Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 07:17
La piteuse aventure de l'Equipe de France de football dans l'Euro a plongé le gouvernement dans la perplexité. Mais qu'est-ce qui peut redonner le moral aux Françaises et aux Français qui, il est vrai, chaque jour prennent une claque libérale sur la tronche. Il ne sont pas encore remis de la précédente que la seconde se profile. Tous sont en situation de K.O. debout et rares sont celles et ceux qui relèvent la tête. Saoulés de coups tordus ils tentent simplement de se protéger de ce qui leur arrive. La lucidité leur fait défaut et la combativité s'est estompée pour laisser la place à la résignation. Même les plus tabassés par les directs du droit d'une gouvernement se réfugient dans les cordes pour tenter d'échapper à l'avalanche.
Hier les viticulteurs du Languedoc qui sont réputés pour leurs actions déterminés sont descendus dans la rue. Ils n'ont pas autant mobilisé que prévu. Entre 4.500 et 10.000 d'entre eux, selon les sources dans les rues de Montpellier, sous un soleil de plomb et au rythme des pétards, pour demander au gouvernement des mesures d'urgence et un plan de soutien. D'après le président des Jeunes Agriculteurs de l'Hérault, « 80% des exploitations sont en fortes difficultés financières. Les cours du vin continuent de chuter: de 45 euros l'hectolitre à 33 euros entre 2000 et 2007 pour les vins de pays, de 70 euros à 53 euros sur la même période pour les vins de pays d'Oc. A cela s'ajoute la hausse des charges: gazole, intrants (phytosanitaires), ferraille, engrais..." » Le Crédit agricole, la Mutualité sociale agricole (MSA) ou Groupama tiennent donc le sort d'un pan entier de l'activité économique de cette région entre leurs mains. Ils appuient sur le bouton du « découvert » ou du « retard de paiement » et le système actuel s'effondre. C'est à l'image de notre pays qui croule sous les « crédits » de toutes sortes afin d'assurer son fonctionnement.
Le président du Syndicat des vignerons de l'Aude, a rappelé les principales revendications de la filière : « la reconduction de l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti en 2007 (comme cela fut le cas pour 2005 et 2006), une meilleure répartition des marges car la grande distribution marge à hauteur de 60%, un gazole professionnel à 40 centimes d'euro le litre, une indexation des charges sociales sur le niveau des revenus et le versement d'un acompte dès la signature du contrat de vente ». La balle est aussi dans le camp de la filière. « Il y a en Languedoc-Roussillon 280 caves coopératives et 3.000 caves particulières. C'est beaucoup trop », a noté Boris Calmette, président de la Fédération régionale des caves coopératives.
Dans le Bordelais le climat n'est pas meilleur. Le climat des dernières semaines a pesé lourdement sur les ventes de vin rosé qui ont été infimes. On voit paraît-il des vendeurs inquiets tenter de relancer les achats en offrant un bon... de carburant pour une caisse de 12 bouteilles acquises. Les très grands crus ont baissé le prix des primeurs. Les stocs ne baissent pas car le rapport dollar-euro pénalise les exportations. Aujourd'hui Bordeaux va tenter de se redonner du tonus avec la grande fête des bords de Garonne mais tout le monde annonce beaucoup de... visiteurs mais peu d'acheteurs réels.
REMONTER LE MORAL
Mais, malgré ce contexte extrêmement morose on était cependant très loin des mobilisations antérieures de la filière comme si le combat était perdu d'avance. Ce fut le cas des cheminots, des enseignants, des fonctionnaires, des marins pécheurs, des transporteurs, des retraités actuels et futurs, des handicapés... Pour tous même résultat : des promesses non satisfaites ou des non réponses ! Le moral n'a donc jamais été aussi bas avec en plus des Bleus qui se ridiculisent alors qu'on les annonçait comme favoris pour le titre européen que Super Sarko se voyait en nouveau Président de l'Union européenne remettre à Lilian Thuram. Il ne reste donc plus les soldes.
On en arrive, dans un pays au bord de la récession à tout miser sur des ventes à - 50 % pour seulement faire de la trésorerie. Les soldes d'été ont démarré hier et c'est une occasion pour les consommateurs de faire de bonnes affaires dans l'habillement alors que les commerces promettent des rabais de 30% à 50% en moyenne, pour tenter de rattraper une saison difficile. Les comptes sont au plus bas dans la grande distribution traditionnelle comme dans les boutiques. Soldes pour non soldes il y a des sommes dérisoires à consacrer au superflu et c'est la seule vérité constatée. Ils vont démarrer avec de forts rabais dans la plupart des magasins.
Certains commerces n'ont pas hésité à anticiper l'événement en lançant des promotions dès début juin, car la météo maussade et la baisse du pouvoir d'achat pèsent sur leurs ventes depuis le début de l'année. Les soldes d'été représentent en effet 20% à 25% du chiffre d'affaires annuel des magasins, moins importants que ceux d'hiver (30% à 35%), les pièces vendues alors étant plus chères (manteaux, doudounes, pulls...).
