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24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 07:17
L’épisode de la SOGERMA reflète les nombreuses chroniques publiées dans l’AUTRE QUOTIDIEN sur les rapports entre la politique et l’économique, car chaque jour qui passe accélère la prise de pouvoir effective par la société des décideurs du monde industriel ou financier, avec pour référence essentielle le libéralisme débridé. Désormais, le statut d’actionnaire est largement supérieur à celui de citoyen. Un vote dans un grand conseil d’administration s’avère plus décisif pour l’avenir de milliers de familles qu’une main levée à l’Assemblée nationale sur une loi des finances. Les associations de " petits porteurs " ou celles de retraités anglais ou américains deviennent des références plus écoutées que les militants des partis politiques institutionnels. Il suffit que les premiers toussent pour qu’une région s’effondre. Les seconds ne participent qu’à des luttes de clans pour des pouvoirs illusoires.
On constate en effet régulièrement, au fil d’une annonce plus ou moins fracassante, que les moments clés de la vie nationale ne sont pas décidés à l’Elysée, mais au dernier étage d’immeubles ultra modernes installés à l’extérieur de notre pays. Les motions de censure n’ont aucun impact, et d’ailleurs les députés ne s’y intéressent même pas, alors que les menaces planant sur l’avenir de tel ou tel PDG ont des conséquences catastrophiques en termes concrets directs sur la vie quotidienne de groupes humains plus ou moins importants. Les repères antérieurs s’effacent. Le monde bascule vers la World Compagny des Guignols, dans l'indifférence des militants omnubilés par des sondages!
Dans le cas d’EADS on se retrouve face à l’exemple terrible où, malgré les gesticulations des plus hauts gouvernants, la fin de l’histoire est écrite d’avance. On traînera un ou deux ans, histoire de laisser passer les échéances électorales inscrites au menu, puis on achèvera le plan présenté en conseil d’administration, car les élus actuels seront peut-être bien loin, et leurs engagements solennels, pris devant micros et caméras,ne seront plus d'aucune actualité.
Hier matin, j’ai été averti par la Mairie de Mérignac de la venue impromptue de Crin Blanc en Gironde. Tous les services étaient en émoi et contraints de faire profil bas, les élus locaux dociles, convoqués à la hâte, priés de se conformer aux horaires rapides du "comploteur calomnié", et les syndicats invités à une messe du genre : dormez tranquille je m’occupe, encore durant quelques jours, de tout. Après, vous fererz avec mon sucesseur!
MENDIER LA COMPREHENSION DES PDG
En l’occurrence, l’Etat ayant renoncé, au nom des directives européennes, à tout rôle dans le milieu de l’aménagement économique du territoire, ayant vendu toutes ses parts majoritaires dans les grandes entreprises clés, en est réduit à mendier la compréhension des PDG. Il vaudrait mieux d’ailleurs constituer directement un Sénat du CAC 40 pour prendre les décisions importantes, car ce serait beaucoup plus clair. Une idée pour le programme des présidentiables!
EADS, citée comme exemple de la réussite européenne et de ce que le fameux Traité constitutionnel aurait pu apporter comme sécurité aux travailleurs, a fait beaucoup mieux que délocaliser : il ferme purement et simplement.
Autour de la table d’un conseil d’administration, sûrement préoccupé par l’avenir de la filière aéronautique française, le représentant de l’Etat a eu un trou de mémoire. Il ne s’est pas souvenu que Crin Blanc était aussi préoccupé que cela du devenir de la SOGERMA, car je suis certain qu’il aurait protesté depuis longtemps au nom des 15 % d’actions qu’il représente. Il n’a pas pu car, justement, il était aux abonnés des jetons de présence absents…
Il ne reste plus qu’un véritable espoir : l’arrivée de "Superoquet" de Neuilly, ou une grève de la faim d’Alain Rousset dans sa bergerie de la vallée d’Aspe. Dans un cas comme dans l’autre, le PDG d’EADS, qui les avait tous deux conviés récemment à sa table, sera sensible à leur action. En effet, comment voulez-vous que ce brave homme prenne en considération les admonestations de Crin Blanc, qui le place dans une situation intenable? En effet, l’affaire " courant clair " a tout de même mis en évidence qu’EADS avait les moyens financiers de payer deux emplois fictifs de très haut niveau, au... service de Crin Blanc.
