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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 07:37
Le 14 juillet, jour de la Fête nationale française, reste pour une bonne part du monde un symbole. Les principes de la révolution de 1789 demeurent en effet des références pour bon nombre de démocrates de la planète. Ils sont de plus en plus nombreux à lutter concrètement pour que cette « liberté », cette « égalité », cette « fraternité » que nous aurions instituées pour éclairer l'humanité soient mises en œuvre dans leurs pays. Celui de cet année prévu pour être un moment fort de la communication présidentielle risque de s'asseoir sur quelques repères « révolutionnaires ».
Il faut absolument que ce soit une journée à la gloire de l'Etre suprême comme il y a plus de 200 ans et pour cela tous les moyens sont utilisables. Les voyages se multiplient afin de décider les hésitants à effectuer le déplacement vers Paris le 13 juillet. L'idée de mettre la veille du grand défilé sur les Champs Elysées de ce que la France compte encore comme armée en état de marche le rassemblement de l'Union pour la Méditerranée aurait pu être la trouvaille idéale. En fait elle va s'évaporer dans les prochaines semaines ou va se réaliser au prix de concessions terribles pour la crédibilité de la politique internationale du pays de la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen.
On risque bien en effet de trouver dans la tribune officielle et ensuite à la Garden Party de l'Elysée des hôtes encombrants. Il va falloir que Bernard Kouchner et Rama Yade et quelques autres déploient un grand mouchoir sur leurs convictions supposées pour s'asseoir aux cotés de Bachar al-Assad que même Jacques Chirac ne veut pas rencontrer sur sa route. Mais il faut bien avouer que c'est comme lors des manifestations que l'on veut prestigieuses en annonçant la venue de diverses personnalités qui, souvent, se font porter « pâles » le jour venu !
La totalité des chefs d'Etat conviés au sommet de l'UPM -soit une quarantaine de représentants de l'Union européenne et des pays de la rive sud de la Méditerranée- a pourtant été invitée à participer aux festivités de la fête nationale le lendemain, et en particulier au défilé sur les Champs Elysées, selon l'Elysée. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon sera alors l'invité d'honneur de la France... ce qui donnerait alors un rôle prestigieux à leur ami français à nouveau en perte de vitesse dans les sondages et sur le continent européen. Heureusement pour nous il y en a déjà un certain nombre qui ont décidé de rester à la maison ou qui hésite à se fourvoyer dans ce qui sera un échec diplomatique assuré. Ils permettront d'économiser quelques millions d'euros sur le budget « réception » de la République française et les contribuables si sourcilleux du train de vie de leurs élus locaux leur en seront reconnaissants !
PAS MAL D'INDECIS
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, est de ceux là car il a refusé de se prononcer sur sa participation au sommet constitutif de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Il s'est exprimé à l'issue d'un entretien, de deux heures et vingt minutes, avec le premier ministre français François Fillon, en lançant un laconique « chaque chose en son temps » aux journalistes. S'exprimant auparavant sur le perron du bureau présidentiel de palais El Mouradia, sur les hauteurs d'Alger, le chef du gouvernement français avait assuré « qu'il y a un climat de très grande franchise entre la France et l'Algérie ». Il faut traduire cette splendide autosatisfaction par : « cette idée est une c...... et je n'en serai pas ! » a expliqué nettement l'hôte algérien qui a la trouille de cautionner un accord apparent avec Israël et déchaîner l'ire des intégristes. Une position qui n'a pas dû mécontenter le premier »collaborateur » de Nicolas Sarkozy qui rendra compte à son mentor. François Fillon a insisté sur la qualité du climat de confiance instauré avant d'ajouter avoir été reçu, lui, « avec beaucoup de chaleur et avec en même temps une volonté de mettre en œuvre tous les engagements qui ont été pris par... le président français et le président Bouteflika lors de la visite d'Etat » de Nicolas Sarkozy à Alger en décembre 2007. Sous entendu, bien évidemment : on m'envoie chercher un accord qui n'avait pu être obtenu antérieurement car si c'était facile ils en auraient parlé il a six mois et ce serait réglé.
Côté français, on s'est pourtant diplomatiquement affiché très confiant sur la participation de l'Algérie à l'UPM. Paris et Alger ont signé, pour arracher la décision, un accord sur le... nucléaire civil (encore un autour de la Méditerranée), un autre sur la défense et une convention visant à faciliter les relations économiques franco-algériennes. « Le président Bouteflika a insisté sur le fait qu'il fallait maintenant avoir des résultats, que nous allons suivre mois après mois pour faire le bilan de cette coopération » a ajouté François Fillon. Nouveau décodage : « on verra vite si la France tient ce qu'elle promet et ensuite nous nous déciderons ! » Comme Kadhafi ne viendra pas, comme le roi du Maroc préfère ne pas se mouiller, comme d'autres sont très occupés il y aura des places vides.
LA SYRIE SOUPCONNEE
Nicolas Sarkozy accompagné par sa femme Carla Bruni (c'est devenu indispensable pour que l'on parle du déplacement en France) par.. sept ministres et secrétaires d'Etat, des parlementaires, des personnalités de la communauté juive française, dont le chanteur... Enrico Macias, des intellectuels et des universitaires, dont l'ancien ministre socialiste de l'Education... Claude Allègre est en Israël pour expliquer qu'il est à fond pour l'état hébreu mais qu'il reçoit Bachar al-Assad. A l'issue d'un entretien avec le président George Bush, le 14 juin dernier, Nicolas Sarkozy avait invité la Syrie à se désolidariser de l'Iran dans sa quête de l'arme nucléaire. Encore un vœu pieux du Chanoine de Latran car l'AIEA (l'agence de contrôle du nucléaire) a envoyé hier des inspecteurs en Syrie pour enquêter notamment sur un site nucléaire présumé qui aurait été bombardé par Israël l'an dernier. « Nous nous rendons à présent à Damas, nous y rencontrerons nos homologues et puis nous commencerons à rassembler des données », a déclaré le chef de la mission Olli Heinonen, numéro deux de l'AIEA, à son départ de Vienne. Quant à « ce qui nous attend là-bas, nous verrons bien sur place », a-t-il ajouté.
Les inspecteurs, qui vont effectuer une mission de trois jours dans le pays, comme l'a annoncé début juin le directeur général de l'Agence Mohamed ElBaradei, se rendront sur le site d'al-Kibar, dans la région désertique de Deir-Ezzor (centre-est). C'est dans cette région qu'aurait été caché, selon Washington, un réacteur nucléaire construit avec l'aide de la Corée du nord. Ce réacteur aurait par ailleurs été détruit en septembre 2007 par l'aviation israélienne.
Les Américains avaient diffusés en avril des documents secrets selon lesquels la construction du site était sur le point d'être achevée lorsque l'armée israélienne l'a détruit. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel d'aujourd'hui, évoque un projet mené par la Corée du Nord, l'Iran et la Syrie pour la construction d'un réacteur nucléaire militaire sur le site, citant des rapports des services secrets allemands.
Damas a de son côté nié "les allégations ridicules" des Etats-Unis et affirmé que le site détruit n'abritait qu'un "bâtiment militaire non utilisé" et non nucléaire. A la suite de ce raid israélien, la Syrie a fait nettoyer le site de tous les débris nourrissant les suspicions, ce qui complique la mission de l'AIEA. Le Président syrien sera donc bine autour de la table ou sur les Champs Elysées pour voir défiler les rares chars valides de l'armée française ! Il aurait dû inviter Claude Allègre pour effectuer une tournée d'inspection : tout le monde aurait été rassuré. Comique ou tragique ?
MIEUX QUE L'AN PASSE
Enfin on a la référence de l'an passé qui fut un grand moment pour la France avec un déluge de nouveautés. Il y eut 5 000 participants, soit l'équivalent de la population d'une petite ville prospère : 4 224 personnels français du ministère de la Défense et de l'Intérieur avaient en effet le long des 880 mètres séparant le rond-point Clémenceau de la place de la Concorde à Paris. A ces personnels, s'étaient joints 800 représentants des 26 autres pays de l'Union Européenne, invités par le chef de l'Etat. Les AMX 10 RC avaient été de sortie. Longs de plus de 9 mètres et d'un poids de 17 tonnes, ces mastodontes peuvent accueillir un équipage de 4 personnes et consomment autour de 10 à 15 litres de carburant par heure. Pour information, des chars à chenilles comme les engins Leclerc (absents du défilé) peuvent engloutir jusqu'à 150 litres par heure !
Le chef de l'Etat circule à l'ordinaire pour sa part à bord d'un Véhicule léger de reconnaissance et d'appui (VLRA). Au total le défilé mettait en scène 412 véhicules paradant - moteur au vent - sur les Champs Elysées, dont 83 motos de la gendarmerie nationale. Avec une consommation moyenne de 7,25 litres aux 100 km, les motards avaient pour leur part brûlé plus de cinq litres de carburant pendant l'heure de défilé - et parcouru collectivement dans leur ensemble l'équivalent de... 40 allers et retours Metz-Nancy en voiture.
En matière d'émission de gaz à effet de serre, la palme était revenue sans doute à la parade aérienne : 37 hélicoptères militaires au-dessus du cortège avec, à leurs côtés, 62 avions, dont les 9 Alphajets de la Patrouille de France. Ces appareils construits par Dassault avaient laissé derrière eux une traînée de fumées tricolores à base d'huiles, de gasoil et et de fumigènes. Chacun des neuf avions avait consommé 1080 litres de kérosène en une heure de défilé, soit 9720 litres au total. C'est l'équivalent d'un convoi de 72 voitures roulant l'une derrière l'autre de Paris jusqu'à... Cracovie. Et tout cela sans compter les multiples répétitions qui multiplient ces constats par 2 ou 3 !
En ce jour de fête, le feu d'artifice avait été lui aussi incontournable. Pour illuminer la Tour Eiffel, on n'avait pas lésiné. Quinze artificiers avaient été réquisitionnés pour tirer les trois semi-remorques de bombes appelés à illuminer le ciel de Paris pendant une trentaine de minutes. Coût du spectacle : 500.000 euros.
Heureusement que cette année les heures supplémentaires de tout ce monde seront dispensées des cotisations sociales. Si on ajoute en 2008 les frais imposés par la venue de 44 chefs d'Etat avec leurs délégations on a une idée exacte de l'impact du 14 juillet sur... les dispositions du Grenelle de l'Environnement tant en matière d'énergie que de citoyenneté. « Allons enfants de la patrie, le jour de gloire va arriver ! ». Ayez simplement une pensée émue pour votre pouvoir d'achat !
Mais je déblogue...
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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 15:37
Il est un pote de Nicolas Sarkozy qui doit passer un mauvais week-end. Il doit avoir reçu quelques coups de fil lui annonçant des lendemains qui déchantent car il peut être la victime expiatoire d'un système mis en place depuis moins d'une année : toute personne qui contrarie tant soit peu le Président de la République est tôt ou tard virée. Les exemples se multiplient dans tous les domaines. Les journalistes les plus célèbres passent à la trappe.
Les fonctionnaires déplacés, placardisés, mutés sont aussi nombreux. Ils sont tous terrorisés et restent claquemurés dans leurs bureaux de peur d'être pris pour des ennemis potentiels. Les Préfets sont jugés au nombre d'expulsions réalisées. Les médias se retrouvent réduits au pain sec pour avoir à un moment ou un autre émis un simple doute sur l'attitude présidentielle. Bien évidemment on rétorquera que c'est une vision abusive de la vie au sommet de l'Etat car personne ne songe à cumuler des faits ponctuels apparemment anodins.
Le dénommé Jean Philippe Cortis ci-devant directeur de l'INSEE ne va pas tarder à être promu à de plus hautes fonctions totalement inutiles. A sa place je commencerai à me préoccuper de mon avenir. Le Conseil des ministres l'avait pourtant nommé avec zèle et motivation pour remplacer Jean-Michel Charpin dont le statisques avaient déplu à l'hôte de l'Elysée. Voici un bonhomme qui ne savait même pas truquer une chiffrer de croissance ou le moral des manages. Jean-Philippe Cotis, économiste en chef de l'OCDE avait toutes les qualités requises pour pratiquer cet art dans une Europe soucieuse de son image. Ce changement à la tête d'une des directions les plus sensibles du ministère des Finances n'avait pas constitué une surprise tant les polémiques avaient été nombreuses sur la statistique publique ces dernières années.
