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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 14:38
L’entrée des femmes dans la vie politique restera encore durant au moins une bonne décennie un sujet d’actualité dans la vie politique. Il est vrai que si durant des siècles elles ont joué un rôle indirect dans la gestion publique de la société, leur apparition en première ligne suscite parfois des réactions condamnables mais pourtant bien réelles. Les générations actuelles ont oublié que le simple droit de vote ne leur a été accordé que par le 21 avril 1944 par le Gouvrenement provisoire de la République Française, confirmé par l'ordonnance du 5 octobre, mais il ne sera utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l'Assemblée constituante.
Ce n’est qu’en 1947 que Germaine Poinsot-Chapuis (MRP) devient la première femme nommée ministre de plein exercice (Ministre de la santé publique et de la famille) et il faut attendre… 1989 pour que Catherine Trautmann (PS) devienne la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants, Strasbourg et 1991 pour que la malheureuse Edith Cresson (PS) soit nommée la première femme nommée premier ministre. Toutes les 3 ont payé chèrement par la suite leur arrivée sur le devant de la scène politique. Et il faut bien avouer que, si 60 ans après l’arrivée d’une femme ministre dans un gouvernement, la situation a évolué il demeure encore bien du chemin à parcourir pour que l’on reconnaisse que le principe même de l’égalité serait l’inexistence de quotas. Lentement les mentalités évoluent mais la fragilité de cette avancée démocratique devient chaque jour plus évidente.
La gauche n’est pas encore parfaite dans le domaine.
Elle a encore d’ailleurs bien des archaïsmes, des soubresauts et plus encore des non-dits. Des efforts comptables ont été effectués mais ils doivent être accompagnés par des changements de mentalité parmi les occupants des postes clés qui ne sont pas encore véritablement évidents. Beaucoup d’entre eux sont pour la parité chez le voisin mais surtout pas chez eux.
SOLIDARITE PLUS FORTE
Depuis 1995, bien que non obligatoire, j’ai personnellement imposé cette parité dans la liste des municipales de Créon ainsi qu’au sein du bureau exécutif de la communauté de communes du Créonnais. Personne ne m’en a été reconnaissant : bien au contraire ! Malgré quelques épiphénomènes inévitables cette décision n’a apporté que des bénéfices à la vie collective sans en altérer pour un iota le fonctionnement des structures. Il y a eu des divergences légitimes d’appréciation des situations et des contextes mais elles n’ont jamais été liées à une appartenance à un sexe ou à un autre. Au contraire le constat, après 12 ans de coordination de ces structures, la solidarité à mon égard aura été indéniablement beaucoup plus forte parmi les femmes que parmi les hommes ! C’est une réalité incontestable !
On ne souligne, à mon avis, pas assez que si malgré des défauts incontestables, des propos parfois malheureux, le PS n’est pas parfait… la Droite affiche tout de même un tout autre comportement. Statistiquement la situation est même catastrophique mais bizarrement elle ne fait absolument pas l’objet de commentaires désobligeants dans les médias. A quel déchaînement aurait-on assisté dans le paysage audiovisuel français si n’importe quel " éléphant " avait barri aussi bêtement que Patrick Devedjian, qui a traité de "salope" l’ex-députée Anne-Marie Comparini, dans un reportage diffusé mercredi par la chaîne de télévision lyonnaise TLM et relayé sur Internet ?
D’ailleurs pourquoi parle-t-on d’éléphants au PS alors que des Raffarin, des Gaudin, des Poncelet, des Méhaignerie, des Juppé seraient… des enfants de chœur nés de la dernière pluie électorale ! Les femmes ont toujours été les bienvenues parmi eux et Dévedjian se place… sur une terrain éminemment politique quand il formule une critique à l’égard de l’une de ses ex-collègues. Le déchaînement au sein du PS pour un pareil comportement aurait frôlé le tsunami idéologique ! Là son insulte (qui n’a rien de différence idéologique ou d’une appréciation sur une campagne) passe quasiment inaperçue !
UNE VISION DE LA POLITIQUE
Rachida Dati a dû pourtant déjà penser qu’un jour son tour viendrait car elle a estimé que l'insulte faite à Anne-Marie Comparini ne correspondait pas à sa vision de la politique : "Il n'est pas tolérable qu'on puisse qualifier (ainsi) une femme, politique ou pas", a-t-elle dit interrogée par la presse lors d'une visite qu'elle effectuait au Palais de Justice de Paris. Interrogée pour savoir si Patrick Devedjian pouvait être passible de poursuites, elle a refusé de s'exprimer davantage sur ce sujet, soulignant qu'elle n'avait pas entendu les propos concernés.
François Fillon a déclaré prudemment hier à quelques journalistes qui l'interrogeaient à l'issue d'une cérémonie à Nantes "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Il ne faut jamais insulter les gens et encore moins les élus". "M. Devedjian s'est excusé. Pour moi, l'incident est clos", a-t-il ajouté.
Patrick Devedjian, a en effet réitéré des excuses, cette fois-ci publiques, à l'adresse d'Anne-Marie Comparini, lors d'une conférence de presse vendredi au conseil général des Hauts-de-Seine dont il est président.
"J'ai présenté dès hier des excuses privées à Anne-Marie Comparini et des excuses publiques par voie de communiqué", a-t-il déclaré. Vendredi matin, Anne Comparini avait réclamé des excuses publiques.
a-t-il déclaré. Vendredi matin, Anne Comparini avait réclamé des excuses publiques.
