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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 07:32
Sur le www.nouvelobs.com on trouve hier un article extrêmement intéressant et exclusif que je ne souhaite pas dénaturer mais reprendre en entier tellement il reflète la déconnection totale entre les affirmations actuelles du gouvernement et ce qui n’est plus un ressenti mais une réalité quotidienne. Il démontre en effet de manière indiscutable que la tromperie est manifeste sur le pouvoir d’achat et que ce ne sont pas les mesures proposées par NicolAs Sarkozy qui règleront le problème du pouvoir d’achat. C’est l’exemple des enquêtes claires, précises, efficaces que les médias devraient effectuer pour être crédibles. A lire et à méditer !
" C’est le genre de ticket de caisse que les Leclerc, Carrefour, Auchan et autres Intermarché n’impriment jamais. Ils préfèrent nous abreuver de coupons de réduction et nous matraquer de publicité pour leurs promos à tout casser. La hausse des prix ? Pas vu, pas pris. Et pourtant, ce que n’affichent pas les caisses enregistreuses, Le Nouvel Observateur vous en donne ici un saisissant aperçu. Nous nous somme procurés les listing retraçant l’évolution des prix, dans un hyper, de plus de 250 produits de grandes marques parmi les plus vendus dans les grandes surfaces. Aucun doute : tout flambe ! Les steaks hachés (+ 42%), les coquillettes (+ 32%). Les filets de maquereau (+ 35%) L’eau de Volvic (+26%)... En trois ans, la hausse moyenne de ce "super Caddie"(*) s’établit à 11,5 %, une valse des étiquettes deux fois supérieure au taux d’inflation calculé par l’Insee pour la période. Plus spectaculaire encore : depuis 2000 (passage à l’Euro !), le grand panier de l’Obs s’est renchéri, en moyenne, à 29%. Et cela ne devrait pas s’arranger : invoquant - non sans raison - la flambée du cours de l’énergie et des matières premières, la plupart des grands groupes agro-alimentaire ont présenté, cet automne des tarifs rehaussés de 8% qui se traduiront, si rien ne change, par une nouvelle flambée des étiquettes.
C’est l’incendie dans les Caddies. Ce relevé des prix pourra inspirer Nicolas Sarkozy, qui a réclamé, fin novembre, "un indice du pouvoir d’achat qui corresponde enfin à la vie quotidienne des Français, pour qu’ils aient le sentiment qu’on ne se moque pas d’eux". Président autoproclamé du "pouvoir d’achat", il veut jouer les pompiers. "Nous allons entamer une discussion avec la grande distribution pour obtenir la baisse des prix dans les grandes surfaces", promettait-il , la semaine dernière, sur TF1. Chargé de cet épineux dossier, le secrétaire d’Etat au commerce, Luc Chatel, défend ces jours-ci devant le Parlement un projet de loi visant à réformer les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs. Dans le collimateur : la loi Galland. Depuis 1996, ce texte conçu pour protéger l’industrie des appétits de la grande distribution, établit un seuil de revente à perte : pas question de vendre un produit au dessous du tarif proposé par son fabricant.
Seulement voilà, privé de négociation sur le prix d’achat de la marchandise (la "marge avant"), les centrales d’achats se rattrapent en facturant des "coopérations commerciales". Ces services (mises en avant des produits, impressions de catalogues, campagnes de promos…) facturés aux prix forts ont constitué les fameuses et faramineuses "marges arrières" que la loi Galland et son seuil de revente à perte interdisent de répercuter sur les prix à la consommation ! Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que ce mécanisme a alimenté une spirale inflationniste. Devant les exigences des centrales d’achats surpuissantes - Leclerc-Système U, Carrefour, Intermarché, Auchan et Casino- se partagent 85% du marché - les industriels n’ont guère eu d’autre issue que d’augmenter sans cesse leur prix à la sortie des usines.
LES MULTINATIONALES EN PROFITENT
A ce petit jeu, les multinationales de l’agroalimentaire, maîtres de leurs tarifs, imposent leurs conditions à tous les réseaux de distribution et "achètent" l’espace dans les rayons en versant de copieuses marges arrières que les PME du secteur ne sauraient acquitter… Les grandes surface, elles, réclament des taux de "taux de coopération commerciale" de plus en plus mirobolants : jusqu’à 35% des prix pratiqués dans certains rayons. Une véritable rente qui leur permet de développer leurs marques propres, copies pures et simples des produits les plus innovants des multinationales, qui représentent aujourd’hui un tiers de leur chiffre d’affaires. "Bref, tout le monde s’est gavé", résume un expert du système. Ce que confirme une récente étude réalisée par Natexis : de 1996 à 2004, les marges opérationnelles des grands distributeurs (Carrefour, Auchan, Casino) ont cru de deux ou trois points et celle des géants de l’agro-alimentaire de 4 ou 5 points. "Les entreprises françaises ont pu rattraper leur retard de rentabilité sur les grands groupes internationaux", constate Natexis.
Les perdants sont les consommateurs. Comme l’a souligné la commission Attali pour "la libération de la croissance", la France est le pays d’Europe où l’écart entre les grandes enseignes des hypers les plus chères et les moins chères est le plus faible ! Pas étonnant dans ces conditions que les magasins de "hard discount", aux produits basiques et à l’assortiment réduit, aient connu un succès croissant : on en compte aujourd’hui 4.000 en France. Pour les contrer et conserver leurs clients dans leurs magasins, les enseignes ont étoffé leur offre de produits "premiers prix", ces denrées moitié moins coûteuses que les produits de marques nationales !
Inflationniste, anticoncurrentiel… Pour couronner le tout, le système des marges arrières s’avère aussi frauduleux ! Comme l’ont souligné plusieurs rapports parlementaires, les grands distributeurs ont pris la déplorable habitude d’imposer des "coopérations commerciales" aux motifs fumeux ("mise en avant", "maintien de la gamme", "conseil au fournisseur"…).
UN SYSTEME POURRI
Des prestations fictives que les fabricants ont intérêt à régler sans regimber sous peine de voir leurs produits exclus des linéaires. "Le système est pourri. Il a donné naissance à un océan de fausses factures", lance le député UMP Jean-Paul Charié, grand pourfendeur des dérives de la "coopération commerciale".
En 2001, pour tenter de réprimer ces excès, le délit d’"abus de coopération commercial" a été introduit dans le droit par la Nouvelle loi de régulation économique du gouvernement Jospin. Les poursuites menées par Bercy ont abouti à quelques condamnations : en octobre 2006, pour avoir obtenu "des avantages ne correspondant à aucun service commercial spécifique rendu", Système U a été condamné à rembourser 76 millions d’euros. Une somme qui donne une idée des montants en jeu…
Les marges arrières sont aussi devenues la cible privilégie du trublion de la grande distribution Michel-Edouard Leclerc. Dès l’automne 2002, le président de l’association des centres distributeurs entreprend sa croisade au nom de l’intérêt supérieur des consommateurs, faisant mine d’ignorer que la "coopération commerciale" a fait la fortune de son groupe et de ses adhérents ! "Un génie de la communication", commente admiratif un de ses adversaires industriels. De passage à Bercy en 2004, Nicolas Sarkozy ne tardera pas à comprendre le message : le ministre des finances qu’il est alors réunit le gratin de l’industrie agro-alimentaires et des linéaires et exige, devant les caméras de télévision, une "modération des marges arrières" pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. Officiellement, l’opération aboutira à une baisse des prix de 3,2% dans les rayons de la grande distribution. Officiellement seulement, car on peine à déceler l’effet des mesures Sarko d’alors dans l’envolée des prix constatée depuis 2004. 
Reparti pour le Ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy n’aura pas le temps de réformer les lois Galland comme il en avait l’intention. Il laisse cela à Renaud Dutreil, ministre du Commerce, qui, en élabore un difficile compromis : au terme de la loi qui porte son nom 20% du montant des marges arrières perçues par les distributeurs pourront être répercutées sur les prix. On attend toujours…
LA LOI DU PLUS FORT
Devenu président de la République, Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à ses fins ? Rien n’est moins sûr. La loi Chatel qui autorisera bientôt une déduction complète des marges arrières mais préserve la notion de seuil de revente à perte a déçu Michel-Edouard Leclerc : "si Luc Chatel avait, dans son projet, autorisé la négociabilité des tarifs, les hausses auraient probablement pu être diminuées de moitié. Oui, j’affirme, de moitié ! (…) Le Président avait parlé de supprimer les marges arrière ? Le projet Chatel va les accroître sous prétexte qu’elles sont déductibles. Le Président souhaitait que cette réforme profite aux consommateurs et qu’elle génère des baisses de prix pour améliorer le pouvoir d’achat des Français. Or, c’est la réforme Chatel qui nourrit l’inflation tarifaire ! C’est à désespérer de la politique !"
Au nom de la sauvegarde de l’emploi, les industriels se sont démenés en coulisse pour éviter une réforme radicale. "Les acheteurs de la grande distribution veulent que tout soit permis, sans limite, et que la loi du plus fort – le distributeur – s’impose à tous les industriels. Aucune loi ne changera une réalité simple : chaque année, la distribution veut plus", dénonce Olivier Desforges, président de l’Ilec, le puissant lobby des géants de l’agro-alimentaire.
A l’Assemblée, l’UMP est apparue très divisée entre parlementaires partisans d’une mise en concurrence brutale et élus soucieux de préserver les intérêts des industriels et des agriculteurs de France. Si bien que la discussion d’une réforme du fameux seuil de revente à perte est renvoyée au printemps prochain. En attendant, les consommateurs continuent à pousser leur Caddie dans la jungle des faux "prix bas".
 
Sylvain Courage, auteur de ce papier ne déblogue pas…
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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 07:34
Après le pouvoir d’achat Nicolas Sarkozy tente de reprendre la main sur le sujet le plus préoccupant dans la société actuelle : le logement social. Combien de fois ai-je abordé ici ou ailleurs le contexte dramatique dans lequel on se trouve en raison de l’absence de " places " dans ce que l’on appelait les HLM ? J’ai même souvenir avoir raconté qu’il y a maintenant 5 ans lors d’une rencontre avec Laurent Fabius qui cherchait à comprendre l’échec de la présidentielle j’avais affirmé que ce problème serait celui qui déciderait de l’avenir électoral du PS. J’ai à de multiples reprises raconté que durant les permanences libres du mercredi matin plus de 60 % des rencontres tournent plus ou moins sur la recherche d’un appartement ou plus encore d’un maison correcte à un prix compatible avec les ressources ! J’ai aussi rappelé qu’en France le " logement social " était virtuel puisque les bailleurs mettent tellement de paramètres à leur attribution (CDI, salaires supérieurs à 3 fois le montant brut du loyer, cautions…) que les gens en difficulté se battent pour de rares disponibilités réellement sociales.
