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4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 08:16
La France est en faillite selon une appréciation désormais célèbre du principal collaborateur de Nicolas Sarkozy. On ne cesse de le répéter pour justifier une première série de mesures sociales défavorables aux salariés et pour pouvoir mettre en œuvre des promesses électorales purement idéologiques car sans effets réels sur la situation globale du pays. L’une des plus symboliques concerne la réduction frénétique du nombre de fonctionnaires. 
On transforme le " sumo en athlète " explique Darcos pour l’éducation nationale comme l’avait promis son nouvel ami Claude Allègre en dégraissant le mammouth, la grosse tête Santini va serre la vis globalement sur la fonction publique en annonçant qu’un seul départ à la retraite sur deux sera remplacé ! Pas un jour sans que l’on ressasse la notion d’économies destinées à développer les services aux personnes avec moins de monde, moins d’heures d’ouverture, moins de projets et surtout moins de moyens. Autant écrire que ce programme est strictement destiné à flatter un électorat ne se rendant pas compte que le recul du nombre de fonctionnaires actifs engendrera encore plus de difficultés pour les régimes sociaux car on va considérablement faire chuter le nombre de cotisants et c’est aussi à terme la création d’une inégalité territoriale jusque là garantie par la République.
Moins d’enseignants ce sera des classes surchargées, moins d’inspecteurs du travail ou de la concurrence c’est renforcer la fragilité des salariés et les abus des groupes dominants, moins de personnel soignant c’est raréfier l’offre hospitalière, moins de contrôleurs des impôts c’est donner libre cours aux fraudeurs les plus organisés… D’un coté les citoyens veulent tout payer moins cher et tout avoir à disposition dans un monde sécurisé. La solidarité vole en éclats pour être supplantée par le concept américain de l’assurance. En quelques semaines un fossé va se creuser entre deux France : l’une sera ultra protégée car elle aura les moyens de se garantir contre tous les risques potentiels et l’autre à la dérive, incapable de faire face aux nécessités fondamentales de la vie.
Pourtant en cherchant bien, Nicolas Sarkozy pourrait trouver dans son action passée des pistes pour appliquer cette rigueur qu’il fera évoluer en austérité d’ici mai 2008. Il a créé de multiples commissions destinées à l’éclairer sur le chemin à suivre ou pour enterrer ce qu’il ne veut pas régler avant les municipales ou les cantonales. Il en est une dont on n’a pas beaucoup entendu parler car les conclusions ne vont pas dans le sens souhaité par l’ex-Ministre de l’Intérieur apôtre de la lutte massive contre l’insécurité.
Il est vrai que depuis des mois on a ancré l’idée que la lutte contre la délinquance passait par des moyens humains et matériels accrus en faveur des forces de l’ordre alors que… malgré le tripatouillage des statistiques la situation dans certains secteurs n’a pas cessé de s’aggraver. S’il est un milieu qui sera épargné par la grande faucheuse de fonctionnaires inefficaces c’est bien celui de la Police et de la Gendarmerie. Or il arrive parfois en République que… des fonctionnaires rigoureux produisent un travail dérangeant sur des sujets tabous. .
UN RAPPORT EN GARDE A VUE
C’est le cas du rapport de l'inspection des Finances effectué dans le cadre de la réforme de l'Etat qui recommande la bagatelle de 8 à 10.000 suppressions d’emplois de policiers et de gendarmes. Cet audit de sécurité dresse un constat alarmant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre. Dommage que le Ministre concerné n’ait pas fait de déclarations sur ce constat qui vise à transformer le " sumo sécuritaire en athlète efficace ". Ce document au vitriol date pourtant du 10 octobre et personne n’en a entendu causer ! Bizarre. Aucun " collaborateur " du Président n’a dû le recevoir depuis que l’on a supprimé des emplois à La poste.