Son directeur-général-adjoint, Jean Louis Gergorin, passait son temps à expédier des lettres anonymes, à renseigner les services secrets ou à participer à des réunions réputées discrètes, à rencontrer à Paris (Qui a payé les voyages?) les juges en cachette, ou à produire des notes à l’intention de son pote du quai d'Orsay ou de Matignon. Or, visiblement, Noël Forgeard, son supérieur hiérarchique n’était au courant de rien ! Bien plus fort qu’à la Mairie de Paris !
Quant au directeur des services informatiques, Imad Lhoud, un surdoué payé à prix d’or, il n’a pas réussi à pénétrer le système de Clearstream, mais il enquêtait sur des comptes occultes sans rapport avec EADS, et il soudoyait d’autres employés pour qu’ils fassent le boulot à sa place. Et, là encore, personne n’était au courant ! Drôle de boite qu’EADS, où les cadres bossent au noir pour des officines de barbouzes ou au profit du monde politique, mais dans laquelle tout se fait à l’insu du PDG !
REDORER L'IMAGE DE L'ENTREPRISE
Tous deux à leur manière ont redoré l’image de cette entreprise, et surtout on contribué dans leur travail au sauvetage de la SOGERMA qui était au cœur de leur action. Sûr que cet après-midi, quand D2V va rencontrer Noël Forgeard, ils ne causeront forcément que du sujet mérignacais, et un climat de confiance réciproque planera dans la pièce. Pourvu que le Général Rondot n’assiste pas à l’entretien… ou n’ait pas disposé des micros. Remaqruez que Crin Blanc doit être devenu extrêmement méfiant. On dit d’ailleurs (un ragot de plus pour mes amis qui me surveillent chaque jour) qu’il ne se parle même plus en se rasant le matin devant la glac,e ou en regardant l’effet de ses séances d’UV. Premier Ministre échaudé craint la calomnie…
En attendant les 1100 personnes de la SOGERMA ont leur sort suspendu à un face à face entre un Premier Ministre ayant utilisé à des fins personnelles les services secrets de l'Etat, via des copains de l’entreprise, dont le  PDG ne le savait pas. Tous deux sont les victimes expiatoires des médias, qui truquent les preuves, font des annonces prématurées, trahissent des secrets de Polichinelle. Et c’est une certitude : ils ne sont ni responsables ni encore moins coupables.
Les actionnaires de la "société anonyme à responsabilité de plus en plus limitée Elysée" ne vont pourtant pas tarder à demander des comptes. Leurs espoirs de dividendes pour les prochaines assemblées générales de 2007 s’éloignent, mais ils ont encore un espoir; ceux qui ont lancé l’OPA, la " Sarko Corporation ", semblent trop pressés de les absorber, et les autres n’ont aucun PDG crédible et surtout, malgré les soldes militantes, ils ont du mal à apparaître comme très sérieux.
En fait, les plus inquiets doivent être les salariés de la SOGERMA . De Villepin sera renvoyé à ses livres de poésie vers la mi-juin et le PDG d’EADS sera délié de ses engagements. Ils sont comme tous les Françaises et les Français lucides : atterrés qu’on les prennent ouvertement pour des cons et qu’on leur fasse prendre les vessies de la politique spectacle pour des lanternes de la raison. Il y a longtemps que leur sort est scellé… Et le Général Rondot, lui qui sait tout et ne dit plus rien, pourrait faire des révélations… Sait-on jamais ! Vivement que Sarkozy s’en occupe…
Mais je déblogue…
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commentaires

B
Je me suis laissé dire que c'est le gouvernement Jospin qui aurait choisi de délocaliser la maintenance de certains avions militaires pour cause de restriction budgétaire.Mais je déblogue..
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