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12 juin 2007 2 12 /06 /juin /2007 13:08
Les jours se suivent et se ressemblent. Les femmes et les hommes politiques, un brin lucides, commencent à prendre conscience que les élections en France sont faites non pas par les électrices et les électeurs mais par les téléspectatrices et les téléspectateurs. Depuis des mois dans L’AUTRE QUOTIDIEN, ce phénomène a fait l’objet de très nombreuses chroniques. Une remarque s’impose : quand la télé apporte son soutien partial à une personnalité elle a une tendance particulière à l’indulgence mais dès qu’elle est oubliée dans les manipulations plus ou moins évidentes, elle prend un ton sentencieux pour protester. Georges Marchais avait été l’un des plus spectaculaires en osant s’en prendre à Elkabach. Il avait en acquis une célébrité durable. François Bayrou a repris à son compte cette révolte dans le camp adverse en attaquant TF1 sur ses propres plateaux. Il y a construit une image d’homme courageux ne rechignant pas à dire leurs… quatre vérités à des journalistes troncs déifiés. Il n’y avait rien d’anormal à cette saillie puisque la chaîne privée n’a jamais véritablement caché qu’elle roule pour la Droite sous toutes ses formes les plus médiatiques. Par contre on oublie trop souvent que pour contrebalancer cette pesanteur idéologique prégnante, la République a inventé le service public…de radiotélévison. Lui au moins devait afficher une éthique spécifique, une impartialité irréprochable puisque… payée avec les deniers publics de citoyennes et de citoyens de toutes opinions. Cette redevance acquittée sans barguigner par des contribuables consentants permet en effet d’accéder… aux réseaux publics n’est pas négociable, pas adaptable et permet de " payer " sa propre intoxication. Extraordinaire situation que celle qui voit des gens ne pas protester contre un système lui imposant un produit indigeste alors que ce sont euX qui le financent.
Invitée sur la chaîne publique lundi soir, Ségolène Royal a critiqué un reportage consacré aux candidats socialistes en ballottage défavorable, le jugeant "assez scandaleux pour les candidats que France 2 battus d'avance". Elle a ensuite dénoncé un reportage consacré à la 2e circonscription de Bordeaux, dans laquelle le ministre UMP Alain Juppé sera opposé au second tour à la socialiste Michèle Delaunay.
"Vous avez cité le candidat de l'UMP cinq fois et la candidate socialiste pas une fois", a-t-elle critiqué. Le présentateur David Pujadas lui avait rétorqué que Michèle Delaunay s'était exprimée au cours de ce reportage.
"Vous ne l'avez pas citée, on sait comment marche la communication", a coupé la responsable socialiste, avant d'ajouter: "Ne vous défendez pas. La réalité est là et ce journal prouve une fois de plus que, en effet, il y a encore beaucoup d'efforts à faire sur le pluralisme de la presse." "Le pluralisme dont parlait tout à l'heure François Bayrou est plus que jamais nécessaire, y compris sur les médias", a-t-elle encore ajouté. Elle aurait pu préciser " surtout sur ceux tributaires du financement public ".
UN REPORTAGE IRREPROCHABLE
La chaine a donc fait donner la superbe Arlette Chabot, droite dans ses bottes. La directrice de l'information de France 2 a vite estimé, le lendemain, que le reportage sur l'élection législative dans la circonscription de Bordeaux, critiqué par Ségolène Royal, était "irréprochable" et respectait l'égalité entre les candidats de cette circonscription.
"Le sujet (...) était parfaitement irréprochable. Il y avait une égalité de temps d'expression entre les deux candidats", a indiqué Arlette Chabot. Elle n’a pas parlé de traitement équitable du contenu du reportage. On sait bien qu’il y a la forme et le fond et que deux phrases citées dans chaque camp ne confère pas au contenu un brevet d’impartialité. Le choix des images, la manière de les monter, le ton du commentaire, la présentation du reportage, sa place dans la hiérarchie du journal sont tout aussi importants et l’émission " Arrêts sur images " le démonte chaque semaine avec une intégrité loauble. Mais qui la regarde ?
" Lorsqu'une personnalité nationale est en compétition, on s'intéresse d'abord à cette personnalité là, même si on donne aussi la parole à ses adversaires ", a souligné Arlette Chabot, ajoutant que France 2 avait " le sentiment d'être irréprochable ". Il faut donc si on décode ses propos constater que l’équité ne s’applique pas aux " personnalités nationales " et qu’elles ont droit à un traitement partial de faveur…pendant les élections alors qu’elles l’ont déjà le reste du temps.
