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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 08:16
La France est en faillite selon une appréciation désormais célèbre du principal collaborateur de Nicolas Sarkozy. On ne cesse de le répéter pour justifier une première série de mesures sociales défavorables aux salariés et pour pouvoir mettre en œuvre des promesses électorales purement idéologiques car sans effets réels sur la situation globale du pays. L’une des plus symboliques concerne la réduction frénétique du nombre de fonctionnaires. 
On transforme le " sumo en athlète " explique Darcos pour l’éducation nationale comme l’avait promis son nouvel ami Claude Allègre en dégraissant le mammouth, la grosse tête Santini va serre la vis globalement sur la fonction publique en annonçant qu’un seul départ à la retraite sur deux sera remplacé ! Pas un jour sans que l’on ressasse la notion d’économies destinées à développer les services aux personnes avec moins de monde, moins d’heures d’ouverture, moins de projets et surtout moins de moyens. Autant écrire que ce programme est strictement destiné à flatter un électorat ne se rendant pas compte que le recul du nombre de fonctionnaires actifs engendrera encore plus de difficultés pour les régimes sociaux car on va considérablement faire chuter le nombre de cotisants et c’est aussi à terme la création d’une inégalité territoriale jusque là garantie par la République.
Moins d’enseignants ce sera des classes surchargées, moins d’inspecteurs du travail ou de la concurrence c’est renforcer la fragilité des salariés et les abus des groupes dominants, moins de personnel soignant c’est raréfier l’offre hospitalière, moins de contrôleurs des impôts c’est donner libre cours aux fraudeurs les plus organisés… D’un coté les citoyens veulent tout payer moins cher et tout avoir à disposition dans un monde sécurisé. La solidarité vole en éclats pour être supplantée par le concept américain de l’assurance. En quelques semaines un fossé va se creuser entre deux France : l’une sera ultra protégée car elle aura les moyens de se garantir contre tous les risques potentiels et l’autre à la dérive, incapable de faire face aux nécessités fondamentales de la vie.
Pourtant en cherchant bien, Nicolas Sarkozy pourrait trouver dans son action passée des pistes pour appliquer cette rigueur qu’il fera évoluer en austérité d’ici mai 2008. Il a créé de multiples commissions destinées à l’éclairer sur le chemin à suivre ou pour enterrer ce qu’il ne veut pas régler avant les municipales ou les cantonales. Il en est une dont on n’a pas beaucoup entendu parler car les conclusions ne vont pas dans le sens souhaité par l’ex-Ministre de l’Intérieur apôtre de la lutte massive contre l’insécurité.
Il est vrai que depuis des mois on a ancré l’idée que la lutte contre la délinquance passait par des moyens humains et matériels accrus en faveur des forces de l’ordre alors que… malgré le tripatouillage des statistiques la situation dans certains secteurs n’a pas cessé de s’aggraver. S’il est un milieu qui sera épargné par la grande faucheuse de fonctionnaires inefficaces c’est bien celui de la Police et de la Gendarmerie. Or il arrive parfois en République que… des fonctionnaires rigoureux produisent un travail dérangeant sur des sujets tabous. .
UN RAPPORT EN GARDE A VUE
C’est le cas du rapport de l'inspection des Finances effectué dans le cadre de la réforme de l'Etat qui recommande la bagatelle de 8 à 10.000 suppressions d’emplois de policiers et de gendarmes. Cet audit de sécurité dresse un constat alarmant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre. Dommage que le Ministre concerné n’ait pas fait de déclarations sur ce constat qui vise à transformer le " sumo sécuritaire en athlète efficace ". Ce document au vitriol date pourtant du 10 octobre et personne n’en a entendu causer ! Bizarre. Aucun " collaborateur " du Président n’a dû le recevoir depuis que l’on a supprimé des emplois à La poste.
Réalisé par une équipe de fonctionnaires dirigée par l'inspecteur des Finances, François Mongin le document n’a guère fait plaisir aux Ministres de tutelle . Le dangereux " terroriste " qui a osé lancer ce brûlot dans le secteur de la Karchérisation programmé, de la chasse aux sans papiers est chargé de mission sur la réforme de l'Etat en vue de la révision générale des politiques publiques . C'est avec l'aide de cet audit que François Mongin a envisagé plusieurs scénarios qui permettraient à l'Etat de faire des économies, (réductions d'effectifs, suppression de la moitié des brigades de gendarmerie…). Afin de mener au mieux son travail , François il a déclaré avoir rencontré les principales directions de la police et de la gendarmerie. Ses propositions ont suscité un tollé et l'inspecteur des Finances a été désavoué… par les ministres de tutelle des policiers et des gendarmes, à savoir les ministres de l'Intérieur et de la Défense. On l’a vite mis au pilori et son audit est parti au pilon. Heureusement que l’AFP s’est procurée une copie.
Dix "fiches techniques" ont été établies. En ce qui concerne le sujet sensible du temps de travail des policiers, les auteurs de ce document critique stipulent que les RTT, " à moyen et à long terme ", font " peser des risques de rupture sur l'action des services et leur capacité opérationnelle ". Les auteurs affirment que " l'administration vit à crédit ", et soulignent bien l'impossibilité de récupérer les heures supplémentaires tout comme les repos compensateurs accumulés par les policiers, " 12 millions au 31 décembre 2006 ". Ainsi, les auteurs de l'audit suggèrent de solder ces heures " à hauteur de 50 millions d'euros " ainsi que de " réviser le temps de travail " des policiers… Chiche : le ministère de l’intérieur devrait pour l’exemple allonger la durée du travail de ses fonctionnaires et les persuader que pour gagner plus il faut travailler plus !
UNE IRRESPONSABILITE MANIFESTE
Au chapitre des dépenses, l'entretien des véhicules est jugé " trop coûteux " et " mal mesuré " et les coûts d'assurance " excessifs ". Ils pointent du doigt le nombre de sinistres dans la police, entre 15.000 par an pour 33.000 véhicules, et préconisent une franchise d'assurance de 150 euros pour les policiers qui se moquent pas mal des dégâts qu’ils causent au matériel qui leur est alloué. Presqu’un véhicule sur deux est accidenté chaque année ce qui dénote une attention toute particulière au niveau de la conduite car on ne peut pas considérer que tous les dégâts sont dus à des courses poursuites spectaculaires relevant de Taxi 1, 2 ou 3 !
Toujours selon cet audit, le parc immobilier des gendarmes, (militaires logés par l'Etat), est jugé " fragmenté " et " vétuste ". Les auteurs de l'audit suggèrent de supprimer certains logements de fonction et de faire régler aux gendarmes leur… consommation d'eau, consommation qui représentait 11 millions d'euros en 2004.
Concernant le maintien de l'ordre, CRS de la police et gendarmes mobiles, ils conseillent de recentrer les effectifs (suppression de 26 unités sur les 188 existantes) afin de les recentrer " sur leur cœur de métier ". Un plan très inférieur à celui de Rachida Dati sur les tribunaux de proximité et donc beaucoup plus mesuré !
Enfin, sur la sécurité routière, l'audit dénonce des forces qui ne sont " pas concentrées " sur les " zones les plus dangereuses ", à savoir le réseau secondaire en zone rurale où la mortalité " est la plus importante ".
Il est donc urgent que le remaniement ministériel réexpédie MAM à saint Jean de Luz et que le " Michel Morin " des Armées retourne combattre le Modem, où se trouvent les seuls terroristes qu'il connaisse. Il faut mettre d'urgence à leur place Hortefeux et Dati pour mener à bien cette coupe sombre. Nicolas Sarkozy l'annoncera,sans nul doute, maintenant que plus de 1 500 représentants des forces de l’ordre ont accumulé les heures supplémentaires à crédit pour protéger un conseil de collaborateurs en Corse dans lequel il n’a pas été question du tout de ce fichu audit !
UN MOIS DE NOVEMBRE PROMETTEUR
Il est certain que ce remarquable rapport va provoquer quelques remous dans les secteurs concernés. D’ailleurs alors que les cheminots repartent, que les agents d’EDF-GDF suivront. Le 20 novembre, jour du vote du budget 2008 à l'Assemblée nationale, ce seront les fonctionnaires qui se mobiliseront pour le pouvoir d'achat et l'emploi public. Les postiers, les enseignants, les étudiants et lycéens sont appelés à se joindre à la grève. Les plus radicaux à la SNCF évoquent une "convergence" des mouvements des 13 et 20 novembre. Le 29 novembre, ce sont les personnels de justice et les magistrats qui prendront le relais pour protester contre la réforme de la carte judiciaire. Démarche raririssime dans ce corps. La CGT a appelé le personnel éducatif des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) à se mettre en grève dès demain, date de l'ouverture à Marseille de la quatrième de ses unités spécialisées.
Les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Lavaur, Meyzieu et Quiévrechain sont appelés avec ceux de Marseille, à rejoindre le mouvement, pour protester contre les conditions de travail et de salaire. Les salariés de Lavaur ont déjà annoncé qu'ils seraient "en mouvement" mardi.
Deux syndicats de police ont par ailleurs appelé leurs adhérents à manifester leur mécontentement le 8 novembre prochain. Le syndicat Synergie suggère aux officiers de police une " grève du zèle ", afin de protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur dans le cadre de leur passage au statut de cadre.
Le syndicat leur demande de " déposer leurs armes et leurs téléphones portables ou de service " dans le bureau de leur chef de service ce jour-là, de " respecter strictement les horaires, sans dépassement " ou de " poser des récupérations "
Ca commence à faire beaucoup de monde…et six mois après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, près de six Français sur dix estiment que l'action du chef de l'Etat et du gouvernement n'a pas amélioré la situation des Français selon le sondage publié aujourd’hui par le JDD. Ainsi, 59% des personnes interrogées estiment que l'action politique n'a pas amélioré la situation, dont 35% jugent qu'elle ne l'a pas du tout amélioré. Ils ne sont donc plus que 38% à penser que le président et son gouvernement ont fait progresser la situation. Interrogés sur leur intention de vote si le premier tour de l'élection se déroulait ce dimanche, les Français placeraient, comme en avril, Nicolas Sarkozy en tête (35% des suffrages), devant Ségolène Royal (22%) et François Bayrou (17%), avec une avance plus importante encore qu'il y a six mois. Et au second tour, le résultat serait sensiblement identique au 6 mai dernier, puisque Nicolas Sarkozy l'emporterait face à la socialiste Ségolène Royal, avec 55% des voix contre 45%.
Visiblement il n’y a que les fonctionnaires qui ont compris que le libéralisme sarkozyste les conduits à l’abattoir. Enfin pas encore tous… car beaucoup n’ont pas encore très bien vu la différence entre la gauche et la droite mais ce n’est qu’une question de temps. C’est vrai que l’on approche de la période où il faut préparer sa lettre au Père Noël. J’y crois encore !
Mais je déblogue… 
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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 07:42
Lorsque l’on prend le temps, comme je l’ai fait, de lire attentivement plus d’un siècle de comptes-rendus des réunions du conseil municipal d’une petite ville comme Créon on est ébahi de constater que ce que nous prenons pour des problèmes d’une actualité brûlante a forcément meublé les débats des édiles. Le non respect des règles civiques élémentaires n’appartient pas à notre époque mais à toutes les époques. Les abus de circulation, les soucis liés à l’éclairage public, les communications les horaires du train, les crédits aux écoles, les querelles sur le privé et le public, les baisses ou les hausses des impôts locaux, le sort à faire aux " bourriers ", l’entretien des routes, les subventions qui se raréfient, le taux des emprunts… Impossible de ne pas retrouver ce présent que nous croyons unique dans un passé porteur de nombreuses leçons de modestie.
J’adore prendre une année au hasard et lire ces textes narrant les péripéties d’une vie que certains estiment meilleure mais qui n’était guère différente et que d’autres rangent au rayon des moments désastreux alors qu’ils avaient l’avantage de porter le progrès. Fabuleux ces lectures pagnolesques car elles rendent modestes en permettant de vérifier que la modernité n’est en fait qu’une adaptation sociale d’un comportement oublié. En ressurgissant dans une actualité factice les fameux " problèmes " se refont une virginité.
Par exemple les élus créonnais furent préoccupés par le manque de propreté de leur ville et le fait que leurs mandants oubliaient sur les trottoirs les épluchures de légumes, la paille des étables ou les objets dont ils ne voulaient plus ans leur environnement immédiat. Ils firent des déclarations tonitruantes contre les maires incapables de faire respecter un minimum de discipline après les marchés laissant la cité sous les détritus. 
Le conseil municipal décida donc, grande nouveauté pour le siècle dernier, de mettre en place " la collecte des bourriers " deux fois par semaine. Il trouva même un muletier qui acheta ces déchets pour fabrique du terreau qu’il revendait ensuite aux agriculteurs. Les créonnais avaient inventé le tri sélectif avec fabrication de compost alimentée par un système écologique. La chaîne parfaite dont rêverait un grenelle de l’environnement et n’importe quel adepte du développement durable. Malheureusement un jour on décida que la mule et son tombereau n’étaient plus dans l’air du temps et l’on inventa le camion poubelle… Mais avouez que c’est assez cocasse de découvrir parmi les dépêches de constater que parfois on présente comme à la pointe de l’ingéniosité ce qui a été ridiculisé des décennies avant.
LE RECOURS AUX ANES COMMUNAUX
Par exemple la commune de Castelbuono en Sicile, qui compte 10.000 habitants, a annoncé hier utiliser des ânes pour rendre le ramassage des ordures plus écologique, plus économique mais aussi plus efficace. Six ânes remplacent depuis février dernier les quatre camions poubelles de cette ville située dans la province de Palerme.
" En remplaçant les moyens de transport qui consomment du carburant polluant par des ânes ... nous faisons des économies, mais nous contribuons surtout à rendre le monde plus propre ", se félicite le maire de Castelbuono, Mario Cicero, dans un communiqué. Une sacrée idée qui va faire le tour du monde et qui va redonner ses lettres de noblesse à l’ânier !
Un âne coûte en effet environ 1.200 € à l'achat, plus 2.000 € par an pour la nourriture et l'entretien, contre… 30.000 € pour un camion poubelle auxquels il faut ajouter entre 7.000 et 8.000 € d'entretien par an, souligne-t-il.Or, les ânes de Castelbuono ont ramassé depuis février près de 140.240 kilos d'ordures en plus que l'année dernière pendant la même période, note encore le maire qui a acquis une notoriété sans pareille.
Flanqués de deux caisses en bois où sont stockées les ordures, les animaux sont accompagnés tout au long de la journée par des éboueurs… rebaptisés " opérateurs écologiques ", se glissant dans toutes les ruelles, contrairement aux camions, obligés de s'arrêter fréquemment. Avouez que l’idée est géniale car elle correspond au modernisme le plus absolu. Plus d’âniers ou d’éboueurs, fonctions dévalorisantes s’il en est dans une société ne reconnaissant que la technicité et le titre. Ces collecteurs de déchets sont devenus par la magie du vocabulaire des agents de développement durable !
UN ANIMAL SYMBOLIQUE
Tantôt symbole de sagesse et de douceur, l'âne est pourtant souvent raillé, car on se moque de ses grandes oreilles. Michel Ange métamorphose, sous son pinceau, les hauts fonctionnaires en ânes pour se moquer du clergé et retrace une nouvelle fois l'histoire du roi Midas et ses grandes oreilles. Au XIXe siècle, l'âne bateleur, véritable personnage de la commedia dell'arte, s'impose à la tête du cortège de Polichinelle. Nombres de gravures imposent sa caricature. Dessiné par les fabulistes, croqué par les étudiants, il reste le symbole de l'ignorance, très présent pendant les fêtes médiévales en dirigeant, costumé, les fous du roi. Même constat, au début du siècle, pour l'âne écolier, stigmatisé par Hachette, les bonnets d'ânes faisant la couverture des fascicules d'orthographe.
En revanche, quant il s'agit services rendus, l'âne respectable pose avec les femmes de marins bretons, normands... les fermiers ou les gens de la ville et s'illustre sur de multiples photographies transportant poissons, victuailles... convoyant familles à l'église ou au marché. Immortalisé sur les archives, aux quatre coins du monde, on le voit œuvrer aussi aux champs pour les petits travaux de labour.
Notons l'aquarelle du peintre François Flameng montrant l'importance du rôle décisif de l'âne dans les tranchées de la Guerre 14-18, pour transporter soupe et munitions. Il a activement participé à la victoire. Ouvrages, romans, poèmes, contes, art pictural... si l'âne est partout, il apparaît sur des monnaies grecques, gauloises, représente le blason de certaines armes de familles nobles du Moyen âge, fusionne aussi avec les bronzes animaliers du XIXe siècle. De tous temps, il poursuit son chemin en se faisant remarquer par des artistes de secteurs différents. L'opéra d'Offenbach, théâtres, chansonniers, marionnettistes, poètes de notre temps... Tout le monde s'intéresse au petit âne, et en s'inspirant de la période biblique, les sculpteurs l'érigent également haut et fort.
Désormais il va devenir un acteur de la sauvegarde de la planète et si l’idée sicilienne vient aux oreilles de Nicolas Sarkozy, il va inclure son utilisation dans le processus de lutte contre le réchauffement climatique. Un âne à la place des camions poubelles économiserait des tonnes de CO2 et question carburant il marche aux bio carburants ! Une revalorisation de son image serait une œuvre prometteuse. Barnier secoué par Borloo va vous concocter une plan pour aliborons éboueurs ! En Egypte j’en ai vu des dizaines de milliers attelés à toutes les tâches, tant dans la mégalopole de Le Caire que sur les vertes rives du Nil. Ils servent au transport des personnes, des marchandises et des idées car ils ne sont pas aussi têtus qu’ils en ont l’air !
UNE REVANCHE PARMI D’AUTRES
Celui qui fut banni, ignoré, snobé, méprisé après avoir été respecté, aimé, exploité tient peut-être sa revanche. Elle naîtra sur les âneries des hommes incapables de gérer le problème contradictoire voulant que pour éliminer leurs déchets il pollue toujours plus par la collecte et le traitement. Il y a des décennies que l’on essaie de maîtriser les difficultés liées au coût sans cesse croissant des liens entre la surconsommation et le respect de l’environnement. Et voici que le bourricot s’impose comme la solution idéale. Il ne risque pas en plus de culpabiliser quelconque comme la vache sa voisine de prairie. A part ça, même à notre humble niveau, l'action n'est pas simple.
L'ennemi est partout. Manger son bifteck serait si l’on en croît les spécialistes dommageable, parce que l'élevage produit énormément de méthane. Par leur seule digestion les bovins polluent autant que les bagnoles et depuis que j'ai appris cette nouvelle stupéfiante, je comprends mieux pourquoi Chirac avait un respect particulier pour le cul des vaches que j’ai toujours pour ma part approché avec le plus de prudence possible. On a toujours le sentiment d'être dépassé par une cause tellement plus immense que soi et comme élu je me pose désormais des questions. Dois-je encore servir du steak frites au restaurant scolaire ? Ne serait-il pas souhaitable d’imposer aux employés municipaux de se déplacer à dos d’âne dans la commune ? Puis-je faire effectuer la collecte des déchets par des " opérateurs écologiques " ?
Le résultat serait imparable : le monde entier tournerait ses regards vers Créon et son maire dynamique qui avec un gadget se donnerait une image nostalgique de sa ville ! Ce ne serait en fait que justice. Il est en effet certain que l’on a profondément méprisé des méthodes de travail (par exemple pour la vigne et la vinification) ainsi que certains matériaux (la paille, la terre cuite, certains métaux, le bois…), produits (l’alcool de distillation végétale…), animaux (poissons) ou plantes (roseaux…) avant de se rendre compte qu’ils pouvaient avoir une extraordinaire efficacité avec un infime coût et une efficacité écologique remarquable. Lentement, trop lentement, on revient en arrière et l’on transpose des techniques hérité de pratiques anciennes mais il faut bien reconnaître que dans de nombreux secteurs le savoir-faire a disparu. On a asphyxié des filières en les privant des apprentissages indispensables.
Les ânes de Castelbuono procure une véritable revanche à tous ceux qui ont été oubliés dans une vague moderniste exagérée. Ils collectent des objets en plastique que l’on croyait immortels, des débris d’une société qui se rend compte tardivement qu’elle est animée d’une tendance suicidaire se traduisant par une frénésie de nouveauté. Alors même si la nostalgie n’est plus ce qu’elle était il faut convenir que parfois elle bouscule nos certitudes sur l’avenir.
Mais je déblogue…
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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 10:39
