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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 07:17

Je ne pourrai probablement pas écrire une chronique pour le jeudi 18 septembre, compte tenu du fait que je suis en déplacement à Montpellier pour l'Assembleé Générale des Départements Cyclables.
Arrivé de Téhéran mercredi, pour participer à la conférence internationale de Paris sur l’Afghanistan ce jeudi, le ministre iranien des affaires étrangères Manouchehr Mottaki n’avait aucune rencontre bilatérale prévue avec le Quai d’Orsay et l’Elysée en marge de l’événement. Il est vrai que, pour Nicolas Sarkozy, l’Iran n’est pas la Syrie, avec qui la France vient de renouer depuis la fin de la crise au Liban, et que pour l’Elysée, « le président iranien actuel n’est pas un interlocuteur pour la France ». Il est vrai aussi que Paris recevra le 13 juin le futur ex-président américain, en tournée d’adieu en Europe pour le sommet USA-UE, qui devra dire, dans les locaux de l’OCDE, tout le mal qu’il pense de l’Iran. J'ai donc eu l'idée de vous redonner la chronique publiée ici il y un an!

AUX ABRIS, LES BOMBARDIERS ARRIVENT

Je demeure persuadé que le mot " collaboration ", sous quelque forme que ce soit, pose à un moment donné, un problème de conscience. En effet, il nécessite soit de devenir plus " royaliste " que le roi que l’on a rejoint, soit au contraire, de se replier (toujours trop tard) sur des positions hostiles. Dans tous les cas on finit par se trouver dans une situation inconfortable. Depuis 60 ans, le mot " collaborateur " recèle des sous entendus peu agréables.

Dans la chronique de hier, j’évoquais les orages qui attendaient un gouvernement constitué de " carpes " et de " lapins ". Je ne pensais pas sincèrement que les événements iraient aussi vite et que Bernard Kouchner illustrerait parfaitement ce que je dénonçais. Il a en effet le comportement typique de celui qui se sent obligé, un jour, d’être outrancier dans ses positions afin de donner des gages de fidélité, et de s’offrir le lendemain le luxe de critiquer, afin de faire oublier le sujet sur lequel on est allé un peu trop loin. Il a ainsi estimé que le monde devait se " préparer au pire ", c'est à dire à la possibilité d'une " guerre " avec l'Iran, et a demandé des sanctions européennes, tout en appelant à " négocier jusqu'au bout " pour éviter que Téhéran ne se dote de l'arme atomique. Le ministre d’ouverture a estimé " qu'il n'y a pas de plus grande crise " à l'heure actuelle que celle du programme nucléaire iranien, suspecté de servir de paravent à des activités militaires, malgré les démentis de Téhéran. " Nous n'accepterons pas que cette bombe soit construite " car cela constituerait un " vrai danger pour l'ensemble du monde ", a-t-il déclaré. Un langage aussi dur à l'égard de Téhéran rappelle celui de son " Roi ", Nicolas Sarkozy, le 27 août dernier.
Rompant avec la réticence des dirigeants occidentaux à évoquer ouvertement un conflit, le président de la République avait mis en garde contre une alternative catastrophique : la bombe iranienne, ou le bombardement de l'Iran ". Là, on a droit à la facette du collaborateur zélé, comme ce fut le cas lors du déplacement en Irak. Kouchner cherche surtout à être accueilli à bras ouverts lors de son prochain déplacement à Washington. Il sait qu’il lui faut absolument donner des gages forts et s’inscrire dans le sillon tracé par son mentor sur le sol américain. George Bush appréciera cette nouvelle volonté de rejoindre le clan Républicain le plus va-t-en-guerre ! Ensuite, il a légèrement retouché cette image de " bombardier ", en faisant un brin d’humanitaire vis à vis des tests ADN pour les rapprochements familiaux.

EN DEHORS DES SANCTIONS DE L’ONU
Toutefois, évoquant le risque d'un bombardement contre l'Iran, Bernard Kouchner a cherché à démentir qu' une attaque soit imminente. Il a indiqué " qu'aucun signe ne nous permet de penser, en dehors des préparations militaires ", qu'un bombardement américain de l'Iran soit proche. " Je ne crois pas que nous en soyons là " mais il " normal qu'on fasse des plans ". Il a aussi déclaré que Paris plaidait pour que l'Union européenne prenne des sanctions économiques contre Téhéran, en dehors du cadre des Nations Unies jusqu'ici suivi.
Cette attitude traduit un durcissement de la position française, et une crainte que l'adoption d'un nouveau train de sanctions par le Conseil de sécurité ne se heurte à l'hostilité de la Russie ou de la Chine. " Nous avons décidé, pendant que la négociation se poursuit, de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l'ONU, qui seraient des sanctions européennes", a-t-il déclaré. " Nos amis allemands l'ont proposé ", a-t-il ajouté, en précisant qu'il s'agirait de " sanctions économiques à propos des circuits financiers " visant notamment " les grandes fortunes, les banques " en Iran, pas la population ordinaire. Difficile de mieux dire, et surtout de mieux proposer, pour satisfaire l’UMP la plus " atlantiste ".
Bernard Kouchner, partisan de l’ingérence humanitaire, vient en quelques déclarations bien senties de se spécialiser dans l’ingérence militaire. Il couvre déjà, avant même qu’ils en aient fait la demande, une intervention des américains, en jouant au fameux " retenez moi ou je fais un malheur avec… les moyens des autres " car on voit mal la France, dans la situation financière pitoyable où elle se trouve, se lancer dans une guerre en Iran !
Il a d’ailleurs pris un tacle immédiat des gens courageux ayant dénoncé l’attaque de l’Irak au nom du danger nucléaire. Alors que les Etats-Unis se sont félicités avec célérité des propos tenus dimanche par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, sur l'éventualité d'une guerre contre l'Iran, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique Mohamed El Baradei a, lui, mis en garde contre une dramatisation du dossier. Il a rappelé l'exemple irakien, pour souhaiter que l'usage de la force ne soit envisagé qu'en dernier recours, et seulement avec l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU.

RESTER CALMES
Pour l’instant, Nicolas Sarkozy ou ses porte-paroles médiatiques, n’ont pas fait savoir vers qui leur cœur balançait, mais il y a fort à parier sur une jubilation particulière, en constatant qu’un ex-socialiste peut devenir plus pro-Bush que lui-même. En effet, à Washington, le secrétaire à la Défense Robert Gates a déclaré que la diplomatie restait " pour le moment la meilleure approche " pour traiter avec l'Iran. Extraordinaire, de voir que Bernard Kouchner peut aller plus loin que ce que souhaitent plus ou moins fortement les " faucons " nichés à la Maison blanche.
Alors il fallait bien, pour le " French Doctor " revenir en arrière pour se donner bonne conscience. Bernard Kouchner a donc exprimé des réserves sur le projet de tests ADN pour les candidats au regroupement familial, et sur l'objectif chiffré des reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière. " Ca ne me plaît pas, mais ça ne m'indigne pas ", a-t-il déclaré au sujet des tests ADN. " Le jour où je m'indignerai vraiment, je partirai ", a-t-il précisé. " Je pense que ce n'est pas comme ça qu'on réglera le problème de l'immigration ", a-t-il souligné, en assurant toutefois qu'il fallait que de tels tests soient faits " volontairement " par les candidats au regroupement familial. " Ce n'est pas une obligation ", a-t-il observé. Interrogé également sur l'objectif de 25.000 expulsions d'étrangers en situation irrégulière fixé pour l'année 2007 par Nicolas Sarkozy, il a déclaré qu'il n'aimait pas " cette histoire de chiffres " et que les reconduites à la frontière devraient être " décidées au cas par cas, car  je sais qu'hélas, il est nécessaire que les illégaux soient reconduits dans leurs pays ", a-t-il poursuivi. " Lorsqu'on est aux affaires, il y a là des nécessités qui ne me plaisent pas " et " d'ailleurs, la politique de l'immigration choisie ne recueille pas entièrement mon adhésion ", a-t-il ajouté. " Je crois qu'il faut un traitement humain ". Probablement qu’il pensait à celui qu’il promettait à l’Iran.
Le bombardement en règle de Sarkozy n’a pas débuté. Il ne s’agit que d’une éventualité très faible, mais qui existe. A l’Elysée, on a du analyser cette probabilité avec attention, a déclaré Mohamed El Baradei devant la presse. " Il y a des règles sur la façon d'utiliser la force et j'espère que chacun aura retenu la leçon de la situation en Irak, où 700.000 civils innocents ont perdu la vie pour un soupçon d'armes nucléaires possédées par le pays ", a ajouté Mohamed El Baradei . " Nous devons rester calmes ", a-t-il souhaité en marge de la réunion de l'agence rassemblant 144 pays. " Nous ne devons pas dramatiser cette question ". Une véritable leçon de diplomatie, et surtout une mise en garde sensée face à des déclarations pour le moins intempestives.