Réalisé par une équipe de fonctionnaires dirigée par l'inspecteur des Finances, François Mongin le document n’a guère fait plaisir aux Ministres de tutelle . Le dangereux " terroriste " qui a osé lancer ce brûlot dans le secteur de la Karchérisation programmé, de la chasse aux sans papiers est chargé de mission sur la réforme de l'Etat en vue de la révision générale des politiques publiques . C'est avec l'aide de cet audit que François Mongin a envisagé plusieurs scénarios qui permettraient à l'Etat de faire des économies, (réductions d'effectifs, suppression de la moitié des brigades de gendarmerie…). Afin de mener au mieux son travail , François il a déclaré avoir rencontré les principales directions de la police et de la gendarmerie. Ses propositions ont suscité un tollé et l'inspecteur des Finances a été désavoué… par les ministres de tutelle des policiers et des gendarmes, à savoir les ministres de l'Intérieur et de la Défense. On l’a vite mis au pilori et son audit est parti au pilon. Heureusement que l’AFP s’est procurée une copie.
Dix "fiches techniques" ont été établies. En ce qui concerne le sujet sensible du temps de travail des policiers, les auteurs de ce document critique stipulent que les RTT, " à moyen et à long terme ", font " peser des risques de rupture sur l'action des services et leur capacité opérationnelle ". Les auteurs affirment que " l'administration vit à crédit ", et soulignent bien l'impossibilité de récupérer les heures supplémentaires tout comme les repos compensateurs accumulés par les policiers, " 12 millions au 31 décembre 2006 ". Ainsi, les auteurs de l'audit suggèrent de solder ces heures " à hauteur de 50 millions d'euros " ainsi que de " réviser le temps de travail " des policiers… Chiche : le ministère de l’intérieur devrait pour l’exemple allonger la durée du travail de ses fonctionnaires et les persuader que pour gagner plus il faut travailler plus !
UNE IRRESPONSABILITE MANIFESTE
Au chapitre des dépenses, l'entretien des véhicules est jugé " trop coûteux " et " mal mesuré " et les coûts d'assurance " excessifs ". Ils pointent du doigt le nombre de sinistres dans la police, entre 15.000 par an pour 33.000 véhicules, et préconisent une franchise d'assurance de 150 euros pour les policiers qui se moquent pas mal des dégâts qu’ils causent au matériel qui leur est alloué. Presqu’un véhicule sur deux est accidenté chaque année ce qui dénote une attention toute particulière au niveau de la conduite car on ne peut pas considérer que tous les dégâts sont dus à des courses poursuites spectaculaires relevant de Taxi 1, 2 ou 3 !
Toujours selon cet audit, le parc immobilier des gendarmes, (militaires logés par l'Etat), est jugé " fragmenté " et " vétuste ". Les auteurs de l'audit suggèrent de supprimer certains logements de fonction et de faire régler aux gendarmes leur… consommation d'eau, consommation qui représentait 11 millions d'euros en 2004.
Concernant le maintien de l'ordre, CRS de la police et gendarmes mobiles, ils conseillent de recentrer les effectifs (suppression de 26 unités sur les 188 existantes) afin de les recentrer " sur leur cœur de métier ". Un plan très inférieur à celui de Rachida Dati sur les tribunaux de proximité et donc beaucoup plus mesuré !
Enfin, sur la sécurité routière, l'audit dénonce des forces qui ne sont " pas concentrées " sur les " zones les plus dangereuses ", à savoir le réseau secondaire en zone rurale où la mortalité " est la plus importante ".
Il est donc urgent que le remaniement ministériel réexpédie MAM à saint Jean de Luz et que le " Michel Morin " des Armées retourne combattre le Modem, où se trouvent les seuls terroristes qu'il connaisse. Il faut mettre d'urgence à leur place Hortefeux et Dati pour mener à bien cette coupe sombre. Nicolas Sarkozy l'annoncera,sans nul doute, maintenant que plus de 1 500 représentants des forces de l’ordre ont accumulé les heures supplémentaires à crédit pour protéger un conseil de collaborateurs en Corse dans lequel il n’a pas été question du tout de ce fichu audit !
