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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 22:31
La machine Sarkoziste n’a eu qu’une ratée plus ou moins volontaire. Elle est repartie sur la seule journée de hier avec un coup d’accélérateur puisque tout a été fait pour que médiatiquement on oublie très vite la désillusion du " calage partiel " dans la cote des législatives. C’est du passé ! Le rouleau compresseur s’est remis en route sur les mêmes bases qu’antérieurement : reprise du flirt avec l’extrême droite, nouveau rideau de fumée sur la manière de restaurer les finances publiques en diminuant les prélèvements pour les plus favorisés, renforcement de l’inégalité d’accès à l’enseignement… La panoplie complète du sarkoziste triomphant a été déployée avec un point d’orgue une déclaration de 55 minutes sur TF1. Rien n’a véritablement changé et le coup de semonce du 17 juin est passé par pertes et profits ! En moins de 11 heures le nouveau Président de la République a rappelé que les Françaises et les Français qui l’ont élu brillamment ne seraient pas… déçus : ils en auront pour leur motivation !
Le président du Front national a donc ce matin salué le "geste démocratique" de Nicolas Sarkozy qui l'a reçu à l'Elysée dans le cadre de ses consultations avant le Conseil européen de jeudi et vendredi. A sa sortie, Jean-Marie Le Pen a déclaré que Nicolas Sarkozy l’avait entendu sur "ses projets européens" et a ajouté dire "ce qu'il savait déjà : nos profondes divergences sur ce sujet. Nous avons procédé à un échange de vues général et je note que le président de la République a depuis longtemps pris l'initiative de recevoir le président du Front National, ce que je considère comme un geste démocratique". Jean-Marie Le Pen a jugé que "depuis un certain temps, c'est vrai, c'était une anomalie que le Front national ne soit pas considéré comme un parti politique comme les autres". C’est réglé il a renvoyé l’ascenseur à celui qu’il a totalement décapité en récupérant une bonne part de son électorat.
Tout comme François Mitterrand, Jacques Chirac avait toujours refusé d'entrer officiellement en contact avec Jean-Marie Le Pen, avec lequel il avait notamment refusé de débattre entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2002 où le président du Front national avait affronté le chef de l'Etat sortant. La doctrine a changé depuis aujourd’hui. Elle fera jurisprudence.
De leur côté, les Verts, qui s’étaient étonnés mardi que Nicolas Sarkozy n'ait pas reçu leur secrétaire nationale Cécile Duflot lors de ses consultations à la veille du Conseil européen, seront "bien sûr reçus" par le chef de l'Etat, a assuré l'Elysée. Le président de la République consulte les partenaires politiques avant le Conseil européen de jeudi et vendredi.
Les Verts s'étaient indignés hier "que leur légitimité européenne soit de fait contestée" par Nicolas Sarkozy, regrettant que celui-ci consulte en revanche Jean-Marie Le Pen, "chef d'un parti notoirement anti-européen, nationaliste". Chante toujours beau merle… Sarkozy sait où se trouve son intérêt en dédaignant les Verts alors qu’il a nommé maintenant Borloo au poste de grand prêtre du développement durable. Demain ils auront droit à une demi-heure comme le FN ce qui ne modifiera pas d’un iota les positions de leur hôte sur le traité européen en préparation.
IL VA METTRE LE PAQUET
Le gouvernement a vite ficelé le premier projet de loi "en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat", dit… "paquet fiscal", a annoncé la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Il a l’apparence d’un cadeau pour les plus aisés et d’un blog de pierre pour tirer vers le fond la très grande majorité.
Mesure phare du projet présidentiel de Nicolas Sarkozy, le projet de loi prévoit notamment l'exonération des heures supplémentaires, un crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier, l'instauration d'un bouclier fiscal à 50%, un abattement sur les donations ou de conditionner les parachutes dorés à des conditions de performance.
Ce texte sera le premier soumis à la nouvelle Assemblée nationale lors de la session extraordinaire du mois de juillet. A travers ces mesures d'application rapide, le Premier ministre François Fillon entend "créer un choc de confiance et de croissance". Objectif: "gagner un point de croissance supplémentaire" pour la porter de 2% à 3%.
Le coût de ces mesures est confirmé par le Premier ministre à hauteur de 11 milliards d'€. Le Parti socialiste les évalue lui à 17 milliards d'€ par an pour l’instant sans autre compensation qu’une hypothétique récupération sur une croissance plus forte. En attendant de récupérer cette somme abandonnée à une certaine catégorie sociale les "cadeaux fiscaux" aux plus riches vont provoquer, soit un dérapage de la dette, soit une augmentation de la TVA, soit des "reculs aveugles des services publics". "Les Français risquent d'être floués", avait averti Ségolène Royal avant les élections législatives. Elle a été entendue surtout après que Laurent Fabius ait fait cracher à Fillon le niveau de la hausse de TVA envisagée à 5 % !
En ne changeant rien au calendrier prévu pour ce projet de loi, Nicolas Sarkozy montre sa volonté de ne pas ralentir le rythme des réformes, malgré la victoire en demi-teinte de l'UMP aux élections législatives. Il a une majorité incontestable à l’Assemblée et au Sénat qui ne le trahira pas dès le premier texte de loi soumis à son approbation. Ils avaleront tout sans absolument aucun hoquet ! Devant des responsables UMP reçus lundi à l'Elysée, le chef de l'Etat a rappelé son souhait de "réformer vite et fort", selon Le Monde. Il sait que la période s’y prête avec l’arrivée des vacances.
LES UNIVERSITES EXPLOSEES
Elle sera également propice pour tordre le cou à l’égalité des diplômes d’état et plus encore le principe d’égalité d’accès aux études. La suppression annoncée de la carte scolaire avait déjà ouvert une brèche, la réforme au pas de charge du statut des universités va accentuer la fracture éducative. Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a estimé que le président de la République Nicolas Sarkozy devrait "se tenir à l'écart" des discussions sur le projet de loi d'autonomie des universités, et ne pas "reproduire les erreurs du passé", vis-à-vis de la communauté universitaire, "c'est-à-dire ne pas adopter l'arrogance et la provocation". Une réunion intersyndicale est prévue demain soir à Paris pour décider d'une stratégie commune face au projet de loi présenté dès mardi prochain, et qui provoque déjà une levée de boucliers de la majorité des syndicats. Le SNESUP, principal syndicat des enseignants du supérieur appelle d'ores et déjà à une "riposte déterminée (...) à la hauteur de cette démolition programmée".
"Chaque université pourra choisir de rester dans l'ancien système qui est paralysé, ou d'adopter un nouveau statut fondé sur le principe de la liberté", a déclaré Nicolas Sarkozy, aujourd’hui devant les parlementaires de la majorité réunis à l'Elysée pour un " graillou " de bienvenue ! La réforme des universités, "nous l'avons promise, nous la ferons", a-t-il prévenu. "Tout le monde est d'accord sur la nécessité de réformer notre système universitaire. Un seul argument s'y oppose: c'est dangereux", s'est-il insurgé. Ne croyez pas chers jeunes de France que l’UMP va trembler devant une menace. "Notre réforme est quasiment prête. Elle sera votée dès cet été", a clamé le chef de l'Etat qui sait que, d’ici octobre et la rentrée universitaire, les étudiants auront oublié… Explosé le système universitaire ne pourra plus déboucher sur des manifestations de masse puisque aucune ne sera logée, entretenue, financée, terminée de la même manière.
REFORME BIEN MAL ENGAGEE
"Depuis le début, l'ensemble de la communauté universitaire dit qu'elle n'est pas favorable à des statuts différents ouvrant la voie à un système à deux vitesses. Mais nous avions obtenu qu'il n'y ait pas de financements différents entre les universités qui ne prendraient pas le nouveau statut et les autres. Or, Nicolas Sarkozy dit le contraire, avec la mise en place d'une organisation inégalitaire entérinée par l'Etat", a-t-il ajouté. "Je suis étonné qu'il mette de l'huile sur le feu (...) Il serait bon qu'ils se tienne à l'écart des discussions et laisse Valérie Pécresse poursuivre son travail sur une réforme qui me parait désormais bien mal engagée", a poursuivi le président de l'Unef.
Pour lui, "Nicolas Sarkozy serait bien inspiré de ne pas reproduire les erreurs du passé avec la communauté universitaire et les étudiants, c'est-à-dire de ne pas adopter l'arrogance et la provocation. Ca a coûté cher à d'autres gouvernements récemment", a-t-il rappelé, laissant planer le spectre du mouvement contre le Contrat première embauche (CPE). Une menace qui n’a aucun fondement dans la mesure où le 13 juillet la France aura les yeux tournés vers une autre vague bleue, celle qui meurt sur les plages. Pour les pavés, la saison sera passée…
N’empêche qu’en une seule journée clôturée par une présence sur la plateau du Jité de TF1 avec comme leitmotiv de ce programme herculéen: "tout ce que j'ai dit avant les élections, je le ferai". Au moins les fans en auront pour leur… argent !
Mais je déblogue…
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19 juin 2007 2 19 /06 /juin /2007 13:05
Nicolas Sarkozy a désaoulé. Le seau d’eau froide expédié par une partie de l’électorat républicain dimanche a dû lui paraître déjà un peu agressif. Tel Alain Juppé s’en prenant à une presse probablement trop peu aux ordres, il ne va pas tarder à se fâcher. Et ça pourrait faire mal… En fait il va reprendre sa course à l’événementiel favorisant une dispersion d’effets d’annonces ressemblant aux plumets des fleurs de pissenlits emportées par un vent trop fort. Il va semer des promesses avant l’été et va enfin pouvoir début juillet appuyer où ça fait mal en toute tranquillité. Vivement les vacances du peuple et le boulot des têtes pensantes réfrigérées par les " clims " ministérielles… On sera enfin plus tranquilles.
Le spécialiste du vélo élyséen ne savait pas que son épreuve se terminerait par une quatrième étape aussi chahutée... Et dire que tout est venu d’un contrôle inopiné sur un " dopage " des finances publiques à la TVA ! Il lui faut donc rapidement combattre cette image interne négative et après un remaniement ministériel devenant un autre atout sorti du jeu. On sait que la composition d’un gouvernement constitue un signe fort au début d’une mandature. Il ne faut pas en abuser. L’ouverture n’a pas encore donné les résultats escomptés. Et ce n’est pas l’arrivée de Bockel qui va atténuer la dominante extrêmement libérale de celui qui vient de sortir. Au contraire…
Le " président premier ministre " nouveau va donc, faute d’onction populaire, aller chercher celle qu’il peut obtenir à l’extérieur de ce territoire qui n’a pas reconnu les mérites de ses amis. L’Europe va rapidement constituer son terrain de jeu favori. Il sait que l’espace n’est plus occupé par la Gauche qui n’arrive pas à se défaire des séquelles de la guerre interne des deux roses. Nicolas Sarkozy fait le forcing pour faire passer son concept d’un traité constitutionnel réduit. En fait une fois encore il fait passer la forme avant le fond car peu importe la taille du texte, l’essentiel restera son contenu.
Hier, l’organisme Eurostat a publié les résultats d’une analyse européenne sur le niveau des salaires légaux européens. En fait le fondement des évolutions fondamentales qui vont toucher notre pays se trouvent dans cette étude : délocalisations, suppressions d’emplois, TVA sociale ou pas, devenir de l’Europe… Il n’y a absolument aucun secteur qui ne découle de ce constat.
DE 129 A 1503 EUROS
Une récente publication d’Eurostat permet d’en juger. Tout d’abord, seulement… 18 états membres sur 25 disposent d’un salaire minimum légal. Les pays qui ne possèdent pas cet outil de négociation collective sont, du nord au sud : la Finlande, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, la Slovénie et probablement Chypre. Ce qui appelle deux observations. Premièrement, les pays d’Europe du Nord, pourtant réputés pour leur " modèle scandinave ", se passent visiblement de cet outil. Deuxièmement, tous les nouveaux Etats membres sauf un, la Slovénie, affichent un salaire minimum. La Bulgarie et la Roumanie ont également un salaire minimum. Si on considère les seuls pays membres qui disposent d’un salaire minima, force est de constater en 2006 de très importants écarts. Au sein des membres, le salaire brut minimum varie de 129 €, en Lettonie, à 1503 €, au Luxembourg. Le salaire minima letton est donc près de 12 fois inférieur ! Pour les candidats, le salaire minimum est de 82 € en Bulgarie, 90 € en Roumanie et 331 € en Turquie.