De la " transparence " devra donc être " réintroduite " dans les procédures d'attribution de ces logements pour mettre " fin aux abus ", a-t-il ajouté, rappelant que plus de 1,5 million de ménages étaient inscrits sur les listes d'attente pour accéder aux HLM… Enfin au plus haut niveau de l’Etat on reconnaît une situation du terrain et j’approuve totalement le diagnostic de Nicolas Sarkozy car il relève de l’évidence. Le constat est indiscutable. Il reste à examiner les solutions proposées.
Il aurait peut-être été utile de rappeler qu’il existait une loi sur les pourcentages à respecter dans les communes importantes sur le nombre de logements dits sociaux. Pas un mot alors qu’il était allé à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-moselle), ville de la communauté urbaine du Grand Nancy, dans laquelle la politique du logement est présentée comme " exemplaire ", avec une part de HLM évaluée à plus de 26% des habitations dans l'agglomération. Rappelons que la norme légale est de 20 % et que bien des collectivités locales Ump se gardent bien de la respecter.
20 % ET UN ETAT D’ESPRIT
La loi Solidarité et Renouvellement Urbain oblige chaque collectivité, de plus de 1 500 habitants pour l' Ile-de-France et de plus de 3 500 habitants pour les autres régions, à atteindre ce quota de logements sociaux de son parc immobilier sur un délai de 20 ans, dans un objectif de mixité sociale. Or, des villes comme par exemple Neuilly-sur-Seine en Ile-de-France (dont notre cher Président a été maire de 1983 à 2002) rechignent toujours à construire du logement HLM, et continuent ainsi à afficher seulement entre 2,6 % et 5,5 % de logements sociaux. Rares sont les mairies de la majorité présidentielle qui affichent complet en la matière ! 
On ne peut que regretter qu’en préambule à ses propositions Nicolas Sarkozy n’ait pas affiché une volonté réelle d’appliquer tout simplement la loi que ses amis ont tenté par tous les moyens de contourner ou de supprimer ! Actuellement des élus préfèrent faire payer à leurs contribuables le manque à gagner (les villes qui n’ont pas atteints les 20 % sont pénalisées sur la Dotation Globale de Fonctionnement de l’Etat) plutôt que d’accepter des locataires aux revenus moyens. Il ne faut pas se voiler la face : ce n’est pas autre chose qu’un calcul politique car ils répugnent à accueillir des populations réputées de… gauche car dotées de revenus modestes ! Tout le reste n’est qu’écran de fumée ! Nicolas Sarkozy s’est contenté de généralités mais aucune dépêche d’agence de presse ne parle de cet engagement que Ségolène Royal avait porté très fermement.
Le chef de l’Etat n’a pas parlé des attaques brutales ou insidieuses dont sont victimes les maires qui construisent des logements sociaux dans leur commune. Recours au tribunal administratif répétés des voisins ou de collectifs " égoïstes " contre les permis de construire, déclarations fracassantes des oppositions de droite qui tiennent un discours totalement contradictoire avec celui de Nicolas Sarkozy. " On ne veut plus de logements car ils sont pour des cas sociaux. Ils génèrent de la délinquance et la venue d’immigrés…D’ailleurs on ne veut plus de nouveaux habitants car c’est une atteinte à notre cadre de vie. Envoyez les ailleurs ! ". Quel maire qui se bat pour imposer un programme de HLM n’a pas entendu ce type de propos et pire encore ? " La racaille arrive ! ". 
Le meilleur moyen de perdre les élections c’est d’inscrire dans son programme un programme HLM ! C’est une triste réalité mais elle n’a pas échappée au Président de la République car il a tout fait pour éviter de parler de constructions massives obligatoires. C’est subtil mais il a inventé un système consistant à fournir des opportunités locatives en vidant… les appartements ou les maisons actuelles. On prend aux uns pour donner aux autres !
LES VASES COMMUNICANTS
Il a donc décidé de modifier l'attribution des HLM pour en faire profiter les ménages les plus modestes, quitte à faire… déménager les locataires dont les revenus auraient dépassé les plafonds. " Désormais, le dépassement des conditions de ressources se traduira par une hausse à proportion du loyer versé ", a déclaré le chef de l'Etat, en présence de la ministre du Logement Christine Boutin. Un tel examen permettra d'envisager " soit un maintien dans le logement, soit un relogement dans un logement plus adapté au sein du parc social, soit un parcours d'accession à la propriété ", a expliqué le président. " Le parc social doit accueillir en priorité ceux dont les revenus ne leur permettent pas d'être logés dans des conditions décentes par le libre jeu du marché ", a-t-il commenté. " Actuellement, 400.000 logements sociaux sont occupés par des ménages dépassant le plafond de ressources, ce qui équivaut à " quatre années de construction de logements sociaux ", selon M. Sarkozy.
Un moyen de trouver de la place pour celles et ceux qui frappent à la porte alors que l’on ne sait pas encore si l’effet de seuil des ressources ne va pas plonger des familles dans une situation pire que celles des arrivants ! Le problème c’est qu’il veut ainsi développer la propriété individuelle dans un contexte où les prix flambent et où les banques deviennent frileuses pour prêter on ne voit pas où les locataires partants vont aller se loger ! " Je ne veux plus d'une situation où les plus pauvres n'accèdent pas aux logements sociaux et sont rejetés vers des habitats précaires, parce que ceux qui occupent les logements sociaux peuvent y demeurer à vie, quelle que soit l'évolution de leurs revenus ", a-t-il martelé. 
Facile à annoncer mais totalement impossible à mettre en œuvre. J’attends la réaction de celles et ceux qui sont parfois depuis plus de 30 ans dans un logement qu’ils ont adapté à leurs besoins et qu’ils ont patiemment embellis. Il faudrait plutôt transformer leur loyer, après amortissement de la construction, en versement pour devenir propriétaire sur place et … aller construire ailleurs (mais voir au-dessus).
AMERICANISATION DE LA PROPRIETE
Nicolas Sarkozy a demandé à la ministre de l'Economie Christine Lagarde de " travailler avec les acteurs bancaires sur le développement du crédit hypothécaire ", ce qu'il a qualifié de " priorité absolue ". En fait on s’aperçoit que l’on va vers le système américain dont on a vu ce qu’il pouvait générer comme catastrophe potentielle. Si le système bancaire avait, en France, une vocation sociale on le saurait et comme il a été totalement privatisé il faudra beaucoup de persuasion pour que le prêt hypothécaire se développe car c’est forcément un prêt à risques en cette période précarisation de l’emploi. Comment va-t-on prêter à une personne ayant un logement social, gagnant certes correctement sa vie mais… comme travailleur intérimaire ou avec des CDD successifs ?
Un autre dispositif permettant de " rembourser d'abord les murs avant de rembourser le prix du terrain sur lequel ils sont bâtis ", pour que " ceux qui s'endettent pour acheter un logement (ne paient) pas plus chaque mois pour rembourser leur crédit que pour verser leur loyer ". Par ailleurs, a rappelé le chef de l'Etat, le " crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt " payés pour l'achat d'un bien immobilier bénéficiera à " tous les ménages, même aux plus modestes qui ne paient pas d'impôt ". L’idée parait excellente mais elle va dépendre de la décision de M. Trichet et sur son intention d’augmenter les taux d’intérêt. Rien ne dit que les crédits immobiliers ne vont pas dépasser largement le niveau de l’inflation (surtout ceux qui sont à taux variables). Actuellement on sent bien qu’emprunter c’est courir le risque d’obérer toute sa vie  et aps seulement bénéficier d’une remise fiscale durant… quelques années !
L'objectif à atteindre est que " deux tiers " des Français soient propriétaires de leur logement, alors " qu'à peine un peu plus de la moitié " d'entre eux le sont aujourd'hui, selon le président. Un objectif qui ne peut pas être atteint avant dix ou quinze ans sur la base de la rareté des terrains constructibles (la tendance actuelle est de restreindre partout l’étalement urbain) et sur le comportement des élus refusant la densification au bénéfice de la consommations d’espaces agricoles ! Là encore il faudra changer fortement les mentalités et pour le logement ce sera le plus dur !
Mais je déblogue…
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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 17:10

Mon adorable petit-fils ayant déjà un penchant fort pour l'informatique a fait tomber mon ordinateur portable. Il a aimé le bruit... L'ordinateur moins qui est parti aux urgences. Dès que je suis rassuré sur son sort, je reprends les chroniques (ce soir?).
Mille excuses à vous pour cet incidenet indépendant de ma bonne volonté! A bientôt... dès que j'aurai trouvé un réparateur.

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 07:57
Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargé de la Politique de la Ville a déclaré qu'elle allait être " très exigeante " vis-à-vis des bailleurs et faire en sorte " qu'on nettoie " les cages d'escalier dans les immeubles gérés par des organismes publics ou privés ayant un rôle dans les banlieues. Interrogée sur le Plan banlieues qu'elle doit présenter le 22 janvier, Fadela Amara a affirmé sur Canal + : " la politique de la ville, ce n'est pas qu'une question de fric. Quand vous êtes dans une cité et que vous avez les boîtes aux lettres pétées, que ça pue dans les espaces communs, que vous avez les carreaux cassés... C'est indigne de laisser vivre des gens dans des conditions aussi terribles ". Dommage qu’elle soit nouvelle venue en politique car si comme moi elle avait soutenu Michel Rocard durant des années elle saurait que cette demande a été maintes fois effectuée par celui qui pensait que l’environnement pesait sur le comportement social des gens. Il avait essuyé l’ironie médiatique bien pensante qui avait ridiculisé cette proposition de considérer que le nœud du mal vivre des banlieues se trouvait dans les espaces publics non maîtrisés, non respectés, non entretenus. Son propos sur le sujet avait été tenu le 23 février… 1989 à Vienne. Les citoyens ont la mémoire courte, certes, mais de là à répéter les mêmes choses à près de 20 ans d'intervalle et à les présenter comme de l'innovation politique, il y a un pas que ... Fadela Amara n'a donc pas hésité à franchir. Michel Rocard, lui-même, n’avait déjà fait que reprendre des constats effectués par un jeune qui traînait dans son entourage du nom d’Harlem Désir !
Dans les années 80, celles des " potes " de SOS racisme qui avait conceptualisé l'idée " qu'il fallait repeindre les cages d'escalier et réparer les boîtes aux lettres " si on veut intégrer les immigrés et leurs familles.
