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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 07:29

Le manque d'énergie n'est pas la caractéristique essentielle du Président de la République. Il en dépense tous les jours pour avoir une idée nouvelle et aller la porter devant les médias qui le suivent afin qu'il délivre la lumière dont nous avons besoin pour éclairer notre avenir. Il semble pourtant, justement, que ses préoccupations, comme celles de tous les gouvernants dans tous les pays soient les mêmes : comment allons nous faire pour remplacer les sources actuelles d'énergie ? Cette inquiétude génère diverses approches mais la réponse qui se profile dans quasiment tous les déplacements présidentiels reste celle du nucléaire. Pas une escapade planétaires sans que nous « vendions » un réacteur ou une centrale clé en mains. C'est le succès permanent de tous les accords économiques signés à l'étranger : Chine, Libye, Algérie, Inde, Maroc... la technologie française portée par Areva fait un tabac même si on ne connaît pas toujours les conditions réelles dans lesquelles se concrétiseront les promesses. Force est de reconnaître que la situation actuelle n'incite guère à l'optimisme. Dans la seule journée de hier les annonces ont de quoi briser le moral de tout supporteur de ce monde libéral qui s'emballe avec le cours des matières premières.
Le baril de pétrole brut a atteint, il est vrai, un nouveau record, à 146,34 dollars à Londres. Il a dépassé 145 dollars à New York. Ce prix du pétrole est dopé par une chute imprévue des stocks de brut aux Etats-Unis et la faiblesse du dollar. Le baril avait dépassé pour la première fois le seuil historique des 145 dollars dans les échanges électroniques cotés en Asie, ce jeudi. Le prix de l'or noir a plus que doublé en un an. Il s'est renchéri d'environ 44% depuis le début de l'année. L'embrasement est nourri par une diminution surprise des stocks de brut américains. Selon le département américain à l'Energie, les réserves de brut des Etats-Unis ont reculé de 2,0 millions de barils, à 299,8 millions de barils, la semaine dernière et sont désormais de 15,3% inférieures à leur niveau il y a un an plus tôt. Une explosion économique que notre monde industrialisé n'a jamais rencontrée.
Or l'évolution de la consommation énergétique des USA est très surveillée alors que les Etats-Unis entrent ce week-end dans la saison des grands déplacements estivaux en voiture pour les « grandes » vacances. Ce déclin des disponibilités américaines intervient également dans un contexte de craintes sur les approvisionnements, notamment dans le Golfe arabique. Il existe aussi une crainte sur l'influence que pourrait avoir la saison des cyclones dans l'autre golfe, celui du Mexique. On craint une perte d'exploitation des forages off-shore !
Les rumeurs les plus préoccupantes courent aussi sur la position iranienne qui ne peut que renforcer la crainte d'une pénurie. En effet l'Iran, 4e exportateur mondial de pétrole, a plaidé hier pour un compromis négocié sur son... dossier nucléaire tout en brandissant la menace d'une réponse sévère et d'une flambée du pétrole s'il était attaqué. Ces déclarations qui ne finiront par mettre à genoux les économies occidentales.
Teheran envisagerait même de mettre en place des contrôles sur les livraisons passant par le détroit d'Ormuz, où transitent 40% des exportations mondiales de brut : une source de conflit que les dirigeants Iraniens brandissent au bon moment et sans grand risque. En effet durant la campagne électorale américaine ils savent que rien ne bougera et qu'ils ont six mois de paralysie des initiatives militaires de tous ordres.
TOUT EST BON POUR LE PROFIT
Par ailleurs la faiblesse du billet vert continue d'attirer les investisseurs qui veulent se prémunir contre l'inflation en se rabattant sur les matières premières. La monnaie américaine est tombée à près de 1,59 dollar pour un euro hier au moment où la Banque européenne ne résistait pas au plaisir de relever ses taux d'intérêt de 0,25 %.
Le dollar pâtit de cette hausse des taux d'intérêt européens ce qui rend les placements en euros plus attractifs. La France qui n'est jamais en retard d'une guerre a décidé d'accentuer cette pesanteur des profits du pétrole sur notre économie en amorçant une captation spécialisée des fonds actuellement dégagée dans les pays producteurs du monde arabe. Gérard Mestrallet, président de l'association Paris Europlace, a annoncé hier que des « mesures incluant des incitations fiscales » étaient en préparation pour aider le développement de la finance islamique en France.
"La loi française offre déjà la meilleure flexibilité et la capacité d'adaptation pour accueillir des opérations de finance islamique. Néanmoins, de nouvelles mesures sont actuellement en préparation, avec l'installation d'un nouveau cadre pour les instruments de gestion d'actifs compatibles avec... la charia par l'Autorité des marchés financiers », a déclaré ce spécialiste de la bourse. « Des mesures incluant des incitations fiscales sont en voie d'être publiées, visant à faciliter la banque islamique et les produits 'sukuk' ainsi que l'assurance 'takaful', compatible avec la loi islamique » Dans la finance islamique, respectueuse de la charia et qui proscrit l'usure, les « sukuks » sont des obligations qui n'ont pas de taux d'intérêt, mais rapportent à celui qui y souscrit une part des bénéfices générés par les actifs ainsi financés. Un rapport indique en effet que « la finance islamique en France offre un fort potentiel, mais des obstacles demeurent », ajoutant qu'ils « se rapportent moins aux changements législatifs qui seraient nécessaires qu'à des aspects sociaux et politiques ». Dommage car avec les hausses annoncées du pétrole on pouvait espérer récupérer quelques pactoles du golfe persique.
CA GAZE POUR LES RUSSES
Les Russes se sont aussi engouffrés dans la brèche. A l'issue d'une rencontre entre le président russe Dmitri Medvedev et son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à Bakou, hier, Alexeï Miller, le PDG de Gazpom a déclaré sans aucune gêne : "nous prévoyons que le prix du pétrole atteindra prochainement... 250 dollars le baril. Dans ce cas, le prix du gaz pourrait atteindre plus de... 1.000 dollars les 1.000 m3", les deux prix étant liés. En mars, le prix du gaz russe exporté vers l'Europe occidentale atteignait 370 dollars ce qui représenterait à 1000 dollars une hausse vertigineuse sur les factures. Par ailleurs il a été admis que la production de la Russie, numéro 2 mondial du secteur, devrait cependant rester inchangée dans les années à venir même si la demande mondiale explosait. « Nous prévoyons cette année le même volume de production de pétrole que l'année précédente », a ainsi déclaré le PDG du géant russe, Alexeï Miller.
« Dans les prochaines années, nous prévoyons que ce volume restera au même niveau », a-t-il ajouté. Gazprom prévoit également que le prix du gaz qu'il vend à l'Europe sera de 500 dollars pour 1.000 mètres cubes à partir de fin 2008. Il s'agit bel et bien d'une mise sous dépendance de notre fière Europe qui n'a nullement anticipé pareille mutation. L'inflation va grimper vertigineusement d'ici la fin 2008 et, pour ma part, je suis certain que 2009 sera encore plus difficile selon le résultat des élections américaines. Les ressources sont en effet extrêmement localisées. Les 2/3 des réserves mondiales de gaz naturel - dont la durée de vie au rythme de consommation actuel est de 65 ans - sont essentiellement concentrées en Russie et au Moyen-Orient (Iran et Qatar). Grâce à la découverte de nouveaux champs (notamment dans la zone Asie/Océanie) et à la réévaluation des champs existants en dehors de l'Europe, les réserves mondiales ont augmenté de 15 % depuis 2000.
Les deux tiers des nouvelles découvertes de la période 2000/2004 sont des réserves offshore ; leur production devrait augmenter d'environ 50 % d'ici à 2020. En Europe, les réserves ont chuté de 20 %, essentiellement à la suite de l'épuisement rapide des réserves britanniques en Mer du Nord. A l'avenir, le Moyen Orient, la CEI et l'offshore devraient représenter une part croissante de la production mondiale de gaz. Il faut toutefois noter que le Moyen Orient ne fournit aujourd'hui que 10 % du marché international en dépit de ses réserves. C'est une différence majeure par rapport au pétrole dont 30 % de la production provient de cette région. On va donc conjuguer tous les pouvoirs dans certaines zones stratégiques et surtout constituer une nouvelle répartition des puissances financières mondiales.
LA SOLUTION DANGEREUSE
Alors en France on a une idée : continuer indéfiniment à gonfler notre parc nucléaire au risque de faire péter la planète. Lors d'un discours au Creusot, le président de la République Nicolas Sarkozy a en effet annoncé "la construction d'une deuxième centrale nucléaire EPR en France... Et c'est vous qui construirez les pièces", a-t-il lancé aux ouvriers de l'usine ArcelorMittal au Creusot. Il a justifié sa décision, bien évidemment, par la flambée des prix du pétrole et du gaz. Flamanville (Manche), Penly (Seine-Maritime), Tricastin (Drôme) et Marcoule (Gard) sont les quatre sites susceptibles d'accueillir la nouvelle centrale dont la mise en service pourrait intervenir aux environs de 2017, selon le quotidien économique Les Echos. On ne sait pas qui sera chargé de l'exploitation. le journal précise qu'EDF n'estime pas nécessaire la construction d'un réacteur supplémentaire, à l'inverse de Suez. Tiens donc !
L'ex-groupe public indique dans un communiqué qu'EDF « est prêt à s'engager dans ce projet, dans un contexte d'augmentation de la demande d'électricité et des contraintes liées au réchauffement climatique ». Allons-y ! Le PDG Pierre Gadonneix, cité dans le communiqué, « se réjouit de l'annonce » de Nicolas Sarkozy. EDF fait valoir qu'il dispose « de sites potentiels d'implantation et des compétences reconnues de ses équipes » et qu'il bénéficie de « l'expérience nécessaire après avoir engagé la construction de l'EPR de Flamanville ». nul n'ose, dans un contexte aussi préoccupant poser le problème de la maîtrise de cette technique de production de l'énergie.
Greenpeace a estimé aujourd'hui que ces annonces étaient "aberrantes" et "stupides", tandis que l'association Sortir du Nucléaire a appelé à une manifestation contre ce projet à Paris le 12 juillet prochain la veille du grand jour où la capitale accueillera les chefs des Etats de la Méditerrannée. Cette décision du président français « sonne en partie la mort du Grenelle de l'Environnement » et constitue une « faute lourde », a déclaré le directeur des campagnes de Greenpeace France.
L'association Sortir du Nucléaire souligne également qu'à ses yeux, « le lancement du premier EPR a fait l'objet d'une tromperie », alors que ce prototype devait permettre « d'acquérir une solide expérience de la construction et de l'exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération ». On se retrouve en effet, avant même le résultat de la première étape, à l'entame d'une seconde. Redoutable comme effet d'annonce dans un contexte exploité au maximum. Quand on vous dit que tout le monde ne manque pas d'énergie en France !
Mais je déblogue...

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 07:30
Les Etats-Unis sont considéras depuis plusieurs décennies comme le pays référence pour les démocraties occidentales. Lutte contre l'immigration, liberté d'entreprise, répression allant jusqu'à la peine de mort, montée d'une religiosité sectaire, culte effréné du profit...On prétend qu'il suffit de quelques mois pour les phénomènes les plus rapides et quelques années pour les plus difficiles à digérer nous absorbons leur comportements sociaux. C'est une règle qui paraît établie comme si les bienfaits n'arrivaient que d'Outre Atlantique. Souvent, trop souvent même, cette culture globale envahit notre quotidien et surtout notre idéologie. Il en va ainsi de tout le secteur de la sécurité avec des décisions qui semblent singer des systèmes de qualité.
Par exemple, après un an de gestation, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été officiellement lancée. Détruisant la fameuse Direction de la surveillance du territoire (DST), créée en 1944, et des Renseignements généraux (RG), nés au début du XXe siècle, qui fusionnent en son sein, cette structure de guerre contre le terrorisme a de quoi faire fantasmer les amateurs d'espionnage. Il faut dire que la « superagence », chantier lancé début 2005 par Nicolas Sarkozy et confié dès son arrivée à l'Élysée à Michèle Alliot-Marie, est en passe de devenir un outil similaire, toutes proportions gardées au célèbre FBI américain.