LES BOMBARDEMENTS EN REGLE
Le " collaborateur " n’est pas celui auquel a fait référence Nicolas Sarkozy, mais plus certainement Bernard Kouchner. François Fillon n’aurait pas en effet osé aller aussi loin dans son engagement aux côtés de celui qui l’a pourtant nommé Premier Ministre. Il a compris que le " Roi " pouvait être d’humeur changeante. Impossible d’aller plus vite que lui. Impossible de le devancer sur les chemins pavés d’effets d’annonces ou de bonnes intentions. Sa déclaration prématurée sur la réforme des " régimes spéciaux " lui a servi de leçon. Il a adopté le silence comme méthode de communication et il a médité sur les dangers de l’ouverture. Bernard Kouchner, par contre, a une haute idée de son rôle et de son aura. Il n’est pas à une déclaration fracassante près. Il n’ignore pas que l’opinion dominante veut voir les hérétiques exterminés… surtout par les autres. Il a condamné des centaines de bombardements, mais les siens sont justes et indispensables, comme toutes les guerres vues du coté de l’assaillant.
En fait, l’époque des déversements de bombes est ouverte. Plus de quartiers. On prétend même que Lionel Jospin, lui-même, aurait été contaminé par l’ambiance actuelle. Il ne prône pas une attaque frontale avec l’Iran mais il écrase sous ses missiles… Ségolène Royal, histoire de mener un combat rédempteur. Lui aussi a une haute idée de lui-même !
Dans "L'impasse", l'ancien Premier ministre socialiste lance de vives attaques en piqué contre l'ex-candidate à la présidentielle. Il affirme que Ségolène Royal n'était pas en mesure de l'emporter " non pas parce qu'elle était une femme, mais parce que j'avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles ". Selon lui, Ségolène Royal aurait notamment commis l’erreur d'être " enfermée dans un face-à-face narcissique avec l’opinion ". Il juge également que Ségolène Royal est " une personnalité (qui) n'a pas les qualités humaines ni les capacités politiques " nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche, et " espérer gagner la prochaine présidentielle ". Selon lui, elle est " une figure seconde de la vie publique " qui n'est " pas taillée pour le rôle " de secrétaire national du PS. " Avoir commis une erreur en la désignant ne justifie pas qu'on la réitère "  affirme-t-il. Un bombardement en règle !
A moins que ce soit le syndrome de Kouchner qui le fasse réagir ainsi : plus royaliste que le Roi quand il le faut, et critique mesuré sur le Roi quand il est souhaitable de l’être. Histoire de se donner bonne conscience. En tous cas, il va falloir se mettre aux abris car le ciel va nous tomber sur la tête. Je me sens de plus en plus Gaulois !
Mais je déblogue…
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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 07:17
 CHRONIQUE PUBLIEE LE 11 FEVRIER 2006, SOUS LE TITRE "EN FORME OLYMPIQUE"

Les jeux olympiques d’hiver ont ouvert en grande pompe sur le sol où sont nés les jeux du cirque. Est-ce véritablement un hasard ? Je ne le crois pas, car la similitude entre cet immense barnum que sont devenus les J.O. de toutes sortes, et les organisations que concevaient les courtisans de Néron, est frappante. Il faut des affrontements dramatiques (au sens originel du mot) pour qu' une ville espère entrer dans l’histoire. On attend les larmes. On guette les souffrances. On se rengorge des succès. On oublie vite, très vite, que, selon la formule consacrée, l’important est de participer.

Les J.O. d’hiver, création essentiellement économique, ne sont pas faits pour réconcilier les puristes avec l’éthique du sport. On sait, en effet, que les marchands sont encore plus présents dans le temple qu’ils ne le sont dans d’autres compétitions. Ce bon Baron de Coubertin appartient, désormais, aux images d’Epinal. Il ne reconnaîtrait plus les principes qu’il avait eu envie de redonner en exemple au Monde.

Né à Paris, le 1er janvier 1863 (c’était déjà un compétiteur puisqu’il avait choisi la première marche de l’année), dans une famille bourgeoise, catholique et monarchiste, Pierre de Coubertin ne porte pas la même vision de l’internationalisme que quelques-uns de ses contemporains. Pierre de Coubertin avance, en effet, dès le 25 novembre 1892, l'idée d'"internationaliser le sport". Il n'a alors que 29 ans et se donne pour mission de recréer les jeux antiques en évitant… la professionnalisation, qui avait gâté les jeux sur leur fin. C’est dire si son initiative a pris des rides ! Il écrit la même année : "La première caractéristique essentielle de l'Olympisme, c'est d'être une religion. En ciselant son corps par l'exercice comme le fait le sculpteur d'une statue, l'athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau".

Il aura, en revanche, réussi au-delà de toute espérance, car le sport et surtout les J.O., vont être récupérés par des gouvernants, avides de préparer la jeunesse à ses devoirs civiques et militaires. C'est ainsi qu'aux Jeux de Berlin, en 1936, sous la présidence du Führer, s’est produit le plus spectaculaire dérapage de l’exaltation des concepts de patrie, de race et de drapeau. Le régime nazi trouve dans les concepts de Coubertin une illustration du surhomme tel que le pratiquent les nazis. Malheureusement ils connaîtront d’autres épisodes, et connaîtront encore de nombreux incidents, liés au contexte politique du moment.

EXPRIMER LEUR COLERE 

Le 16 octobre 1968, à Mexico, marque particulièrement les mémoires, toujours autour du racisme : Smith et Carlos, deux noirs américains membres du Black Power, montent sur le podium pour la remise des médailles du 200 m. Ils brandissent leurs mains gantées, et baissent les yeux devant la montée du drapeau américain, pour exprimer leur colère contre la ségrégation. Les coureurs du relais 4 fois 100 m feront la même chose en montant sur le podium. Ce geste ne leur fut jamais pardonné, bien qu'ils n'aient voulu ni boycotter, ni semer un trouble dans les Jeux, mais seulement exprimer leur colère, pacifiquement, sur les podiums. On ne pouvait admettre qu’un podium pût servir à exprimer des idées alors qu’il était dévolu à des marques.

Evénements beaucoup plus dramatiques à Munich, où le sang coula au nom du conflit israélo-palestinien. Les JO devaient être ceux de la Paix… ils furent ceux de la médiatisation planétaire d’un interminable affrontement. En effet, le matin du 5 septembre 1972, huit terroristes palestiniens s’introduisirent dans le village olympique, tuèrent deux membres de l’équipe israélienne, en prirent neuf en otage. Au cours de la lutte qui s’ensuivit, les neuf otages furent assassinés, ainsi que cinq des terroristes et un policier. Et Moscou, en 1980, fut victime de sa guerre honteuse en Afghanistan, qui fut ni plus ni moins qu’une version prématurée de l’envahissement de l’Irak par les Etats Unis…

Durant des décennies, des athlètes furent délibérément " sacrifiés " sur l’autel des médailles. On industrialisa, en République Démocratique Allemande, (j’y suis passé en 1966, quand peu de monde y allait pour le constater), la victoire olympique, porteuse de l’image d’un pays entièrement tourné vers la jeunesse. Ils continuèrent à être instrumentalisés dans d’autres pays, dits démocratiques, après la chute du mur de Berlin, mais progressivement, pour la gloire de leurs sponsors devenus (c’est plus recommandable) des partenaires !

SE GAVER DE PSEUDO ETHIQUE

Ici, comme ailleurs, l’économie s’est imposée au politique, afin de se donner une apparence valorisante de désintéressement, et se gaver de pseudo éthique portée par les anneaux olympiques dessinés par le Baron De Coubertin en personne, pour s’acheter une bonne conduite sociale. Le groupe hôtelier Accor, renommé par exemple pour son " respect " des conditions de travail :­ exploitation de la sous-traitance, salaires dérisoires, intérim et flexibilité maximale ­, ne pouvait que se féliciter de l’aubaine olympique que lui offrait, sur un plateau, la Mairie de Paris : " L’esprit d’équipe et de compétition fait partie de nos valeurs... " affirmait l’un de ses responsables. Carrefour clamait ainsi, avant la désillusion parisienne : " Effort, respect, partage, esprit d’équipe, solidarité, ces valeurs de l’olympisme guident aussi l’action de notre groupe au quotidien. ". Vous parlerez de l’esprit olympique de Carrefour aux caissières, et aux employées chargées de courir dans les rayons !

Les Jeux génèrent toujours plus de droits télévisuels -­ la seule Union européenne de radiodiffusion (UER), a accepté de payer 443 millions de dollars pour les JO de Pékin en 2008, - et des recettes du sponsoring en hausse, puisque les " entreprises partenaires " (Coca-Cola, Samsung, McDonald’s, Swatch, Kodak...) ont investi près de 576 millions d’€ dans la machine à sous olympique.

A partir du moment où s’allume dans le ciel la flamme olympique les annonceurs, fournisseurs et parrains exploitent sans le moindre scrupule les temps forts de la lutte sportive. Chacun a ses favoris, sur lesquels ils ont souvent " parié " des sommes colossales pour leur préparation. A Turin, on ne se tracasse pas trop de la désaffection prévue du public.

Ce qui compte le plus à partir d’aujourd’hui, ce sont les temps de télé, car sans eux, c’est une certitude, il n’y aurait plus de Jeux olympiques d’Hiver, dont les retombées sont très discutables. Ce brave Baron, "colonialiste fanatique" - selon son aveu-, qui accordait tant d’importance à l’honneur patriotique et au nationalisme y trouverait son compte !