Ancien directeur des études économiques de BNP-Paribas (1990-1993) puis commissaire au Plan où il avait marqué par un rapport sur l'avenir des retraites, Jean-Michel Charpin, passé par Polytechnique et l'Ensae (l'école d'application statistique), était en poste à l'Insee depuis janvier 2003. Début 2004, l'Insee avait été contesté par le distributeur Michel-Edouard Leclerc, grand copain de qui vous savez, sur sa mesure du pouvoir d'achat. De cette période datent d'ailleurs les mauvaises relations de Jean-Michel Charpin, homme réputé de gauche, avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie. Il s'en est souvenu en arrivant à l'Elysée. La dernière polémique qui les avait opposés reposait sur les chiffres du chômage que tout le monde reconnaît faux.
En janvier 2007, l'Insee avait annoncé en catimini renoncer à publier son enquête annuelle sur le chômage, ouvrant les soupçons, à quelques mois de l'élection présidentielle, d'une intervention politique. Le recensement de la population qui bloque les communes depuis une décennie, la mesure des créations d'emplois ont été autant d'autres thèmes de friction. Ce divorce entre la statistique publique et le pouvoir politique, souvent prompt à instrumenter les chiffres de croissance ou d'emploi, est en partie le résultat d'un malentendu sur la nature et les objectifs de la statistique publique : l'Insee propose une évolution des prix à la consommation, pas un indice du coût de la vie. Il donne une évolution macroéconomique des revenus des Français, pas une mesure de leur pouvoir d'achat individuel. L'Insee avait en partie répondu à ces critiques, en affinant certains outils de mesure, mais il avait failli à communiquer clairement sur les chiffres du chômage. Selon une source au sommet de l'Etat, Jean-Philippe Cotis avait pour mission de « moderniser, dépoussiérer et rénover « l'Insee, forte de 6.000 agents et de 450 millions d'euros de budget. Il a dû le faire car en cette fin de semaine il se fait flinguer de tous les cotés pour les prévisions sorties par cette institution. Il n'a pas compris que l'INSEE n'était pas là pour démontrer que ce que son prédécesseur avait annoncé allait se réaliser : une échec totale , grave et prolongé de la politique gouvernementale impulsée par le futur Président d'une Union européenne erratique !
LE HANDICAP DE L'EURO
Alors que le gouvernement table en effet, honteusement, sur une croissance comprise entre 1,7% et 2% en 2008, l'Institut national de la statistique dirigée par une éminent sarkozyste estime que le PIB de la France, rattrapée par la crise financière internationale, ne progressera que de 1,6% et que surtout celle de 2009 devrait nous entraîner vers le fond en matière économique avec un déficit extérieur record, un déficit encore plus lourd, une incapacité à financer les réformes promises, une inflation galopante ! De son côté, l'OCDE prévoit une croissance de 1,8% en 2008. Le 2 juin, le FMI a quant à lui révisé à la hausse sa prévision de croissance pour l'ensemble de la zone euro, qui devrait atteindre environ 1,75% cette année, sans donner de détails pour la France. Fin avril, la Commission européenne tablait sur une progression de 1,6% du PIB français.
Selon cette même Insee, l'inflation devrait atteindre 3,2% sur l'ensemble de 2008. Dans ses dernières prévisions publiques, le gouvernement français prévoyait de son côté une inflation moyenne de... 2,2%. Quant au pouvoir d'achat "par unité de consommation", qui prend mieux en compte les évolutions démographiques de la société, il devrait même stagner (+0%) sur l'ensemble de l'année, prévoit l'Insee.
L'appréciation de l'euro sur le marché des changes depuis 2007 amputerait la croissance de la France de 0,6 point de PIB en 2008 et pèserait sur le commerce extérieur et sur l'investissement des entreprises. Cette Europe que le peuple français repousserait encore (53 % pour le non au traité !) tellement elle devient pesante, distante, indifférente, technocratique, absurde n'a pas produit d'effets bénéfiques sauf pour les spéculateurs.
Première conséquence directe de l'appréciation de la monnaie européenne face aux autres devises: une dégradation de la balance commerciale, due au fait que les exportations sont pénalisées au profit des importations.
TROP PESSIMISTES POUR L'OPTIMISME OFFICIEL
Le dénommé Jean-Philippe Cotis n'a pas su donner un coté bling-bling aux prévisions. Il aurait pu les faire présenter par Carla Bruni-Sarkozy pour essayer de leur donner un coté plus enchanteur. A l'opposé il les a laissées publier sans les adoucir car pour un citoyen tant soit peu éduqué ces annonces constituent une preuve de l'échec absolu du libéralisme sarkozyste et surtout la prévision de ce qu'il faudra bien se résoudre à appeler un plan de rigueur absolue ! il a vite été rappelé à l'ordre pas sa hiérarchie politique qui n'a cure de son indépendance. Le ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé que les prévisions de l'Insee faisant état d'une croissance limitée à 1,6% sur l'ensemble de l'année 2008 étaient « exagérément pessimistes ». On peut lui faire confiance puisque les siennes ne sont surtout pas depuis des années exagérément... optimistes sauf qu'elle les révise sans cesse à la baisse alors qu'elle lui ont servi à berner les députés lors du budget 2008 et qu'elle prépare celui de 2009 sur des base surestimées !
« Ces prévisions me paraissent exagérément pessimistes surtout si je compare avec d'autres prévisions d'autres organismes comme le Fonds monétaire international ou l'OCDE ou nos propres prévisions », dont aucune n'est inférieure à 1,7%, a déclaré la ministre. Rappelons que l'on avait viré le directeur de l'Insee pour avoir trop suivi les prévisions de l'OCDE !
Par ailleurs, Mme Lagarde a jugé que l'Insee était « assez sombre dans sa prévision » d'inflation pour 2008.
« Cela ne me paraît pas justifié par l'évolution que nous constatons actuellement sur les marchés qui est inférieure à ce chiffre là », a-t-elle dit. Il s'agit en outre d'une moyenne sur l'ensemble de la population française. Or les carburants et l'alimentation étant les dépenses qui pèsent le plus lourd dans le budget des foyers les plus pauvres, il est vraisemblable que le pouvoir d'achat de ces derniers régressera purement et simplement cette année. En fait elle prétend, contre vents et marées, que Nicolas Sarkozy reste le président du pouvoir d'achat des nantis ce que personne ne lui conteste dans son bilan. Mme Lagarde nie l'évidence car il n'est pas question de tolérer une mise en doute de son savoir faire économique pourtant désastreux.
NIER L'EVIDENCE
Il faut nier l'évidence et donc porte-parole de l'UMP et le chef du gouvernement s'en sont pris aux "prévisions pessimistes" de l'Institut national de la statistique et des études économiques. « Les prévisions de l'Insee sont comme d'habitude extrêmement pessimistes. On a vu ces derniers mois qu'elles ne se vérifiaient pas toujours » a dit François Fillon dans une allusion à la révision de la croissance 2007. « Ne me demandez pas de me passionner pour un document dont je sais qu'il sera révisé ! », s'est exclamé Nicolas Sarkozy en marge du Conseil européen de Bruxelles. Ces critiques, inhabituelles à la sortie des notes de conjoncture de l'Insee, entretiennent le doute sur le professionnalisme de cette institution, à un moment où le volontarisme du chef de l'Etat se heurte au retournement conjoncturel et aux contraintes d'une économie globalisée.
« Il faut y voir une nouvelle manoeuvre destinée non pas à casser mais à décrédibiliser le thermomètre de la conjoncture que constitue l'Insee », a estimé Michel Sapin, député de l'Indre et secrétaire national du PS à l'économie. « Il s'agit d'un raisonnement politicien primaire face à l'absence cruelle de marges de manoeuvres budgétaires », a ajouté l'ancien ministre socialiste des finances. Trois types de critiques sont formulés par la droite : l'Insee réviserait trop souvent ses statistiques, ferait des prévisions d'inflation trop "sombres", et omettrait de tenir compte des « effets de la politique volontariste du gouvernement ». Or les facteurs négatifs (pétrole, alimentation, euro) vont pourtant fatalement peser sur la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française ces dernières années. Déjà mal en point au premier trimestre de l'année, cette consommation restera donc faiblarde, et la consommation alimentaire devrait même reculer fortement (-1,1%). Autre victime de la crise financière et d'une croissance en berne: l'investissement en logement des ménages, qui devrait reculer. Pour l'Insee, le « retournement » de l'immobilier « est désormais engagé en France », même si son ampleur reste encore incertaine. Conséquence : augmentation des impôts locaux puisque les droits de mutation recueillis au bénéfice de leurs budgets vont s'effondrer !
Dans un environnement mondial moins porteur, le commerce extérieur devrait encore creuser un peu plus son déficit et peser davantage sur la croissance. Seule consolation théorique car discuté sur son contenu, le taux de chômage devrait lui continuer à baisser légèrement pour atteindre 7,1% en métropole fin 2008. Et encore ça dépendra des décisions de quelques multinationales sur leurs délocalisations dans un contexte inflationniste fort. Alors pour éviter que la fièvre monte dans le pays anesthésié par son indifférence à la politique et ce consensus mou droite-gauche en préparation on cherche à briser le thermomètre. Un moyen comme un autre d'éviter que l'inquiétude gagne du terrain avant les vacances.
Mais je déblogue...
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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 07:43
Les meilleures intentions peuvent avoir des conséquences imprévues. En fait dans le système démocratique actuelle elles pâtissent du fait que jamais une décision ministérielle n'est accompagnée d'une véritable étude d'impact. On se contente d'en présenter les effets positifs pour ne pas parler des conséquences financières, environnementales ou sociales induites du texte voté. D'ailleurs ce n'est que plusieurs mois, voire plusieurs années après que l'on constate les dégâts et que l'on modifie le contenu du texte voté après des heures et des heures de débat. L'Assemblée nationale ou plus encore le Sénat devraient obligatoirement solliciter un rapport analysant même succinctement les effets de la réforme envisagée.
Hier on en a eu un exemple frappant de ce que ce système pouvait générer comme travers dangereux. « Le bonus-malus écologique pour les automobiles est un succès qui coûte trop cher aux finances publiques », a déclaré le ministre du Budget Eric Woerth, soulignant que les critères pourraient être revus l'an prochain.
Sur Radio Classique, il a précisé attendre un coût de 200 millions d'euros cette année, alors que « ce dispositif avait été prévu au départ cette année comme équilibré ».
« On pourrait augmenter les malus et se passer des bonus mais comme je sais que c'est politiquement plus vendable, c'est aussi plus pédagogique, je dis simplement : attention à la fixation des critères », a poursuivi Eric Woerth. Prié de dire si le dispositif serait reconduit l'an prochain, il a répondu : « C'est un critère qui vaut pour cette année, on verra dans le projet de loi de finances de l'année prochaine. »
« Je n'en dis pas plus, je dis que c'est un bon système, c'est un système qui a du succès mais c'est un système qui coûte et qu'il faut donc bien régler les curseurs de ce type de fiscalité, c'est vrai pour toute la fiscalité écologique d'ailleurs », a ajouté Eric Woerth. Voici donc une proposition extrêmement « populaire » du fameux Grenelle de l'environnement qui risque bien d'être enterrée avant d'avoir donné sa pleine mesure. Dans l'état actuel des finances françaises il était inéluctable que l'environnement ne pèse pas lourd face à une dépense supplémentaire non évaluée.
PLUS ASSEZ DE POLLUEURS
A l'origine, les aides accordées aux voitures propres devaient être compensées par les taxes sur les automobiles polluantes. Seulement voilà, victime du succès de l'écopastille, le marché des grosses cylindrées, émettant plus de 160g/CO2 et donc soumises au malus, s'est effondré sur les cinq premiers mois de l'année... On donne donc beaucoup de bonus et on encaisse de moins en moins de malus !
Selon le Comité des constructeurs automobiles français, les voitures polluantes ne représentaient plus que 14 % du marché fin mai, contre... 32,2% en décembre. Les voitures à moins de 130g/CO2, bénéficiant d'un bonus, elles, ont décollé. Elles sont passées de 29,6% à 40,7% du marché entre décembre 2007 et mars 2008. C'est donc la faillite du principe voulant que l'on ne puisse proposer une loi qui engage des dépenses nouvelles qu'avec un équivalent crédible de son financement. Cette fois la loi n'aura rien réglé malgré l'équivalence prévue des encaissements et des décaissements.
Pour Eric Woerth, l'idée «un malus malus», pénalisant les voitures polluantes sans récompenser les écolos, pourrait être étudiée afin de rééquilibrer le système. En réponse, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a rappelé que la mesure phare du Grenelle de l'environnement était «une stratégie de très long-terme», et que le curseur devait être simplement ajusté. Début juin, il avait même annoncé sa volonté d'élargir l'expérience à une vingtaine de produits industriels à « gamme verte » Pas sûr que le ministre du Budget y soit favorable car il fera effectuer une simulation à Bercy, siège du véritable pouvoir en France.
