en Suisse ou au Luxembourg et qu’aucun ne soit copain ou copine avec Georges Frèche...
Mais je déblogue...
 
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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 07:48
Le phénomène est aussi inquiétant que mystérieux, mais il demeure confidentiel ou tout au moins il reste dans le milieu du ministère de la santé, sans que l’on veuille affoler la population. Les communiqués de presse sont moins prompts que pour les huîtres supposées mortelles du Bassin d’Arcachon. En effet, on ne cherche pas trop à répondre à une question extrêmement angoissante : d'où vient la hausse des cas de cancer en France depuis vingt ans ? Ceux-ci sont en effet passés de 170 000 à 278 000, soit une hausse de… 63% ! Le constat est impitoyable, et chacune et chacun d’entre nous peut le faire dans son entourage. Rares sont les familles qui échappent actuellement à ce véritable fléau, dilué dans une population qui ne cherche pas trop à comprendre.
Avez-vous remarqué que l’on évite même d’en parler officiellement, puisque l’on ne meurt plus du cancer aux " Jités de 20 heures " mais " des suites d’une longue maladie ", comme s’il fallait absolument ne pas trop marquer les esprits.
Pour le Dr Bernard Asselain, chercheur à l'Institut Curie, cette évolution s'explique en partie par l'augmentation de l'espérance de vie : en 1900, elle s'élevait à 46 ans, tandis que les tumeurs représentaient 4% des causes de décès. En 1950, les données se situent respectivement à 66 ans et 10% ; et, en l'an 2000, elles grimpent à 78 ans et 28%. Il existe donc bien une "forte corrélation" entre les deux évolutions, comme pour un certain nombre de maladies,  très rares en fin de vie il y a seulement une vingtaine d’années.
Pour autant, il reste au moins 20% de hausse inexpliquée, "ce qui n'est pas négligeable", selon Bernard Asselain. Dans plusieurs types de cancers, on constate même un quasi doublement, non imputable à la pyramide des âges. C'est notamment le cas des mélanomes - pour lesquels on connaît depuis longtemps le rôle néfaste du soleil - des tumeurs cérébrales et des lymphomes. Et là, d'après Bernard Asselain, "il n'y a aucune cause valide, en dehors des facteurs environnementaux", en particulier les pesticides. L'augmentation récente pourrait provenir du long temps de latence - une vingtaine d'années - existant entre l'absorption de pesticides et l'apparition de tumeurs. Si tel est le cas, le nombre de cancers n'a pas fini d'augmenter et les statistiques vont s’affoler.

DES PERSPECTIVES DRAMATIQUES
Comme pour l’amiante, il sera difficile d’obtenir une reconnaissance officielle de cette cause, car elle a de lourdes conséquences économiques, et surtout, elle nous ouvre des perspectives dramatiques. La France consomme en effet 100 000 tonnes de pesticides par année, soit environ 20% de la consommation mondiale. Cela touche 660 000 exploitations agricoles, soit environ 1,3 million de personnes en activité… et des millions de consommateurs crédules, qui se fient à la beauté du produit et non à ses qualités naturelles. La puissance des groupes chimiques est telle qu’ils finissent par juguler toutes les tentatives pour alerter les citoyens sur des dossiers sérieux. Leur lobbying est tel que rien ne sort dans les médias !
Un pesticide est pourtant, par nécessité, un produit capable de contrôler, d’attirer, de repousser ou de détruire des organismes vivants considérés comme nuisibles ou de s'opposer à leur développement. On les classe en trois catégories principales : herbicides, insecticides et fongicides. On retrouve à peu près partout des pesticides de contact, qui agissent sur un point précis de l’organisme, et des pesticides systémiques, qui se propagent dans le corps entier. Employés dans la vie courante, afin que l’allée de la maison neuve soit parfaite, que les liserons ne montent pas contre la clôture, que les rosiers soient impeccables, ils entrent dans les cercles familiaux sans véritables précautions.
Très peu de données sont disponibles afin de déterminer s’il existe un lien réel entre les pesticides et l’apparition de certains cancers. Ces données suggèrent que les agriculteurs développent plus de cancers spécifiques que la moyenne des gens, comme les hémopathies malignes : leucémies, lymphomes malins, myélomes; cancers cérébraux; cancers cutanés; sarcomes des tissus mous; cancer de l’estomac; cancer de la prostate, du testicule et de l’ovaire et
cancer des lèvres.

MINER LE COMPORTEMENT DES HORMONES
On aurait identifié, selon des scientifiques crédibles, également 47 pesticides perturbateurs du système hormonal. Ils sont soupçonnés d’agir comme modulateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils peuvent mimer le comportement des hormones. Ils seraient ainsi associés au développement de plusieurs cancers, notamment celui du sein, de la prostate, des testicules et à l’endométriose, mais ils continuent à être diffusés et employés.
Toutes les personnalités médicales les plus attachées au principe de précautions incitent les politiques à ne pas céder à la pression des lobbies de l'industrie chimique, en veillant notamment à ce qu’une autorisation pour l’utilisation d’une substance chimique " très préoccupante " ne puisse être accordée que si aucune alternative plus sûre n’existe, et que si l’utilisation de cette substance est essentielle à la société. Il faut rendre le principe de substitution obligatoire. Ils souhaitent que l’on s’assure que les 20 000 substances chimiques produites à des volumes compris entre 1 et 10 tonnes par an soient assujetties aux exigences complètes du rapport sur la sécurité chimique, et que l’on mette en place des contrôles de qualité indépendants, pour s’assurer que les informations fournies par l’industrie sont fiables. Depuis des années et des années, les fournisseurs vantent en effet l’innocuité de leurs produits, avec le résultat que l’on sait ! Le parlement européen, sous influence, va voter aujourd’hui un texte, encore insuffisant, sur les substances chimiques dans les produits de consommation.

VIOLATION DE LA LEGISLATION EUROPEENNE
Dans même temps, une amende d'un montant de 38 millions d'€, ainsi qu'une astreinte journalière de plus de 360.000 €, pour violation de la législation européenne sur les OGM ont été demandées à la Cour de justice par la Commission européenne pour la France. Bruxelles reproche à la France de ne pas respecter la législation européenne sur les OGM . En effet, le gouvernement qui, à ce jour, n’a négocié qu’avec les semenciers, n'a toujours pas transposé dans la législation française une directive européenne sur le sujet, alors qu'elle aurait dû le faire au plus tard en 2003. Le commissaire européen à l'Environnement explique qu'il est " difficile de comprendre pourquoi la France n'a pas respecté le jugement de la Cour ". L'astreinte journalière, d'un montant exact de 366.744 €, s'appliquerait jusqu'à ce que la France transpose le texte européen.
La directive devait être transposée en droit français le… 17 octobre 2002. Plus de quatre ans après l'expiration du délai, le projet de loi français, voté au Sénat, est aujourd'hui bloqué à l’Assemblée nationale.
En juillet 2004, l’Europe avait déjà sanctionné l'absence de transposition de la directive européenne. Faute d’initiative de la part des autorités françaises, Bruxelles devrait donc maintenant infliger à la France des sanctions financières.
Le texte européen prévoit que seuls les OGM autorisés puissent être disséminés dans l’environnement, que ce soit à des fins expérimentales ou pour une mise en vente sur le marché. Les procédures d’autorisation prévoient notamment une évaluation scientifique des risques pour l’environnement, en partie réalisée par les autorités nationales, ainsi qu’une information du public.
Il va bien falloir qu’à un moment où un autre, un véritable débat soit organisé autour des OGM, pour lesquels on continue simplement à réclamer l'application du principe de précaution, face à la puissance extraordinaire des lobbies américains. Un jour, peut-être sur un blog, en 2040, quand la banquise de l’antarctique aura fondu, un " idiot " diffusera une information sur les effets des OGM sur la santé, alors que l’on voudra en oublier les causes. Car l’art majeur de notre société réside dans sa capacité à faire des plans coûteux pour soigner les effets des maladies, sans jamais tenter d’en prévenir les causes. Dans un cas ça rapporte à l’économie. Dans l’autre ça coûte !
Mais je déblogue…
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12 décembre 2006 2 12 /12 /décembre /2006 07:45
Une conférence de deux jours sur l'Holocauste s'est ouverte hier à Téhéran, en présence de personnalités controversées. Jusque-là, l’information n’a rien d’extraordinaire, si elle n’était faite justement que pour devenir un événement choquant. L’objectif de l’Iran consistant actuellement à exister dans la cour des grands, le choix du sujet est essentiellement fait pour heurter, révolter et faire que le pays des mollahs apparaisse comme totalement indépendant. La technique de la provocation paraît en effet la plus appropriée pour exister dans un monde médiatique prompt à se dresser en justicier.
C’est ainsi que l’Iran a rassemblé dans sa capitale tous ceux que la société a mis au ban de l’ignominie. Une manière habile de placer l’Occident face à ses contradictions et à ses errements. Une manière de démontrer que, parmi nous, se trouvent aussi des terroristes des esprits, des intégristes des consciences, des assassins de la raison. En les mettant en valeur, en leur offrant une tribune, en les dédommageant grassement avec les fonds de ce pétrole que nos civilisations acquièrent avec avidité, en les dotant probablement de moyens de pourrir de l’intérieur les pays qui les hébergent, ils jouent au billard des idées.
L'Iran assure que l'objectif de cette réunion n'est pas de nier le génocide juif, mais d'étudier, "sans idées préconçues", la véracité et l'ampleur de l'holocauste des juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Cette conférence se tient à l'initiative du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui, à plusieurs reprises, a qualifié la Shoah de "mythe" et déclaré qu'Israël devait être "rayé de la carte"… Organisée par l'Institut d'études politiques et internationales du ministère iranien des Affaires étrangères, cette conférence devrait rassembler 67 chercheurs étrangers issus de 30 pays différents : le gratin de l’antisémitisme le plus virulent.
Et, haut les cœurs, la France y tient la vedette, grâce à Robert Faurisson, messie autoproclamé du négationnisme. Il est avant tout le spécialiste de la citation hors contexte, et de la falsification de citations, et va pouvoir s’éclater devant ses " amis " venus de tous les continents : l'Australien Frederick Toben, condamné, comme Faurisson, pour révisionnisme, David Duke, ancien leader du Ku Klux Klan en Louisiane, et six membres du groupe Jews United Against Zionism, venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d'Autriche… Une bande de " joyeux drilles " qui va passer de bons moments aux frais de l’Iran. L’Australien Fredrick Toben a passé plusieurs mois dans une prison allemande pour incitation à la haine raciale. Il a apporté une maquette du camp de concentration de Treblinka, pour démontrer que l’existence des chambres à gaz doit être regardée comme un "mensonge absolu".C’est écrire si le débat est de haut niveau scientifique et historique !