Ce matin j’espérais profiter de la journée de 25 heures pour rattraper les heures de sommeil qui me manquaient d’autant plus que la nuit s’annonçait courte. Malheureusement il n’y a pas eu d’effets " heure d’hiver " puisque je me suis réveillé à quelques minutes près comme chaque jour. La preuve que nous avons bien une horloge interne qui se moque bel et bien des modifications annuelles du parcours des aiguilles des rares montres qui en ont encore. L’une des rares mesures qui demeure du mandat de Valery Giscard d’Estaing est toujours aussi discutable car elle ne repose pas sur des principes scientifiques mais sur des pseudos nécessités économiques. Ceux qui comme moi ont vécu dans leur enfance, à " l’heure du soleil " que connaissaient les gens de la terre privés de tout instrument de mesure temporelle autre que le clocher de l’église du village réglé sur l’Angélus, savent que les ajustements humains n’étaient pas déjà tolérés. Il aura parfois fallu deux ou trois générations dans certaines régions pour que les familles se mettent dans le moule d’une journée organisées sur d’autres bases techniques.
L'heure nous permet seulement de mesurer l'écoulement du temps au cours de la journée. Elle mesure une durée depuis le début du jour contrairement aux numéros des jours, des mois, des années, des siècles, des millénaires, qui indiquent un numéro d'ordre dans une chronologie. La seule heure naturelle que nous pouvons percevoir reste quel que soit le lieu où l’on se trouve l'heure donnée par le Soleil liée à l'alternance jour-nuit : le Soleil nous indique le " midi " (c'est le moment où il est au plus haut dans le ciel) d'où nous déduisons le " minuit ". Ce n’est pourtant pas si simple que cela.
Par convention, nous décomptons 24 heures au cours d'une journée de midi à midi ou de minuit à minuit. Pendant des siècles, l'heure du Soleil fut pourtant la seule accessible grâce aux cadrans solaires. On définissait ainsi le temps solaire vraien un lieu comme l'angle horaire du Soleil en ce lieu pour un instant donné. C’était une notion hybride qui traduit a la fois le mouvement de la Terre autour de son axe et son mouvement de révolution autour du Soleil.
L'heure solaire présentait cependant plusieurs inconvénients : tout d'abord elle était purement locale, c'est-à-dire qu'elle dépendait du lieu où on se trouve. Ensuite, elle n'était pas uniforme du fait de l'excentricité de l'orbite terrestre. Ce dernier inconvénient a été résolu en utilisant un temps moyenrésultant d'une moyenne sur une année dont on connaît l'écart au temps solaire vrai par l'équation du temps. Il restait encore le problème d'une heure qui dépendait donc du lieu où on se trouvait.
POUR LES COMPAGNIES DE CHEMIN DE FER
Ce problème a été résolu au XIXème siècle sous l'impulsion des compagnies… de chemins de fer. On a donc trouvé préférable d'utiliser la même heure partout, l'heure de Paris définie par le " temps civilde Paris ", défini lui, comme étant le " temps moyen de Paris augmenté de… 12 heures. Cette stipulation vient du fait que le temps moyen fait commencer le jour à midi (c'est le seul instant observable), ce qui n'est pas pratique dans la vie de tous les jours...
Cette méthode de temps unique pour un pays réglé sur le temps moyen de l'une des villes pose à nouveau le problème de coordonner une heure dans le monde entier. Mais s'il est possible d'imposer l'heure de Paris dans toute la France (l'écart au temps solaire vrai ne dépasse pas 30 minutes environ), il sera plus difficile de l'imposer au reste du monde du fait du décalage au temps solaire vrai qui ira grandissant en s'éloignant du lieu de référence.
Cela a amené les états à se mettre d'accord pour définir un temps universel, référence pour tous, et des temps locaux qui ne différeraient que d'un nombre entier d'heures, par la création de "fuseaux horaires". Cet échafaudage compliqué n’a jamais tenu compte de l’horloge biologique que tout humain a en lui.
Selon la loi du 9 mars 1911 en vigueur jusqu'en 1978, l'heure légale en France était l'heure du temps moyen de Paris retardée de 9 minutes 21 secondes. Cette définition voulait signifier en fait que l'heure légale en France était le temps universel (mais l'heure en usage pouvait différer de l'heure légale comme en témoignent les heures d'hiver et d'été qui ont été utilisées pendant certaines périodes) . La loi de 1911 a été remplacée par le décret du 9 août 1978 qui stipule que le temps légal est obtenu en ajoutant ou en retranchant un nombre entier d'heures au temps universel coordonné" . Un décret fixe ce nombre pour chaque partie du territoire de la République Française en fonction des fuseaux horaires. Il peut l'accroître ou le diminuer pendant une partie de l'année. Ce nouveau décret prévoit donc l'usage d'une heure d'été, apparue pour la première fois en… 1916. Mais j’ai souvenir qu’à Sadirac rares étaient les éleveurs qui l’appliquaient en partant tout simplement du constat que leurs bêtes se moquaient totalement de ces calculs savants.
DES ECONOMIES DISCUTEES
Ce matin, tout comme l'ensemble des pays européens, nous avons donc reculé leur montre d'une heure, dans la nuit pour passer à l'heure d'hiver, pratique incontournable depuis…1976. En France, dimanche, à 03 h 00 (heure d'été), il était donc 02h 00 (heure d'hiver). Par rapport à l'heure GMT, la différence n'est plus que d'une heure au lieu de deux. Seulement en raison des fuseaux horaires, il n'est pas la même heure partout en Europe. Certains pays dont le Portugal, l'Irlande, la Grande-Bretagne ainsi que les Iles Canaries ont une heure de moins que la France alors que la Grèce, la Finlande et les pays baltes ont une heure d'avance sur l'Hexagone. L’harmonisation n’est donc plus rationnelle mais génératrice d’un principe à géométrie temporelle variable.
Il faut rappeler que cette pratique a été instaurée en France par Giscard. Le système de double horaire avait été mis en place afin de faire des économies d'énergie, en faisant coïncider les horaires d'activité avec ceux de l'ensoleillement et ainsi limiter les besoins en éclairage. Depuis 1997, l'Union européenne a ainsi adopté trois directives successives afin d'harmoniser le système au sein des pays de l'Union. En 2006, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie chiffrait à 1,3 milliard de kWh les économies d'électricité grâce à cette mesure, ce qui revient à 290.000 tonnes équivalent pétrole en énergie primaire. Selon l'agence, ceci correspond à peu près à 4% des consommations d'éclairage en France soit la consommation totale d'électricité en une année d'un ville de 200.000 habitants. Encore des calculs savants que certains contestent au nom de l’équilibre des personnes et non pas de la balance commerciale de la France.
Des associations dénoncent pour leur part ces changements d'heure en insistant sur les effets nocifs sur la santé, (somnolence, consommation abusive de somnifères et autres calmants) mais aussi sur les perturbations que provoquent ces changements d'heure sur le comportement des animaux. Ces associations jugent également discutables les économies d'énergie réalisées. L'Association contre l'heure d'été double, (ACHED), a présenté un rapport complet sur le sujet à la Commission Européenne et au ministère de l'Industrie, estimant que les changements d'heure ont " un solde énergétique à peu près nul ".
En France, la situation de l'heure légale est exceptionnelle : en effet, en " hiver ", l'heure légale du pays est déjà avancée d'une heure par rapport à l'heure du méridien. Ainsi, l'heure légale française cumule un avancement d'une heure en période " hivernale " et un avancement de… deux heures en période " estivale ", à la suite de cet avancement par rapport au méridien central du fuseau horaire géographique. Ce qui n’est donc véritablement pas totalement inoffensif sur la vie biologique des êtres vivants quels qu’ils soient.
Ce constat est d’ailleurs quasiment incontesté et mon ami le Professeur pédiatre émérite du CHU de Bordeaux Boris Sandler a dépensé une… énergie considérable pour en persuader les responsables politiques français et européens. Il a créé, en 1983, l'Association contre l'horaire d'été (ACHE). Celle-ci a lancé une forte campagne médiatique et a fait éclore la polémique.
Mais elle n'a jamis débouché sur une annulation du principe des changements annuels d'heure.
SEGOLENE ET JUPPE ETAIENT CONTRE
La liste des adversaires de l'heure d'été s'est allongée au fil des ans. En 1989, dans son livre Vive l'heure d'hiver !, Claude Michelet mettait en lumière les problèmes liés au changement d'heure. Dans ce pamphlet, l'auteur revendique le temps de la " pendule interne " sur celui des " technocrates ". Et en décembre de la même année, une étude menée par la commission du Conseil européen sur l'efficacité économique du changement d'heure en été, lui donne raison.
De même, un rapport du 20 mars 1990 rédigé par une certaine… Ségolène Royal, parlementaire en mission sur le sujet, met en évidence des phénomènes de " chronoruptures " et de " chronofatigues " induits par le changement d'heure. En 1995, le Premier ministre, Alain Juppé, se déclare également hostile au maintien de l'heure d'été.
Mais en 1996, contre toute attente, le changement d'heure est normalisé dans toute l'Union européenne. Un rapport du Sénat de la même époque déclare pourtant que l'intérêt économique du système reste à démontrer.  Certains détracteurs soulignent que l'argument de la baisse de 0,3 % de la consommation d'électricité en France ne tient absolument pas compte de ce qui est perdu quand il faut se lever plus tôt le matin et réchauffer les maisons après la nuit. Par ailleurs, le rapport du Sénat établit que l'horaire d'été n'est pas le facteur unique favorisant la pratique de loisirs d'extérieur. Une accumulation de rapports scientifiques rendent le choix de cette nuit pour le moins discutable surtout au moment du basculement estival.
L'heure avancée modifie en effet notre rapport à l'environnement : les matinées sont plus obscures, plus froides et plus brumeuses, les débuts d'après-midi trop chauds, les soirées plus claires et chaudes… L'équilibre de notre repos et de nos activités vis-à-vis de l'environnement est rompu dans la mesure où l'avancement de l'heure déplace les horaires traditionnels qui étaient naturellement établis et à peu près optimaux.
Les pics d'ozone sont dus à la circulation et à l'activité industrielle qui commencent plus tôt : les polluants réagissent plus longtemps sous la lumière du soleil pour former des photooxydants. Compte tenu des alertes fréquentes à la pollution atmosphérique en situation de canicule, la réduction de l'avancement exceptionnel de l'heure française devient une priorité indiscutable. La chaleur est plus forte tout l'après-midi, l'évaporation plus importante… ce qui explique pourquoi on dépense souvent plus d'eau pour arroser, si on le fait pendant la journée de travail normale. Le sommeil est le grand perdant de l'heure avancée. 
Les familles savent que le soir il sera plus difficile de s'endormir…et en période de mutation d’endormir les enfants. La mélatonine, hormone naturelle du sommeil est sécrétée pendant l'obscurité. Il faut 2 h de lumière atténuée pour que la mélatonine atteigne le niveau nécessaire pour déclencher le sommeil dans l'organisme. Or il existe un décalage artificiel que l’organisme a du mal à compenser. Je comprends mieux pourquoi mes nuits sont si courtes même si ce n’est pas toujours dû au changement des horaires. Je verrai ce soir comment ça se passe. Mais dans le fond cette heure rattrapée ce matin m’arrange car comme je suis toujours à courir après le temps, elle m’offre au moins un jour plus paisible. Mon horloge interne finira bien par s’arrêter à un moment ou à une autre !
Mais je déblogue… 
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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 07:24
Michel-Edouard Leclerc sait que pour se faire de la publicité il lui faut absolument se ranger aux cotés des consommateurs ayant le pouvoir d’achat le plus mince. Face aux fameux " discounts " il a besoin sans cesse de démontrer sa vocation de " casseur " de prix. Il arpente donc souvent les plateaux de télévision pour convaincre le grand public d’être le chevalier blanc de la consommation. Il a donc lancé une campagne de publicité qu’aucun parti politique n’aura les moyens de se payer. Il réclame par affiches " que soient tenues les promesses présidentielles ". Sous le titre " Monsieur le Président, promettre la hausse du pouvoir d'achat, c'est permettre la baisse des prix. Visiblement c'est mal parti ", la chaîne de magasins présente une liste de produits de marque dont les prix ont très sensiblement augmenté. Suit un texte dans lequel Michel-Edouard Leclerc demande que cessent " les demi-mesures, les réformettes " et la " langue de bois ", affirmant que " l'inflation est de retour ".
Le distributeur, affirme que l'abrogation de la loi Galland réclamée par la commission Attali ne suffira pas et réclame : " il faut faire barrage à la hausse des prix ". C’est à croire que le pape des grandes surfaces est allé prendre ses ordres rus de Solférino ou à la CGT. Il est vrai que chez lui c’est devenu une habitude comme ce le fut pour bien des membres de sa famille.
Michel-Edouard Leclerc dénonce en effet régulièrement les hausses tarifaires dans l'alimentation et en a récemment appelé à Nicolas Sarkozy pour que les distributeurs puissent négocier directement les prix avec les industriels. " Il faut vraiment qu'on puisse négocier directement les tarifs des industriels (...), et il faut que le président de la République nous donne, comme il l'a promis, la possibilité " de le faire explique dans les médias celui qui sait que le panier de la ménagère est de moins en moins rempli au moment de passer aux caisses.
Il ose dénoncer les " pressions " exercées par le " lobby des industriels ", il estime qu'il n'y a pas aujourd'hui " d'autre recours que celui du président de la République pour arbitrer et faire en sorte que non seulement on puisse mettre plus de fluidité dans la négociation commerciale, mais qu'on exige aussi des industriels la justification de ces hausses ". Il est vrai que l’aggravation due aux hausses des matières premières agro-alimentaires ne vont pas arranger le budget des ménages. Plusieurs industriels, dont le groupe laitier Lactalis et le groupe de légumes Bonduelle, ont déclaré qu'ils relèveraient leurs tarifs aux distributeurs de plus… de 10%, pour cette raison. Ce n’est que le début d’un chapelet d’augmentations qui va s’égrainer au cours des prochaines semaines. Avant les fêtes de fin d’année les étiquettes vont valser sur des produits basiques que des ménagères hésiteront à acheter faisant ainsi le bonheur des produits dits basiques. Ce n’est que l’affaire d’un mois à peine !
UN BRAS DE FER AVEC LES FOURNISSEURS
La campagne de Leclerc a une part de vérité et c’est exact que pour faire baisser les prix à la consommation il faudrait simplifier grandement les circuits entre les producteurs et les fournisseurs. Ce dialogue direct actuellement interdit et c’est d'ailleurs là que se situe l'objectif de la campagne : faire en sorte que cet échange puisse avoir lieu.
La loi Galland empêche en effet les grands distributeurs de prendre en compte les marges arrières, autrement dit les compensations accordées par les fournisseurs, sur la fixation du prix de vente au consommateur. L'objectif était de protéger le petit commerce mais bien évidemment il a dans un contexte inflationniste des retombées négatives sur le pouvoir d’achat car il limite la baisse des prix.
Le problème c’est que l’amendement de ce texte rendant les négociations directes possibles, les distributeurs n'en viennent à effectuer une inégalité de traitement entre les fournisseurs. 
En effet, ils pourraient dès lors s'entretenir aussi bien avec des multinationales telles que Danone, Nestlé ou Coca-Cola qu'avec des petits producteurs locaux. Or un grand groupe alimentaire dispose de nettement plus de marges de manœuvre qu'un agriculteur indépendant et donc il lâchera prise beaucoup plus vite car de sa présence sur les rayons dépend sa survie. Il faut donc craindre que la réforme préconisée par Leclerc n'entraîne encore une hausse du pouvoir des "gros" par rapport aux "petits". Ce qui constitue un trop grand danger pour les PME et les producteurs indépendants.
Le problème vient surtout du fait qu'il n'y ait pas assez de concurrence dans le secteur de la grande distribution. Sept chaînes à peine se partagent le marché en France. Qui plus est, des études ont montré qu'un marché discount ne concurrence pas un hyper : la clientèle n'est pas la même et donc sur un certain nombre de produits on en arrive à ce que ce soit les grandes marques qui consentent leur présence pour valoriser des grandes surfaces et leur permettre d’avoir une gamme réelle de prix. En fait un bras de fer va s’engager autour de la campagne de Leclerc car encore une fois il s’agit d’apparences. La défense du " petit retraité " qui n’a plus les moyens de vivre ne constitue pas le cœur de cible de l’action en cours mais plus prosaïquement un affrontement entre distributeurs et fournisseurs de stature mondiale.
UNE BAISSE CONTINUE
En fait l’essentiel réside dans le niveau global du pouvoir d’achat qui handicape globalement l’économie. Le pouvoir d'achat, souvent cité en tête des priorités économiques et sociales des Français dans les sondages, a en effet vu sa hausse ralentie depuis 2002 (taux moyen annuel de 1,9%). Et sa mesure est parfois contestée ou jugée partielle. Or, les ménages, déjà confrontés à la montée de dépenses incompressibles comme le logement, l'énergie sous toutes les formes, vont aussi avoir un budget grevé par la hausse de produits alimentaires de base et l'instauration de franchises médicales. Ce télescopage de mesures gouvernementales auxquelles il faut ajouter l’arrivée des feuilles d’imposition locale va plonger bon nombre de familles dans le rouge !
Le gouvernement Fillon, qui n'a pas donné de coup de pouce au Smic en juillet, a limité pour l'instant ses efforts en matière de pouvoir d'achat à la loi favorisant les heures supplémentaires, censée incarner le slogan présidentiel " travailler plus pour gagner plu " mais ses effets ne seront sensibles que dans quelques mois à condition que le patronat joue le jeu et… ait suffisamment de commandes pour justifier des compléments horaires. Or il est certain que le marché de l’immobilier va se tasser en raison de l’augmentation des taux d’intérêt et donc du crédit. De très nombreuses voix s’élèvent donc pour douter des mesures récentes du gouvernement qui conduisent le pays dans le mur car pour l’instant elles n’ont aucun effet prévisible sur justement le pouvoir d’achat !
Alors que 71 sur 160 branches professionnelles de plus de 5.000 salariés gardent des minima salariaux inférieurs au Smic, tout le monde sait que cette situation ne pourrait pas durer " très longtemps ". Aujourd’hui on ouvrira la énième commission ou négociation qui ne visent qu’à une chose : gagner du temps. L'augmentation du pouvoir d'achat des salaires ne saurait en effet être renvoyée à la mise en place de groupes de travail ou de conférences à rallonge. Or Nicolas Sarkozy n’a semble-t-il que cela à proposer !
TENTER DE GAGNER DU TEMPS
" Après avoir dit et redit que c'était un grand sujet, le président de la République ne fait rien. Il est le président de la perte du pouvoir d'achat ",
Nouveau rendez-vous social crucial donc, aujourd’hui à Bercy, entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Il manquera les distributeurs et les fournisseurs. Moins d'un an après la conférence Villepin sur les revenus et l'emploi considérée comme un échec par les syndicats, il s'agira de la deuxième des trois conférences sociales prévues après l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président de la république a souhaité mercredi dernier faire du pouvoir d'achat "une priorité nationale"… C’est bien la preuve que le temps presse et que l’on peut mettre ce que l’on veut derrière la notion de priorité !
Mais je déblogue…
a déclaré hier Stéphane Le Foll. Puis, résumant à sa façon le bilan provisoire du gouvernement en la matière : " Rien n'a été fait sur les salaires, et en particulier pas d'augmentation du SMIC. Pas de coup de pouce à la prime de rentrée scolaire. Rien contre l'augmentation continue du prix des loyers. Rien pour réagir à la lourde augmentation du prix de l'essence. Seuls les prix alimentaires, avec des mesures de remise en cause des lois sur le commerce, mais qui ne sont pas à la hauteur de l'enjeu, font figure de réaction ", a affirmé le porte-parole du parti socialiste, ajoutant que " le gouvernement n'entend pas régler le problème du pouvoir d'achat des Français, qui devient pourtant très lourd ". 
Cette réalité devient de plus en plus indiscutable et pour moi elle constituera la cause principale de la chute de la cote de " popularité " de la majorité actuelle. Elle utilisera tous les artifices possibles pour retarder les événements mais elle ne les évitera pas. La " pipolisation ", la mise en avant de problèmes de société, la médiatisation de voyages en tous genres, les pseudos succès internationaux n’entraveront pas l’inexorable dégringolade des comptes courants postaux des retraités ou les comptes en banque des actifs. Et ce n’est pas la campagne de publicité fracassante de Michel-Edouard Leclerc qui changera fondamentalement les choses.
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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 08:07