L'environnement risque d'attendre car on ne voit pas comment financer cette mesure pour deux raisons : les acheteurs de 4x4 sont tout de même des clients pour la sarkozye triomphante et il faudrait tripler le malus pour trouver l'argent nécessaire en faisant effondrer le marché définitivement ! C'est un échec complet car on a basé la protection de l'environnement non pas sur un critère citoyen mais, une fois encore, sur la notion de profit !
UN RESERVOIR PLEIN
Dans le genre mauvaise prévision on peut aussi trouver l'effet inverse puisque les Ministres se succèdent pour expliquer qu'ils ne peuvent pas financer des mesures de compensation spécifiques pour le gazole professionnel : il n'y a pas d'argent dans les caisses ! Grâce à la flambée des prix du baril, l'Etat empoche 120 millions d'euros de plus que prévu au premier trimestre sur les taxes des produits pétroliers (TVA et TIPP). « Au total, sur le premier trimestre, une plus-value (recettes supplémentaires par rapport à ce que prévoit la loi de finances 2008, ndlr) de 120 millions est donc constatée », a indiqué jeudi 19 juin la commission Durieux sur les prix du pétrole. Eric Woerth est, vous le comprendrez aisément très discret dans ses commentaires sur ce sujet !
« Les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits pétroliers ont été supérieures de 176 millions d'euros aux prévisions budgétaires » et « les recettes de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) ont été inférieures de 56 millions aux prévisions », détaille la commission qui dépend du ministère de l'Economie. Ce résultat est dû « non seulement à la montée des prix, mais également au fait que les volumes d'hydrocarbures consommés n'ont pas diminué par rapport aux prévisions budgétaires », explique la commission.
Elle souligne que « cette résistance de la consommation de produits pétroliers face à la montée des prix est inhabituelle", et prévient "qu'un recul ultérieur de la consommation est possible ». S'effondre ainsi la vérité présentée comme salvatrice : augmenter le prix du carburant va inciter les automobilistes à... économiser ! Or ces résultats prouvent exactement le contraire puisque dans le fond les gens n'ont pas le choix et surtout aucune alternative à leurs obligations sociales de déplacement. Ils payent donc sans sourciller !
Comme annoncé le 27 mai par le président Nicolas Sarkozy, les plus-values constatées sur la TVA pétrolière « serviront à alimenter un fonds destiné à mettre en œuvre des mesures de solidarité et d'adaptation face à la hausse des prix des hydrocarbures », rappelle la commission. Elle pourrait affecter ces fonds au bonus-malus écologique sur les automobiles.
Au cours des années précédentes, la commission avait constaté « sur la TIPP, des moins-values en 2005, 2006 et 2007, sur la TVA pétrolière, des plus-values en 2005 et 2006, et une moins-value en 2007, soit au total des moins-values de 212 millions d'euros en 2005, 629 millions d'euros en 2006 et 359 millions d'euros en 2007 ». Cherchez un texte législatif qui ait été accompagné d'une étude réelle des cette réalité : les pompes à carburant ne sont bel et bien que des pompes à fric.
HARO SUR LES CHOMEURS
Vous avez aussi au parlement des grands penseurs qui ont obtenu la confiance du suffrage universel sur la base du volume de leur portefeuille. Ainsi il existe un sénateur qui réfléchit certainement beaucoup avant de s'exprimer, il s'appelle serge Dassault. Il a causé du chômage et c'est un certitude, il sait de quoi il parle car lui il rame depuis sanS naissance pour assurer les fins de mois. Il a estimé « anormal », hier , que l'Etat aide les chômeurs, "des gens qui ne veulent pas travailler" et suggère de "réduire carrément les aides".
« Le problème n'est pas seulement de trouver de l'emploi mais aussi que l'assistance et les aides diverses aux chômeurs sont trop élevées, à mon avis, pour qu'ils aient une certaine envie de travailler »,
a exposé Serge Dassault, à l'ouverture d'une audition de plusieurs dirigeants du service public de l'emploi devant la commission des Finances du Sénat.
« Prime pour l'emploi, et bientôt RSA... c'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat qui n'en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat », a ajouté le maire de Corbeil-Essonnes, rapporteur spécial du budget de... l'Emploi. Par contre aucune remarque sur les niches fiscales, les exemptions de charges sociales, les taxes sur les parachutes dorés...
« On réduirait carrément les aides aux chômeurs, ce serait quand même plus efficace si on veut les faire travailler que de vouloir donner de l'argent sur denier de l'Etat », a ajouté celui qui est également propriétaire du Figaro ce qui lui donne le droit des avoir de quoi il cause ! D'ailleurs il y a fort à parier que ce matin son quotidien personnel va relayer cet avis dont il a mesuré les conséquences. Il ne doit pas recevoir dans sa mairie de lettres de demande d'emplois de gens au bout de tous les droits qu'on leur a supprimé depuis longtemps. Il doit se fier aux statistiques officielles de l'ANPE qui traque, poursuit, détruit n'importe quel demandeur d'emploi pour alléger ses chiffres. Il doit vivre dans l'attente d'un boulot qui permette de travailler simplement pour payer les frais générés pour se rendre où l'on envoyé... travailler ! 
Avouez que, pour croire dans la politique quand on constate que l'un des ministres ne veut plus payer pour une mesure d'avenir défendant la planète mais qu'il accepte du fric parce que des milliers de conducteurs tuent la planète. Mieux quand vous entendez le possesseur de l'une plus grandes fortunes de France, détenteur de médias importants « indépendants », protégé par le bouclier fiscal vouloir réduire encore à zéro les soutiens aux chômeurs vous avez envie de vous relancer dans la lutte des classes !
Mais je déblogue...
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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 07:32
Y-a-t-il un nouveau style de gouvernance en France ? Peut-on estimer qu'une manière de se comporter gagne toutes les strates décisionnelles ? Il faut se poser la question avant que nous devenions la risée du monde. Plus rien ne compte. Les idéaux sont ensevelis sous des tonnes de faux semblants. Le sens de l'intérêt général s'éclipse devant les états d'âmes personnels. Les banalités deviennent des vérités fondamentales. Les coups de pub prennent le pas sur la rigueur des comportements. Depuis 3 ou 4 ans on est entré dans une médiocrité ambiante désastreuse pour celles et ceux qui continuent à croire que la personne doit s'effacer devant les principes et qu'il existe une manière d'exploiter la vie personnelle qui conduit à la catastrophe. Peu à peu des voix s'élèvent pour condamner cette propension à confondre intelligence et superficialité, raison et apparence, important et anecdotique mais il reste encore beaucoup d'efforts à faire avant d'annihiler cette propension à sombrer dans la pipolisation outrancière.
Figurez-vous que même au PS on commence à s'interroger sur ce phénomène que nous avons été quelques-uns à dénoncer ! Il est vrai qu'il y a beaucoup de retard... sur ce sujet dans un contexte où tout le monde est hypnotisé par la popularité et la médiatisation de sa propre personne. Guillaume Bachelay, un proche de Laurent Fabius, a dit tout haut ce que l'on pense parfois sans oser le formuler : « Un grand nombre de militants et d'élus veulent sortir du triangle des Bermudes sondage, image, naufrage. Il est frappant qu'alors que les militants désacralisent les sondages certains qui aspirent à devenir premier secrétaire les considèrent toujours comme leur boussole. » Pour Franck Pupunat, chef de file du petit courant Utopia, les socialistes restent bien trop « accros » aux cotes de popularité de leurs leaders : « J'en suis effondré d'autant plus que nous voulons, nous, sortir totalement de ce système inspiré de la présidentielle. » Maire de Bondy (Seine-Saint-Denis) et ancien soutien de Royal, Gilbert Roger soupire : « Chat échaudé... Les socialistes ne veulent plus être instrumentalisés par l'opinion publique. » Ils auront bien du mal à se débarrasser de ce que Nicolas Sarkozy leur a imposé comme étant maintenant la règle d'appréciation de la capacité à gérer.
En fait, depuis mardi soir, après le match France-Italie on a une fois encore atteint des sommets puisque « Nicolas Domenech » grassement payé pour s'occuper d'une équipe de football a réussi à escamoter son échec en demandant sa fiancée journaliste chargée de commenter les exploits de son prétendant, en mariage ! Mieux que « Raymond Sarkozy » avec son divorce ou avec son remariage. Le sélectionneur a réalisé un tour de force en reléguant le naufrage derrière l'image et avant le sondage ! C'est pour moi un exploit digne d'un but des Bleus en match officiel. Il a atteint les sommets de la gouvernance en utilisant une déclaration de mariage devant 13 millions de fans de football alors que des deux faits n'ont aucun lien entre eux.
PREMEDITE OU SUBALTERNE ?
Peu après la fin du match, encore sous le choc de l'élimination, des millions de téléspectateurs ont assisté à ce dialogue surréaliste entre le journaliste de M6 et Raymond Domenech. Le premier questionne : « Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui attendent votre démission ? »
"Rien",
esquive Domenech, qui poursuit en fixant la caméra : « J'ai qu'un seul projet, c'est d'épouser Estelle. Donc c'est aujourd'hui que je lui demande. Je sais que c'est difficile, mais c'est dans ces moments-là qu'un a besoin de tout le monde. Et moi j'ai besoin d'elle. » Hier matin, lors de la conférence de presse post-traumatique, Raymond Domenech revenait sur l'épisode, en s'excusant ironiquement d'avoir eu « un moment d'humanité alors qu'il aurait dû rester froid et professionnel ». Avant de conclure : « je n'aurais pas dû le faire à ce moment-là. » C'est ce qui restera en définitive de la campagne de l'Euro et qui permettra probablement à Domenech de rester dans l'histoire bien plus que sa gestion d'un groupe de footballeurs.
En effet il a, de l'avis unanime, tout manqué mais on ne retiendra qu'un acte dont on ne sait pas s'il était prémédité ou imprévu ? Est-on certain qu'en cas de réussite face aux Italiens le sélectionneur artiste de théâtre aurait effectué la même déclaration enflammée ? Rien n'est moins sûr. En définitive le processus est toujours le même : tenter de cacher sous du strass et des paillettes de dures réalités. Estelle Denis est devenue la Carla Bruni de la France compatissante, c'est elle qui va cacher une déroute unanimement reconnu. Dans Le Parisien, outre « le fiasco qui oblige les Bleus à tout reconstruire», on met en avant cette «scène de téléréalité, la télévision trash » : la demande en mariage de Raymond Domenech à Estelle Denis, en direct sur M6, sitôt le match terminé. « Magnifique » dira Thierry Roland en direct sur la Six, « Irréel » estime Le Parisien de hier. A Libération, on trouve cette demande tellement pathétique que l'on préfère se contenter d'un «No comment.»
Dans Le Figaro enfin, Eric Zemmour, qui tient chronique, préfère se pencher sur «la fin d'un cycle. Et même la fin d'un commentateur, Thierry Roland, qui suivait sur M6 son dernier match de l'équipe de France.» Il aurait mieux valu qu'il décode le principe lui-même illustrant la comportement de bien des gens responsables. On verra qui en cette fin de semaine qui commente le mieux le parcours des Bleus. France Football ? L'Equipe ? Dépassés ! Anéantis ! VSD ? Gala ? Closer ? Paris Match ? Encore une fois valorisés et présentés comme les bibles du jugement social.
LA TELEREALITE REINE
On peut même se demander si dans le fond l'annonce n'était pas destinée à valoriser une événement ultérieur « vendable » à pris d'or médiatiquement. On a bien vu le sens de l'annonce des « fiançailles » entre « Raymond Sarkozy » et « Carla Bruni » à Dysneyland. On s'expose. On livre sa vie privée avec ostentation pour occulter le reste. On dissimule l'incapacité à gérer la réalité en proposant le rêve à bon marché, celui glamour qui existait dans « Intimité » ou « Nous Deux », à l'époque bénie des magazines à l'eau de rose. La recette marche et il n'y a pas de raison qu'elle ne continue pas à marcher. Le président de Lille Michel Seydoux a parfaitement jugé hier que la demande en mariage faite à la télévision par le sélectionneur des Bleus était « d'un autre monde » et qu'on n'était « pas dans la téléréalité ».
« Quelqu'un qui se permet à la suite d'un match aussi important, devant la France entière, de s'occuper du détail, important pour lui peut-être, de demander en mariage sa compagne, me paraît totalement dans un autre monde. On n'est pas dans la téléréalité, on est aujourd'hui dans un milieu professionnel »,
a expliqué M. Seydoux. Le président du Losc, qui a dit avoir « ressenti » cela « à l'issue d'une piètre prestation de l'équipe de France sur un piètre Euro ». C'est une parfaite synthèse qui s'applique à la totalité du comportement actuel d'une société fascinée par le subalterne et façonnée par une télévision du voyeurisme permanent.