Mais je déblogue… 

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 07:38

CHRONIQUE PUBLIEE LE 7 FEVRIER 2006, SOUS LE TITRE "JEUX SANS PAIN"

3000 ans de son salaire habituel ! En quelques secondes, il a oublié son statut de serveur stressé pour se retrouver, à vie, dans les pantoufles du rentier décontracté. L'un des trois gagnants, dont deux Français, à se partager les 183.573.077 € de la cagnotte de l'Euromillions, est un jeune serveur de 30 ans qui travaille à Evian. Il remporte la somme de 61.191.026 €, une somme dont on ne mesure même pas les limites exactes.

Cette aventure a certainement fait rêver, dans toutes les chaumières, ceux qui attendent avec impatience le jour où la chance va tomber sur eux. Ils espèrent mettre ainsi un terme à tous les malheurs réels ou potentiels qui les frappent, par ce qui relève du coup de baguette magique. Plus le gagnant est issu du Peuple et plus il dope les ventes de tickets ou bulletins en tous genres. Alors, pourvu qu’il se montre ! On sait bien que les sommes misées sont en effet très souvent inversement proportionnelles au niveau du compte en banque de celui qui les joue.

Le problème, c’est que les mathématiques devraient pourtant refroidir l’ardeur des fous du grattage ou du " cochage " de cases. En effet, la chance réelle de toucher le pactole de l’Euromillions, est évaluée à une chance sur… 76 millions (76.275.360 pour être précis) pour le premier rang (5 numéros + 2 étoiles ). Mais, c’est vrai, on peut gagner à partir du douzième rang c'est à dire (2 numéros + 1 étoile ), avec 1 chance sur 38 (en excluant les probabilités de gains des rangs supérieurs), mais vous aurez tout juste de quoi… rejouer la semaine suivante !
Il faut bien convenir que, plus que jamais, la tentation irrationnelle de décrocher la lune, emplit les esprits.

L’ETAT AMASSE LES BENEFICES 
Jamais les Français n' ont autant consacré de leurs revenus à toutes les formes de jeux. Aujourd'hui, le portefeuille de "La Française des Jeux" comporte 25 marques différentes. Les produits en temps réels (tirage) y participent pour 53,5% contre 46,5% pour les produits de grattage; mais on a bien du mal à connaître le volume des sommes collectées d’abord pour le compte de l’Etat. Paradoxe des paradoxes : des contribuables qui hurlent pour quelques € supplémentaires sur leur feuille d’impôts, octroient sans sourciller dix à quinze fois cette somme à Bercy, en allant spontanément chez leur buraliste ou dans une Maison de la presse.

Pendant ce temps, l'Etat amasse en effet les bénéfices. La Française des jeux, détenue à 72% par l'État français, a enregistré en 2005 un chiffre d'affaires de 8,9 milliards d’€ , soit une hausse de 4,3 % par rapport à 2004. Cette hausse ne tient pas du miracle. L'Euromillions, justement, et son gain record en France de 75 millions, empochés par un chômeur de Franconville, est le nouveau cheval de Troie, conçu pour s'insinuer dans la bourse des contribuables. La cagnotte de l'Euromillions, dans laquelle Eric, le serveur d’Evian, a puisé, a été de 125 millions d'€. C’est colossal, mais pourtant, nul besoin d'être devin pour savoir qui a été le grand gagnant.

UNE PLACE CONSIDERABLE DANS L’ECONOMIE
Les jeux occupent actuellement une place considérable dans l'économie. Ainsi, le chiffre d'affaires du jeu (hors machines à sous clandestines) est de 20% supérieur à celui de… la SNCF, et le bénéfice, pour L'État, est supérieur au budget qu’il consacre… à la culture et à la communication. Les jeux de hasard correspondent en gros à 6% du PIB français, et si une machine à sous coûte 7500 € elle en rapporte…dix fois plus sur une seule année.

Les nombres suivants témoignent de cette vogue croissante et discrète : PMU: +12% en 1998, 1.8% en 1999, 6.5% en 2000, +22% entre 2001 et 2003 ; Française des Jeux : plus 5.8% en 1999, 13.3% en 2000 ; casinos: Produit brut (proche du chiffre d'affaires) multiplié par 12 entre 1988 et 2000, avec sept ans consécutifs de croissance à 2 chiffres, croissance due à l'apparition des machines à sous qui réalisent 91% du produit en 2000. Il faut également savoir que le jeu touche une part considérable de la population française avec 62% des français qui jouent au moins une fois dans l'année. 20% des français jouent régulièrement.

Vous comprendrez mieux pourquoi les communes de Bordeaux d’abord, et Gujan-Mestras ensuite, se sont tellement battues pour obtenir sur leur sol un… casino, dont le produit des taxes est largement supérieur à celui de n’importe quelle entreprise de main d’œuvre, car leur prélèvement est de 2 % du Produit Brut des Jeux, dont les machines à sous !

Le secteur connaît actuellement une croissance impressionnante, et le passage d'une société de consommation à une société de loisirs, privilégiant l'émotion par rapport à la possession, a toutes les chances de perpétuer, voire encore accentuer, l'engouement des français pour les jeux. Ils sont accros, et même s’ils sont extrêmement discrets sur leurs pratiques réelles dans ce domaine, ils se laissent tenter par le rêve des millions déferlant sur leur compte en banque !

Souvent, il m’arrive de transformer une cotisation à une association, en tickets du Banco ou du Millionnaire : c’est plus parlant pour les familles qui protestent toujours contre le prix des services jugés exorbitants. La mutation en cartes à gratter relativise une augmentation annuelle de 2 ou 3 € ! Elle parle mieux aux gens.

LES CASINOS VIRTUELS 
Un danger menace pourtant la poule aux œufs d’or. Non pas la grippe aviaire, mais l’intrusion des casinos virtuels sur Internet. Si vous êtes curieux, regardez sur le net en tapant dans votre moteur de recherche deux mots " casino " et " internet " et vous aurez tout bonnement une idée précise de ce qui guette les institutions actuelles : la fuite d’une part de leurs gains, liée à une offre en ligne luxuriante.

En France, l'activité des casinos en ligne est a priori interdite. Pourtant, on ne peut s'empêcher de relever une attitude ambiguë des pouvoirs publics. En effet, l'Etat prélève des recettes importantes sur le produit des jeux, mais cette activité est pourtant perçue comme immorale. Parallèlement, l'Etat, actionnaire majoritaire de la Française des Jeux, mène une politique de développement très active, à tel point qu'un rapport du Sénat (rapport "Trucy") a osé parler d'"Etat croupier". L’inquiétude essentielle de ce brave sénateur Trucy ne reposait pas sur l’immoralité de ce comportement, mais sur le fait que les Cybercasinos échappent au prélèvement de l’Etat. Inadmissible… clame-t-il entre les lignes. Mais, comme l’Europe libérale veille, il ne faut pas s’affoler : l’avenir s’annonce radieux ! En effet, l'interdiction des casinos en ligne pourrait être contraire aux articles 43 et 49 du traité européen. Comme quoi l’Europe " sociale " a du bon.

Elle permet aux gens, des siècles après les Romains, d’espérer dans leur quotidien, du pain et des jeux. Quoique, dans le contexte actuel, il arrive que le jeu prive les plus pauvres… du pain. Ce n’est pas grave : le profit excuse tout !

Mais je déblogue…

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 07:31
CHRONIQUE PUBLIEE LE 29 JUIN 2006 SOUS LE TITRE "AVANT LE CAMPING"
 