Que n’a-t-on pas vu, lu et entendu sur le financement des partis politiques ? Il fut une période durant laquelle on a, de manière tout à fait logique et normale, stigmatisé des méthodes catastrophiques de participation du milieu économique à la vie des partis. Nul ne songerait à critiquer les mesures qui furent prises. Il n’est pas inutile de redire que la première mise au clair de ces pratqiues est due au gouvernement de Michel Rocard mais il faut bien convenir que l’hypocrisie a longtemps régné dans le fonctionnement social de la République. Ce qui a alors fait débat ne semble plus aussi préoccupant dans la période actuelle. Il est vrai que l’argent n’a plus la même odeur pestilentielle, et la notion de pactole providentiel venant de la propension des Françaises et des Français aux jeux de hasard, rendent les malversations moins honteuses qu’en d’autres temps. La mutation du concept de profit massif masque une évolution des esprits.

Depuis quelques jours, un véritable scandale, qui aurait conduit bien des gouvernements à être mis en accusation pour leur laxisme, entre dans l’actualité et défraie l’actualité. Il n’affole pas les rédactions, et ne suscite pas de prises de position fracassantes, comme si tout le monde avait intérêt à ce que l’on ne tire pas le bout de laine qui dépasse pour éviter de détricoter un système, perverti mais admis, comme le fut, durant des décennies, celui du financement occulte des partis politiques.
Hier, les enquêteurs du parquet de Paris ont en effet mené de nouvelles perquisitions, dans le cadre de l'affaire des retraits de fonds suspects sur les comptes de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), opérés à la demande de son président Denis Gautier-Sauvagnac. La première s'est déroulée hier matin au siège de l'organisation patronale, avenue de Wagram (évidemment dans le XVIème) à Paris. Les bureaux de son président, Daniel Dewavrin, aujourd'hui président d'honneur, et de Dominique de Callan, délégué général adjoint, ont notamment été fouillés, de source proche de l'organisation patronale. On cherche des explication sur des fuites considérables d’argent liquide de l’UIMM. Quatre autres perquisitions ont eu lieu aux domiciles de divers membres de l'Union, parmi lesquels Daniel Dewavrin, qui a présidé la fédération de 1999 à 2006, selon des sources proches du dossier.
Par ailleurs, la Brigade financière, chargée par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire le 26 septembre, a entendu plusieurs personnes, depuis la première perquisition au domicile de Denis Gautier-Sauvagnac et à l'UIMM le 3 octobre, selon une autre source proche du dossier. On cherche des valises bourrées de billets de banque. Dans un téléfilm, lundi soir sur Canal +, sur la vison du monde des " Prédateurs " qui ont vécu sur les bénéfices colossaux d’Elf, on parlait quasiment de sommes équivalentes. Une estimation voudrait que l’organisation patronale ait simplement stocké sur un seul compte bancaire la bagatelle de 7 millions d’€ en un an et, selon des indications, sur 7 ans, la caisse noire aurait pu grimper au total à hauteur de 20 millions d'€. La brigade financière enquête depuis septembre sur des retraits de fortes sommes en liquide, effectués sur des comptes de l'UIMM à la demande de son président et elle n’en finit plus de trouver des millions d’€ planqués ici ou là. Impossible de savoir où sont passées ces sommes, puisque la tradition veut que l’on brûle toutes les traces des comptes.