Quand le Président de la République en fait son axe de communication il ouvre la porte à bien d'autres actions similaires : on y est arrivé ! Il reste à savoir si « Nicolas Domenech » avait lu dans les astres que c'était le bon jour pour faire sa déclaration mais pas celui que le Zodiaque prévoyait pour l'Equipe de France. Personne a osé poser la question au sélectionneur pour connaître ce qu'il avait prévu en examinant le ciel ! Dommage car ça aurait relancé les appels sur les numéros payants destinés à prévoir l'avenir et offrir au Nostradamus du ballon rond une reconversion rémunératrice.
Il ne reste plus qu'à mettre en route un sondage sur la popularité de Domenech avant le conseil fédéral de la Fédération Française de Football du 3 juillet prochain. Proposons au JDD grand spécialiste des côtes de popularité de mesurer celle du sélectionneur. Les sondeurs constateront que Estelle Denis est au moins aussi utile au pays que Carla Bruni-Sarkozy et ils vérifieront sans difficulté que 60 % des « sondés » ne font plus confiance à Nicolas Domenech et Raymond Sarkozy ! Impossible de ne pas en tirer une leçon politique : les femmes deviennent dans les faits l'avenir des hommes pour peu qu'elles convolent spectaculairement en justes noces. C'est probablement un effet de la parité !
FELICITATIONS RAYMOND
Même Thierry Rolland qui est au sport ce que Jean Pierre Elkhabach a été à la vie politique n'en est toujours pas revenu : « J'avoue que je me suis marré ! On vient de se faire éliminer de l'Euro, et tout ce que Raymond Domenech trouve à dire, c'est demander la main d'Estelle. Voir Jean-Philippe Doux finir son interview du sélectionneur par «félicitations», après ce match, c'était surréaliste! Je suis un peu surpris, perso je l'aurais pas fait (rires). Mais je ne veux pas juger Raymond Domenech, il est comme ça, il marche à l'instinct. Ce n'est pas qu'il ne réfléchit pas, au contraire, mais c'est un impulsif. Ce qui est sûr, c'est qu'il a dû bien se fait engueuler par Estelle. » Tiens donc il faut donc admettre que le choix de Domenech n'était pas bien calculé !  Or quand on connaît le bonhomme on peut au moins avoir un doute tellement sa mégalomanie reste prépondérante dans son comportement.
De la même manière que Carla Bruni avait accompagné, pour valoriser la France qui se lève tôt sur le parvis de Rungis, son époux ébahi par sa vaillance spontanée le sélectionneur a trouvé la parade à la dépréciation de la valeur des chevaliers de la balle ronde ramenés au statut de manants. Le producteur des colosses aux pieds de moins en moins agiles a décidé de « pipoliser » sa propre vie. Est-ce que ça ne vous rappelle rien ? On verra bien ce que rapporteront ces choix pour l'amélioration des résultats d'une équipe nationale ayant vécu au-dessus de ses moyens depuis 98.
L'agitation, l'instinct, la passion, le factuel envahissent les écrans, les pages glacées de magazines, les ondes des radios pour scénariser l'actualité. En sport comme dans bien des domaines ! En tous cas, après la balade tragique sur le sol irlandais, après le sermon sur les finances françaises, après le ratage de l'Union pour la Méditerranée on peut envisager la même issue glorieuse pour la campagne « Euro » qu'entame « Raymond Sarkozy » ! On risque bien d'être expédiés à la maison dès les trois premières sorties. On verra bien début juillet si les bleus à l'âme ne sont pas supérieurs à cette drogue de la pipolisation supposée faire voir la vie en rose au commun des mortels !
Mais je déblogue...
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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 07:38

Il n'y a pas de bonne journée qui ne commence pas par un rituel. C'est rassurant de pouvoir retrouver un repère qui vous permet de considérer que non seulement vous êtes encore de ce monde mais que vous pouvez aussi y trouver de menus plaisirs. Chaque maton après avoir écouté les informations sur deux stations différentes et avoir complété cette quête pas le journal matinal de Canal + beaucoup plus intéressant que Télématin trop figé et conventionnel je file vers la mairie. Créon est souvent vide. Je n'y retrouve que deux ou trois habitués déjà postés pour recueillir les « nouevelles » du village lors d'entretiens avec les passants pressés. Ils me distillent au passage quelques unes de leurs trouvailles plus ou moins précises mais très souvent globalement exactes. La journée n'a pas encore commencé tant que la gentille femme de ménage qui œuvre dans les bureaux ne me propose pas ma première tasse de... café !
Impossible de démarrer réellement sans ce plaisir plus ou moins tributaire de mon emploi du temps. L'habitude me paraît toujours mauvaise conseillère mais que voulez vous elle rassure. Cette première « dose » s'accompagne d'un survol de la rubrique locale du quotidien régionale. Il me faut aller dépouiller les mails arrivés avant de redescendre ouvrir le courrier. En général beaucoup de pub, beaucoup de factures, pas mal de circulaires plus ou moins compliquées et... Deux à trois demandes d'emplois dans le secrétariat et à l'école maternelle, histoire de me confirmer que les statistiques en baisse du chômage ressemble à un conte de fées pour midinettes. Il est temps de se pencher sur la seconde double tasse qui est en général bien meilleure que la première car plus « infusée ». Il lui manque cependant la chaleur bienfaisante de celle qui a précédé.
Le café remet du soleil dans l'eau froide des débuts de matinée et permet au groupe d'employées regroupées autour de la table de s'exprimer sans aucune retenue.
Incontestablement les minutes passées autour des tasses plus ou moins grandes, plus ou moins sucrées, plus ou moins fumantes ne sont jamais perdus car ils appartiennent à cette notion d'équipe indispensable à la vie collective bien comprise. Le café demeure pour moi l'élixir du partage, celui qui permet justement de réguler les caractères forcément différents constituant un groupe organisé. C'est grâce à lui que l'échange s'instaure alors que le thé ou l'infusion restent les boissons de la discrétion et des solitudes compassionnelles.
C'EST BON POUR LE MORAL
A midi je remplace l'ouverture par la conclusion avec à nouveau une double dose plus jouissive. Elle vient en complément d'un espace temps plus ou moins tendu. Le repas ne se conçoit pas sans ce point d'orgue sur lequel tout peut aisément basculer. Un café de mauvaise qualité gâche inexorablement tout ce qui a été dégusté. C'est une fausse note, pour moi, impardonnable car elle relève d'une méconnaissance absolue de la nécessité d'aller jusqu'au bout des choses pour les rendre crédibles. L'instant doit être bref, brûlant, corsé, authentique pour donner du sens à tout le reste. Il n'en demeure pas moins qu'à l'approche de la demi-douzaine de petits « noirs » dans une journée on risque de culpabiliser dans cette société de la modération en tous genres. La santé étant devenue l'entrave principale au plaisir il faut bien trouver une raison de... se sevrer. Le tabac, le vin, tentations du « diable » attendent leur « ami » café pour allonger la liste des interdits salvateurs.
Or hier bonne nouvelle pour les buveurs de café : il serait même bon pour la santé, il n'accroît pas le risque de décès, chez les hommes comme chez les femmes, selon des chercheurs espagnols. Loués soit ces chercheurs qui on enfin trouver une excuse valable à ma faiblesse ! Ils ont en effet mené une étude sérieuse sur les effets de la consommation de café sur la santé des adeptes du petit noir du matin ou d'après le repas et ils estiment que la consommation de café n'accroît pas le risque de décès, et qu'il serait même bon pour la santé. Consommer régulièrement de ce breuvage venu du Nouveau Continent ne présenterait pas un risque plus élevé de mortalité, que ce soit pour les femmes comme pour les hommes. Il serait même bon pour la santé, notamment au niveau des risques liés aux maladies cardiaques !
Ces chercheurs, sous la houlette d'Esther Lopez-Garcia de l'Université de Madrid en Espagne, ont suivi 84.214 femmes américaines de 1980 à 2004 et 41.736 hommes américains de 1986 à 2004. Selon les résultats de cette importante étude, le fait de consommer du café sur le long terme ne ferait pas augmenter le risque d'un décès prématuré. Selon ces chercheurs, les consommateurs de café, et plus particulièrement les femmes, ont vu leur taux de décès en raison d'une maladie cardiaque légèrement diminuer. La consommation régulière de café, six tasses par jour, ne serait donc pas associée à un taux de décès plus important. Ouf, j'ai enfin la preuve que je me soigne avec ma demi-douzaine d'expresso !
L'EXEMPLE DU BURUNDI
Le problème c'est que désormais, au rythme de l'inflation les cafés vont coûter des sommes folles comparées au volume proposé. En effet, c'est bientôt un luxe, dans certains bars de s'offrir au comptoir son caoua du matin ! On arrive parfois à 3 € comme si les matières premières avaient connu une envolée spectaculaire. Le prix d'un kilo de café cerise au producteur va passer de 250 à 300 Francs burundais (1 dollar vaut 1.170 Francs burundais) au Burundi. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une série de mesures gouvernementales visant à motiver les caféiculteurs touchés dans ce pays comme dans d'autres par la crise de 2003 qui avait vu les cours s'effondrer.
Le Burundi tire l'essentiel de ses devises de la vente du café sur les marchés internationaux et d'autres cultures secondaires d'exportation, comme le thé et le coton.
De même, les caféiculteurs vont voir le prix d'un kilo de café séché et traité passer en 2008 de 920 à 1.300 Francs burundais ce qui devrait limiter l'évasion de ce produit agricole stratégique dans l'économie nationale vers les marchés extérieurs et concurrentiels. Les caféiculteurs de ce petit pays doivent également tirer profit des cours mondiaux du café qui sont actuellement bons, d'après la même source. Par contre, la production de café attendue en 2008 ne devrait pas dépasser 8.000 tonnes contre plus de 30.000 tonnes la saison précédente. Il en va de même ailleurs. La renégociation de l'Accord international sur le café qui date de 2001 et qui arrive à échéance le 20 septembre prochain était au cœur des réunions de l'Organisation internationale du café (OIC) qui se sont déroulées à Londres du 21 au 25 mai. Une renégociation qui avance bien, selon le directeur exécutif de l'Organisation, Nestor Osorio, reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de 5 ans.
Selon ce dernier, les membres s'étaient déjà mis d'accord sur environ 80% du nouvel accord lors des précédentes réunions en janvier et mars, et de bonnes avancées auraient été faites la semaine dernière lors de réunions très confidentielles. L'OIC avait annoncé que cette réunion de mai était la date butoir pour faire de nouvelles propositions après une période très délicate entre 1998 et 2004. L'embellie s'est poursuivie pour les producteurs, au point de couvrir de manière croissante les coûts de production de nombre d'entre eux. Dans ce contexte, on en viendrait presque à considérer comme une « histoire ancienne » cette crise récente. Et pourtant...
RIEN N'EST ETERNEL
Considérer le temps de la crise comme une époque désormais révolue serait faire preuve de naïveté. Tout d'abord, notons que pour la campagne 2006-2007, la production caféière du Brésil (premier producteur mondial juste devant le Vietnam) devrait selon toute vraisemblance augmenter. Les prix mondiaux du café résultant, tout comme ceux des autres matières premières agricoles, du libre jeu de l'offre et de la demande, ils devraient donc connaître une baisse en 2006.
Les producteurs sont inquiets, comme en témoignait par exemple ce propos d'un cultivateur du Costa Rica dans la chronique des matières première du 23 septembre 2005 de Radio France International : « Je suis très inquiet, parce que quand le Brésil annonce une augmentation de sa production, on n'a plus l'enthousiasme pour notre activité » Ensuite et surtout, il est bon de rappeler que c'est le lot inévitable de tout marché « libre », comme l'est le marché mondial du café depuis la fin de l'Accord International du Café (AIC) en 1989, que d'être en proie à l'instabilité des prix internationaux. Une instabilité qui comme telle, suppose nécessairement des hauts et des bas en permanence, lesquels découlent de l'influence d'une multiplicité de facteurs susceptibles d'accroître ou de diminuer à tout moment les volumes de l'offre ou de la demande, et donc leur rapport.