Il y a embouteillage au portillon. Chacun se précipite pour, avant la fermeture du self service médiatique, avoir sa part de gâteau. On se bouscule, car les places sont chères en une période où les "convives" recherchent d’autres centres d’intérêts que ceux des menus habituels. Ils se régalent d’émotions beaucoup plus fortes depuis quelques temps, mais très éloignées des plats plus ou moins épicés que proposent les candidats aux étoiles. Ces derniers savent, en effet, que le temps presse. Dans quinze jours, les clients auront l’esprit ailleurs. Il faut donc obligatoirement se positionner avant que les vacances n'occultent, chez les citoyens, toute capacité d’appropriation des préoccupations des candidats de tous bords.
En une dizaine de jours, les déclarations ne manquent pas. Sarkozy est passé par Agen pour un meeting de propagande interne destiné à galvaniser les troupes.  Chirac est sorti de sa réserve pour lui voler une part de sa quiétude, en laissant planer le doute sur sa candidature à une troisième étoile. Le facteur intérimaire Besancenot a délivré son courrier de candidature, ce qui a eu l'heur d'agacer Marie-Georges. De Villepin a ressassé ses certitudes qu’il est incontournable, lors d’une douzième causerie passionnante avec la presse. Hier, Lionel Jospin, l’ermite de Ré, est sorti de sa retraite, qui n’en est plus une depuis belle lurette. Le lundi 3 juillet, Laurent Fabius passera par la Gironde, département qui pourrait lui être le plus favorable. Et, apothéose royale, Ségolène effectuera une tournée de reconnaissance le jeudi 6 juillet, pour apporter la bonne parole… Ensuite vous ne reverrez tout le monde qu’à la rentrée… ou dans vos magazines favoris. La canicule menace à cause de la surchauffe médiatique.
 Le seul qui ait réussi, mais c’est une habitude, à rafraîchir l’atmosphère, n’est autre que "l’ermite de Ré"… En annonçant, sans annoncer, tout en annonçant sa candidature par un somptueux papier dans Le Monde, il avait levé un coin du voile. Il l'a quasiment totalement levé sur... TF1 hier soir. Un retour en deux phases, qui sera probablement suivi d’un appel solennel de ses amis pour qu’il sorte de sa réserve, pour sauver le soldat PS. Il n’y a pas un seul homme politique génétiquement normal qui ait résisté aux sollicitations de ses amis. Ah ! les amis, combien de résurrections ont-ils réussies ?  Hier soir, les déclarations de Lionel Jospin coïncidaient avec la réunion pour un dîner semestriel, de plusieurs de ses proches, ex-collaborateurs à Matignon, parlementaires et responsables du parti socialiste… Un pur hasard !
LE DOUTE N’EST PLUS PERMIS
C'est son fidèle ami, Daniel Vaillant, qui l’avoue à bon escient : " Aujourd'hui, Jospin n'est que témoin. Pour être acteur, il faut que la scène soit installée et le décor en place ! " Soit. Mais s'il n'y manque que cela, on comprend que les opposants au " remake " Jospin fassent grise mine car, depuis qu’il s’est exprimé sur TF1, le doute n’est plus permis. Son "pitbull de garde", Claude Allègre, a d’ailleurs ajouté un élément supplémentaire à cette stratégie, en effectuant une déclaration lèse-majesté qui a révulsé les royalistes. Le gars volcanique ne fait jamais d'éclats sans être en service commandé ! 
Lionel Jospin a donc fait un pas possible vers la candidature à l'élection présidentielle, en déclarant simplement que la question était "ouverte" et qu'il y répondrait à l'automne, au moment de la désignation du candidat socialiste. "Pour moi aujourd'hui, à quelques mois de ce moment où les décisions devront être prises, cette question est une question ouverte", Lionel Jospin, attendu comme le Messie, selon ses proches, aura 69 ans le 12 juillet. Il a posé plusieurs conditions à sa candidature. Il a expliqué qu'il se présenterait au vote des militants socialistes "s'il apparaissait le mieux placé pour rassembler les socialistes, la gauche, le pays", "assumer la charge de l'Etat", "exercer la fonction présidentielle dans la situation difficile de la France d'aujourd'hui" et "pour proposer aux Français des orientations pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes". Autant dire que les conditions seront vite réunies…
Il vient, tout bonnement, de " tuer " par des paroles, pas autant sibyllines qu’on voudra bien l’écrire, DSK et Jack Lang. Ils ont véritablement du temps à perdre s’ils persistent dans leur campagne car, désormais, ils n’ont plus aucune chance de survivre. Le choc avec le pouvoir Royal en train de se mettre en place va vite prendre des allures de règlement de comptes très anciens.
TOUT SOIT NICKEL A LA RENTREE
Tous ces voyages, ces annonces, ces rencontres ne sont rentables que si médiatiquement ils trouvent un relais. Et, là aussi, la guerre fait rage avant les vacances pour que tout soit nickel avant la rentrée. Il y eut France-Soir, qui a bénéficié d’un traitement de choc il y a seulement quelques semaines. Nul ne sait véritablement si le quotidien survivra à sa métamorphose historique. Serge July a été officiellement débarqué de Libé… en crise. Le propriétaire ne souhaite plus se convertir en mécène… mais aussi, et plus certainement, infléchir la ligne éditoriale dans la perspective des présidentielles.
Depuis hier, on ajoutera Paris Match dont le mythique Directeur est prié d’aller choisir ses unes ailleurs. Il est vrai qu’Alain Génestar avait assumé la publication, sur la première page de son magazine, d'une photo de Cécilia Sarkozy accompagnée… Impossible qu’un tel crime journalistique ne soit pas durement sanctionné par la famille Lagardère, dont on sait que, via EADS et ses amis, elle doit se faire pardonner quelques imprudences à l’égard du… Ministre de l’intérieur garant de la liberté de la presse ! Aucun homme politique n’avait encore eu la peau de Génestar.. C’est fait. Devinez quel en est l’auteur ?
Ces grandes manœuvres vont se poursuivre dans la presse quotidienne régionale avant le mois de septembre. La valse des directeurs des rédactions va s’accélérer car il est impensable qu’il subsiste quelques îlots de résistance. Ils vont être réduits, afin que la pensée dominante putative puisse se renforcer à la rentrée. Lionel Jospin le sait, et il lui faut absolument se faufiler, afin de distiller par petites touches successives l’idée même de son retour. La tactique est risquée car elle nécessitera l’utilisation de fenêtres de tir extrêmement précises. Hier, elle était ouverte pour deux jours en raison de la mise en sommeil du Mondial allemand. Il ne restera ensuite que la semaine avant le 14 juillet, date réservée aux confidences présidentielles.
SE METTRE EN VEILLEUSE
La France va se mettre en veilleuse. Elle va pratiquer la bronzette, se focaliser sur les exploits à l'eau claire des cyclistes du tour de France, se saucer dans sa piscine chèrement payée. On oubliera vite que tous les problèmes sont unqiuement décalés dans le temps.
Droopy ira montrer son intimité à Brégançon, et il accompagnera Sainte Bernadette à la messe du dimanche matin, pour y donner des pièces jaunes à la quête. Crin Blanc restera à Matignon, de peur qu'on lui vole son bureau durant les congés. Le Roquet de Neuilly installé au Camping des Flots bleus pédalera sur les pistes d'Arcachon, sera reçu à la Mairie de Gujan Mestras et se montrera câlin avec Cécilia, afin  que Paris Match ait de belles photos à publier. Lionel Jospin reviendra en Ré pour préparer un programme, qui ne sera pas socialiste.
Laurent Fabius méditera en Ariège sur les raisons qui le font dédaigner par les médias. Ségolène étudiera studieusement tous les sondages afin de coller à l'opinion la plus porteuse. Il faudra que François Hollande se fâche pour que sa compagne reste un peu à la maison! Martine Aubry rêvera d'une candidature pouvant durer plus de 35 heures. Le Pen se taira et vivra dans le silence absolu.
Les vacances seront tristes, très tristes. Ils nous manqueront tous, le soir au camping, quand claquent les boules de pétanque et piaillent les mômes. Patience. La rentrée n'est plus très loin.
Mais je déblogue... 
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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 07:27

CHRONIQUE PUBLIEE LE 18 SEPTEMBRE 2005 SOUS LE TITRE "LA CURE DE JOUVENCE"