LE FLUIDE DORE
Il s'agit donc, pour le Parquet, de déterminer si l'on est en présence d'un " abus de confiance ", c'est-à-dire de vérifier si la destination de l'argent était illégale, ce que nie bien évidemment Denis Gautier-Sauvagnac. Voici en effet un homme, premier négociateur de un ou deux Euros de plus sur le SMIG des salariés, qui se considère comme totalement intègre, alors qu'il puise, en liquide, des somme affolantes dans les caisses de l’organisation dont il avait la charge afin de les distribuer autour de lui pour " fluidifier les relations sociales ". Il est certain que ces largesses ont dû mettre du beurre dans les épinards de quelques uns, mais il serait étonnant qu’elles aient eu uniquement des utilisations d’intérêt collectif. Dans un entretien au Monde daté de hier, Daniel Dewavrin affirme que " les retraits en espèces (des caisses de l'UIMM) ne sont pas des infractions ". Il anticipe sur la loi sur l’exonération de condamnations prévues pour les responsables du monde économique, promise par Nicolas Sarkozy.
Nous sommes […] dans un cadre juridique délibérément souple et peu contraignant, ce qui nous permet de conclure très clairement que ces retraits en espèces ne sont pas des infractions ", précise-t-il. Le président d'honneur de l'UIMM souligne " qu'il n'y a pas d'obligation comptable pour l'UIMM, qui est une organisation syndicale soumise à la loi Waldeck-Rousseau de 1884 ", et qui a pour objet " d'assurer l'indépendance des organisations syndicales ". On croit rêver quand des responsables d’entreprises affirment n’avoir à rendre compte à personne de l’utilisation de près de 20 millions d’€ en argent liquide ! Incroyable mais vrai. Mais parfaitement révélateur de l’inégalité entre le politique et l’économique. " Ces sommes n'ont absolument rien d'occulte, ce n'est pas de l'argent sale, et les retraits eux-mêmes n'ont rien non plus d'occulte ", conclut-il, après avoir confirmé sa " confiance totale " en Denis Gautier-Sauvagnac. Circulez, il n’y a rien à voir, et malheur à ceux qui voudraient savoir où sont parties ces valises sur roulettes dorées. Vers le monde syndical, pointent vite les accusateurs zélés… C’est une bonne idée, quand on annonce pour jeudi une grande mobilisation des syndiqués.

DES PARLEMENTAIRES BIENVEILLANTS
Le Monde publie par ailleurs un long article qui ouvre une autre piste en mettant en évidence la puissance de l’UIMM dans la vie parlementaire. Bizarrement, il est arrivé que pour des projets dérangeants pour le patronat, des amendements soient fournis, clés en mains, pour des députés ou des sénateurs très attentifs. Le quotidien cite des faits précis ayant vu, par exemple, le RDSE (essentiellement composé de radicaux de droite et de gauche) dépositaire d'un amendement, taillé sur mesure pour la métallurgie, voté en toute discrétion, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2002, au projet de loi de modernisation sociale présenté par François Fillon. La loi du 17 janvier 2002 a porté à 10 % l'indemnité de précarité pour les salariés en contrat à durée déterminée. L'amendement prévoit que, "en vue d'améliorer la formation des salariés en CDD, une convention ou un accord collectif de branche peut limiter ce versement à hauteur de 6 %". Il est adopté après avoir reçu l'avis favorable… du rapporteur de la commission, M.Gournac, et du gouvernement. Un mois plus tard, il est évidemment entériné par un accord de branche sans que l’on fasse le lien entre les deux faits. Dans le même temps, le RDSE qui ne compte aujourd'hui que 16 membres, a tenu ses dernières journées parlementaires, les 5, 6 et 7 octobre, en Corse, au Maquis, hôtel classé Châteaux et hôtels de France donnant sur la baie d'Ajaccio. Mais bien entendu, il est impossible d’y voir autre chose que des moyens personnels convenables de la part de ce groupe de vénérables amis des industriels de la métallurgie.
Second exemple, à l'occasion de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007, l'UIMM a usé de son influence pour faire barrage à une disposition prévoyant de mettre fin aux accords de mise à la retraite d'office des salariés de moins de soixante-cinq ans. Les accords déjà conclus – au nombre desquels figurait la métallurgie – auraient cessé de produire leurs effets à compter du 1er janvier 2010.
En première lecture à l'Assemblée, Bruno Gilles (UMP, Bouches-du-Rhône), Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône) et Philippe Vitel (UMP, Var) déposent un amendement prolongeant les mesures d'exonération pour les départs en retraite anticipée, décidés d'un commun accord entre le salarié et l'employeur. Il est adopté, malgré… l'avis défavorable du gouvernement, représenté par Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale. Alors que le gouvernement envisage une deuxième délibération, le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, s'y oppose fermement. Le Sénat supprime néanmoins les dispositions adoptées à l'initiative des députés. Le Medef fait le siège du gouvernement pour obtenir leur rétablissement. Lors du vote à l'Assemblée du texte de la commission mixte paritaire, le gouvernement introduit un nouvel amendement, reprenant les propositions auxquelles il s'était opposé en première lecture. L'UIMM a eu gain de cause. Cet article du Monde met le doigt sur le rôle des lobbies ayant… les moyens financiers d’imposer leur point de vue, avec des arguments purement…techniques ! 