Par conséquent, la hausse constatée des prix du café sera nécessairement suivie, tôt ou tard, d'une... baisse qui ne se répercutera pas, soyez-en certains, sur le prix de votre petit noir matinal ou sur celui qui vient compléter la marge de votre restaurateur. Ce sont en effet 34 % nets de la somme payée qui lui revient tous frais payés quand vous acquittez le prix de votre tasse. Voilà qui devrait réjouir les tenanciers de bars, qui voient leurs comptoirs désertés depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer dans les lieux publics. En effet, quel endroit est mieux adapté pour consommer son petit café... qu'un café ? Demain le mien aura une saveur particulière : celle de la liberté. C'est tellement rare en cette période que j'en reprendrai probablement un troisième ; dame, si le café allonge la vie autant que j'en profite !
Mais je déblogue...

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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 07:31
La recette est simple. Elle s'inspire des déclarations des bravaches qui, après avoir pris un mauvais coup pour avoir cherché des noises aux autres, s'exclame « même pas mal ! » alors qu'il sont au bord de la défaillance. Tous les partisans, de droite... comme de gauche, de l'Europe de la libre concurrence s'évertuent à minimiser la claque qu'ils ont reçue. « Même pas mal ! » déclinent-ils tous quand ils sentent les regards braqués sur eux. Un bal des faux-culs tellement ridicule qu'il en devient dramatique. Depuis que cette bande de têtus idiots que sont devenus les Irlandais pour la majorité des dirigeants de notre Sainte Europe ont refusé de cautionner le remarquable traité constitutionnel génétiquement modifié à Lisbonne, on sent bien que le doute s'est installé. Les discours des défenseurs acharnés d'un texte totalement illisible tiennent du funambulisme. Ils expliquent avec une docte assurance que, dans le fond, ce qui arrive n'est que le résultat d'une incompréhension simple : le peuple ne doit jamais avoir raison face à ses dirigeants au prétexte qu'il est ignare et versatile. Rien ne vaut des femmes et des hommes politiques bien formatés et capables de comprendre, eux, le bien-fondé d'un pensum écrit dans un langage dont seuls les technocrates détiennent le secret.
Comment résoudre l'incident irlandais et éviter la paralysie sans isoler un Etat-membre et ses électeurs? Telle est porutant la question au cœur de toutes les rencontres officielles et officieuses. Comment ne pas en vouloir à ces Irlandais qui ont mis en évidence que si, dans bien d'autres pays on avait consulté le peuple plutôt que de choisir la voie parlementaire, on aurait eu... le même résultat ? Comment résoudre ce qui est devenu un casse-tête institutionnel absolument sans rapport avec les préoccupations essentielles de tous les habitants du continent ? En fait il n'y en a qu'un qui se prend pour le Bat Man de l'UE . Avec ses petits bras musclés et ses « 7 cerveaux » et le Kérosène de la République Française il va jouer au redresseur de torts... répétant partout « même pas mal ! Na ! »
Pendant que hier les ministres des Affaires étrangères planchaient sur le sujet à Luxembourg, à Prague, Nicolas Sarkozy donnait dans la langage diplomatique : « Il faut gérer le non irlandais avec calme, sang-froid, ne pas dramatiser, ne pas minimiser », a expliqué celui qui prendra dans un contexte épouvantable dans quinze jours la présidence de l'Union européenne.
Il annonce simplement qu'il va tenter d'arrêter l'hémorragie comme si le plus pressé était de ne pas donner de mauvaises idées aux autres. La contagion populaire pourrait en effet contaminer l'eurocratie installée. « Ce qui compte, donc, c'est que nous évitions d'accroître les conséquences de la décision irlandaise pour éviter absolument une crise européenne et, en même temps, que nous ne condamnions pas l'Europe à l'immobilisme. Personne ne le comprendrait », a-t-il insisté après des entretiens avec les Premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, le groupe de Visegrad. On peut décoder de manière plus directe : "déconnez pas les gars, quand il y a le feu à la boutique, on ne joue pas avec les allumettes ! " En effet il risque d'y avoir du nouveau à l'Est avec la position slovaque plutôt inquiétante.
VICTOIRE DE LA LIBERTE ET DE LA RAISON
Dès l'annonce des résultats du référendum irlandais, vendredi, Paris et Berlin avaient appelé ensemble à la poursuite de la ratification du traité de Lisbonne. Le président français avait renouvelé samedi son appel pour que « l'incident » ne devienne pas « une crise ». Un bon uppercut peut vous mettre KO si vous ne prenez pas le temps de récupérer. La République tchèque, l'un des huit pays dont les Parlements doivent encore ratifier le texte, a réclamé un peu de temps après le choc du « non ».
« Je crois que ce temps-là, il faut leur donner », a répondu Nicolas Sarkozy hier. « Personne ne doit se sentir acculé, de façon à ce que les positions ne se rigidifient pas ». Encore une fois il faut décoder car ces propos se veulent aseptisés car la crise couve en Slovaquie. Le plus eurosceptique de tous, le président Vaclav Klaus, considère ainsi que le processus de ratification du traité a pris fin avec le « non » irlandais, « victoire de la liberté et de la raison, sur les projets élitistes artificiels et la bureaucratie européenne ». Le pire scénario pour les partisans du Traité serait en effet qu'après l'Irlande, la République tchèque qui doit prendre la présidence européenne après la France, au premier semestre 2009, rejette à son tour le texte. Or les propos de son président ne laisse pas planer le doute : il a bien compris que son peuple aurait aussi repoussé cette Europe lointaine, abstraire, frigide, normalisée, obsédée par le profit lié à une effroyable concurrence affaiblissant des règles sociales.
Il faut « trouver une solution qui ne cache pas les problèmes existants et n'introduise pas dans l'UE un nouveau débat fondamental sur la réforme institutionnelle », a affirmé de son côté le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, en jugeant « très grave » la situation. En fait le président français ne veut surtout pas que l'on suive ce conseil car il sait que si l'on remet sur la table les « problèmes existants » on n'arrivera jamais à régler le différend fondamental entre la vision élitiste qu'ont les « eurocroyants » et les besoins concrets émis par les « eurosceptiques ».
L'EUROPE TOUJOURS NEGATIVE
Ils n'arriveront plus à estomper la méfiance qui existe à l'égard d'une organisation politique qui devait protéger et qui inquiète, qui devait améliorer le sort des plus démunis et qui les condamnent, qui devait garantir l'avenir commun alors qu'il le détruit. Certes ce sentiment relève du même genre que celui de l'insécurité en France avant une élection présidentielle. Nicolas Srakozy l'a entretenu en allant sans cesse sur le terrain promettre des mesures ponctuelles dont il est certain... que ce n'est pas lui qui les refusera mais l'Europe ! Les marins pêcheurs, les agriculteurs, les restaurateurs, les routiers, les employés de tous les services publics... sont devenus anti-européens grâce aux promesses impossibles de Sarkozy. Les Irlandais l'ont senti et ils ont exprimé simplement leur angoisse.
Après avoir présenté leurs condoléances à leur malheureux collègue irlandais, les ministres des affaires étrangères réunis hier à Luxembourg n'ont pas trouvé la clé d'une situation préoccupante. Encore sous le choc du résultat de ce référendum, Michael Martin n'a pas pu dévoiler lundi les intentions de Dublin à ce stade. « Il est beaucoup trop tôt pour parler de solutions ou de propositions », a-t-il dit. « Il n'y a pas de remède à court terme, nous sommes dans une situation difficile ». Il est donc selon l'avis général urgent...d'attendre. « Ce serait risqué de dire que nous allons redonner vie au traité alors que nous sommes devant un blocage », a de son côté reconnu le ministre slovène des affaires étrangères, dont le pays préside l'UE jusqu'au 1er juillet. « C'est le moment de réfléchir et d'analyser un peu » la situation, a-t-il ajouté. Il est donc exclu d'envisager l'entrée en vigueur du traité pour... le 1er janvier 2009, comme prévu en plein euphorie eurocratique. Il existe pourtant une analyse claire qui découle d'une comparaison entre les campagnes française et irlandaise.
LE ROLE DE LA FRANCE
Tout d'abord, la campagne des partisans du "oui" a été très mal orchestrée comme elle l'avait été en France par Chirac et ses alliés de gauche. Elle n'a débuté qu'en mai, lorsque celle du "non" avait commencé dès décembre. Les affiches et les tracts du "oui" étaient très mauvais, ils ne faisaient qu'essayer de faire peur aux Irlandais en les culpabilisant de voter "non" sans donner réellement d'arguments en faveur du "oui". Les partisans du "non" de leur côté ont très bien mené leur barque, avec de vrais arguments concernant le niveau de vie des Irlandais par exemple. Les électeurs ont également eu l'impression que leur souveraineté nationale et les particularismes irlandais étaient en danger face à l'harmonisation européenne. Il est vrai qu'en ce moment les identités nationales en prennent uns secouée avec une commission européenne qui refuse tout aménagement, qui Le fait qu'on les menace implicitement de les faire revoter une seconde fois a été très mal interprété car en 2001, ils avaient rejeté le Traité de Nice lors d'un premier référendum et on leur avait imposé un second tour après leur avoir distillé une leçon de morale européenne. Beaucoup se sont dit qu'on n'aurait jamais demandé à un grand pays comme la France ou l'Allemagne de revoter alors qu'eux on pouvait se permettre de les humilier en méprisant le résultat de leur vote. Or, on le sait l'Irlandais aime bien jouer au ras de la mêlée et distribuer des pignes à ceux qui le prennent pour un dégonflé ! Il avait également un gros doute sur les conséquences de la présidence française. Et ce d'autant que Bernard Kouchner les avait conforté dans le sentiment qu'une fois encore, dans ce tournoi des nations européennes la France sarkozyste les prenait pour des « pipes ».
Lundi dernier, en écoutant la matinale de RTL, on pouvait entendre Kouchner déclarer « qu'il serait très très troublant... "qu'on ne puisse pas s'appuyer sur les Irlandais qui ont tant compté sur l'argent de l'Europe ". Il a ajouté pour faire bonne mesure « qu'ils en ont profité plus que les autres. » Le ministre des Affaires étrangères a également expliqué que « les Irlandais se pénaliseraient vraiment » en refusant le Traité de Lisbonne.
Des réflexions qui n'ont pas beaucoup plu aux partisans irlandais du « non ». Ils ont aussitôt pris l'exemple des déclarations de Kouchner pour démontrer comment le reste de l'Europe fait pression sur l'Irlande pour que le "oui" l'emporte. Et là ils ont trouvé un écho encore plus favorable. Remarquez que 54 % pour le « non » irlandais tiré par les Frenchies alors que hier Nicolas Sarkozy cumulait 60 % d'opinions défavorables dans son propre pays c'est un bon résultat. On n'aurait pas mieux fait en France !
Mais je déblogue...
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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 07:50
Les dangers ne sont pas toujours où on le pense. Il ne suffit pas de se fier aux grandes campagnes de communication nationales contre le tabac ou le vin pour être certains que nous sommes à l'abri de toute surprise ultérieure. On a bien constaté que l'amiante constituait par exxemple une véritable bombe à retardement, que l'aluminium utilisé pour les ustensiles alimentaires est suspecté de favoriser la maladie d'Alzheimer, que le DDT a causé des ravages et que bien d'autres volets du modernisme apportent leur lot de dangers effectifs. La santé a deux ennemis mortels : le profit et l'économie. Au nom de ces deux aspects on oublie aisément les aspects néfastes de bien des produits. La médiatisation conduit souvent à ce contenter de précautions après des incidents ou des accidents réputés spectaculaires. Or malheureusement le danger est dans le... quotidien !
Par exemple il existe une certitude sur la pollution urbaine. Elle veut que le piéton et le cycliste soient les principales victimes des émanations des automobiles, des camions ou des autobus. En fait c'est le conducteur et ses passagers qui chaque jour risquent le plus. « L'habitacle du véhicule est une enceinte très fortement polluée et ne représente en aucun cas une protection contre la pollution extérieure », a ainsi déclaré le groupe de recherche Topaase (Toxicologie des Polluants Atmosphériques Aéro-thermochimie Santé Environnement), à la suite d'une étude, réalisée en voiture sur 6 000 kilomètres dans les agglomérations rouennaise et parisienne. Topaase étudie la qualité de l'air depuis dix ans. L'air de l'habitacle de la voiture, plus pollué que l'air ambiant, varie en fonction de la densité du trafic automobile. Plus le véhicule devant est émetteur plus l'air de la voiture sera pollué. « Les concentrations sont plus élevées à l'intérieur de la voiture que sur le trottoir », explique Jean-Paul Morin, chercheur à l'Inserm et coordinateur de l'étude commandée par l'AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire et de l'environnement au travail). Les mesures effectuées dans l'automobile (particules, monoxyde d'azote, dioxyde d'azote, ozone) ont été comparées à celles des stations de surveillance de la qualité de l'air. « A Paris, l'habitacle d'un véhicule inséré dans le trafic montre, pour le dioxyde d'azote, des concentrations moyennes généralement supérieures aux valeurs limites fixées par les directives européennes », soit 230 microgrammes/m3, indique l'étude. On n'impose pourtant toujours pas un filtre à l'air venant de l'extérieur dans tous les habitacles et on a le sentiment d'être à l'abri de tout dans sa voiture !