DISCUTER DE QUESTIONS AUTOUR DE L’HOLOCAUSTE
Dans son discours d'ouverture, le responsable de l'Institut d'études politiques et internationales Rasoul Mousavi a déclaré que cette réunion fournissait l'occasion de discuter de "questions" autour de l'Holocauste, loin des tabous occidentaux et des restrictions imposées aux chercheurs en Europe. "Cette conférence ne cherche ni à nier ni à prouver l'Holocauste", a-t-il dit, soulignant qu'il s'agissait simplement de donner une chance aux spécialistes d'exprimer "leur opinion en toute liberté sur un sujet historique".
Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a fait part de son "inquiétude. S'il devait s'agir de propager des idées négationnistes et révisionnistes, la France ne pourrait que la condamner avec la plus grande fermeté", avait déclaré le chef du Quai d'Orsay dans un communiqué diffusé par ses services. L'Allemagne avait condamné dès vendredi l'organisation de cette conférence, la qualifiant de "choquante" et " d'inacceptable". Les négationnistes ont bien évidemment profité de cette occasion rêvée, pour réaffirmer leur point de vue sur l’Holocauste. Le Français Georges Thiel, ancien conseiller régional Front national, condamné en France pour des propos révisionnistes, a réaffirmé que l’Holocauste était un "énorme mensonge. Les juifs ont été persécutés, c’est vrai, ils ont été déportés, c’est vrai, mais il n’y a pas eu de meurtre industriel, il n’y a pas eu de chambres à gaz", a-t-il déclaré sans risques, face à un auditoire conquis. Faurisson est allé encore plus loin hier, en anglais s'il vous plaît. Tous ces antisémites viscéraux témoignent ostensiblement de leur engagement détestable contre l’Histoire. A Téhéran, ils le font sans aucune retenue, et avec un plaisir évident, brisant parfois des années d’un silence que respecte désormais Le Pen, par nécessité électorale.

COURRIERS SCEPTIQUES SUR LA REALITE DU GENOCIDE
Faurisson était pro-allemand à la fin de la guerre et regrettait le procès de Nuremberg, alors même qu'il avait lieu. Il a fait très tôt du fasciste, et vrai père du négationnisme, Maurice Bardèche, son mentor. Dans les années 1970 il inondait la presse et les journalistes de courriers " sceptiques " sur la réalité du génocide. Il finit par publier ses premiers textes négationnistes dans la presse d'extrême droite, avant de parvenir au scandale, en étant publié par le Monde et le Matin. C'était à la fin des années 1970.
Depuis, Faurisson n'a cessé de répandre ses mensonges et son antisémitisme hypocrite. Il s'est naturellement acoquiné avec les pires " racailles " (les vraies) antisémites au monde, du nazi Ernst Zûdel au fanatique islamiste Ahmed Rami, il nie la réalité du massacre de millions d'êtres humains par les Nazis. Il le réfute parce que ces êtres humains étaient juifs et pas pour une autre raison. Il n’a jamais renoncé à un pouce de son argumentation, malgré les condamnations. Il devient le symbole de nos turpitudes, et un expert en manipulation, un épouvantail nauséabond que les Iraniens peuvent exhiber, le sourire aux lèvres...
L’Iran a monté ce rassemblement pour jeter à la face de ses adversaires actuels sa propre réalité. Ce ne sont pas des musulmans intégristes qui tiennent la tribune, mais parfois de bons catholiques, parfaitement conscients de leurs actes. Les mollahs retournent l’arme de la propagande, en démontrant que chaque civilisation suscite ses extrémistes et peut les mettre sur le devant de la scène : ce n’est qu’une question de médiatisation bien préparée. Ils prennent à leur propre piège des occidentaux, incapables de juguler ce mal profond, colporté par des esprits tordus. Bush reproche au monde musulman ses intégristes, le monde musulman montre les nôtres ! Il a même trouvé des rabbins extrémistes, venus à Téhéran pour… témoigner de la nécessité de détruire Israel ! La plaie de l’intolérance, générée par les religions elles-mêmes, saigne partout, mais celle des autres nous paraît forcément plus intolérable que la nôtre.

SANGLOTER SUR LE CERCUEIL DE PINOCHET
Pendant qu’à Téhéran les fascistes rentrés se montrent pour discourir, à Santiago du Chili d’autres viennent ouvertement s’incliner ou sangloter sur le cercueil l’un des plus sanglants parmi les bons catholiques. Augusto Pinochet, généralissime des armées chiliennes, aura droit à des obsèques religieuses, pour que son âme gagne le paradis. Comme le veut une tradition bien établie, le sabre accompagnera le goupillon, pour une cérémonie ordonnée de la nostalgie nauséabonde. On en appellera à son dieu pour qu’il accueille en son royaume un défenseur zélé de l’ordre, de la morale et du profit. Dans quelques années, il y aura bien un Faurisson illuminé pour nier les assassinats commis par Pinochet et ses sbires. Il démontrera à une tribune que tout n’est qu’illusion, car les gens qui ont payé de leur vie leur farouche attachement à la démocratie n’ont pas été éliminés dans une opération savamment planifiée : ce n’était que le fruit du hasard ! Il paraît même que certains étaient socialistes ou pire, communistes.
Les ayatollahs pourront aisément s’emparer de ce comportement et démontrer ainsi que leurs exterminations à eux, commises au nom de leur dieu, sont tout aussi excusables que celles qui n’ont valu aucune condamnation à Pinochet de son vivant. Il suffira de citer l’hommage rendu par Margaret Thatcher, " profondément attristée par son décès ", à son grand ami Pinochet, pour démontrer que tous les dictateurs trouvent dans l’Histoire des zélateurs empressés. Il suffit de se trouver un ennemi commun pour enterrer les soubresauts éventuels de sa conscience. Les juifs à Téhéran, les femmes et les hommes de gauche à Santiago, ont suffi à faire renaître la bête immonde au ventre fécond. La recette est toujours la même… et marche encore, sous le regard envieux des caméras.
Mais je déblogue….
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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 07:34
Dans tous les commentaires sur les stratégies liées aux candidatures présidentielles, les " journalistes analystes sachant tout " oublient en permanence un paramètre qui détermine, en fait, tous les comportements. Ils façonnent tous les matins, sur les radios ou dans les quotidiens, l’opinion dominante, en pensant à la place des citoyennes et des citoyens. Ils débattent en cénacle bien pensant, toujours face aux mêmes invités, sans que l’on sache véritablement si ce sont eux les vedettes, ou bien la personne qu’ils accueillent. La perversion de leur rôle repose sur cette ambiguïté : plus ils accueillent une vedette, et plus ils deviennent eux-mêmes importants. Ils cherchent non pas à être calife à la place du calife, mais tout simplement reconnus comme étant susceptibles de se " payer " une pointure. En politique, ils connaissent tout. En économie, ils sont au moins aussi savants. Sur les problèmes sociétaux, ils ont des références. Et ils sont donc habilités à discourir sur des plateaux, à pérorer sur n’importe quel sujet, et plus encore à commenter les faits, sans posséder tous les éléments réels. Ils ne fument pas, ils ne boivent pas (et encore) mais ils... causent.
Il leur faut aussi des combats simples, voire simplistes. Ils ont besoin d’antagonismes saignants, pour jouer aux donneurs de leçons. Ils aiment nécessairement ne pas être déboussolés par des intrus non répertoriés. Ils s’auto-invitent les uns les autres, afin qu’on ne leur pique surtout pas leurs chaises devant les caméras. Le copain de la radio assure la promotion de celui de la presse écrite, et alors, le grand maître de la télé trie ses potes, dont il va assurer la notoriété. Parfois, ils ont le malheur d’être récusés par tel ou tel invité, à la suite d’un mot malheureux, d’un écho malvenu ou d’une mutation intempestive. Ils perdent alors leur pouvoir précieux, qui consiste à se promouvoir en promouvant celles et ceux qu'ils ont choisis. Avec ces gens-là, on pratique le principe d'un prêté pour un rendu !
Or, par exemple, ce week-end sont tombées de multiples informations sur les candidatures aux présidentielles, qui seront analysées sur des apparences compliquées, et pas nécessairement à partir d’une bonne connaissance basique du milieu. L’abandon de Jean-Pierre Chevènement, les tergiversations de la mouvance antilibérale, la semi-déclaration de candidature de Nicolas Hulot, la hargne vigoureuse de Besancenot, l’obstination désespérée de Marie-George Buffet, la rancœur du chasseur Frédéric Nihous, ne reposent que sur un seul paramètre : ils ont ou n’ont pas les fameuses et incontournables 500 signatures de ces moins que rien de maires ! Tout le reste relève de l’analyse compliquée pour professionnels de la torture des faits. Oublier ce critère des présidentielles, qui ouvre l’accès aux premiers crédits officiels forfaitaires de campagne, c’est vouloir faire prendre les vessies de la cuisine électorale pour des lanternes de l’idéologie !

UN SIMULACRE DE CANDIDATURE
Jean-Pierre Chevènement a fait son Jack Lang : "retenez-moi, retenez-moi, ou je vais faire encore un malheur!"… Il a monté, avec quelques fonds encore disponibles au MRC, un simulacre de candidature, pour pouvoir obtenir l’assurance que l’on sauverait son mouvement en lui donnant une dizaine de circonscriptions gagnables de députés et une demi-douzaine de postes de suppléants. L'accord électoral prévoit en effet que 10 circonscriptions seront réservées à des candidats MRC, qui seront également soutenus par le Parti socialiste, et que six places de suppléants de candidats socialistes seront aussi accordées… avec l’espoir qu’un titulaire pourrait devenir ministre ou secrétaire d’état. Ainsi, le MRC pourra, en cas de succès complet, constituer un groupe indépendant à l’assemblée nationale. Dans une soixantaine de circonscriptions restant à déterminer, "le MRC présentera ses propres candidats à côté des candidats présentés ou soutenus par le PS" afin de bénéficier des subsides liés au nombre de voix obtenues globalement à l’échelle nationale. Dans un tel contexte, Chevènement rejoint Ségolène Royal, qu'il accompagnera dans sa campagne. 
Le " Ché " avait cependant, à toutes fins utiles, adressé aux maires de France une lettre clamant son intention de fédérer les républicains de gauche et il y avait joint… le bulletin de promesse de soutien. Le taux de réponses, parmi les élus de gauche échaudés par leur inconséquence de 2002, a dû le convaincre que s’il ne marchandait pas d’urgence son ralliement, dans quelques semaines il ne vaudrait même pas un plat de lentilles électorales. Il était loin, très loin, du cap à atteindre, car cette fois le P.S., moins sûr de lui que lors de la candidature Jospin, n’a pas laissé traîner les choses : il a verrouillé le système, en adressant lui-même ses imprimés, avec une lettre ne laissant guère de place à la fuite vers d’autres cieux pour son vivier traditionnel d'élus locaux.