En fonction du salaire minimum, trois groupes de pays apparaissent. Le premier groupe dispose d’un salaire minimum compris entre 82 et 331 €. Il comprend les trois pays candidats mentionnés, ainsi que 7 des 18 Etats membres (Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Estonie, Pologne, Hongrie et République tchèque). Chacun constate que les pays candidats et la majorité des nouveaux états membres se caractérisent par des salaires minima peu élevés. Ce qui renvoie à de faibles PIB par habitant, souvent inférieurs à la moitié de la moyenne de l’UE25.
Le deuxième groupe a un salaire minimum entre 437 et 668 €. Il intègre cinq Etats membres : Portugal, Slovénie, Malte, Espagne et Grèce. Ils se trouvent, selon les cas, plus ou moins en dessous du salaire minimum des Etats-Unis (753 € bruts). Le troisième groupe affiche un salaire brut minimum entre 1218 et 1503 € : France (1218), Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, Irlande et Luxembourg.
Enfin, le pourcentage de salariés qui perçoit le salaire minimum diffère considérablement selon les pays. S’ils sont moins de 3% en Espagne, au Royaume-Uni, à Malte, en Slovaquie et en République tchèque… ils sont plus de 12% en Roumanie, en Lituanie, en France (16%) et au Luxembourg. Pour mémoire, ils ne sont que 1,4% aux USA ! Dommage que cette statistique ne soit pas massivement diffusée et débattue sur les plateaux de télé. Ils serait étonnant que le mini-traité constitutionnel porte comme priorité la mise en place progressive d’un salaire minimum européen garanti socle social minimal incontournable pour les uns, élément de rigidité salariale freinant les créations d'emplois pour les autres. Le clivage droite-gauche au sein même du PS apparaîtrait trop vite !
LES GARDIENS DE L’ORTHODOXIE LIBERALE
Pourtant la très libérale Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a introduit des nuances dans ses propos (rapport de juin 1998 sur les Perspectives de l'emploi). Il ne s'agit pas, comme feignent de l'entendre les gardiens de l'orthodoxie libérale, entrés dans le gouvernement actuel avec Mme Christine Lagarde au Ministère des Finances, d'appliquer un seul et même plancher de salaire à l'ensemble des vingt-cinq pays de l'UE mais d'instaurer un salaire minimum européen qui serait calculé dans chaque Etat membre en fonction du revenu médian (le revenu médian est le revenu qui partage exactement en deux la population : la moitié de la population dispose d'un revenu plus élevé que le revenu médian, l'autre moitié d'un revenu moins élevé). "Un tel système renverserait la logique de construction de l'UE, marquée par le sceau du néolibéralisme", estime Michel Husson, économiste à l'Institut de recherches économiques et sociales. L'urgence est criante : près de 15 % de la population de l'UE est menacée par la pauvreté, c'est-à-dire vit dans un ménage dont le revenu est inférieur de plus de 50 % au revenu médian du pays. Avec un taux de chômage qui frôle les 20 %, les dix nouveaux membres ont une situation encore plus dégradée que les Quinze d'origine. Il n’est pas certain que l’on parle de ce sujet dans les rencontres entre Merckel, Blair, Sarkozy …
REFUS DE TOUTE FORME DE REGULATION
" Un tel système tourne le dos à une convergence économique et sociale ", ajoute Michel Husson. "Mais c'est justement grâce à l'intégration économique, à l'ouverture économique que les plus faibles finiront par se rapprocher du niveau de développement des plus forts", répondent ceux qui voient d'un mauvais oeil toute forme de régulation. Un exemple ? Le Mexique s'est engagé tête baissée dans la mondialisation... avec des résultats mitigés. Ce pays est resté enfermé dans des activités d'assemblage, sans parvenir vraiment à remonter les différentes activités d'une même filière de production.
Un salaire minimum peut aussi servir de mode de régulation de l'espace européen. Il pourrait réduire la tension que les salaires bas font peser à propos des délocalisations. En 1989, la Commission Delors avait proposé une charte sociale au niveau européen qui stipulait que "tous les travailleurs doivent recevoir une rémunération suffisante pour leur permettre d'avoir un niveau de vie décent proportionné aux données propres de chaque pays". Une mesure ambitieuse aussitôt retoquée par les Britanniques de Blair, idole de Bockel !
Aujourd'hui, pourtant la question est plus que jamais d'actualité. A défaut, le risque est grand de voir se renforcer des sociétés de plus en plus opposées avec des classes européennes dominantes extrêmement riches et un peuple totalement popérisé générant des mouvements internes de populations incertains. Et c'est justement pour inverser cette tendance, notamment dans les pays les plus pauvres de l'UE, que l'instauration d'un salaire minimum serait utile. Comment ? En indexant ce niveau de salaire au PIB moyen par tête. Mais ce n'est plus à la mode!
Ce qui équivaudrait à une indexation des salaires sur la productivité des entreprises. Cela garantirait ainsi la progression des revenus les plus bas. Et tirerait vers le haut l'ensemble des salaires. Un cercle vertueux de croissance soutenue par la demande intérieure pourrait être enclenché grâce à une vraie politique redistributive… Mais en France ce n’est pas pour demain. Surtout avec un gouvernement aussi libéral hystérique.
Mais je déblogue… 
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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 17:56
L’ATTENTE.- Il n’y a rien de plus douloureux que l’attente. L’impossibilité de faire accélérer le temps qui pèse sur le monde avec le paradoxe que parfois, en d’autres circonstances, nous souhaitons le retenir. Ce dimanche s’est écoulé avec cette lenteur qui donne à certains supplices leur célébrité. Il vaut mieux la vivre dans le silence car elle permet d’en intérioriser la déception. Des bureaux de vote peu remplis durant toute la journée et un manque de mobilisation de nombreux votants du premier tour finissent de me persuader que les sondages (et les médias qui les ressassent) ont un comportement désastreux pour la démocratie. Le moral remonte pourtant quand on voit cependant que des électrices et des électeurs d’une commune, naufragés du premier tour, ayant voté à plus de… 90 % lors des présidentielles a renoncé à Michel Drucker pour participer aux législatives. Le poids de l’attente devient plus lourd car il écrase toutes les certitudes. Cette valse entre revenants et partants minent les repères. Le sursaut citoyen existe mais dans quel sens?
 Les sondeurs avaient tout prévu sauf ce réveil démocratique d’uns part inconnue de la société. En tentant de scruter les pages de la liste d’émargement je décèle tout de même le retour de nombreux jeunes et plutôt du désintérêt de classes aisées. Le bulletin de vote est jeté au caniveau de l’histoire par ces gens qui ne vivent que sur les concepts médiatiques. Le miroir aux alouettes a fonctionné : inutile de se déplacer les affaires sont faites et les alouettes sont rôties. Il devient inutile puisque… les résultats sont connus d’avance. Le message est parfaitement passé : ne votez pas les panels votent pour vous. Tout déplacement devient inutile. Le piège s’est refermé sur les vaniteux du suffrage universel.
 
VOLATILISES.- L’inversion du calendrier électoral mise en place par Lionel Jospin se révèle catastrophique à bien des égards. Il avait subi une cohabitation et ne souhaitait s’il avait été élu en 2002 se retrouver dans la même situation… Tous les appels lancés par Sarkozy les ont laissé indifférents. Eux ils étaient venus pour rêver et, pour ces législatives, on leur demandait d’assumer un cauchemar durable. Ils n’ont plus rien compris. Ils ont décidé de ne plus cautionner pour une frange d’entre eux le pire pour certains et le meilleur pour d’autres : ils sont restés à la maison ! En fait le suicide aura été longuement mûri et finalement totalement imprévu. L'inversion du calendrier électoral avait été beaucoup moins consensuelle qu’on le pense. Mais qui s’en souvient ? Le calendrier électoral initial prévoyait l'organisation des élections législatives en mars et de l'élection présidentielle en avril-mai 2002. Le Premier ministre fit adopter par l'Assemblée nationale le 3 avril 2001 le report des élections législatives en juin 2002, après l'élection présidentielle, grâce au soutien des amis… de Francois Bayrou, président de I'UDF contre le RPR, DL, le reste de I'UDF, ainsi que les communistes et les Verts, pourtant au gouvernement. Ce fut un passage en force. Comme le PS n’en a pas trop souffert on va vite l’oublier alors que ce qui vient de se passer mériterait un débat de fond.
ENCORE UN CADEAU DE JOSPIN.- L'inversion du calendrier électoral etait en effet un choix fondamental dans la stratégie électorale du Premier ministre pour 2002. L'organisation de la présidentielle avant les législatives etait doublement intéressante pour Lionel Jospin: non seulement elle lui permettait d'être candidat a l'élection présidentielle en tout état de cause, ce qui n'aurait pas été le cas avec le calendrier initial. Jospin aura dans le domaine institutionnel laissé des souvenirs impérissables. Le premier exemple objectif de " l’alliance " PS-UDF aura finalement tourné au fiasco historique le plus complet pour ce dernier et, à mon humble avis, il serait étonnant que la vague bleue ne tire pas les leçons de cet échec ! Ce ne sont plus des députés que l’on demandait d’élire aujourd’hui mais les membres d’une association de supporteurs… en leur vendant des résultats faramineux à payer d’avance. On pouvait même envisager à un certain que les élus UMP finissent par remonter les Champs Elysées sur des bus à plate-forme avant d’aller déjeuner avec Nicolas Sarkozy ! C’est dans l’air du temps et ça devait remobiliser leur électorat. Borloo débusqué par Fabius sur le thème de la TVA sociale a cassé la vitrine !
LE MOMENT DE VERITE.- Dès 18 h 30, les premiers indices sur la réalité de la vague bleue sortaient des enveloppes. Sur Créon jamais un candidat aux législatives n’avait dépassé la barre des 60 % puisque le meilleur d’entre eux avait atteint 59, 73 % … En grappillant les cent premiers résultats de chacune des 8 tables on arrivait pourtant à près de 64 % ce qui dénotait un véritable raz de marée inversé. Créon se situait en effet à environ 9 à 10 % au-dessus du résultat de la circonscription. Un moment particulièrement émouvant car ce " sondage " était bien différent de celui qu’annonçait le Parisien ou le JDD. Impossible de ne pas y voir un signe fort. Jamais je n’avais envisagé un tel score dans un scrutin où je n’étais pas directement concerné. Les résultats, sur les petites communes du canton affluaient : tous plaçaient Martine Faure en tête. Lentement se profilait la victoire que tous les spécialistes m’avaient annoncé secrètement dans le courant de la semaine. Même les " sondeurs " de la Préfecture, présents au premier tour pour récupérer les résultats du Bureau 1 avaient oublié de nous prévenir qu’ils ne reviendraient pas. En fait ils ne devaient plus se faire trop d’illusion sur le résultat ! C’était un signe supplémentaire : comment adresser au Ministre de l’Intérieur une telle déconfiture sans courir le risque de se faire expédier au bagne républicain d’un placement hors cadre ! La vérité des urnes fait parfois peur.
 LE TOTAL.- Beaucoup plus qu’un pourcentage qui s’affiche sur le tableur d’un ordinateur, la somme sortie d’une bonne machine à calculer a un côté rassurant. Elle permet de ressentir le sentiment jubilatoire de l’enfance quand on compte les pièces accumulées dans une tirelire. Rien ne remplace un bon vieux total. Celui obtenu dépassait les prévisions fixées sur Créon à 1018 voix… Devenir plus " riche " que prévu fait toujours plaisir. L’objectif étant atteint et dépassé les sourires fleurissaient. Un coup de fil de Philippe Madrelle mettait fin à ce qui restait comme suspense : il m’annonçait le résultat définitif calculé sur les 15 % des votes récoltés dans les bureaux tests. L’affaire était réglée. Je garde le résultat pour moi. Peur? Superstition?