Même menace à l'intérieur d'une maison neuve en raison de deux secteurs : les matériaux de construction et les produits utilisés. De nos jours les peaux sont abîmées par des contacts répétés avec du linge encore imprégné de lessive et d'adoucissant faute d'avoir pu être rincé correctement (économie d'eau oblige) : ces détergents font leur travail, ils détruisent les graisses. Le problème c'est que notre peau se protège d'un film de graisse, le détruire c'est fragiliser notre peau. Beaucoup d'entre nous supporteront très bien cette agression car leur peau est solide et n'est pas sujette à être agressée par l'environnement. Dans plusieurs lessives en poudre, on retrouve par exemple du NTA, de l'acide nitrolotriacétique, qui a des effets cancérigènes sur les rats et les souris de laboratoires mais qui est réputé inoffensif pour les enfants.
MENACE PERMANENTE
La grande majorité des produits de toilette sur les tablettes sont faits avec des produits de synthèse, des parfums et des dérivés de pétrole, c'est une des raisons pour laquelle énormément de gens souffrent d'allergies ou de problèmes de peau comme de l'irritation, de l'eczéma et du psoriasis. On y retrouve souvent le "Paraben" et ses dérivés utilisés comme conservateur qui a un potentiel allergique important. Notre peau n'est pas hermétique, elle ressemble à une éponge et absorbe tout. Beaucoup trop de personnes ignorent que le produit qu'elles appliquent sur leur peau peut avoir des conséquences sur leur santé.
Certaines études ont prouvé que des ingrédients dérivés du pétrole comme le sodium lauryl sulfate ont des effets cancérigènes. Avant d'utiliser un produit tous les jours et même plusieurs fois par jour, c'est important d'y réfléchir. Il y a 30 ans, les gens commençaient à s'intéresser à ce qu'ils mangeaient. Aujourd'hui, il est grand temps qu'ils réalisent que les savons, dentifrices, shampoings et antisudorifiques qu'ils achètent ont aussi des impacts à long terme sur leur santé.
La pollution de nos habitats est aussi le fait de ces ingrédients chimiques: du pot pourri au désinfectant parfumé en passant par les bâtons d'encens, nos milieux aériens se sont enrichis de produits chimiques que nous n'avions pas ou peu autrefois. De nombreux produits que nous côtoyons tous les jours peuvent engendrer des eczémas allergiques. Les allergies de contact sont la cause la plus fréquente d'eczéma chez les adultes, mais elles existent aussi chez les enfants. Quelques produits véritablement ordinaires et souvent achetés, faute d'autres possibilités, au meilleur marché mènent au même résultat : vaisselle, lessive, produits de lavage des vitres, désodorisants, dépoussiérants, insecticides, désherbants, engrais, colles, vernis, nettoyants, peintures, résines acryliques... Le danger est partout sans que personne ne le sache véritablement sauf à constater que des maux inédits envahissent la vie quotidienne des enfants.
MATERIAUX MENACANTS
Emis par les matériaux de construction, le mobilier, les produits d'entretien et lors de nos différentes activités de bricolage, les produits chimiques participent largement à la pollution de l'air intérieur de nos maisons. La prise de conscience du public et des instances gouvernementales des effets de la pollution de l'air intérieur sur notre santé est tout à fait récente et demeure encore très faible. Les effets de cette pollution sont nombreux et vont de la simple irritation de nos muqueuses ou stimulation sensorielle à des effets beaucoup plus graves qui peuvent toucher le système respiratoire aussi bien que le système nerveux ou le système gastro-intestinal. Certains polluants chimiques sont classés dans la catégorie des substances cancérigènes. Si on connaît la toxicité de la plupart de ces polluants pris individuellement, on ne sait pratiquement rien de leur toxicité quand ils sont en mélanges et à de faibles concentrations comme ils se présentent le plus souvent dans l'air intérieur de nos maisons. L'évaluation du risque et des effets de ces mélanges complexes est dans ce cas beaucoup plus délicate.
Certains effets ont des liens évidents avec une exposition aux polluants de l'air intérieur. C'est le cas de certaines maladies respiratoires et de certaines allergies, notamment celles dues au formaldéhyde. Ce dernier est en effet un sensibilisant bien connu et l'un des polluants chimiques les plus fréquents de notre air intérieur classé cancérogène certain par l'OMS depuis juin 2004.
Bon nombre de ces polluants sont des irritants. Pris individuellement ou en mélange (c'est le cas le plus fréquent), ils peuvent donner lieu à une sensation d'inconfort et à divers symptômes que l'on rapporte à ce qu'on appelle communément le Sick Building Syndrome (SBS) ou syndrome des bâtiments malsains. Personne n'en parle vraiment afin de laisser les fabricants écouler les stocks à bas prix de peintures, de vernis, de sols PVC, de faux plafonds ou de divers supports en PVC. Si l'on ajoute ensuite les micro-ondes qui nous cuisent le cerveau à petit feu, on constate que l'environnement devient menaçant en permanence.
MICROS ONDES GRANDS DANGERS
Symbole du progrès et de la modernité, le système Wifi permet de se connecter sans fil au réseau Internet, fait de plus en plus d'adeptes. Mais le système Wifi, qui utilise des ondes d'une fréquence similaire à celles qui servent à réchauffer nos plats dans les fours à micro-ondes -, commence à susciter des interrogations.
En novembre 2007, le comité d'hygiène et de sécurité de la direction de la culture de la ville de Paris a tiré le signal d'alarme. Deux mois après que des bornes Wifi ont été installées dans les 60 bibliothèques parisiennes, 40 employés se plaignent de malaises importants. Nervosité, maux de tête, vertiges, tension musculaire, difficulté de concentration... A Combovin, petit village drômois de 150 habitants, l'installation d'une antenne Wi Fi en avril 2006 a aussi fait parler d'elle. « Assez rapidement, une vingtaine de personnes ont eu des problèmes de santé. Elles habitaient toutes le quartier le plus exposé au faisceau principal de l'antenne, raconte Monique, une villageoise. Celles qui restaient au village étaient plus mal que celles qui allaient travailler à l'extérieur. Une famille a été obligée de déménager, car les deux enfants avaient totalement perdu le sommeil. Nous avons rassemblé 120 signatures et, finalement, l'antenne a été désactivée en septembre 2007. Depuis, on a le câble et tout va bien. » Impossible de savoir si ces phénomènes relèvent du psychosomatique ou du mal véritable. En tous cas si on y ajoute les révélations faites par une vingtaine de cancérologues. Ils ont lancé un appel à la prudence dans l'utilisation des téléphones portables en l'absence de conclusions scientifiques définitives sur leur éventuelle dangerosité pour la santé.
Pour les scientifiques à l'origine de cet appel, parmi lesquels figurent, outre des médecins français, un Italien, un Néerlandais et un Américain, le mode d'utilisation des portables doit s'articuler autour de dix règles.
Ne pas autoriser les enfants de moins de 12 ans à utiliser un téléphone portable sauf en cas d'urgence, maintenir le téléphone à plus d'un mètre du corps lors des communications en utilisant le mode haut-parleur ou un kit mains libres ou une oreillette, éviter le plus possible de porter un téléphone mobile sur soi, même en veille.
Le texte suggère aussi de communiquer plutôt par SMS et d'éviter d'utiliser le portable lorsque la force du signal est faible ou lors de déplacements rapides en voiture ou en train. « Nous sommes aujourd'hui dans la même situation qu'il y a cinquante ans pour l'amiante et le tabac. Soit on ne fait rien, et on accepte un risque, soit on admet qu'il y a un faisceau d'arguments scientifiques inquiétants », explique Thierry Bouillet, cancérologue à l'hôpital Avicenne de Bobigny et signataire de l'appel. Hier, à la suite de l'appel des scientifiques, les deux associations ont renouvelé leur demande pour une "campagne officielle", similaire à celle sur les dangers du tabac. Cause toujours compte tenu de la dimension économique du phénomène il faudra une décennie avant que l'on prenne conscience du danger... et au moins autant pour que l'on réagisse.
Mais je déblogue...
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15 juin 2008 7 15 /06 /juin /2008 11:32
Le moral des Français va encore chuter. Les bénéfices potentiels des chaînes privées de télévision sont menacés. L'inutilité des visites présidentielles sur le terrain sera mise en évidence. Les gens installés n'auront plus de crédibilité. Que dire des « éléphants » qui semblent s'entendre comme un troupeau au moment de choisir son chef ? La semaine prochaine sera décisive pour la place que trouvera la France dans le concert européen. On saura si elle peut encore jouer un rôle intéressant où si la pauvreté de sa situation actuelle, non conforme aux apparences qu'elle veut en donner, ne lui permet plus de jouer des mécaniques.
En fait le bateleur qui est aux commandes se gargarise encore et toujours de mots d'effets d'annonce alors qu'il a tout foiré depuis le début. Il est à la fois comédien, imbu de sa personne, obsédé par les retombées médiatiques de ses provocations mais il accumule les erreurs qui conduisent à la catastrophe. Par exemple la composition du groupe dont il a la charge ne correspond à aucune logique réelle ou la gestion dans les périodes difficiles des personnes qu'il a pourtant lui-même choisies s'est révélée erratique. En fait il lui faudrait un miracle pour sauver ce qui peut l'être encore mais personne n'y croît véritablement même parmi les plus farouches supporteurs. Ce contexte qui entoure la France reflète parfaitement son avenir très aléatoire et il faudra bien qu'à un moment ou à un autre il faille régler l'addition !
Cette équipe de France qui erre dans une Europe qui tourne rond pour certains mais qui tourne à l'humiliation pour d'autres fort maltraités vit toujours sur une image victorieuse oubliée. Visiblement elle n'a plus les moyens de ses ambitions et c'est bien ce qui transparaît de ces prestations sur la scène internationale. Pour être clair l'équipe de France de football, que l'on ne peut plus appeler celle des « Bleus » pour de basse considération mercantiles, ressemble étrangement à celle qui gouverne le pays. Un parallèle saisissant quand on compare deux démarches : l'une politique et l'autre sportive. Les mêmes erreurs produisent en définitive les mêmes effets. Et nul doute que la semaine prochaine marquée le mardi 17 juin par une grande grève nationale et par le match couperet entre la France de « Domenech-Sarkozy » et l'Italie de « Donadoni-Berlusconi » constituera véritablement le révélateur de quelques tristes réalités ! Un affrontement qui se jouera sur un coup de dés !
PLANS MULTIPLES
Durant la « campagne » préliminaire de multiples erreurs ont ainsi été commises par le « patron » qui a confondu effets d'annonce répétés et efficacité concrète. Il a par exemple basé une bonne part de la phase de préparation sur « l'ouverture » allant jusqu'à donner leur chance à des « inédits » pour ensuite les oublier et revenir aux chevaux de retour. Cette tactique a montré ses limites puisqu'elle a conduit à présenter une liste sans grande imagination si ce n'est une seule surprise faite pour donner le change ! « Depuis notre arrivée, il passe plus de temps à essayer de tromper les journalistes qu'à s'occuper du groupe », s'agace un joueur des « Rouges » ce qui ressemble étrangement à la position du premier collaborateur du sélectionneur de l'Elysée qui déclare ouvertement qu'il y avait des « tensions » entre eux, « parce que la vie quotidienne est difficile, parce que ça va très vite, parce qu'il faut gérer tous les jours des centaines de décisions et que parfois, il peut arriver qu'il y ait des décalages dans les décisions ».
Lors des cinq matchs préparatoires, Raymond Domenech n'a jamais voulu admettre qu'il s'agissait pour lui de travailler pour une compétition précise et il a multiplié les annonces de plans successifs. Ses incessants changements de système (milieu en losange notamment), comme ses choix de joueurs (Trezeguet face à l'Angleterre, Toulalan milieu droit face à l'Espagne) ou sa logique d'affronter trois équipes sud-américaines ne répondaient à aucune cohérence. Le 4-4-2 traditionnel de départ a été abandonné face aux Pays-Bas au profit du 4-2-3-1 du Mondial 2006. Ce schéma n'avait plus été utilisé depuis un inintéressant France - Maroc le 16 novembre 2007 (2-2). Et pour réhabituer ses joueurs à ce système, il les a même dispensés de mise en place tactique la veille du match comme si ses paroles allaient être suffisantes pour gommer les difficultés constatées par tous les observateurs avisés!