Le montage n'a pas été simple : d'abord trouver le site d'hébergement de cette DCRI qui aura peu de temps pour se roder. Coût de l'installation pour l'État : 366,2 millions d'euros. « Particulièrement élevé », a noté la Cour des comptes qui a épinglé par ailleurs des « travaux longs et coûteux ». Car la DCRI se veut un « FBI à la française » en matière de renseignement, qui devient une priorité comme dans les armées. Forte de 4.000 fonctionnaires (dont 3.000 policiers dits « actifs »), la DCRI traitera de tout ce qui « relève de l'intérêt de la nation » : terrorisme, grands mouvements de contestation, intelligence économique mais, c'est promis juré plus de... politique ou de syndicalisme... ce que les policiers nomment, dans leur jargon, le « milieu fermé », auparavant du ressort quasi-exclusif de la DST. On a constaté l'efficacité de ce mélange des genres aux Etats-Unis quand on analyse les prévisions autour du 11 septembre.
Comment la plus grave agression perpétrée sur le territoire américain depuis 1812 a-t-elle pu se produire ? Sans doute le triomphalisme américain de l'après-guerre froide y est-il pour beaucoup. L'Amérique n'a pas compris la véritable nature des nouveaux rapports internationaux, ni le décalage radical entre sa vision satisfaite d'elle-même et le regard porté sur elle par les autres nations et peuples du monde. Elle ne s'est pas ajustée aux réalités de l'après-guerre froide : plutôt que de démanteler, après la disparition de l'Union soviétique, une superstructure très coûteuse et finalement inefficace, elle a tenté de conserver et de consolider sa primauté.
LA DROGUE OMNIPRESENTE AUX USA
Malgré une législation répressive, les Américains sont aussi devenus les plus gros consommateurs de cannabis et de cocaïne au monde. C'est ce que révèle une étude menée à travers 17 pays, publiée hier dans PLoS Medicine, un magazine scientifique en ligne. Selon cette recherche conduite par des chercheurs de l'University of New South Wales (Sydney), 16,2% des Américains ont essayé la cocaïne au moins une fois dans leur vie. Ils sont 42,4% à avoir déjà utilisé du cannabis. Cette étude est basée sur des données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).En deuxième position des consommateurs de stupéfiants, ce sont les Néo-Zélandais qui suivent, loin derrière les Américains : 4,3% ont déjà essayé la cocaïne et 41,9% le cannabis.
L'enquête qui a porté sur 54.068 personnes dans 17 pays, met en évidence l'existence d'un groupe socio-économique plus enclin à faire usage de drogues illégales. Ainsi un jeune adulte de sexe masculin au revenu élevé, célibataire ou divorcé, a généralement plus tendance à utiliser régulièrement des stupéfiants.
La consommation « ne semble pas avoir de lien direct avec les politiques nationales en matière de lutte contre la drogue », affirment les chercheurs. En effet, ils relèvent que « les pays ayant une législation plus rigoureuse n'enregistrent pas une moindre utilisation de ces drogues que les nations plus tolérantes ». Les Pays-Bas en sont le parfait exemple : malgré leur politique libérale dans le domaine des stupéfiants, ils comptent seulement 1,9% de consommateurs de cocaïne et 19,8% d'utilisateurs de cannabis.
Aux Etats-Unis, bien que douze Etats, dont la Californie, autorisent l'utilisation du cannabis à des fins médicales, la législation fédérale interdit toute possession et consommation de produits illicites. En dépit de l'importante lutte anti-drogue menée par le gouvernement, les Etats-Unis, alimentés par les cartels sud-américains, restent le premier marché au monde.
L'agence fédérale de lutte contre le trafic des stupéfiants (Drug Enforcement Administration/DEA) indiquait cependant récemment que « nous saisissons des quantités de plus en plus importantes de drogues illégales ». C'est ainsi qu'en 2007, plus de... 41 tonnes de cocaïne ont été saisies en deux raids, précisait la DEA. Cela avait privé les trafiquants d'un revenu record de 3,5 milliards de dollars pour cette même année. On peut objectivement se poser la question de l'efficacité de la répression présentés souvent dans notre pays comme la seule réponse possible à des dérives mafieuses.
DES DOMINOS QUI TOMBENT
Sur le plan économique le modèle est bien pale. Il y a un mois l'économie américaine n'avait pas connu pareille catastrophe depuis octobre 2004, juste avant la dernière élection présidentielle : un taux de chômage de 5,5%, avec 49.000 emplois supprimés dans le courant du mois de mai. Les analystes s'attendaient alors à un taux de chômage de 5,1%. D'un mois sur l'autre, la hausse du taux ressort à 0,5 point de pourcentage, la progression la plus forte qu'il ait connue depuis... février 1986.
Les pertes d'emplois d'avril ont été quant à elles révisées à la hausse, à 28.000 contre 20.000 annoncées précédemment, tout comme celles de mars, revues à 88.000 contre 81.000 en estimation précédente. Depuis le début de l'année, l'économie a perdu 324.000 emplois, spécialement dans la construction et l'industrie, victimes de la crise immobilière. Si l'on n'est pas persuadé que par mimétisme nous allons à notre tour être secoués par cet effondrement des secteurs de la construction et de l'industrie. Deux informations décalées d'un mois viennent de tomber sur le dos du gouvernement qui illustrent cette théorie des dominos. Le doute n'est plus permis, le marché de l'immobilier est bel et bien entré dans une phase descendante. Depuis plusieurs jours, les grands réseaux d'agences y vont chacun de leur pronostic.
Dernier en date, Laforêt Immobilier qui indique dans un communiqué: « La baisse, tant de fois prédite mais jamais confirmée, arrive. Depuis le début de l'année 2008, les prix ont commencé à décroître, sauf à Paris et en première couronne où, à partir d'avril, ils ont cessé d'augmenter, mais sans encore véritablement enregistrer de recul ». Et d'assurer que « les acheteurs n'hésitent plus désormais à faire aux vendeurs des offres inférieures de 10% par rapport au prix demandé. De fait, les délais de vente ont commencé à rallonger: il s'écoule désormais 89 jours en moyenne contre 75 jours en 2007, entre la mise en vente d'un bien et la signature du compromis ». Ils prédisent une baisse de 15% sur deux ans.... Avec ses conséquences sur les investissements en cours de réalisation et donc sur les emplois du bâtiment qui jusqu'à maintenant portaient le marché de l'emploi. Même son de cloche chez Century 21. Selon une analyse publiée, les prix de vente de logements anciens en France au premier semestre 2008 ont stagné.
Autre alerte avec le marché des véhicules neufs en France. Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a publié les chiffres des ventes de véhicules neuf et des immatriculations du mois de juin. Sur la période, la vente de voitures particulières a connu un fléchissement certain, avec une hausse de seulement 1,6% par rapport à juin 2007. De leur côté les immatriculations ont progressé de 4,5%, également en baisse par rapport aux hausses d'avril (+15,1%) et de mai dernier (+7,1%). C'est un second signe de déclin venu similaire à celui de l'économie américaine.
NEGOCIATIONS COMMERCIALES MUSCLES
Les négociations mondiales du commerce vont bel et bien démontrer cette connivence dangereuse entre deux pays dont on avait su jusqu'à maintenant garder autant que faire se peut à distance. La présidence française de l'UE a débuté hier sur une fausse note avec une controverse entre le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson et le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy au sujet des négociations à l'OMC qui entrent dans une phase très délicate.
« Je suis déçu par ce que le président Sarkozy a dit. A un moment comme celui-ci, où l'UE entre dans une difficile négociation, nous avons besoin d'unité, pas de division », a déclaré M. Mandelson. « Les faits qu'il a décrits ne sont pas exacts et les critiques qu'il a faites ne sont pas justifiées », a-t-il ajouté, reprenant la substance d'un communiqué publié peu avant par son porte-parole à Bruxelles. Le président français avait adressé lundi soir de nouvelles critiques à l'encontre de M. Mandelson, qui négocie au nom de l'UE sur les dossiers commerciaux.
Il avait affirmé qu'il ne "laisserait pas faire" un accord à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que le directeur général de l'OMC, Pascal "Lamy et M. Mandelson voudraient nous faire accepter" et qui sacrifierait la production agricole "sur l'autel du libéralisme mondial".
Insatisfaite, Paris reproche à M. Mandelson d'avoir fait trop de concessions en matière agricole et de ne pas en avoir obtenu suffisamment en échange dans les domaines des produits industriels et des services. En outre, elle le soupçonne, tout comme Pascal Lamy, d'être prêt à brader les intérêts européens pour obtenir un accord avant les élections présidentielles américaines, le successeur de George W. Bush pouvant potentiellement tout remettre en cause.
C'est désormais une certitude les élections présidentielles américaine sont de plus en plus peser sur le sort du monde, paralysant des décisions, en accélérant d'autres. Qu'on le veuille ou non tout ce qui va arriver des USA décideront de notre sort... car le prix du pétrole vient de leurs choix, la mondialisation reste leur cheval de bataille, le niveau du dollar les arrange, l'inflation joue en leur faveur. On reprendra alors notre détestable habitude voulant que, pour nous regarder le nombril, nous soyons obligés de plier l'échine devant ceux qui se prennent pour les maîtres du monde.
Mais je déblogue...
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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 08:09
Parfois je suis bien obligé d'avouer que Nicolas Sarkozy me sidère par son arrogance mensongère. Il peut affirmer tout et le contraire de tout sans sourciller comme s'il avait été un jour fidèle à une idée. Il aura passé sa vie à trahir : ses mentors, ses amis, ses ralliés, ses partisans pour sans cesse retomber sur ses pieds tel un chat noir pourchassé par la vindicte publique. Il me faut me pincer pour me persuader que j'ai bien compris et que je ne suis pas moi même victime d'hallucinations. Hier soir sur France 3 il a encore une fois effectué des demi-tours, des volte-face, des reniements sans barguigner. Il faudrait qu'à la suite de l'un de ses one man show on ait autant de temps pour diffuser sur les mêmes sujets ses propos antérieurs. Si l'on considère comme le veut un dicton public que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, on est bien obligé de reconnaître que Carla a raison : le Président doit avoir 7 cerveaux tellement il évite d'être imbécile en retournant sa veste.
Que n'a-t-il pas dit ou fait dire, écrit ou fait écrire sur l'Europe au moment du vote sur le Traité européen ? Quels anathèmes ont été adressés à celles et ceux qui doutaient simplement d'un texte éloignant l'Europe des citoyennes et des citoyens ? Quels quolibets ont essuyé les pauvres idiots qui refusaient cette Europe dirigée dans les faits par une Banque centrale ayant le culte idolâtre de l'Euro fort ? Nicolas Sarkozy, déjà installé chez lui sur le plateau d'un télé publique méprisée a repris l'essentiel des arguments des « nonistes » d'antan. Les irlandais ont dû croire qu'ils rêvaient en entendant le chantre de l'Europe protectrice.
Mais bon sang pourquoi Nicolas Sarkozy, l'Ump et ses ministres pro-européens ralliés n'ont-il pas dans la campagne du Traité européen manifesté autant de lucidité. Que reprocher au Président intérimaire de l'espace européen qui proclame : « Ca ne va pas du tout. L'Europe inquiète et, pire, je trouve, peu à peu nos concitoyens se demandent si finalement l'échelon national n'est pas mieux à même de les protéger que l'échelon européen. C'est un retour en arrière et s'il y a retour en arrière, c'est qu'il y a eu erreur dans la façon de construire l'Europe. Il faut donc changer profondément notre façon de construire l'Europe ». Incroyable : ce sont des propos à se faire exclure du Parti socialiste !
Pour le président français, ce changement passe par le rassemblement « de toute la famille » européenne. Mais Nicolas Sarkozy souhaite marquer sa différence sur le prix du pétrole, la BCE ou l'OMC, pour « provoquer un choc salutaire ». Ah ! si Fabius prononçait de telles paroles on en manquerait pas dans les médias de relever son arrivisme, ses arrières pensées politiciennes, sa mauvaise mémoire éléphantesque et que sais-je encore. Or là c'est presque une autocritique constructive, un revirement intelligent, une marque de lucidité rassurante. Il ne va pas tarder à souligner la complexité du Traité de Lisbonne et à remettre la construction de « l'Europe sociale » sur le métier ! Il est même capable dans un élan calculateur de réclamer une « Europe des peuples ! »
Pendant plus d'une heure, Nicolas Sarkozy a détaillé sur France-3 les priorités de la France pour les six mois de la présidence européenne : paquet climatique, pacte de l'immigration, mais surtout « protection des Européens ». Car « c'est l'idée européenne qui est en danger si on ne fait pas la protection des Européens ». allez un effort il va expliquer qu'il fallait voter non aux traités complexes et donc tordus, orientés vers la concurrence, les normes et le profit !