Or voilà que plus de vingt ans après, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville proclame à son tour qu'elle veut qu’on se préoccupe de ces espaces mal en point dans quasiment tous les immeubles collectifs... Le parallèle entre ces deux phrases, prononcées à deux décennies d'intervalle par deux personnalités un temps emblématiques - Harlem Désir et SOS racisme avant de devenir eurodéputé PS et se couler dans le moule de l'apparatchik socialiste, et Fadela Amara et ses "ni putes ni soumises" avant de se "pacser" au ministère de la Ville et du Logement avec Christine Boutin-, en dit long sur l'échec des politiques successives de la ville, de droite comme de gauche. Et explique que la crédibilité des politiques soit à ce point entamée. Les habitants des "cages d'escalier" en question ont appris à se méfier des belles envolées lyriques car ils savent qu’elles ne sont que des chansons sans conséquences réelles.
PASSER AUX ACTES
Une question ne lui a pas été posée alors qu’elle résume la situation actuelle : " que s'est-il passé en vingt ans pour que ces cages d'escalier aussi emblématiques de l'exclusion des immigrés dans la République n'aient pas été réparées? " Et quelles garanties Fadela Amara, qui a surtout été jusqu'ici secrétaire d'Etat à la parole, peut-elle apporter que, cette fois, ce sera la bonne ? Même si Nicolas Sarkozy a déclaré que les émeutes de Villiers-le-Bel n'avaient rien à voir avec la condition sociale des quartiers, on peut quand même poser la question. 
Il est certain que des efforts seront à accomplir pour accélérer une mise aux normes de la décence bien des espaces oubliés depuis belle lurette dans les investissements publics. Or comme pour donner le moindre coup de pinceau il faut une procédure administrative qui durera plus mois il y aura encore plus de dégâts ! Fadela Amara pourrait aussi parler des concierges ou des gardiens qui ont été massivement supprimés afin d’assurer une gestion en apparence plus rentable à court terme. En fait, elle expédie la " patate chaude " sur d’autres responsables en sachant fort bien qu’elle n’aura aucun crédit disponible après ses annonces du 22 janvier prochain.
" Du coup, ce n'est pas la politique de la ville, ce sont les bailleurs qui ont une responsabilité ", a-t-elle d’ailleurs ajouté, relevant que " les bailleurs, c'est l'Etat dans l'Etat ". Tiens donc on finirait par comprendre qu’il y a un décalage considérable entre les annonces gouvernementales et leur mise en œuvre dans les quartiers. " Je vais être très exigeante avec les bailleurs et je vais faire en sorte qu'on nettoie ces cages d'escalier et qu'on permette aux gens de vivre correctement " a affirmé Fadela Amara qui ne doute de rien ou presque car elle ignore tout des difficultés actuelles de bailleurs plombés par les impayés et la baisse des subventions de l’Etat ! Encore une fois, sans aucun parti pris, il y a une distance considérable entre le quotidien des gens et les propositions gouvernementales qui ne tiennent pas compte du tout des contraintes actuelles.
LA REPUBLIQUE EST PARTIE
Cette déclaration de Fadela Amara a cependant le mérite de replacer la politique au plus près des préoccupations des citoyens. Les fondamentaux sont oubliés depuis trop longtemps comme si les idées ne devaient pas se traduire par des actes. La fracture s’accroît parce que plus personne n’arrive à vérifier que ce qu’il entend a un sens pour son quotidien.
Quand il entre et il sort de son appartement, n’importe quel locataire d’un immeuble vérifie que depuis des années on lui ment car quasiment rien n’a changé. Les accès sont encombrés, les murs maculés, les équipements détériorés car il manque les fondements de la vie collective : la responsabilité citoyenne. A chaque instant on constate que c’est la clé de l’avenir dans la mesure où rien ne se fera sans changement en profondeur des mentalités.
Une République qui ne respecte plus l’équité de traitement de ses citoyens (exonération massive des plus hauts revenus via le paquet fiscal), la solidarité entre ses citoyens (retraites, franchise médicale), la fraternité entre les gens (tests ADN, chasse aux sans papiers), l’égalité entre territoires (suppression des services au public, péréquation des richesses) aura bien du mal à persuader les moins solides qu’elle peut les protéger.
Fadela Amara devrait le sentir : il faut le plus vite possible rétablir la confiance entre des " zones " du pays et le reste de la population. Rien ne se fera sans une réhabilitation autre que celle des cages d’escalier piteuses car ce sont les rapports sociaux qui sont encore plus détériorés. L’ouverture n’a rien résolu en faisant croire qu’une personne, aussi sincère soit-elle, pouvait jouer la fée Clochetette dans un gouvernement animé par les mauvais génies de l’exclusion et de la précarité. Jamais un habitant concerné ne croira que celui qui voulait le Karchériser peut maintenant vouloir lui restituer des conditions de vie collective plus dignes.
UNE IMAGE A RECONSTRUIRE
J’ai vécu et enseigné dans ce que l’on appelé alors une Z.U.P. Elle était alors en parfait état avec des établissements scolaires neufs, des appartements et des cages d’escaliers en parfait état, des supermarchés attractifs, des lieux de vie agréables. Les élèves du CM1 que l’on m’avait confiés n’étaient ni pires, ni meilleurs que ceux que j’avais eu antérieurement. Tout le monde paraissait heureux d’avoir pu acheter ou louer un logement confortable pour un prix extrêmement abordable. Au quatrième sans ascenseur nous ne posions pas la question de savoir ce qu’allait devenir cette cité de Génicart dans laquelle il n’y a jamais eu le moindre incident majeur en 40 ans parce qu’il a toujours eu une accompagnement social fort de la part des municipalités qui se sont succédées. La rénovation n’a pas attendu que des décisions soient prises depuis Paris et l’implantation sans cesse croissante de services au public a amélioré l’intégration (3 lycées dans un rayon d’un kilomètre).
Mais, malgré tous ces efforts, il faut bien reconnaître que l’image globale reste médiocre. On a collé sur ces zones à urbaniser en priorité des poncifs venus via la télévision. Qu’elles soient paisibles ou agitées, elles sont entrées dans la catégorie des " banlieues " qu’il faut éviter ou fuir car répertoriées dans la catégorie des secteurs à risques. Pire ce sont les communes entières qui ont été contaminées par cette communication négative. Combien de fois ai-je essuyé un refus en suggérant à une famille de rechercher dans l’urgence où elle se trouvait un appartement social sur Cenon ou Lormont ? Combien de fois ai-je entendu, au moindre incident, des adultes prompts à la stigmatiser les autres prétendre que c’était les " bandes de Cenon ou de Lormont " alors que l’on n’a jamais eu la moindre réalité de ces accusations, Malgré les efforts colossaux effectués par les maires et leurs équipes, leur identification à des villes de la région parisienne semble irrémédiable.
L’image portée par un territoire rejaillit sur celles et ceux qui y habitent. Elle leur colle à la peau comme les aspects dégradés des cages d’escaliers servent de prétextes à une nécessaire karchérisation. Il faudrait une réhabilitation médiatique des banlieues. Elle serait au moins aussi fondamentale que des couches de peinture sur la misère sociale. Le mal est profond car des habitudes ont été prises et elles paraissent impossibles à gommer par une déclaration ingénue. 
Rocard, comme pour le RMI, la CSG, la Nouvelle Calédonie l’avait bien senti. Vingt ans après il serait intéressant de ressortir l’intégralité de ses discours pour éviter aux conseillers de Fadéla Amara de trouver de fausses idées nouvelles ! Ils feraient mieux de chercher à savoir pourquoi en 20 ans rien n’a véritablement changé dans l’image des banlieues et si elles ne sont pas un " chiffon rouge " électoral bien utile avant chaque échéance difficile.
Mais je déblogue…
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 07:26
Actuellement dans une France coupée en deux avec d’un coté les gens réputés agités qui se débattent pour tenter d’éviter la camisole de force sarkozyste et de l’autre les paisibles qui acceptent d’aller vers l’abattoir social comme si tout était inéluctable. Les tacticiens qui entourent le chef de l’Etat l’ont parfaitement compris et ils ont fait autour de l’enjeu des régimes dits spéciaux, un moyen symbolique de donner raison aux seconds pour étouffer définitivement les premiers. Ils savent qu’ils pourront ensuite impunément détruire toutes les protections sociales pouvant encore entraver une précarisation souhaitée du monde du travail. Ainsi peu de responsables politiques s’expriment sur la destruction organisée du code régissant les rapports légaux entre employeurs et salariés. Il est certain qu’au rythme où se produit la déréglementation historique Rachida Dati pourra dans un proche avenir supprimer totalement tous les tribunaux de Prud’hommes. Ils n’auront plus de fait aucune utilité car il n’y aura plus de textes de références à appliquer. Gérard Filoche, inspecteur du travail est bien le seul à s’émouvoir de cette fuite en avant libérale dont personne, dans les entreprises, ne mesure le danger réel ! Il tire la sonnette d’alarme mais elle sonne dans un vide politique car l’opposition ne se préoccupe guère de la catastrophe qui menace car ce n’est pas médiatiquement rentable. Qu’attend, par exemple, Manuel Valls pour s’exprimer sur ce sujet ?
En 2005, une commission de cinq "rédacteurs" avait été mise en place et il était prévu de publier le nouveau code en mai-juin 2006 si la grande mobilisation victorieuse contre le CPE ne l’avait empêché. Au forcing, l’UMP a glissé dans la loi " sur le développement de l’actionnariat salarié ", publiée le 30 décembre 2006, un " cavalier parlementaire ", l’article 57, renouvelant les délais du 1er janvier au 30 septembre. Puis le ministre Gérard Larcher a annoncé qu’ils allaient le passer avant la présidentielle. Tous les syndicats ont protesté : " Ne faites pas de coup de force, pas à marche forcée ! " Mais Larcher, Villepin, Chirac et Sarkozy l’ont imposé quand même, le 7 mars, en Conseil des ministres. On a donc pu, dans ce pays, en dépit de l’opposition totale des syndicats, changer le code du travail de fond en comble dans l’indifférence générale. Cherchez l’erreur ! Voici globalement ce que pense Gérard Filoche du complot en cours.
UN SIECLE EN ARRIERE
On est, depuis le 1er octobre, dans une zone de non-droit : quel code s’applique, l’ancien ou le nouveau ? La partie réglementaire serait prête le 1er janvier 2008, applicable le 1er mars 2008 au plus tard. La partie législative n’entrerait, semble-t-il, mais c’est contesté, en vigueur qu’à ce moment-là. Sur le fond, ils n’ont rien simplifié, ils ont complexifié : " Plusieurs mois, voire plusieurs années seront sans doute nécessaires pour que ce nouveau code révèle tous ses secrets ", a reconnu Christian Redé, l’un des cinq rédacteurs du " comité d’experts ".
