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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 07:38
L’information a fait beaucoup moins de bruit que la brouille conjugale de Nicolas et Cécilia. L’absence de la première dame de France, selon une formule consacrée, du voyage au pays des otages libérés va occuper la presse people. D'autant que la commission d'enquête parlementaire va faire semblant de percer les mystères de l’accord passé avec la nouveau démocrate libyen, soucieux de dessaler l’eau de mer au nucléaire. J’aimerais bien être présent quand Bernard Kouchner, déjà secoué comme un prunier lors des questions au gouvernement de la semaine dernière par les socialistes, apportera son témoignage sur ce périple qu’il a suivi à la télévision… La pipolisation de la vie politique fait que tout ce qui peut alarmer l’opinion est vite dissimulé derrière un rideau de fumée provoqué par un " incendie " virtuel. Un mot suffit à occuper l’espace.
François Fillon soit par un habille calcul, soit par une lamentable maladresse, s’est transformé en spécialiste du mot qui tue. Après la " faillite ", il a lâché " le détail ", occupant ainsi à la manière de Le Pen le devant de la scène. On débat ainsi par médias interposés sur des sujets préoccupants, mais totalement inutiles pour régler les énormes problèmes qui attendent le monde et la France.
Par exemple, il serait souhaitable que notre super Sarkozy nous donne son avis sur les mesures qu’il compte prendre dans un pays au bord de la ruine, détruisant ses services publics de santé, ayant confié tout son système de sécurité aux collectivités locales via les Services Départementaux d’Incendie et de Secours, après l’annonce faite aux Etats-Unis sur le risque désormais avéré d’une gigantesque pandémie découlant de la mutation du virus de la grippe aviaire. Dommage que TF1 n’en ai pas fait l’ouverture de son Jité, et que l’on n'ait pas invité la remarquable technicienne de la santé qu’est Roselyne Bachelot !
En tous cas, samedi soir, lors du Congrès départemental des sapeurs-pompiers de la Gironde, Le Préfet ayant en charge la sécurité a clairement annoncé la couleur : il faut se préparer très sérieusement à l’éventualité d’une catastrophe sanitaire. Une bonne partie de son intervention devant les quelques élus locaux présents aura eu au moins le mérite de poser un véritable problème, celui de l’absence de plan global et très sérieux pour parer à cette éventualité, que viennent de mettre en évidence des chercheurs américains.

UNE HUMANISATION CATASTROPHIQUE
Deux récentes études apportent en effet de nouveaux et inquiétants éléments sur les mécanismes de l'infection humaine par le virus H5N1, responsable de l'actuelle épizootie de grippe aviaire hautement pathogène. Dans un travail publié, jeudi, dans Public Library of Science Pathogens, un groupe de chercheurs explique avoir identifié une des clés faisant que l'infection par le H5N1 peut ou non avoir des conséquences mortelles.
Selon ces scientifiques, c'est une simple mutation d'une protéine de surface qui accroît la virulence de cet agent pathogène en lui permettant d'aller infecter les cellules situées en profondeur dans l'arbre bronchique. Si cette mutation ne se produit pas, le virus reste dans les régions supérieures des poumons et ne parvient pas à altérer la fonction respiratoire au point que les conséquences de l'infection soient mortelles.
D'après les auteurs de cet article, les souches de H5N1 qui circulent aujourd'hui en Asie, en Afrique et en Europe au sein des populations aviaires sont plus aptes à infecter l'homme et les mammifères que les premières souches identifiées en 1997. Ils estiment aussi que la clé moléculaire qu'ils ont mise en évidence pourrait constituer une "plate-forme" à partir de laquelle le virus pourrait bientôt " s'humaniser " et provoquer une pandémie.
Publié dans The Lancet du 29 septembre, le travail d'une équipe, dirigée par le professeur Jiang Gu (université de Pékin), établit, d'autre part, que l'infection humaine peut aussi atteindre de nombreux organes comme les ganglions lymphatiques, l'intestin et le cerveau. Chez la femme enceinte, le virus peut traverser le placenta et toucher le foetus. Ces résultats laissent craindre qu'une éventuelle pandémie serait très difficile à contrôler du fait des plus grandes possibilités de contaminations inter-humaines. En fait, ces quelques lignes un peu techniques, à l’approche des migrations des palmipèdes et autres oiseaux, annoncent une catastrophe planétaire qui ne préoccupe pas outre mesure les responsables politiques lesquels, comme à l’habitude, produiront une circulaire transférant la surveillance, et la réaction, aux élus locaux. Ces études n’ont pas eu le retentissement qu’elles méritent et il y a fort à parier qu’il faudra attendre la mort de quelques cygnes et de canards en transit pour que Nicolas Sarkozy se rende dans un laboratoire privé de recherche, afin de démontrer qu’il s’agite utilement sur le sujet.

