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10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 07:40
C’est parti. Le coup d’envoi du Mondial a été donné, et désormais place est faite à tous les espoirs les plus fous et les déceptions les plus fortes. Les yeux sont rivés sur la ligne bleue des Vosges ou même plus loin, au-delà du Rhin. Plus question d’organiser quoi que ce soit ou de penser à autre chose qu’aux rebonds, que l’on sait plus ou moins capricieux, de la balle ronde ! Le monde qui, justement, ne tourne pas très rond, va tenter de faire oublier ses turpitudes durant un mois. Etrange planète que celle qui se passionne pour des jeux, qui paie des sommes folles pour assouvir son esprit de conquête, alors qu'elle manque parfois de... pain.
Elle sait que, de toutes les manières, il sera bien temps de retourner aux affaires horribles, le moment venu. On peut s'étriper en Somalie, mourir de famine au Darfour, croupir dans des camps de réfugiés en Indonésie, s'égorger en Irak, s'entretuer en Palestine...le résultat d'un match passera avant tout les reste. Le grand débat sur "l’insécurité" qui sévit, on l’oublie trop, lors de nos confrontations franco-françaises, va angoisser, dans tous les pays participants,   les " sélectionneurs " de tous bords, et notamment,  depuis hier,  les Allemands. Ils ne veulent surtout pas que leur "gardien du temple"  prenne trop de coups au but. Une défense hermétique,  et plus encore une attitude offensive percutante, contre les tentatives de repli sur soi du camp adverse, préoccupent désormais les Peuples. Mieux, de la réussite de onze manchots, va dépendre la croissance économique des prochains mois. C’est écrire combien le challenge est rude à relever…Combien la pression est forte.
Le Mondial, avant d’être une compétition sportive, est devenu d’abord un événement décisif pour la réussite des "affaires" en tout genre. Pas un seul geste, pas une seule décision, pas un seul but qui ne serve la cause d’un sponsor ou qui n'aie pas d’importance pour l’avenir de la nation. Les enjeux revêtent une exceptionnelle importance et nul n'a honte d'être un patriote du ballon rond, race éphémère dont on sait qu'elle ne pousse que tous les 4 ans. La réussite de tous les gouvernements en dépend !
RETOMBEES ECONOMIQUES
Celui d'Allemagne, pragmatique, se moque du résultat sportif : il table sur trois milliards d'€ de retombées économiques, réparties sur trois ans. Il s'agit "d'estimations prudentes", a même expliqué le ministre de l'Economie Michael Glos. Le tourisme, les transports, l'électronique grand public ainsi que les fabricants d'articles de sport seront les grands gagnants. De nombreux économistes ont déjà annoncé un quart de point de croissance en plus pour 2006… On rêve à ce que rapporterait une victoire de la Manchaft!
Jusqu’en Thaïlande, on se frotte les mains. Là, si le Mondial est une bonne nouvelle pour sa croissance économique, elle ne l’est pas pour son tourisme. Selon une enquête de la Chambre de commerce locale, les Thaïlandais pourraient dépenser environ 300 millions d'€ supplémentaires pendant le mois de la compétition. Principaux postes budgétaires concernés: nourriture, boisson et communications. Les économistes estiment que ce supplément de consommation pourrait rapporter... 0,07 points de croissance à la Thaïlande. En revanche, la florissante industrie touristique craint une désaffection (-20% selon le ministère) de ses sites, les supporteurs préférant rester chez eux pour regarder les matches
En France, le secteur de la culture, déjà mal en point, s'inquiète. Les Théâtres, à Paris, font des rabais et des promotions, les musées s'affolent et les cinémas ont interrompu le flot régulier de sortie des films, car on n’attend pas de miracles des recettes. Drôle de planète, qui dissimule ses échecs, en espérant que des pousse-citrouilles vont transformer les chars poussifs des états en carrosses.
LA DEPRESSION ET LA NATIONALISME
Certains peuples, avant même de connaître le moindre résultat, sont au bord de la dépression. Les Algériens, passionnés de foot sont, par exemple, au bord de la dépression collective, à l'idée de ne pas pouvoir suivre le Mondial allemand sur leurs petits écrans. Et pour cause ! les chaînes de télévision françaises diffusées… sur le bouquet TPS, sont désormais cryptées. Et ils n'ont donc plus l'opportunité de les regarder, car leurs chaines nationales n’ont pas acheté des droits exorbitants. Ils n’auront droit qu’à des images volées.
