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10 mai 2006 3 10 /05 /mai /2006 07:17
" Il suffira pourtant de patienter et d’attendre les éditions prochaines du Canard Enchaîné pour en vérifier l’authenticité. Nous en sommes rendus aujourd’hui au top des pratiques politiques que je déteste : s’il y a un problème ce n’est pas de la responsabilité de celui qui le pose, mais de celle des journalistes qui le portent à la connaissance du public. A eux l’indignité nationale, aux " coupables " la pitié du peuple ! … Elles finiront peu à peu par éroder les plus robustes résistances car on sait que les vocations de corbeaux sont, dans notre France démocratique, au moins aussi nombreuses que celles de redresseurs de torts. Il y gros à parier que, dans les prochains jours, les " bernés " ou les " porteurs de chapeaux " potentiels vont laisser filtrer quelques preuves de leur bonne foi. Soyez patients, un document nouveau va arriver dans une rédaction ou une autre, sans pour autant que cette perspective affole les intéressés. Et alors, le mal sera plus fort que les pansements déposés sur des jambes de bois ".
Voici deux extraits de la chronique que je vous proposais dans " La Vérité si je mens 3 " le 3 mai dernier. Partant de ce que je connais du monde de la presse nationale, j’étais certain de mon coup. Pour avoir fréquenté la mouvance des gens bossant pour le Canard Enchaîné, je ne prenais pas grand risque, avec mes affirmations, car je connais leurs habitudes immuables. Chaque fois, le monde politique français de tous bords se laisse trimballer par une rédaction sachant fort bien remuer le couteau dans les plaies du mensonge.
Depuis des décennies, les responsables pris en flagrant délit n’ont qu’une obsession : la fuite en avant! Leur technique est invariable : ils démentent, un peu comme un joueur de poker voulant voir jusqu’où peut aller son adversaire, et  finissent toujours par perdre car ils savent bien que l’adversaire a plus d’un as dans les mains, mais ils espèrent que le bluff portera ses fruits. Ils insistent même car ils ne peuvent pas faire autrement, et finissent vaincus car ils ignorent véritablement ce qu’il y a d’autre derrière une révélation.
Or, pour avoir indirectement travaillé pour le Canard Enchaîné, je sais que ce journal ne prend jamais aucun risque et qu’il possède obligatoirement les preuves matérielles du moindre mot figurant dans l’un de ces " papiers ". Peu de gens d’ailleurs écrivent dans le Canard car il s’agit d’un privilège réservé à ceux qui sont capables de bien ficeler humoristiquement une information, à partir des éléments sûrs en sa possession. C’est probablement l’hebdomadaire le mieux informé qui ne distribue qu’une très faible part du "pactole" qu’il a en sa possession. En plus, si le sujet est délicat, on consultera un pool d’avocats qui dira jusqu’où on peut aller sans risques.

 

 

 