REGLER MES PROBLEMES
Ila aussi insufflé un avenir à cette Europe rongée par une inflation galopante. Selon le président, une baisse de la TVA sur le pétrole sera nécessaire si le prix de celui-ci continue d'augmenter. « On ne va pas continuer à prendre 20% de fiscalité si les prix continuent à augmenter», a-t-il justifié. Les 27 pays européens ont « refusé la décision que je voulais prendre tout de suit e», a expliqué Nicolas Sarkozy. « Mais ils ont accepté que je conduise une étude sur le sujet pour prendre unE décision en octobre», a-t-il ajouté. En attendant on atteindra des records inflationnistes et surtout à une baise record du pouvoir d'achat réel ! En octobre préparez vous il n'y aura pas beaucoup de trains et des jours d'école en mois !
Il a des projets mobilisateurs pour les Peuples et il voit grand notre chef de l'Etat puisqu'il « compte bien obtenir la TVA à taux réduit », pour la restauration, avant la fin de la présidence français de l'UE. La France réclame en vain depuis 2002 une TVA à 5,5% sur la restauration. Le chef de l'Etat a aussi annoncé qu'il allait demander « une TVA à 5,5% sur la vidéo et les disques », au lieu des 19,6% actuels, pour la mettre « au niveau du livre ». Même si selon lui, ce dossier ne pourra pas aboutir en six mois. Ca au moins ça va redonner l'espoir aux retraités qui ne mangent plus à leur faim, aux familles qui attendent la fin du mois dans l'angoisse, aux employés des grandes surfaces en contrats de travail partiel contraint, aux étudiants qui rament pour faire leurs études... Il faut dire qu'en dehors du culte de l'argent l'Europe n'a plus d'autre idéal à faire valoir. Même après son Grenelle triomphal de l'environnement le Président de l'UE a une vision ambitieuse de la lutte contre le réchauffement climatique. Il va en effet « se battre pour qu'il y ait une fiscalité propre » en Europe : « je proposerai que tout ce qui est écologique soit à 5,5% », notamment sur les immeubles HQE (haute qualité environnementale) et les voitures propres. « Il n'est pas normal que quand vous achetez une voiture propre, cela coûte plus cher qu'une voiture sale », a-t-il argumenté. Mais il a reconnu que sur ce dossier ne... pourrait pas aller à son terme avant le 31 décembre, date de la fin de la présidence française de l'UE. « J'espère avant tout engager un débat profond ». une sorte de Grenelle européen qui coûtera plus cher qu'il ne rapportera en mesures concrètes !
En fait en dehors des ajustements de TVA qu'il a promis à ses potes restaurateurs et cafetiers et d'un coup de pouce au monde de la construction automobile il n'a pas de projet véritable pouvant relancer l'adhésion sociale à ce beau projet que demeure l'Europe !
UN PROGRAMME DE BOUTIQUIER
Nicolas Sarkozy n'a donné aucun souffle à l'Europe » lors de son interview télévisée. Il a surtout décidé d'utiliser son nouveau mandat au profit de sa politique française dans l'ornière pour ne pas dire au fond du trou. C'est tout juste s'il n'a pas décidé de faire régler les difficultés rencontrées avec certaines catégories sociales par la Commission de Bruxelles. Bloqué par ces Irlandais têtus accusés par les médias toujours arc-boutés sur leur déception de ne pas avoir réussir à convaincre que le traité européen était un texte d'avenir, il n'a aucune véritable perspective de haut niveau. Il devra se contenter de propositions pour boutiquiers. Il n'affiche pour cette présidence pratiquement aucune ambition, il a été assez confus, et on ne peut être que déçus car tout est compliqué, rien n'est évident pour lui.
Echaudé par de multiples réformes promises et jamais concrétisées quand elles étaient positives il a appliqué sa technique permanente : promettre aux Français... mais en sachant parfaitement que des promesses dont on sait qu'elles sont difficilement acceptables par les autres partenaires européens.
Il n'a rien dit sur les vrais sujets notamment la croissance économique de la zone euro en panne et dévasté par le niveau de l'Euro, la question sociale ou les services publics dont on sait que la disparition est programmée. Sur l'environnement, on en est resté à l'hypothétique compromis sur la proposition de la Commission européenne qui n'a jamais pu mettre en œuvre une véritable politique commune contre le réchauffement climatique. Sur la question de la BCE, si le constat est juste - aujourd'hui l'inflation est importée - il faut en tirer une conséquence claire : on ne peut pas accepter une augmentation des taux d'intérêt de la BCE qui viendrait pénaliser l'investissement, le pouvoir d'achat et la croissance ; Il est vrai que dans la situation budgétaire de la France, le néo-président de l'Union Européenne se ferait vite tancé s'il s'attaquait aux décisions de ce brave Monsieur Trichet. C'est un sujet brûlant : comment la France va-t-elle donner des leçons de gestion aux autres pays alors que chaque mois elle se fait secouer (encore poliment) pour ses défaillances ?
REGLEMENTS DE COMPTES A VENIR
Alors faute de pouvoir emballer une Europe qui après les Irlandais est en passe d'être rejetée par les Polonais il a entamé de manière ostentatoire son passage sur « sa » télé publique. En effet on a eu véritablement l'impression qu'il venait régler ses comptes avec ces journaleux payés pour lui être agréable mais surtout pas pour le contrarier. Menaçant, arrogant hors antenne selon tous les témoignages (voir le site ) il a donné à l'Europe la vision qu'il a de l'exercice du pouvoir.
Tutoyant ouvertement Gérard Leclerc en attendant le direct, le Président de la République en a profité pour plaisanter sur la « placardisation » de ce journaliste qui participait à son interview. « Ça fait plaisir de voir M. Leclerc à l'antenne » a-t-il lancé ironique confirmant de fait qu'il avait bien l'intention de continuer à faire un tri dans cette profession parmi laquelle il y a des îlots de résistance. « T'es resté combien de temps au placard? » lui a-t-il demandé provocateur alors que les caméras tournaient sans être pour autant en direct ! Gérard Leclerc gêné a répondu à son sponsor : « Non, non, j'ai fait des choses, je me suis occupé ». Nicolas Sarkozy conclut la séquence émotion en précisant à son auditoire: « J'avais protesté quand on l'avait mis au placard ». Voici Gérard Leclerc rassuré... comme tous ses collègues du service public : le Président de l'union européenne veille sur eux en permanence. Il va vider les placards et redonner du sens à une information qui laisse à désirer puisqu'elle n'est pas tournée à 100 % vers sa personne, ses faits, ses gestes, ses promesses passées, en cours ou à venir !
Il faut se rappeler en cette occasion aussi un événement de la campagne qu'avait dévoilée « Le Canard enchaîné » en mars 2007. Dans les coulisses de l'émission « France Europe Express » sur France 3, agacé de devoir attendre debout, Nicolas Sarkozy s'était alors emporté: « Il faut virer la direction de France 3! Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre." Ça ne va pas tarder ! Pour ceux qui en doutaient encore la présidence de l'Union européenne a débuté par au moins une certitude. C'est déjà une promesse tenue : l'indépendance des journalistes fera partie des priorités des six prochains mois!
Mais je déblogue...
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 07:52
Hier soir l'Europe du football a désigné le pays des Princes de la balle ronde. Dans l'ovale bruyant de Vienne deux visions du continent s'opposaient comme si l'on avait voulu rappeler que le Sud et le Nord portaient encore des philosophies sociales certes populistes mais pourtant bien différentes. L'opposition entre l'Espagne et l'Allemagne constituait ainsi le choc de deux cultures au moins autant que de deux équipes. L'inspiration, la technique, l'insouciance ibériques retrouvaient sur leur route la rigueur supposée, la puissance et la sûreté germaniques.
Les Espagnols adorent par exemple, lors de leurs entraînement, pratiquer, et c'est normal pour eux le petit jeu du... « toro » consistant à monopoliser collectivement le jeu au détriment d'un adversaire chargé de briser cette solidarité technique. Tout leur état d'esprit reposait sur cette transcription footbalistique de la corrida. Ils se trouvaient dans l'aréne idéale pour faire courir après un ballon insaisissable des « taureaux » allemands réputés habitués à foncer le mufle baissé sur des adversaires aux pieds agiles. Ils ne dérogèrent pas à leurs habitudes durant toute la rencontre se moulant dans la tenue de lumière des toreros pour épuiser des aurochs « germaniques » vite handicapés par leur maladresse et leur lenteur.
Aucune poussière dans cette enceinte viennoise d'où descendaient des travées les encouragements ou le sifflets de spectateurs certains que les « toréadors » allaient venir à bout des colosses froids ou que ces derniers finiraient à un moment ou un autre par « encorner » des artistes trop sûrs de leur talent. Ce qui était prévu se réalisa. La corrida ne fut jamais remise en question dans son scénario et dans son issue.
Espagnols toreros et allemands aurochs sortirent apparemment sans précipitation d'un tunnel obscur pour s'installer dans la lumière. Dans la tête de quelques-uns d'entre eux devaient trotter cette analyse similaire des pensées du taureau du chanteur lot et garonnais Francis Cabrel :
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour
J'ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
Dans les premiers moments j'ai cru
Qu'il fallait seulement se défendre...
Les Allemands ont rapidement compris que cette attitude ne les conduirait à rein de bon. Une volte de Klose un peu trop longue, une envolée de Ballack témoignaient ainsi d'une volonté inédite de ne pas subir. Une entrée en matière bien vite oubliée. La mannshaft s'évertuait à briser cette insolence ibérique prétendant les épuiser avec une faena bien léchée mais sans risques. Les Espagnols maîtrisaient leur sujet en laissant le soin au picador Fernando Torres d'aller chercher les points faibles d'une défense un peu trop instinctive. Une première offensive sema le doute dans l'esprit d'un adversaire se demandant comment éviter d'attraper le tournis. La reprise de la tête de cet escogriffe hargneux aguerri aux joutes anglaises alla mourir sur le pied du poteau teuton. Le doute s'installa alors dans le camp réputé le plus solide mentalement. Les Allemands ne parvinrent plus à contenir les multiples assauts d'une formation prête à toutes les audaces. Torres ne cessait de provoquer, de harceler, de mettre en situation de rupture des gardes du corps empruntés. Il finit d'ailleurs par leur fausser compagnie. Il alla à la corne pour devancer les prétentions musclées de ses adversaires. D'une superbe pichenette il expédia le nez dans la gazon un Lehmann livré à lui même après que sa défense ait oublié qu'une balle n'est jamais perdue pour celui qui espère farouchement en tirer profit. Le chronomètre s'était mis sur son 33 ce qui ne constituait pas un signe de bonne santé pour une Mannshaft nerveuse, maladroite et surtout tricheuse à l'image d'un Ballack portant les stigmates sanglants d'une banderille récolté lors d'un contact malheureux avec Senna. Les multiples banderilles piquées dans le dos d'adversaires ampruntés usaient leur moral et leur physique.
La « furia roja » tentait d'asseoir son empreinte sur le match avec Iniesta qui allait provoquer son adversaire sur la flanc gauche et l'éliminer comme par enchantement. Le Barcelonais renversait l'attaque pour Silva, absolument seul de l'autre coté du rectangle de vérité . Alors qu'il avait le temps de porter l'estocade, le Valencian tenta la volée de la gloire mais n'atteignit que des travées dépitées. Cependant le « taureau » doutait. Il n'imaginait pas un instant être malmené par ces lutins prompts à devancer des Goliath fragiles. Il ne parvint jamais à s'installer dans un combat dont on connaissait la fin. La ritournelle de Cabrel me revenait donc encore en mémoire au moment où l'on s'accorda une pause :
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l'avoir
Cette danseuse ridicule
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Les Allemands en retournant aux vestiaires espéraient sans doute récupérer la lucidité qui leur avait fait défaut et mettre la pression sur des toreros insaisissables. Ils se révélèrent en fait incapables de réagir comme si la première « pique » avait été suffisante pour les diminuer moralement. Leur unique réaction ne vint que tardivement après un paseo qui fit illusion. Les Espagnols tardaient en effet à finaliser leur ascendant ce qui permit à Ballack de faire frémir les aficionados présents en expédiant une frappe qui frôla l'espace vital de Cazillas. On sentait bien que les forces revenaient après une heure de doute total dans le camp de ceux que l'on ne croyait pas aussi résignés jusque là. Le danger reposait sur la capacité des toreros à reprendre la main.