D'ETONNANTES FACILITES
Pour Yves Bur (UMP, Bas-Rhin), qui avait alors exprimé son opposition à ce revirement de dernière minute, il ne fait aucun doute que "l'amendement initial avait été porté par un certain nombre de collègues au nom des industries métallurgiques". "Le gouvernement a dû céder alors même qu'il y avait un débat contradictoire au sein du Medef", ajoute-t-il. Selon M. Accoyer, "on est là dans un fonctionnement tout à fait habituel". "Il est normal que des représentants d'industries importantes alertent les parlementaires, surtout quand elles sont implantées dans leur circonscription, estime l'actuel président de l'Assemblée nationale. J'ai moi-même, dans mon département de Haute-Savoie, de nombreuses entreprises de la métallurgie. J'ai été averti par M. de Virville (membre du bureau de l'UIMM)que le dispositif du gouvernement télescopait la négociation avec les syndicats." Rien que de très normal. L'enchaînement des faits conduit pourtant à s'interroger sur les facilités dont dispose l'union patronale de la métallurgie pour trouver, au sein du Parlement, les relais par l'intermédiaire desquels ses positions peuvent être défendues. C’est probablement ce que l’on appelle la fluidification des relations sociales au sein du Medef.
On dispose de plus de 200 millions d’Euros de caisse noire pour atteindre des objectifs précis. Bien évidemment, personne ne les a vu passer. Personne ne sait à quoi ils peuvent avoir servi. Personne ne peut en justifier l’emploi.  L’existence d’une telle opacité dans le fonctionnement des structures publiques des grands patrons du CAC 40 fait écho aux événements qui viennent de se produire autour d’EADS. Les millions disparaissent, engloutis dans des systèmes pervertis, qui contrastent singulièrement avec l’extrême sévérité pesant sur d’autres secteurs de la vie publique. On entre de plain pied dans un monde de l’argent roi. Le pire, c’est que désormais on utilise la notion de liberté pour excuser des comportements dramatiquement préjudiciables aux valeurs républicaines. Les dégâts seront considérables. 
Comment expliquer à des centaines de salariés licenciés par l’un des porteurs de valises prétendant qu’il ne peut plus assumer le financement des emplois ? Prenons un exemple concret : où cotise Ford Blanquefort en Gironde ? Où a cotisé Solectron? Tous ces fonds ne posent pas de problèmes particuliers, alors que les charges sociales sont, elles, des entraves à la rentabilité des entreprises. On pourrait proposer que les 0,1 % du chiffre d’affaires versé pour constituer la caisse noire de l’UIMM soit simplement versé dans les caisses de la Sécurité sociale ou dans les caisses de retraite des régimes spéciaux, puisque les entreprises peuvent le faire sans se ruiner.
Mais je déblogue…
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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 07:40
Sommes nous encore en République ? Qui peut véritablement tolérer un série impressionnante de faits avérés qui n’émeuvent guère des médias, incapables de se libérer de leurs sponsors amis du Président. Dramatique dans un monde où le bourrage de crâne atteint son paroxysme et où rien ne semble provoquer la moindre émotion civique. Il faut en effet une sacrée dose de courage pour passer des heures à fouiller sur Internet et dénicher toutes ses informations éparpillées qui n’intéressent ni TF1, ni le service public, ni les journaux bien pensants et lus par personne. Elles n’entrent dans aucun foyer et sont éparpillées dans le vent de l’oubli comme les fleurs de pissenlit. Elles ne pèsent guère plus sur les consciences préoccupés par des diffIcultés purement matérielles ou par le drame qui se joue à l’Elysée entre Nicolas et Cécilia. Une déchirure dans la vie d’un pays atone, apathique, en dépression nerveuse, quand on sait combien ce " douloureux " problème va perturber le fils de la famille. En revanche Paris-Pravda ne vous en causera pas tant que le Président n’aura pas bouclé le plan de com’ en cours d’élaboration.
Même de Villepin avec lequel je ne partage pas grand chose fait un constat identique. Il a certes attendu d’en être victime, mais sa position mériterait par exemple une invitation de PPDA au journal de 20 heures. Il pourrait y expliquer que nous ne vivons plus dans une société de l’information mais dans une société de la désinformation permanente. L'ex-Premier ministre a expliqué à son arrivée au pôle financier du palais de justice de Paris qu'il comptait expliquer, lors de cette audition, que "dès lors que cette affaire a eu des développements médiatiques, la réponse qui a été celle du gouvernement et de la présidence de la République a été la meilleure possible. Je crois que la réaction, la réponse de l'Etat a été irréprochable". Dans une note adressée par Dominique de Villepin aux juges, et que Libération a pu consulter, l'ancien Premier ministre s'en prend de façon directe à Nicolas Sarkozy. 
Dans une annexe intitulée " Nicolas Sarkozy, une partie civile pas comme les autres ", il est ainsi écrit: " Quand on désigne du doigt un faux coupable et qu’on se désigne soi-même comme une victime politique, on enclenche, dans un pays comme le nôtre, une véritable chasse à l’homme où tous les moyens sont bons, rumeurs, délation, calomnie, désinformation… Comme le souhaite le Président de la République, j’entends bien m’expliquer auprès de la justice sur l’ensemble des points qui me concerne, mais je n’entends pas être le seul ." Selon lui, ce sont " les acteurs du dossier eux-mêmes " qui ont accrédité la thèse politique, suivant "la logique bien connue du bouc-émissaire ". Cette prise de position pourrait être appliquée plus largement aux techniques actuelles utilisées contre les immigrés. Ils sont actuellement instrumentalisés et odieusement traités pour seulement dissimuler les catastrophes programmées par un gouvernement qui détruit de manière irrémédiable les fondements même du système social français.

ARRETEE A 7 ANS DANS SON ECOLE
Tenez avez vous entendu parler sur TF1, en dehors de la détresse de ce pauvre Galouzeau de Villepin, de l’interpellation de l’enfant d’un couple albanais, sans papiers, qui a eu lieu il y a quelques jours dans l’école Ferdinand-Buisson à Montauban, dans des circonstances pour le moins troublantes dans une démocratie.
Les parents venaient d'être arrêtés avec leur fille aînée, Marseda, 8 ans, apparemment lors d’un contrôle routier et totalement par hasard. Le commissaire de police de Castelsarrasin prétend pourtant qu’ils ont été arrêtés en flagrant délit de vol, et s’est empressé de le faire savoir à la presse.
 Renseignement pris auprès de l’avocat de la famille, ce vol n’est pas avéré : il n’y a pas eu de flagrant délit, ni de dépôt de plainte… mais en revanche il y aura de la promotion au mérite pour ce policier d’élite. Il faut savoir qu’il a déployé un zèle qui mérite l’irrespect le plus total. Deux de ses policiers se sont présentés dans l’école. Ils se sont adressés au directeur en lui déclarant que les parents d’Armen avaient eu… un accident et qu’ils venaient chercher l’enfant. Le directeur, inquiet, après de nombreuses questions sur l’état de santé des parents, s’est finalement entendu dire que les parents étaient au commissariat de police de Castelsarrasin. Il a donc refusé de laisser partir l’enfant en l’absence des parents. Puis il en a référé à son inspecteur d’académie (Serge Dupuy qui est de ma promotion d’Ecole normale) qui l’a d’abord soutenu, avant de tourner casaque.
Après des contacts entre la police et l’Inspection académique, cette institution de l'Education nationale a en effet affirmé au directeur de l’école qu’il y avait une commission rogatoire pour placement d’enfants et que l’enfant devait être remis aux policiers. C’est ce qui s’est passé : Armen, 7 ans, a quitté l’école, encadré des deux policiers en uniforme et en armes, au milieu des… autres enfants et des parents en pleine sortie des classes. A ce jour, personne n’a vu la dite commission rogatoire. L’enfant a été conduit au commissariat, et malgré la promesse faite, il n’a pas été présenté à ses parents. Marseda, sa sœur aînée, a été violemment arrachée à ses parents, et les deux enfants ont été placés en foyer par l’aide sociale à l’enfance. Avaient-ils une ordonnance de placement ? Elle ne figure pas, en tout état de cause, dans le dossier de la famille que l’avocat détient. Dès le lendemain, la famille, parents et enfants, ont été placés en Centre de Rétention Administrative.

FERDINAND BUISSON REVIENT !
Si Paris- Match-Pravda vous abreuve d’images sur la séparation élyséenne du siècle (au moins) il ne vous montrera aucune image de choc et vous délivrera aucun mot de poids sur la réalité qui touche l’interpellation de cet enfant d’un couple albanais, sans papiers… Tant pis pour Armen. Elle n’avait qu’à naître ailleurs qu’en Serbie. Ah ! J’oubliais de vous dire que Ferdinand Buisson qui a donné son nom à cette école de la République Française fut le fondateur et président de… la Ligue des Droits de l’Homme, et a obtenu en 1927 le prix Nobel de la Paix. Philosophe (agrégé de philosophie) éducateur et homme politique français, il fut inspecteur général de l'instruction publique. Il fut aussi le président de l’association nationale des Libres penseurs et fut l’un des héros du combat pour un enseignement gratuit et laïc. Je suis certain que le commissaire et les policiers qui ont extrait comme une voleuse cette gamine de cet école Fernand Buisson connaissaient la valeur symbolique de ce qu’ils faisaient dans un lieu portant ce nom ! Ils doivent avoir la même déontologie que leurs collègues parisiens qui ont été encore plus efficaces et plus tordus.
Convoqués au téléphone par le Conseiller principal d'éducation (CPE) du collège de leur enfant, deux parents d'élèves se sont rendus dans l'établissement. A leur arrivée au collège Utrillo, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, c'est l'incompréhension: aucun des trois CPE du collège ne leur a passé de coup de fil pour leur donner rendez-vous. Le couple repart, quand des policiers en civil sortent d'une voiture et leur passent les menottes, direction le commissariat. Interpellé par l'un des CPE qui tente de s'interposer, l'un des policiers lui explique qu'il s'est effectivement fait passer pour le collège pour piéger les parents.
La principale de l'établissement, contacte aussitôt le commissariat de l'arrondissement, où on lui assure que l'ordre n'émane pas de leurs services, et le rectorat, où le recteur se dit " scandalisé ". Insistant sur le fait que " cette histoire n'a rien à voir avec une question de sans papiers, il ne faut pas qu'il y ait d'amalgame ", elle se dit " très choquée par la méthode utilisée. Il s'agit clairement d'une usurpation d'identité. C'est un problème de déontologie profond, et qui peut tous nous concerner au quotidien. ". Attention si quelqu’un vous appelle pour vous proposer de rencontrer Sarkozy ou de participer à " Qui veut gagner des Millions ? " ce peut être un piège !

LE CAMPING DES FLOTS BLEUS
La course au mérite fait des ravages parmi les fonctionnaires. Policiers et gendarmes, comme des flots bleus salvateurs, ont une nouvelle fois évacué les mal-logés installés rue de la Banque à Paris (IIe), hier après-midi. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL, ainsi que trois militants de l'association ont été embarqués par les forces de l'ordre avec trois autres militants au cours de l'opération. Les militants du mouvement de défense des mal-logés ont auparavant été menottés au sol. Plusieurs dizaines de personnes se sont regroupées au milieu de la chaussée pour entraver la circulation avant d’être évacués. Il est vrai que ces tentes rouges font très mauvais effet sur le moral des troupes sarkozystes en proie au doute sur la politique du patron. Certaines commencent à avoir des états d’âme forts sur les tests ADN. D’ici à ce qu’elles en aient sur la politique du logement, il y a un pas que les ministres parallèles de l’Elysée ont vite franchi. Il faut donc du propre, du net, du conforme à l’opinion dominante. La misère ne doit plus être visible car elle pèse sur le moral des ménages qui travaillent plus pour gagner finalement moins. Cette nouvelle évacuation succède en effet à plusieurs autres interventions.
La dernière en date remontait à mercredi : le campement de fortune avait déjà été démantelé le matin, mais les sans-logis s'étaient réinstallés aussitôt. Désormais privés de leurs tentes, ils s'étaient installés "sur des bâches", exigeant "leur relogement, et celui de 100 000 précaires du logement, avant l'hiver", selon un communiqué du DAL. Ces "campeurs", français ou africains en situation régulière, ont déposé des demandes de logements sociaux et dénoncent leurs conditions de vie dans des hôtels ou des centres d'hébergement d'urgence, pas adaptés à leur situation… Hors eux sont titulaires de la nationalité française et on ne peut donc pas les renvoyer dans leur pays d’origine. Il faudra donc les harceler afin qu’ils aillent dormir sous d’autres ponts loin de la vue de cette foule indifférente à leur sort.
Ces faits vérifiables et vérifiés, inconnus de la masse qui n’y verraient dans le fond que l’émanation d’une rigueur et d’une vigueur salutaires alors que les dérives financières colossales mais d’une sincérité absolue d’EADS, les sommes astronomiques tirées en liquide des caisses patronales pour des financements douteux n’altèrent en rien sa sérénité, appartiennent aux réalités de la République du pays des Droits de l’Homme. Pauvre Ferdinand Buisson il serait obligé de se lâcher et de leur dire que c’est proprement… dégueulasse !
Mais je déblogue…
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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 07:48
Depuis une vingtaine d’années les pouvoirs publics et leurs organismes, au premier rang desquels l’Agence de l’eau, étaient au courant de la présence massive des résidus de pyralène dans le Rhône et ses affluents. Ils montrent aussi que, contrairement à ce qui est souvent mis en avant, l’usine Tredi,  spécialisée dans le retraitement des déchets chimiques, et particulièrement du pyralène (nom commercial des PCB), n’était pas la seule à rejeter, dans les années 80, des quantités de ce produit dans le fleuve. 
Ces rejets massifs d’alors, auxquels s’ajoutent aujourd’hui ceux qui continuent à être déversés dans le Rhône, se sont piégés dans les sédiments du fleuve. Ingurgités par les poissons, ils les ont rendus impropres à la consommation. Il s’agit d’une véritable catastrophe naturelle dont on n’a pas longtemps débattu lors du grenelle de l’environnement. Plus de 20 ans sans que personne ait alerté les responsables sur la dangerosité des produits venant du fleuve, et liés aux divers déversements de PCB dans les affluents ou le Rhône. Incroyable… mais révélateur de la puissance des lobbies industriels qui contournent, faute de contrôles suffisants exercés par des fonctionnaires impartiaux, le fonctionnement des installations classées.
Le Rhône est désormais pollué jusqu'à la mer. Il présente des taux de PCB de 5 à 12 fois supérieurs aux normes sanitaires européennes ! Analyse après analyse, les arrêtés préfectoraux sont tombés comme des couperets : l'interdiction de consommer ces poissons, décrétée d'abord au nord de Lyon, puis appliquée jusqu'aux confins de la Drôme et de l'Ardèche, a été étendue le 7 août aux départements du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône. Elle pourrait bientôt frapper les étangs de Camargue, alimentés par l'eau du fleuve, voire la pêche côtière en Méditerranée et celle des coquillages et crustacés du bord de mer. "La pollution du Rhône préfigure ce qui risque d'apparaître partout en France ", prévient Alain Chabrolle, ingénieur spécialisé dans l'eau, et hier on apprenait que la Seine et d’autres rivières ou fleuves atteignaient des concentrations néfastes mais que personne n’avait osé le dire ! D'autres sites sont touchés, dont la Moselle, le lac Léman, la Seine, la Loire...