Impossible de savourer car j’ai toujours beaucoup de mal à croire que les événements me concernent. Un reste du passage dans le journalisme où il faut absolument s’extraire de ce que l’on vit pour en percevoir les réalités. Une bouffée d’émotion me parcourt mais je n’arrive pas à exulter car j’ai vécu en 93 l’autre face du moment. Perdre une législative je sais ce que c’est !
L’attente des miracles devient alors obsédante. Les totaux n’ont pas la même âme. Ils sont secs comme la silhouette de Don Quichotte. Ils s'étiolent  L’impression d’avoir été, pour rien, au combat contre des moulins à paroles ne permet plus de croire en un avenir heureux. La mort de l'espoir reste le pire des moments car au-delà de sa disparition elle entraïne dans sa chute toutes celels et tous ceux qui avaient placés leur confiance en lui.  J’ai en mémoire, un instant, cette soirée très différente dans une salle de l'Amicale laïque de La Réôle sonnant creux avec des visages malgré tout chaleureux.
Mes grands pères montent dans ma mémoire… Je vois leurs statures. J'entends un instant leurs paroles. Je cherche vitecomment je vais pouvoir faire comprendre à mon père que j'ai terrassé les idées dont il a souffert. J’aurais tant aimé qu’il puisse être là et participer à des soirées de ce type car pour elles lui aurait donné une revanche sur un destin moins agréable que le mien… Oui. Je l'avoue je suis fier pour eux. Personne ne doit le voir!
FAMILLE .-Tout le monde attend à Langon. Nous filons le plus vite possible au risque d’enfreindre quelques règles du code de la route. Ils sot venus, ils sont tous là… Il y a les combattants de la première heure comme celles et ceux qui sont venus en amis. L’accueil ressemble à celui que l’on reçoit quand on revient d’un long périple dans l’inconnu. J’imagine que les navigateurs recevaient une ovation similaire de la part de celles et ceux ayant investi dans leur cargaison potentielle. Sur le pont du navire montent les capitaines ayant soutenu l’expédition. Le simple bonheur de se réunir l’espace d’une ovation illustre la réalité de l’engagement pris de ne pas prendre une victoire pour un hommage personnel mais pour celle d’une équipe… Jamais je n’ai ressenti aussi fort ces sensations éprouvées de mon époque de footballeur les soirs de matchs victorieux. Je voudrais aller dans un vestiaire pour savourer quelques minutes de silence égoïste avec les vrais copains, celles et ceux qui ont mouillé le maillot.
Paradoxalement j’ai du mal, beaucoup de mal, à me glisser dans la peau d’un vainqueur. Le résultat est celui de Martine Faure… et je ne veux pas lui voler ce qui restera sa victoire ! J’ai du mal à répondre à l’attente de ces centaines de personnes. Leur bonheur m’impressionne. Leur enthousiasme me perturbe. Leur affection me culpabilise. Comment leur faire comprendre que je n’ai fait que ce que je croyais utile de faire ? Comment les persuader que je n’ai jamais conçu le militantisme autrement qu’au service de celles et de ceux susceptibles de porter le plus haut possible mes valeurs ? Comment leur expliquer que je n’aurais pas été le même si je n’avais pas eu la certitude que je soutenais était en conformité avec ce que je pensais ? Comment oublier qu’il y a quelques mois à peine j’aurais pu être expédié au pilori pour hérètisme provocateur ?
Ces visages maintes fois rencontrés dans l’action me réchauffent le cœur alors que d’autres lointains regardent leur chaussures avant de quitter prestement les lieux comme si le bonheur des uns faisaient la déception des autres. Intérieurement je pense simplement que je peux être simplement heureux car je n’ai jamais fait un geste qui soit contraire à ce en quoi je crois… Et tout à coup je me sens libre. Heureux et libre.
ON A GAGNE... ON A GAGNE! .- Départ pour le Conseil général. L'autoroute file. France Bleu confirme la défaite de Juppé, la victoire de Got. Le téléphone ne cesse de vibrer... Bordeaux est figée dans son crime de lèse-majesté. Le Conseil général affiche complet. La foule des vainqueurs a envahi les salons. Elle était beaucoup plus réduite au soir du premier tour. Dans le brouhaha les étreintes s’accompagnent d’un mot à l’oreille. Ce que les autres n’entendent pas devient un joyau pour la suite. Il a beaucoup plus de valeur que tout le reste. Je suis ailleurs. Je ne voudrais pas être là. Je me sens gêné par les compliments, les accolades car je n’ai jamais eu l’impression d’avoir personnellement gagné quoi que ce soit. Je cherche toujours le groupe réduit de ceux qui m’accompagnent depuis des semaines et qui ont douté ou espéré avec moi ! Les fameux vers du Cid sur les prompts renforts constatés en arrivant au… port me revient à l’esprit. Les commentaires vont bon train.
Avant la victoire de Michèle Delaunay c’est la défaite d’Alain Juppé qui éclipse tout le reste. La réalité dépasse les espoirs. La salle chavire de bonheur comme la foule l’avait fait quelques minutes antérieurement à Langon en apprenant le score de celle qui a sans cesse développé durablement son électorat ! Les caméras, les appareils photos, les admirateurs se bousculent. Michèle Dalaunay dont se demande comment un corps aussi frêle peut générer autant d’énergie fait face avec intelligence. Elle demeure lucide et pondérée. Tous les succès comme toutes les défaites doivent être relativisés.
Impossible de franchir le mur des pique-assiettes… ils constituent un rempart infranchissable. On récupère au passage le ravitaillement effectué par une noria de serveurs confondus avec les porteurs de riz pour populations affamées ! Martine Faure et Michèle Delaunay sombre dans une marée humaine… Je bats le rappel pour reprendre le large et effectuer un repli stratégique. Je souffre.
Un orage violent bloque la sortie. Michèle Delaunay qui est venu prendre une bouffée d'air pur me confie affectueusement un message qui me touche. Ce bout de femme ne sait aps que soigner les peaux mais aussi les coeurs.  Il me tarde maintenant de revenir à Créon où sont mes repères. Je me dis que j’aurais pu, une fois encore, partager autrement. J’espère que je pourraiS le faire car au creux de la vague le risque existe de se noyer… et je n’ai pas envie de disparaître dans une nouvelle marée humaine.
SEPARATION.- Sur la place de la Prévôté au cœur de Créon, le groupe des fidèle se disperse. Aucune effusion mais la véritable amitié, celle qui se partage sans caractère excessif. La ville st vide. Je regagne avec mon épouse la maison. Nous refermons la porte sur le quotidien pour vite aller découvrir le reste des résultats. Je me pose enfin seul face à mes souvenirs déjà entrés dans mon univers secret et personnel. Les sourires des uns. La gêne des autres. L'amitié perceptible. La jalousie mal cachée.
Le contraste est saisissant entre ces plateaux télé où Estrosi déverse sa propagande et la réalité que je viens de vivre. Il affiche des certitudes de succès avec une arrogance sans bornes. Impossible de ne pas croire que deux mondes existent qui ne se rencontrent jamais : celui des apparences et celui de la sincérité. Je ne supporte pas cet théâtre politique qui ne correspond plus à rien.
Je suis encore plus atterré quand on présente la une du parisien qui titre sur la… séparation annoncée à 22 heures au cœur d’une soirée empreinte de valeurs de la séparation qui va demain éclipser tout le reste… Quel est le pyromane? Qui a allumé le contre feu? 
Je le vis comme une insulte, comme une profonde déception car j’ai cru toute la journée que j’avais fait de la politique autrement. Je suis un élu au sens biblique, c’est à dire un innocent les urnes pleines !
Mais je déblogue...  
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16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 12:20
Dans les milieux que Coluche aurait qualifié de généralement bien informés on affirme que le Sénat, présidé par le limpide Poncelet, ressemble à une ruche pour grands esprits des textes de lois. On planche dans le cabinet du président de la docte assemblée sus un projet qui mettrait bien des amis à l’abri de ma mesquinerie des juges. Il est vrai que le " patron lui même " lui même est menacé par une " affaire " malvenue. Mais il faut aussi concrétiser ce que tout le monde appelle le " pacte présidentiel " susceptible, malgré les dénégations de tout le monde, d’exonérer en juillet, dès l’ouverture de la session parlementaire, Jacques Chirac de démarches toujours désagréables de la part de magistrats peu respectueux de son statut de retraité !
Le parquet de Paris aurait en effet ouvert une enquête préliminaire pour trafic d'influence visant Christian Poncelet, président du Sénat. A l'origine de la procédure, une série d'écoutes téléphoniques sur la ligne de Jean-Claude Bertoldi ­ intermédiaire du BTP, démarcheur au profit de la Sogea (filiale de Vivendi puis de Vinci) ­, dont le contenu a été révélé hier par le Canard enchaîné. Certaines paroles laissent songeur. A propos de la construction d'un siège de la gendarmerie à Issy-les-Moulineaux(Hauts-de-Seine), Poncelet, de retour d'une réunion avec un conseiller de MAM au ministère de la Défense, affirme : " Sur vos affaires, motus, hein ! Sinon, c'est la rupture totale ." Interrogé par un juge d'instruction de Créteil, Bertoldi, poursuivi pour plusieurs affaires d'ingérence sur des marchés publics, affirme, à propos d'un chantier dans les Vosges (bastion électoral du président du Sénat) : " Dans le cas où, grâce à l'influence de M. Poncelet, Sogea obtient le marché, ma commission est de 80 000 €, dont 8 000 € pour M. Poncelet." L'intéressé dément tout intéressement personnel, affirmant s'être contenté de soutenir une entreprise méritante.
Une enquête préliminaire ne vaut pas accusation, c’est une certitude, et il faut absolument en tenir compte, mais Bertoldi devrait donc être réentendu avant que Poncelet ne soit convoqué. Au printemps 2006, une autre procédure avait été ouverte par le parquet pour recel d'abus de biens sociaux, visant également le président du Sénat : elle concernait sa proche collaboratrice, rémunérée pendant trente ans par… France Télécom sans que Poncelet, sous ses différentes casquettes (président de conseil général puis du Sénat), ne mette la main à la poche, n'hésitant pas ensuite à la licencier sans ménagement. Après arrangement financier sous l'égide des prud'hommes, l'affaire avait été classée sans suite en novembre dernier… Un premier signe des arrangements en cours qu’il faudrait définitivement éviter par un petit amendement glissé dans un texte opportun. Jacques Chirac attend que les promesses soient tenues… et son pote Poncelet va vite arranger le coup.
UN JUSTICIABLE COMME LES AUTRES
Pour 80% des Français, l'ancien président Jacques Chirac doit être "considéré par la justice comme un justiciable comme les autres", tandis que 16% sont d'un avis contraire, selon un sondage CSA publié dans le Parisien Aujourd'hui en France. Ils sont 89% de sympathisants de gauche et 72% de sympathisants de droite à l'estimer " un justiciable comme un autre ".En revanche, seulement 16% des Français pensent que la justice "doit prendre en compte son statut d'ancien président de la République". (9% de sympathisants de gauche et 23% de sympathisants de droite). Enfin 4% des personnes interrogées ne se prononcent pas.
Ce soir à minuit, un mois après son départ de l'Elysée, Jacques Chirac perdra définitivement l'immunité qui le protégeait d'éventuelles poursuites judiciaires dans plusieurs affaires.
Le Canard Enchaîné a donc anticipé cette semaine en annonçant sa convocation comme témoin dans l'affaire Clearstream dès lundi alors que le parquet de Paris a démenti cette information.