Ces derniers savaient que dans une corrida il est fatal de subir. Trois belles « passes » consécutives de Torres et d'Inestia faillirent mettre un terme prématuré au suspens. Lehmann parvint à stopper une superbe inspiration de Torrés qui n'en faisait depuis le début qu'à sa tête et il s'interposa désespérément sur une frappe d'Iniesta qui avait tenté un pointu. La Mannschaft plia mais ne rompit pas maintenant ainsi l'espoir d'éviter la mise à mort que Senna ne sut pas donner pour quelques centimètres.
Ces occasions de boucler la corrida devenaient préoccupantes car elle maintenait l'exploitation d'un coup malheureux du « taureau » blessé. La chanson de Cabrel illustrait la pensée de ces Allemands énervés mais guère convaincants :
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l'attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles...

Le temps jouait en sa faveur. Le tambour du célèbre Manolo sonnait la charge face à des Allemands résignés Comme s'ils avaient été épuisés par les agitations habiles d'étranges bonhommes de rouge vêtus qui ne cessaient de surgir sous leur mufle, ils semblaient attendre un issue fatale. Elle vint de manière logique tant ils avaient été surpassés techniquement et tactiquement.
Impossible de nier que l'Espagne avait gagné 44 ans plus tard son droit à entrer parmi les grandes équipes du continent. Cabrel était là pour résumer les sentiments des vaincus qui n'avaient jamais pu inverser le dénouement d'une corrida où ils étaient pourtant entrer comme les mieux armés :
J'en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m'incline
Ils sortent d'où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J'ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C'est fou comme ça peut faire du bien
J'ai prié pour que tout s'arrête...

Tout s'est alors arrêté. Les rêves se sont brisés. Les toreros ont exulté. L'impresario a été fêté. On a eu droit au tour d'honneur et à la sortie triomphale, l'or et les paillettes mais dans le regard des vaincus le désespoir restait pour toute une vie. Ce contraste illustre une société dans laquelle on n'est que provisoirement dans le camp de ceux qui triomphent. C'est en ce moment précis qu'il ne faut jamais oublier les autres :
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je pensais pas qu'on puisse autant
S'amuser autour d'une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Si, si hombre, hombre
Baila, baila...
Dans la nuit autrichienne on ne songeait en effet qu'à danser, à fêter chez les uns et à oublier chez les autres...Les soirs d'après corrida sont de même nature. Sauf que là ce n'étaient que des espoirs qui étaient morts ! Ceux de la France étaient oubliés depuis belle lurette mais ce soir elle revient sur la scène européenne par la grande porte... Platini a en effet remis les symboles de la fin de la corrida.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Mais je déblogue...

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 16:50

La création d'un parti politique constitue à l'heure actuelle un pari osé dans un contexte où les citoyens désabusés et passifs ne s'enthousiasment pas beaucoup pour ce type d'engagement. En fait il existe trois techniques totalement différentes.
La première consiste à récupérer les ruines émiettées de plusieurs entités pour les rassembler dans un ensemble réputé fédérateur de leurs différences. En général elle repose sur des notables connus emmenant avec eux leurs troupes attirées par quelques postes clés. Ces fusions absorptions ont conduit François Mitterrand lors du fameux congrès d'Epinay avait réussi cette alchimie des ambitions opposées lui ayant permis finalement de solidariser des différences pour conquérir le pouvoir.
La seconde tactique repose davantage sur la division que la cohésion. Une personnalité fait sécession et entraîne avec elle sur un ligne politique d'opposition un groupe suffisant pour espérer exister durablement. Les élus en place font alors l'objet d'une chasse effrénée avec promesses concrètes car ce sont eux qui apporteront les finances via l'aide de l'Etat. Jean Pierre Chevènement et son MRC ont payé cher cette méthode les ayant réduits à de la figuration sur l'échiquier nationale alors que le « Ché » pesait personnellement beaucoup plus dans le PS. Les partis à fragmentation finissent dans une cabine téléphonique sauf s'ils reviennent au bercail.
En fin il reste le créneau du militantisme consistant à investir un espace oublié ou délaissé par les autres. C'est le choix qu'a logiquement fait le facteur de la LCR. Il s'installe à la manière d'une tache d'huile sur un sol non cultivé par un PC obsédé par son potentiel d'élus locaux, une LO de plus en plus repliée sur elle même et un PS qui rêve de trouver des « terres » plus prospères au centre. Comme toutes les « natures » la nature « politique » a horreur du vide et tout l'art de la LCR c'est de l'avoir analysé pour vite s'engouffrer dans cette absence idéologique.
Hier au moment où Ségolène Royal tentait de remettre en route la machine médiatique qui l'avait portée vers une victoire interne à la Pyrrhus la LCR, symboliquement, s'installait sur la rive gauche de l'idéologie progressiste. Une cellule de veille aurait été créée au sein du PS pour se préoccuper a posteriori de cette « occupation » jugée dangereuse pour son avenir. La dérive du continent PS vers sa droite élargit inexorablement la faille de l'autre coté et plus les spécialistes accélèrent le phénomène par leur déclarations et plus le vide existe. Certains tente de colmater la brèche en jetant quelques pavés de bonnes intentions dans le fossé mais comme ils ne sont pas relayés médiatiquement leurs efforts restent vains. Au PS seuls les reines et les rois de la star'Ac des sondages peuvent espérer trouver grâce auprès des grands relais d'opinion. Les autres ne sont que des « ringards » qui portent des idées proches de celles du facteur de Neuilly mais qui sont jugées... rétrogrades quand elles sont portées par un socialiste et avant-gardistes quand elles viennent de la LCR ! Comprenne qui pourra... Pour être entendu, il faut être d'abord reconnu et pour être reconnu il faut avoir été entendu !
SAVOIR ATTENDRE
Olivier Besancenot a basé toute sa stratégie sur la base de sa notoriété médiatique ; Il ne le renie pas. Bien au contraire. Il l'exploite en s'appliquant à diffuser des principes slogans aisément perceptibles et non pas des textes dont le contenu est aussi indigeste qu'un traité constitutionnel européen. Il s'est autoproclamé hier en rempart face à « la loi du marché » et « l'hégémonie du Parti socialiste » au sein de la gauche. Un reccoruci contradictoire car il est en passe d'appliquer la loi du marché à la Gauche puisqu'il essaie via la concurrence de lui piquer sa clientèle.
Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) vise donc la création d'un Nouveau parti anticapitaliste (NPA). « L'enjeu de ce week-end ce n'est pas un mini-congrès. C'est un première coordination des comités de ce parti », a-t-il expliqué sur France 2, comme invité en direct. Le congrès fondateur aura lieu « en décembre, janvier au plus tard » après celui du PS car il sera probablement plus aisé d'exister si les lignes Royal, Delanoé l'emportent !« D'ici là, on va discuter ensemble du mode de fonctionnement militant, du programme puis du nom. Et pour la première fois, on va le faire sur la base d'un collectif d'animation » contenant des membres de la LCR et d'autres horizons, s'est-il félicité. « Ce qu'on constate, c'est que pour des militants syndicalistes dans les entreprises, des militants associatifs qui luttent localement contre le capitalisme pensent qu'aujourd'hui l'heure est à présent venue de se représenter soi-même", a souligné Olivier Besancenot.
« Le seul moyen de redonner confiance à des milliers de gens, c'est de faire comprendre qu'il y a une nouvelle force politique qui compte peser et contester l'hégémonie du PS sur le restant de la gauche », prévient-il. Fort de ses 4,08% de suffrages au premier tour de la présidentielle en 2007 - le plus haut score à gauche après celui de Ségolène Royal - Olivier Besancenot est considéré comme... le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, dans le dernier baromètre LCI-Le Figaro-OpinionWay publié la semaine dernière. Il devance... Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et François Hollande - des dirigeants socialistes qu'Olivier Besancenot renvoie dos-à-dos. Il a parfaitement compris que pour l'emporter dans un PS rose pâle on va aller vers le plus petit dénominateur commun afin que la divisions ne soit pas trop lourde. « Ségolène Royal veut d'abord rassembler le Parti socialiste sur la base d'une orientation qui est partagée par les autres candidats à la direction qui s'inscrit dans le cadre d'une économie de marché (...) une économie où c'est le marché qui fait la loi », a-t-il souligné sur France 2. Un constat qui va peser sur les accords des prochains mois et il est urgent pour Besancenot d'attendre !
LE CULTE DES PERSONNALITES
La réponse a été très modeste avec Benoit Hamon et Henri Emmanuelli qui ont appelé à la Sorbonne, au « rassemblement » de la gauche pour mener d'ici à 2012 « le combat » contre « tout le travail de casse du modèle social et des libertés mis en œuvre par la droite » et pour « la reconquête du pouvoir ». Cette prétention avait été largement raillée par la mouvance royaliste qui y voit une dramatique absence de modernisme. Dans un amphithéatre comble, les deux chefs de file du Nouveau parti socialiste (NPS) ont présenté leur contribution au prochain Congrès du PS pour « reprendre le terrain abandonné à la droite, et revenir sur le cycle le plus important, depuis longtemps, de régression sociale et démocratique », selon Benoit Hamon mais qu'il ne confond pas avec une personnalisation parfois dangereuse du pouvoir. Il ne faut pas en effet être absolument hostile au seul Président de la République mais à une politique globale menée par une Droite idéologique qui l'accompagne de manière apparemment désordonnée dans la casse du système républicain. La fuite en avant est en effet beaucoup plus coordonnée qu'on le pense.
N'étant en rien habituée aux contraintes de la gestion, la LCR peut ainsi rester sur des slogans réducteurs qui fera probablement son succès car les citoyennes et citoyens ont besoin qu'in leur donne en pâture des propositions schématiques pouvant être captées sans difficulté. Il faut revenir sur la forme et oublier très vite le fond. Ségolène Royal a remis l'ouvrage sur le métier. Elle entendait une fois encore se positionner, en Jeanne d'Arc, face à Nicolas Sarkozy qu'il faut bouter hors du pouvoir. Elle sait que médiatiquement c'est le combat des chefs qui fait recette pas la confrontation des idées.
Les médias veulent du catch pas du café philosophique. « Nicolas Sarkozy nous avait promis une France de rupture, aujourd'hui la France subit une déchirure » afin de se placer, à l'intérieur du PS comme la seule ayant la stature pour « combattre » le deus ex machina d'une Droite au moins aussi écartelé que les socialistes. Et cela continue avec son discours final quand elle évoque cet « étrange mélange qu'incarne Nicolas Sarkozy entre Berlusconi et Doc Gynéco, avec des montres à 50000 euros au poignet. Non, ce n'est pas la France ! ». Ou quand elle oppose « d'un côté la France des Falcon et de l'autre celle des voitures au garage » on sent bien que la personnalisation de l'affrontement va revenir sur le devant de la scène oubliant le champ des principes.
FRACTURE IDEOLOGIQUE TROP PROFONDE
Avec les chassés-croisés verbaux de Bertrand Delanoë et de Ségolène Royal autour du libéralisme des craquements inquiétants pour l'avenir se produisent à la gauche du parti socialiste : le Nouveau Parti socialiste (NPS) d'Henri Emmanuelli refuse donc de s'aligner sur les modèles du New Labour britannique et du SPD allemand. François Hollande, dans une tribune publiée récemment par « Le Monde », se félicitait que le PS ait fait (un demi-siècle après les socialistes allemands...) « son Bad Godesberg » - la reconnaissance de la compatibilité entre l'« économie sociale » et le marché. Manifestement, l'ensemble du parti n'a pas encore franchi ce Rubicon mais quelles en seront les conséquences ?
On peut être tenté d'opérer un rapprochement entre les situations française et allemande. Outre-Rhin une gauche radicale, réunissant déçus du SPD et ex-communistes de RDA, se dresse face au SPD, qui gouverne avec la droite. Mais elle forme un parti (Die Linke), alors qu'en France la frontière demeure entre la gauche du PS et la nébuleuse d'extrême gauche.