Cette méthode consistant à vivre au jour le jour, à annoncer chaque matin un changement de cap pour ensuite revenir à celui qui précédait, de promettre que demain sera meilleur que la veille sans... véritablement en connaître le contenu et les conséquences met en évidence une instabilité personnelle forte qui porte préjudice à la stabilité globale du groupe dont on a la charge. Le moral en prend un coup. L'enthousiasme s'évapore. Les repères sont volontairement gommés. Tout le monde sait que dans les périodes fastes antérieures, un dialogue s'était véritablement instauré entre le décisionnaire ayant en charge « l'équipe » et des « cadres » représentatifs. Désormais l'ego du maître des clés du succès étant surdimensionné on en est revenu à une absence totale d'échanges constructifs.
CHANGEMENT SANS CONTINUITE
La composition même de la liste des gens chargés de mener le combat sur le terrain prête à discussion. Il est aisé de critiquer aujourd'hui la liste des 23 proposée par Raymond la Science mais il faudra bien à un moment ou à un autre trouver les raisons d'un échec programmé ; A l'approche du match décisif face à l'Italie, les limites du groupe choisi par le sélectionneur sont évidentes car il est dans l'incapacité de proposer une solution alternative. En manageant la notoriété des uns, l'expérience des autres il a tourné le dos aux principes même de la « réforme » à tout prix voulue par le mentor élyséen.
A l'image d'un Robben ou d'un Van Persie côté hollandais, Ben Arfa aurait pu, par exemple, changer la tournure d'un match par son dynamisme, son explosivité et même osons le dire par son individualisme critiquable mais aussi parfois salvateur. Mexès aurait pu prendre la relève du « sénateur » Thuram qui confond « carrière durable » et « durabilité de ses moyens physiques », Sagna aurait avantageusement remplacé un Sagnol aux abonnés absents depuis des mois et Trezeguet (banni sur le seul critère de son mauvais caractère) ou Saha, voire Cissé auraient pu être substitués à un Gomis encore trop immature au plus haut niveau et n'ayant conquis sa place que sur deux coups d'éclat éphémères. Mais le patron n'en a fait qu'à sa tête avec une morgue et une condescendance agaçante quand on a connu l'affabilité et la modestie de ceux qui ont obtenu dans les mêmes circonstances similaires des résultats beaucoup plus probants. probablement au détriment de l'équilibre et de la qualité de sa liste.
Les éléphants demeurent bien présents dans le paysage même s'ils n'ont plus les moyens de tenir leur rôle. Il y a fort à parier que deux ou trois d'entre eux ne figureront plus dans la sélection future et qu'ils devront se résigner à regagner le cimetière où sont vénérés les chevaliers de la balle ronde. Ils y partiront la tête basse certains qu'ils n'auront pas été reconnus à leur juste valeur et plus encore qu'ils ne méritaient pas les critiques dont ils auront fait l'objet eu égard de leur prestigieuse carrière ! C'est une constante dans le sport et... la politique française.
DES MAUVAIS CHOIX FACTUELS
Dans le feu de l'action il a été facile de constater que les bonnes décisions n'étaient pas prises au bon moment car au fameux principe « la bonne personne à la bonne place » Nicolas Domenech s'est comporté comme Raymond Sarkozy en substituant... le principe de Peter. La gestion du groupe et des solutions alternatives à celles ayant contribué à l'échec actuel a montré lors de cet Euro ses limites. En matière de ce que l'on appelle le « coaching » la France a prouvé son incapacité à modifier le cours d'un « match » comme c'est le cas actuellement à l'échelle européenne.
Face à la Roumanie, alors que les Bleus jouent mieux en seconde période, il modifie son système pour incorporer Gomis et Nasri à la place d'Anelka et de Benzema avec comme seul résultat une désorganisation complète de ce qui pouvait se révéler efficace. La performance du sélectionneur face aux Pays-Bas s'est révélée plus médiocre encore. Domenech s'est fourvoyé en choisissant Gomis pour ajouter plus de poids à son équipe alors que la solution passait sans doute par la finesse technique d'un Nasri plus capable que les autres de négocier dans un contexte libéral. Il avait les moyens techniques d'exploiter dans les « vides » laissés par le milieu de terrain néerlandais très laxiste et faire la différence avec Ribéry. Anelka ou Benzema auraient pu aussi apporter beaucoup au côté d'Henry, sûrement plus que le pauvre Gomis qui n'est là qu'au titre de « l'exception innovante ».
En fait la visite de « Raymond Sarkozy » aux troupes de « Nicolas Domenech » n'aura pas changé fondamentalement la donne sauf pour des images vite enlevées de l'album présidentiel mercredi matin. D'ailleurs il semble bien que le « Président-sélectionneur-entraineur-joueur » qui est installé à l'Elysée après avoir été « Ministre-Président-candidat » se tourne résolument vers un autre football : le football... américain que lui a vanté son nouvel ami Georges W. Bush.
Mais je déblogue...
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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 19:44
On le sait le vieillissement de la population constituera l'enjeu majeur de la prochaine décennie. On ne parlera guère des enfants malgré la saignée opérée dans le personnel enseignant car on trouvera toujours les moyens financiers de les accueillir même en « tapant » dans les budgets communaux. On se préoccupera essentiellement de répondre aux besoins de celles et ceux que l'on appellent les seniors pour ne pas les choquer. Nicolas Sarkozy qui a été élu par cette tranche d'âge inquiétée par les images permanentes de TF1 fait le maximum pour les anesthésier et leur redonner l'impression qu'il a bien saisi leur soif de sécurité. Il leur a imposé les franchises médicales qu'ils ont difficilement avalées mais qu'ils ne peuvent pas contester en raison de leur faible participation aux actions collectives de revendication. Il leur vend en permanence une réponse à la seule angoisse légitime qui est la leur : la manière dont ils finiront leur vie. Toutes et tous envisagent l'avenir avec le sentiment que si demain est le premier jour de la fin, toutes et tous espèrent être parmi les oubliés d'un destin néfaste. Inutile de leur parler d'autre chsoe que de cette « mort » qu'ils espèrent réservée aux autres.
Toutes les études montrent que après 70 ans on n'a que deux mots qui font peur : cancer et alhzeimer ! Pour le reste ils acceptent le sort qui leur est fait par la société qui les présente en permanence comme une charge, un problème qui pèsent sur la qualité de vie des actifs. Après ce constat, il suffit de saupoudrer des mesures adaptées aux besoins avérés. Le boulot du Président de la République consiste surtout à sortir de son chapeau de prestidigitateur des mots des mesures sans jamais se préoccuper de leur financement ou en sachant fort bien qu'il faudra des années et des années avant de les voir entrer dans les faits. Il a fait le coup avec le plan alzheimer dont tous les observateurs objectifs s'accordent à reconnaître qu'il reprend simplement les mesures antérieures jamais appliquées et surtout qu'il n'est pas encore entré dans les faits faute de textes d'application. Cette réalité se traduit sur le terrain par... des listes d'attente inadmissibles pour des gens touchés par cette maladie ou ses variantes. Mais le « plan » est resté en plan !
A Dax, le président de la République avait donc souligné que les principales orientations du Plan Alzheimer seront : la priorité donnée aux efforts de recherche médicale ; la détection plus précoce de la maladie ; et enfin, l'amélioration de la prise en charge des patients. Nicolas Sarkozy avait également demandé au professeur Joël Ménard, 67 ans, ancien directeur général de la santé, de présider la commission chargée d'élaborer le plan Alzheimer qui devait résoudre les difficultés des malades mais aussi des familles.
MANQUE DE FRANCHISE
En matière d'Alzheimer, Arlette Meyrieux, présidente d'Union France Alzheimer avait pourtant répété ce que tout le monde savait : « malgré quelques avancées, il y a un tel retard qu'il y a encore énormément à faire. (...) Il s'agit de répondre à l'attente du million de malades et de familles concernées ». Rappelons qu'Alzheimer est la première cause de dépendance lourde chez les personnes âgées et que cette maladie neurodégénérative a progressé de façon spectaculaire au cours des dernières années. Elle touche actuellement plus de 850.000 personnes en France et chaque année, 220.000 nouveaux cas sont enregistrés. Ainsi, d'ici 2020, 1.3 million d'individus devraient être concernés par cette pathologie et 2.1 millions d'ici 2040. Comme ce fut déjà publié dans l'une des chroniques antérieures L'AD-PA (association de directeurs de maisons de retraite) avait estimé le 23 avril dernier que les franchises médicales instaurées début janvier "n'ont servi en rien à financer l'aide aux personnes âgées" comme l'avait promis le chef de l'Etat dans le cadre du plan Alzheimer.
"Le plan Alzheimer annoncé par le Président de la République en début d'année n'est alimenté par aucun crédit nouveau", a dénoncé l'AD-PA dans un communiqué, ajoutant que "les franchises médicales n'ont donc servi en rien à financer l'aide aux personnes âgées, mais ont juste permis de diminuer les dépenses de l'assurance maladie".
Depuis janvier, les assurés sociaux doivent payer 50 centimes par boîte de médicament et par acte paramédical, et deux euros par transport sanitaire, dans la limite de 50 euros par an. Cette mesure devrait rapporter 850 millions d'euros par an selon le gouvernement, qui s'est engagé à les affecter au plan Alzheimer, à la lutte contre le cancer et aux soins palliatifs. Mais l'AD-PA, qui regroupe des directeurs d'établissements, souligne que les crédits du plan Alzheimer "étaient inscrits dès l'automne dans le budget de l'assurance maladie pour les personnes âgées". "Ce plan est donc la simple continuation des petits plans antérieurs, avec même un ralentissement de la dynamique puisque le budget 2008 connaît la plus faible augmentation depuis 2000", poursuit l'association.
Dans Le Monde daté de jeudi, le Syndicat national des établissements et résidences privées pour personnes âgées (Synerpa) a également déploré l'absence de lien entre le produit des franchises et le financement du plan Alzheimer. Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé a fait part de son incompréhension face à ces griefs. "Il y a bien, comme prévu, 850 millions d'euros affectés au plan Alzheimer, aux soins palliatifs et à la lutte contre le cancer", a indiqué le ministère, ajoutant qu'un rapport serait transmis à l'automne aux parlementaires dans le cadre de la préparation du budget de la Sécurité sociale pour 2009. Un placebo présidentiel qui n'apporte absolument rien d'autre qu'une promesses dont on ne voit rien de positif .
ENCORE UN PLAN DE PLUS
En fait les plans succèdent aux plans. Plan alzheimer. Plan handicap visuel. Plan cancer. Plan autisme. Plan de soins palliatifs. Les millions pleuvent alors que l'on sait que les budgets des hôpitaux sont exsangues, que les personnels sont introuvables, que les établissements ne sortent pas de terre, que les remboursement par l'insécurité sociale ne se font plus. Nicolas Sarkozy a pourtant dévoilé son plan pour les soins palliatifs. Le Chef de l'état veut doubler les capacités d'accueil pour les soins palliatifs donc doubler le nombre de séjours dans les unités de soins palliatifs pour les faire passer de 100.000 à 200.000 en 4 ans.
Le énième plan Sarkozy prône cette mesure phare : le doublement de la capacité d'accueil pour soulager la douleur des personnes en fin de vie. Il est estimé à 230 millions d'euros qui seront pris on ne sait où sauf à penser à nouveau aux franchises médicale. Les directeurs d'établissements pour personnes âgées ont évoqués des « mesures extrêmement modestes ». Les moyens resteraient donc « insuffisants » pour venir en aide dans l'accompagnement des personnes en fin de vie. Ils prévoient que le passage de 100.000 à 200.000 patients pris en charge en quatre ans restera un objectif inatteignable dans le contexte actuel des cotisations sociales et de l'organisation du fameux cinquième risque de la dépendance.
L'objectif des soins palliatifs est de conserver la meilleure qualité de vie possible à des personnes atteintes de maladies graves et incurables. En France, quelque 150 000 personnes par an, sur 550 000 décès, meurent suite à une maladie longue et incurable. Toutes ces personnes nécessiteraient des soins palliatifs dont on emsure désormais l'importance pour celles et ceux qui souffrent. Encore faut-il qu'ils aient trouvé une place dans une établissement de qualité leur permettant de « bénéficier » de cet accompagnement.
DES CREDITS IMPOSSIBLES
Les soins palliatifs désignent des soins actifs prodigués de façon globale sur une personne atteinte d'une maladie grave, évolutive ou terminale, en vue de tenter de soulager les douleurs physiques, la souffrance psychologique, mais aussi la souffrance sociale et spirituelle. Ils sont interdisciplinaires. Ils s'adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche.