500 ELUS POUR SAUVER LE FACTEUR
Cette missive a également provoqué la colère immédiate d’Olivier Besancenot, qui voit grandir le danger d’un congé de longue durée durant la campagne présidentielle, et donc la fin des moyens financiers de la LCR… Il lui faut absolument passer à la caisse, et donc dénicher 500 élus qui pourraient sauver le navire. Le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire n’aurait recueilli pour l'instant que 340 parrainages.
Le facteur à vélo a demandé au Parti socialiste de cesser de lui mettre "des bâtons dans les roues. Ce qu'on demande, c'est que les élus qui désirent le faire, et qu'on va démarcher sur le terrain, puissent le faire sans trop de pression". Il s'agit selon lui d'une demande "démocratique" face à la condition "antidémocratique" de réunir 500 signatures d'élus, a-t-il justifié. Mais, dans l’immédiat, il n’est que candidat virtuel… tant que la PS n’aura pas libéré le poids des consignes. Le cavalier seul de Besancenot au sein du mouvement alter-mondialiste et anti-libéral n’avait pas d’autres fondements que celui-là : la LCR, qui manque déjà de moyens, se retrouverait rétrogradée au rang de parti croupion, sans moyens et sans élus potentiels, aux municipales de 2008. Vous ne trouverez pas d’éditoriaux de " journalistes-analystes-sachant tout " allant dans ce sens...C'est trop ordinaire! 
Comme ce matin, ils ne diront pas dans votre quotidien ou sur les ondes que Marie-George Buffet s’accroche désespérément à sa candidature pour sauver, elle aussi, le paquebot communiste. Si elle cède sa place à Clémentine Autain ou à Yves Salesse, elle déshabille définitivement le PC. En fait, les négociations ont échoué également sur la répartition des candidats aux législatives. Là encore, le PC  veut bien pratiquer la démocratie participative, mais souhaite aussi préserver ses sortants… et les circonscriptions qui lui rapportent le maximum de voix, pour récupérer des fonds importants pour les municipales qui suivront. C'est sur ce point que la rupture est la plus nette. Les autres veulent aussi une part du gâteau !
L’avantage, pour Marie-George Buffet, c’est qu’elle a en portefeuille les 500 signatures que les deux autres n’ont pas. Elles les mettra au congélateur et attendra. D’ailleurs, les anti-libéraux indépendants s’en sont aperçu puisqu’ils proposent, pour sauver le mouvement, de trouver une candidature qui soit un "trait d'union entre toutes les figures et les sensibilités du mouvement" , c'est à dire la possibilité d'une candidature d'une… personnalité du Parti communiste, mais qui ne soit pas sa secrétaire nationale. Le beurre et l’argent du beurre, mais sans la crémière. Lisez bien et écoutez bien vos commentateurs, ils ne vous parleront pas de cette facette de la réunion de ce week-end !

HULOT NE SERA PAS CANDIDAT
Nicolas Hulot, malgré un sondage pharaonique sait aussi qu’il n’a pas encore réalisé l’essentiel. Comme je l’ai révélé aux abonnés dans les FRAGMENTS DE L’AUTRE QUOTIDIEN de samedi, il a vite faxé aux Maires de France un magnifique courrier avec… le bulletin de promesse de soutien. Il a donc bel et bien décidé d’être candidat si … dans les 15 jours qui viennent, le retour des formulaires est satisfaisant. Un comité de soutien a lancé cette première étape de la grande campagne de recherche de parrainages pour l’éventuelle candidature présidentielle de l’animateur . Il est présidé par Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne à Air France, actuel président du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, et l’un des proches du présidentiable. Nicolas Hulot avait avancé le nom de Gérard Feldzer pour diriger sa campagne, tout en affirmant " croiser les doigts " pour ne pas avoir à être candidat.
Il doit rencontrer cette semaine Ségolène Royal, puis Nicolas Sarkozy, et décidera d’ici Noël s’il sera ou non candidat. La recherche de parrainages, lancée en fin de semaine dernière auprès de plusieurs milliers d’élus locaux, rappellera sa détermination à ses interlocuteurs de partir. Il sera toujours temps de jouer au " Ché " et de… négocier; mais si la liste des 500 est atteinte, ce sera une autre histoire !
Le paradoxe réside dans le fait que ce sont les plus modestes, les plus " petits " élus qui tiennent maintenant, à la pointe du stylo, le sort de ceux qui prétendent leur donner la leçon. Celles et ceux que les " journalistes-analystes-sachant tout " ignorent en permanence peuvent les priver du privilège de démontrer leur valeur face à un Nicolas Hulot, une Clémentine Autain ou une Marie-George Buffet, et ainsi démontrer au bon peuple qu’ils ne sont pas responsables de la promotion du face à face Ségo-Sarko. Ce sera de la faute des… maires qui l'auront voulu, en refusant leur soutien aux autres!
Mais je déblogue…
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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 09:05
Laurent Bazin, journaliste d'I Télé, a dû retirer de son blog un récit qui rendait compte d'un déjeuner "off" avec Nicolas Sarkozy, "à la demande de la direction de la chaîne". Dans une chronique intitulée : "Sarkozy dans son assiette", Laurent Bazin racontait dans le détail le déroulement d'un repas au ministère de l'Intérieur où Nicolas Sarkozy avait convié la rédaction d'I Télé. Hier, le texte n'était plus consultable en ligne. Il est remplacé par une nouvelle note : "En réponse à deux internautes qui s'interrogent sur la disparition du blog d'hier : je l'ai retiré à la demande de la direction d'I télé (dont je suis salarié) et qui ne souhaite pas que le contenu de ce déjeuner collectif avec Nicolas Sarkozy soit publié. Je le regrette". Ailleurs, réagissant à un commentaire de Jean-Marc Morandini sur cette affaire, Laurent Bazin refuse le terme de censure, et affirme "je peux écrire ici ce que bon me semble". On le croit… mais il n’en apporte pas nécessairement la preuve.
Quoique son honnêteté ne soit pas mise en doute,  car il a cru, le naïf, qu’il était libre dans notre société sarkozifée. Grâce à lui, on connaît déjà l’existence de ce repas, et on peut se douter de l’absence de pression pour que cette disparition magique ait été opérée. Mieux, il y a fort à parier que le service de presse de la Place Beauvau n’est pas du tout intervenu… Cette affaire devient symptomatique du fonctionnement actuel du système médiatique de l’opinion dominante. C’est même le cas d’école parfait ! Le concept même de ce genre de déjeuner constitue, en effet, une véritable atteinte à la liberté journalistique

IL FAUT QUE CA SE SACHE MAIS SANS SE SAVOIR
Voici donc, ci-dessous, pour que vous me mourriez pas en citoyen(ne)s idiot(e)s, comment s’est déroulé un déjeuner sympathique entre gens de qualité indépendants. Ces agapes sont beaucoup plus répandues que les téléspectateur(trice)s, les auditeur(trice)s, les lecteur(trice)s le croient. Elles sont même quotidiennes, soit en groupes, comme dans ce cas, soit individuelles, ce qui les rend beaucoup moins décelables car les " brebis galeuses " existent toujours dans une rédaction, et il faut s’en méfier !
La méthode du " off " reste aussi la plus utilisée par les gens qui veulent justement que quelque chose se sache, sans qu'on sache que ce sont eux qui l’ont lâchée, tout en se sachant. Le détenteur d’une information qui porte tort à ses adversaires cherche toujours, par tous les moyens, à la distiller en en masquant l’origine, où à la confier comme un " cadeau " à un affamé d’infos.
Nicolas Sarkozy s’appuiera fortement sur ses relations dans le système médiatique: c'est une certitude! Il sait qu’il faut que toutes ses relations se mettent en route pour que le rouleau compresseur UMP agisse à plein régime, afin qu’il refasse son retard d’image sur Ségolène Royal. Il a désormais quasiment tous les "journalistes" qui comptent dans son escarcelle, même s’il parait qu’une brouille apparente l’opposerait à PPDA. Comme I Télé correspond à une strate de population qui ne lui est pas encore acquise, il a tenu à mettre suffisamment tôt les choses à plat : le bâton et la carotte ! Il sait qu’il n’aura plus aucun problème sur LCI, TF1, France 2 et France 3, LCP ou France 4… Il fallait verrouiller les trublions possibles du groupe Canal + (il ne va pas tarder à réclamer la tête des animateurs des Guignols) encore très légèrement iconoclaste.
Ce repas, comme des dizaines d’autres, correspond au rôle qu’il estime faire jouer aux médias dans la politique, et me convainc encore plus de l’utilité des blogs fiables et durables pour une résistance à cette écrasante pression.
Autant donc publier d’abord sur L’AUTRE QUOTIDIEN l’intégralité du récit de Laurent Bazin, comme l’a fait le Nouvel obs.com sur lequel je l’ai trouvé, afin que vous entriez dans le monde secret du best " off " de Sarkozy.
SARKOZY DANS SON ASSIETTE
" Ce mercredi midi, la rédaction d'I Télé était invitée à manger place Beauvau avec le ministre de l'Intérieur. Un déjeuner off dans la plus pure tradition, bien entendu.

R.V. 13 heures... 13h15, arrivée du Ministre de l'Intérieur, souriant, costume gris élégant, chemise bleue ciel, cravate bleue soutenue. Jolie montre au poignet. Le portable est posé sur la table à sa droite. Un bouton pressoir noir à coté du verre pour sonner les serveurs.

Entrée en matière simple et de bon aloi :

" Ah, vous êtes plus sympas là que lorsque je vous écoute parler de moi à la télé. Vous m'épargnez pas... La petite là (Valentine Lopez du service politique, assise à sa gauche, ndlr) : visage d'ange, mais elle n’a jamais un mot gentil. Que des méchancetés. Elle me loupe jamais "

Le tout, bonhomme, sans cesser de plaisanter, en fixant la directrice Générale de la chaîne et le directeur de la rédaction assis en face de lui. Suit le refrain désormais bien connu (Charles Pasqua, l'avais étrenné en 1986 lors des manifs étudiantes) :

"les journalistes de toute façon, vous pouvez pas vous en empêcher. La campagne de Ségolène Royal c'est formidable, mon entrée en campagne, c'est nul. C'est sociologique, chez vous : vous êtes 2/3 de gauche, pour 1/3 de droite."