Ce week-end a été celui de ma cure de jouvence. Vous savez, quand on est élu, on est vite atteint par la limite d'âge. On vous pousse dans le dos vers la sortie, pour laisser la place aux " plus jeunes ", à celles et ceux qui piaffent dans l'antichambre du pouvoir. L'exemple vient de haut.
Regardez ce pauvre Droopy élyséen, quand il avait bon pied bon œil, c'était déjà difficile pour lui de résister aux assauts du Roquet de Neuilly. Maintenant, il va lui falloir faire comme moi, qui depuis vendredi soir, me suis rendu dans tous les lieux où les nouvelles générations attendaient une visite de courtoisie.
Je lui conseille de commencer par prendre un bain de crèche. Il y retrouvera les nouveaux parents, ceux qui ont eu le courage de participer solidairement au renouvellement des générations. Ce sont eux qu'il faut choyer quand on sait que, malgré tous leurs efforts, nous sommes encore en chute de natalité. La France a le mal de mères ! Alors, il n'est pas question de mégoter sur les équipements destinés à accueillir les progénitures providentielles. J'y ai rencontré des familles heureuses, car convaincues que le mode d'accueil collectif constituait une chance pour leur enfant. Il est vrai qu'entre 0 et 3 ans tout est fait pour soutenir les familles... Un peu comme pour la technique commerciale des " têtes de gondole ", les pouvoirs publics attirent la clientèle en renforçant tous les dispositifs (primes accrues, déductions fiscales, congés renforcés, possibilité de ne plus travailler...) afin que les couples entrent dans la boutique des parents. Ensuite, on verra ce que l'on peut faire pour eux au moment où ils arriveront à la caisse.
Les élus sont cependant ravis, car le sujet est valorisant pour leur image de bâtisseur. Le personnel, ayant eu majoritairement la chance de décrocher un travail dans un secteur où les demandes insatisfaites augmentent, est tout sourire. L'enfant roi se comporte en conquérant dans des espaces qu'il connaît. La cure de jouvence relève du bain dans le jacuzzi bouillonnant de vie et de convivialité.
Droopy, je te l'assure, ne laisse pas à Bernadette ou au Roquet de Neuilly le soin de visiter les crèches! C'est bon pour le moral, et ton image se construira à l'œil ! Il te faudra cependant ensuite franchir l'étape supérieure : l'école !
Vendredi soir, il y avait le premier repas " Quartiers de fêtes " réservé aux parents des élèves de l'école maternelle. Le bonheur est déjà moins palpable. Les premiers problèmes arrivent. Les élus sont déjà beaucoup moins présents, car les risques d'engueulade sont plus probables. Si l'on arrive dans une école avec la certitude que l'on va y être bien accueilli, il vaut mieux faire demi-tour. Elle cristallise les angoisses familiales naissantes. Séparation de rentrée, absence d'aide spécifique pour régler les services périscolaires, adaptation du temps de travail aux contraintes scolaires, concept de la réussite à définir... le climat se tend. L'apéro met en évidence que les enfants deviennent, un cran au-dessus, une préoccupation plus forte, plus prégnante. L'ambiance s'en ressent et il faudra beaucoup de persuasion pour mettre les gens à table. L'égoïsme transpire. Il faudra encore de nombreux repas pour créer un climat de confiance, de véritable partage, qu'ils se sentent bien dans l'école. L'élu s'institutionnalise. Il devient celui qui gère, celui qui accepte ou qui refuse, celui qui forcément ne se montre jamais à la hauteur des enjeux éducatifs jugés plus importants que ceux de l'épanouissement social. L'élève a pris le pas sur l'enfant. Le parent heureux se mue souvent en parent d'élève revendicatif. Il fait son apprentissage à la maternelle. Il deviendra un technicien au fil des ans !
Droopy, je te donne un conseil : si tu veux tuer le roquet de Neuilly c'est facile, tu le nommes Ministre de l'Education nationale, et tu es sûr qu'en 2007 il sera cloué au pilori !
Samedi en début d'après-midi, je me suis rendu au forum " agir dans ma ville ", ouvert pour tous les jeunes adultes. Associations en tous genres, institutions multiples, musique adaptée, stands achalandés... mais absolument personne ! Le désert social. Pour une opération citoyenne de grande envergure, elle ressemblait à une séance de nuit du Sénat quand les huissiers constituent l'auditoire principal. Des débats faméliques, des techniciens désœuvrés, des ordinateurs inutilisés et au bout du compte, un seul moment vivant : la rencontre entre une poignée d'élus et une escouade de jeunes plus ou moins réquisitionnés. Objet de cette " confrontation " : la politique. Ce n'était ni le grand oral de l'IEP, ni " Vis ma vie ", ni " France Europe Express ", ni " Ca se discute ", ni " La méthode Cauet " mais une parcelle de vérité sur leur perception de ce monde des élus qu'ils jugent collectivement " impuissants ", " tous pourris ", " loin de leurs préoccupations " et dont ils ignorent absolument tout du rôle et des pouvoirs. Le moral en prend un coup... On est à cent lieues des chères petites têtes blondes du matin. On approche de l'échec d'une société, incapable de mobiliser ses jeunes, incapable, avant de les inciter à agir, de leur donner un minimum de formation citoyenne. Maire, conseiller général, député, ministre : ils vous refilent tout ça dans le même shaker, sans se soucier de la couleur et de la saveur, ils secouent et font un cocktail répulsif, susceptible de corroder toute démocratie. Impossible d'en ressortir indemne, tant ils sont loin de la réalité de notre pouvoir en matière d'emploi, de logement et de savoir.
Droopy, si tu veux te débarrasser du Roquet de Neuilly n'hésite pas à ajouter à l'Education nationale, la formation, la jeunesse et les universités... Et là, il ne tient pas un an ! Je t'assure qu'il prendra des œufs sur ses costumes, des boules de neige sur sa tronche, et qu'on brûlera très vite son effigie.
En revanche, tu peux te réserver les crèches à visiter avec Bernadette et David Goliath Douillet... C'est le seul endroit où tu peux rajeunir, car c'est uniquement là, ce week-end, que j'ai trouvé qu'il y avait encore de l'espoir pour celles et ceux qui le fréquentent !
Mais je déblogue...

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 08:22

CHRONIQUE PUBLIEE LE 25 AVRIL 2006, sous le titre "NE VOUS FAITES PAS DE TCHERNOBYL"

Cette nuit à 1 h 23, il y aura exactement 20 ans que la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé. La plus grande catastrophe de ce type qu'ait enregistré le monde ne va pourtant pas provoquer immédiatement un vent de panique. Dans la nuit ukrainienne, quand la " machine " s'emballe, personne ne mesure, en effet, l'ampleur réelle du drame qui vient de se dérouler.
La catastrophe de Tchernobyl est consécutive à la fusion, par élévation excessive de la température, des barres constituantes du combustible d'un réacteur, un des accidents les plus graves qui peut survenir dans une centrale électrique. Lorsque la chaleur produite n'est plus évacuée en quantité suffisante par le système de refroidissement, le combustible se met à fondre, ce qui provoque la libération de grandes quantités de gaz radioactifs. C'est ce phénomène qui s'est produit à Tchernobyl, sur le fameux réacteur numéro 4. En quelques secondes, le pire événement pouvant se produire dans une telle structure va faire basculer le site de Tchernobyl dans la terreur.
La radiolyse de l'eau a conduit à la formation d'un mélange détonnant d'hydrogène et d'oxygène. De petites explosions en série se produisent, éjectant les barres permettant le contrôle du réacteur. " En 5 secondes, sa puissance a augmenté plus de 1000 fois ". Les mille tonnes de la dalle de béton recouvrant le réacteur ont été projetées en l'air et sont retombées de biais sur le cœur de réacteur. Celui-ci a été, dès cet instant, fracturé. Un incendie très important s'est déclaré, tandis qu'une lumière aux reflets bleus se dégageait du trou formé.
PAS SAISI L'AMPLEUR DE LA CATASTROPHE
Il est à noter que les techniciens présents sur place et le directeur, réveillé à 1 h30, n'ont pas saisi immédiatement l'ampleur de la catastrophe. Celui-ci appelle le ministère de l'énergie seulement à 4 h, en déclarant que " le cœur du réacteur n'est probablement pas endommagé " alors qu'un gigantesque incendie s'est déclaré. Afin de le juguler, le responsable mobilise simplement les pompiers de la caserne, située à 3 km de la centrale. Ils interviennent sur les lieux, sans équipement particulier. Au matin, avec un courage totalement inconscient, ils parviennent à juguler les flammes. Gravement irradiés, ils sont aussitôt évacués et mourront pour la plupart, dans des conditions atroces, dans les jours ou les semaines suivantes.
En fait, ils ne sont que les premiers d'une longue liste de " sacrifiés " que vont être les pauvres ouvriers envoyés, quasiment sans protection, récupérer des débris sur le toit, puis les pilotes et mécaniciens des hélicoptères, obligés d'aller déverser plus de 80 tonnes de mélanges divers pour tenter de stopper la fusion nucléaire en cours.
C'est une noria, réalisée à partir d'appareils militaires de transport. Un millier de pilotes y participeront. Il s'agit de larguer dans le trou béant des milliers de tonnes de sable, d'argile, de plomb de bore... La mission est difficile, car elle revient à lâcher des sacs à une hauteur de 200 mètres dans un trou de 10 mètres de diamètre environ, et le plus vite possible, car les personnes reçoivent des radiations 3000 fois supérieures à la dose maximale tolérée par an, en France, pour une personne... La véritable catastrophe ne fait que débuter, sans que le système médiatique occidental accorde l'importance qu'il aurait fallu à ce que personne ne savait réellement maîtriser.
ON EST POURTANT LOIN DE LA VERITE
Dans les premières heures qui suivent la catastrophe, chacun s'efforce de cacher la vérité. Gorbatchev n'est informé officiellement que le 27 avril. Le rapport qui lui est transmis parle d'une explosion, de la mort de deux hommes, de l'arrêt des tranches 1, 2 et 3. Rien d'autre ! C'est certain, l'accident a été totalement sous-évalué. Volontairement ou non!
Dès le 28 avril au matin, une radioactivité anormale est constatée dans une centrale nucléaire suédoise, ce qui entraîne l'évacuation immédiate de l'ensemble du site. Les premières analyses montrent que l'origine de la contamination est extérieure à la centrale et provient de l'Est. On est pourtant encore loin de la vérité. Même sur place, on maintient toujours le secret. La population locale n'a pas été prévenue immédiatement, et a poursuivi ses activités habituelles plusieurs heures, sans prendre de précautions particulières, ni être évacuée.
Le 28 avril, les 45 000 habitants de Pripiat sont évacués par l'armée. Ils avaient été informés quelques heures auparavant par la radio locale, qui leur demandait de ne prendre que quelques affaires, et leur promettait qu'ils seraient de retour sous 2 ou 3 jours. Ils furent hébergés dans des conditions précaires dans une région, elle-même hautement touchée par les radiations. Les premiers symptômes d'une forte exposition aux radiations (nausées, diahrées, etc.) apparaissaient déjà chez beaucoup d'entre eux. Début mai, 100 000 personnes placées dans un rayon de 30 km du site furent évacuées. C'est trop tard. Beaucoup d'entre elles ont été fortement irradiées et sont condamnées. Lentement, le cercle s'est élargi, et l'Europe entière est touchée.
LES GAZ BRULANTS RADIOCATIFS SE SONT ECHAPPES
La pression des gaz provenant de la fusion du réacteur a fait exploser la dalle de béton couvrant le réacteur, car l'enceinte n'était pas conçue pour résister à une telle pression, si bien que les gaz brûlants radioactifs se sont échappés et se sont condensés dans l'atmosphère, pour former un nuage radioactif qui s'est déplacé, sous l'effet du vent, vers l'ouest et le nord-ouest, sur plusieurs milliers de kilomètres, pendant les jours qui ont suivi. Les particules radioactives sont retombées sur une large zone géographique, couvrant une grande partie du continent. Aucun commentaire particulièrement alarmiste ne met en garde les populations concernées. À l'époque où le nuage survole l'Europe, il atteint notamment la France le 29 avril, les systèmes de détection de la radioactivité encerclant la centrale de Cattenom, près de la frontière luxembourgeoise, donnent l'alerte, mais le gouvernement français estime qu'aucune mesure n'est à prendre.
Le Professeur Pierre Pellerin, éminent spécialiste, annonce le 29 avril une élévation générale du niveau de radioactivité sur le territoire français. L'information n'est reprise par la presse que le vendredi 2 mai, tout simplement parce qu'il n'y a pas de journaux... le 1er mai. On attendra ! En fait, le nouveau gouvernement Chirac s'installe et a d'autres chats à fouetter !
Le 6 mai, un fameux communiqué de presse du Ministère de l'Agriculture avoue maladroitement : " Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées radioactives consécutives à l'accident de Tchernobyl " tout en contredisant cette affirmation dès la phrase suivante: " A aucun moment les hausses observées de radioactivité n'ont posé le moindre problème d'hygiène publique." C'est la première phrase seule qui sera retenue.
L'ANTICYCLONE DES ACORES
La présentatrice de télévision Brigitte Simonetta a annoncé, dans un bulletin météorologique, que la France, était protégée du nuage par l'anticyclone des Açores (sic). Pour appuyer ses dires, elle a fait ajouter un signal " STOP " sur la carte de France au niveau des Alpes. Cependant, il s'avère que l'anticyclone s'est déplacé pendant cette période, infirmant la prévision. Il s'en est suivi une polémique, souvent résumée par " le nuage s'est arrêté à la frontière ".
Tchernobyl symbolisera désormais définitivement le " mensonge d'Etat ", celui qui se représente par trois singes, avec l'un qui se bande les yeux, l'autre qui se bouche les oreilles et le dernier qui se met la main sur la bouche. La responsabilité des dirigeants de l'ex-URSS est certes engagée, mais elle n'est pas la seule.
Le vendredi 25 mars 2005, la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy communique aux parties civiles le rapport qui vient de lui être remis par deux experts, Paul Genty et Gilbert Mouthon. Les conclusions sont accablantes pour le gouvernement français de l'époque : le Premier ministre était... Jacques Chirac. Le porte-parole du gouvernement était... Alain Juppé. Il n'y a pas eu "erreur" de la part de ces autorités, mais bien un mensonge délibéré.
Une évaluation du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), un organe de l'OMS, évoque 16.000 décès par cancers attribuables à la catastrophe, soit 4 fois plus que la normale. Deux scientifiques britanniques citent, dans une étude réalisée à la demande des Verts du Parlement européen, une évaluation de 66.000 décès, soit 15 fois plus que les prévisions des Nations unies. Selon les auteurs de cette étude, Ian Fairlie et David Sumner, un total de 3,9 millions de km2 ont été contaminés, à travers toute l'Europe, par les retombées de Tchernobyl.
On n'en fera pas une nouvelle affaire d'Etat... pour si peu !
Mais je déblogue...