PLUSIEURS FACTEURS ACTIFS
Comment expliquer cette diffusion généralisée des PCB ? Parmi les hypothèses avancées, les incinérateurs, coupables de rejets atmosphériques et de pollution des sols. Ainsi certaines entreprises, notamment celles fabriquant des transformateurs au pyralène, ont laissé leurs huiles aux PCB s'infiltrer dans la terre puis dans la nappe phréatique et les cours d'eau voisins, où ils se sont fait piéger dans les sédiments. C'est là, et sur les matières en suspension entraînées par les courants, que les poissons ingurgitent les PCB.
Sur le Rhône, on retrouve tous ces facteurs. Plus un autre, paradoxal : la présence à quelques kilomètres en amont de Lyon, à Saint- Vulbas, de Trédi, une unité d'élimination des déchets. Trédi a pourtant pour mandat de lutter contre la pollution, notamment en éliminant les PCB. Mais en créant, vers 1975, cette plate-forme de retraitement, les industriels de la chimie rhônalpine n'avaient pas pris suffisamment de précautions. Résultat : au milieu des années 1980, des quantités de PCB ont pu s'écouler dans le sous-sol puis s'infiltrer dans le Rhône. D’ailleurs, il n’est véritablement pas recommandé de parler de ces problèmes, car l’économie est actuellement largement supérieure au politique. Et l’on sait bien que le libéralisme tend à sabrer toutes les contraintes pouvant entraver la… libre entreprise. Il suffit de se plaindre, d’évoquer la suppression d’emplois conduisant ceux qui  les occupent à une mort anticipée, pour que les critères disparaissent et que les fermetures administratives s’éloignent.
 Pendant toutes ces années, les services administratifs n'ont pas, en effet, examiné l'état des sols et de la nappe sous le site de Trédi, affirme la Frapna. Pas plus qu'ils n'ont effectué de contrôles systématiques et fiables de son environnement. S'ils l'avaient fait, la pollution actuelle aurait été décelée bien avant que Cédric Giroud ne réclame une enquête. Cet apparent laxisme était-il dû au fait que Trédi était alors dans le giron de l'Etat ? On peut le penser. Mais il faut avouer que ce serait un peu gros. Il est vrai que cette entreprise n’est pas la première venue sur le marché puisque, par exemple, elle a été retenue pour traiter d’urgence le problème scandaleux des déchets… ivoiriens ! L’entreprise française, TREDI International, commise par le Gouvernement ivoirien pour l’enlèvement des déchets toxiques déversés sur divers sites de la ville d’Abidjan, le 19 août 2006, est une filiale de la société Séché Environnement qui se taille chaque année un succès phénoménal au Congrès des Maires de France en distribuant des cannes de randonnées pédestres… par milliers, aux élus avides de petits cadeaux.
Spécialisée dans le domaine de la gestion des matériaux dangereux, elle est représentée à travers le monde par des filiales. TREDI International est certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18000 (Normes de sécurité) et possède de solides références à travers le monde. Notamment en Afrique (Mali, Mauritanie et Cap Vert), et au Moyen Orient. L’équipe dépêchée en Côte d’Ivoire par TREDI International pour l’enlèvement des déchets toxiques était composée de 25 membres dont 23 techniciens. Elle est fiable… tellement fiable qu’on ne peut pas imaginer qu’elle puisse avoir " triché " sur les doses rejetées.

LES PCB S’ACCUMULENT INEXORABLEMENT
Les PCB ou polychlorobiphényls sont des dérivés chimiques chlorés, regroupant pas moins de 209 substances apparentées. Entre 1930 et le début des années 80, les PCB ont été produits pour des applications liées aux transformateurs électriques et aux appareils hydrauliques industriels. Leurs propriétés remarquables en matière d’isolation électrique et de stabilité thermique, leur lubrification excellente et leur résistance au feu y furent bien utiles. Cependant, leur production a été interdite en 1985 lorsqu’il est apparu qu’ils présentaient un danger pour l’homme et pour l’environnement. Ils doivent être éliminés de manière contrôlée par des entreprises agréées de destruction des déchets et leur utilisation doit être définitivement arrêtée pour 2010.
Les PCB sont toxiques, sujets à la " bioaccumulation ", ils persistent en effet dans l’environnement à cause de leur lente biodégradabilité et dégagent des dioxines sous certaines conditions. Ils sont fortement soupçonnés d’être cancérigènes, sans pour autant que cela ait été prouvé. 
Les PCB sont susceptibles de provoquer de sérieux problèmes de santé, tels que l'acné (éruption de la peau), l'irritation des voies respiratoires et des maux de tête . En plus, ils seraient responsable d'une diminution de la fertilité. Leur stabilité, si utile dans les applications concernées, les rend difficilement biodégradables. De plus, ils sont solubles dans les graisses et peuvent, de ce fait, s’accumuler dans de la chaîne alimentaire et ainsi, être retrouvés dans l'homme, l'animal (les poissons le prouvent) et l'environnement. Ils ne se distinguent pas, par leur aspect, des huiles minérales classiques et ils n’ont en outre ni odeur ni goût caractéristique. C’est précisément cette absence de signal de danger qui leur donne une apparence inoffensive et qui les rend invisibles dans l’eau !
Au début des années 80, l’industrie décida d’arrêter la production des PCB de sa propre initiative. En 1985, l’Union européenne frappa d’interdiction la production et le commerce de PCB, mais autorisa toutefois la poursuite provisoire de leur utilisation dans les transformateurs électriques et les condensateurs existants. En 1996, une nouvelle ligne de conduite fut adoptée, devant mener à l’élimination progressive des PCB avant la date limite de 2010. Il n’existe qu’une seule façon vraiment respectueuse de l’environnement d’éliminer définitivement les PCB : le démantèlement des transformateurs électriques et des condensateurs doit être effectué par des entreprises spécialisées et agréées, et les fluides contenant des PCB doivent être incinérés dans des fours spéciaux à haute température. Leur destruction réglementaire est un investissement lourd. Par conséquent, d’importants lieux de stockage pour PCB se sont constitués, avec les dangers qu’ils représentent. Ils y attendent leur destruction, mais risquent de fuir et de causer des dommages à l’environnement, si leur maintenance est peu judicieuse. En outre, il existe un risque pour que des destructions illégales et irresponsables se produisent, afin d’échapper au coût élevé de cette destruction . On ne sait pas exactement combien de transformateurs ont été détruits ou ensevelis sans aucun contrôle réel.

SEULE REPONSE : UN COMITE DE PLUS
Le scandale du PCB illustre parfaitement la difficile gestion des déchets industriels avec leur pollution diffuse dans l’environnement, qui finit dans nos organismes. Et toujours ce risque, trop présent, si l’encadrement institutionnel n’est pas assez strict, d’un abandon en friches industrielles, ou dépôts sauvages, car en fait, le contrôle s’exerce fortement et sérieusement sur les usines en fonctionnement, mais on sait que souvent, dans des espaces abandonnés, le danger peut être beaucoup plus patent.
Si ce scandale touche à notre santé et à l’équilibre fragile de nos écosystèmes, il atteint aussi notre quotidien : est-ce la fin des poissons d’eau douce dans nos assiettes ? Notre alimentation ne cesse d’inquiéter. Poissons cuits aux PCB, fruits arrosés de pesticides, légumes cultivés hors-sol, viandes aromatisées d’antibiotiques, poulets élevés en batterie, maïs OGM, etc, constituent notre pain quotidien, cruels retours d’une activité humaine inconsciente, choisissant comme but et échelle de valeur le profit et non l’avenir de l’homme.
Les responsabilités, aujourd’hui, doivent être assumées. Certaines associations soulèvent la question de l’inactivité de la puissance publique qui, informée de longue date de la pollution du Rhône par les PCB, n’a toujours pas entrepris les mesures adéquates à la sauvegarde de cet écosystème et de notre santé publique. Les organisations invitées ont mis les questions et les demandes présentées dans ce dossier à l’ordre du jour du Grenelle.
La réponse est arrivée. Elle sera à la hauteur des enjeux et dans le droit fil des dogmes sarkozystes : on va créer un comité ! Le premier sur la pollution du Rhône aux polychlorobiphényles (PCB) plus connus sous le nom de pyralène, a été ouvert hier après-midi à Lyon par la secrétaire d'état à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Il réunit, maintenant qu’il est trop tard, les présidents des conseils généraux concernés, maires, ONG et représentants des pêcheurs et riverains du Rhône.
Elle a donné une conférence de presse durant laquelle elle a notamment présenté un état des lieux des bassins fluviaux contaminés par les PCB : Artois-Picardie, Rhône-Méditerranée et Seine-Normandie. Selon une carte présentée, les mesures effectuées par les réseaux de suivi dans les fleuves et rivières montrent que sur 852 sites analysés, près de 40 % montrent la présence de PCB.
La Ministre avait visité, en compagnie du préfet de la région Rhône-Alpes, Jacques Gérault, un laboratoire lyonnais spécialisé dans l'analyse des sédiments et de la qualité des eaux, ce qui relève du constat et pas nécessairement de l’action. Car dans l’immédiat, à part l’interdiction de consommer les tanches, les carpes, les gardons ou les anguilles, aucune autre mesure concrète n’a été prise ou annoncée. Toutes coûteraient trop cher pour un Etat en situation de précarité financière absolue. Alors tant pis, petit poisson au PCB deviendra grand et le cancer deviendra en 2008 cause nationale !
Mais je déblogue…
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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 07:38
L’information a fait beaucoup moins de bruit que la brouille conjugale de Nicolas et Cécilia. L’absence de la première dame de France, selon une formule consacrée, du voyage au pays des otages libérés va occuper la presse people. D'autant que la commission d'enquête parlementaire va faire semblant de percer les mystères de l’accord passé avec la nouveau démocrate libyen, soucieux de dessaler l’eau de mer au nucléaire. J’aimerais bien être présent quand Bernard Kouchner, déjà secoué comme un prunier lors des questions au gouvernement de la semaine dernière par les socialistes, apportera son témoignage sur ce périple qu’il a suivi à la télévision… La pipolisation de la vie politique fait que tout ce qui peut alarmer l’opinion est vite dissimulé derrière un rideau de fumée provoqué par un " incendie " virtuel. Un mot suffit à occuper l’espace.
François Fillon soit par un habille calcul, soit par une lamentable maladresse, s’est transformé en spécialiste du mot qui tue. Après la " faillite ", il a lâché " le détail ", occupant ainsi à la manière de Le Pen le devant de la scène. On débat ainsi par médias interposés sur des sujets préoccupants, mais totalement inutiles pour régler les énormes problèmes qui attendent le monde et la France.
Par exemple, il serait souhaitable que notre super Sarkozy nous donne son avis sur les mesures qu’il compte prendre dans un pays au bord de la ruine, détruisant ses services publics de santé, ayant confié tout son système de sécurité aux collectivités locales via les Services Départementaux d’Incendie et de Secours, après l’annonce faite aux Etats-Unis sur le risque désormais avéré d’une gigantesque pandémie découlant de la mutation du virus de la grippe aviaire. Dommage que TF1 n’en ai pas fait l’ouverture de son Jité, et que l’on n'ait pas invité la remarquable technicienne de la santé qu’est Roselyne Bachelot !
En tous cas, samedi soir, lors du Congrès départemental des sapeurs-pompiers de la Gironde, Le Préfet ayant en charge la sécurité a clairement annoncé la couleur : il faut se préparer très sérieusement à l’éventualité d’une catastrophe sanitaire. Une bonne partie de son intervention devant les quelques élus locaux présents aura eu au moins le mérite de poser un véritable problème, celui de l’absence de plan global et très sérieux pour parer à cette éventualité, que viennent de mettre en évidence des chercheurs américains.

UNE HUMANISATION CATASTROPHIQUE
Deux récentes études apportent en effet de nouveaux et inquiétants éléments sur les mécanismes de l'infection humaine par le virus H5N1, responsable de l'actuelle épizootie de grippe aviaire hautement pathogène. Dans un travail publié, jeudi, dans Public Library of Science Pathogens, un groupe de chercheurs explique avoir identifié une des clés faisant que l'infection par le H5N1 peut ou non avoir des conséquences mortelles.
Selon ces scientifiques, c'est une simple mutation d'une protéine de surface qui accroît la virulence de cet agent pathogène en lui permettant d'aller infecter les cellules situées en profondeur dans l'arbre bronchique. Si cette mutation ne se produit pas, le virus reste dans les régions supérieures des poumons et ne parvient pas à altérer la fonction respiratoire au point que les conséquences de l'infection soient mortelles.
D'après les auteurs de cet article, les souches de H5N1 qui circulent aujourd'hui en Asie, en Afrique et en Europe au sein des populations aviaires sont plus aptes à infecter l'homme et les mammifères que les premières souches identifiées en 1997. Ils estiment aussi que la clé moléculaire qu'ils ont mise en évidence pourrait constituer une "plate-forme" à partir de laquelle le virus pourrait bientôt " s'humaniser " et provoquer une pandémie.
Publié dans The Lancet du 29 septembre, le travail d'une équipe, dirigée par le professeur Jiang Gu (université de Pékin), établit, d'autre part, que l'infection humaine peut aussi atteindre de nombreux organes comme les ganglions lymphatiques, l'intestin et le cerveau. Chez la femme enceinte, le virus peut traverser le placenta et toucher le foetus. Ces résultats laissent craindre qu'une éventuelle pandémie serait très difficile à contrôler du fait des plus grandes possibilités de contaminations inter-humaines. En fait, ces quelques lignes un peu techniques, à l’approche des migrations des palmipèdes et autres oiseaux, annoncent une catastrophe planétaire qui ne préoccupe pas outre mesure les responsables politiques lesquels, comme à l’habitude, produiront une circulaire transférant la surveillance, et la réaction, aux élus locaux. Ces études n’ont pas eu le retentissement qu’elles méritent et il y a fort à parier qu’il faudra attendre la mort de quelques cygnes et de canards en transit pour que Nicolas Sarkozy se rende dans un laboratoire privé de recherche, afin de démontrer qu’il s’agite utilement sur le sujet.