L'entrée vient d'arriver : Coquilles Saint Jacques poêlées. Salade mélangée et volaille émincée pour le Ministre.

I télé, ce n'est donc pas sa tasse de thé ? Regard vers son conseiller en communication Franck Louvrier :

"Ah! Franck m'a dit de ne pas y aller trop fort, alors... (sourire) Je ne dis pas tout ce que je pense de vous. Je ne veux pas qu'on se fâche. Mais Cécilia, en revanche, elle aime bien I télé, elle dit que c'est la chaîne la plus ouverte, la plus variée. Enfin, il faut reconnaître que vous avez beaucoup progressé".

L'entrée en matière épuisée, le rapport de force installé, on passe aux questions politiques. Arrivée du plat de résistance : un filet de bar sur un risotto aux champignons et légumes verts pour nous, une deuxième assiette de crudités et son émincé pour Nicolas Sarkozy (régime, régime...).

Ségolène Royal ? Elle ne l'inquiète pas, même si il s'agace des grâces que lui font les médias.

"Non, elle ne va pas s'effondrer, c'est macho de dire ça. Elle est intelligente, solide, courageuse. Non, elle ne s'effondrera pas. Mais il faut lui opposer les idées. Moi, je serai sur le terrain des idées. Poli, courtois, mais intraitable sur le fond. C'est une femme, mais c'est surtout une responsable politique. Ca fait 20 ans qu'elle est là. Et puis Ségolène Royal, c'est moi qui lui ai ouvert la voie. Si je n'avais pas pris l'UMP comme ça, contre Chirac, vous croyez qu'elle aurait pu bousculer les éléphants du PS. Jamais... Maintenant, les français attendent le match. Le match des nouveaux. Ils ne vont pas être déçus. Je la sens bien cette campagne. Vous allez voir le sondage IPSOS qui sort cet après midi. Je repasse en tête, j'ai 51% au second tour."

En attendant, il y a débats à l'UMP à partir de samedi. Ca compte ? Il balaie l'affaire d'un revers de main.

"Le moins possible. De toute façon les jeux sont faits. Alliot Marie a perdu 9 points dans le dernier sondage. Moi je serai sur une chaise, peut-être même sans cravate. J'écouterai, je répondrai. De ma chaise. Ne pas en faire trop. Et si MAM me reprend sur la discrimination positive, cette fois je répondrai calmement. La première fois (lors de la convention du projet en novembre) j'ai été surpris. C'était une erreur".

Bayrou. "Je n'en parle pas, je ne critique pas. Ses électeurs voteront pour moi au second tour, je ne l'attaquerai pas. Je dis juste qu'il se trompe de chemin".

Le Pen. Il l'aura, un jour il l'aura...

"Mais on ne fait pas reculer Le Pen en étant Ministre de l'Intérieur. Il faut pouvoir agir sur tous les terrains. Redonner espoir dans l'avenir. Redonner espoir. Dans les années 50/60 l'avenir était un espoir. Au creux des années 80/90, il est devenu une peur. Il faut redonner espoir. Le Pen, il est là depuis 1983, avec les magouilles de Mitterrand... On ne le chassera pas comme ça... "

Et Jacques Chirac ? Il parait qu'il regarde LCI, lui.

"Oui. Il regarde toute la journée mais on ne parle plus beaucoup de lui. Franchement, je ne voudrais pas être à sa place".

Il revient sur sa gestion des médias. Pas trop, "ça use"... Depuis la rentrée, il n'a fait que PPDA, Chabot ("Trois heures, six millions de téléspectateurs, vous avez vu ca ? Je suis le seul à faire ça."), Inter une fois, RTL une fois et deux fois Europe 1. "Elkabbach c'est le meilleur. Lui, il travaille. Ca me rassure".

Le dessert arrive. Un flan au pomme, très fin avec sa boule de vanille couronnée d'une chips de pomme. Pour nous... Nicolas Sarkozy se contente d'un bol de fromage blanc avec son coulis de fraise (sans sucre?) et enchaîne sur sa vision de l'école.

Spectaculaire mémoire. Il connaît par cœur, mot après mot le discours prononcé quelques semaines plus tôt sur l'Education. "entre l'uniforme et le jean qui laisse beaucoup trop voir, il y a une marge", dit-il (mais il ne dit pas "string", parce Ségolène Royal l'a déjà fait). Je veux une école sans casquettes vissées sur la tête, sans portables, ou les élèves se lèvent lorsque le prof entre dans la pièce".

Nostalgie ? Non, retour à quelques bonne vieilles valeurs dans un monde qui "change si vite". Les parents attablés acquiescent. Nathalie (Ianetta) demande dans un éclat de rire si il ne veut pas venir chez elle donner quelques leçons à son fils Oscar. Nicolas Sarkozy rigole à son tour.

A cet instant, les assiettes ont disparu. On sert le café avec de jolies truffes carrées et du sucre de canne. Sarkozy le guerrier, l'homme dont la jambe droite n'a pas cessé de s'agiter depuis une heure, se laisse - apparemment - aller à l'évocation de quelques souvenirs.

Il raconte les plaisirs simples de son enfance. Les escapades au café avec "son grand père qui l'a élevé", le trajet en métro, le jus d'orange presque rituel de ces sorties magiques, la main dans celle du Docteur Malah. Sarkozy enfant se damnait, dit-il, pour ces moment là. "Pour aller au spectacle on réservait quatre mois à l'avance. Ma mère nous achetait des vêtements neufs, pour y aller... Des vêtement neufs, c'était quelque chose. Attention, hein... On n'était pas pauvres. On était des bourgeois. Ca allait. Mais c'était tout de même quelque chose".

Il parle de sa première émotion de cinéma. "Ben Hur avec Charlton Eston, celui de 59, hein, pas l'autre... quand je l'ai vu au Kino, ça faisait quatre ans qu'il était à l'affiche. Quatre ans, aujourd'hui un film ca rester quoi ? Trois semaines à l'affiche?".

Aujourd'hui, il adore les bronzés 3 : "14 millions d'entrées. Il faut pas cracher sur un film parce qu'il a rencontré le public. C'est comme Jonathan Littel et ses "Bienveillantes" (qu'il a lu et apprécié même si certains passages l'ont mis mal à l'aise) : "250.000 exemplaires vendus sans un seul article de presse. Il s'est bien passé quelque chose, non ? On ne peut pas le nier". Et il affirme : "moi j'ai vendu plus de 400.000 exemplaires de "Témoignages". Ca c'est quelque chose, non ?".
Retour à la littérature. Il dit que son livre préféré c'est le "voyage au bout de la nuit" de Celine. Qu'il adore Albert Cohen, et ces quarante pages ou Ariane attend Solal dans "Belle du seigneur". Que l'écrivain ait su se glisser avec une telle précision dans la tête d'une femme l'épate. Il est très sensible à ces quarante pages; C'est "son coté femme", dit-il.

Et le voilà érudit : "C'est un livre que Cohen a écrit en 68, sur les bords du lac de Genève... Il devait s'emmerder comme un rat". Il redevient sérieux : "Mais mon préféré de Cohen c'est le "livre à ma mère". Celui là, il l'a écrit en  59. Et la preface, vous savez : "aux insensés qui pensent que leur mère est immortelle". Ca c'est fort, très fort.

Il est 14h.35, retour à la politique. Nicolas Sarkozy confie qu'il ne se voit pas faire ça toute sa vie. Surprise générale.

"Deux mandats et c'est tout ?", glisse une journaliste. "Et encore, répond le candidat, si ca ne tenait qu'à moi je n'en ferais qu'un. Mais je ne peux pas. Tant d'espoirs reposent sur moi. Des millions de gens comptent sur moi. Je ne peux pas faire ça."
Et après ? "Après j'irai dans le privé, gagner de l'argent. Je suis avocat, je peux réussir là. Mais j'ai aussi des amis qui me confieraient bien la tête d'une grande entreprise privée. L'argent, ça compte. Je n'ai pas de fortune personnelle. Ce qui compte dans la vie, c'est l'amour. De l'argent, c'est pour les siens, pour acheter une maison, un bel appartement. Offrir un appartement à ses enfants... Je ne veux pas être comme Giscard et Raffarin, un ancien le reste de ma vie à me traîner là, à me lamenter sur ce que je ne suis plus".

14.45. Le " ministre-président-candidat " est reparti avec une franche poignée de main et un petit mot pour chacun. "C'était très sympa", me dit-il en me serrant chaleureusement le coude.

Bien entendu, cher Zbiegnew c'était off. Et oui, Charles, les cuisiniers de la Place Beauvau ont le tour de main... Mais on sait maintenant à quoi servent ces rencontres off... Alors, pourquoi se priver de vous le raconter. A moins que vous ne vouliez pas savoir ? (Laurent BAZIN publié sur http://canalplusblog.typepad.com/bazin/)