Dans Clearstream, une affaire de "dénonciation calomnieuse", le nom de Jacques Chirac est cité comme ayant pu donner des "instructions". Il pourrait aussi être convoqué comme témoin assisté, dans le dossier des chargés de missions de la Ville de Paris. Ce statut est à mi-chemin entre celui de simple témoin, c'est-à-dire sans charges, et celui de mis en examen, contre lequel pèsent "des indices graves et concordants". Ces dossiers ne le mettent pas directement en cause…et il lui faut absolument éviter ceux qui sont plus graves et surtout plus précis. Il devrait avoir beaucoup de temps à passer face aux juges… très nombreux qui veulent lui causer. Il faudra prévoir un crédit Corona pour les parquets qui se précipitent et de la tête de veau quand les auditions se prolongeront.
LE SENAT A PEUR DE LA MANIPULATION
Des rumeurs prêtent donc au Sénat de bien sombres manoeuvres en coulisses. Il est notamment question d'une mission d'information, chargée depuis trois mois des problématiques de prescription, qui doit rendre son rapport mercredi. L'un de ses rapporteurs, le socialiste Richard Young (avec les UMP Jean-Jacques Hyest et Hugues Portelli), dément formellement toute velléité d'assurer à l'ex-président une immunité à vie. Bien au contraire, la mission sénatoriale devrait proposer l'allongement des délais de prescription (de trois à cinq ans pour les délits, de dix à quinze ans pour les crimes), quitte à encourager un peu plus l'archéologie judiciaire.
" On comprend bien l'agitation actuelle, souligne le sénateur PS, mais elle ne passera pas par nous. " Si, d'aventure, Nicolas Sarkozy ­ qui a toujours réfuté toute amnistie des délits routiers ou financiers ­ songeait à garantir une quiétude pénale à Jacques Chirac, comme l'affirmait récemment le Canard enchaîné , la bonne nouvelle passerait par d'autres truchements. A suivre de près, au Sénat ou ailleurs… c’est à dire à l’Assemblée nationale qui n’aura pas d’état d’âme après voir adopté le tenue bleu horizon ! Poncelet préférerait que les députés aient leur regard dirigé vers la ligne bleue des Vosges dont il est originaire. Mais il sera exceptionnellement difficile de réaliser cette prouesse législative sans que ça se voit ! La panel des motifs d’inquiétude pour Jacquou le croqueur et tel qu’il faudrait balayer très large.
DES DOSSIERS ENCORE OUVERTS
Rappelons qu’il pourrait notamment se trouver exposé dans divers dossiers, outre celui des emplois fictifs du RPR payés par la mairie de Paris, où le cas personnel de Jacques Chirac, disjoint d'un volet déjà jugé, demeure entre les mains du… juge Alain Philibeaux au tribunal de Nanterre. S’il se réveille ce sera douloureux ! A Paris, plusieurs affaires concernant la période pré-présidentielle sont toujours à l'instruction au pôle financier et pourraient théoriquement conduire les juges à s'intéresser à nouveau à Jacques Chirac.
Parmi ceux-ci, le dossier des chargés de missions de la ville de Paris, une affaire d'emplois de complaisance présumés payés par le cabinet du maire de Paris avant 1995, au bénéfice de proches du RPR. Cette enquête ouverte en 1998 est instruite par la juge Xavière Simeoni, avec déjà une vingtaine de personnes mises en examen.
Le juge Jean-Marie d'Huy reste d'autre part saisi de l'instruction sur la Société d'économie mixte parisienne de prestations(SEMPAP), une imprimerie dissoute en 1996. Cette société est soupçonnée d'avoir favorisé des entreprises dans la passation de marchés publics, d'avoir financé le RPR via le cabinet du maire et d'avoir imprimé des documents personnels pour Bernadette Chirac. Le magistrat, s’il est curieux, pourrait chercher à connaître le rôle exact de Jacques Chirac dans cette affaire
Enfin, l'instruction concernant la compagnie aérienne Euralair ouverte en septembre 2006 à Paris, confiée à Mme Simeoni, pourrait également viser Jacques Chirac, qui aurait ainsi que son épouse bénéficié de billets d'avion gratuits avant l'élection de 1995 mais ce n’est qu’une bagatelle !
Il paraît donc que le seul biais utilisable serait celui des délais d’instruction : en valorisant une nouvelle notion sécuritaire on ferait avaler la pilule aux " croyants ". on expliquerait que pour obliger la justice à plus de réactivité on lui mettrait une durée maximum pour boucler une instruction. Ce serait présenté comme une volonté d’obtenir des résultats plus rapides en matière de répression. Mais comme dans le même temps, un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne sera pas remplacé on pourra aisément laisser dormir le temps voulu quelques dossiers sensibles. La manipulation la plus délicate consiste de donner, en droit français, un caractère rétroactif à cette mesure. Mais avec un brin de cynisme ça devrait pouvoir s’arranger !
Mais je déblogue… 
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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 23:54

Pour sa 9e édition, le Festival Simenon, dirigé par le juge Didier Gallot, est l'occasion de célébrer le 75e anniversaire du personnage "Maigret" et accueille, du 16 au 24 juin, aux Sables d'Olonne (Vendée), les passionnés du célèbre commissaire. Ecrivains, cinéastes et autres artistes ou personnalités du monde de la justice se donnent rendez-vous chaque année depuis presque une décennie. L'ancien policier et comédien, Olivier Marchal, réalisateur du film "36 quai des Orfèvres", fait partie des invités de marque du Festival.
Ce festival, ouvert à tous, est l'occasion pour les passionnés de redécouvrir le célèbre commissaire Maigret, créé en 1932 par le belge George Simenon. Comme les années précédentes, cette édition sera animée au cours de la semaine par : des projections de films, des pièces de théâtre, des conférences, des manifestations populaires dans plusieurs quartiers de la ville, des expositions, des chorales et des concerts, et les traditionnelles "Causeries du palais". Elles traitent cette année du thème "Police d’hier, police d’aujourd’hui".
Le Festival Simenon se penche cette année sur le berceau de Jules Maigret. "Est-il né d’une inspiration fulgurante de Simenon sur le port de Delfzijl aux Pays-Bas, ou d’une composition appliquée au fil de ses rencontres?", s'interroge Louis Guedon, Maire des Sables d’Olonne. Depuis le "Bal anthropométrique", Maigret a fait du chemin. Héritier des Juve et autres Vidocq, personnages de policiers peu reluisants de la littérature, Maigret a su redorer le blason de l'enquêteur.
Longtemps considéré comme le représentant d’un genre sous-estimé, le roman policier, Maigret, surnommé "le raccommodeur de destinée", est aujourd’hui reconnu comme le personnage d’une œuvre littéraire immense. Le Vendéen François Bon, éternel admirateur de Simenon, dit de ce dernier : "On aimera toujours relire, pour ce sentiment de proximité et de grande présence sensible du réel, les romans de Simenon".
Sur l'affiche du Festival, Maigret est reconnaissable entre mille, grâce à ses signes particuliers : sa pipe et son chapeau. Les aventures du commissaire ont été transposées à l'écran, notamment avec "Le Chien jaune", par Jean Tarride, un an après la parution du roman par George Simenon, tandis que Jean Renoir adapte "La Nuit du carrefour" en 1932.

Je vous propose, épuisé par une campagne électorale de plusieurs mois cette rubrique écrite antérieurement sur ce personnage qui me fascine… Une chronqiue écrite il y a déjà plusieurs mois sans savoir que ce festival existait !

MAIGRET FLIC D'ANTAN

"Quand j’ai de temps en temps une lucarne dans mon emploi du temps du vendredi soir (événement rare) j’aime bien me retrouver devant un Maigret. Je fus un passionné de romans policiers mais il y fort longtemps que je n’ai pu l’assouvir à mon grand regret. La plongée dans un Simenon demeure un plaisir particulier pour ceux qui préfèrent l’authenticité à la violence. La délectation du lecteur naît du caractère méticuleux de la description du contexte qui finit par être la véritable vedette de l’histoire. L’intrigue ciselée force également l’admiration par son mécanisme reposant essentiellement sur des caractères forts ou fragiles. C’est dans le dosage de cette dualité que se niche le plus souvent la subtilité du talent de l’auteur. Le mystère ne constitue pas l’essentiel des affaires traitées puisque seule l’observation permet finalement de dénicher le coupable qui n’est justement jamais idéal. 

La force de Jules Joseph Anthelme Maigret c’est qu’il sait, en tirant sur sa pipe, qu’un détail peut tuer ou a tué. Et, de ce coté là, son " père " cultive le sens du crime…tant il fignole les moindres événements ou les moindres personnages. La qualité d’un livre ou d’un film se situe dans l’infiniment petit car c’est autour de lui que se construisent tous les destins que croise le commissaire.
Simenon était pourtant un romancier d’une fécondité exceptionnelle : on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son nom, 176 autres romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous… 27 pseudonymes divers, ce que l’on sait moins. Les tirages cumulés de ses livres atteignent 550 millions d’exemplaires. Georges Simenon est, selon l'Annuaire statistique de l'UNESCO de 1989, le dix-huitième auteur toutes nationalités confondues, le quatrième auteur de langue française, et l'auteur belge le plus traduit dans le monde. Paradoxalement cette notoriété chiffrée n’a jamais donné à son producteur une dimension et une considération de véritable écrivain… car son genre littéraire a toujours été jugée comme secondaire. Simenon n’est pas enseigné au collège ou au lycée malgré la qualité exceptionnelle des " tableaux " décrits et la finesse des descriptions en tous genres. Ses œuvres constituent un véritable reportage sur un milieu social, un lieu ordinaire, un métier commun. Les gens appartiennent à un monde familier qui finit par devenir angoissant ou injustement agréable . Simenon a de la sympathie pour eux et ils le lui rendent bien.
UN DECLIC QUI ENGAGEA SA CARRIERE
Maigret, enfant, connut un véritable drame qui le suivra dans chacune de ses enquêtes : la mort de sa mère dans des circonstances tragiques. Ce fut comme un déclencheur qui généra sa carrière. J’ai retrouvé cette situation en discutant longuement avec un vieux Créonnais qui me confiait qu’il avait voulu devenir médecin après que son père soit décédé sous ses yeux lors de la première sortie de la famille sur les bords du Bassin d’Arcachon. " J’ai toujours souhaité savoir les raisons pour lesquelles il était décédé et je ne pouvais le savoir qu’en devenant médecin ! ".
Cette histoire me revient en mémoire car Maigret à l’instar du docteur Graziana reçut, dés le décès de sa mère, le don d’assimiler, de digérer les événements plutôt que de les comprendre. Il a donc eu, lui aussi, l’expérience très vite que ce sont les hommes qui, par leurs actes et leurs comportements se laissent entraîner dans leurs destins et non le contraire. Le fil de la vie n’est autre chose que le fil de l’eau pour les personnages de Simenon.
Que l’homme soit un lâche, un courageux, un actif , un apathique, un riche, un pauvre, un têtu ou un faible ne change rien à l’affaire. " Je crois que c’est cela : j’avais l’obscur sentiment que trop de gens n’étaient pas à leurs places, qu’ils s’efforçaient de jouer un rôle qui n’était pas à leur taille et que par conséquent, la partie était perdue d’avance… " apprend-on dans les mémoires Du commissaire. Logiquement, le jeune Maigret aspirait… à devenir médecin et la mort de son père, après celle de sa mère, l’entraînera à entrer dans la police où il se comportera en définitive comme un accoucheur des esprits plutôt que comme un chirurgien des corps
ON LUI A CONSTRUIT UN PASSE, UN PRESENT, UN AVENIR
Le commissaire Maigret est un personnage, le seul personnage virtuel à qui on a justement construit, en étudiant soigneusement les 103 œuvres dans lequel il passe ou occupe la scène, un passé, un présent, un avenir, un environnement et même une âme et tout cela sans faille, dans une complexité et une limpidité extrêmes sur une période de quarante ans, sans presque jamais vieillir ! Simenon a réussi la prouesse de donner de la chair, des os, plus encore une intelligence et un esprit à un personnage qui est donc forcément devenu intemporel, omnipotent mais curieusement pas infaillible et même parfois en proie au doute.