Lors de la scission du SPD les réformes difficiles concernant la protection sociale, les retraites, le statut des chômeurs, le marché du travail, avaient été réalisées par le gouvernement socialiste... de Gerhard Schröder et avait don suscité des mouvements internes contestataires. En France on n'est jamais passé par ce filtre de la réalité. Un sociologue danois Gösta Esping-Andersen souligne qu'il existe en fait deux conceptions de la social-démocratie qui se sont exprimées ce week-end dans notre pays. La première s'applique à réparer, par la redistribution, les cassures sociales et les inégalités créées par le capitalisme qui n'est pas combattu. La seconde, très vivante dans les pays scandinaves, sans renoncer à une large protection sociale face aux risques de la vie, considère la redistribution comme un pis-aller temporaire. La société qu'elle vise est celle où les individus, par leur qualification et leur productivité, peuvent s'assurer par eux-mêmes un revenu direct décent ; où la prévention des inégalités par l'égalisation des chances est préférée à leur « réparation » par les transferts ; où l'on dépense davantage pour aider les chômeurs à retrouver un emploi que pour les indemniser ; bref, où l'Etat providence est moins un infirmier qu'un investisseur.
En fait les socialistes français n'auront pas d'autre choix que de préciser à quelle de ces deux conceptions de la social-démocratie ils veulent se rattacher. La fracture des continents peut également se produire au sein même du PS ce qui mettrait à mal les options prises par le facteur de Neuilly car il aurait alors beaucoup moins de latitude pour exister. D'autant qu'il n'est pas près de repasser chez Drucker !
Mais je déblogue...

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 08:24
Je vais finir par croire que je lasse le lectorat de L'AUTRE QUOTIDIEN parce que je ne fais que traiter de sujets désespérants. Je sens bien à certaines réponses qui me sont adressées que je dois absolument me mettre au diApason et ne parler que belles et bonnes approches de la vie. Je sais que vous aimez bien, chères lectrices et chers lecteurs ces faits qui mettent un rayon de soleil dans l'eau froide de notre quotidien actuel. Je cherche donc désespérément cette ouverture qui m'autoriserait humour, passion, gloire et beauté ! En fait chaque soir j'ai l'impression de chercher la fameuse aiguille dans une meule de foin... et encore si elle existe. Impossible de repérer un événement qui mette un zeste de baume au cœur. Il faut dire que le gouvernement fait le maximum pour alourdir l'ambiance et que s'il n'y avait pas Carla pour égayer le paysage celui de la France ressemblerait à un champ de ruines. Quand elle apparaît on oublie cet environnement détestable pour détourner l'attention sur la morosité pesante qui entoure son époux. En lisant la presse on guette le sondage arrangé qui va relancer celui qu'elle sert comme elle le ferait pour un Pygmalion cinématographique promettant le succès garanti. Rien... Même sœur Anne ne verrait rien venir dans une morne plaine asséchée par des réalités pesantes.
Dans la seule journée de hier, il était difficile de se réjouir de la remontée du chômage, de l'accroissement de la dette publique plombée par une croissance illusoire, de l'annonce d'une énième tentative de suppression des départements, de la montée au créneau de sainte Boutin exterminant le diable Morano ayant proposé le lancement d'une pétition contre la légalisation de la gestation pour autrui. Et vous voulez vous que je me lance dans un texte désopilant avec de tels repères puisés dans l'actualité ? Même dans le camp d'en face on n'a pas matière à se réjouir !
Le PS va en effet se faire déborder sur sa gauche durant ce week-end espérant récupérer ses base ouvrières par une adhésion massive des bobos centristes attristés par la baisse de leur pouvoir d'achat. Personne ne prendra le facteur et ses copains au sérieux car il ne figure pas dans la liste des personnalités les plus populaires. On examinera dans le JDD les scores de Delanoé, Royal, Aubry et on s'extasiera sur leur rivalité programmée. Comment voulez-vous avoir envie de rire quand tout s'écroule autour de vous ? A moins d'être faux cul et de se gausser des malheurs de notre monde dans une sorte d'humour noir ravageur il faut convenir que le temps n'est pas au beau fixe pour celles et ceux qui portent en eux des principes.
UN BOUC EMISSAIRE
Il faut cependant convenir d'un certain don du Président de ce qui bientôt ne ressemblera plus à une République pour entretenir le feu de sa notoriété ravageuse. Il avait trouvé en Jacques Attali le pyromane idéal qui lui accusé des ennuis irréversibles en mettant le feu par ses 300 propositions aux élections locales. Bien des battus Ump lui vouent d'ailleurs une haine tenace mais dans le fond comme ils sont retraités prématurés de la vie politique le parti présidentiel s'en moque.
Le ministre du Travail Xavier Bertrand a par exemple beaucoup appris auprès d'Attali et il a déclaré hier que le débat lancé par la fameuse commission sur la suppression des départements était « toujours d'actualité », alors que Nicolas Sarkozy avait la veille évoqué une éventuelle modification des structures territoriales. Une annonce qui va permettre de détourner l'attention sur bien d'autres annonces plus préoccupantes pour le quotidien des braves gens se laissant impressionner par une boulimie de réformes toutes plus ratées les unes que les autres.
Fin janvier, Nicolas Sarkozy s'était dit en désaccord avec la proposition de la commission Attali de supprimer les départements, qui avaient selon lui « la légitimité historique ». Jeudi lors d'un déplacement à Limoges, le chef de l'Etat a cependant à nouveau évoqué la nécessité selon lui d'aborder la question des structures territoriales.
« Il va falloir qu'un jour -je me demande si ce ne sera pas un chantier pour 2009-, on parle des structures territoriales en France. Parce que nous sommes arrivés à un degré de complexité sans précédent », a déclaré Nicolas Sarkozy. « Tout le monde est attaché à sa région, et puis il y a l'Europe, il y a les communautés de communes. Comment on s'y retrouve, c'est très difficile », a-t-il ajouté. « A un moment donné, il faut qu'on se mette ensemble et qu'on voit dans le consensus comment on peut faire évoluer les choses. En tout cas, on ne peut pas moderniser la France sur un plan économique, sur un plan social, et puis ne pas toucher à l'appareil administratif », a-t-il lancé. Un pavé dans la mare médiatique pour faire des vagues de diversion puisque selon un stratagème maintes fois expérimenté il se contente de tester une mesure que son « collaborateur » des collectivités territoriales, charcutier de circonscriptions électorales a aussitôt... démentie.
UN COUP TORDU SE PREPARE
Prenant le contre-pied, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux Collectivités Territoriales, Alain Marleix, a assuré cependant qu'il n'est « aucunement question d'une suppression du département ».
« La France subit un empilement administratif qui constitue une fâcheuse exception en Europe »,
poursuit le secrétaire d'Etat en plein travil de découpage électoral et de recherche d'une modification des modes de scrutins pour relancer localement la Droite, qui ajoute que « la nécessité d'une réflexion conduisant à une réforme en profondeur est d'ailleurs engagée avec les grandes associations représentatives des collectivités locales et le Parlement. » ? Il faut le décodeur pour connaître la vérité présidentielle qui ne veut pas supprimer le département, tout en le supprimant mais sans le supprimer. C'est peut-être là qu'il faut sourire... sauf à se dire qu'ils en sont bien capables par pur calcul politique puisque plus de la moitié des départements français sont désormais dirigés par la Gauche. on peut donc tenter de els éliminer car leur gestion porte ombrage à la compétitivité du pays.Une fusion absorption par la Région sauverait par exemple la face en coulant à la fois les régions et en détruisant la proximité départementale qui profite tellement à la gauche.
Ils y arriveront car ils savent que se profilent des régionales et des européennes qui risquent d'être encore plus difficiles que les précédentes compte tenu des faits actuels. La dette publique de la France s'établissait par exemple à 1.250,6 milliards d'euros au 31 mars, selon l'Insee, soit 65,3 % du PIB. C'est 5 points de plus que la limite autorisée dans le cadre du pacte de stabilité. La dette publique de la France a augmenté de 41,1 milliards d'euros au premier trimestre 2008 par rapport au trimestre précédent a annoncé l'Insee (encore cette fichue Insee) qui ne cesse de « démoraliser » les troupes ! Exprimée en pourcentage du PIB, la dette se situe approximativement à 65,3%, en hausse de 1,4 point par rapport au trimestre précédent , indique l'Institut national de la statistique.
Le pacte de stabilité et de croissance européen, c'est-à-dire l'ensemble des règles budgétaires auxquelles sont soumis les pays membres de l'Union européenne, fixe à 60% du produit intérieur brut la limite autorisée d'endettement public. Et voici un argument pour tuer les départements.
Je vous le livre comme vous allez l'entendre : « les collectivités locales ruinent notre pays par leur train de vie, leur endettement, leur laisser aller ». Mieux vaut donc les supprimer car ainsi on économiserait les deniers publics que les socialistes dépensent inconsidérément au profit de la solidarité, de l'éducation, de la culture, du sport, du logement, de la création d'entreprises, de la protection de l'environnement autant de compétences dont on sait qu'elle ne compte pas dans le contexte actuel ! Et en terme d'emplois elle n'apportent rien si ce n'est du maintien du nombre des fonctionnaires relavant de leur pouvoir.
DONNEZ DE LA BRIOCHE
Alors que les vacances s'annoncent, en plus d'un moral des ménages en berne, le gouvernement a dû affronter, hier, une nouvelle remontée du chômage. La troisième depuis le début de l'année. En mai, le nombre de demandeurs d'emploi immédiatement disponibles et à la recherche d'un emploi à temps plein (catégorie 1) s'est accru de 5.400 (+0,3 %), selon les chiffres publiés hier soir par le ministère de l'Emploi. Cette hausse suffit à repasser leur nombre au-dessus de la barre de 1,9 million (1.902.600). Faute de commandes, les entreprises ont tendance à retarder, voire annuler, les offres d'emploi qu'elles comptaient déposer à l'ANPE : leur nombre s'est réduit de 3,4 % sur un mois. Il faudra attendre le 4 septembre pour connaître le taux de chômage du deuxième trimestre. Ces chiffres ont beau être conformes aux prévisions de l'Insee (mais quand se tairont-ils ces statisticiens ?), ils ne font pas l'affaire du gouvernement, qui a fait de la bataille pour l'emploi l'une de ses priorités.
La dégradation permanente de la conjoncture est particulièrement défavorable aux publics fragiles, au premier rang desquels les jeunes (+0,8 %) et les chômeurs de longue durée (+0,6 %). Autant écrire que ce n'est pas si grave que ça car ces publics là sont inconnus du gouvernement et ils sont soutenus par... les départements ! C'est dire si l'on peut les éliminer des chiffres en éliminant le Conseil général qui s'occupe des Rmistes, des jeunes en difficulté, des personnes traversant des momenst socsialement délicats.
Tenez je vais vous rappeler un propos probablement faux d'une personne de notre histoire quand on lui indiquait que le Peuple avait faim et réclamait du pain elle se serait exclamée : « qu'on lui donne donc de la brioche ! » On en parlait pas en octobre 1789 sur TF1, dans Le Figaro ou sur France télévision mais est-on certain que si ces médias avaient existé on leur aurait laissé le soin de le rapporter ? Nous sommes à peu près dans la même situation sans avoir eu le courage de prendre la Bastille.
Mais je déblogue...
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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 17:59
Problème de connexion : ce texte a été envoyé à 7 h ce matin mais non publié !

Parfois en écrivant ces chroniques, je me dis que je suis peut-être de mauvaise foi et un diable gardien sarkozyste se charge de me mettre le doute qu'il n'a pas à l'esprit à travers un commentaire. Souvent j'essaie de me freiner en me disant qu'en agençant autrement l'actualité me pousse à ne voir que le mauvais coté des événements. Il suffit que je me pose devant la télé vers 20 heures pour constater que les « professionnels » sont beaucoup moins attentifs que moi à certains aspects de la vie sociale. Tenez hier soir PPDA, martyr du journalisme intègre, ouvrait son Jité avec la victoire de l'increvable cycliste Jeannie Longo lors des championnats de France de course contre la montre ! Imaginez un peu l'impact sur le quotidien des téléspectatrices et des spectateurs béats d'admiration devant la longévité de celle qui a toujours bu à un bidon d'eau claire... Avouez qu'il y a là matière à s'interroger sur son approche de l'information à moins de vérifier que la suite finit par justifier d'autres choix ! C'est probablement la satisfaction à attendre en vérifiant à posteriori de la justesse d'un analyse potentielle.