Il y avait 271 subdivisions, on en arrive… à 1 890. Il y avait 1 891 articles de loi, il y en a… 3 652 ! Ils ont déclassé près de 500 lois en décrets modifiables à l’avenir… sans repasser par le Parlement. Ils font s’écrouler toutes les jurisprudences, abrogent des articles clés, restructurent le fond théorique et pratique du code. Tout est modifié. Dans les questions d’hygiène, de santé, de sécurité, les obligations des employeurs sont devenues un élément avec " les obligations des travailleurs " faisant partager les risques et responsabilités avec les salariés – ce qui est un recul décisif d’un siècle !
Certaines catégories de salariés sont externalisées vers d’autres codes : salariés agricoles, assistantes maternelles, salariés du transport, des mines, de l’éducation, marins, dockers. Les contrats de travail sont de plus en plus précaires avec la permissivité à l’égard du marchandage du prêt de main-d’œuvre : intérim et CDD, salariés détachés, pigistes, indépendants, etc. Les moyens de contrôle de l’inspection du travail sont démantelés, ainsi que les obligations d’information de l’employeur (registres, affichage). On a une quasi-suppression du droit pénal du travail : plus de sanctions prévues en récidive pour les employeurs. Les prud’hommes sont quasi supprimés, le nombre de délégués baisse. La question de la durée du travail est renvoyée à la partie " salaires ". Allons tout cela n’est pas grave car personne sur le quai d’une station de métro ou sur le quai d’une gare du RER ou du TER ne voit autre chose que cette odieuse notion d’otage des grévistes relayée par des médias détenus pas les grands patrons concernés par le résultat de la casse sociale en cours !
UN VERITABLE MASSACRE
L’apprentissage a été chassé de la partie " contrat de travail " pour être renvoyé à la formation professionnelle. Le droit de grève a été introduit dans la partie " négociation collective " alors que c’est un droit constitutionnel non négociable. L’inspection du travail, indépendante des gouvernements en place du fait de la convention 81 de l’Organisation internationale du travail, a été renvoyée dans la partie " administration du travail ".
Tous les professionnels – syndicalistes, inspecteurs du travail, juristes, avocats, magistrats – signent des pétitions, des appels contre ce massacre. Des recours devant le Conseil d’Etat ont été déposés contre cette étrange procédure, alors le gouvernement envisage de passer par l’Assemblée plus tôt que prévu : demain en commission. Ce n’est pas un classique débat parlementaire, il s’agit de ratifier… une ordonnance. On peut encore rétablir ce qui a été supprimé (nous avons fait le travail, avec quelques inspecteurs du travail, et proposons environ quatre cents modifications pour réintroduire le droit constant).
Le code du travail, c’est le droit le plus intime, le plus quotidien, pour seize millions de salariés du privé, mais aussi le droit le moins connu, le plus contesté, le plus fraudé. C’est la base de l’Etat de droit dans l’entreprise. C’est le seul droit qui protège – trop fragilement – et contribue à fixer le coût de la force de travail de 91 % de la population active. C’est un droit évolutif, élaboré en cent trente ans, avec des hauts et des bas, minutieusement, sous l’impact des luttes sociales et politiques. Chaque ligne, chaque article, chaque alinéa représente de la sueur et des larmes, des souffrances et des grèves, des victoires et des échecs, produits de toute l’histoire des mouvements sociaux de notre pays. C’est un texte de notre droit qui ne devrait pas être réécrit. Ce qui est effrayant, c’est le silence général, déterminé, étouffant sur une telle affaire. Pas de " une " du Parisien, du JDD ou de TF1. Pas de débat à la télé. Pas d’explication au Jité de 20 heures. Motus et bouche cousue de tous, PS compris. Il paraît que c’est " trop compliqué " pour " intéresser les gens " alors que la vie de seize millions de salariés en dépend et qu’ils savent, souvent instinctivement, ce qui va en résulter pour eux : des conditions de travail dégradées, une souffrance accrue, une protection moindre, des salaires bloqués et des droits syndicaux diminués. Mais dans le fond la suppression des droits des travailleurs ne concerne que … les travailleurs et ils sont de moins en moins nombreux. Les licenciements facilités, la durée du travail supprimée, les contrats inexistants : demain ce sera la loi de la jungle et la précarité institutionnalisée !Le rapport propose avec les propositions 43, 44, 3, 4,et 5 de dessaisir le législateur de ses prérogatives. Il est même suggéré une modification de la constitution sur ce point. C’est dire la volonté du Medef d’empêcher d’autres majorités parlementaires de donner d’autres droits et pouvoirs aux travailleurs. L a réforme est donc éminemment politique car elle repose sur des accords secrets entre le patronat et l’Ump visant à verrouiller les destructions effectuées au nom de l’efficacité économique.
PLUS AUCUNE INSTANCE DE REGULATION
A l’exception d’un minimum de règles qui resteraient d’ordre public les députés ne pourraient en effet légiférer qu’aprés l’ accord, ou au moins une consultation poussée des "partenaires sociaux". Ca peut paraître séduisant, démocratique. Mais c’est l’inverse. C’est comme ça que la droite pratique actuellement. On l’a vu avec les retraites, avec le recul des droits des chômeurs, avec les intermittents du spectacle, avec la loi sur la négociation collective. On s’appuie sur des accords minoritaires conclus par des dirigeants syndicaux nationaux ou bien on utilise des accords majoritaires mais en changeant le contenu tout en jurant ses grands dieux qu’on les respecte.
C’est aussi comme cela que Martine Aubry a pratiqué : une première loi positive, l’incitation à des accords dérogatoires sans création d’emploi, et une seconde loi généralisant les dérogations. D’où les déceptions.
Les règles pourraient ainsi être fixées par Seillières assisté de Chérèque au lieu de l’être par les députés élus par l’ensemble des citoyens. Effectuez un petit retour sur les fonds secrets de l’UIMM et vous comprendrez les raisons pour lesquelles on ne souhaite pas que les députés se mêlent du monde du travail ! De plus, un accord resterait valable encore deux ans si son contenu devenait contraire à une loi nouvelle ce qui laisserait le temps de changer de majorité ! C’est ensuite la création du conseil d’entreprisecompétent dans les entreprises de moins de 250 salariés et exercant les attributions actuelles des DP, du CE et des délégués syndicaux. Cela aboutirait à la diminution de la force globale des trois institutions actuelles. Mais en outre ce conseil serait compétent pour négocier les accords d’entreprise. On supprime d’un trait de plume le pouvoir du syndicat dans la négociation des accords pour le remplacer par un pouvoir général confié au délégué syndical lui même noyé au milieu des élus, sachant de plus que du fait du mode de scrutin par collèges les élus des syndicats majoritaires sont souvent minoritaires en sièges. C’est un coup porté à la démocratie ouvrière et une tentative de bureaucratisation des militants.
On va ensuite vers la suppression de l’élection des conseillers prud’hommes qui seraient maintenant désignés à partir d’une consultation de représentativité. Cette consultation est réclamée par les syndicats pour établir la représentativité par branche dans le but de faire prévaloir le principe de l’accord majoritaire. Fillon vient de refuser de faire droit à l’accord majoritaire à l’occasion de la loi relative à la négociation collective. Il ne s’agit donc pas de cela. On reprend donc l’idée de la consultation mais uniquement, au niveau des propositions concrètes, pour supprimer les élections prud’hommales. Alors qu’au niveau interprofessionnel les élections prud’hommales sont justement adaptées pour mesurer l’audience des organisations. Encore un bel exemple de manipulation consistant à prendre appui sur une revendication pour la dévoyer.
Mais je déblogue… 
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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 10:06
S’il est un pouvoir qui est à prendre c’est bien celui qui permet d’acheter. Il y a bien longtemps que l’on n’avait pas évoqué l’importance de ce volet social dans l’avenir de la France. Il faut en effet convenir que l’horizon financier de bien des familles et, à fortiori de beaucoup de personnes isolées, s’est considérablement rétréci depuis plusieurs années. Il n’existe que les statisticiens de l’INSEE pour ne pas connaître des fins de mois difficiles car leur boulot consistent à démentir par des chiffres ou des graphiques ce qu’ils c2007-11-24T112206Z-01-NOOTR-RTRIDSP-2-OFRTP-FRANCE-POUVOIR-DACHAT-SONDAGE-20071124.jpgonstatent dans leur quotidien : le pouvoir d’achat des classes moyennes et de la classe ouvrière fout le camp, lentement mais sûrement, comme le sable qui coule de haut en bas dans le sablier.
Si l’on en croît les spécialistes la France occupe actuellement la neuvième place en Europe en matière de pouvoir d'achat avec plus de 18.000 euros par an et par habitant, juste devant l'Allemagne mais bien loin derrière la Suisse et ses 27.521 euros, selon une étude de l'institut GfK, communiquée jeudi. Les Français arrivent en neuvième position (18.873 euros) derrière notamment la Norvège (24.993), l'Irlande (22.207), le Danemark (21.521), l'Islande (20.511), le Royaume-Uni (19.863) et l'Autriche (18.960). La Suisse occupe bien entendu la première place ex-aequo avec le Liechtenstein. Le Luxembourg arrive en position suivante, avec 27.395 euros, alors que le revenu annuel moyen s'établit à 11.998 euros en Europe.
" Fait notable, l'Irlande connaît la plus forte croissance en Europe de l'Ouest : sur la période 2003-2007, le pouvoir d'achat moyen irlandais par individu s'est accru de 30% " à 22.207 euros, souligne GfK. L'Irlande est ainsi passée de la sixième place en 2006 à la quatrième en 2007, pendant que l'Allemagne se maintient en dixième position. Cet état des lieux va changer dans les prochaines semaines car les mesures gouvernementales actuelles vont accentuer la " dépression " en cours. La croissance ne sera pas au rendez-vous et d’ailleurs on a vite médiatiquement trouvé une raison : les grévistes ont ruiné notre pays et vont certainement être les coupables idéaux pour Christine Lagarde obligée de reconnaître qu’elle a exagéré, dans la présentation du budget 2008, la capacité de redressement de l’économie hexagonale.