Ce qui a fait son succès c’est que le policier " virtuel " devient au fur et à mesure que se développe l’œuvre de Simenon réellement vivant, avec une histoire familiale, une sensibilité, une morale, des passions interdites (alcool modérée mais assumée, tabac, bonne bouffe…) ou véritablement banales (sa femme…)
Il devient surtout géant par sa stature morale mais pas forcément physique ( pourtant il ne mesure qu’un mètre quatre vingt pour plus ou moins cent kilos). Son air paisible (il n’utilise que rarement la force) inspire l’inquiétude car il cache les méandres d’une logique, d’un mode de pensée qui ne le fait jamais arriver à la vérité par la ligne droite. Il prend le contre-pied de ce que l’on attend de lui. Il rompt un entretien alors que par ses questions précises il semble entrer dans le vif du sujet. Il se montre confiant alors que tout s’effondre autour de lui. Il ne s’agite qu’à ce qui semble être le contre temps de l’urgence. Maigret ne pense pas ouvertement : il mûrit lentement un jugement par petites touches, par instantanés, par déductions.
Plusieurs fois dans ses romans, Georges Simenon utilisera une superbe expression le caractérisant : Maigret est un " raccommodeur de destinées " car souvent il n’intervient que sur des déchirures, des vies brisées, des ruptures ou des haines fracassantes. En tissant lentement les liens entre un fait et des caractères il reconstitue des parcours souvent peu glorieux.
PAS FACILES A METTRE EN IMAGES
Georges Simenon a toujours tenté les cinéastes mais il faut bien avouer que les enquêtes de Maigret ne sont pas faciles à mettre en image car elles manquent singulièrement… d’action. Plus de cinquante films ont été tournés par le cinéma en France à partir de l’une de ses œuvres. Des dizaines d’autres ont été réalisées par d'autres industries cinématographiques et notamment la télévision à travers le monde. Les réussites sont assez rares, car entre la fidélité décevante et la trahison féconde, la ligne de partage est étroite, de nombreux réalisateurs s’y sont essayés avec plus ou moins de succès.
Finalement, le choix de l’interprète s’est toujours avéré primordial car c’est autour du commissaire que va se structurer le film. Sa personnalité, son humanité et sa présence, doivent être aussi fortes que l’intrigue. Pierre Renoir, Harry Baur, Jean Gabin fut le trio le plus convaincant au fil des adaptations pour le grand écran. Incontestablement Bruno Cremer aura réussi à populariser ces dernières années après Jean Richard le " commissaire entomologiste ", sur les chaînes de télévision. Tous deux ont donné des images différentes du " camarade " de Simenon mais elles étaient crédibles car elle étaient constituées par un fort humanisme. Avec Maigret apparaissait en effet un type nouveau de roman policier, non plus axé sur le problème à résoudre, mais sur un criminel à comprendre, à prendre en charge et tous deux ont su intérioriser cette dimension d’une autre époque.
Hier on apprenait tout autre chose sur la police de notre époque. Toufik El-Amri a disparu à Nantes après être monté dans une voiture de police, le 22 novembre dernier. Trois policiers ont finalement reconnu l'avoir interpellé mais affirment l'avoir relâché peu après… Les avocats des familles des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traore, réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire pour élucider l'attitude des pouvoirs publics après leur électrocution alors que l’on sait maintenant qu’ils étaient poursuivis par la police. Autres temps. Autres mœurs. Autres affaires. Autres conséquences. Autres mentalités. Autres réalités. Finie la fiction et le virtuel. On est loin, très loin, des oeuvres de Simenon.
Mais je déblogue…- " Il
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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 15:26
Vivement que la TVA sociale anti délocalisation soit en place… C’est ce que doivent penser les électrices et électeurs du Gard avant de voter dimanche. Il est vrai que certains doivent avoir des bulles de Perrier dans le crâne car ils se sont tout de même pas encore rendu compte de la situation exacte dans laquelle ils se trouvent.Le département du Gard dont le taux de chômage est de 12,5% a en effet perdu près de 3.500 emplois depuis 1986 du fait des délocalisations (Eminence, Cacharel, Alcatel, Well, Playel, etc.) selon le Conseil général.
Jallatte appartient au Groupe italien JAL (4.500 employés, 162,5 millions d'€ de chiffre d'affaires l'an dernier), racheté en juin 2005 par un consortium anglo-américain d'institutions financières, emmené par Bank of America et Goldman Sachs. Ce contexte aurait pu inciter les électrices et els électeurs à prendre conscience du danger réel que représente une politique libérale outrancière exclusivement basée sur le profit. Du moins on aurait pu le penser. Or, dans la première circonscription, le candidat UMP réalise un score de 44,79 % au premier tour, dans la seconde il arrive à 48,08 %, dans la troisième à 48,98 %, dans la quatrième à 44,62 % et enfin dans la cinquième 38,50 %. Autant dire que la vague bleue ne s’arrêtera pas aux portes des arènes de Nîmes ! Elle va déferler sur un département sinistré économiquement puisque la viticulture traverse également une crise profonde. Rien n’y fait… Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.
En fait cette situation constitue l’illustration parfaite de l’état de la France. Un pays dans lequel l’individualisme a pris des proportions angoissantes. Toutes ces femmes et ces hommes, majoritairement retraités, se préoccupent essentiellement de leur quotidien reposant sur des images. Ils ignorent totalement ce qui peut concerner le monde du travail. Mieux au sein de la classe moyenne la seule ambition demeure de franchir le cap de la richesse et d’en avoir els signes extérieurs : la piscine, le 4x4 ou le BM, la véranda et la pelouse british… Dans tous les cas les plus dramatiques sur lesquels je suis conduit, de jour comme de nuit, à intervenir, face à des gens totalement démunis, force est de constater qu’il sont animés d’une frénésie d’apparences extraordinaire (écran plasma géant, karaoké, chaîne hifi, multiplicité des téléphones portables pour que la fille ou le fils de 10 ans… soit en sécurité). Un contexte qui fait que des centaines de suppression d’emplois n’ont un intérêt que quand elles viennent mettre à mal le fragile équilibre de leurs propres finances. Et alors commence le véritable combat personnel en faisant appel aux politiques pour sauver une mise qui n’a jamais été défendue malgré des mises en garde réitérées.
A PEINE 500 !
Des centaines d'habitants du Gard ont ainsi manifesté à Alès, ville qui fut un bastion de la Gauche, contre le projet de délocalisation des usines Jallatte en arborant un brassard noir le jour des obsèques du fondateur de l'entreprise qui s'est suicidé vendredi à 88 ans. Les manifestants – misérablement 330 selon la police, 500 selon les syndicats- ont défilé à partir de la sous-préfecture du Gard pour dire "non à la fermeture de Jallatte" et "non aux 40 suppressions d'emploi chez France Telecom à Alès".  Etaient présents le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon Georges Frêche, le président du conseil général Damien Alary (PS) et le… député-maire d'Alès Max Roustan (UMP) qui se taille un extraordinaire… 44,62 % au scrutin de dimanche dernier. Une preuve que le suicide de ce patron peut ordinaire n’a pas outre mesure ému l’électorat !
En exhibant leur brassard noir, les ouvriers de Jallatte rendaient par contre hommage à leur ancien PDG Pierre Jallate qui s'est tué à l'âge de 88 ans, quelques heures après une réunion sur l'avenir de l'entreprise à la préfecture de région. Selon des proches, Pierre Jallatte avait maintes fois exprimé le souhait de " mourir avant de voir fermer ses usines ".
Au début de la manifestation, Georges Frêche a déclaré à la presse: "Il est tout à fait possible au niveau européen de prévoir un certain nombre de garde-fou pour éviter les délocalisations de l'ensemble des entreprises, parce que c'est toute l'industrie du Gard qui est en train de partir vers l'Italie et surtout vers la Tunisie". Le président de la Région en a appelé au président de la République: "A M. Sarkozy de jouer, il ne s'agit pas de raconter uniquement des histoires, d'amuser la galerie, il s'agit d'agir: on va voir de quoi l'artiste est capable! " Je pense qu’une fois encore la pirouette est facile car c’est aux politiques en général qu’il faut renvoyer la balle. Que font-ils pour lutter contre ce fléau que… 5 % d’augmentation de la TVA devrait enrayer ! A force de répéter leur impuissance à réguler la loi du marché ils se sont eux-mêmes auto flagellés. Pourquoi ne pas clamer qu’il s’agit d’un problème politique global pur et simple de vision de la société ?
RECULER POUR MEIUX SAUTER
Le projet initial de plan social prévoyait la délocalisation vers la Tunisie de toute la production française de Jalatte et la suppression de 285 emplois sur 336. Mais, les actionnaires du groupe italien JAL ont demandé au directeur général, Joël Aunos, de leur présenter un plan alternatif d'ici le… 18 juin et qui est apparu miraculeusement avant. On gardera environ 160 personnes jouant ainsi habilement une majorité contre une minorité comme si les 160 sauvés pouvaient espérer autre chose qu’une prochaine charrette compte tenu du fait que l’essentiel de la production aura été transférée ou arrêtée.
Comment peut-on croire que des actionnaires lointains et voraces vont refuser d’accroître leurs profits sur un produit patiemment élaboré en France ? Comment peut-on encore avoir la naïveté de penser que l’augmentation de la TVA même accompagnée d’une potentielle baisse des charges conduira ces « rapaces » à baisser leur prix de vente ? Ils en profiteront simplement pour accroître leurs marges sur les rares unités de production françaises qu’ils maintiendront en France. Il s’arrangeront pour contourner les lois à produire encore moins cher à l’étranger et ne changeront pas un iota à leurs pratiques ! Admettons le postulat d’une concurrence efficace à tout coup pour obliger els groupes à baisser leurs prix -ce dont le simple citoyen-consommateur peut à bon droit douter quand il connaît els pratiques d’ententes illicites. Reste alors une question: quel intérêt de déplacer de telles masses financières si cela ne change rien pour les entreprises, dont les marges n’augmenteraient pas, puisqu’elles auraient diminué leurs prix, ni pour les consommateurs? Quelle perspective ouvre cette décision autre que celle de faire payer par les consommateurs les « offrandes » faites aux plus aisés ?  
UNE VERITABLE DEVALUATION
Les partisans de la TVA sociale ont la réponse. L’objet de cette réforme, c’est de faire contribuer les importations au financement de la protection sociale, disent-ils. De fait, si la TVA augmente de 5 points, comme l’a suggéré François Fillon, les prix des produits importés risquent… d’augmenter de 5%. La concurrence jouera-t-elle encore, pour empêcher cette hausse? Pas vraiment. Qui concurrence aujourd’hui en France, le textile, les jouets, l’informatique… fabriqués en Chine? Pourquoi les industriels asiatiques -qui, par définition, n’auront pas droit à des baisses de charges- baisseraient-ils leurs prix hors taxe?  Croyez vous que dans els marchés publics les entrepsies de TP ou du bâtiment vont diminuer leurs afctures? Que vont faire els collectivités locales qui règlent en fonctionnement plein pot la TVA? On voit bien la limite de l’argument des pro TVA sociale, selon lequel le consommateur se tournerait alors vers les produits made in France... ou sortirait du centre commerciala vec un panier en baisse!
Un “jean“ ou une console de jeux made in France, vous connaissez ? Bref, la TVA sociale, s’apparente à une dévaluation : baisse des prix des exportations, exonérés de TVA, et hausse des tarifs des produits importés. La compétitivité des entreprises françaises s’en trouverait accrue. Mais le consommateur perdrait du pouvoir d’achat, plus ou moins. Pour l’éviter, il faudrait augmenter les salaires à dus concurrence. Tout l’effet bénéfique sur la compétitivité s’en trouverait alors annulé. Et avec, tout l’intérêt de la décision. Ce n’est donc qu’une supercherie supplémentaire…
D’ailleurs, pour s’en persuader, les Gardois si « loyaux » et si aveugles peuvent vérifier que le SMIG ne connaîtra lui qu’une augmentation de… 2 %. Vive la réhabilitation maintes fois vantée de la valeur travail.