PRESERVER LE TAMIFLU D’URGENCE
Pourquoi ne vous a-t-on pas encore informé de la nocivité de l’utilisation intensive du Tamiflu, et pourquoi n’a-t-on pas donné l’ordre de ne plus l’utiliser dans le traitement des grippes ordinaires. Considéré comme un possible médicament de première ligne contre une éventuelle pandémie de grippe d'origine aviaire, il persiste dans les systèmes d'eaux usées. Cette résistance pourrait favoriser l'apparition de souches de virus résistantes à ce traitement, selon des chimistes suédois.
L'étude parait dans la revue en ligne Public Library of Science (PLoS). De nombreux pays riches stockent ce produit anti-grippal dans l'espoir qu'il pourrait aider à combattre une pandémie qui viendrait à surgir si le virus H5N1 s'adaptait à l'humain. Or le Tamiflu (nom de la molécule: oseltamivir) est un anti-viral anti-grippe peu utilisé dans la plupart des pays contre la grippe ordinaire, à quelques exceptions près comme le Japon, où environ un tiers des patients grippés sont traités par Tamiflu, relèvent les auteurs. Selon l'étude de l'équipe de Jerker Fick, chimiste de l'université Umea, l'oseltamivir, le principe actif du médicament, n'est nullement dégradé par les traitements… habituels des eaux usées (filtration, traitements chimiques...) et risque ainsi de se retrouver pratiquement tel quel dans la nature.
Ce constat sera catastrophique dans tous les pays dans lesquels apparaîtrait une pandémie, puisqu’ils ont prévu de soigner les malades avec une utilisation massive de Tamiflu qui, évacué par les urines, irait ensuite renforcer dans la nature la résistance du virus H5N1… Une réaction rapide pour prévenir ce risque majeur, connu et désormais identifié, serait indispensable au niveau mondial. Il faudrait, en effet, éviter que ce médicament soit largement utilisé, car les concentrations dans les eaux naturelles peuvent atteindre des niveaux favorisant le développement de souches virales résistantes, avec un risque de passage aux oiseaux sauvages, notamment aux canards.
Les mélanges entre virus grippaux aviaires et humains pourraient aboutir à l'émergence de virus capables de rendre malades les humains, tout en résistant à l'action de ce médicament.
Les antiviraux comme le Tamiflu ne doivent donc pas être galvaudés, au risque, dans le cas contraire, de se priver d'armes médicamenteuses au moment où on en aura le plus besoin selon les prévisions de l’un des plus grands spécialiste des maladies infectieuses. Sur la planète, on n’a pas besoin de ces mises en garde pour constater les ravages que font les épidémies dans les contrées les plus pauvres. D’ailleurs, elles se développent dans l’indifférence générale, car il n’existe pas réellement de forces sanitaires internationales susceptibles de participer à la lutte contre une maladie, alors que pour les guerres on trouve toujours des militaires pour aller s’interposer, certes toujours trop tard, mais pour s’interposer tout de même.

LE CHOLERA SEVIT AUSSI AU SENEGAL
Le directeur national du Sénégal de la Prévention, le docteur Pape Coumba Faye, a annoncé vendredi à Dakar, que le choléra avait par exemple déjà touché… 1.274 personnes faisant 4 décès, depuis sa résurgence, le 3 août dernier, au Sénégal, pays où vont arriver le majorité des oiseaux migrateurs dans quelques semaines. Selon lui, depuis 2004, le choléra s'est " endémisé " en raison du mauvais comportement sanitaire des sénégalais. La région la plus touchée par l'épidémie actuelle de choléra est celle de Diourbel, au centre du Sénégal, avec… 86% des cas enregistrés. Le choléra est une maladie liée à l’eau. Des flambées de choléra peuvent se produire sporadiquement dans toute partie du monde où les approvisionnements en eau, l'assainissement, la salubrité des aliments et les pratiques d'hygiène laissent à désirer. Un phénomène à rapprocher de celui décrit ci-dessus ! L’infection intestinale aiguë commence par une diarrhée aqueuse indolore, des nausées et des vomissements.
Les cas graves se présentent avec une diarrhée et des vomissements abondants. Le choléra grave, non traité, peut provoquer une déshydratation rapide et entraîner la mort. En l'absence de traitement, 50% des personnes atteintes de choléra grave décéderont, estime l’OMS.
Or, la chloration de l'eau et des mesures d'hygiène permettent en général de prévenir les épidémies de choléra. Il est aussi nécessaire d’assurer aux populations un approvisionnement en eau de boisson saine et en quantité suffisante.
En 2006, une vague d’épidémie de choléra avait touché le Sénégal, notamment les quartiers pauvres de la capitale Dakar. C’est fin 2005 que l’OMS avait signalé assister à une résurgence de la flambée qui avait commencé au début de l'année. Dakar fut particulièrement touchée, en raison de l'abondance inhabituelle des pluies. En septembre 2005 quelque… 23.325 cas dont 303 mortels (taux de létalité 1,2%) avaient été signalés au cours de la flambée qui a commencé en janvier et atteint un pic fin mars. Aucun pays riche ne s’est mobilisé sur ces phénomènes en partant du principe qu’il n’a plus les moyens humains et matériels d’intervenir. 
En revanche, le marché des médicaments a vite réagi. Les douanes ont ainsi saisi 100.000 doses de médicaments contrefaits, en provenance pour l’essentiel de la Chine, en menant plusieurs inspections dans plusieurs arrondissements parisiens dans des herboristeries, des magasin diététiques, et autres pseudos pharmacies chinoises. " Ces médicaments étaient majoritairement d’origine chinoise, "  précise le communiqué de la Direction générale des douanes, qui ajoute que " ces constatations de grande ampleur font suite à une première constatation effectuée au mois de juillet dernier et qui avait porté sur plus de 20 000 doses " de médicament de contrebande, démantelant un trafic de médicaments dans la capitale. De son côté, pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, ces placebos pourraient s’avérer nocifs pour la santé. Elle procède actuellement à des analyses pour déterminer le caractère éventuellement toxique des ces faux médicaments… qui vont se multiplier sur un marché parallèle, en raison du coût de ceux vendus en pharmacie et devenus inaccessibles aux plus démunis. En attendant que du faux Tamiflu arrive sur le marché ce qui ne saurait tarder !

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 07:40

Nous constatons chaque jour que la faiblesse terrible de la formation citoyenne va finir par tuer la République. En ayant oublié durant des années, dans le système éducatif, de simplement, bêtement allais-je écrire, faire de la formation civique, on a perdu tous les repères permettant aux gens de se prononcer sur des projets… politiques. Ils se contentent des apparences, et comme le soulignait Laurent Fabius, sur les " paillettes ". Ainsi, plus grand monde n'est capable d’expliquer les valeurs qui ont conduit le Conseil National de la Résistance à bâtir le concept de la Sécurité sociale. Depuis déjà une bonne décennie, elle a même été remplacée par… l’insécurité sociale, sans affoler outre mesure celles et ceux qui en sont les victimes. Les valeurs de solidarité et d'équité dans l'accès aux soins furent, en effet, à la base du concept de l'assurance-maladie. Elles en sont le socle essentiel et incontestable comme l’avait souhaité, en 1944, Pierre Laroque. Admis au Conseil d’Etat en 1929, cet " illustre inconnu " de la majorité du Peuple devait à son entrée, en 1931, au cabinet d' Adolphe Landry, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, de devenir un spécialiste des assurances sociales.

Révoqué en octobre 1940 pour des origines juives comtadines (le teste ADN n’existait pas mais le principe était le même), il entre dans le secteur privé, participe à Lyon à l'organisation de résistance " Combat ", et rejoint Londres en avril 1943. Rentré en France en juin 1944 avec De Gaulle, il fut nommé Directeur Général de la Sécurité sociale le 5 octobre, et prit alormedecin_2.gifs une part considérable dans la rédaction des ordonnances fondant et organisant notre système actuel de protection sociale. Il serait bon de se référer à sa volonté pour juger de l’instauration de la franchise médicale.
Mais les modifications sociétales et économiques qui ont eu lieu depuis la création de celle-ci, en 1946, posent question. Le système est-il encore adapté aux besoins, et sa gestion répond-elle aux exigences les plus modernes que l'on peut attendre pour un objectif original de cette envergure ? L'usager de l'assurance-maladie est un cotisant aveugle, sans information sur la qualité des soins qu'il est en droit d'attendre, se remettant entre les mains d'un médecin traitant (qu'il a certes choisi une fois) et en faisant confiance à sa compétence professionnelle, à son réseau de correspondants spécialistes, à ses relations avec le système de soins et le système hospitalier, etc. Vouloir le responsabiliser " économiquement " par la franchise relève donc du pari absurde, car elle ne règlera absolument pas les rapports des gens avec la santé. Devenu consommateur de soins plus que d’actes concrets de prévention, il continuera à s’inscrire dans un processus ancré dans les habitudes.

L’ASSURANCE REMPLACERA LA SOLIDARITE
La franchise est une décision dogmatique qui soulève nombre d'interrogations. Elle renvoie d'abord à l'univers de l'assurance et pas à celui de la solidarité. Elle prépare des étapes ultérieures par le fait qu’elle ne résorbera absolument pas le déficit qui est structurel et pas du tout conjoncturel, et donc elle prédisposera à basculer vers le système dangereux de l’assurance individuelle. Avant la fin de son mandat présidentiel, il y a fort à parier que Nicolas Sarkozy, ayant mis en évidence cette réalité, se tournera vers une mise à mort de la sécurité sociale de Laroque. Le prélèvement en amont de la dépense présente un risque majeur de restreindre l'accès aux soins. Il pose la question de la solidarité car, par un phénomène pervers, la franchise pourrait pousser les " plus cotisants " à se désimpliquer à terme en se soustrayant alors à l'effort consenti de solidarité et à ne laisser, face au financement, que les moins capables de l’assurer.
L'idée libérale que le gouvernement veut mettre en place repose sur le principe réputé inafillible que l’on ne résoud un problème que par des sanctions financières généralisées. Elle évite surtout de répondre à un certain nombre de questions, et donc de se pencher sur des possibilités d'action.
Par exemple, la gestion du système doit répondre aux critères d'exigences modernes. Pour améliorer son efficience, il faudrait utiliser les outils de gestion les plus modernes, tels qu'ils existent et sont appliqués dans la majorité des grandes entreprises nationales ou internationales. La direction de l'assurance maladie, garante de la mise en œuvre de la politique de santé, doit répondre de ses résultats devant la représentation nationale et non pas laisser filer pour se réveiller au bord du gouffre. 
Les négociations doivent être menées entre partenaires sociaux qui doivent assurer une véritable cogestion de ce pan de la vie sociale. Les relations entre les acteurs du soin et la gouvernance du système doivent enfin devenir beaucoup plus efficaces. Il faut repréciser, lors d’un Grenelle de la protection sociale, le rôle de chacune des tutelles, pour définir son exacte responsabilité et les moyens de contrôle qui s'exercent. Actuellement, c’est le flou le plus complet.

ET LE MALADE DANS TOUT CELA ?
Le malade, auquel on inflige désormais une double peine, doit pouvoir bénéficier d'une information nécessaire à la compréhension de son parcours de soins et de sa thérapeutique, de ses droits et de ses devoirs. Le futur dossier médical personnalisé pourra peut-être aider à la réalisation de cet objectif, pour peu qu'il devienne un véritable outil de la relation soignant-soigné. La responsabilisation du couple " malade-thérapeute ", sur la base d'un contrat thérapeutique, doit être recherchée. Sa " feuille de route en santé ", qu'il devrait discuter et partager avec les professionnels de santé doit lui être lisible.
Pour cela, l'information et l'éducation sanitaires devraient être inscrites dans le parcours scolaire, au même titre que… l'éducation civique qui devrait être développée, et au moins mise au niveau de l’éducation à la… sécurité routière. Le concept de base de " solidarité " doit être repensé, pour actualiser ses principes fondamentaux. Car actuellement, au nom de ce socle non défini, une consommation injustifiée peut être prise en charge.
Les " soins d'environnement ", basés sur un besoin de réassurance, d'esthétique… ne doivent pas être pris en charge de la même façon que les " soins de santé ". On doit véritablement faire le ménage  entre ce qui relève de la santé et ce qui relève du confort. Pour trouver des recettes supplémentaires, il serait courageux
d'envisager la création d'une taxe sur les produits manifestement déséquilibrés sur le plan nutritionnel et qui, on le sait désormais, causent des ravages chez les enfants et les adolescents. Les ressources de cette taxe ,attribuées à l'assurance-maladie, doivent servir à envisager des actions de prévention et d'éducation dans la prise en charge de l'obésité.
La franchise est une vraie fausse bonne idée, puisqu’elle vise à responsabiliser les consommateurs de soins alors qu’elle va lourdement pénaliser les patients les plus atteints, sans que jamais soit mis à plat un système qui ne repose à tous ses niveaux que sur le… profit. Les présidents départementaux des huit Caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) de la région Midi-Pyrénées ont annoncé d’ailleurs, hier à Toulouse, leur intention de dénoncer dans une lettre ouverte aux hommes politiques, les méfaits de la nouvelle franchise médicale. Ils affirment que cette décision ne sera pas plus efficace que l’aura été le plan Douste Blazy, présenté comme le plan qui allait sauver la sécurité sociale, alors qu’il a accentué le " trou ".