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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 08:18

CHRONIQUE PUBLIEE ANTERIEUREMENT,  LE 22 AVRIL 2006, SOUS LE TITRE : "ZIDANE, L' ALBATROS". 
La rumeur parcourt les rédactions espagnoles. Elle donne lieu à une forte rivalité entre les supports médiatiques car elle est d’importance. Elle dépasse toutes les autres facettes exceptionnelles de l’actualité nationale ou internationale. L’Espagne, et par ricochet la France, est plongée dans la plus grande perplexité. Le problème, c’est que l’info exclusive, diffusée par la radio espagnole " Cadena Ser ", attendra mercredi pour être confirmée ou infirmée. En effet, c’est ce jour là que, lors d’une conférence de presse vers laquelle des dizaines de micros et de caméras tenteront de sa faufiler, Zinedine Zidane scellera  le sort de sa carrière. La rumeur file plus vite que Ronaldo dans tout Madrid : notre Zizou, désormais éclipsé par l’extraordinaire talent de Ronaldhino, bouclerait son parcours professionnel  après la Coupe du Monde en Allemagne, laissant le Real orphelin de son meneur de jeu. Il n'irait pas au bout de son contrat !

Comme toujours en pareille circonstance, une autre réalité, plus banale, moins fracassante, pourrait être en fait annoncée par le clan Zidane à cette occasion : l’évocation du film de Douglas Gordon dont Zinédine est le héros, qui porte un titre déjà attirant : " Zidane, un portrait du XXI° siècle ". Cette œuvre de 90 minutes, réalisée le 23 avril 2005 lors du match Real Villareal, avec pas moins de 17 caméras filmant Zinedine sous de multiples angles, devrait sortir le 24 mai, hors compétition, dans le… 59 ème festival de Cannes. Une ville dont il ne pouvait pas un seul instant se douter qu’il deviendrait, un jour,  la vedette lors d’une manifestation très éloignée de ses préoccupations. Ce projet dingue, monté par deux artistes contemporains connus, l'Ecossais Douglas Gordon et le Français Philippe Parreno, a surtout consisté à convaincre Zidane de jouer... Zidane. Et quel rôle : il a marqué, a pris un carton rouge, joué le jeu, mieux qu'espéré… On attend le résultat !
IL A TOUJOURS VECU DE PASSION

Probablement que la vérité se situera, mercredi prochain, sur les deux tableaux : retraite et promotion. Une attitude qui correspondrait véritablement aux habitudes de l’entourage de celui qui laisse à son frère le soin de gérer toute sa carrière extra sportive. Lui, le gamin de " La Castellane " à Marseille, n’a jamais été un homme d’affaires avisé, et sa fortune lui est totalement méconnue. Il a, jusqu’à présent, surtout vécu de passion pour ce ballon, qu’il est l’un des rares au monde à pouvoir dominer avec une désarmante facilité.

En 1992, Zidane est recruté par Rolland Courbis (on peut penser ce que l’on veut de Courbis, mais il a le foot dans le sang) pour le compte des Girondins de Bordeaux. C’est durant cette période que j’ai pu le côtoyer, sans pouvoir honnêtement écrire, aujourd'hui, que j’ai beaucoup échangé ou partagé avec lui. D’abord parce qu’il était d’une avarice de mots et d’une retenue maladives avec la presse. Ensuite, il était fort difficile d’entrer dans le triangle bordelais " Duga-Liza-Zizou ", compact et d’une solidarité à toute épreuve. Il en était médiatiquement le maillon faible, et donc les deux autres le protégeaient avec vigilance. Enfin, le privilège de l’interroger revenait aux professionnels les plus chevronnés du service des Sports de Sud-Ouest. Pourtant, j’ai une anecdote le concernant qui m’a marqué à un double titre.

J’avais toujours rêvé, en tant que journaliste, de suivre et d’écrire sur un match de l’équipe de France de football, qui n’était pas encore devenue celle des " Bleus ". Or, le hasard fait que, le 17 août 1994, se déroule à Bordeaux la rencontre France-Tchéquie. Avec un immense plaisir, je suis " sélectionné " pour participer au groupe qui suivra cette rencontre, et je suis chargé du papier sur le jeu et les joueurs. Personne n’est sûrement plus heureux que moi… de travailler ce soir-là.

J’ai déjà eu le privilège d’entrer à La Réserve de Pessac, où logeaient les internationaux. Pour moi, ancien joueur passionné, questionner Aimé Jacquet que je retrouvais après sa période faste aux Girondins, plaisanter avec des vedettes en devenir, écrire sur leurs états d’âme : j'étais heureux, car ces faits représentaient le nec plus ultra du journalisme.

MON PAPIER EN SERA PLUS VITE BOUCLE

Le soir, je me lance consciencieusement, sur mon bloc, dans la rédaction de mon papier, afin de remplir mon contrat dans les délais. Pas grand chose à se mettre sous la plume, car la déroute menace quand les Tchèques inscrivent à la 45° minute leur… second but. La France hoquète et ne parvient pas à donner un espoir de redressement. Mon papier en sera plus vite bouclé. D’ailleurs, pour ne pas retarder la sortie des premières éditions, je le téléphone aux sténos, dans un vacarme critique, de plus en plus exigeant. Le boulot est terminé. Zinédine Zidane est entré sur la pelouse (à la 63° minute) pour obtenir sa première sélection, qui l’empêchera d’aller un jour vers la sélection algérienne. Jacquet assure l'avenir, sans le savoir véritablement, car il faut le dire, il ne pressent pas le rôle qu'aura Zidane.

Rien de bien sensationnel jusqu’à ce que le novice place une frappe terrible des 25 mètres, dans les cages situées devant un virage sud qui exulte. Il a remplacé Martins et permet au moins de justifier la confiance de Jacquet… Je ne vais tout de même pas rappeler le journal pour changer mon article ? Sauf que le bougre expédie, deux minutes plus tard, une reprise victorieuse de la tête dans les mêmes filets. Deux buts en deux minutes ! Un exploit qui soulève ce qui n’était que le Parc Lescure et va, deux ans plus tard, installer définitivement Zidane au poste de meneur de jeu des Bleus.