Soixante pour cent des Français sont opposés à l'instauration de la TVA sociale, affirmant que cela entraînera une hausse des prix et pénalisera les Français les plus modestes, selon un sondage CSA-Cisco publié dans Le Parisien etAujourd'hui en France. Compte tenu de la manière dont ils voteront dimanche… il se confirme bien que les sondages n’ont véritablement aucune valeur ! Pour eux 5 % de plus ou de moins ce n'est aps bien grave !
Mais je déblogue…
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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 12:27
Tout le monde a fait le constat que la jeunesse fortement mobilisé par les médias avait été voter lors des Présidentielles. Par contre il faut bien admettre que lors des législatives la mobilisation aura été très inférieure. Les jeunes prétendent ne pas connaître... l'utilité réelle de ce scrutin et les candidats, justifiant ainsi leur abstention. Je leur dédies ce message qui n'a pas pris une ride de l'homme de gauche le plus respectable à mes yeux : Pierre Mendés France. Un texte que Sarkozy aurait pu faire lire dans les lycées au début de chaque année scolaire !
MESSAGE A LA JEUNESSE (prononcé le 22 décembre 1955 à la télévision)
"
 La jeunesse est impatiente et sévère dans ses jugements, probablement plus en France qu'ailleurs, certainement aujourd'hui plus qu'avant. Ce n'est pas moi qui vous en blâmerais, vous les jeunes, car vous avez de fortes raisons d'être inquiets, d'être critiques. Je n'ignore pas ces raisons. Mais je sais aussi qu'il dépend de vous que votre critique demeure vaine et votre impatience stérile, ou qu'elles soient, l'une et l'autre, et dès maintenant, des ferments d'énergie et d'action ; On dit souvent selon une formule un peu banale, mais vraie, que vous êtes le sang nouveau qui peut revivifier la nation. Si, demain, les responsabilités doivent vous incomber, il n'est pas trop tôt pour en assumer d'ores et déjà une part, et plus importante que vous ne croyez - mais il faut le faire très vite. Sinon, un jour, vous trouverez écrasante la charge des hypothèques que vous aurez laissé accumuler sur vous
Cela arriverait immanquablement, si vous permettiez que se gaspille et se perde la force vive dont vous disposez, si, prenant prétexte de ce que l'Etat vous ignore ou vous néglige souvent, vous vous détourniez de la chose publique, si vous vous désintéressiez de la conduite des affaires de ce pays, c'est-à-dire du foyer où vous passerez votre vie entière, et où vous serez demain heureux ou malheureux. Aussi, vous ne pouvez pas vous borner à répéter : " A quoi bon ? ". Vous devez vous employer dès maintenant à faire changer ce qui doit être changé. (...)
L'efficacité du régime républicain, du régime de liberté, ses chances de survie et de prospérité dépendent donc des liens qu'il saura créer entre la jeunesse et lui. Si notre République ne sait pas capter, canaliser, absorber les ambitions et les espoirs de la jeunesse, elle périclitera, elle perdra de plus en plus son sens et sa justification, elle se dissoudra ; mais si elle sait s'y adapter, si elle est capable de comprendre l'espérance des filles et des garçons de France, d'épouser cette espérance, de la servir dans chacune de ses décisions, alors elle n'aura rien à craindre des aventuriers, des démagogues, des extrémistes, car elle sera toujours plus forte et plus vivante, portée par sa jeunesse, ardemment défendue, et chaque jour renouvelée par elle. (...)
Mais cela ne suffit pas. Jeunes hommes et jeunes femmes de France, vous devez intervenir et agir par vous-mêmes. Organisez-vous, groupez-vous, pour faire entendre votre voix, participez aux mouvements de jeunesse, animez-les, poussez-les à exercer sur les pouvoirs publics une pression continue, afin de faire triompher les décisions que dicte le sens de l'intérêt collectif !
Et ce n'est pas tout encore. N'hésitez pas à prendre part à la vie politique, qui sans votre inspiration risquera toujours de retomber dans les vieilles ornières
Ayez constamment présente à l'esprit la relation étroite et quotidienne qui existe, et qui maintenant existera de plus en plus, entre vos préoccupations, vos soucis, vos besoins, et l'action d'un grand Etat, qui, après tant d'épreuves, veut se refaire, veut se redresser. Comprenez le rôle que vous pouvez jouer, la contribution dans la marche en avant que vous pourrez apporter. Décidez dès aujourd'hui de peser de toutes vos forces sur la destinée nationale, préparez de vos propres mains l'avenir plus heureux et plus juste auquel vous avez droit. Soyez enfin, au sens le plus riche de ce mot, des citoyens ! "
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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 13:08
Les jours se suivent et se ressemblent. Les femmes et les hommes politiques, un brin lucides, commencent à prendre conscience que les élections en France sont faites non pas par les électrices et les électeurs mais par les téléspectatrices et les téléspectateurs. Depuis des mois dans L’AUTRE QUOTIDIEN, ce phénomène a fait l’objet de très nombreuses chroniques. Une remarque s’impose : quand la télé apporte son soutien partial à une personnalité elle a une tendance particulière à l’indulgence mais dès qu’elle est oubliée dans les manipulations plus ou moins évidentes, elle prend un ton sentencieux pour protester. Georges Marchais avait été l’un des plus spectaculaires en osant s’en prendre à Elkabach. Il avait en acquis une célébrité durable. François Bayrou a repris à son compte cette révolte dans le camp adverse en attaquant TF1 sur ses propres plateaux. Il y a construit une image d’homme courageux ne rechignant pas à dire leurs… quatre vérités à des journalistes troncs déifiés. Il n’y avait rien d’anormal à cette saillie puisque la chaîne privée n’a jamais véritablement caché qu’elle roule pour la Droite sous toutes ses formes les plus médiatiques. Par contre on oublie trop souvent que pour contrebalancer cette pesanteur idéologique prégnante, la République a inventé le service public…de radiotélévison. Lui au moins devait afficher une éthique spécifique, une impartialité irréprochable puisque… payée avec les deniers publics de citoyennes et de citoyens de toutes opinions. Cette redevance acquittée sans barguigner par des contribuables consentants permet en effet d’accéder… aux réseaux publics n’est pas négociable, pas adaptable et permet de " payer " sa propre intoxication. Extraordinaire situation que celle qui voit des gens ne pas protester contre un système lui imposant un produit indigeste alors que ce sont euX qui le financent.
Invitée sur la chaîne publique lundi soir, Ségolène Royal a critiqué un reportage consacré aux candidats socialistes en ballottage défavorable, le jugeant "assez scandaleux pour les candidats que France 2 battus d'avance". Elle a ensuite dénoncé un reportage consacré à la 2e circonscription de Bordeaux, dans laquelle le ministre UMP Alain Juppé sera opposé au second tour à la socialiste Michèle Delaunay.
"Vous avez cité le candidat de l'UMP cinq fois et la candidate socialiste pas une fois", a-t-elle critiqué. Le présentateur David Pujadas lui avait rétorqué que Michèle Delaunay s'était exprimée au cours de ce reportage.
"Vous ne l'avez pas citée, on sait comment marche la communication", a coupé la responsable socialiste, avant d'ajouter: "Ne vous défendez pas. La réalité est là et ce journal prouve une fois de plus que, en effet, il y a encore beaucoup d'efforts à faire sur le pluralisme de la presse." "Le pluralisme dont parlait tout à l'heure François Bayrou est plus que jamais nécessaire, y compris sur les médias", a-t-elle encore ajouté. Elle aurait pu préciser " surtout sur ceux tributaires du financement public ".
UN REPORTAGE IRREPROCHABLE
La chaine a donc fait donner la superbe Arlette Chabot, droite dans ses bottes. La directrice de l'information de France 2 a vite estimé, le lendemain, que le reportage sur l'élection législative dans la circonscription de Bordeaux, critiqué par Ségolène Royal, était "irréprochable" et respectait l'égalité entre les candidats de cette circonscription.
"Le sujet (...) était parfaitement irréprochable. Il y avait une égalité de temps d'expression entre les deux candidats", a indiqué Arlette Chabot. Elle n’a pas parlé de traitement équitable du contenu du reportage. On sait bien qu’il y a la forme et le fond et que deux phrases citées dans chaque camp ne confère pas au contenu un brevet d’impartialité. Le choix des images, la manière de les monter, le ton du commentaire, la présentation du reportage, sa place dans la hiérarchie du journal sont tout aussi importants et l’émission " Arrêts sur images " le démonte chaque semaine avec une intégrité loauble. Mais qui la regarde ?
" Lorsqu'une personnalité nationale est en compétition, on s'intéresse d'abord à cette personnalité là, même si on donne aussi la parole à ses adversaires ", a souligné Arlette Chabot, ajoutant que France 2 avait " le sentiment d'être irréprochable ". Il faut donc si on décode ses propos constater que l’équité ne s’applique pas aux " personnalités nationales " et qu’elles ont droit à un traitement partial de faveur…pendant les élections alors qu’elles l’ont déjà le reste du temps.
Quant au présentateur du journal, David Pujadas, il a réaffirmé, comme il l'avait fait à l'antenne, qu'il n'y avait "aucun parti pris" dans le reportage. David Pujadas a précisé qu'il ne l'avait pas vu avant sa diffusion pendant le journal. " On peut toujours discuter sur les modalités, mais l'essentiel était que Michèle Delaunay ait la parole", a-t-il dit. Dé jà il avoue que… l’on peut discuter sur les modalités et donne ainsi raison à posteriori à… Ségolène Royal !
Le présentateur a souligné qu'il n'y avait, selon lui, "rien de désobligeant à dire que quelqu'un est en difficulté", un reproche également formulé par la responsable socialiste.
PAYE PAR ELS LECTRICES ET LES ELECTEURS
" Il est normal que les partis soient vigilants. Mais dans ce cas d'espèce, le terme de scandaleux utilisé par Ségolène royal n'était pas correct, car le reportage était équitable ", a-t-il estimé. Selon David Pujadas, la soirée du premier tour était une soirée "difficile" pour la gauche. " Dire cela n'était pas désobligeant ", selon lui c’est en fait véritablement scandaleux comme explication de la part de quelqu’un qui perçoit un salaire confortable payé avec notamment les redevances des électrices et électeurs de la… seconde circonscription de la Gironde. Chaque année, à l’occasion du vote de la loi de finances, le Parlement autorise en effet la perception de la redevance et approuve la répartition de celle-ci entre les différents organismes du secteur public qui en bénéficient : France Télévisions, Radio France, Radio France Internationale (RFI), Réseau France Outre-mer (RFO), Arte-France, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSA). La redevance a été transformée en 2004 en taxe fiscale. Elle est donc perçue depuis 2005 en même temps que la taxe d’habitation et son taux d’évolution est fixé annuellement par le parlement.
En 2005 elle a rapporté environ 2,6 milliards d’euros (un peu plus de 17 Milliards de Francs), qui alimentent les caisses de Radio France, de l’INA, du CSA, de France Télévisions et d’Arte France. France Télévisions perçoit 69 € par poste de télévision de la somme total de chaque redevance. Cette somme est mise au service d’une programmation discutable mais dans le fond ce n’est pas grave. Elle sert surtout aussi à financer une information sur France 2 (France 3 peut être écarté d’un jugement similaire) dont on peut se poser parfois des questions sur la qualité. Est-elle si différente que cela de TF1 ? Este-ce qu’elle prend réellement ses distances avec le pouvoir UMP ? Existe-t-il une indépendance de la rédaction avec les pouvoirs dominants ? Prend-on à France 2 des risques en effectuant du journalisme d’investigation ? Des questions légitimes que tout citoyen lucide devrait se poser.
Est-il normal qu’il " suicide ", avec des fonds publics venus de sa propre poche, une démocratie balbutiante et sous influence permanente ?
Mais dans le fond l’essentiel demeure qu’ils, sur la chaîne publique, arrivent à vous persuader qu’une TVA à 24,5 % fera baisser les prix et surtout augmenter votre pouvoir d’achat. Peu importe le flacon pourvu que l’on est l’ivresse des cocus.