 On travaille à l’Elysée pour écraser définitivement les velléités de contestation. Non seulement Nicolas Sarkozy a volontairement provoqué cette grève autour des régimes spéciaux, en refusant toute négociation antérieure aux mouvements, mais il veut anéantir les acteurs de cette contestation en faisant valoir leur responsabilité dans la décadence française. Le pouvoir d’achat ne pourra pas être rétabli en raison des pertes catastrophiques provoquées par des revendications inéquitables ; écoutez donc un peu le refrain qui monte dans les médias.
UNE VERITABLE CATASTROPHE
Il ne faut pas être dupe : la Droite et plus encore le Medef vont se servir de cette argumentation pour refuser par avance tout ajustement salarial. Laurence Parisot a vite exploité le filon en estimant que la grève dans les transports était une " catastrophe " et un " séisme " aux conséquences " extraordinairement dommageables ", en jugeant son coût économique " probablement gigantesque ". Selon cette grande spécialiste de l’analyse sociale " ce sont des quantités de rendez-vous clients manqués, d'opportunités d'affaires qui ont disparu. On ne sait dire le nombre d'investisseurs étrangers qui ont renoncé à faire telle ou telle opération en France ", a-t-elle dit. Dramatique, bien évidemment, quand on sait quel est le déséquilibre actuel de la balance commerciale qui ne doit rien aux grèves. " Une grève comme celle que nous subissons depuis huit jours, c'est de la croissance en moins, c'est presque une grève anti-pouvoir d'achat ", a-t-elle ajouté. Le tour de vis est donné et Nicolas Sarkozy qui cherche vainement une piste lui permettant d’effectuer un effet d’annonce positif vient d’être prévenu : impossible de pénaliser les profits des entreprises ! Laurence Parsiot qu’il méprise vient de lui faire un sacré croc en jambe d’autant que, si la négociation avec les syndicats aboutit, elle finira par coûter plus cher que les régimes spéciaux qu’elle doit condamner ! Le système est absurde mais il a fonctionné !
La SNCF propose en effet déjà 90 millions d'euros en compensation aux cheminots sous forme d'augmentation de salaire en fin de carrière ou de régime de retraite complémentaire. Les 417 millions de bénéfice en 2006 le lui permettent, et au bout du compte, le client paiera… car il est certain que l’on va vers un " achat " pur et simple des principes ayant justifié la grève. La note sera de fait réglée par le démagogue lambda qui hurlait sa haine des grévistes devant les caméras de TF1, de LCI ou de France 2. La SNCF va en effet accorder toutes les compensations possibles aux cheminots pour faire passer les 40 annuités et les transformera en hausse des tarifs maintenant dérégulés.
En refilant la négociation aux entreprises l’Etat a évité de payer l’ardoise de sa victoire voulue pour l’image de Nicolas Sarkozy. En définitive on ira via l’augmentation des tarifs de l’électricité, du gaz, des transports collectifs vers une érosion supplémentaire du pouvoir d’achat qui passera, encore une fois, comme une lettre à la poste le 1° janvier prochain. " Si les prix augmentent c’est de la faute aux grévistes ! " va-t-on entendre de toutes parts !
UN SIMPLE TRANSFERT
Les grèves auront eu au moins ce mérite : mettre en évidence la manière de faire payer aux moins riches les avantages refusés à d’autres tout aussi pauvres en amputant leur pouvoir d’achat. Les libéraux sectaires n’y verront rien à redire puisqu’ils ne prennent ni le métro, ni les TER et leurs voyages en TGV sont remboursés par leurs entreprises. Pour eux une augmentation des tarifs n'est pas choquante, d'autant que le train est, en France, encore, selon eux, très bon marché. Les entreprises, les clients, et pour une part aussi les salariés paieront pour des retraites qui seront peut-être meilleures, ce qui est quand même plus normal que de faire payer… le contribuable affirment les tenants de la libéralisation totale des systèmes sociaux. C’est une vision dangereuse de la solidarité car 90 millions comparés aux 5 milliards que l'Etat économiserait si la réforme arrive à son terme dans une décennie avec la disparition des régimes spéciaux, cela laisse même une marge de négociation encore plus large pour faire payer les clients ou les usagers. Il est certain que le pouvoir d’achat va en prendre un coup supplémentaire en 3008 quelles que soient les mesures sarkozystes annoncée en fin de semaine prochaine.
Incontestablement le coup a été remarquablement monté : on refuse toute négociation préalable, on joue le pourrissement d’un conflit inévitable afin de faire monter l’exaspération simpliste des bons face à l’attitude des méchants, on transfère le problème des retraites par répartition sur celui des salaires et on défausse l’Etat victorieux sur les entreprises qui à leur tour le feront payer les usagers ou les clients… doublement victimes. L’opération est en tous points rentables ! On transfère, pour une mesure emblématique inutile, le pouvoir d’achat pris à terme aux uns avers les autres… qu’il faut calmer ! Mais qui l’a expliqué aux braillards des quais bondés ? 
Le prof ignore qu’en soutenant la réforme il va se faire berner comme tous les autres quand il recevra sa facture de gaz ou d’électricité ou qu’il prendra après le 1° janvier le train ! C’est lui qui règlera l’ardoise sarkozyste d’une réforme faite pour l’exemple ! Il va perdre ce que la SNCF, EDF, GDF… est en passe de donner aux détenteurs d’un régime spécial : c’est cela l’équité !
AUCUN ESPOIR REEL D’AUGMENTATION
Les enquêtes notent une inquiétude grandissante dans l'opinion. La moitié des salariés sont préoccupés par leur salaire et 44 %, deux fois plus qu'en juillet, anticipent une baisse de leur pouvoir d'achat dans les mois à venir, selon un sondage Ipsos-Manpower pour LCI et Les Echos, publié le 22 novembre. Il est donc devenu urgent de faire semblant de faire quelque chose. Le problème c’est qu’il n'y a pas de "cagnotte" disponible, que les prévisions de croissance sont dans le rouge, que le conflit n’a rien résolu et que les engagements européens sont encore devant nous ! Autant écrire que la marge de manœuvre ressemble au fil d’un rasoir !
Alors que le débat budgétaire se poursuit à l'Elysée, au gouvernement et dans la majorité, le premier ministre " collaborateur " a rappelé une laconique réalité : " Je n'ai pas d'argent ". Les rentrées fiscales ralentissent, la croissance 2007, quoi qu'en dise la ministre de l'économie, Christine Lagarde, risque d'être inférieure à 2 %, ce que laisse présager la forte baisse de la dépense de consommation des ménages en produits manufacturés en octobre (- 1,1 %), l’euro trop élevé pénalise les exportations !
Votée au cœur de l'été, la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (TEPA), qui coûte 13,9 milliards par an en régime de croisière et lie les mains du gouvernement sur le plan budgétaire jusqu'en 2012, n'a pas créé pour l'instant ce " choc de croissance et de confiance " voulu par le chef de l'Etat. Les riches n’ont cure des pauvres. Ils ont systématiquement empoché le pactole et sont allés voir ailleurs ! Rien n’a bougé sauf les comptes en Suisse.
Le slogan " travailler plus pour gagner plus " n’a véritablement aucun effet. Le dispositif de détaxation des heures supplémentaires est jugé complexe, voire illisible par les chefs d'entreprise qui hésitent en outre à proposer des " heures sup " à leurs salariés dans le climat économique morose prévalant actuellement. Le reste de la loi, largement consacré à des baisses d'impôts (bouclier fiscal, allégement massif des droits de succession, etc.), profite d'abord aux plus aisés et n’améliore absolument pas le pouvoir d’achat de ceux qui en ont besoin ! Et il est impossible de donner un coup de pouce au SMIG ou aux prestations sociales.
Alors sur le quai des gares ou du métro, celles et ceux qui ont pesté contre les nantis qui faisaient grève vont bientôt découvrir qu’ils n’auront bientôt plus assez d’argent pour se payer les transports collectifs qui leur ont tant manqué. 
La défaite des cheminots qu’ils ont tant voulue sera finalement la leur ! Au bout du bout ils seront les cocus d’un libéralisme uniquement tourné vers la protection du profit. Je leur annonce déjà en 2008 une effondrement de leur pouvoir d’achat miné par toutes les mesures accumulées en quelques mois au nom de la nécessité de sortir le pays de l’ornière dans laquelle l’on mise les gouvernements Raffarin et de Villepin qui, comme on le sait, n’étaient pas Ump !
Mais je déblogue…
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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 07:48
Toutes les réformes du gouvernement actuel, inspirées par le Président de la République, visent uniquement à… diminuer des déficits. Pour la première fois dans l’histoire sociale, elles ne cherchent pas à procurer un progrès aux gens mais simplement à tenter de les préserver d’un désastre. Cette mutation conduit inexorablement à des retours en arrière, à des renoncements, à des nivellements par le bas mais, sauf pour le " paquet fiscal ", mais jamais à des avancées positives. Cette méthode s’apparente à une forme d’austérité qui ne reposerait par sur l’économie mais sur le social. Il s’agit d’une nouveauté puisque rares furent les périodes de destruction des repères acquis depuis parfois des décennies. Ce ravage de positions symboliques afin de conduire à une déstructuration des oppositions potentielles. Elle institue le régime de l’insécurité sociale.
L’exemple de la… sécurité sociale illustre d’ailleurs à merveille cette méthode puisque tout ce qui a été enlevé aux assurés au prétexte de diminution du déficit s’est révélé totalement inefficace. Rien n’a changé et désormais on sait que toutes des décisions en cours connaîtront le même sort. Pour éviter que les mesures réactionnaires n’affolent le peuple on lui parle de réformes indispensables, cruciales accusant simplement celles et ceux qui ont un avis différent d’être des " attardés " du modernisme. Pour parvenir à ses fins Nicolas Sarkozy a bâti une stratégie : annoncer à corps et à cris que le pays est ruiné afin d’accréditer l’idée que la seule solution passe par la restriction. S’y opposer c’est véritablement être une inconscient notoire.
Impossible par exemple de prétendre que l’on sait si un jour nous sortirons du déficit de la Sécurité sociale inquiétante pour le modèle français de protection sociale. Qui se souvient qu’il y a trois ans que la dernière " réforme " (sic) de l'assurance-maladie devait bouleverser les constats antérieures et rétablir un équilibre connu sous le gouvernement Jospin. Rien n’a été réglé malgré les mesures drastiques prises au détriment des assurés. En 2008, le déficit prévisionnel atteindra les 9 milliards d'euros, dont un peu plus de 4 milliards pour l'assurance-maladie et 5 milliards pour les retraites ! C’est irréfutable mais pas un seul ministre ne peut sérieusement penser que la franchise médicale réduira cette descente aux enfers plus en rapport avec la " marchandisation " outrancière de la santé qu’à des considérations sur une forme de solidarité faisant payer aux plus malades les dépenses des moins malades. De plus en plus le système est orienté vers le profit et la rentabilité ce qui fait que bientôt des cliniques ou des centres d’examen feront des " promotions " pour attirer les clients !