DEVOIEMENT AUX PRINCIPES DE SOLIDARITE
Cette franchise médicale sur les transports, les médicaments et les soins ,constitue un nouveau dévoiement aux principes de la solidarité des Français face à la maladie ", a déclaré Bernard Giusti, président de la CPAM de Haute Garonne. " Au cours d'une réunion, nous avons décidé à l'unanimité de tirer cette sonnette d'alarme afin de dénoncer la mise en place de ces nouvelles franchises qui trahissent purement et simplement l'esprit de la solidarité nationale face à la maladie mise en place en 1946 ", a t-il précisé.
" Plusieurs études montrent, en plus, que ces franchises, comme les précédentes, ne servent à rien économiquement. On parle de dépenses, mais c'est le problème des ressources qui est en question, et derrière lui l'ensemble des exonérations de charges ",
" Les exonérations sur les stock-options ont eu un coût : trois milliards d'€ , a-t-il ajouté. Celles sur les intéressements et les participations aussi : cinq milliards d'€ ! Comme rien n'a été compensé, et c'est la Cour des comptes qui le dit, 37 milliards d'€ ne sont pas rentrés dans les caisses en 2005 ".(1)
Les mutuelles ne prendront probablement pas les franchises à leur charge suite aux nouvelles taxes que le gouvernement prépare. Les 50 centimes par boite de médicament, 2 € pour le transport sanitaire et autres frais non remboursés, qui paraissent plus des mesures de boutiquiers que de véritables mesures économiques, devront, parait il, " responsabiliser " le patient. Comme si une personne comme mon père, paralysé à 99 %, ou ses voisines atteintes de la maladie d’Alzheimer en étaient responsable, et avaient choisi d’avoir cette maladie uniquement pour se faire plaisir. Vous avez dit franchise ? C’est plutôt un coup tordu !
Mais je déblogue…

(1)Or ce n’est pas la franchise qui palliera ce manque à gagner colossal ! Inutile de tourner en rond, l’assurance maladie est condamnée à des déficits comptables récurrents. L’addition est lourde et ce n’est hélas que le prélude de difficultés permanentes. Que peut avoir de plus le plan Bachelot par rapport à celui de ses prédécesseurs ? En fait, quasiment rien, il s’agit de stopper l’hémorragie sans pour autant trouver un remède efficace de guérison. On tente de mettre une compresse sur un cancer. Tous les plans de redressement passés se sont révélés pratiquement aussi inutiles les uns que les autres, car jamais la solidarité n’est au cœur des mesures. Il ne faut pas être grand devin pour savoir que la médecine va devenir de plus en plus coûteuse, que les factures vont s’allonger avec la durée de vie et que tous les plans qui ont été entrepris jusqu'à présent ne sont que des rustines. Les ministres de la santé successifs depuis 20 ans n’ont fait que de se repasser la patate chaude qui amène à la situation présente plus que dramatique, pour arriver à la fin de la couverture universelle généreuse et collective de Laroque. Conclusion, il faut se préparer à payer plus pour son médecin, plus pour ses soins et plus pour ses complémentaires. a dit encore le porte parole d’une poignée de présidents courageux.

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 08:24
Le libéralisme fait des ravages dans le système social hexagonal. Pan après pan, il détruit tous les avantages acquis depuis des décennies sous l’influence d’une Europe de la libre concurrence. Les citoyens piégés économiquement dans le coût des services et la baisse de leur pouvoir d’achat se rassurent en espérant que cet affrontement autour des prix leur permettra de conserver une part de leur qualité de vie. Dans les secteurs marchands que sont devenus la téléphonie, dans celui de l’électricité ou du gaz où les notions de service public global on été laminées, on commence à mesurer l’impact des privatisations. Désormais les usagers devenus des clients ou des consommateurs se retrouvent face à des situations dont ils n’avaient absolument pas prévu l’importance sur leur budget.
Ainsi, imposer la libre concurrence sur le marché de l’énergie devient désormais une obsession européenne dont les conséquences pourront être dramatiques pour bon nombre de foyers. La loi, qui ouvrait soit disant largement le marché de l’électricité et du gaz n’est en application que depuis le 1er juillet dernier. Elle n’est même pas entrée dans les faits que déjà elle doit être rapidement amendée, tant elle cause des soucis, en raison de ses incohérences. Suite à une proposition de loi de Ladislas Poniatowski, les particuliers auront le droit de retourner aux tarifs réglementés de l’électricité et du gaz en emménageant dans un nouveau logement. Rien ne dit cependant que ce changement sera définitif, tant les offensives répétées de la Commission européenne pour une plus grande libéralisation pèsent sur la législation française. En effet depuis le 1er juillet un client qui quittait le régime dit réglementé (EDF) était condamné à vie à accepter les tarifs proposés par d’autres opérateurs dont EDF mais pas sur les bases de celui qu’ils avaient quitté. Après la période euphorique de la signature du contrat, l’abonné devenait en effet otage de l’opérateur choisi, puisqu’il ne pouvait plus légalement faire le chemin inverse. On en arrivait même à ce qu’un locataire puisse engager définitivement le propriétaire en effectuant le mauvais choix, et ainsi hypothéquer la rentabilité du logement.
 
UNE LEGISLATION COMPLEXE
Depuis le 1er juillet, les consommateurs ont en effet le choix : soit rester au tarif réglementé, celui qui était offert par EDF et GDF, fixé par un décret gouvernemental, soit accepter le jeu de la concurrence, en passant au tarif dérégulé, fixé par son fournisseur d’énergie. Il s’agit d’un pari : les prix peuvent baisser ou bien exploser (ce qui s’est passé pour les entreprises, qui avaient le droit de passer aux tarifs dérégulés depuis 2004). Et ce pari doit être mûrement réfléchi, car il est bel et bien impossible de revenir en arrière, en retournant au tarif réglementé. Mais, pour les Français qui déménagent depuis le 1er juillet, le choix n’existe pas. Si les précédents locataires ou propriétaires du logement sont passés à la concurrence, le retour est impossible. Concernant les logements neufs, la législation est complexe : obligation de passer aux tarifs dérégulés pour le gaz, mais pas pour l’électricité. Comprenne qui pourra…Résultat, un système "injuste et incohérent" , selon la Commission des Affaires économiques sénatoriale. Injuste car "il va exposer certains ménages à des hausses probables de leur facture d’électricité en les privant de la possibilité de bénéficier d’un tarif réglementé, alors même qu’ils n’auront jamais souhaité explicitement faire le choix de la concurrence" . Incohérent, car "cela va conduire à la création de deux marchés immobiliers, celui des logements pouvant bénéficier des tarifs et celui des logements n’y ayant plus droit". Ce système est véritablement absurde !
Le texte prévoit un retour au tarif réglementé, en cas de déménagement, pour l’électricité et le gaz mais seulement jusqu’en 2010. Et l’hypothèse d’une réversibilité totale a été écartée. "Il ne faut pas énerver Bruxelles",  confient les rédacteurs de cette modification de la loi initiale, car la Commission européenne voit d’un mauvais œil le système français de double tarif. Elle a déjà ouvert en juin une enquête sur les tarifs réglementés pour les entreprises et pourrait bien faire de même pour les consommateurs. Mais pas tout de suite, pusique Bruxelles est engagé dans un autre combat sur le terrain énergétique : celui du démantèlement d’EDF et de GDF. Mais à long terme, l’avenir des tarifs réglementés paraît bien incertain et celui des comptes en banque des " clients " aussi.

DES SOMMES CONSIDERABLES
Tous les parlementaires, qu’ils soient pour ou contre la fusion de GDF avec SUEZ, devraient, avec un peu moins d’idéologie partisane, amender le projet de loi pour permettre aux consommateurs qui auraient quitté le tarif régulé du gaz ou de l’électricité de pouvoir y revenir, notamment en cas de dérives des prix sur les marchés dérégulés.
Le consommateur qui va souscrire à une nouvelle offre en apparence alléchante d’EDF ou de GDF va-t-il, en effet, se rendre vraiment compte qu’il bascule définitivement sur des marchés dérégulés, non concurrentiels et donc fortement inflationnistes ?
En l’absence de modification du texte, indépendamment du projet de fusion, le gouvernement a lancé dans le mur des milliers, des centaines de milliers de consommateurs, car les marchés du gaz et de l’électricité, dans lesquels se retrouveront enfermés ces consommateurs, ne peuvent pas être concurrentiels à court et moyen terme. La libéralisation s’effectue dans le cadre d’un postulat qui aujourd’hui est faux : celui d’un marché où la concurrence peut jouer. Et l’on connaît l’évolution du prix de l’énergie ainsi que son poids sur le budget des ménages.
Si l’écart entre le prix régulé et le prix dérégulé était de 66 % comme c’est le cas pour les entreprises aujourd’hui, la facture moyenne du consommateur qui éclaire et chauffe sa maison individuelle à l’électricité passerait de 1400 à 2324 € par an (soit 924 € de plus). Une catastrophe pour les familles ayant choisi, avec une prime apparemment alléchante, le chauffage électrique. Leur pouvoir d’achat, au nom du libéralisme européen, se trouverait amputé de sommes considérables.
Comment admettre qu’après des décennies de péréquation tarifaire (nous payons tous le même prix du KWh), deux consommateurs voisins, l’un abonné à EDF au tarif régulé et l’autre à EDF à un tarif dérégulé, payent le même service avec un écart de prix de 66% ?
Comment imaginer que le gouvernement et les parlementaires ne tirent pas les leçons de l’expérience des PME et ne prévoient pas une possibilité de retour au tarif régulé, tant que ces marchés ne seront pas réellement concurrentiels et stabilisés ?
Si d’aventure la loi actuelle devait rester en l’état, le gouvernement prendrait le risque de soumettre les ménages qui auront cru à tort aux vertus de la concurrence, à une inflation intolérable de ces énergies indispensables, et au final de faire échouer sa propre réforme. Mais on semble parti pour un retour à une mesure transitoire permettant, comme bien d’autres, de passer le cap des municipales. Il arrivera pourtant un moment où il faudra franchir la ligne blanche et basculer de l’autre côté d’une privatisation aux conséquences insoupçonnées par les citoyens.

DES CONDAMNATIONS SIGNIFICATIVES
L’Europe, en tuant les services publics dits " à la française ", a détruit l’un des fondements républicains : celui de l’égalité d’accés aux services publics. Partout, les barrages craquent. Dans le domaine marchand, l’énergie représente le véritable enjeu du XXIème siècle. Tout le monde le sait, mais tout le monde diffère les retombées directes ou les dégâts collatéraux, en se disant qu’il arrivera bien un moment où cette notion n’aura plus aucun intérêt. Pourtant, dans tous les pays où l’on a antérieurement appliqué cette concurrence outrancière, les seuls gagnants ont été les actionnaires, et les vrais perdants ont été les usagers transformés en consommateurs taillables à merci.
Le système se met en place sur les apparences. On sait bien que les opérateurs privés de téléphonie ont été condamnés quelques années après leur apparition à une énorme amende pour… entente illicite sur les tarifs, sans soulever de violentes manifestations des " grugés" durant des mois.
La première chambre de la Cour d'appel de Paris a en effet sanctionné l'entente illicite passée entre Orange, Bouygues Telecom et SFR. Les trois opérateurs mobiles avaient été condamnés à 534 millions d'€ d'amendes, qu'ils ont déjà versées à l'État en 2005. La Cour d'appel de Paris a, en revanche, rejeté deux demandes formulées par l'UFC : aggravation de la sanction et transmission du dossier au procureur de la République, qui aurait pu décider de porter l'affaire au pénal, engageant dans ce cas des poursuites à l’encontre des dirigeants de l’époque. Ils sont aujourd'hui à l'abri.
L’Union Fédérale des Consommateurs a transmis la bagatelle de 12 530 demandes d’indemnisation au tribunal de commerce de Paris, et estime que le montant par abonné pourrait atteindre 60 €. Mais l'UFC déplore la lourdeur de cette procédure, basée sur l'agrégation de demandes individuelles. " Notre action concerne moins de 0,1% des 20 millions de victimes. Les procédures existantes sont donc manifestement inadaptées, et seule une véritable action de groupe permettrait une réparation intégrale de ce contentieux de masse ". L'association milite pour l'adoption en droit français des actions de groupe de consommateurs . Il vaudrait mieux qu’elle aboutisse avant que le courant ne passe véritablement plus entre abonnés privés d’électricité, et opérateurs.
Mais je déblogue… 
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