Mais je déblogue…
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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 23:58
Tout n’est que supercherie organisée. Les effets d’annonce du gouvernement actuel composé de surfeurs sur la vague médiatique qui les porte vers le rivage du pouvoir absolu sont révélateurs d’une technique de manipulation extrêmement sophistiquée de l’opinion. La stratégie a été mis eu point par des spécialistes de la communication dont on dit que certains auraient été formé par la CIA. Elle repose sur certains principes extrêmement précis que vient de mettre en évidence les décisions sur la fiscalité.
La stratégie de la diversion est devenu par exemple un élément essentiel du contrôle social. Il consiste à détourner durant plusieurs jours l’attention du public sur les faces essentielles de la vie sociale et des mutations réellement en préparation grâce à une avalanche successive d’informations diversifiées sur un même sujet destinées à créer la confusion et donc de " noyer l’essentiel ". Cette méthode a été mise en place pour la fiscalité en démultipliant (ministres différents, mesures différents, annonces et conter annonces) pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de l’économie. On résume cette phase en matière de communication souterraine par : "Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser " (extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles").
Nicolas Sarkozy essaie chaque jour de faire une actualité différente de celle de la veille. Il exonère les uns, accables les autres, place le bouclier fiscal, restreint les parachutes dorés (deux mesures antagonistes). Il faut absolument perdre le citoyen dans des cheminements extrêmement compliqués en entrant dans des détails qui lui échappent forcément. Les critiques deviennent ainsi impossibles car le projet ressemble à une savonnette qui échappe chaque fois des mains de celui qui croit la tenir.
Nicolas Sarkozy et son entourage se servent aussi avec délectation du principe consistant à créer des problèmes, pour offrir ensuite des solutions. Cette tactique est aussi appelée "problème-réaction-solution". On crée d’abord un problème (le cas des riches qui partent à l’étranger pour ne pas payer des impôts) , une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
Cette méthode devient de plus en plus fréquente (une agression suffit ou une bonne délocalisation annoncées au moment opportun) et marche superbement bien surtout quand vous maîtrisez idéalement le lieu, le temps et le contenu. Johnny a beaucoup servi la cause sarkoziste en faisant pleurer sur sa situation fiscale et en partant en Suisse.
LE DEGRADE ET LE DIFFERE
Quand on a ensuite sérieusement organisé ces approches il faut absolument avoir le culot pour passer à l’action grâce à la stratégie du dégradé. Elle consiste à annoncer des mesures difficiles par paliers. On annonce le maximum et ensuite on revient en arrière pour faire accepter une mesure inacceptable au niveau où on le veut. Il suffira de l’appliquer progressivement, en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990.
Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement. Il suffit d’être patient et de se donner du temps pour parvenir à ses fins et arriver à son objectif. Les mesures sur les impôts illustrent ce propos car on va progressivement améliorer le sort de celles et ceux qui en ont le moins besoin. Par petites touches ou des décisions promptes symboliques on enclenche surtout un processus à long terme donnant des gages à ses amis.
En revanche pour les autres cas on utilisera la stratégie du différé que l’on appelle autrement celle du " demain on rasera gratis ! ". Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire", en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. C’est le cas avec l’exonération des intérêts des emprunts pour la résidence principale. D’abord tout le monde. Ensuite plus tout le monde. Enfin ceux d’après 2002 ! Et lorsque les décrets paraîtront un plafond très bas ! Et en plus on ne publiera les fameux décrets que quand on le voudra (fin 2007 ou début 2008?) . Il est toujours plus facile d’accepter un cadeau virtuel et surtout plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. L’effort n’est pas à fournir tout de suite et comme le public a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" on explique que le sacrifice demandé pourra être évité si… la croissance vient et si la " conjoncture est favorable ". Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en... 2001.
NIVEAU GENERAL FAIBLE
Il faut toujours pour le Sarkozisme s’adresser au public comme à des enfants en bas âge. La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas age ou un handicapé mental. Exemple typique : la récente réforme fiscale où l’on apprend que le budget de l’Etat perdra… de 11 à 15 milliards d’€ sans expliquer qu’il faudra d’une manière ou d’une autre le compenser. On table essentiellement sur le niveau général d’un pays perdu dans ces déficits, ces endettements, ces PIB et ses relèvements des taux d’intérêt ! On accable de mots savants des gens ne sachant pas dans le fond ce qu'ils recouvrent. Nicolas Sarkozy a par exemple avancé un certain nombre de propositions fiscales en ce début 2007. Reconnaissons-lui un mérite, celui d’avoir contribué (avec Johnny, un de ses principaux soutiens !) à engager le débat fiscal. Pour le erste le discours a été simpliste : on paie trop et donc exonérons les plus aisés de ce qu'ils paient en trop. 
Parmi les mesures qu’il avance par paliers figurent :  la quasi-suppression des droits de succession, l’abaissement du bouclier fiscal, la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés… le Généralissime de l’Ump savait qu’il allait tromper tout le monde grâce à sa botre secrète : l’augmentation de la TVA qu’il ne semble plus écarter puisqu’il a déclaré préférer " imposer la consommation plutôt que le travail ". Or, on sait que la TVA sociale est populaire dans son entourage. Jean Arthuis et Philippe Marini se sont par exemple régulièrement prononcés en faveur de la TVA " sociale ".
Au fond, la focalisation sur l’impôt de solidarité sur la fortune, dont l’importance dans les recettes fiscales est proportionnellement inverse à son poids médiatique, pourrait bien arranger les affaires des supporters de la TVA sociale, au point qu’elle devient maintenant le non-dit du débat fiscal. En déclarant vouloir imposer la consommation plutôt que le travail, le candidat de l’Ump sous entend donc clairement que c’est la TVA, impôt sur la consommation, qui est préférée à l’impôt sur le revenu. Or, pour la grande majorité des contribuables, c’est le revenu du travail qui est l’unique source de revenus… mais ils ne l’ont pas encore compris. Les salariés vont sauver les capitalistes. Ceux qui se lèvent tôt vont encore plus enrichir ce qui s’enrichissent déjà en faisant la grasse matinée !
UN IMPOT INDIRECT SUR LES REVENUS DU TRAVAIL
Imposer la consommation par un impôt indirect proportionnel revient donc à imposer les revenus du travail ce qui, pour les contribuables aux revenus modestes, peu ou pas imposables, revient à augmenter la charge fiscale. Le tour de passe-passe ne trompe pas. On rappellera ici les chiffres du Conseil économique et social : les 10 % des ménages les plus riches consacrent 3,4 % de leur revenu à la TVA, les 10 % les plus pauvres 8,1 %... Le but est clair : il s’agit en réalité d’opérer un basculement des impôts directs progressifs, en principe les plus justes à condition qu’ils ne donnent pas lieu à de multiples niches fiscales (on sait qu’elles sont malheureusement nombreuses, coûteuses et inefficaces mais pour autant, leur suppression ou leur diminution n’est pas à l’ordre du jour), vers les impôts indirects et proportionnels. On retrouve là une vieille antienne libérale pour laquelle l’impôt ne doit pas être un instrument de redistribution et donc de correction des inégalités.
Cette proposition de Tva " sociale " circule avec une certaine insistance dans " les milieux autorisés ": augmenter la TVA permettrait de compenser une baisse des cotisations sociales dites " patronales ".
Il s’agit, en transférant sur la TVA une partie du financement du système de sécurité sociale, d’alléger le coût du travail tout en imposant davantage les produits importés (les produits exportés n’étant pas imposés à la TVA). Les promoteurs de cette réforme, à gauche et à droite, mettent en avant les effets suivants : l’allègement du coût du travail supposé favoriserait la création d’emplois et la compétitivité des entreprises, la taxation supplémentaire à l’importation devant ériger une forme de barrière protectionniste.
Cette " TVA sociale " est cependant bien plus complexe dans son application et ses conséquences (personne ne sait si la croissance et l'emploi en profiteront) qu’il n’y parait au premier abord. On va donc faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion. C’est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements... Je rêve d’être parmi ceux qui vont un jour payer autre chose qu’une TVA s’inspirant des principes du début de cette chronique.
En encourageant le public à se complaire dans la médiocrité à être "cool" bête, vulgaire, et inculte... permet de remplacer la révolte par la culpabilité et place le Rmiste en situation de faiblesse car il vit avec l’argent des autres !
Il faut qu’il croît surtout qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action.
Et sans action, pas de révolution ! Al'arrivée une chambre bleu horizon qui s’annonce et qui traduira la réussite de cette tactique parfaitement maîtrisée. Mais, soyez-en certains la TVA sera finalement augmentée…pour tous pour régler la facture des dons faits à quelques autres ! Le erste c'est de l'esbrouffe !
Mais je déblogue…
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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 23:51
4h 30 : La moiteur de l’atmosphère à peine rafraîchie par ces grosses gouttes que les orages réservent aux feuilles encore fragiles a été brève. Réveil bien avant l’heure. Impossible de replonger dans ce sommeil si bienfaisant car permettant l’oubli provisoire de la réalité. Je tourne, je retourne sur l’écran noir d’une nuit blanche les inévitables manques de réussite de la vie publique. Je broie encore plus de noir que n’en contient la chambre. Je n’arrive pas malgré mes efforts à me débarrasser d’un sentiment de culpabilité, celui qui assaille les gens persuadés qu’ils n’ont pas été parfaits. J’ai toujours rêvé d’une rigoureuse perfection. Gamin, je souhaitais avoir le comportement impassible des samouraïs. Je me morfonds et je ressasse sans arrêt des reproches pour ne pas avoir été assez vigilant, assez rectiligne, assez intransigeant avec mon idéal. Les minutes s’éternisent. Elles me laissent mariner dans un bain d’angoisse qui m’étreint. En ai-je fait assez ? Pouvais-je donner encore plus au autres ? Comment ai-je pu ne pas me rendre compte des failles dans mon comportement ? Avais-je d’autres solutions que celles qui ont été utilisées ? Comment me rendormir avant que la fameuse tentation de Venise vienne frapper aux portes de mon esprit ? Que sera demain ? La nuit traîne. La nuit me permet d’imaginer le pire et de me persuader que c’est lui qui surgira à un moment ou un autre. La nuit pèse… alors que je l’imaginais comme un refuge contre les incertitudes. 6 h 47 : le radio réveil se transforme en sauveteur. Il distille un " Be bop a lula " des Chaussettes noires du meilleur effet. Je suis soulagé que cet instrument de torture matinal se soit enfin décidé à donner de la voix. Il me permet de sortir des sables mouvants du stress pour poser le pied sur le plancher solide de la vie. Je me réconforte comme je le peux en me disant que si ma journée débute par mon " rock " historique, il faut y voir un signe favorable. Je m’accorde quelques secondes d’optimisme avant d’aller vérifier que c’est bien, le matin, en se rasant que l’on construit son avenir. J’ai pourtant la gueule des mauvais jours. Impossible de ne pas y voir encore un signe défavorable. Je me demande comment dans les circonstances présentes, d’autres peuvent se muter en héros des temps modernes face à la glace de leur salle de bains. Je traque le poil de barbe afin d’être en apparence irréprochable… La douche, meilleur moment d’une journée pour moi, n’a pas la même température qu’à l’ordinaire. Je cherche à chasser les miasmes psychologiques des heures antérieures. J’ai la sensation de me laver des doutes… Un coup de peigne précis, chemise, cravate, costume : pas question d’oublier les repères dont ont besoin les observateurs de la bienséance.
le radio réveil se transforme en sauveteur. Il distille un " Be bop a lula " des Chaussettes noires du meilleur effet. Je suis soulagé que cet instrument de torture matinal se soit enfin décidé à donner de la voix. Il me permet de sortir des sables mouvants du stress pour poser le pied sur le plancher solide de la vie. Je me réconforte comme je le peux en me disant que si ma journée débute par mon " rock " historique, il faut y voir un signe favorable. Je m’accorde quelques secondes d’optimisme avant d’aller vérifier que c’est bien, le matin, en se rasant que l’on construit son avenir. J’ai pourtant la gueule des mauvais jours. Impossible de ne pas y voir encore un signe défavorable. Je me demande comment dans les circonstances présentes, d’autres peuvent se muter en héros des temps modernes face à la glace de leur salle de bains. Je traque le poil de barbe afin d’être en apparence irréprochable… La douche, meilleur moment d’une journée pour moi, n’a pas la même température qu’à l’ordinaire. Je cherche à chasser les miasmes psychologiques des heures antérieures. J’ai la sensation de me laver des doutes… Un coup de peigne précis, chemise, cravate, costume : pas question d’oublier les repères dont ont besoin les observateurs de la bienséance.