UN TEXTE CONTOURNABLE
Cependant, le consommateur devra rester vigilant, tant dans les magasins que sur les sites internet. L'an dernier lors des soldes d'été, la DGCCRF avait relevé une augmentation du taux d'infraction lié à des chats destinés uniquement à cette période de l'année. L'article L 310-3 du code du Commerce précise que ne sont concernées par les soldes que les ventes accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l'écoulement accéléré de marchandises en stock. Ainsi, un commerçant ne peut solder un produit que si ce dernier est proposé à la vente et payé... depuis au moins un mois à la date de début de la période de soldes considérée. Le stock de marchandises ne doit pas être renouvelé pendant toute la période des soldes effectuées par le commerçant. A défaut le commerçant encourt une amende. Les produits soldés doivent être des produits neufs. Exceptionnellement le commerçant peut être autorisé à vendre à perte. Il est donc possible de trouver des rabais de plus de 50%. La mention "soldes" doit être clairement affichée sur les produits concernés. La distinction aux yeux du consommateur entre les articles soldés et les articles non soldés doit être claire.
Ces consignes sont parfois totalement oubliées car elles ont été précédées d'une augmentation nette des prix antérieurs afin de minimiser le rabais réellement effectué. Des sur-stocks effectués par anticipation restent dans les réserves pour attendre aussi le moment où les cartes bleues chauffent. Enfin si ça peut faire remonter le moral des viticulteurs, des marins pécheurs, des fonctionnaires, des routiers, des retraités et des ménagères de plus de 50 ans ravies par la pub de TF1 sur le pouvoir d'achat, il ne faut pas qu'ils s'en privent. D'ailleurs tout est soldé depuis des mois en France !
LE PAVE DE LA BANQUE DE FRANCE
Les droits sociaux sont soldés à 50 ou 70 %. Les postes de fonctionnaires utiles à l'éducation et à la santé sont bradés en permanence. TF1 a mis en solde son présentateur vedette avant sa date de péremption. SUR France Télévisions ont fait un pris pour els derniers écrans de pub. Les Irlandais ont même fait un effort en soldant le traité de Lisbonne et en diminuant fortement la crédibilité de l'Europe. En France les idées de Gauche se soldent chaque jour davantage. Même la Banque de France a soldé son avis sur la conjoncture économique française. Elle a lancé un pavé dans la mare à l'heure où le gouvernement envisage de solder les 35 heures ainsi que la RTT (réduction du temps de travail) et en discute âprement avec les syndicats : « le facteur critique de nos difficultés semble bien être les conséquences diffuses de la réduction du temps de travail » analyse la Banque de France pour qui « la compétitivité française a été affectée par les hausses et les rattrapages de salaires liés à la réduction de la durée du travail, alors même que l'Allemagne, de son côté, touchait les dividendes de plusieurs années consécutives de modération salariale ». C'est à dire que la Banque de France critique vertement les décisions sarkozyennes consistant à jouer sur la durée du temps de travail pour tenter de masquer la baisse réelle du pouvoir d'achat. Situation paradoxale que celle de banquiers rappelant que cette décision solde la croissance au lieu de la doper.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'en moque comme d'une annonce de l'Insee : elle est une « accro des soldes » . Au lendemain de la publication par l'Insee du rebond surprise de la consommation des ménages en mai (+2%), elle a indiqué tabler sur « une accélération » de la consommation des ménages en France grâce aux soldes d'été. « Les soldes sont un moment festifs. Ils constituent clairement un soutien à la consommation. Et je pense que la période de soldes va poursuivre cette accélération en matière de consommation ». La publication de l'Insee constitue une nouvelle pour le moins surprenante alors que les Français ne cessent de protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat... autour de leur table de salle à manger mais de plus en plus rarement dans la rue. Ils ont mis leur combativité en soldes en attendant la rentrée. Ils sera tant de revenir au tarifs habituels.
Mais je déblogue...
Partager cet article
Repost0

commentaires

A
On comprend bien, à lire ta chronique, Jean-Marie, qu'il n'y a rien dans l'actualité actuelle qui soit de nature à remonter le moral des troupes! Rien que de la morosité, rien que des nouvelles déprimantes, que ce soit dans le domaine politique, économique ou social !Alors, je me suis demandé si je ne pouvais pas trouver quelque chose de plus souriant à ajouter à ce que tu nous écrit...Il y a bien eu le cadeau offert par le Président de la République, à chaque député ou députée, sous la forme d'une mallette contenant divers accessoires, dont une magnifique cravatte grise. Ces dames ont essayé, avec humour, de faire un usage...acceptable de cet accessoire incongru, qui un serre-tête, qui un noeud pour les cheveux, qui une ceinture....mais, tout compte fait, cela ne m'a pas même fait sourire. Comment ! l'Etat est au bord de la faillite, nous dit-on, et le chef de l'Etat se permet de faire, à nos frais, bien sûr , un cadeau à chaque député ? Et, manifestant clairement le peu de respect qu'il a pour la représentation nationale, il ne prend pas même la peine de demander à ses sbires de penser à la parité, et d'avoir une petite attention particulière pour ces dames ? Non, décidément, ce n'est pas drôle du tout.Pour finir, je me suis plongée dans la lecture du Canard Enchaîné, espérant y trouver une inspiration plus souriante.... Eh bien, rien du tout. J'y ai retrouvé ce que nous savions déjà, les mêmes amertumes, les mêmes déceptions, les mêmes révoltes, qui sont désormais notre pain quotidien....mais rien qui donne envie de se réjouir vraiment.... A moins que, gagnée par la morosité ambiante, je ne sois même plus capable moi-même de trouver dans l'actualité une occasion  de sourire ! Ah si, quand même, ce qui m'a rempli de satisfaction, c'est d'apprendre que la cote de popularité du cher Nicolas est, elle aussi, en solde..... 
Répondre