Tenez quand j'ai, à de multiples reprises dénoncé, les mesures fiscales prises en faveur des plus nantis de notre société j'ai cru que le résultat me démentirait peut-être. Or au titre du « bouclier fiscal » à 60%, près de 15.000 foyers fiscaux ont bénéficié d'un remboursement, pour un montant moyen de 16.000 euros, a indiqué hier Bercy. Les ordinateurs ont craché leur vérité : les trois quarts des bénéficiaires ne sont pas assujettis à l'ISF (Impôt sur la fortune). Dommage que les statistiques ne disent pas quelle est la somme globale restituée à ces 75 % et quelle est celle qui est revenue dans les poches des 25 % restants ! Le montant élevé de ce remboursement moyen cache évidemment d'importantes disparités.
Ainsi, près de 9.300 des demandes acceptées portent sur des remboursements inférieurs à 800 euros ; 5.700 demandes concernent un montant supérieur. Selon les profils des bénéficiaires, recensés à la fin février (12.288 au total), 74% avaient un patrimoine inférieur à 750.000 euros, qui correspondait en 2006 au seuil de déclenchement de l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune). Et 84% avait un revenu fiscal de référence inférieur à 42.000 euros. En croisant ces données, l'administration fiscale a établi que 73% de ces bénéficiaires du « bouclier fiscal » avaient à la fois un revenu inférieur à 42.000 euros en 2006 et n'étaient pas concernés par l'ISF, pouvant donc être considérés comme des ménages modestes.
Vincent Drezet, secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts (Snui), insiste pourtant sur le fait que « la majorité des bénéficiaires sont effectivement des gens qui n'ont pas de gros revenus, mais en termes de montants remboursés, c'est une minorité de contribuables aisés qui profitent du bouclier fiscal ». Dommage que Jeannie Longo ait peut-être bénéficié de cette mesure d'allégement fiscal car TF1 aurait pu s'intéresser à cette actualité !
GANGNER PLUS AU LOTO FISC
Confirmant une information parue dans Le Figaro, et selon des chiffres communiqués par le ministère du Budget, le fisc avait reçu au 30 avril dernier 23.159 demandes de remboursement au titre du "bouclier fiscal" sur les revenus de 2006. Sur celles-ci,14.981 ont été acceptées ce qui fait que seulement environ 3 760 d'entre elles ont été envoyées par des contribuables assujettis à l'ISF. Entré en vigueur en 2007, ce dispositif plafonne à 60% des revenus le niveau des impôts directs, CSG (Contribution sociale généralisée) et CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale) comprises. Les contribuables qui s'étaient acquittés d'une somme supérieure pouvaient donc être remboursés de la différence. Dans le cadre de la loi Tepa votée en juillet dernier, aussi appelée "paquet fiscal", le plafond de cette "niche fiscale" a été abaissé à 50% pour 2008 (revenus perçus en 2007).
L'adoption de cette mesure avait suscité une vive polémique : des parlementaires de toutes tendances avaient estimé qu'elle visait principalement les grosses fortunes, candidates potentielles à l'expatriation fiscale. Encore un vérité oubliée. Elle devait faire revenir Johnny au bercail en compagnie de bien d'autres « pauvres » surtaxés partis tromper le fisc français dans un havre de paix suisse. Avant hier les événements prouvait que rien n'était plus mensonger que ce fallacieux prétexte ayant servi à récompenser les fans du Président.
Alain Ducasse, qui représente avec quelques autres les sommets de la gastronomie française (14 étoiles au Michelin), accessoirement propriétaire d'un groupe employant... 1900 personnes dans le monde est devenu, monégasque par ordonnance d'Albert II et du même coup, non redevable de l'ISF et non assujetti à l'impôt sur le revenu. Pour les plus fidèles d'entre vous connaissez ce que j'ai écrit sur cette mesure totalement inique consistant à faire perdre à l'impôt sa notion de proportionnalité et d'équité. Comme il est anormal que l'on ne paie pas, même très symboliquement, sa participation à la vie collective locale il est impensable que tout soit organisé afin que celles et ceux qui le peuvent ne règlent plus rien car ils ont les moyens légaux de contourner ce qui est... imposé aux autres ! On ne leur consacrera pas une poignée de secondes sur les ondes ou une bonne place dans les quotidiens gratuits car leur sort n'intéresse pas évidemment tous les idiots de lecteurs salariés qui eux ne peuvent rien espérer de ce constat. Dans le fond je n'avais pas tort en attirant depuis des mois votre attention sur des décisions d'une injustice déprimante.
UN TROU ABYSSAL
Inutile de se mettre martel en tête pour avoir dénoncer la situation catastrophique d'un Etat donneur de leçons permanentes aux collectivités locales car avec un peu de patience on finit par trouver confirmation officielle de cette « faillite » potentielle. La Cour des comptes a estimé que les hypothèses du gouvernement pour un retour à l'équilibre des comptes publics en 2012 paraissent très incertaines. Quand je l'ai écrit un thuriféraire du sarkozysme m'a immédiatement tancé pour donner un air inquiétant à une vérité pourtant assez simple. Le déficit est en effet reparti à la hausse l'an dernier, et le poids de la dette publique pour le citoyen est sans cesse croissant.
Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, pas encore socialiste à ma connaissance, a insisté sur le fait qu'avec un déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) de 2,7% du PIB en 2007, après 2,4% en 2006, « la dette publique ne manque évidemment pas de s'alourdir ».
« Aujourd'hui en France, tout actif occupé a sur ses épaules un endettement de 47.000 euros, qu'il devra bien rembourser, lui et ses enfants », a précisé Philippe Séguin en présentant le rapport de la Cour sur « la situation et les perspectives des finances publiques ». Celui-ci a été remis au Parlement avant le débat d'orientation budgétaire pour 2009... qui n'en doutons pas sera, en plein mois de juillet, très médiatisé ! L'ordre du jour de la session qui ressemble à un dictionnaire permettra des échanges construits et durables.
A elle seule, la charge des intérêts de la dette représente « 2.000 euros par an et par Français employé », a répété doctement Philippe Séguin, pour qui cette charge « réduit à néant nos marges de manœuvre » et menace l'avenir des systèmes de solidarité publics. Mais diantre pourquoi en même temps ne pas avoir dénoncé l'absurdité des 241 millions de non-profit pour l'Etat et de profits réels pour les chevaliers au bouclier doré ?
En 2007, cette charge des intérêts se montait à plus de 50 milliards d'euros, soit l'équivalent du déficit public, en augmentation de 12% par rapport à 2006. Alors que la France n'était quasiment pas endettée en 1980, le niveau de la dette publique est passé à 40% du PIB au début des années 90 puis à 50% au début des années 2000. Philippe Séguin a déploré le fait que "maintenant, nous dépassons pour la cinquième année consécutive le seuil de 60% fixé comme limite maximale par le traité de Maastricht". Il a regretté que les périodes de forte croissance n'aient pas été mises à profit pour réduire cet endettement, comme chez les plupart des partenaires européens de la France. Il n'y a que le temps qui donne raison et j'aimerai pouvoir vous renvoyer à quelques chroniques oubliées dans le fleuve des pseudos infos de chaque jour.
UNE TOUTE PUISSANCE ANGOISSANTE
Même sentiment d'avoir raison trop tôt pour ce qui concerne un système médiatique gangrené par la soumission, l'imprécision, la pipolisation et une sensation de toute puissance angoissante. Parfois j'ai eu honte de taper un peu fort sur la main mise du sarkozysme, grâce aux copains et leur puissance financière, sur la majeure partie des supports influents. C'était exagéré ? Non point puisque hier on apprenait simultanément que le Président de république bananière française s'arrogeait le droit de nomme le Président des chaînes dé télévision publiques après avoir fait virer, pour crime de lèse majesté, le patron de « Paris Match Pravda », le présentateur et ses sbires du journal de 20 heures de TF1, avoir influé indirectement (ou directement) sur des contenus des papiers du JDD et surtout après avoir été invité à satiété sur les plateaux spéciaux de télé, avoir vendu les photos de ses amours. D'ailleurs afin de donner un avant goût de ce que sera Office de la Radio Télévision Sarkozyste (ORTS) et me donner raison, il s'est directement convié à pérorer sur le triomphe probable de sa présidence européenne lundi soir sur France 3. Juste un passage d'une demi-heure qui ne sera pas comptabilisé, comme les spots de pub sur le pouvoir d'achat, dans le temps imparti à la Droite !
Les Verts ont exprimé hier clairement « leur profonde inquiétude » après les déclarations de Nicolas Sarkozy sur l'avenir de France Télévisions qui se situe pour eux, « entre dérive berlusconienne et népotisme à la Poutine ». La nomination du président de France Télévisions par le gouvernement est bel et bien une régression démocratique et un danger pour l'indépendance des médias, déjà fortement mise à mal en France comme je l'ai écrit des dizaines de fois. Les écologistes estiment qu'il « s'agit d'un mauvais tour de passe-passe malheureusement sans ambiguïté. Ce n'est pas pour renforcer la qualité des chaînes publiques qu'on supprime leurs subsides publicitaires mais pour les obliger à venir manger dans la main du pouvoir. Comme à l'habitude aucun financement alternatif n'a été assuré et rien ne dit que le personnel (journalistes notamment) de sera pas envoyé à l'échafaud pour absence de collaboration et au nom des inéluctables restrictions budgétaires ! Nicolas Sarkozy exactement comme je l'avais annoncé a réalisé le tour de passe-passe de l'année en supprimant la publicité sur le service public pour mieux le contrôler et s'est acheté à bon prix la bienveillance des chaînes privées reconnaissantes. On dit même qu'elle vont le nommer Chanoine bienfaiteur à vie. Il se peut même que sa carrière terminée il devienne animateur présentateur. Il hésite entre la « Roue de la Fortune », « Tournez manège » avec Carla ou « qui veut gagner des millions ? »
Mais je déblogue...

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 07:17
La piteuse aventure de l'Equipe de France de football dans l'Euro a plongé le gouvernement dans la perplexité. Mais qu'est-ce qui peut redonner le moral aux Françaises et aux Français qui, il est vrai, chaque jour prennent une claque libérale sur la tronche. Il ne sont pas encore remis de la précédente que la seconde se profile. Tous sont en situation de K.O. debout et rares sont celles et ceux qui relèvent la tête. Saoulés de coups tordus ils tentent simplement de se protéger de ce qui leur arrive. La lucidité leur fait défaut et la combativité s'est estompée pour laisser la place à la résignation. Même les plus tabassés par les directs du droit d'une gouvernement se réfugient dans les cordes pour tenter d'échapper à l'avalanche.
Hier les viticulteurs du Languedoc qui sont réputés pour leurs actions déterminés sont descendus dans la rue. Ils n'ont pas autant mobilisé que prévu. Entre 4.500 et 10.000 d'entre eux, selon les sources dans les rues de Montpellier, sous un soleil de plomb et au rythme des pétards, pour demander au gouvernement des mesures d'urgence et un plan de soutien. D'après le président des Jeunes Agriculteurs de l'Hérault, « 80% des exploitations sont en fortes difficultés financières. Les cours du vin continuent de chuter: de 45 euros l'hectolitre à 33 euros entre 2000 et 2007 pour les vins de pays, de 70 euros à 53 euros sur la même période pour les vins de pays d'Oc. A cela s'ajoute la hausse des charges: gazole, intrants (phytosanitaires), ferraille, engrais..." » Le Crédit agricole, la Mutualité sociale agricole (MSA) ou Groupama tiennent donc le sort d'un pan entier de l'activité économique de cette région entre leurs mains. Ils appuient sur le bouton du « découvert » ou du « retard de paiement » et le système actuel s'effondre. C'est à l'image de notre pays qui croule sous les « crédits » de toutes sortes afin d'assurer son fonctionnement.
Le président du Syndicat des vignerons de l'Aude, a rappelé les principales revendications de la filière : « la reconduction de l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti en 2007 (comme cela fut le cas pour 2005 et 2006), une meilleure répartition des marges car la grande distribution marge à hauteur de 60%, un gazole professionnel à 40 centimes d'euro le litre, une indexation des charges sociales sur le niveau des revenus et le versement d'un acompte dès la signature du contrat de vente ». La balle est aussi dans le camp de la filière. « Il y a en Languedoc-Roussillon 280 caves coopératives et 3.000 caves particulières. C'est beaucoup trop », a noté Boris Calmette, président de la Fédération régionale des caves coopératives.