7 h 13 : La nuit est estompée. Elle a laissé la place à une atmosphère grise qui correspond à mon humeur. Je fais semblant d’être préoccupé par des tâches matérielles, histoire de me détacher des pensées de fonds qui m’assaillent. Je cherche dans le détail inutile la perte de l’essentiel. La solitude dans la maison me permet de me remettre sur les rails. La ville bastide est silencieuse, terriblement feutrée comme le sera toute cette journée. Je sais qu’elle ne sera meublée que de conciliabules, de confidences moroses, de prédictions hasardeuses avant que ne tombent les certitudes mathématiques. Je retarde inconsciemment le moment du départ comme si le verdict me faisait peur. Il repose sur le sentiment que ces élections seront encore un rendez-vous manqué !
La nuit est estompée. Elle a laissé la place à une atmosphère grise qui correspond à mon humeur. Je fais semblant d’être préoccupé par des tâches matérielles, histoire de me détacher des pensées de fonds qui m’assaillent. Je cherche dans le détail inutile la perte de l’essentiel. La solitude dans la maison me permet de me remettre sur les rails. La ville bastide est silencieuse, terriblement feutrée comme le sera toute cette journée. Je sais qu’elle ne sera meublée que de conciliabules, de confidences moroses, de prédictions hasardeuses avant que ne tombent les certitudes mathématiques. Je retarde inconsciemment le moment du départ comme si le verdict me faisait peur. Il repose sur le sentiment que ces élections seront encore un rendez-vous manqué !
7h 27 : la clé plate du passe ouvre la porte de l’Hôtel de ville. Une dame s’impatiente devant la boulangerie dont le rideau est encore tiré alors que le bureau de tabac reçoit ses premiers clients en état de manque. La place centrale sonne creux. Rien ne bouge. L’air frais réveille et Créon s’éveille. La mise en place des bureaux s’effectue méticuleusement avec le personnel habitué à ce type d’exercice. Chacun vaque à son occupation en lançant de temps à autres une plaisanterie ou une question. Nous avons l’impression de préparer les rites païens d’une cérémonie inutile puisque nous en connaîtrions les résultats à l’avance. Personne ne croît réellement dans l’issue de la journée. Le sujet est imposé et il faut bien s’y plier. Les bulletins destinés à donner une note aux participants sont soigneusement installés. Les surveillants arrivent les uns après les autres pour une brève concertation car chacun d’entre eux possède une longue expérience de ce type de rendez-vous. Un ultime coup d’œil : c’est parti !
7 h 57 : les premiers volontaires motivés par une obligation particulière se présentent, impatients d’en découdre avec leur devoir du jour. Ils piaffent… nous lançons avec quelques secondes d’anticipation l’épreuve. Je prends place derrière la table pour recueillir avec le maximum de rigueur leur expression. Je cherche à deviner à al crispation de leurs gestes, à la lueur de leur regard, à un signe complice ou un dédain marqué qu’elle en est la tendance. On prétend à tort que la première impression est la bonne. Je n’ose y croire compte tenu de l’engagement connu de ces pionniers. Je me force à y voir un signe encourageant. Ce n’est qu’un pur hasard… Le chapelet des participants s’égraine. Il suffit de bien observer pour voir que les plus motivés sont au rendez-vous mais que les adeptes de la " pipolisation " n’ont trouvé aucun intérêt dans cette matinée. Ils attendant patiemment que les autres bossent pour eux en faisant la sale besogne. Ils copieront la semaine prochaine en se rapprochant des certitudes données par un résultat déjà acquis… J’enrage intérieurement de voir que ce sont celles et ceux qui en ont le plus besoin, qui ont déjà dédaigné le rendez-vous avec une certaine forme de réussite. Ils laissent filer leur chance comme si elle pouvait se représenter bientôt ! Un, puis deux, puis trois cafés me réveillent !
10 h 02 : La relève arrive. Je vais dialoguer un instant avec les uns ou les autres devant la porte. Certaines personnes passent sans me voir comme s’ils avaient l’appréhension que je devine dans leur attitude qu’ils n’ont pas voté pour moi. Ils font semblant d’être très pressés. Ont-ils honte de leur vote ? Ont-ils peur que je leur tienne rigueur de m’avoir oublié ? Les retraités sont nettement les plus nombreux. Les actifs, les salariés, les jeunes ont oublié leur carte au fond d’un tiroir. Impossible de ne pas le constater. Impossible de ne pas prendre un coup au moral face à ce renoncement qui fait incontestablement le bonheur des uns et le désespoir des autres. Beaucoup me témoignent leur confiance personnelle mais pas nécessairement aux idées que je défends. Je perds vite pied et préfère me retrouver seul ailleurs plutôt que d’affronter des regards fuyants et des mains qui se tendent accompagnées d’un sourire jaune.
10 h 30 : Sa majesté la télé m’apprend que les DOM ont totalement oublié de se réveiller. Bien moins d’un électeur sur deux a pris le chemin des urnes. On passe vite sur ces constats car on sait bien dans les rédactions qu’ils vont accentuer l’effet de l’opinion dominante portée par des sondages qui se révèlent très partiaux et partiels car n’ayant jamais chiffré… l’abstention ! Lamentable manipulation que personne ne dénoncera
12 h 11 : La métropole s’effondre avec 22,56 % de participation à la mi-journée. Un élan de citoyenneté qui me replonge dans le noir. Je rumine mes idées noires. Je pars immédiatement refaire un tour aux bureaux de vote. Plus de 48 %. Ouf ! Au moins nous sauverons les meubles localement. La grande salle de l’espace culturel sonne creux. On n’a plus les militants qui virevoltent. Ils ont oublié de se lever. Certains se préparent visiblement aux déclarations de ce soir… Ils verront au second tour ou ils espèrent que l’on ne reconstruit que sur des ruines, laissant les autres mettre des étais et boucher les trous de leurs petits bras musclés !
13 h 08 : mon père enlisé dans sa paralysie ne peut même plus manger. Impossible de communiquer avec lui et de lui confier, comme autrefois les angoisses. Il m’aurait répété pour la énième fois que le renoncement et le reniement sont les pires signes de déchéance. Il me regarde fixement comme s’il se demandait ce que je peux bien faire là alors qu’il y a du boulot à faire. Ma mère a peur pour moi. " Laisse les !. Quand ils viendront te demander un logement, un emploi ou que sais-je encore tu n’auras qu’à leur donner la carte du Député… et son adresse en avouant humblement ton impuissance ! Peut-être qu’ils comprendront ? Dis ce soir tu m’appelles pour me donner le résultat… " Elle n’arrête pas de parler comme pour exorciser sa propre angoisse. Secrétaire de mairie durant 42 ans elle en a vu des élections gagnées ou perdues : elle n’a jamais varié en votant à gauche… mais ce n’est que la seconde fois dans sa vie qu’elle peut le faire partiellement pour son fils. La première ce fut en 93 pour des législatives perdues. Alors cette fois… elle espérait bien. " N’oublies pas. Tu m’appelles… " Le tragique regard de mon père m’accompagne vers la sortie.
 15 h 10 : Fédérer et Nadal entrent sur le court pour la finale de Roland Garros. Une confrontation de cogneurs où l’on se promène de droite à gauche pour essuyer un coup droit ou un revers. Un second tour avant l’heure avec des résultats variables pour gens décidés à se battre jusqu’au bout. La terre rouge de ce qu’il faut bien appeler le central des nantis redonne un sens au principe du " pain et du jeu " comme acte de gouvernance. Un France Ukraine de foot… une finale du championnat de France de rugby… mais pas de finale de Roland Garros pour le Président de la République. Trop long, trop statique, trop monotone pour celui qui court partout en expliquant qu’il cogne inlassablement tous azimuts comme Nadal ou qu’il ruse comme Fédérer. Les images de Bachelot dans la tribune du stade de France furent du plus bel effet. Cherchez l’erreur de casting : on aurait dit un cachalot découvrant une cour de récréation. Vite, vite un secrétaire d’Etat sachant au moins ce qu’il regarde. Il y a bien un David Douillet, un Alain Prost, une Marielle Goitschel disponibles pour " pipoliser " encore plus un gouvernement. Nadal expédie Fédérer aux pelotes car il a perdu… 10 balles de break dans le premier set ! Un bon signe : les favoris peuvent se faire secouer ! rien n’est joué
16 h 12 : Le portable sonne. Appel de Martine Faure qui se ronge les ongles. Elle ne pensait pas être aussi angoissée. Elle aussi note tous ce qu’elle pense être des signes positifs mais elle n’ose y croire. Tout lui paraît indécis. Elle est incrédule. Nous nous réconfortons. La journée traîne en longueur. On vote davantage chez nous qu’ailleurs. Mais pour qui… de quel coté ? Nous nous appellerons plus tard…
Le portable sonne. Appel de Martine Faure qui se ronge les ongles. Elle ne pensait pas être aussi angoissée. Elle aussi note tous ce qu’elle pense être des signes positifs mais elle n’ose y croire. Tout lui paraît indécis. Elle est incrédule. Nous nous réconfortons. La journée traîne en longueur. On vote davantage chez nous qu’ailleurs. Mais pour qui… de quel coté ? Nous nous appellerons plus tard…
16 h 59 : Retour dans les bureaux de vote. La dernière heure va être longue. Même si elle ne débouche que sur une semaine supplémentaire de campagne encore exigeante et qu’aucun résultat ne peut être acquis ce soir, je souhaite voir arriver la fin du match. Je veux connaître le premier verdict pour savoir enfin si la France que je connais, celle que je côtoie au quotidien est si gangrenée que cela par l’opinion dominante.
18 h 32 : Les premières enveloppes sont ouvertes. Les noms claquent. Sur les cent premières de chaque table le résultat créonnais tombe. Je l’absorbe sans mot dire. Il est bon. Je n’ose y croire. Il approche la majorité absolue sur certaines tables et tourne à 40 % autour des autres. La machine à dépouiller tourne à plein. Elle apporte un réel plaisir car elle récompense surtout celles et ceux qui m’entourent et bossent au quotidien. Chaque bulletin tiré d’une enveloppe conforte la lutte contre l’opinion dominante voulant que la déferlante bleue ne rencontre aucun obstacle. Le portable sonne. On veut connaître le résultat global que je connais pas moi-même.
19h 03 : Le tableau sur l’ordinateur se complète peu à peu. On compte et on recompte. Le miracle des calculs tout prêt permet d’afficher instantanément un 46,97 % en la faveur de Martine Faure (1). Inutile d’exulter, de faire de grandes déclarations. Ce résultat permet seulement de continuer à espérer au second tour !.. C’est un brin de soleil dans l’eau froide de la soirée qui s’annonce. En Gironde il arrive avec l'automne le mal bleu... celui où les pigeons sauvages (palombes) tombent dans les filets des chasseurs. Tiens donc cette année les vols ont de l'avance pour se faire tordre le cou.
Mais je déblogue...
(1) Résultats de Créon :
Inscrits: 2 532
Votants : 1 679
Exprimés : 1 645
Martine Faure (PS) : 772 voix
Dubourg (UMP sortant) : 362 voix
Meynard (MoDem) : 122 voix
Orsoni (PSLE) : 89 voix
Laernoés (Verts) : 62 voix
Augey (PCF) : 57 voix
De Badereau (FN) : 56 voix
Villemeney (LCR) : 39 voix
Graule (CPNT) : 21 voix
Boucher (Div) : 21 voix
Vaury (MPF) : 18 voix
Delcamp (LO) :  16 voix
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