ON TIRE BALLE APRES BALLE
Il y a une foultitude d’exemples qui ont mis à mal des gens certains qu’ils allaient s’en tirer sans trop de mal. Au Canard, on n’arrose pas la cible avec des rafales, on tire balle après balle, pour faire durer le scandale. Je peux vous assurer que, quand paraît une preuveje sais, par expérience, qu’il y en a trois ou quatre en réserve. Si le " coupable " bronche ou tente de se débattre, il en prend une " autre " la semaine suivante. Et ainsi de suite jusqu’à épuisement. Le ravitaillement en vol du Canard est constant et sans limite.
Crin Blanc et Droopy le savent bien, mais ils sont dans la nasse et n’ont aucune autre issue possible que le démenti. Plus ils vont de démener, et plus leur espace politique vital va se refermer. Visiblement, le général Rondot doit avoir un lourd contentieux avec eux. En spécialiste de la fuite organisée, il sait que, pour ne pas risquer un accident dans la vie publique, il vaut mieux mettre dans une enveloppe les copies des documents que l’on possède et les confier au Canard. Ce sera à la fois votre assurance-vie et aussi celle qui vous permettra d'avoir raison au fil des semaines. Vous laissez faire… les autres.
Il m’est personnellement arrivé d’avoir eu, entre les mains, trois dossiers extrêmement explosifs lorsque j’étais journaliste. Sur le premier, en Octobre 81, j’ai le souvenir d’avoir été conduit, comme dans un roman policier, avec mes preuves que j’ai toujours gardées, chez un avocat bordelais du journal pour lequel je travaillais. Il lut mon article, vérifia les pièces en ma possession et… autorisa la publication. En l’occurrence j’avais trouvé un " chef " courageux… Ce ne fut pas le cas pour le second dossier, car il était tellement dangereux (malversations dans des faillites d’entreprises en vue) que, après avoir rencontré, de nuit, celui qui me le proposait, j’eus la mauvaise idée de le confier au responsable de la rédaction, qui s’empressa de le planquer, et m’empêcha ainsi de réaliser un second coup.
Le troisième, en janvier 82, intitulé " le tiroir caisse des Girondins " me valut une menace précise et directe du président d’alors (il réclama à l’époque 400 000 F de dommages et intérêts si je ne fournissais pas les preuves de mes affirmations), ce qui calma définitivement mais velléités d’enquête. Dans les trois cas le Canard récupéra indirectement les infos et des preuves, et en fit d’excellents papiers. Quand le mercredi arrive un missile, il est donc bien plus prudent de ne pas aggraver la situation en assurant que tout est faux : ces gars là ne partent jamais à l’assaut sans une cartouchière bien remplie !
CE QU’IL FAUT LA OU IL FAUT
Rondot, en bon militaire, sait que la meilleure garde rapprochée est celle qui peut frapper vite et précisément, pas celle qui s’abrite derrière un gilet pare-balles. Il a donc lâché ce qu’il faut, là où il faut. Hier, on a donc appris que le " corbeau ", dans l’affaire Clearstream, était l’un des protagonistes de la guerre des chefs chez EADS. Rien d’étonnant car, dans le milieu des affaires, la lutte pour le pouvoir est encore plus rude que chez les politiques, mais elle intéresse moins la France d’en bas ! Ami de Crin Blanc, il a servi de paravent à une manipulation commanditée par Droopy, avec l’espoir d’en percevoir les dividendes.
Le Canard affirme que l’informateur de Crin Blanc , " accompagné de l'avocat Thibault de Montbrial, a rencontré secrètement le 30 avril 2004 le juge Renaud Van Ruymbeke pour lui livrer les pseudo-informations sur les listings informatiques. Il prétendait que des personnalités du monde entier détenaient des comptes à la société luxembourgeoise Clearstream, crédités de sommes d'origine frauduleuse. Jean-Louis Gergorin aurait refusé que l'entretien avec le juge Van Ruymbeke soit enregistré en procédure, et que les listings lui soient remis officiellement, en prétextant qu'il craignait pour sa vie " Et le Canard… enchaîne les dates, les preuves, les éléments compromettants, pour résoudre ce qui n’est une énigme que pour les malvoyants du journalisme.
Ensuite, Droopy prend une nouvelle " balle " qui tuerait n’importe quel élu de base. A l'appui de ses affirmations sur un compte de Droopy dans une banque japonaise, Le Canard publie un extrait restreint du PV de déposition du général Rondot, dans lequel le témoin assure: "il est indiqué sur les documents que vous avez saisis à mon domicile que ce compte a été ouvert à la Tokyo Sowa bank, et a été crédité d'une somme totale évaluée par les services de la DGSE à 300 millions de francs". A mon avis, ce n’est qu’une première " bastos " comme on dirait dans la milieu. Les autres vont suivre… car elles sont dans le chargeur. Laissez donc les démentis forcenés venir, et je vous prédis un tir à vue sans pitié.
QUE DEVIENT LE SECRET DE L’INSTRUCTION ?
Ce que personne ne se demande, c'est comment le P.V. d’une audition devant des juges impartiaux et sérieux peut finir, en intégralité, dans les corbeilles à courrier de la rédaction du Canard ? Imaginez ce que devient, dans notre pays, le secret de l’instruction, quand deux journaux en reçoivent régulièrement des morceaux choisis ! Que vaudrait le dossier d’un élu de base ? Que lui arriverait-il face à une telle pression ? Quelle est la fiabilité de la justice ? Quel est le corbeau ? Ce sont tout de même des questions à se poser.
Jour après jour, le Roquet de Neuilly apparaît comme le chevalier blanc, victime des vilains comploteurs masqués (ou du moins qui croyaient l’être !)… Il jubilait à Nîmes, cité des Crocodiles, où l’on versait déjà des larmes sur son sort.
Il n’est pour rien, garantit le Ministère de l’intérieur, dans les pratiques de ce "brillant" Général Rondot, qui bizarrement, a conservé chez lui, dans le vaisselier familial du salon, tous les documents accablant Crin Blanc et Droopy, afin que les juges ne se fatiguent pas trop à rechercher des preuves. Si ce gars-là a été le plus grand spécialiste français du secret, il y a lieu de s’inquiéter sur le niveau du reste des troupes ! Son incapacité à faire disparaître des éléments de preuve ne m’étonne plus sur le fiasco de l’opération du Rainbow Warrior !
A remarquer aussi que, chaque fois que l’on évoque la déclaration aux juges de cet éminent Général, les personnes mises en cause se déclarent outrées par ses calomnies, par leur caractère tronqué, par leur flagrante inexactitude… Incroyable, il a raconté n’importe quoi, à croire qu’il est atteint d’une mythomanie pathologique. Je comprends qu’on l’ait expédié à la retraite !
En fait, la manœuvre, parfaitement réglée, ressemble à une machine infernale qui a explosé, par un habile retournement de situation, à la figure de ceux qui croyaient l’avoir soigneusement montée. Et, croyez moi, le Roquet de Neuilly n’y est pour rien. C’est le général Rondot qui l’affirme, et ce gars-là, vous pouvez le croire…
Mais je déblogue…
 
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commentaires

E
Excellent !<br /> Pour bien comprendre toute l'affaire, il suffit de regarder les Guignols de l'info" du 5 mai 2006. L'interview de B.Tapie (sa marionnette) par PPDA (sa marionnette) est excellente et très convaincante ! Je pense que les auteurs ont tout compris !
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L
Bonjour à toi, ton blog m'a l'air intéressant, je suis d'accord pour un échange de lien...
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