DES PRINCIPES FONDATEURS
Un nouveau plan d'économies et de recettes nouvelles, décrété en urgence, devrait ralentir la dérive des 12 milliards estimés pour 2007. Soit un niveau identique à celui de 2004 mais ce n’est pas encore certain. La " maîtrise médicalisée " des dépenses a atteint ses limites, faute de mesures véritablement efficaces, si ce n'est coercitives, tant pour les soins de ville que pour l'hôpital. On sait bien que nous ne parviendrons plus à effectuer des économies sur le fonctionnement car il est déjà très faible. Les dépenses ne décroîtront plus aussi vite qu’on le prétend. Elles vont encore progresser car la santé est devenu un secteur de consommation effrénée encore plus que les autres.
Les recettes, et notamment les cotisations, pâtissent d'une conjoncture médiocre autant que de la volonté du gouvernement de réduire les charges des entreprises. Chaque annonce de déréglementation et d’exonération est une atteinte réelle au principe même de la solidarité sociale. Le voyage chez les marins pêcheurs est l’illustration parfaite de l’art et la manière de boucher un trou en en creusant un autre ! Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a prévu des états généraux du financement de la protection sociale au printemps 2008 mais on sait que comme le Grenelle de l’environnement il pavera les chemins du progrès de bonnes intentions.
En fait seul un retour aux principes fondateurs du système peut encore sauver les meubles et notamment à un véritable débat de fond sur le rapport entre l’être humain et la mort. Seule une profonde réforme du système d'organisation des soins permettra d’affronter les déséquilibres à venir : le vieillissement de la population et la croissance des malades déclarés en affection de longue durée comme les déséquilibres de la démographie médicale qui menacent des zones géographiques et la répartition des spécialités. On verra alors si la sens aigu de la réforme qui anime le Président de la République n’est pas orienté vers certaines catégories sociales. Changer les habitudes, modifier la chaîne du profit, réduire les revenus de votre propre électorat, inventer un nouveau système : autant de tâches délicates qui rebuteront les conseillers ministériels. On préfèrera faire payer ce cochon de malade !
RIEN N’Y A FAIT
L'opposition non entendue des syndicats de salariés, des mutuelles, des associations d'usagers n'y a rien fait et n’y fera rien. Le gouvernement a maintenu dogmatquement, dans le budget 2008, son projet de franchises médicales à la charge des assurés sociaux : 50 centimes d'euros sur chaque boîte de médicaments et les soins paramédicaux et 2 euros sur les transports sanitaires. Au total, ce sont 850 millions d'euros qui ne seront plus remboursés. Les mineurs, les femmes enceintes et les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) en seront exonérés, tandis qu'un plafond annuel de 50 euros a été fixé. Il s’agit d’une mesure purement symbolique si on la ramène à l’ampleur du déficit constaté ou prévisible. La complexité de la mise en œuvre de cette opération n’est d’aileurs pas pris en compte car son coût diminuerait encore son impact réel.
Initialement, ces franchises qui s'ajoutent aux forfaits déjà existants, comme le "1 euro" sur chaque consultation médicale ? devaient "responsabiliser" les patients face à la croissance exponentielle des dépenses. Le président de la République a voulu, lui, qu'elles couvrent les besoins des nouveaux plans de lutte contre la maladie d'Alzheimer et le cancer et qu'elles aident au développement des soins palliatifs en milieu hospitalier. Or on sait très bien, pour les élus présents sur le terrain que dans les conseils d’administration de structures hospitalières ou d’hébergement aucun moyen nouveau ne sera réellement dégagé par cette contribution obligatoire supplémentaire. A Créon la DDASS ne créera pas les 18 postes nécessaires à l’ouverture en 2008 de l’unité spécialisée en maladie d’Alzheimer faut de crédits suffisants.
Cette nouvelle taxe remet en cause un principe de base du système français établi depuis 1946 : des patients se substituent à la solidarité nationale pour financer les soins d'autres patients. C'est là une brèche qui, de toute évidence, n'est pas une solution durable et suffisante mais personne ne souhaite le voir et l’entendre parmi les cotisants sous la pression du déficit qui leur est annoncé avec grand fracas.
MALHEUR AUX MALADES PAUVRES
Le développement durable de ce phénomène pouvait pourtant être propice à l'émergence de changements profonds, voire d'un bouleversement de logique. Le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie s'y est engagé en évaluant le coût réel des charges et dépenses de santé supportés par les ménages. Le résultat est quelque peu décoiffant. Certes, estime son rapport publié en juillet, la " couverture " reste une des plus importantes d'Europe. Le taux d'effort des assurés sociaux, autrement appelé le " reste à charge " ne représente en moyenne que 3 % des dépenses. Mais ce chiffre cache une profonde disparité. Pour les plus modestes, dont les revenus sont à peine plus élevés que le seuil de la couverture maladie universelle (CMU), ce montant peut atteindre 6 %, au lieu de 1,5 % pour les plus riches. En effet la ponction n’est pas la même selon els revenus ce que la CSG de Rocard avait tenté de réguler et que personne ne met en cause (enfin pour le moment) mais que l’on s’est bien garder de relever.
Pour éviter que les franchises ne pénalisent un peu plus une population déjà fragile, Martin Hirsch, commissaire aux solidarités actives, s'est emparé du projet de " bouclier sanitaire " comme l’on a créé un " bouclier fiscal " pendant du bouclier fiscal, dont la logique serait d'instaurer un nouveau système de remboursement selon les revenus. Il supposerait également une refonte complète de la prise en charge des affections de longue durée, autant qu'une nouvelle articulation entre le régime de base et les organismes complémentaires (mutuelles et compagnies d'assurance). Dans un rapport d'expertise remis au gouvernement, Bertrand Fragonard, président du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, et Raoul Briet de la Haute Autorité de santé (HAS), n'ont pas rejeté cette initiative. Mais ils ont estimé que, en raison de sa complexité, il faudrait au moins… trois ans, d'ici à 2010, pour la mettre en oeuvre. En attendant plus vous serez pauvre et plus vous serez malade et plus vous paierez !
Pour les dirigeants de l'assurance-maladie, le véritable défi est ailleurs : faire face au rythme soutenu de croissance des dépenses de santé qui ont augmenté à un taux supérieur de 1,9 % à celle du produit intérieur brut. Cette évolution devrait se poursuivre avec la progression continue des bénéficiaires du régime des affections de longue durée, pris en charge à 100 % au moins pour leur pathologie principale. De 7 millions aujourd'hui, leur nombre devrait atteindre 12 millions en 2015, qui concentreront 75 % des dépenses de l'assurance-maladie.
Avec le vieillissement, le traitement de pathologies aggravées devrait nécessiter des moyens financiers supplémentaires que le gouvernement ne peut obtenir par la seule augmentation des recettes fiscales (TVA, CSG...). Cette évolution suppose un nouveau mode de prise en charge des soins que le gouvernement, comme l'assurance-maladie, peine à engager. Mais il y a le fond et le forme… On se contentera de la forme car c’est beaucoup plus facile de baptiser un changement du qualificatif de réforme alors qu’ils ne s’agit que d’une rustine sur un pneu obsolète qui fuit de toutes parts.
Mais je déblogue…
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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 07:51
Chacun a son point faible et parfois la vie publique permet, non pas de le révéler aux autres, mais de " se le révéler à soi-même ". Il suffit de se trouver précipité dans un contexte imprévu pour vérifier que nous avons tous des limites. D’ailleurs, c’est souvent méconnu du grand public, des électrices et des électeurs, la fonction de maire conduit à affronter des situations pour le moins déstabilisatrices. Croire qu’il y a similitude de responsabilité entre les premiers magistrats de toutes les communes de France c’est ignorer totalement la réalité. La quasi totalité des élus se retrouvent en effet en direct avec les drames du quotidien alors que seuls, ceux qui atteignent des proportions exceptionnelles, atteignent les autres puisque tout est construit pour qu’ils n’en aient pas connaissance(services performants, cabinet, police municipale…) Ce n’est donc guère étonnant que seulement … 52 % des sortants veuillent actuellement repartir en mars prochain tant la tâche est usant moralement.
Personnellement j’ai eu l’occasion de rencontrer la mort dans une demi-douzaine de suicides, des accidents de la circulation, des décès après malaise ou une longue maladie, des affrontements familiaux, dans la misère noire, la saleté repoussante… et jamais je n’ai trouvé matière à reculer. Et pourtant, malgré ce " blindage " répété, je vais vous surprendre, je ne supporte pas d’entendre un enfant pleurer ou se plaindre. Par déformation professionnelle je ne résiste pas à une situation mettant en jeu l’équilibre et a fortiori la vie d’un petit d’homme. Inutile de chercher à me convaincre que cette marque de faiblesse, dans ma vie quotidienne, n’a pas de fondements logiques, je ne l’accepterais pas. J’ai conservé de mon passage au séminaire laïque (l’école normale) d’une autre époque, un respect absolu pour la fragilité de tout enfant. Les cours de morale professionnelle d’Ernest Monlau, directeur de cette caserne pour hussards noirs de la République sont restés gravés en moi et rien n’est plus précieux que le bonheur d’un jeune. Les seules véritables satisfactions viennent d’ailleurs, dans un mandat électif, de ce que l’on peut leur apporter et un sourire, un petit mot suffisent parfois à ensoleiller une journée. Je ne voudrais que des enfants heureux car dans le fond je ne suis élu que pour eux.
98 000 ENFANTS EN DANGER
Or quelque 98.000 enfants ont été signalés en danger en 2006, soit un millier de plus qu'en 2005, selon le rapport annuel de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (Odas), publié hier. L'étude souligne que ce résultat reflète la part grandissante des adolescents en détresse. Depuis 1998, le chiffre de l'enfance en danger n'a cessé d'augmenter chaque année pour progresser de 18% en moins de dix ans, selon les enquêtes menées par l'Odas auprès des départements, responsables de la protection de l'enfance. Je n’avais pas besoin de ce résultat pour le constater car il ne se passe pas une semaine sans que je sois obligé, directement ou indirectement, d’intervenir sur la situation plus ou moins critique d’une situation intra-familiale.