Ces soins considèrent le malade comme un être vivant, et la mort comme un processus naturel. Ceux qui dispensent des soins palliatifs cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables (communément appelés acharnement thérapeutique). Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s'efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'au décès et proposent un soutien aux proches en deuil. Ils ont pour but de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'à la mort et doivent notamment permettre de soulager la douleur, apaiser la souffrance psychique, sauvegarder la dignité de la personne malade et soutenir son entourage. On attendra pour juger si ce plan qui succède à deux autres plans et s'ajoute à trois autres dans le secteur de la santé a des effets concrets sur un problème de société que les crédits ne masqueront pas.
Celui que l'on a promis pour les malades d'alzheimer coûtera 1,6 milliard d'euros ! Celui programmé pour le handicap visuel approcherait les 18 millions d'euros. Le plan autisme vaut 180 millions d'euros. Le plan cancer avait nécessité 1,5 milliard d'euros. Et tout ça dans un contexte de baisse indispensable des déficits. La franchise médicale va donc imposer que beaucoup d'entre vous soient durablement malades pour pouvoirs soigner correctement celles et ceux dont la maladie dure depuis longtemps déjà. Mais le budget de l'Etat est en soins palliatifs, le cancer de l'inflation ronge le pouvoir d'achat, le gouvernement est autiste et il souffre d'un handicap visuel ne lui permettant pas de voir la réalité angoissante du quotidien. C'est ce qui faits a force.
Mais je déblogue...
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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 23:15
Si demain votre inspecteur des impôts vous propose de vous faire une niche... ne le prenez surtout pas mal car il sait de quoi il parle. En fait son job c'est en permanence de vérifier que celles et ceux qui adorent justement les niches n'abusent pas trop de la plaisanterie. Leur boulot n'est guère facile puisque sur leur bureau il y a un code des impôts qui comprend... pas moins de 416 ce qui doit représenter un véritable casse-tête pour... dénicher la faille ! Remarquez que le principe est simple : plus on est riche, plus on a de revenus, plus on a les moyens de régler sa contribution à la vie collective et moins on paye ! C'est l'inverse du « travailler plus pour gagner plus » puisque le grand principe de la fiscalité française c'est actuellement « plus vous avez les moyens de payer moins vous payer ! » dans le contexte économique et social actuel. On a même inventé grâce au Sarkozysme le « bouclier fiscal « qui devait permettre de vous faire rembourser comme dans certaines pubs de grandes surfaces, le surplus que l'on vous aurez demandé quand la concurrence fait moins cher ! Cette vision de la justice républicaine n'a pas choqué outre mesure une population salariée qui règle finalement l'addition car elle est incapable de trouver une niche lui évitant d'être imposé. Comment voulez vous par exemple qu'il sache, ce brave fonctionnaire que l'on assassine à tous les coins de rues, que s'il avait eu l'idée d'acheter des chevaux de course il aurait évité de soutenir des « pauvres » contribuables ruinés par le fisc ?
Les plus-values réalisées sur un cheval de course ou de sport bénéficient d'un abattement supplémentaire de 15% par année de détention. Ce sont les frais d'entretien autant qu'une prise en compte de la durée de vie limitée de l'animal qui justifient cette niche. Le milieu équin bénéficie également d'une exonération de taxe professionnelle et de taxe foncière pour un coût de 4 millions d'euros par an. Dommage pour lui qu'il n'ait pas obtenu le prix Nobel ou le Goncourt puisque les lauréats de prix littéraires, artistiques ou scientifiques, sont exonérés d'impôt sur les revenus que leur rapportent ces distinctions. Mais sous certaines conditions seulement. Ils doivent notamment être décernés par un jury indépendant et être attribués depuis au moins trois ans. Le ministère du budget est incapable de mesurer le coût de cette dépense fiscale qui existe depuis... 1986 mais on continue à faire vivre cette tradition. S'il aime les truffes et qu'il vit dans notre belle région, il peut se régaler. En effet, un chêne truffier reste généralement improductif pendant plusieurs années (dix à vingt ans) après sa plantation. Les cycles de production sont ensuite aléatoires. L'Etat encourage ainsi de nouvelles plantations en exonérant pendant quinze ans les bénéfices agricoles issus de cette culture. Il en coûte un million d'euros par an à des contribuables qui ne verront jamais ce champignon exceptionnel dans leur assiette. S'il y avait des truffes en corse ce serait encore mieux car votre entreprise serait exonéré des bénéfices taxés sur le reste du territoire. La mesure est plafonnée à 61.000 euros par an et suppose que les entreprises corses exercent sur place. Mais résider sur l'île de beauté comporte d'autres avantages fiscaux. Parmi lesquels l'exonération de taxe foncière pour les terres agricoles (coût : 2 millions d'euros par an), une TVA minorée applicable à divers produits et services (155 millions d'euros) ou l'exonération des droits de mutation par décès (2 millions d'euros par an). Notre brave fonctionnaire a tout intérêt à s'engager au service de son pays. Afin d'encourager les entreprises privées à permettre à leurs salariés d'être réservistes pour l'armée française, l'Etat a en effet mis en place en 2005 un crédit d'impôt sur les sociétés. Il est égal à 25 % de la différence entre le montant du salaire brut journalier du salarié versé par l'employeur lors des opérations de réserve se déroulant hors congés, repos hebdomadaire et jours chômés et la rémunération brute journalière perçue au titre de militaire réserviste... Ce ne sont que des exemples les plus originaux dans une kyrielle d'autres singularités !
LA JUSTICE SOCIALE SARKOZYSTE
Il paraît que l'Ump s'en est émue. Une convention sur le thème de la « justice sociale » ; une quarantaine d'intervenants parmi lesquels neuf membres du gouvernement et une poignée de syndicalistes ; le tout à la Mutualité, un haut lieu de la gauche. L'UMP n'a pas ménagé sa peine pour montrer qu'elle se préoccupe des « inquiétudes » et des « souffrances » des classes populaires qui se sont depuis un an détournées d'elle. Autrement dit, selon l'exigence posée par Nicolas Sarkozy, de « faire vivre, dans l'UMP, le P de Populaire ».
« La justice sociale est un impératif [...] Il faut que nous soyons «libéral» et «social» », a lancé Xavier Bertrand, le ministre du Travail et secrétaire adjoint général du parti, appelant les grands patrons à la « décence » sur leurs stock-options, parachutes et salaires. « Il faut moraliser le capitalisme », a renchéri Patrick Devedjian, le leader de l'UMP.
Toujours soucieuse d'effacer l'image laissée par le « paquet fiscal », qualifié par la gauche de « cadeau pour les riches », la formation majoritaire ne s'est pas contentée de prôner (par la voix de son porte-parole, Frédéric Lefebvre) une « simplification » de la participation pour que le système fonctionne dans les petites entreprises. Elle a surtout fait du plafonnement « global » des niches fiscales, sur lequel Christine Lagarde est réticente, son cheval de bataille. Mardi, la ministre de l'Economie lui avait préféré le plafonnement des quatre dispositifs dérogatoires qui ne le sont pas encore.
« Nous sommes nombreux à l'UMP à vouloir aller plus vite et plus loin », a expliqué le député Marc-Philippe Daubresse, cheville ouvrière de la convention. « Il y a une justice fiscale à laquelle personne ne doit pouvoir se soustraire », a martelé Patrick Devedjian, sans préciser le montant du plafond. Les dirigeants de l'UMP en ont fait, en creux, une condition de leur soutien au RSA, même si François Fillon, lui, a réaffirmé son intention d'avancer sur ce projet (entre 1 et 1,5 milliard d'euros). « Le plafonnement des 73 milliards d'euros (issus des niches fiscales) devrait permettre d'en trouver le financement », ont-ils répété. Partis comme ils sont partis, ils ne vont pas modifier grand chose puisque leur ambition n'est pas de supprimer les « manque à gagner » flagrant qui permettent aux plus aisés de... ne rien apporter au pot commun et de se contenter de réinvestir leurs fonds pour faire grâce aux « niches dénichées » encore plus de profits qui leur vaudront d'autres opportunités de se délester. On en est à les « plafonner » à environ le double du déficit budgétaire : c'est de la justice sociale ou je ne m'y connais pas.
L'EXONERATION ABSOLUE
Certains gros revenus ne paient pas d'impôt ou très peu de manière symbolique. Au risque d'énerver la plupart des Français, qui, eux, estiment en payer toujours beaucoup trop, il faut également ajouter que certains de ces gros revenus bénéficient de restitutions fiscales ! Quelle est cette faille du système qui profite aux plus riches et accroît les inégalités ? Ce sont ces fameuses niches fiscales, que l'Ump tente actuellement de contrôler par de nouvelles mesures ou de masquer par un rideau de mots destinés à enfumer les contestataires.
Rappelons que selon la commission des finances de l'Assemblée nationale le coût des niches fiscales en 2008 a augmenté de 46 % par rapport à 2003 où il s'élevait à 50 milliards d'euros. Il représente aujourd'hui le quart des recettes fiscales net de l'Etat et 3,8 % du PIB, avec 73 milliards d'euros ! Le rythme de création de ces dérogations fiscales a également fortement augmenté, puisque 70 niches fiscales ont été créées ces cinq dernières années, principalement sous forme de crédits d'impôt. Le rapport de la Commission des finances a précisé : « Entre 2007 et 2008, le coût global des dépenses fiscales devrait augmenter de 7,1 %, soit plus de quatre fois la progression des dépenses budgétaires. » Cette situation est d'autant plus préoccupante que « les dépenses fiscales ne doivent pas nécessairement faire l'objet d'un examen détaillé au Parlement ».
Ce sont les gros revenus qui bénéficient le plus des niches fiscales. En 2006, 150 des 10 000 plus gros revenus n'ont pas payé d'impôt, quelques-uns touchant même des restitutions fiscales. Les 100 000 personnes profitant au mieux de l'avantage des niches ont réduit leur impôt de 15 240 euros en moyenne. Le manque à gagner pour l'Etat s'élève à plus d'1,5 milliard d'euros. Il faut également savoir qu'à partir d'un certain niveau de revenu, la progressivité de l'impôt s'inverse ; en effet l'utilisation de crédit d'impôt est croissante avec le revenu. En 2006, les 5 000 plus gros revenus ont donc été imposés à 36 % en moyenne, contre 24,2 % pour les 10 plus gros revenus d'entre eux.
LE PLAFOND ILLUSOIRE
Au top 4 des niches fiscales remportant le plus grand succès, on trouve l'investissement productif outre-mer (46,8 % des réductions d'impôt), l'emploi d'un salarié à domicile, des crédits d'impôts au titre de conventions internationales et évitant les doubles impositions, et enfin l'investissement dans le logement outre-mer.
La mission d'information sur les niches fiscales a proposé 14 mesures pour y mettre fin, dans son rapport. La proposition principale est de créer un plafonnement global des niches fiscales et de renforcer le contrôle de la dépense fiscale par le Parlement. Dans une interview donnée au journal Le Monde, Gilles Carrez précise : « Nous souhaitons également soumettre la création de toute nouvelle niche fiscale à une étude d'impact et en limiter l'application à une durée de trois ans ». Il est bien gentil ce député estimé de l'Ump mais il faudrait plutôt qu'une limitation de la vitesse de création de nouvelles planques à fric, on se penche déjà sur une réductions drastique du nombre de celles qui existe ou qu'au moins on vérifié l'efficacité économique de ces décisions.
Les « supprimer, les plafonner ou les éliminer », telle était la promesse de Christine Lagarde à l'Assemblée nationale. Finalement, aucune ne sera supprimée ou éliminée, tout juste cinq d'entre elles seront plafonnées... ce qui permet de relativiser le résultat de la « fausse » fronde de ce qui reste de l'Ump.
Plus généralement, l'efficacité des niches n'est guère évaluée. En théorie, elles doivent servir d'incitation aux contribuables, à orienter l'épargne vers des investissements profitables à l'ensemble de l'économie. En réalité, le système actuel complexifie la prise de décision des particuliers. Une fois ces dispositifs dérogatoires mis bout à bout, aucune incitation nette ne se dégage. L'idéal serait donc de tendre vers la suppression de l'ensemble des dispositifs actuels, assortie d'une baisse générale des taux d'imposition. L'impôt idéal est celui qui est assis sur une base très large, et dont les taux peuvent donc être assez faibles. Dans ces conditions, la fiscalité n'affecterait plus les décisions individuelles. Elle serait claire, indiscutable et surtout équitable. Bref ce serait une mesure républicaine. Mais qui se soucie de ces principes à l'époque du profit roi ?
Mais je déblogue...
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