Dans le Bordelais le climat n'est pas meilleur. Le climat des dernières semaines a pesé lourdement sur les ventes de vin rosé qui ont été infimes. On voit paraît-il des vendeurs inquiets tenter de relancer les achats en offrant un bon... de carburant pour une caisse de 12 bouteilles acquises. Les très grands crus ont baissé le prix des primeurs. Les stocs ne baissent pas car le rapport dollar-euro pénalise les exportations. Aujourd'hui Bordeaux va tenter de se redonner du tonus avec la grande fête des bords de Garonne mais tout le monde annonce beaucoup de... visiteurs mais peu d'acheteurs réels.
REMONTER LE MORAL
Mais, malgré ce contexte extrêmement morose on était cependant très loin des mobilisations antérieures de la filière comme si le combat était perdu d'avance. Ce fut le cas des cheminots, des enseignants, des fonctionnaires, des marins pécheurs, des transporteurs, des retraités actuels et futurs, des handicapés... Pour tous même résultat : des promesses non satisfaites ou des non réponses ! Le moral n'a donc jamais été aussi bas avec en plus des Bleus qui se ridiculisent alors qu'on les annonçait comme favoris pour le titre européen que Super Sarko se voyait en nouveau Président de l'Union européenne remettre à Lilian Thuram. Il ne reste donc plus les soldes.
On en arrive, dans un pays au bord de la récession à tout miser sur des ventes à - 50 % pour seulement faire de la trésorerie. Les soldes d'été ont démarré hier et c'est une occasion pour les consommateurs de faire de bonnes affaires dans l'habillement alors que les commerces promettent des rabais de 30% à 50% en moyenne, pour tenter de rattraper une saison difficile. Les comptes sont au plus bas dans la grande distribution traditionnelle comme dans les boutiques. Soldes pour non soldes il y a des sommes dérisoires à consacrer au superflu et c'est la seule vérité constatée. Ils vont démarrer avec de forts rabais dans la plupart des magasins.
Certains commerces n'ont pas hésité à anticiper l'événement en lançant des promotions dès début juin, car la météo maussade et la baisse du pouvoir d'achat pèsent sur leurs ventes depuis le début de l'année. Les soldes d'été représentent en effet 20% à 25% du chiffre d'affaires annuel des magasins, moins importants que ceux d'hiver (30% à 35%), les pièces vendues alors étant plus chères (manteaux, doudounes, pulls...).
UN TEXTE CONTOURNABLE
Cependant, le consommateur devra rester vigilant, tant dans les magasins que sur les sites internet. L'an dernier lors des soldes d'été, la DGCCRF avait relevé une augmentation du taux d'infraction lié à des chats destinés uniquement à cette période de l'année. L'article L 310-3 du code du Commerce précise que ne sont concernées par les soldes que les ventes accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l'écoulement accéléré de marchandises en stock. Ainsi, un commerçant ne peut solder un produit que si ce dernier est proposé à la vente et payé... depuis au moins un mois à la date de début de la période de soldes considérée. Le stock de marchandises ne doit pas être renouvelé pendant toute la période des soldes effectuées par le commerçant. A défaut le commerçant encourt une amende. Les produits soldés doivent être des produits neufs. Exceptionnellement le commerçant peut être autorisé à vendre à perte. Il est donc possible de trouver des rabais de plus de 50%. La mention "soldes" doit être clairement affichée sur les produits concernés. La distinction aux yeux du consommateur entre les articles soldés et les articles non soldés doit être claire.
Ces consignes sont parfois totalement oubliées car elles ont été précédées d'une augmentation nette des prix antérieurs afin de minimiser le rabais réellement effectué. Des sur-stocks effectués par anticipation restent dans les réserves pour attendre aussi le moment où les cartes bleues chauffent. Enfin si ça peut faire remonter le moral des viticulteurs, des marins pécheurs, des fonctionnaires, des routiers, des retraités et des ménagères de plus de 50 ans ravies par la pub de TF1 sur le pouvoir d'achat, il ne faut pas qu'ils s'en privent. D'ailleurs tout est soldé depuis des mois en France !
LE PAVE DE LA BANQUE DE FRANCE
Les droits sociaux sont soldés à 50 ou 70 %. Les postes de fonctionnaires utiles à l'éducation et à la santé sont bradés en permanence. TF1 a mis en solde son présentateur vedette avant sa date de péremption. SUR France Télévisions ont fait un pris pour els derniers écrans de pub. Les Irlandais ont même fait un effort en soldant le traité de Lisbonne et en diminuant fortement la crédibilité de l'Europe. En France les idées de Gauche se soldent chaque jour davantage. Même la Banque de France a soldé son avis sur la conjoncture économique française. Elle a lancé un pavé dans la mare à l'heure où le gouvernement envisage de solder les 35 heures ainsi que la RTT (réduction du temps de travail) et en discute âprement avec les syndicats : « le facteur critique de nos difficultés semble bien être les conséquences diffuses de la réduction du temps de travail » analyse la Banque de France pour qui « la compétitivité française a été affectée par les hausses et les rattrapages de salaires liés à la réduction de la durée du travail, alors même que l'Allemagne, de son côté, touchait les dividendes de plusieurs années consécutives de modération salariale ». C'est à dire que la Banque de France critique vertement les décisions sarkozyennes consistant à jouer sur la durée du temps de travail pour tenter de masquer la baisse réelle du pouvoir d'achat. Situation paradoxale que celle de banquiers rappelant que cette décision solde la croissance au lieu de la doper.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'en moque comme d'une annonce de l'Insee : elle est une « accro des soldes » . Au lendemain de la publication par l'Insee du rebond surprise de la consommation des ménages en mai (+2%), elle a indiqué tabler sur « une accélération » de la consommation des ménages en France grâce aux soldes d'été. « Les soldes sont un moment festifs. Ils constituent clairement un soutien à la consommation. Et je pense que la période de soldes va poursuivre cette accélération en matière de consommation ». La publication de l'Insee constitue une nouvelle pour le moins surprenante alors que les Français ne cessent de protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat... autour de leur table de salle à manger mais de plus en plus rarement dans la rue. Ils ont mis leur combativité en soldes en attendant la rentrée. Ils sera tant de revenir au tarifs habituels.
Mais je déblogue...
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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 07:30
Maintes et maintes fois dans ces chroniques j'ai tenté de prouver que notre monde courait à sa perte en laissant « économique » l'emporter dans tous les domaines sur le « politique ». La seule justification du libéralisme repose sur cette conception de la vie sociale qui permet aux détenteurs de la richesse d'imposer leur vision de ce que plus personne n'oserait appeler un monde meilleur. Le suffrage dit universel ne peut pas résister à ce pouvoir qui possède des centaines de solutions pour imposer aux citoyens sa loi. Il n'y a même plus une seule minute sans que nous soyons otages, plus ou moins consentants, de ce réseau parfaitement organisé et solidaire qui arrive désormais inexorablement à ses fins. La droite, dans tous les pays du monde, n'est plus que la partie apparente d'un iceberg colossal. Elle devient une sorte de courroie de transmission de puissances infiniment plus fortes que les partis politiques ayant parfois gangrené une gauche compatissante.
Les exemples quotidiens ne manquent pas : pas une seule mesure, loi, décret, circulaire n'a pas, comme vocation première, de favoriser cette fameuse croissance sans laquelle le profit n'est pas possible pour des mastodontes ayant une assise financière supérieure à celle que des Etats disposent pour des millions de leurs ressortissants. Un exemple ? Inutile de fouiller dans la crise pétrolière car ce serait trop facile. Il suffit de restituer la lutte des pots de terre européens contre les pots de fer des immenses groupes financiers. Ce sont eux qui font et défont les normes, les règlements sociaux, les positions bancaires, les cours des matières premières. Ils assassinent les prises de position politiques les plus sûres. Ils sapent les efforts liés à l'intérêt général pour ne privilégier que leur intérêt particulier. Aucune considération pour l'Homme et son sort mais seulement le souci constant de refuser tout ce qui peut altérer les résultats des multinationales.
Si l'on se réfère au débat européen sur les OGM on a une idée exacte du siège du pouvoir. Inutile de parler du débat franco-français qui a vu les céréaliers de la seule FNSEA faire reculer un gouvernement peu désireux de se brouiller avec cette énorme puissance... économique. Il a suffi qu'ils activent leurs réseaux et on a vite trahi le Grenelle qui avait été pourtant présenté comme une victoire du... politique ! A l'échelle de l'Union européenne l'adversaire a d'autres moyens et sait qu'il obtiendra d'une manière ou d'une autre satisfaction car les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Le président du groupe alimentaire suisse Nestlé, Peter Brabeck, a en effet appelé l'UE à assouplir ses règles sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), pour faire face à la montée de prix des matières premières agricoles, dans un entretien paru hier dans la presse. Il suffit de s'adresser aux supports médiatiques grassement entretenus par la manne publicitaire de Nestlé pour obtenir un écho mondial à ses affirmations. Le PDG de Nestlé a mille fois plus de pouvoir que le président français obligé d'avoir recours à la Pub pour défendre sa politique, c'est à dire d'appeler à la rescousse la plus perverse de techniques commerciales pour sauver son image .
LE PATRON C'EST MOI !
Le sieur Peter Brabeck est donc passé à l'offensive : « On ne peut pas nourrir la planète sans les organismes génétiquement modifiés », a donc estimé Peter Brabeck, dans un entretien au quotidien britannique Financial Times (tiens donc !). « Nous avons les moyens de faire une agriculture viable à long terme », a-t-il ajouté, regrettant le manque d'engagement politique en faveur des OGM. L'opposition de l'UE aux OGM a notamment favorisé le rejet de cette technologie en Afrique, a estimé le président du géant alimentaire helvétique et il le regrette car il ne maîtrise plus le prix des matières premières comme il pourrait le faire va Monsanto et ses semences.
« L'Union européenne a fait usage de pression politique pour empêcher certains pays d'utiliser des organismes génétiquement modifiés », a-t-il poursuivi, ajoutant que cette démarche « n'était pas forcément positive pour l'agriculture de ces pays ni pour leurs stocks ». Il a oublie « ni profitable pour nos actionnaires ! »
Les OGM sont donc pour lui « une des technologies les plus sûres que nous ayons jamais vues, bien plus sûres que (les produits) biologiques ou écologiques à la mode en Europe, a poursuivi Peter Brabeck. Il sait fort bien que tout son système de production ne peut pas lutter contre ce secteur non industrialisé par principes de cette production.
Rappelons que le maïs MON810, conçu par le groupe agrochimique américain Monsanto, est la seule culture OGM présente dans l'UE, essentiellement en Espagne. Il représente moins de 1% des surfaces de maïs cultivées en France (22.000 hectares l'an dernier) et c'est véritablement un scandale pour l'approvisionnement de Nestlé qui a fermé des dizaines et dizaines d'unités de production de ses nombreuses marques alimentaires sans soulever des tempêtes sociales gigantesques. Ces déclarations révèlent le lieu du pouvoir réel et transforment en guignols les opposants aux OGM. Il faudrait les commenter dans tous les espaces de débat démocratique car ils posent la problématique des véritables ravages de la loi du marché non contrôlée par le politique.
TAPER DANS LES DEPENSES
Plus aucun secteur échappe à cette règle d'une gestion comptable de l'avenir de l'humanité. La France est même devenu une territoire expérimental de cette marchandisation outrancière des faits de société. On n'y vend plus des promesses de progrès ou de solidarité mais on décline les principes de la rentabilité et de l'individualisme. Morceau après morceau on dépèce la République égalitaire libre, égalitaire et fraternelle.
L'obsession permanente du gouvernement est simple : diminuer toujours davantage les dépenses liés aux « avantages » accordées aux plus faibles sans se préoccuper des opportunités d'amélioration des recettes prises aux plus riches. Hier encore on en a eu la preuve manifeste. Pour l'association de lutte contre le sida Act Up-Paris, c'est une « véritable déclaration de guerre ». Pour d'autres associations de malades, des membres du gouvernement et des syndicats hospitaliers, c'est une volée de réactions très vives qui ont suivi les propos de Frédéric Van Roekeghem.