Ainsi, ce sont aujourd'hui sept mineurs sur 1.000 qui sont concernés contre cinq sur 1.000 en 1998, souligne l'Odas. " Le nombre d'enfants signalés en danger progresse plus vite que la population de la tranche d'âge correspondante ", explique le rapport publié. Une étude sur les classes d'âge permet de déceler que l'augmentation des signalements en 2006 est liée au public de préadolescents et d'adolescents, poursuit l'Odas. Ainsi, alors que le nombre des enfants âgés de moins de 11 ans diminue de 1.100, celui des 11-21 ans augmente de 2.100. Néanmoins, avec 44% du total des signalements, la part de la population adolescente reste minoritaire.
Comme lors des précédents rapports, les " carences éducatives des parents " citées dans plus de la moitié des situations recensées, et les " conflits de couple et de séparation " (22%) figurent parmi les facteurs de dangers identifiés comme les plus fréquents.
Le facteur de la " précarité économique " augmente cette année : le nombre d'enfants concernés atteint les 15% du total des signalements et arrive en troisième place, avant celui des " problèmes psychopathologiques des parents " (11%). Si la liste n'est pas exhaustive voici quelques situations que j’ai rencontrées en une décennie sans qu’elles soient hiérarchisées. En toute franchise elles mettent toujours l’enfant au centre d’une tornade qui finit par engloutir son avenir.
L’INCAPACITE PARENTALE
Même si c’est contraire à toutes mes conviction, il faut bien reconnaître d’abord qu’il existe des parents qui n'ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour élever leur enfant dans de bonnes conditions. Il s'agit d'adultes mentalement déficient ou mentalement fragiles. Le nier serait faire l’impasse totale sur une situation que personne n’ose aborder. Il manque parfois de tutorat, d’accompagnement, de solutions alternatives entre la tutelle et le soutien. C’est une réalité que d’admettre que des parents ne disposent que de capacités intellectuelles réduites et ne s'attachent pas suffisamment aux apprentissages scolaires de leur enfant (retards, absences en classes….). Ceci pouvant avoir des conséquences désastreuses pour des enfants ayant de réelles compétences non exploitées et provoquer chez eux une forme de maltraitance sociale non prise en charge. Je la rencontre de plus en plus car elle se manifeste avec des comportements agressifs des enfants dans les structures collectives
Les parents vivant dans des conditions matérielles très précaires mais de manière secrète génèrent sans qu’ils ens oient responsables une gêne psychologique grave dans la société de la surconsommation. Même si l'on peut admettre que des enfants grandissent bien moralement, affectivement et scolairement on ne peut accepter qu'ils soient maintenus là où un minimum d'hygiène et de sécurité n'est pas garanti. Or, la encore, la situation se rencontre régulièrement après de longs travaux d’approche. Pour un cas recensé il y en a certainement 2 ou 3 autres qui échapperont trop longtemps à une prise en charge effective car on ne les connaît pas.
Il existe aussi et je suis désolé de l’écrire, des parents qui ne souhaitent pas élever leur propre enfant. Ils le rejettent par exemple parce qu'il n'a pas été conçu dans des circonstances appropriées, ou parce qu'il présente un handicap qu'ils n'arrivent pas à assumer, ou parce qu'ils refont leur vie avec un adulte qui ne veut pas entendre parler de cet enfant ni l'accueillir chez lui. La fameuse recomposition familiale ne va pas sans poser parfois de très gros problèmes. Je vous assure que les cas sont nombreux dans votre voisinage car parfois les apparences soient trompeuses. La situation provoque des dégâts considérables chez les " maltraités " surtout quand leur père ou leur mère " absent " vient se mêler à cette crise pouvant aller jusqu’aux coups ou à la privation de droits fondamentaux de l’enfant. La déchirure d’un couple autour de l’enfant entraîne des lésions plus ou moins graves pour la fille ou le fils. C’est indéniable même si tout se passe pour le mieux ;
L’ENFANT ECARTELE
Autre cas en augmentation constante : les parents, et ceci est valable pour toutes les catégories socioprofessionnelles, qui traversent à un certain moment de leur vie, une grave crise personnelle ou de couple qui déstabilise totalement la vie familiale et rejaillit sur le bien être de l'enfant. Le mal est pernicieux car on fait de la progéniture un enjeu. L’inconscience peut atteindre des sommets de bêtise. En 48 heures j’ai été confronté à deux situations avec des déchirements psychologiquement terribles pour des gamins de moins de dix ans. Le week-end transforme les gendarmes créonnais en juge de pais familiale avec constat de carence de droit de visite, avec non respect des horaires de retour de celui qui est devenu à l’insu de son plein gré un " paquet " que l’on s’arrache.
Les cas de maltraitance intra-familiale évolue encore plus vite. Il n'est pas certains que les actes soient plus nombreux qu'auparavant mais le sujet étant de plus en plus souvent traités par les médias, des campagnes ayant été menées auprès des enfants scolarisés, les professionnels étant beaucoup plus sensibilisés et avertissant plus spontanément les autorités, le nombre de dossiers traités a considérablement augmenté. Les signalements au maire se multiplient dans des lotissements repliés sur eux-mêmes et persuadé que le danger ne vient que des autres. La maltraitance extra-familiale qui est le fait de voisins existe aussi et des " affaires " sont en cours d’instruction sur Créon !
Enfin il faut évoquer le problème des sectes qui existent aussi sur le territoire communal. Il s'agit d'un mode de fonctionnement où parents et enfants vivent au sein d'un groupe souvent coupé du monde extérieur qui suit des règles de vies draconiennes influencées par une pseudo religion. Ces règles sont parfois strictes, souvent dangereuses moralement et physiquement pour les enfants qu’ils transforment en " recrues " pour l’avenir avec impossibilité ultérieure pour les jeunes de raisonner autrement que sous l'influence de leurs parents.
Chaque cas est une souffrance pour les gamins et pour moi. C’est ainsi. Je ne supporte pas que l’on fasse du mal, peu importe la raison, peu importe la motivation, peu importe le contexte, à un enfant surtout quand un adulte prétend qu’il le fait pour son… bien.
L’égoïsme des adultes est tel que désormais il existe une forme de sacrifice institutionnel de vies prometteuses qui n’interpelle nullement cette société prompte à voir la pailles dans l’œil des autres mais incapables de se débarrasser des poutres qu’elle porte.
Mais je déblogue… 
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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 18:00
Lorsque j’étais élève du cours moyen, dans une classe où, bien évidemment cohabitaient pour le bonheur des élèves de multiples niveaux, j’écoutais toujours attentivement, le samedi après-midi les leçons de vie que le maître donnait aux " fins d’études ". Il avait en charge d’accompagner celles et ceux qui n’iraient plus à l’école après une candidature plus ou moins réussie au Certificat d’études primaires. Il ne s’agissait pas pour lui de transmettre un savoir abstrait mais de les préparer à une existence simple avec des repères élémentaires. C’est ainsi qu’il insistait beaucoup sur la santé et notamment sur les dangers de la tuberculose avec des livres où l’on voyait, sur des photos grises, des enfants alités au soleil au sanatorium. 
Ce mot savant pour un lieu inconnu résonnait dans la classe car il portait en lui toute la peine d’une famille qui était obligée de se séparer d’un enfant pour l’envoyer tenter d’enrayer une maladie redoutée. Le tuberculose, présentée comme un fléau des villes, était désignée comme l’ennemi mortel. Le maître vantait alors les mérites de ces savants qui avaient inventé le BCG et nous participions avec une certaine appréhension à cet exercice redoutable à des séances communales de vaccinations où les pleurs accompagnaient le déplacement vers la mairie. Il y avait ensuite ces scarifications faites avec une plume sur nos bras plus ou moins potelets afin de vérifier si nous étions bien immunisés. J’évoque cette période pour montrer que selon les époques des maladies entraient massivement dans le quotidien des gens. Calmettes et Guérin par la découverte de leur bacille
étaient des héros invisibles au moins aussi connus que Kopa et Fontaine. Les conseils pratiques succédaient sur la manière dé détecter un enfant porteur éventuel du mal insidieux qui rongeait ses poumons.
La vision était schématique mais elle suffisait pour une mis en alerte potentielles. Il arriva pourtant un moment où ce combat que nous concrétisions chaque année par la vente massive de l’incontournable timbre " anti-tuberculeux " dans le village s’estompa. On ne parla plus de la tuberculose car le fléau fut enrayé. Du moins le croit-on !
On compte en effet, en 2007, dans le monde une nouvelle infection par le bacille tuberculeux chaque seconde. Un tiers de la population mondiale est actuellement infecté par la tuberculose. De 5 à 10 % des sujets infectés développent la maladie ou deviennent contagieux au cours de leur existence. Les personnes infectées à la fois par le VIH du sida et le bacille tuberculeux sont beaucoup plus susceptibles de développer la maladie et alors que la tuberculose est soignable, elle tue plus de 1,5 million de personnes tous les ans, notamment parmi les malades du sida qui ont un système immunitaire est déficient. Un chiffre qui pourrait fortement augmenter avec l’apparition dans de nombreux pays de formes multirésistante (MDR-TB) et de tuberculose ultrarésistante (XDR-TB).
Les malades atteints de ces nouvelles formes de tuberculose ne réagissent plus aux médicaments prescrits dans les premières phases de la maladie. Extraordinaire retournement qui voit désormais les pays occidentaux riches craindre des infections sur leur sol alors que les cas annuels se comptaient sur les doigts d’une seule main
UNE RESISTANCE TERRIBLE
La tuberculose multirésistante est une forme qui n’est plus sensible au moins aux deux principales molécules utilisées dans le traitement de première ligne : la rifampicine et l'isoniazide. On parle même désormais de tuberculose ultra-résistante en cas de résistance non seulement à la rifampicine et à l’isoniazide, mais aussi à certaines des molécules utilisées dans le traitement de deuxième ligne (au minimum, un antibiotique de type fluoroquinolone et un des trois médicaments injectables, la kanamycine, l’amikacine ou la capréomycine. Mèdecins sans Frontières s’alarme de cette situation d’autant qu’elle se combine avec la montée en puissance du Sida.
Selon l’OMS, le virus VIH du sida et la tuberculose accélèrent mutuellement leur progression, et forment ainsi une association meurtrière. Le sida affaiblit le système immunitaire. Une personne positive qui est aussi infectée par le bacille a beaucoup plus de risques de contracter la tuberculose qu’une personne infectée par le bacille mais qui est négative au VIH. Ce constat préoccupe beaucoup les épidémiologiste qui voient arriver une contamination extrêmement fulgurante que la planète n’aurait jamais rencontrée.
La tuberculose est une cause majeure de mortalité chez les malades du sida. Elle est responsable de 13 % environ des décès liés au sida dans le monde. En Afrique, le VIH est le principal déterminant de la hausse de l’incidence de la tuberculose observée ces dix dernières années.