PRESERVER LE TAMIFLU D’URGENCE
Pourquoi ne vous a-t-on pas encore informé de la nocivité de l’utilisation intensive du Tamiflu, et pourquoi n’a-t-on pas donné l’ordre de ne plus l’utiliser dans le traitement des grippes ordinaires. Considéré comme un possible médicament de première ligne contre une éventuelle pandémie de grippe d'origine aviaire, il persiste dans les systèmes d'eaux usées. Cette résistance pourrait favoriser l'apparition de souches de virus résistantes à ce traitement, selon des chimistes suédois.
L'étude parait dans la revue en ligne Public Library of Science (PLoS). De nombreux pays riches stockent ce produit anti-grippal dans l'espoir qu'il pourrait aider à combattre une pandémie qui viendrait à surgir si le virus H5N1 s'adaptait à l'humain. Or le Tamiflu (nom de la molécule: oseltamivir) est un anti-viral anti-grippe peu utilisé dans la plupart des pays contre la grippe ordinaire, à quelques exceptions près comme le Japon, où environ un tiers des patients grippés sont traités par Tamiflu, relèvent les auteurs. Selon l'étude de l'équipe de Jerker Fick, chimiste de l'université Umea, l'oseltamivir, le principe actif du médicament, n'est nullement dégradé par les traitements… habituels des eaux usées (filtration, traitements chimiques...) et risque ainsi de se retrouver pratiquement tel quel dans la nature.
Ce constat sera catastrophique dans tous les pays dans lesquels apparaîtrait une pandémie, puisqu’ils ont prévu de soigner les malades avec une utilisation massive de Tamiflu qui, évacué par les urines, irait ensuite renforcer dans la nature la résistance du virus H5N1… Une réaction rapide pour prévenir ce risque majeur, connu et désormais identifié, serait indispensable au niveau mondial. Il faudrait, en effet, éviter que ce médicament soit largement utilisé, car les concentrations dans les eaux naturelles peuvent atteindre des niveaux favorisant le développement de souches virales résistantes, avec un risque de passage aux oiseaux sauvages, notamment aux canards.
Les mélanges entre virus grippaux aviaires et humains pourraient aboutir à l'émergence de virus capables de rendre malades les humains, tout en résistant à l'action de ce médicament.
Les antiviraux comme le Tamiflu ne doivent donc pas être galvaudés, au risque, dans le cas contraire, de se priver d'armes médicamenteuses au moment où on en aura le plus besoin selon les prévisions de l’un des plus grands spécialiste des maladies infectieuses. Sur la planète, on n’a pas besoin de ces mises en garde pour constater les ravages que font les épidémies dans les contrées les plus pauvres. D’ailleurs, elles se développent dans l’indifférence générale, car il n’existe pas réellement de forces sanitaires internationales susceptibles de participer à la lutte contre une maladie, alors que pour les guerres on trouve toujours des militaires pour aller s’interposer, certes toujours trop tard, mais pour s’interposer tout de même.

LE CHOLERA SEVIT AUSSI AU SENEGAL
Le directeur national du Sénégal de la Prévention, le docteur Pape Coumba Faye, a annoncé vendredi à Dakar, que le choléra avait par exemple déjà touché… 1.274 personnes faisant 4 décès, depuis sa résurgence, le 3 août dernier, au Sénégal, pays où vont arriver le majorité des oiseaux migrateurs dans quelques semaines. Selon lui, depuis 2004, le choléra s'est " endémisé " en raison du mauvais comportement sanitaire des sénégalais. La région la plus touchée par l'épidémie actuelle de choléra est celle de Diourbel, au centre du Sénégal, avec… 86% des cas enregistrés. Le choléra est une maladie liée à l’eau. Des flambées de choléra peuvent se produire sporadiquement dans toute partie du monde où les approvisionnements en eau, l'assainissement, la salubrité des aliments et les pratiques d'hygiène laissent à désirer. Un phénomène à rapprocher de celui décrit ci-dessus ! L’infection intestinale aiguë commence par une diarrhée aqueuse indolore, des nausées et des vomissements.
Les cas graves se présentent avec une diarrhée et des vomissements abondants. Le choléra grave, non traité, peut provoquer une déshydratation rapide et entraîner la mort. En l'absence de traitement, 50% des personnes atteintes de choléra grave décéderont, estime l’OMS.
Or, la chloration de l'eau et des mesures d'hygiène permettent en général de prévenir les épidémies de choléra. Il est aussi nécessaire d’assurer aux populations un approvisionnement en eau de boisson saine et en quantité suffisante.
En 2006, une vague d’épidémie de choléra avait touché le Sénégal, notamment les quartiers pauvres de la capitale Dakar. C’est fin 2005 que l’OMS avait signalé assister à une résurgence de la flambée qui avait commencé au début de l'année. Dakar fut particulièrement touchée, en raison de l'abondance inhabituelle des pluies. En septembre 2005 quelque… 23.325 cas dont 303 mortels (taux de létalité 1,2%) avaient été signalés au cours de la flambée qui a commencé en janvier et atteint un pic fin mars. Aucun pays riche ne s’est mobilisé sur ces phénomènes en partant du principe qu’il n’a plus les moyens humains et matériels d’intervenir. 
En revanche, le marché des médicaments a vite réagi. Les douanes ont ainsi saisi 100.000 doses de médicaments contrefaits, en provenance pour l’essentiel de la Chine, en menant plusieurs inspections dans plusieurs arrondissements parisiens dans des herboristeries, des magasin diététiques, et autres pseudos pharmacies chinoises. " Ces médicaments étaient majoritairement d’origine chinoise, "  précise le communiqué de la Direction générale des douanes, qui ajoute que " ces constatations de grande ampleur font suite à une première constatation effectuée au mois de juillet dernier et qui avait porté sur plus de 20 000 doses " de médicament de contrebande, démantelant un trafic de médicaments dans la capitale. De son côté, pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, ces placebos pourraient s’avérer nocifs pour la santé. Elle procède actuellement à des analyses pour déterminer le caractère éventuellement toxique des ces faux médicaments… qui vont se multiplier sur un marché parallèle, en raison du coût de ceux vendus en pharmacie et devenus inaccessibles aux plus démunis. En attendant que du faux Tamiflu arrive sur le marché ce qui ne saurait tarder !

Mais je déblogue...
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