SANS SE POSER DE QUESTIONS METAPHYSIQUES

Je reprends vite mon stylo bille et le téléphone, pour ajouter quelques lignes sur la prouesse d’un joueur, encore plus inquiet qu'à l'habitude lors de retrouvailles dans le paddock avec le presse, avide de tout avoir sur ce qu’il est incapable de dire… Zidane est simplement heureux. Il ne sortira rien d’autre car, chez lui, à cette époque là, il n’y a aucun calcul, aucune roublardise, aucune exploitation. Il ne saura rien expliquer de ce qu’il a accompli spontanément, naturellement, honnêtement, sans se poser de questions métaphysiques ou tactiques. Ce soir là, il est plus terrorisé par les retombées de son doublé que satisfait.

Je le revois, avec son regard de cocker triste, éclairé par un zeste de sourire gêné, dans l’eau froide de sa timidité profonde. J’ai découvert alors progressivement que son royaume se limitait à un rectangle plus ou moins vert, et que dès qu’il en franchissait les frontières géométriques blanches, il devenait maladroit, introverti, peureux.

Chaque fois qu’ensuite j’ai croisé sa route sous le maillot des Girondins, j’ai toujours eu en mémoire cette soirée qui lui avait apporté la notoriété, et qui, à moi, m' avait permis de partager un moment exceptionnel. Rencontre fortuite de deux passions qui ne grandiront pas, bien évidemment, de la même manière. Jamais je ne l'ai entendu se plaindre. Jamais je ne l'ai vu défendre quelqu'un d'autre que son copain Duga, qui lui doit toute sa carrière internationale. Je ne l'ai jamais senti soucieux de devenir le symbole de l'intégration.  

LE SOL DES MESQUINERIES HUMAINES

Je ne sais pas encore, évidemment,  ce qu’annoncera Zidane mercredi. Je suis seulement certain que s'il arrête, celui qui aura le mieux parlé de lui n’est autre que… Charles Baudelaire, dont la passion pour le sport n’existait pas. Oui. Charles Baudelaire, car il a génialement transcrit cette opposition extraordinaire entre le poète merveilleux qui nous régale de ses arabesques imprévues, et l'homme sans inspiration qui se retrouve tellement gauche sur le sol des mesquineries humaines.

Zidane, toi qui ne fut jamais mon ami, mon complice, si je prononçais le discours de ton départ en retraite, je me contenterais donc de te lire ceci :

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Toute sa carrière s’y retrouve. L’enchantement d’un instant permet toujours de supporter les désillusions qui suivent. Je crains beaucoup pour lui, quand il quittera le lieu vert de sa seule passion. Seuls celles et ceux qui n’ont jamais eu l’âme d’un poète des stades, peuvent le comprendre. Et, par les temps qui courent, ils sont rares, très rares. Trop rares!

Mais je déblogue… 

 

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26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 08:12

CHRONIQUE PUBLIEE LE 30 SEPTEMBRE 2005
Dans une vie journalistique antérieure, j'ai eu l'occasion de rencontrer des personnages divers et variés. Avec le recul, avec le filtre de l'expérience, je me suis rendu compte que je les avais souvent jugés dans l'urgence d'un métier où le pire ennemi demeure le temps. Le recul manque, de plus en plus, dans ce rôle de petit ou de grand " rapporteur ", car les délais techniques se sont sans cesse raccourcis. Ce n'est plus le contenu qui importe mais les contraintes horaires et financières de fabrication du contenant. Le travail du quotidien, au contact des mêmes personnes, devient alors le seul moyen d'apprécier ce que l'on trouve, progressivement, sous le vernis de la communication institutionnelle, spontanée, organisée ou tendancieuse. Dans cette mare aux alligators, où l'on se fait croquer en un instant, j'ai croisé les premiers sentiers, puis la route nationale et enfin l'autoroute vers le pouvoir de... Bernard Tapie. Je n'ai jamais eu de sympathie pour cette grande gueule, sauf quand elle a permis de clouer le bec d'Adolf Le Pen plus efficacement que les gants de boxe de Paul Amar !
Omniprésent durant les années fastes du vélo, quand un exploit n'était jamais suspect, conquérant en une période où Noël Mamère ne remarquait pas que ses copains de liste européenne étaient " génétiquement modifiés ", exubérant lors d'une épopée marseillaise où la télé s'empara des chevaliers de la balle ronde, tonitruant lorsque " Tonton " décida de se redonner de l'énergie en s'emparant de sa notoriété, Bernard Tapie, tel Picasso, connut des périodes différentes : la rose de gauche, la bleue OM, la verte écolo, la noire robe d'avocat. J'avoue l'avoir perdu totalement de vue quand il sombra corps et biens sur les écueils essentiels de sa vie : l'esbroufe et le mensonge. Et maintenant, je le regrette.
Notre société française, brutalement passée du fantasme de Mozart à celui de Tapie, avait commencé à s'ébrouer, grâce à lui, dans les petits matins chantants des " gestionnaires ". Le milieu traditionnel des affaires snobait ce " parti de rien " qui affichait son insolente réussite de " VRP en canards boiteux ". La gauche de l'énarchie, en transes populaires, se plaisait, en revanche, à s'encanailler avec un homme venu de nulle part, mais prêt à aller partout. Le show-biz adorait poser à coté de celui qui cumulait les unes des journaux. Les journalistes pouvant, à tout moment, recueillir un avis bien senti sur n'importe quel sujet, se vantaient d'être son " ami ". Les syndicalistes, secoués par un dépôt de bilan, l'appelaient au secours pour sauver les meubles d'usines en perdition. Une bonne part de certaines déviances actuelles débutèrent sous son égide, mais nul ne songea à s'en offusquer. Jusqu'au moment où il trébucha bêtement, sur tous les tapis verts où il évoluait pourtant avec virtuosité !
Ayant mis un genou à terre, dans l'absurde et rocambolesque affaire des primes occultes enterrées dans un jardin de banlieue, il fut méthodiquement piétiné par le pack de ses adversaires, ravis de le voir quitter leur terrain de jeu sur un brancard. Rien ne lui fut épargné, et je peux témoigner que ses " potes ", qui n'auraient pas osé toucher à l'un de ses cheveux lors de sa splendeur, lui bourrèrent goulûment le pif dès qu'il fut hors d'état de répondre. Lui qui avait joué finement un " trois bandes " faillit perdre la boule. Il passa sur le billard des tribunaux, fut mis en chambre stérile à la Santé pour une greffe politique manquée, fut autopsié pour l'exemple, puis finalement incinéré pour effacer tout risque de contagion. Paix à ses cendres, pensait-on... On ne le reverrai plus ! On trouva uniquement trace de son fantôme dans un vol au-dessus d'un nid de coucous, mais ce fut peu !
Or, depuis quelques heures, voilà ressuscité le Nanard qui voulait " bouffer du lion ". En conflit judiciaire avec le Crédit Lyonnais, qui doit rire aussi jaune que le maillot d'Armstrong sur le Tour, Bernard Tapie réclamait la bagatelle de 990 millions d'€ de dommages et intérêts. Il était tombé sur pire que lui : les requins du milieu bancaire ! Il avait été grugé, comme un rentier confiant son bas de laine à un escroc de bonne prestance.
La cour d'appel de Paris a jugé qu'il a bien été floué, lors de la vente du groupe Adidas, par cette officine qui nous a déjà piqué des millions et des millions d'€ pour renflouer le tonneau des Danaïdes de ses achats présomptueux.
Tapie a gagné au " Lyonnaismillions " de la République française, 135 millions d'€ à titre de dédommagements. La somme lui sera versée par le Consortium de réalisation, structure chargée d'assumer la gestion passée du... Crédit lyonnais, et par la banque elle-même. Superbe. Exceptionnel. Chapeau " Nanard ". Du grand art. Et dire que je ne t'ai jamais cru quand tu clamais, devant l'œil devenu méfiant des caméras, avant tes condamnations, que " tu avais confiance dans la justice de ton pays ! " Magnifique, mieux qu'une coupe d'Europe, tu as fait sauter la banque !
Je ne peux te donner qu'un conseil : surtout n'enfouis pas ce magot dans ton jardin. Il y a bien un couillon qui t'accuserait d'avoir acheté tes juges. Ne les place pas pour autant au crédit Lyonnais, il te les perdrait en un rien de temps. Vas donc, comme au bon vieux temps, les planquer en Suisse. Là bas au moins, les banquiers savent garder un secret.
Selon que vous serez puissant ou misérable. En politique Tapie fut puissant ; en affaires, il était devenu misérable. Il a réglé ce problème. Comme quoi, dans les milieux financiers, l'honneur a plus de prix qu'en politique.
Mais je déblogue...