"Je regrette profondément ces propos qui étaient une exclamation à la suite d'une parole", a ajouté Patrick Devedjian. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine a également insisté sur le fait qu'il "croyait que ces propos étaient privés", n'ayant pas vu les caméras qui le filmaient. En quoi ceci change-t-il leur réalité ?
a ajouté Patrick Devedjian. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine a également insisté sur le fait , n'ayant pas vu les caméras qui le filmaient. En quoi ceci change-t-il leur réalité ?
"Je ne suis pas machiste, je suis avec beaucoup de femmes autour de moi", a précisé Patrick Devdjian avant de reconnaître que ses propos étaient "une faute".
a précisé Patrick Devdjian avant de reconnaître que ses propos étaient "une faute".
CHOQUANTS ET DEPLORABLES
De son côté, Anne-Marie Comparini avait dénoncé plus tôt des "propos choquants, déplorables. Comment peut-on, dans notre pays, créer la culture du débat si on parle ainsi de ceux qui défendent des valeurs différentes?", a souligné l'ex-députée UDF. "Pour les femmes, en politique, c'est très difficile si on peut les traiter ainsi", a-t-elle ajouté. "Ces propos témoignent là aussi d'un manque de respect à toutes les femmes, parce que ce mot qu'il a prononcé, c'est une atteinte à la dignité des femmes". Je suis encore plus respectueux pour cette femme car à sa place j’aurais probablement était moins " soft " !
Anne-Marie Comparini a précisé que, "pour le combat des femmes", Patrick Devedjian " ferait bien de s'excuser publiquement. Il faut qu'il explique les raisons qui ont motivé ce mot", a-t-elle déclaré en précisant qu'il lui avait téléphoné jeudi soir "très tard". Interrogée sur le contenu de cet appel, elle a répondu: "Demandez-lui. Ce n'est pas moi qui ai soulevé la tempête, c'est lui". On n’a pas eu la suite…
En attendant l’UMP avait tout tenté pour empêcher la diffusion du reportage. Le directeur d’antenne de TLM, Jean-Pierre Vacher, a expliqué que M. Havard, par ailleurs secrétaire général de l’UMP dans le Rhône, "était très gêné et nous a demandé de ne pas le diffuser, mais M. Devedjian savait qu’il était filmé, et nous trouvons assez déplorables de tenir de tels propos, donc nous l’avons laissé dans le reportage". Ce journaliste mérite le respect car il y en a bien d’autres qui auraient oublié la séquence en cause. Il est certain par exemple que bien des propos tenus publiquement sur Véronique Fayet, candidate du MoDem à Bordeaux ont été de la même veine. On ne les a pas trop lus dans la presse mais ils ont parfois été encore plus blessants. Il est certain aussi que l’on a vite oublié ceux qui avaient été proférés sur Philippe Meynard, avant qu’il ne soit Maire de Barsac. L’homosexualité n’est pas épargnée à droite et les dérapages ont été nombreux et le sont encore à l’égard d’un élu suspecté d’avoir été… honnête avec ses convictions. Inutile de nier que tout le monde rit des plaisanteries surtout quand elles concernent le camp adverse !
L’HOMOSEXUALITE EST UNE MENACE
Le sommet de l’intolérance a été établi par Christian Vanneste, député UMP du se distingue par ses propos, reconnus comme des injures en raison de l'orientation sexuelle selon la loi du 30 décembre 2004. Le député UMP Christian Vanneste a en effet été reconnu coupable d'injure homophobe par le tribunal correctionnel de Lille pour les propos suivants, tenus dans la presse en janvier et février 2005 : " l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité ( …) " ; " je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel. Ce serait dangereux pour l’humanité (…) " ; " Pour moi leur comportement est un comportement sectaire " ; " Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement (…) ". À la fin de la procédure, il devra verser 3 000 € d'amende ainsi que 2 000 € de dommages et intérêt, plus 1 500 euros de frais de justice à chacune des trois associations plaignantes.
Christian Vanneste a donc déposé sans sourciller le 6 juillet 2006 une proposition de loi visant à supprimer dans l'article 32 alinéa 3 de la loi du 29 Juillet 1881 la condamnation pour… diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle. De plus sa proposition de loi, si elle est adoptée empêchera un ministère public d'engager des poursuites lorsque diffamation a été commise envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle et empêchera les poursuites engagées contre sa propre personne pour les mêmes faits. Pas mal pour l’éthique politique ! Il aura probablement le soutien de Devedjian !
Son procès en appel devant la Cour d'Appel de Douai a eu lieu le 12 décembre 2006 : la confirmation de la peine infligée en première instance a été demandée par le magistrat et l'arrêt rendu par la Cour d'Appel le reconnaît coupable, et confirme sa peine.
Le jour même, Christian Vanneste a annoncé qu'il se pourvoyait en cassation et qu'il irait, si nécessaire, devant la Cour européenne des Droits de l'Homme. Ce recours n'est pas suspensif et le député devra s'acquitter de sa peine s'il veut voir reconnu son pourvoi en Cassation. En attendant il a été réélu député avec plus de 58 % des suffrages exprimés ! Comme quoi le verdict des urnes est parfois plus populiste que populaire !
Mais je déblogue…
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