Comble de désespoir, même les chaînes satellitaires arabes ne diffuseront pas les rencontres, l'exclusivité ayant été acquise par le milliardaire saoudien Cheikh Salah Abdellah Kamal. Cette exclusivité fait que les Algériens sont obligés d’acheter une carte qui coûte l'équivalent de 100 Euros. Autant dire une fortune, surtout pour les jeunes, en proie au chômage terrible qui ravage leur pays. Conséquence imprévue, face au verrouillage, les regards se braquent en effet sur les "hackers" qui deviennent, par la force des choses, des acteurs clés. Ceux qui ont, jusque-là, réussi à "craquer les codes", s'avouent vaincus devant le nouveau système de verrouillage.
Le problème prend aujourd'hui l'allure d'une affaire d'Etatj et les… politiques s'en mêlent. L’Algérie, déjà secouée par une contestation permanente, est au bord de la révolution.
En revanche, quelques petits malins veulent anticiper sur un succès potentiel de leur sélection, histoire d’en tirer bénéfice le moment venu… Le plus optimiste, à quelques mois de sa seconde campagne électorale, n’est autre que Lula, le truculent président brésilien. "Les autres équipes rentrent sur le terrain pour, d'abord, ne pas prendre de buts du Brésil, et ensuite prendre… des notes". Cette amicale forfanterie de supporteur a été prononcée, par le charismatique Lula, dans le journal O Globo. Il a ajouté, prudent, que le Brésil avait "la meilleure sélection du monde et la meilleure attaque du monde. Mais ça ne fait pas gagner des matches". Puis, le président brésilien a certifié qu'il n'y avait "pas de favori" pour ce Mondial ; il a mis les Auriverdes en garde contre les excès de confiance, et les a engagé à faire preuve "d'humilité". "Tout le monde rêve de battre le Brésil", a-t-il ajouté… pour flatter un peuple qui ne va vivre que pour les exploits de Ronaldinho. Il conjugue le nationalisme le plus basique et la prudence gestionnaire la plus réaliste. Ainsi, " Lula " ouvre la voie aux exploitations personnelles d’éventuels succès collectifs. Il y a fort à parier que d’autres vont lui emboîter le pas.
LE NUMERO 10 DE DE VILLEPIN
Droopy a déjà effectué une approche prudente à Saint Etienne. De Villepin était allé, avant lui, à Clairefontaine quérir un maillot 10, remis par Zizou en personne, avec les signatures de tous les joueurs… Tout un symbole pour quelqu'un qui rêve de redevenir un capitaine, et le meneur de jeu d'une équipe éparpillée en clans divers. Il le revêtira peut-ëtre quand il se rendra à l'Elysée, où la consommation de Corona va doubler !
Sarkozy lui, attend. Si le bleu demeure la couleur favorite d'un Ministre de l'Intérieur, il ne s'est pas aventurer à aller rencontre Thuram, Henry, Wiltord et consorts qui ne le portent pas dans leur coeur. Il sait qu’à tout moment il pourra débarquer sur un stade allemand, et recueillir quelques plans flatteurs de TF1. Ce sera mieux qu'en France, et surtout, il ne risque pas un tacle musclé de ces "blacks", qui ont appartenu aux Karchérisables des banlieues. Et le climat actuel ne correspond pas, à son sujet, à la " couleur " majoritaire au sein de cette France qu’il aurait pu, pour une grande part, renvoyer chez elle, sur la base de son "immigration choisie". Les footballeurs ne figurent pas, en effet, dans les quotas prévus avec le Mali, le Togo, le Sénégal ou le Cameroun.
Quand à Ségolène, elle pourrait bien aller serrer des mains dans les vestiaires, si les sondages l’exigent. Elle devrait bientôt faire une déclaration musclée sur le football… et revendiquer que les entrainements se déroulent dans des camps militaires, afin que la rigueur tactique soit cultivée dans la rigueur absolue. D'ailleurs, Domenech pense un peu comme elle, ce qui est bon signe pour sa cote de popularité, en cas de victoire.
Rassurez-vous, tout le monde répète déjà le principe numéro un et universel de la politique, celui que je connais depuis des décennies que je milite. Il sort, le soir de chaque consultation électorale : "on a gagné!... on a gagné!..." si le résultat correspond aux espoirs. "Ils ont perdu... Ils ont perdu!..." dans le cas contraire. La suite sera tout aussi convenue : "Je vous l'avais bien dit : ils sont tous pourris, et il n'y a que le pognon qui les intéresse...". Pensez-y devant votre télé. 
Mais je déblogue...
Photo extraite du site www.lematin.ma
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