Militants de gauche, ne vous faites pas d’illusion et ne montez pas sur le grand cheval blanc de votre idéal, car on fait de même dans votre camp. Vous êtes comme tous ces gens qui crient haro sur celui qui écrit ou annonce ou montre ce que d’autres lui ont demandé d’écrire, d’annoncer ou de montrer… Tout dans notre société des médias est "off". La campagne interne du PS a été "off" et je suis certain qu'un jour, on en sortira un "best off" car c'est à la mode.
Moi-même, je suis obligé de m’auto censurer pour éviter que… la direction de L’AUTRE QUOTIDIEN me demande d’annuler ma chronique. Remarquez que je possède, en magasin, quelques écrits (lettres ou mails) quelques enregistrements de conversations , quelques commentaires "off", avec des amis me voulant du bien, qui démontreraient aisément que la liberté de parole n’existe que quand on ne s’en sert pas. N’est-ce pas Laurent Bazin ? Je compatis, mon gars, mais la route est encore longue... Tu avaleras encore beaucoup de off!
Mais je déblogue…
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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 07:32
Quand j’ai, de temps en temps, une lucarne dans mon emploi du temps du vendredi soir (événement rare), j’aime bien me retrouver devant un Maigret. Je fus un passionné de romans policiers, mais il y a fort longtemps que je n’ai pu assouvir cette passion, à mon grand regret. La plongée dans un Simenon demeure un plaisir particulier pour ceux qui préfèrent l’authenticité à la violence. La délectation du lecteur naît du caractère méticuleux de la description du contexte, qui finit par être la véritable vedette de l’histoire. L’intrigue ciselée force également l’admiration, par son mécanisme, reposant essentiellement sur des caractères forts ou fragiles. C’est dans le dosage de cette dualité que se niche le plus souvent la subtilité du talent de l’auteur. Le mystère ne constitue pas l’essentiel des affaires traitées, puisque seule l’observation permet finalement de dénicher le coupable qui n’est justement jamais idéal. 
La force de Jules Joseph Anthelme Maigret, c’est qu’il sait, en tirant sur sa pipe, qu’un détail peut tuer ou a tué. Et, de ce coté là, son " père " cultive le sens du crime…tant il fignole les moindres événements ou les moindres personnages. La qualité d’un livre ou d’un film se situe dans l’infiniment petit, car c’est autour de lui que se construisent tous les destins que croise le commissaire.
Simenon était pourtant un romancier d’une fécondité exceptionnelle : on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son nom, 176 autres romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous… 27 pseudonymes divers, ce que l’on sait moins. Les tirages cumulés de ses livres atteignent 550 millions d’exemplaires. Georges Simenon est, selon l'Annuaire statistique de l'UNESCO de 1989, le dix-huitième auteur, toutes nationalités confondues, le quatrième auteur de langue française, et l'auteur belge le plus traduit dans le monde. Paradoxalement, cette notoriété chiffrée n’a jamais donné à son producteur une dimension et une considération de véritable écrivain… car son genre littéraire a toujours été jugé secondaire. Simenon n’est pas enseigné au collège ou au lycée, malgré la qualité exceptionnelle des " tableaux " décrits et la finesse des descriptions en tous genres. Ses œuvres constituent un véritable reportage sur un milieu social, un lieu ordinaire, un métier commun. Les gens appartiennent à un monde familier qui finit par devenir angoissant ou injustement agréable. Simenon a de la sympathie pour eux et ils le lui rendent bien.

UN DECLIC QUI ENGAGEA SA CARRIERE
Maigret, enfant, connut un véritable drame qui le suivra dans chacune de ses enquêtes : la mort de sa mère dans des circonstances tragiques. Ce fut comme un déclencheur qui généra sa carrière. J’ai retrouvé cette situation en discutant longuement avec un vieux Créonnais qui me confiait qu’il avait voulu devenir médecin, après que son père soit décédé sous ses yeux lors de la première sortie de la famille sur les bords du Bassin d’Arcachon. " J’ai toujours souhaité savoir les raisons pour lesquelles il était décédé et je ne pouvais le savoir qu’en devenant médecin ! ".
Cette histoire me revient en mémoire, car Maigret, à l’instar du docteur Graziana, reçut, dés le décès de sa mère, le don d’assimiler, de digérer les événements plutôt que de les comprendre. Il a donc eu, lui aussi,  très vite la conviction que ce sont les hommes qui, par leurs actes et leurs comportements, se laissent entraîner dans leur destin et non le contraire. Le fil de la vie n’est pas autre chose que le fil de l’eau pour les personnages de Simenon.
Que l’homme soit un lâche, un courageux, un actif , un apathique, un riche, un pauvre, un têtu ou un faible ne change rien à l’affaire. " Je crois que c’est cela : j’avais l’obscur sentiment que trop de gens n’étaient pas à leurs places, qu’ils s’efforçaient de jouer un rôle qui n’était pas à leur taille et que par conséquent, la partie était perdue d’avance… " apprend-on dans les mémoires du commissaire. Logiquement, le jeune Maigret aspirait… à devenir médecin, et la mort de son père, après celle de sa mère, l’entraînera à entrer dans la police où il se comportera en définitive comme un accoucheur des esprits, plutôt que comme un chirurgien des corps

ON LUI A CONSTRUIT UN PASSE, UN PRESENT, UN AVENIR
Le commissaire Maigret est un personnage, le seul personnage virtuel à qui on a justement construit, en étudiant soigneusement les 103 œuvres dans lesquelles il passe ou occupe la scène, un passé, un présent, un avenir, un environnement et même une âme, et tout cela sans faille, dans une complexité et une limpidité extrêmes, sur une période de quarante ans, sans presque jamais vieillir ! Simenon a réussi la prouesse de donner de la chair, des os, plus encore, une intelligence et un esprit, à un personnage qui est donc forcément devenu intemporel, omnipotent mais curieusement pas infaillible et même parfois en proie au doute.
Ce qui a fait son succès c’est que le policier " virtuel " devient au fur et à mesure que se développe l’œuvre de Simenon réellement vivant, avec une histoire familiale, une sensibilité, une morale, des passions interdites (alcool modéré mais assumé, tabac, bonne bouffe…) ou véritablement banales (sa femme…)
Il devient surtout géant par sa stature morale, mais pas forcément physique ( pourtant il ne mesure qu’un mètre quatre vingt pour plus ou moins cent kilos). Son air paisible (il n’utilise que rarement la force) inspire l’inquiétude, car il cache les méandres d’une logique, d’un mode de pensée, qui ne le fait jamais arriver à la vérité par la ligne droite. Il prend le contre-pied de ce que l’on attend de lui. Il rompt un entretien alors que par ses questions précises il semble entrer dans le vif du sujet. Il se montre confiant alors que tout s’effondre autour de lui. Il ne s’agite qu’à ce qui semble être le contre temps de l’urgence. Maigret ne pense pas ouvertement : il mûrit lentement un jugement, par petites touches, par instantanés, par déductions.
Plusieurs fois, dans ses romans, Georges Simenon utilisera une superbe expression le caractérisant : Maigret est un " raccommodeur de destinées " car souvent il n’intervient que sur des déchirures, des vies brisées, des ruptures ou des haines fracassantes. En tissant lentement les liens entre un fait et des caractères, il reconstitue des parcours souvent peu glorieux.

PAS FACILES A METTRE EN IMAGES
Georges Simenon a toujours tenté les cinéastes mais il faut bien avouer que les enquêtes de Maigret ne sont pas faciles à mettre en image, car elles manquent singulièrement… d’action. Plus de cinquante films ont été tournés par le cinéma en France à partir de l’une de ses œuvres. Des dizaines d’autres ont été réalisées par d'autres industries cinématographiques et notamment la télévision à travers le monde. Les réussites sont assez rares, car entre la fidélité décevante, et la trahison féconde, la ligne de partage est étroite, de nombreux réalisateurs s’y sont essayés avec plus ou moins de succès.
Finalement, le choix de l’interprète s’est toujours avéré primordial, car c’est autour du commissaire que va se structurer le film. Sa personnalité, son humanité et sa présence, doivent être aussi fortes que l’intrigue. Pierre Renoir, Harry Baur, Jean Gabin furent le trio le plus convaincant, au fil des adaptations pour le grand écran. Incontestablement, Bruno Cremer aura réussi à populariser, ces dernières années, après Jean Richard, le " commissaire entomologiste ", sur les chaînes de télévision. Tous deux ont donné des images différentes du " camarade " de Simenon mais elles étaient crédibles car elle étaient constituées par un fort humanisme. Avec Maigret apparaissait en effet un type nouveau de roman policier, non plus axé sur le problème à résoudre, mais sur un criminel à comprendre, à prendre en charge, et tous deux ont su intérioriser cette dimension d’une autre époque.
Hier, on apprenait tout autre chose sur la police de notre époque. Toufik El-Amri a disparu à Nantes après être monté dans une voiture de police, le 22 novembre dernier. Trois policiers ont finalement reconnu l'avoir interpellé, mais affirment l'avoir relâché peu après… Les avocats des familles des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traore, réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire pour élucider l'attitude des pouvoirs publics après cette électrocution, alors que l’on sait maintenant qu’ils étaient poursuivis par la police. Autres temps. Autres mœurs. Autres affaires. Autres conséquences. Autres mentalités. Autres réalités. Finie la fiction et le virtuel. On est loin, très loin, des oeuvres de Simenon.
Mais je déblogue…- " Il était quelque chose comme Dieu le Père. Ce
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8 décembre 2006 5 08 /12 /décembre /2006 07:30
Il paraît qu’il ne faut pas ressasser de vieilles idées éculées et qu’il est maintenant de bon ton de se tourner résolument vers l’avenir. Chaque fois que l’on revient sur te traité constitutionnel européen et son rejet par les électrices et les électeurs, on a l’impression de commettre un crime de lèse majesté, un peu comme si l’on réveillait chez quelques-uns une rage de dents oubliée. Je suis de ceux qui croient pourtant que l’on ne peut pas utilement penser à demain si l’on ne se penche pas sur hier, en sachant que seuls les gens obtus ne changent pas d’avis. J’ai en mémoire les arguments déployés durant l’une des campagnes les plus vivantes que j’ai connues dans ma vie de militant. Parmi les arguments essentiels sur le pensum indigeste du TCE figurait, pour les partisans du non, l’indépendance dramatique de la Banque centrale européenne. Cet aspect technique, pourtant fondamental, n’a pas constitué l’élément déterminant du positionnement du peuple car ils suppose une excellente connaissance du fonctionnement des économies.
Les libéraux, et pas mal de sociaux démocrates, souhaitent une indépendance totale de la Banque centrale européenne. Ils en font un dogme fondateur de l’Europe qu’ils souhaitent. L’indépendance de la banque centrale européenne et son objectif unique de lutte contre l’inflation paraît pourtant à certains comme anti-démocratique, dès lors qu’elle prive d’un outil économique les gouvernements démocratiquement élus. En effet, pour les défenseur de la BCE actuelle, la relance monétaire doit s’effectuer par surprise (sans l'avis du peuple) et ne doit pas pouvoir être anticipée par les citoyens afin de ne pas en diluer les effets. Il faut qu’elle reste discrète et incomprise par la population, pour que l’effet d’illusion puisse jouer. Ainsi, l’usage de l’outil monétaire relèverait, selon certains, d’une manipulation du peuple par les gouvernants. Si son usage était démocratique, il deviendrait sans effet, et donc sans intérêt…en raison de la transparence de ce type de décision. C'est bien connu : les politiques sont moins fiables que les banquiers!