UN MOIS DE NOVEMBRE PROMETTEUR
Il est certain que ce remarquable rapport va provoquer quelques remous dans les secteurs concernés. D’ailleurs alors que les cheminots repartent, que les agents d’EDF-GDF suivront. Le 20 novembre, jour du vote du budget 2008 à l'Assemblée nationale, ce seront les fonctionnaires qui se mobiliseront pour le pouvoir d'achat et l'emploi public. Les postiers, les enseignants, les étudiants et lycéens sont appelés à se joindre à la grève. Les plus radicaux à la SNCF évoquent une "convergence" des mouvements des 13 et 20 novembre. Le 29 novembre, ce sont les personnels de justice et les magistrats qui prendront le relais pour protester contre la réforme de la carte judiciaire. Démarche raririssime dans ce corps. La CGT a appelé le personnel éducatif des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) à se mettre en grève dès demain, date de l'ouverture à Marseille de la quatrième de ses unités spécialisées.
Les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Lavaur, Meyzieu et Quiévrechain sont appelés avec ceux de Marseille, à rejoindre le mouvement, pour protester contre les conditions de travail et de salaire. Les salariés de Lavaur ont déjà annoncé qu'ils seraient "en mouvement" mardi.
Deux syndicats de police ont par ailleurs appelé leurs adhérents à manifester leur mécontentement le 8 novembre prochain. Le syndicat Synergie suggère aux officiers de police une " grève du zèle ", afin de protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur dans le cadre de leur passage au statut de cadre.
Le syndicat leur demande de " déposer leurs armes et leurs téléphones portables ou de service " dans le bureau de leur chef de service ce jour-là, de " respecter strictement les horaires, sans dépassement " ou de " poser des récupérations "
Ca commence à faire beaucoup de monde…et six mois après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, près de six Français sur dix estiment que l'action du chef de l'Etat et du gouvernement n'a pas amélioré la situation des Français selon le sondage publié aujourd’hui par le JDD. Ainsi, 59% des personnes interrogées estiment que l'action politique n'a pas amélioré la situation, dont 35% jugent qu'elle ne l'a pas du tout amélioré. Ils ne sont donc plus que 38% à penser que le président et son gouvernement ont fait progresser la situation. Interrogés sur leur intention de vote si le premier tour de l'élection se déroulait ce dimanche, les Français placeraient, comme en avril, Nicolas Sarkozy en tête (35% des suffrages), devant Ségolène Royal (22%) et François Bayrou (17%), avec une avance plus importante encore qu'il y a six mois. Et au second tour, le résultat serait sensiblement identique au 6 mai dernier, puisque Nicolas Sarkozy l'emporterait face à la socialiste Ségolène Royal, avec 55% des voix contre 45%.
Visiblement il n’y a que les fonctionnaires qui ont compris que le libéralisme sarkozyste les conduits à l’abattoir. Enfin pas encore tous… car beaucoup n’ont pas encore très bien vu la différence entre la gauche et la droite mais ce n’est qu’une question de temps. C’est vrai que l’on approche de la période où il faut préparer sa lettre au Père Noël. J’y crois encore !
Mais je déblogue… 
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commentaires

E
@ Youkaidi<br /> C'est juste parce que Chirac adorait les Sumos ! Et comme ce gouvernement prône la "rupture"... ;-)))))
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Y
Je ne sais pas ce qu'ils ont contre les sumos dans ce gouvernement (déjà Sarkozy disant que ce n'est pas un sport "d'intellectuels" ) ... mais en tout cas c'est une preuve d'une grande inculture, les sumos étant des athlètes complets, ce ne sont pas simplement deux "obèses" dans un carré.