Le directeur de la caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a en effet suggéré, probablement emporté par son besoin d'être agréable au maître de l'Elysée pour sauver son poste dans un fauteuil doré, de baisser de 100% à 35% le remboursement par la sécurité sociale des médicaments « à vignette bleue », dits « de confort », pour les malades atteints d'une affectation longue (diabète, cancer ou VIH), le reste étant « transféré aux organismes complémentaires » (mutuelles ou assurances privées)... sans bien entendu leur consentement ou même sans concertation.
BIEN FAIT POUR EUX !
Pour la CMH (syndicat de médecins, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics), « les déclarations du directeur de l'assurance maladie sonnent soit comme un tocsin, soit comme une provocation ». Le syndicat a rappelé « qu'en France, 7,4 millions d'assurés sociaux sont atteints d'une ALD. Parmi eux, 1,4 million sont atteints de cancers, 1,3 million de diabète et 845.000 d'hypertension sévère ». Le syndicat précise que d'ici 2015, ils seront 12 millions. Bien évidemment plutôt que d'investir pour en déterminer les causes (pollution, intoxication au travail, nourriture de mauvaise qualité...) liés aux multinationales et à leurs systèmes de productions diverses on va taper sur les effets.
Pour le collectif d'usagers de la santé CISS, « cette proposition est inacceptable car être malade n'est pas un choix. Payer les franchises, c'est déjà une double peine; ne plus être remboursé à 100% c'est une triple peine infligée aux malades ». la réduction du déficit de la sécurité sociale n'est pas comme le prétend la Droite une fatalité grave pour l'économie nationale : il suffirait que cessent les exonérations et les impayés ; que les dettes soient réglées par l'Etat et l'équilibre serait immédiatement au rendez-vous. Assurés sociaux rassurez vous : les laboratoires pharmaceutiques veillent sur vous et ils vont défendre leurs malades tirelires ! C'est là tout le paradoxe du système : les industriels luttent pour garder leurs « consommateurs » alors que les citoyens renoncent à combattre leurs exploiteurs ! Ils vont y aller de leurs pages de pub achetés dans des journaux ravis de les voir arriver.
Les pauvres gens frappés par une longue maladie disparaîtront usés par leur maux au prétexte que les effets secondaires sont leur affaire personnelle et que s'ils ont la migraine ou s'il ont la nausée après une chimio c'est un peu de leur faute : ils n'avaient pas à croire que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté aux frontières ou que les produits Nestlé avec Ogm sont profitables à leur santé. Et dans le fond si les politiques ne peuvent rien y faire autant laisser le loi du marché anéantir celles et ceux qui ne peuvent plus en supporter les bienfaits !
Mais je déblogue...
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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 07:37
C'est fait ! Le gouvernement actuel vient de franchir le mur du tolérable en transformant la politique en savonnette ou en papier hygiénique. Dramatique pour la démocratie car dès que l'on transforme l'information en propagande via la publicité on va droit vers une situation dangereuse. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un gouvernement vante en effet son propre bilan... à travers 1630 spots de publicité diffusés à la télévision. Des pages de publicité seront également financées dans la presse et sur Internet. Seule la radio sera épargnée par cette campagne de publicité, faute de budget suffisant. Toute la campagne tourne autour du pouvoir d'achat avec pour principal slogan : "Vous êtes impatients. Nous aussi". Après les nombreux couacs gouvernementaux et la baisse dans les sondages de Nicolas Sarkozy à cause de la crise du pouvoir d'achat, cette campagne inédite a pour but de redresser l'image du gouvernement et de la majorité. Elle a été mise au point par le nouveau communicant de l'Elysée, Thierry Saussez, responsable du SIG. (Service d'information du gouvernement).
La campagne de publicité qui débute aujourd'hui à la télévision a été conçue par l'agence Young & Rubicam pour un montant de... 4,33 millions d'euros. Pendant trois semaines, quatre spots thématiques de 20 secondes et un long spot reprenant toutes les annonces en 45 secondes seront diffusés près de 1630 fois à la télévision. C'est François Fillon lui-même qui a donné le coup d'envoi de cette campagne sans précédent pour un gouvernement en exercice. Une énormité qui causera la fin du système républicain voulant que l'on n'utilise jamais les moyens financiers des contribuables pour leur asséner des messages qui ne permettent ni la contradiction, ni simplement une mise à plat d'arguments différents. Bien plus que sur la forme c'est donc sur le fond que cette décision mériterait une décision du conseil constitutionnel. C'est indigne d'une démocratie qui se respecte.
Le pouvoir d'achat est le principal sujet de préoccupation des Français. C'est sur ce thème que Nicolas Sarkozy s'est fait élire en multipliant les promesses. Mais un an après son entrée à l'Elysée, les premiers résultats sont mitigés.
Persuadé qu'il s'agit d'un simple problème de communication, Thierry Saussez, nouveau responsable de la communication du gouvernement, a donc conçu cette campagne pour expliquer toutes les mesures qui ont déjà été prises par le gouvernement : défiscalisation des heures supplémentaires, exonération des intérêts d'emprunt à l'achat d'une résidence principale, diminution de moitié de la caution locative, exonération d'impôt pour les jobs étudiants.
IMPATIENTS : VOICI DE LA PUB !
Les spots de publicité débutent tous par un slogan "Vous êtes impatients. Nous aussi" et se conclut par une touche d'optimisme : "C'est mois après mois que nous gagnerons la bataille du pouvoir d'achat".
Il va ainsi renflouer les finances du service public dont le manque à gagner ne serait que de 150 millions d'euros et il va réjouir les directeurs des rédactions de la presse écrite qui n'arrivent plus à augmenter leurs ventes et ne rêvent que d'une augmentation de leur chiffre d'affaires de... publicité. Ils auront du mal à se montrer critiques dans les pages d'un quotidien qui aura reçu une « subvention » déguisée du gouvernement vantant ses mérites. Pas un seul journaliste ne saurait accepter pareille ingérence du politique dans un système commercial pervers qui conduira à terme à le faire passer pour un opposant archaïque ! espérons simplement qu'il y aura quelques courageux !
La campagne, qui se déclinera également dans la presse papier, a son propre site : www.mesurespouvoirdachat.gouv.fr. Sur ce site conçu spécialement pour l'occasion, toutes les mesures prises par le gouvernement ont été regroupées dans plusieurs catégories : "Gagner plus", "Dépenser moins", "Payer moins d'impôts", "Etre soutenu", "Etre informé et protégé". Un sondage est en ligne afin de déterminer quelles sont les mesures qui sont les plus plébiscitées par les Français. Allez y vite et submergez le de mauvaises appréciations (répondez non à toutes les questions) afin de montrer que vous n'êtes pas d'un peuple de gogos que l'on trompe avec de la pub honteusement provocatrice.
Portez plainte auprès du Bureau de vérification de la Publicité (BVP) pour publicité mensongère. Réagissez car nous voici de fait dépouillés de notre statut de citoyens pour être transformés en consommateurs ! Réclamons un budget identique pour celles et ceux qui n'acceptent pas ces « vérités » gouvernementales. Donnez 4 millions d'euros aux syndicats pour qu'ils puissent lutter à armes égales avec une campagne purement subjective. Si vous acceptez sans rechigner une telle atteinte à l'équilibre institutionnel vous serez complices de non assistance à république en danger car... vous admettrez que l'argent devienne le vrai nerf de la vie politique.
REPRENDRE LA MAIN
Cette campagne de publicité doit en effet permettre au gouvernement de reprendre la main sur le thème du pouvoir d'achat. Dès l'été 2007, sur ce sujet, le gouvernement avait été confronté à la difficulté du paquet fiscal présenté comme un cadeau fiscal fait aux plus riches. Nicolas Sarkozy avait consenti à parler d'une erreur de communication autour de ce paquet fiscal, sans renier les mesures qui avaient été prises. C'est pour corriger l'image du paquet fiscal de l'été 2007 que le gouvernement a donc décidé d'expliquer en détail les mesures qu'il a prises en faveur d'une augmentation du pouvoir d'achat dans un contexte de crise budgétaire qui amène le gouvernement à réduire les dépenses dans la fonction publique. Combien d'enseignants pourraient être affectés l'an prochain avec les 4,33 millions d'euros destinés à financer une campagne de communication de 3 semaines ? Tout simplement 120 payés 3000 euros chargés, sur un an ! Et inutile de revenir sur la hausse du SMIG annoncée de 0,9 % qui représentera un supplément de... 8 centimes d'euro de l'heure ! Mais qui fera le rapprochement entre la pub et cette hausse du pouvoir d'achat au 1° julllet : 4 330 000 euros pour expliquer aux « idiots » qu'ils auront... 2,80 € de plus en fin d'une semaine de 35 heures !
En échange voici ce que vous pourrez lire sur le site gouvernemental. Chaque fois que je vais rencontrer dans mon quotidien une personne en difficulté je vais simplement lui délivrer l'ordonnance publicitaire du bon Dr Fillion : « Vous êtes impatients d'augmenter votre pouvoir d'achat ?
Vous souhaitez bénéficier davantage des résultats de votre travail ?
Vous voulez alléger vos dépenses contraintes (alimentation, télécommunications, énergie...) ?
Vous aspirez à payer moins d'impôts ?
Vous avez besoin d'aide pour vous loger ?
Le président de la République et le Gouvernement ont mis en place, depuis juillet 2007, une série de mesures pour initier et accompagner un mécanisme vertueux de relance du pouvoir d'achat.
S'appuyant notamment sur trois textes phares, la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat du 21 août 2007, la loi pour le pouvoir d'achat du 8 février 2008 et le projet de loi de modernisation de l'économie du 28 avril 2008, cette politique doit permettre aux Français de gagner plus, de dépenser moins, d'être exonérés d'impôts, d'être soutenus et d'être informés et protégés. »

Avec une telle série de mesures je suis certain qu'ils n'auront plus de fin de mois difficiles, qu'ils trouveront que les prix baissent sur les étalages et que les vacances qui s'annoncent seront celles de l'opulence ! « Achetez du Sarkozy, mesdames, il lave plus blanc que blanc ! On vous échange un baril d'illusions contre deux barils de pub ! » Autant de slogans qui vont changer les réalités du quotidien... d'ici trois semaines et surtout en fin d'année quand la croissance sera catastrophiquement atone.
LA HONTE DE FILLON
Julien Dray estime que cette campagne « onéreuse » est du « plus mauvais goût au moment où l'on explique aux Français qu'ils vont devoir se serrer la ceinture ». Quant à François Hollande, « le gouvernement aurait pu économiser plus de 4 millions d'euros parce que, malgré tous les efforts des publicitaires, il n'arrivera pas à convaincre que ce qui ne marche pas est de la faute de la communication, que les Français n'ont pas bien compris et qu'il leur faut de la pub en plus ». C'est une évidence mais le futur ex-premier secrétaire du PS ne pense pas aux autres retombées de cette mascarade. « Quand on n'a rien à dire en politique, on fait sa pub", a-t-il ajouté. Selon le numéro un socialiste, « si les chef de l'Etat, du gouvernement et de la majorité veulent rendre un service aux Français, qu'ils leur redonnent quatre millions sous forme de subventions aux plus modestes (...) ». 
Inutile de protester :  c'est fait puisque les meilleurs amis du Président de la République se nomment Bouygues, Bolloré, Lagradère, Dassault... tous propriétaires des médias qui vont bénéficier de ces 4 millions de pub. Il ne manque que Michel Edouard Leclerc pour connaître l'inspirateur de cette « réclame » de tête de gondole !
En fait la décision est une fois encore un signe du divorce réel entre le clan Sarkozy qui a embauché Thierry Saussez pour cette marchandisation de la vie politique et son « premier collaborateur » qui a semblé avoir honte de présenter à la presse ces spots qui le mettent en scène ! François Fillon s'est éclipsé à la conférence après un petit quart d'heure de figuration plus ou moins passive !
D'ailleurs il aurait pu proposer un autre spot aux publicitaires qui auraient proposé aux retraités malmenés depuis des années d'améliorer leur pouvoir d'achat en faisant des heures supplémentaires détaxées ! Remarquez ce serait aussi crédible que les autres mais au moins il serait plus comique ! Et ça mettrait un peu d'humour ensoleillé dans l'eau froide de cette campagne dont on ne mesurera les effets sur le moral des Françaises et des Français en... octobre prochain. Cette idée a véritablement germé dans le cerveau d'un fils de... pub!
Mais je déblogue...
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