LA BCE TOUTE PUISSANTE
Cette théorie extrêmement dangereuse pour la démocratie elle-même était celle que sous-tendait le Traité constitutionnel européen. La BCE toute puissante devait pouvoir surprendre et surtout être déconnectée des abus politiques potentiels des gouvernants. Ces derniers ont tendance à privilégier des politiques de rigueur monétaire en début de mandat et les politique d'expansion illusoire de court terme en fin de mandat, afin d'assurer un semblant de reprise économique avant les élections. Alors, autant se méfier d’eux, car ils seraient capables de diminuer les profits potentiels des affairistes qui spéculent sur les attitudes de la BCE. D’ailleurs, tout le monde supputait sur les décisions qu’allait prendre Jean Claude Trichet, l’un des rares Français à avoir encore un poste important sur la scène européenne et même mondiale ! Hier donc, par… surprise, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de relever son taux directeur à 3,50 % et a laissé entendre qu’un autre relèvement était encore possible dans les prochaines semaines.
L’obsession de M. Trichet, c’est le spectre de l’inflation. Il doit se montrer intraitable sur le sujet et veiller à endiguer toute velléité dans ce domaine. Bien que son conseil et son gouverneur soient nommés par les gouvernements des pays démocratiques de la zone Euro, et qu'ils doivent rendre compte au Parlement européen, ceux qui critiquent la BCE, lui reprochent que ses décisions soient prises dans le seul respect de son indépendance et pas du tout dans l’intérêt des peuples relevant de ses décisions ! Pour montrer qu’ils sont au-dessus des politiques nationales, Trichet et ses collègues augmentent les taux directeurs, ce qui provoque ensuite le renchérissement du crédit (immobilier, investissements industriels ou des collectivités…) et endigue la croissance et donc l’emploi. Elle n' en a cure car son seul et unique souci doit être… la lutte contre l'inflation.

IMPORTANTE PERTE DE COMPETITIVITE
Aussi, la Banque centrale a-t-elle laissé l'Euro augmenter de près de 50% par rapport au dollar, de 2000 à 2005, sans réagir. Il en a résulté une importante perte de compétitivité pour les économies de la zone et un recours massif aux suppressions d'emploi et aux délocalisations de la part des entreprises… Là encore, dans le débat sur le Traité, cet argument n’était, pour les partisans du oui, qu’une erreur : le Parlement, avec des pouvoirs renforcés (sic), allait mettre à la raison la BCE. Les délocalisations ne représentaient qu’un épiphénomène dont les conséquences pour la France n’étaient pas aussi catastrophiques qu’on le disait : d'inévitables dégâts collatéraux tuant des canards boiteux!
Ce fonctionnement de la BCE prive la zone euro de tout moyen monétaire de lutte contre le chômage. Ce choix de donner la priorité à la sphère financière, prive l’Europe d’un atout décisif dont ne manquent pas de se servir, à son détriment, ses plus importants concurrents commerciaux (USA, Japon, Chine, pour ne citer que les plus importants). Ils jouent sans complexe de la dépréciation volontaire de leur monnaie et de la manipulation des taux d’intérêts, pour améliorer leur balance commerciale et soutenir leur économie. Actuellement, aucun plan de relance économique n’est possible dans la zone euro : cela n’est ni dans les capacités de l’Europe, à cause des attributions de la BCE et de la faiblesse du budget européen, ni dans celles des états, à cause du pacte de stabilité. Une des conséquences et non des moindres de l’indépendance de la BCE, c' est l’augmentation du chômage dans les pays de la zone euro. Un chômage dont on peut se demander s’il n’est pas volontairement entretenu pour éviter la cherté du travail. Cette doctrine commence singulièrement à inquiéter les candidats aux présidentielles, car leurs promesses nécessiteront obligatoirement une croissance forte, et la BCE va dans le sens contraire !

MISE EN CAUSE DE LA LEGITIMITE DE TRICHET
Heureusement, Ségolène Royal s'en est pris, hier, vertement et sévèrement, au président de la Banque centrale européenne lors de l'ouverture du congrès du parti socialiste européen à Porto, au Portugal. La candidate du PS à la présidentielle a même mis en cause la légitimité de Jean-Claude Trichet. "Ce n'est plus à M. Trichet de décider de l'avenir de nos économies, c'est aux dirigeants démocratiquement élus", a-t-elle lancé. Tiens donc… Tiens donc…Pincez-moi : je rêve ! Pour elle, remettre l'Europe sur les rails "suppose que la B.C.E. soit soumise à des décisions politiques, bien sûr celles de l'eurogroupe", qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro, "mais aussi celles du Conseil européen"; qui regroupe les chefs d'Etat et de gouvernement. Impossible que je sois en désaccord avec cette affirmation que Laurent Fabius a faite à de nombreuses reprises dans des termes similaires : " Pour réorienter et relancer l’Europe, nous devrons revoir la politique monétaire ce qui suppose une révision des orientations de la BCE… " Le crime de lèse majesté d'antan est devenu parole d’évangile de maintenant.
Lentement, le vote sur le traité européen va revenir sur le devant de la scène, et je maintiens que le résultat des élections aux Pays-Bas va favoriser un virage à gauche qui risque d’être plutôt décevant pour celles et ceux qui se voyaient déjà en social-démocratie triomphante. Sous les ovations des socialistes européens réunis en congrès à Porto, Ségolène Royal a affiché sa volonté de "remettre l'Europe en mouvement" et de "construire l'Europe des gens". Elle a également affirmé vouloir que "l'Europe avance par la preuve et par l'action." Me voici comblé. J’attends avec gourmandise la suite… qui devrait me rappeler qu’il ne faut jamais avoir raison avant les autres.
Mais je déblogue… 
 
JE VOUS AVAIS PREVENUS MAIS VOUS NE M'AVIEZ PAS CRU...
Après avoir lu cette chronique cherchez l'erreur sur
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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 07:23
Partout en France, une certaine mobilisation s’installe autour de l’inscription sur les listes électorales. Hier, des centaines d’associations ont parcouru les banlieues pour convaincre les gens de se rendre en Mairie pour effectuer la première et, dans le fond, la plus importante des démarches citoyennes. En effet, beaucoup plus que celle ayant rapport avec la naturalisation ou la délivrance d’une carte d’identité, l’appartenance réelle à une nation repose sur le droit que l’on a de s’exprimer personnellement sur sa gestion.
Malheureusement, alors que l’on ne reconnaît pas ce droit à des immigrés motivés, d’autres ayant des papiers bien en règle, refusent de l’exercer. Certes, au fil des consultations, force est de constater que de plus en plus de détenteurs de ce droit inaliénable à l’expression refusent de l’utiliser, mais ce n’est pas le cas quand la situation l’exige. Mais ce n'est pas une excuse!
Ce sont encore 5 millions de Françaises et de Français qui sont toujours aux abonnés absents. Ils n’ont jamais, rarement par conviction, mais le plus souvent par ignorance ou négligence, eu la volonté de s’inscrire sur une liste. Cette situation leur permet ensuite de critiquer vertement un système social qui les pénalise ou les ignore. Le discours s’accompagne du discours traditionnel sur l’inutilité de l’expression civique et la malhonnêteté des élus. Le peuple n’existe pourtant que quand il s’exprime et impose sa volonté collective par un vote.
Il est vrai que rares sont celles et ceux qui savent que cette inscription est en fait obligatoire (article L 9 du code électoral) et que si les jeunes de 18 ans bénéficient d'une inscription automatique, toutes les autres personnes doivent effectuer une démarche volontaire pour respecter cette prescription. Mais, comme en France on aime bien les exceptions qui confirment les règles, on a singulièrement compliqué les conditions d’accès au statut d’électeur. Alors qu’il aurait été extrêmement simple d’instaurer un lien direct entre le lieu de vote et son domicile ou le lieu où il réside depuis au moins 6 mois, on y a ajouté la possibilité de voter dans une commune où l’on est inscrit au rôle d'une contribution directe communale (impôts locaux) depuis au moins 5 ans. Cette disposition, particulièrement inégalitaire, favorise les propriétaires de résidences secondaires ou les acteurs économiques qui acquittent la taxe professionnelle. Si cette disposition peut se comprendre pour des élections locales, elle n’a aucun justification dans les autres scrutins. Elle permet surtout aux Corses de fausser les résultats dans leurs villages d’origine ou d’adoption ou à quelques hommes politiques de justifier leur candidature dans une ville plutôt qu’une autre. Il est fort dommage, par ailleurs, que trop rares soient les professeurs qui donnent un cours sur ce fameux droit de vote dont les jeunes générations peuvent parfois croire qu’il a été spontané !

LE SUFFRAGE CENSITAIRE
En 1791, la France est gouvernée par une monarchie constitutionnelle mise en place par la Constitution du 14 septembre 1791. Dans ce régime, la Souveraineté appartient à la Nation, mais le droit de vote est encore restreint. Le suffrage est dit censitaire ; seuls les hommes de plus de 25 ans payant un impôt direct (un cens) égal à la valeur de trois journées de travail ont le droit de voter. Ils sont appelés " citoyens actifs ". Les autres, les
" citoyens passifs ", ne peuvent pas participer aux élections. Le suffrage est aussi indirect car les citoyens actifs élisent des électeurs du second degré, disposant de revenus plus élevés, qui à leur tour élisent les députés à l’Assemblée nationale législative. En fait, en refusant de s’inscrire sur les listes électorales actuelles, certains d’entre nous se repositionnent dans la situation de " citoyens passifs ".
Après une brève application du suffrage universel masculin pour élire la Convention en 1792, le suffrage censitaire et indirect est rétabli par le Directoire en 1795. Il existe toujours des électeurs de premier et de second degré. Pour être électeur du premier degré, il faut payer des impôts ou avoir participé à une campagne militaire. Les électeurs du second degré doivent être titulaires de revenus élevés, évalués entre 100 et 200 journées de travail selon les cas. Par ailleurs, pour être élu, il faut être âgé de 30 ans minimum pour siéger au Conseil des Cinq Cents et de 40 ans pour le Conseil des Anciens.
La Constitution du 22 brumaire an VIII (13 décembre 1799) a mis en place le régime du Consulat. Elle institue le suffrage universel masculin et donne le droit de vote à tous les hommes de plus de 21 ans. Mais il est limité par le système des listes de confiance. Il s’agit d’un scrutin à trois degrés : les électeurs désignent au suffrage universel un dixième d’entre eux pour figurer sur les listes de confiance communales, ces derniers choisissent ensuite un dixième d’entre eux pour l’établissement des listes départementales, qui eux-mêmes élisent un dixième d’entre eux pour former une liste nationale. Le Sénat choisit ensuite sur cette liste nationale notamment les membres des assemblées législatives, les tribuns et les consuls. Le peuple ne désigne donc pas encore directement ses représentants.