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P
Nicolas Sarkozy en visite à Bordeaux avait confirmé son intention de les réformer fortement rappelant au passage qu’il avait été élu pour cela. L’objectif fixé au gouvernement est " d’harmoniser les régimes spéciaux avec celui de la fonction publique ". Certes, il n’y a pas de sujets tabous et les syndicats ont toujours su être des moteurs pour les avancées sociales dans notre pays et ça n’est pas un hasard non plus si tous unanimes ont appelé à une grève qui massivement suivie le 18 octobre. La légitimité démocratique dont se pare le Président de la République ne l’autorise pas pour autant à dicter sans concertation le rythme et le contenu d’une discussion qui porte, rappelons le, sur des éléments fondamentaux du contrat de travail des salariés concernés. Y-avait-il urgence à réformer les régimes spéciaux ? Ces régimes représentent 500 000 agents en activité et à peine un peu plus du double en retraite directement ou par effet induit des pensions de reversion. Ce n’est pas à la mesure des enjeux pour résoudre les problèmes du financement du régime général ou pour faire évoluer notablement le niveau des petites retraites.Vouloir supprimer les régimes spéciaux avant de débattre de l’évolution du régime général en 2008, comme prévu dans la loi dite Fillon appliquée dès 2003, c’est jouer volontairement ou pas sur la stigmatisation des salariés du public contre ceux du privé. L’Histoire a toujours montré qu’il n’était pas sain de dresser des catégories de travailleurs les unes contre les autres. Une remise en cause des garanties prévues par les régimes spéciaux serait un bon tremplin pour imposer de nouvelles mesures d’allongement de la durée de cotisation de la fonction publique comme de celle du privé, pour passer de 40 ans à 41 puis 42, voire plus assez rapidement en arguant de l’espérance de vie qui s’allonge ! Il convient de rappeler que les régimes spéciaux sont un élément constitutif du contrat social liant les salariés vis à vis de leurs missions de service public : sujétions de service et contraintes liées à la continuité de service, voire rappel des retraités dans des situations catastrophiques comme la tempête de décembre 1999 qui fit d’énormes dégâts dans notre région. La possibilité offerte de partir avant l’âge terme, pour certaines catégories de personnel à 55 ans, est une contrepartie de la pénibilité de certains métiers. A EDF, moins d’un tiers des agents peuvent y prétendre, les autres voient leurs droits au départ ouverts à 60 ans.Tous les régimes spéciaux ne connaissent pas les mêmes problèmes d’équilibre économique entre les actifs et les inactifs. Le régime spécial des Industries électriques et gazières, adossé depuis bientôt trois ans à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, reverse par compensation au titre de la solidarité aux autres régimes, 130 millions d’euros en moyenne annuelle.Même si toutes les projections démographiques mettent en avant un pic entre 2020 et 2050 ça n’est pas pour autant que l’allongement de la durée de cotisation est inéluctable. Comme souvent, le gouvernement emprunte des raccourcis faciles alors qu’il suffirait de consacrer, selon d’autres experts, 3% du Produit Intérieur Brut annuel, contre 2,4% actuellement pour assurer un droit au départ pour tous à 60 ans avec un niveau de retraite décent. L’une des grandes conquêtes sociales consécutives à l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981 a été l’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans. Ne nous trompons pas sur la portée de cette réforme qui vise aussi à tirer un trait sur les grandes avancées procurées par la Gauche dans notre pays, qui va bien au delà de la simple liquidation de l’héritage de Mai 68 toujours pas digéré par une Droite debout dans ses bottes. Pour le patronat, l’existence même de tels régimes spéciaux de retraite est un " gros mot " imprononçable, aussi insupportable qu’un droit pénal spécifique applicable aux abus sociaux ou à une fiscalisation juste et équitable des stocks options, véritables cadeaux salariaux faits à une minorité. Prenons garde à ne pas nous laisser endormir par un faux discours sur les " privilèges " des petits pour mieux détourner l’attention de tous sur les vraies répartitions des fruits de l’activité économique . La vraie injustice sociale n’est pas là où le gouvernement pointe son doigt revanchard en mettant au piloris les régimes spéciaux mais bel et bien dans le déséquilibre flagrant de l’injuste répartition des fruits de l’activité économique entre le travail et le capitalPierre CAZENAVE
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