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 08:08

CHRONIQUE PUBLIEE ANTERIEUREMENT ( LE 5 SEPTEMBRE 2005 )
Notre société ressemble de plus en plus à une troupe d'autruches poursuivie par un destin mortel. Ces autruches qui, apeurées par le danger, croient qu'en se mettant la tête dans le sable, elles éviteront une issue tragique pourtant inéluctable. Les événements récents attestent que le comportement se généralise et qu'il devient le phénomène mondial le plus partagé.
Tenez, prenez le plus grand troupeau du monde, celui qui occupe les grands espaces américains. Il donne l'image la plus saisissante de ce qui attend la planète. En refusant d'entendre et de voir les conséquences de son attitude indifférente, égoïste, collective, sur le réchauffement de l'atmosphère, il subit de plein fouet le choc d'un cyclone dévastateur. Ce peuple, qui se plonge en permanence la tête dans le sable de son outrancière culture, méprisante à l'égard des pays pauvres, se retrouve à son tour dans la situation critique des victimes d'une catastrophe naturelle. Il le règle à coups de feu, par des exodes massifs, des réponses impossibles à un désastre dont nul ne veut connaître les causes réelles, en envoyant des parachutistes, obligés de tirer sur des pillards. Tout le troupeau ignorait que la pauvreté se cachait dans les banlieues de ces villes meurtries. Tout le monde ignorait qu'elles étaient inondables, qu'elles étaient à la merci de phénomènes climatiques hors normes probables. Aveuglées par des médias prompts à dénoncer les pailles dans les yeux des autres, les "autruches" n'avaient pas voulu voir ces volets ravageurs de leur société ! Aucune illusion, elles trouveront vite des coupables extérieurs, sans s'en prendre à leur "chef" de troupeau hautain, perdu dans le "bush". Qui sait si même, dans le secret de quelques officines de prévision économique, on n'a pas tablé sur des profits boursiers liés aux bénéfices que vont générer les travaux de remise en état des zones dévastées, la pénurie de pétrole ou d'eau douce potable... Seules les autruches mettant leur tête dans le sable oublient qu'une bonne catastrophe ou une bonne guerre ne sont jamais néfastes à l'activité économique. Regardez la France qui s'inquiète parce que son Président a été victime d'une attaque. Un peu comme si nous refusions d'admettre que celles et ceux qui nous gouvernent sont aussi des mortels. Autruches, mettez vos têtes dans le sable, il n'y a rien à voir ou à entendre : vous pouvez croire les communiqués officiels de médecins muselés par l'intérêt suprême de l'Etat. D'ailleurs, les autruches ayant la mémoire courte, oublient le chemin parcouru et que, durant une bonne décennie, tous les communiqués relatifs à la santé de Mitterrand furent fiables... Au moins autant que ceux que distille régulièrement le Val de Grâce !

Syndrome identique de l'autruche, avec le feu de boîtes à lettres. Nombreux sont les maires qui se sont levé, une nuit ou une autre, pour faire face à des feux de poubelles collectives, des incendies de boites aux lettres, qui auraient pu être dramatiques. Tant que le fait ne mobilise pas la télé, il est oublié dans le sable du quotidien en attendant paisiblement la catastrophe. Le Karcher n'a pas suffi à nettoyer les comportements, et les horribles dégâts sur les couches les plus déshéritées de notre propre société se multiplient. La liste des victimes s'allonge, mais les noms ne disent rien aux consciences puisqu'ils sont venus d'ailleurs, de ces déserts où les autruches savent que le danger n'a jamais été vaincu par la fuite en avant.

Les autruches ne veulent pas savoir que, dès qu'un maire accepte la construction de logements décents sur le territoire de sa commune, il est menacé d'un procès pour " urbanisation galopante " ou pour " soutien à l'installation de hordes à problèmes sociaux "... Les voisins récemment installés hurlent au scandale en voyant arriver des familles recherchant désespérément un toit qu'elles paient, en plus, très cher, oubliant que leur installation à eux avait généré le même rejet ! La France d'en haut clame qu'elle va résoudre le problème du logement dont la France d'en bas, non logée à Neuilly, a besoin, mais qu'elle souhaite voir construire ailleurs que chez elle...C'est à dire au pays des autruches !

Autruche : oiseau incapable de s'envoler vers les rêves. Il a de beaux jours devant lui !

Mais je déblogue... 

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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 08:04

CHRONIQUE PUBLIEE LE 10 JANVIER 2006 SOUS LE TITRE "LA BOURSE OU LA MORT"
Les commentateurs exultent. La victoire approche. Le summum du plaisir s'annonce. Ils attendent un score que personne n'a vu depuis janvier 2000. Un sorte de top du top que l'on n'espérait plus rencontrer. Depuis plusieurs mois, ils étaient nombreux à en rêver et à bâtir des projets dorés, sans savoir quand arriverait la manne. Elle est tombée hier soir vers 22 heures. On a sorti les coupes et le champagne, comme au soir des grands événements. On s'est tapé dans les mains. On a envisagé la suite avec un optimisme débordant. Cap sur une super finale qui se situe quelques degrés au-dessus. On sentait bien dans la voix enjouée des journalistes que le nirvana était là.

Au signal de la fin de la partie, Wall Street a, en effet, battu son record historique, le Dow Jones dépassant les fameux 11 000 points. Avec un petit effort de 5 %, la bourse américaine pourrait même réaliser des profits inédits en passant la barre atteinte fin janvier 2000. Les événement du 11 septembre sont évanouis. La crise irakienne et ses centaines de morts hebdomadaires appartiennent à une autre monde. Les fonds de pension se rengorgent : ils réalisent des performances jamais atteintes en matière de rentabilité financière.

Le dollar en péril se refait la cerise en baissant...d'un cran, et l'Europe stagne sous le poids de la rigidité de l'Euro. Après avoir débuté l'année 2006 sur les chapeaux de roue, avec un gain de 3,2% la semaine dernière et le franchissement des 4.800 points, la Bourse de Paris a continué d'avancer prudemment en direction des 4.900 points. La marche en avant est plus mesurée. On doute encore de l'embellie mondiale.

PROFITS CONSIDERABLES

Jamais donc la rentabilité du capital n'a été aussi patente, aussi voyante, aussi prononcée. Elle génère des profits considérables, dont les retombées sociales réelles sont extrêmement faibles. Les investissements ne se font plus que dans l'immédiat et, plus que le développement de leurs activités, les grandes entreprises cherchent à pressurer les dépenses pour accroître les marges. On redéploie. On regroupe. On concentre. On ajuste. On transfère. On supprime. On essaie de dégager des bénéfices mirifiques pour les actionnaires, comme si le système devait, toujours et encore, produire des records. La planète ne recherche d'ailleurs que des records afin de se construire un avenir rassurant. En effet, la croissance permanente constitue l'obsession universelle.

Cette opinion dominante conduit donc à une sorte de course effrénée vers la performance économique, comme elle règne dans le monde sportif. Le dopage existe aussi, grâce à des perfusions de... capitaux, ou des prises de produits financiers plus ou moins licites. Le problème, c'est que plus personne ne contrôle les compétiteurs et que parfois, ils exploitent cette liberté, avec un sans gêne dont les médias se font l'écho. L'euphorie des uns contraste singulièrement avec le pessimisme des autres. Le graphique de la bourse est exactement contraire à celui de la confiance des consommateurs.

Les Français restent en effet extrêmement dubitatifs sur leur avenir. Leur moral s'est à peine redressé en décembre, d'après la dernière enquête de l'Insee. En particulier, les ménages sont de plus en plus nombreux à penser qu'il est opportun... d'épargner. La baisse du taux d'épargne, qui a soutenu la consommation depuis près de deux ans, pourrait être proche de son terme. Dans ce contexte, les dépenses des ménages progresseraient au même rythme que les gains de pouvoir d'achat : soit une hausse de 2% au mieux. La preuve que ces hausses en provenance de Wall Street ou de la Bourse de Paris sont déconnectées de toutes réalités autres que financières.

UNE ANNEE EXCEPTIONNELLE

Les analystes se gobergent pourtant de prévisions encore plus alléchantes. Après trois années de progression moyenne à deux chiffres, 2006 promet d'être une année tout aussi exceptionnelle. On prédit un bond de 15% de part et d'autre de l'Atlantique. C'est-à-dire que le Vieux continent restera très dynamique, même si l'on compare au bond de 23,4% du Cac 40 l'an dernier.

La stabilisation de l'inflation, et l'arrêt programmé de la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, devraient permettre une nouvelle progression des actions en 2006. D'autant que celles-ci restent, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, bon marché... pour ceux qui ont les moyens de les acquérir. Il faut probablement comparer ces records à d'autres sur lesquels la France est peu prolixe. En résumé, voici donc d'autres repères :

Chez nous, selon les experts indépendants, 4,5 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, estimé à 559 € (en 2001) pour une personne seule, 1 180 € pour un couple avec deux enfants; 1,6 million de personnes vivent sans douche ni toilettes, 500 000 personnes logent en hôtel, en meublé ou en sous-location, alors que 2 millions de logements sont vacants ! Il faut penser qu'en France, 7 % des ménages sont pauvres et en septembre 2001, 1,2 million de personnes bénéficiaient de la couverture maladie universelle (CMU).

Tous les salariés devraient pourtant être très attentifs au cours des actions de leur entreprise, quand elle est cotée en Bourse. S' ils sont très bas, ils sont en danger de mort professionnelle, car il faudra éliminer pour faire maigrir les frais et donner des gages aux fonds de pension. Mais, paradoxalement, s'ils sont élevés, la tentation sera grande de revendre au bon moment le fruit de la croissance, et la fusion générera des compressions de personnel et des convois de licenciements.

A coté du graphique du Cac 40, il faudrait publier tous les jours celui du seuil de pauvreté, car ainsi on aurait une vision sociale plus exacte des réalités du pays. Imaginez un peu que le même temps de parole soit consacré quotidiennement sur les radios, ou sur LCI, aux commentaires des cours de la bourse et à ceux du revenu moyen des Français... le dialogue serait détonnant !

Mais je déblogue...

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