LE POUVOIR DE L’ARGENT
Il faudra encore patienter, car la défaite de Napoléon Ier à Waterloo a entraîné la chute de l’Empire et la mise en place d’une monarchie constitutionnelle, la Restauration. Le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire rétablit. Seuls les hommes de trente ans payant une contribution directe de 300 francs ont le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins 1 000 francs de contributions directes. La loi électorale du 29 juin 1820, dite du double vote, permet aux électeurs les plus imposés de voter deux fois. Ces mesures cherchent à avantager les grands propriétaires fonciers, c’est-à-dire l’aristocratie conservatrice et légitimiste. Le droit de vote est lié au pouvoir de l’argent ! Il le restera de fait durant quelques décennies.
Après la révolution des Trois glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830), la Restauration fait place à la Monarchie de Juillet. Le droit de vote est élargi sans devenir universel. Le suffrage est toujours censitaire mais le cens nécessaire pour être électeur passe de 300 à 200 francs, et de 1 000 à 500 francs pour être élu. De même, l’âge minimum pour voter est abaissé de 30 à 25 ans et celui pour être élu de 40 à 30 ans. Enfin, la loi du double vote, qui permettait aux électeurs les plus imposés de voter deux fois, est supprimée. On est encore loin du respect du principe voulant que n’importe quel électeur puisse se présenter.
 
LES HOMMES EN PRIORITE
Le mouvement révolutionnaire qui éclate en février 1848 met fin à la Monarchie de juillet et institue la Seconde République. Le suffrage universel masculin est alors adopté par le décret du 5 mars 1848 et ne sera plus remis en cause durant bientôt 160 ans. Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote devient secret. Voici une date qui devrait être célébrée annuellement, en en faisant une journée civique.
Il faudra attendre cependant l’ordonnance du 21 avril 1944 pour donner aux femmes de plus de 21 ans le droit de vote et rendre ainsi le droit de suffrage réellement universel. Les femmes votent pour la première fois aux élections municipales de mars 1945 et c'est ainsi que Louise Paris entre dans l’histoire créonnaise en devenant la première femme élue et adjointe au Maire.
Pendant longtemps le droit de vote avait été refusé aux femmes en raison d’arguments terriblement misogynes : les femmes seraient faites pour être des mères et de bonnes épouses, ce qui ne serait pas compatible avec l’exercice du droit de vote ou d’un mandat politique. Par ailleurs, certains hommes politiques redoutaient l’influence qu’aurait pu avoir l’église sur le vote des femmes. La Première Guerre mondiale et l’apparition des suffragettes a fait progressivement évoluer le débat, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Plus de 200 nouveaux habitants sont venus s’inscrire à Créon depuis quelques semaines, mais au moins autant ont… disparu, très souvent sans laisser la moindre adresse, ce qui, dans la cas où ils seraient radié sans avoir pris l’initiative d’aller s’inscrire ailleurs, les privera du plaisir de voter aux présidentielles et aux législatives.
Il serait tellement plus simple d’instaurer l’obligation légale de déclaration de domicile en mairie avec délivrance d’une attestation valable pour toutes les démarches administratives… et inscription automatique en cette circonstance sur les listes électorales. Avec la reconnaissance officielle du vote blanc, on aurait deux mesures citoyennes emblématiques qui réconcilieraient peut-être le peuple avec un système qui assure le respect de ses volontés.
Quoique la vogue des décisions portées par les sondages semble transformer un scrutin en une formalité de confirmation de l’opinion dominante.... Dans ce cas là, autant rester chez soi dans l’anonymat ou dans l’indifférence. Tout est joué par avance.
Mais je déblogue…
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 07:41
Les députés ont adopté hier, en première lecture, le projet de loi contesté de prévention de la délinquance de Nicolas Sarkozy, qui durcit les sanctions contre les mineurs, et fait du maire le "pivot" de la politique de prévention.
Les deux semaines de débat au Palais-Bourbon - le texte a été adopté auparavant par le Sénat sans soulever de trop fortes oppositions - se sont déroulées sur fond de campagne présidentielle, car il n’y a plus aucun doute, le spectre de l’insécurité va refleurir dès le jour de l’an. Les voitures brûlées, après les hooligans du Paris Saint Germain, vont alimenter les angoisses des "consolidés" du canapé. Lentement (je vous le prédis) les faits divers vont se multiplier, et surtout se démultiplier dans les médias, afin de justifier les thèmes récurrents de toutes les élections présidentielles : délinquance, immigration, insécurité.
Le débat (on devrait plutôt dire la confrontation) sur le texte Sarkozy a duré deux jours de plus que prévu, car la gauche ayant lutté pied à pied contre un texte "d'affichage électoraliste", selon le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault, a fini pas céder. Les artifices de procédure ne changent pas le résultat, à l’Assemblée nationale, où règne la logique mathématique. Même si certains d’entre eux expliquent discrètement qu’ils sont hostiles à un texte inapplicable et qu’ils savent que de toutes manières il ne change rien sur le terrain, les députés UMP ont voté comme un seul Sarkozy !
D’ailleurs, la discussion s'est déroulée dans une véritable indifférence, car l’affluence n’a jamais dépassé les limites habituelles d’un débat de second rang. Nicolas Sarkozy, occupé par sa "séquence" déclaration de candidature, n'est apparu qu'épisodiquement en séance, pour seulement vérifier que le clan Chiraquien ne le trahissait pas outre mesure. Il sait bien que sa loi n’a absolument aucun intérêt, si ce n’est donner une apparence d’ordre plus juste !
Encore une fois, la République des mots " médiatisables " et des effets d’annonce a frappé… On sait au palais Bourbon que, désormais, gouverner c’est… communiquer dans le sens de l’opinion dominante. Or tous les… sondages l' attestent, la délinquance demeure l’une des préoccupations permanentes de la population de la France profonde. Alors, autant y aller gaiement et  donner l'impression que l'on répond à une attente !

LE PIVOT DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE
Sur le fond, les députés ont en effet encore durci le texte, qui modifie une nouvelle fois l'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs et fait du maire le "sherif" sans colts de la prévention de la délinquance. Mais ils n'y ont pas inclus les propositions de Nicolas Sarkozy de peines plancher pour les multirécidivistes, et de révision de l'ordonnance de 1945, qui se sont heurtées à l'hostilité de Dominique de Villepin et du garde des Sceaux Pascal Clément (NDLR : j’ai donc dû être méchant avec lui : il existe !). L’UMP a adopté deux amendements de compromis, qui alourdissent les actions vers les mineurs, sans pour autant améliorer réellement le processus judiciaire : le premier donne la possibilité aux tribunaux pour enfants de ne pas appliquer "l'excuse de minorité", qui permet de diviser par deux les peines encourues par les mineurs de 16 à 18 ans. Cette décision pourra être prise compte tenu des circonstances ou de la personnalité du mineur, en cas d'atteinte volontaire à l'intégrité physique ou psychique ou de récidive.
L'autre modification prévoit la motivation expresse par les juges du choix de la peine prononcée en cas de récidive.
Les sarkozystes ont capitulé et ont fini par se rallier à cette conception, qui constitue un recul moins obstiné de la protection des mineurs. Nicolas Sarkozy a toutefois prévenu qu'il ferait voter "tout de suite" la réforme de l'ordonnance de 1945 et les peines plancher, s'il était élu à l'Elysée… se donnant l’image d’un adversaire impitoyable de cette " racaille " qu’il n’a combattue qu’en mots mais jamais par une véritable politique concrète. La seule véritable consigne qui ait été donnée est celle révélée par le Canard enchaîné de truquer les statistiques de la délinquance… à venir !
Les députés ont par ailleurs adopté l'amendement gouvernemental créant une infraction spécifique en cas de violences volontaires graves contre des agents de la force publique commises avec arme, en bande organisée ou avec guet-apens. Cette infraction, créée après les agressions du mois dernier contre des policiers, sera passible de 15 ans de prison… Strictement électoraliste, cette loi devait aussi donner un signe fort au bon peuple qui aime bien que l’on sanctionne la racaille mais qu’on lui lâche les baskets et l’accélérateur car lui n’est pas du monde de la déliquance.
Le régime du permis à points est donc assoupli. Un automobiliste perdant un seul point et ne commettant aucune autre infraction pourra le récupérer au bout d'un an, contre trois actuellement. Cette mesure dite "un point-un an" entrera en vigueur dès le 1er janvier 2007 et à la même date des points supplémentaires seront attribués progressivement aux jeunes conducteurs à raison de deux par an, afin de les inciter à une meilleure conduite. Ils débuteront comme aujourd'hui avec six points sur leur permis. Tout ça parce que ça commençait à renâcler chez les retraités qui se font attraper pour une infraction qu’ils estiment bénigne par rapport à ces images affolantes de la télé.

REVISER LES PONCIFS
Sur l’immigration galopante : pas de bol ! Il va falloir réviser les poncifs. Les statistiques de l'immigration régulière ont en effet enregistré une légère baisse en 2005 après une stabilisation en 2004, selon un rapport gouvernemental rendu public hier. Le nombre de titres de séjour attribués aux ressortissants des pays tiers (hors espace économique européen) a diminué de 2,57%, selon ce rapport, validé par le Premier ministre Dominique de Villepin lors d'un Comité interministériel de contrôle de l'immigration, et destiné au Parlement. Au total, 186.918 titres de séjour ont été délivrés à ce titre contre 191.850 en 2004 et 190.825 en 2003. Cette diminution affecte toutes les catégories de titres de séjour, qu'il s'agisse des titres délivrés pour motifs économiques (-1,65%), des titres délivrés aux étudiants (-6%), ou pour motifs familiaux (-2,1%).
Le problème, c’est que cette réalité remet en cause le principe annoncé comme la panacée sociale : l’immigration choisie. Il faudrait en effet que la France fasse recette pour pouvoir choisir ses immigrés. Or, s’il est un secteur illustrant la médiocrité actuelle de l’image de notre pays à l’étranger c’est celui des étudiants. La baisse constante de ceux qui veulent venir dans les universités françaises ne cesse de s'accentuer pour des raisons d’accueil, de qualité de l’enseignement et surtout de valeur des diplômes à l’international. Doit-on bêtement s’en réjouir ou doit-on se dire que ce phénomène n’augure rien de bon pour la culture française et son économie ?
L’effet d’annonce souhaité consiste à démontrer que le gouvernement maîtrise en fait cette angoisse latente : l’immigré envahisseur, qui a contribué selon toutes les études à la croissance espagnole ou italienne, ne fait pas la loi chez nous. Le Pen n’aura plus qu’à bien se tenir !