Quant au présentateur du journal, David Pujadas, il a réaffirmé, comme il l'avait fait à l'antenne, qu'il n'y avait "aucun parti pris" dans le reportage. David Pujadas a précisé qu'il ne l'avait pas vu avant sa diffusion pendant le journal. " On peut toujours discuter sur les modalités, mais l'essentiel était que Michèle Delaunay ait la parole", a-t-il dit. Dé jà il avoue que… l’on peut discuter sur les modalités et donne ainsi raison à posteriori à… Ségolène Royal !
Le présentateur a souligné qu'il n'y avait, selon lui, "rien de désobligeant à dire que quelqu'un est en difficulté", un reproche également formulé par la responsable socialiste.
PAYE PAR ELS LECTRICES ET LES ELECTEURS
" Il est normal que les partis soient vigilants. Mais dans ce cas d'espèce, le terme de scandaleux utilisé par Ségolène royal n'était pas correct, car le reportage était équitable ", a-t-il estimé. Selon David Pujadas, la soirée du premier tour était une soirée "difficile" pour la gauche. " Dire cela n'était pas désobligeant ", selon lui c’est en fait véritablement scandaleux comme explication de la part de quelqu’un qui perçoit un salaire confortable payé avec notamment les redevances des électrices et électeurs de la… seconde circonscription de la Gironde. Chaque année, à l’occasion du vote de la loi de finances, le Parlement autorise en effet la perception de la redevance et approuve la répartition de celle-ci entre les différents organismes du secteur public qui en bénéficient : France Télévisions, Radio France, Radio France Internationale (RFI), Réseau France Outre-mer (RFO), Arte-France, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSA). La redevance a été transformée en 2004 en taxe fiscale. Elle est donc perçue depuis 2005 en même temps que la taxe d’habitation et son taux d’évolution est fixé annuellement par le parlement.
En 2005 elle a rapporté environ 2,6 milliards d’euros (un peu plus de 17 Milliards de Francs), qui alimentent les caisses de Radio France, de l’INA, du CSA, de France Télévisions et d’Arte France. France Télévisions perçoit 69 € par poste de télévision de la somme total de chaque redevance. Cette somme est mise au service d’une programmation discutable mais dans le fond ce n’est pas grave. Elle sert surtout aussi à financer une information sur France 2 (France 3 peut être écarté d’un jugement similaire) dont on peut se poser parfois des questions sur la qualité. Est-elle si différente que cela de TF1 ? Este-ce qu’elle prend réellement ses distances avec le pouvoir UMP ? Existe-t-il une indépendance de la rédaction avec les pouvoirs dominants ? Prend-on à France 2 des risques en effectuant du journalisme d’investigation ? Des questions légitimes que tout citoyen lucide devrait se poser.
Est-il normal qu’il " suicide ", avec des fonds publics venus de sa propre poche, une démocratie balbutiante et sous influence permanente ?
Mais dans le fond l’essentiel demeure qu’ils, sur la chaîne publique, arrivent à vous persuader qu’une TVA à 24,5 % fera baisser les prix et surtout augmenter votre pouvoir d’achat. Peu importe le flacon pourvu que l’on est l’ivresse des cocus.
Mais je déblogue…
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commentaires

D
Rien de nouveau sous le soleil : les principaux candidats, SARKO et SEGO en tête, ont basé TOUTE leur campagne (y compris pour SEGO la pré-campagne interne) sur l'image médiatique plus que sur les idées! La redevance payée par des contribuables "consentants"???? qui n'ont pas le choix sauf à se passer complètement de TV et à promettre juré craché sur leurs déclarations d'impots qu'ils n'en ont pas.  Etonnant que cela semble une découverte. JMD a depuis longtemps défendu la bataille des idées plus que celle de l'image. Cette bataille hélas semble belle et bien perdue dans notre si belle démocratie occidentale...<br /> mais qu'il est temps que ces campagnes électorales se terminent ! ! ! Les candidats et leurs électeurs potentiels sont en effet épuisés ...
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E
Chabot et Pujadas ne sont que des "bouffons" du pouvoir ! Rien de nouveau sous le soleil !
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