LE BALLON NE TOURNE PLUS ROND
Il ne reste donc  que le créneau de l’insécurité à exploiter encore davantage. Alors là, heureusement qu’il y a le ballon qui ne tourne plus rond ! Une affaire tragique, vient de se dérouler à Paris, comme partout. A Saint-Sébastien en Espagne, on trouve aussi l’exemple antérieur le plus récent qui confirme l'ampleur du phénomène. A l’issue d’un match entre les Basques de Real Sociedad et l’Atletico de Madrid, qui se solde par un score nul, les supporters s’affrontent violemment. Un supporter basque, Aitor Zabaleta, est tué. Selon la version officielle, il s’agit d’une simple échauffourée qui a mal tourné. Pourtant, Ricardo Guerra, mis en examen pour ce meurtre, est membre du Bastion. Or, lors de la rencontre, ce groupe d’ultras de l’Atletico chantait sur l’air de l’hymne national espagnol: "Dehors, dehors les pédés, les nègres, les Basques et les Catalans". Ils vont même surenchérir, pendant le match retour, en exhibant devant les caméras de télévision un drapeau portant la croix gammée.
Pour de nombreux commentateurs, la haine raciale qui s’exprime dans les stades reflète l’influence des groupes néo-nazis sur ce milieu. Dans toute l’Europe, des groupes de supporters exsudent la même haine de l’étranger. Ils gravitent autour de l’Atletico et du Real Madrid en Espagne, du Lazio et du Milan AC en Italie, du PSG en France et du Red Star Belgrade en Yougoslavie… Ils ont forcé le club italien Udine à abandonner son projet d’engager le joueur israélien Ronnie Rosenthal, en multipliant les bombages antisémites sur le siège du club; à Rome, ils déroulent face à leurs rivaux locaux une banderole où l’on peut lire: "Auschwitz est votre pays, le crématoire votre foyer".Ces manifestations de haine raciale reflètent-elles pour autant une véritable emprise des groupes néonazis sur les supporters? En Allemagne par exemple, l’influence de l’extrême droite dans les stades est largement admise et soulignée par les médias. En France, on sait bien que les plus endurcis des supporters du PSG ont fait leurs classes dans les formations d’extrême droite… mais il ne faut pas le dire, car ces gens là paient leurs places ! Ils cultivent le sentiment d'insécurité sans réellement être mis en danger. Ils pratiquent la ratonnade en toute impunité. Ils se servent impunément du Parc des Princes (il y en a aussi quelques-uns à Bordeaux dans le virage Sud) comme d'un meeting électoral où l'on peut faire des adeptes.
La campagne des présidentielles est bien lancée : délinquance, immigration, insécurité. Le Pen peut rester muet ou affirmer qu’il n’est pour rien dans l'affaire du PSG : chaque jour qui passe construit sa présence au second tour du 6 mai… 2007. Il joue à domicile, et en plus, ses adversaires ne cessent de lui faire des passes pour qu’il atteigne plus aisément le but.
Mais je déblogue…
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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 17:17

Le président Hugo Chavez a été largement réélu dimanche à la tête du Venezuela, selon des résultats partiels de l'élection présidentielle lui accordant plus de 60% des voix.
Figure de proue de la gauche latino-américaine, Hugo Chavez obtient un nouveau mandat de six ans pour poursuivre sa révolution socialiste et sa campagne contre la domination des Etats-Unis sur la scène internationale. Son adversaire conservateur Manuel Rosales a reconnu sa défaite, mais a fait le serment de poursuivre son combat dans l'opposition. 

Dans la suite de cette information je vous livre ce texte, écrit il y a onze mois...C'est bon signe pour Ségolène!

Chronique publiée le 4 janvier 2006

La dernière ligne droite est entamée au Chili pour l’élection présidentielle. Un sprint très serré devra départager le dimanche 15 janvier prochain Michelle Bachelet, pédiatre de 54 ans et le milliardaire Sébastien Pinera . Malgré un exceptionnel 45,95% des voix, dès le premier tour, elle devra, au second, lutter pied à pied avec le richissime libéral populiste Pinera (25,41%). Celui- ci, bien qu’entré dans la course tardivement, a réussi à devancer le candidat de l’extrême droite Joaquin Lavin (23,22%). Il rassemble désormais autour de lui un éventail idéologique allant des ex-Pinochistes, qui demeurent le premier parti du pays, aux modérés du néocapitalisme post américain, et constitue un rival dangereux.

La " Docteure" comme l'appellent affectueusement les Chiliens, du fait de sa profession de médecin, n'avait pas prévu d’aller si haut et si loin en politique. Promue par le président socialiste Ricardo Lagos, qui la nomme ministre de la Santé, cette blonde souriante, dotée d’une forte puissance de travail et d’un franc-parler dévastateur, devient rapidement un atout dans les sondages de popularité du gouvernement. Comme quoi il ne suffit pas de distiller des platitudes pour plaire au Peuple. Deux ans plus tard, elle est la première femme ministre de la Défense dans toute l’histoire de l’Amérique latine. De quoi donner des idées à d'autres !

BRANCHE DURE DU PARTI SOCIALISTE
Si sa cote ne cesse de grimper, c’est qu’elle incarne aussi l'histoire de son pays. En 1974, son père, général de l'armée de l'air, fidèle à Salvador Allende, meurt à la suite des tortures infligées dans les prisons de Pinochet. Sa mère et elle seront victimes de tortures à la Villa Grimaldi, l'un des principaux centres de la police politique du dictateur. Elle est l'ancienne torturée devenue ministre de la Défense, elle symbolise en cela la capacité du Chili à tourner la page du passé. Les traits qui font sa popularité (divorcée avec 3 enfants de deux pères différents, franchise permanente, refus de toute allégeance aux caciques en place…) sont autant de repoussoirs pour les pouvoirs désignés au Chili comme manœuvrant la politique depuis les coulisses : la très conservatrice Eglise, l'armée et les grandes entreprises. Elle est femme, agnostique, progressiste, issue de la branche dure du parti socialiste. Autant de handicaps qu’elle a su transformer en atouts. D’ailleurs on sent bien que sa carrière intrigue et surtout intéresse beaucoup de femmes...chez nous! 
Ce n’est donc pas un hasard si Madame Royal a décidé de brûler la politesse à Jack Lang et aux autres postulants socialistes à l’Elysée en se rendant, toutes affaires cessantes, au Chili. Candidate elle-même à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène de Poitou-Charentes cherchait, paraît-il, le moyen de provoquer cette rencontre avant tous les autres. Il lui fallait une référence sur la scène internationale, selon le principe numéro un de la communication politique : on ne se construit une image durable qu’en dehors de son pré carré. Elle a donc accepté, preuve absolue de sa motivation, les vingt heures de vol en classe économique à l'aller, même chose au retour, pour une seule journée, celle du 8 janvier, avec Michelle Bachelet.
Probablement que les flashs vont crépiter durant ces 24 heures afin que, dans quelque temps, les retombées de la victoire d’une femme, pour la première fois en Amérique du Sud, dans un pays ô combien symbolique, servent de références aux militants français. Le hiatus c’est que les deux femmes ne boxent pas dans la même catégorie. Michelle Bachelet n’avait jamais arpenté les couloirs des palais présidentiels avant que Ricardo Lagos l’appelle à gouverner et c’est cette " inexpérience " qui la rend crédible. Elle vient du Peuple, dont elle a partagé les épreuves. Elle n’a appris la politique que dans l’adversité, le combat, la défense de ses convictions. Mais c’est probablement là que naissent ses difficultés actuelles, car elle a trop pris ses distances avec Ricardo Lagos, que beaucoup comparent à un certain François Mitterrand. Cherchez donc la différence…

UN NOUVEAU MONDE
 
L’Amérique du Sud, longtemps prise pour une " colonie " des Etats Unis, sous la férule de dictateurs impitoyables, entame une édifiante mutation qui ne se limite pas au retour de la démocratie au Chili. Le profil politique de l'Amérique latine sera en effet totalement renouvelé entre fin 2005 et fin 2006 par des élections présidentielles dans onze pays, rassemblant 85% de la population, du territoire, et du PIB latino-américains. Les deux puissances régionales, Brésil et Mexique, ainsi que le Venezuela sont concernés. Un nouveau monde va surgir des urnes !
Le Honduras et la Bolivie ont déjà élu leur chef d'Etat. Au Honduras, le parti d’extrême droite au pouvoir a dû laisser la place à Manuel Zelaya (Parti Libéral) et en Bolivie le succès de Evo Morales a révulsé la CIA et George Bush, qui avaient déjà vu tomber le Brésil (Lula) . Lors des premiers mois de l'an prochain, ce sera le tour de Haïti et du Chili (Janvier) du Costa Rica (février), du Pérou (avril) et de la Colombie (mai). Au second semestre, le Mexique (juillet), le Brésil (octobre), le Nicaragua (novembre) et le Venezuela (décembre) fermeront ce cycle impressionnant de onze scrutins présidentiels en 14 mois. Une valse démocratique se prépare et elle risque de ne pas plaire à Washington. La gauche populiste ou modérée fera la point...
Toutes tendances confondues, de la plus tempérée à la plus radicale, la gauche guide, en effet, aujourd'hui, à des degrés divers, les gouvernants du Venezuela, de Cuba, du Panama, de l'Argentine, de l'Uruguay, du Chili et du Brésil. Et comble de l’ironie sud-américaine, à la seule exception de ceux de Cuba, les dirigeants de ces pays ont été élus démocratiquement.

PAS IMAGINE PAREILLE CONTAGION
Le Mexique pourrait connaître en juillet un changement radical et encore plus préoccupant pour Bush. La gauche conduite par Andres Manuel Lopez Obrador, candidat du Parti de la révolution démocratique (PRD), occupe en effet depuis plusieurs mois la tête des sondages. Sa victoire aurait la même résonance que celle, en 2002 au Brésil, de Luiz Inacio Lula da Silva dit Lula, leader du Parti des travailleurs. Elle aurait même probablement des conséquences sur les états voisins du Nicaragua et du Venezuela qui boucleront une impressionnante série, dont les Etats Unis auront du mal à se remettre… Même le Che n’aurait pas envisagé pareille contagion !
Le pire pour eux réside dans le fait que la croissance est désormais très forte depuis quelques temps dans les pays qui ont opté pour une certaine philosophie de la gauche.
Je parie que les traversées de l’Atlantique en classe économique vont se succéder. D’ici à ce que Chirac nous refasse le coup du Général de Gaulle en 1964 qui durant 27 jours, était allé successivement haranguer les foules au Venezuela, en Colombie, en Equateur, au Pérou, en Bolivie, au Chili, en Argentine, au Paraguay, en Uruguay et… au Brésil.
Mais je déblogue…
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