Pour les organisateurs du congrès sur ce thème, il y a donc un besoin urgent de développer un vaccin contre la tuberculose, mais aussi de mettre au point de nouveaux médicaments et des outils de diagnostics contre cette maladie qui est la première cause de mortalité pour les quelque 24,7 millions de malades du sida vivant en Afrique sub-saharienne. La tuberculose touche un tiers de la population mondiale. Cinq à dix pour cent des personnes infectées par la tuberculose font des rechutes à un moment de leur vie. Chaque année, plus de 8 millions de personnes tombent malades de la tuberculose. Pour des raisons à la fois de recul économique, de détérioration des systèmes de santé, de l'application insuffisante des mesures de lutte contre la tuberculose, de la propagation du Sida cette statistique ne va faire que croître. Imaginez un peu : on estime qu'entre 2000 et 2020 près d'un milliard de personnes contracteront la tuberculose, 200 millions tomberont malade de la tuberculose et la tuberculose emportera au moins 35 millions de vies !
UN FLEAU POUR LES FEMMES
C’est une cause majeure de décès chez les femmes en âge de procréation, et on estime que la maladie cause davantage de décès parmi ce groupe que l'ensemble des causes de mortalité maternelle. Elles ont moins d'occasions que les hommes de se faire tester pour la tuberculose et de se faire traiter, et ont également moins de chances de développer une infection De nombreux obstacles les empêchent d'accéder aux services de santé.
Les femmes ne peuvent souvent pas quitter leur foyer et leur travail, ou peuvent avoir besoin de la permission de leur famille pour aller dans un dispensaire ou pour payer leur traitement et elles ont souvent la charge à la fois du travail domestique et de leur propre maladie. La pauvreté, le manque de services de santé de base, la malnutrition et les conditions de vie inadaptées, tout cela contribue à la propagation de la tuberculose. De même, la maladie et les décès dus à la tuberculose renforcent et aggravent la pauvreté dans bien des communautés. En moyenne, un patient atteint de la tuberculose perd trois à quatre mois de temps de travail en raison de sa maladie. Le manque à gagner peut aller jusqu'à 30% du revenu annuel du foyer. Certaines familles perdent 100% de leur revenu ce qui renforce en plus la précarité globale du groupe autour de la personne malade. Personne n’imagine la réalité de ce mal dans les pays sous-développés que désormais nous ignorons totalement sauf quand leur sous-sol recèle des matières premières indispensable à notre avenir. Dans une France n’ayant plus suffisamment de croissance pour satisfaire ses propres besoins il est devenu en effet extravagant d’imaginer une véritable politique de solidarité internationale de développement.
L'infection tuberculeuse peut pourtant être prévenue, traitée et endiguée. L'Organisation mondiale de la Santé recommande de recourir à une stratégie de détection et de soins appelée " DOTS ". Cette stratégie associe cinq éléments : engagement politique, services d'examen microscopique, approvisionnement en médicaments, systèmes de surveillance et utilisation de schémas thérapeutiques hautement efficaces sous surveillance directe.
Les médicaments pour la thérapie peuvent revenir à 10 dollars par personne seulement pour l'ensemble du traitement (six à huit mois) et donne de bons résultats. Son taux de réussite va jusqu'à 80% dans les pays les plus pauvres ; elle empêche les nouvelles infections en soignant les malades infectés. On a estimé qu'il fallait un financement supplémentaire de 30 millions de dollars pour pouvoir faire face à l'épidémie dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Mais qui va les rassembler ?
NOUS SOMMES AUSSI TOUCHES
En France, cette maladie à déclaration obligatoire est surveillée avec attention par les autorités sanitaires et en 2005, 5 374 cas de tuberculose ont été signalés dans l'hexagone d'après l'Institut de veille sanitaire. Ces nombres masquent toutefois des disparités régionales et l'existence de groupes à fort risque. En effet, les grandes métropoles et notamment Paris concentrent un nombre important de malades : l'incidence y était 5 fois la moyenne nationale. Les groupes à risque sont constitués par les populations précarisées, les personnes migrantes dites transplantées, c'est à dire arrivées récemment, provenant de pays à forte endémie, les personnes séropositives et celles vivant en milieu carcéral.
A l'occasion de la Journée Mondiale de la Tuberculose du 24 mars 2004, l'Institut de veille sanitaire tirait la sonnette d'alarme : " la tuberculose demeure un problème de santé publique non résolu ou en progression dans de nombreux pays de l'UE élargie et dans les pays voisins de l'ex-Union Soviétique ". Cette situation justifie plus que jamais un renforcement des programmes nationaux de lutte qui, bien conduits, ont prouvé leur efficacité. Ces programmes doivent s'appuyer sur une surveillance épidémiologique tant au plan national qu'européen pour suivre la dynamique d'évolution de la maladie.
Mon maître aujourd’hui décédé qui motivait avec passion sa classe pour les vaccinations, les observations essentielles dans ces milieux familiaux déshérités du monde agricole, les gestes qui, sans sauver, pouvaient au minimum éviter les drames aurait bien du mal à imaginer que nous en soyons revenus en une époque aussi préoccupante. En excluant les immigrés de systèmes de santé à cause de leur angoisse de se faire interpeller au moment des consultations ou de soins, en laissant ces familles vivre dans des lieux insalubres, en refusant de voir les causes réelles de l’immigration (le fondement de ces mutations ne sont jamais présentées) la politique spectacle actuelle masque une triste réalité. Contrairement à ce que laisserait croire notre monde de progrès, nous revenons en arrière dans le domaine de la santé basique.
Mais je déblogue… 
 
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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 07:49
Durant la campagne des présidentielles, Nicolas Sarkozy a multiplié les attaques cotre l’esprit de mai 68, un peu comme les chamans qui psalmodient des incantations pour exorciser le démon. Il faut dire qu’il y a quarante ans, octobre avait laissé déjà présager des lendemains qui déchanteraient. Les grèves avaient quelques semaines d’avance sur celles qui nous attendent. Elles furent accueillis avec arrogance par le gouvernement Pompidou sûr de son autorité. Cette sous-évaluation d’une grogne basée sur la baisse du pouvoir d’achat a permis aux germes de la contestation de passer l’hiver au chaud et de se développer le printemps revenu. 
La contestation étudiante était latente après le bac sanction de juin 1967 qui avait décimé les candidats à l’enseignement supérieur. Ce mouvement de contestation étudiante débute des deux côtés du rideau de fer. Dès 1967, plusieurs campus aux États-Unis ou en Pologne, par exemple, s'insurgent contre la politique éducative et en France la contestation couve. Avec la nomination comme Ministre de l'Éducation nationale de Christian Fouchet, spécialisé dans la police, on a accentué les risques de dérapage. Le dialogue n’était pas son fort sauf une matraque à la main. L’automne passa inaperçu alors qu’il annonçait un printemps beaucoup plus chaud que prévu.
Avec une longue leçon de morale, d'autorité et de patriotisme de Nicolas Sarkozy, avant son tonitruant réquisitoire contre l'héritage de Mai 68, l’UMP avait effectué son dernier meeting parisien. Dans un palais de Bercy plein à craquer (20 000 sympathisants et plusieurs milliers d'autres dehors), les stratèges sarkozystes espéraient tourner la page de cette première semaine d'après premier tour, "confisquée", disaient-ils, par le duo Royal-Bayrou.
Pour lui, Mai 68 était en effet responsable de tout : du dénigrement de l'identité, du communautarisme, de la faillite de l'école, du cynisme des capitalistes et même des parachutes dorés ! De la campagne qui s'achève, Sarkozy dit carrément : "Ce fut une campagne aux prises avec une crise morale comme la France n'en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d'Arc." Le candidat de l'UMP tonne : "Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l'élève valait le maître [...], que la victime comptait moins que le délinquant." "Il n'y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie", lance-t-il, dénonçant la "gauche, héritière de Mai 68 [...]. Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes". C’était il y a quelques mois mais jamais ces propos n’ont été d’une brûlante actualité. 
Comme il y avait aussi un anti-américanisme prédominant sous-jascent en 1967 Nicolas Sarkozy est allé aux Etats-Unis pour expliquer qu’il savait parfaitement où était la source idéologique du libéralisme débridé. Englués en Irak comme ils le furent au Vietnam sans le soutien de la France, les USA ont toujours mal vu ce mouvement de Mai 68 comme une période dangereuse de l’histoire européenne. De leur sol, le chef de l’Etat français a même tancé les manifestants de son pays en rassurant ses hôtes sur la poigne qu’il mettrait en œuvre afin de résister à ces " révolutionnaires " désireux de défendre leurs acquis sociaux.
PAS DE SUITE ?
Pourtant s’il a eu son premier Ministre au téléphone il a du apprendre que les campus sont de plus en plus dangereux. Il va falloir payer des heures supplémentaires détaxées aux forces de l’ordre pour rouvrir ceux qui sont occupés. Avec l'entrée en scène de l'Unef, le mouvement risque en effet de se durcir. Hier matin, pourtant, François Fillon disait ne pas croire à une "contagion." "Je crois qu'il y a quelques mouvements souvent inspirés par des considérations très politiques qui, je le pense, n'auront pas de suite ". Hier, on comptabilisait toutefois le blocage de dix universités sur 85... Et Bruno Julliard a estimé après sa rencontre avec la ministre qu'elle " a pris conscience que la situation se tend sérieusement dans les universités ". Etrange ressemblance avec octobre 67 quand tout le monde se moquait de ces " hippies " qui prétendaient bloquer le système universitaire.
A Nantes, les étudiants ont voté le blocus des facultés de sociologie, de lettres et de langues, lors d’une assemblée générale rassemblant quelque 700 étudiants. A Paris, le site de Tolbiac a voté lors d’une AG rassemblant plus de 1 400 personnes le blocage des cours d’amphi et de travaux dirigés jusqu’à vendredi. Dans le Nord, l'université de Lille I (Sciences) a rejoint celle de Lille III (lettres et histoire), déjà bloquée la veille par les étudiants grévistes. A l'université des Tanneurs de Tours (Indre-et-Loire), le blocage a été voté pour l'UFR Lettres jusqu'à lundi prochain. A Lyon 2 plusieurs centaines d’étudiants ont voté cet après-midi le principe de la grève et leur participation aux manifestations des 14 et 20 novembre prochain des agents de la SNCF et des services publics.
A Paris, la nuit dernière, les forces de l'ordre sont intervenues pour empêcher les étudiants en grève d'occuper la Sorbonne, haut lieu de la contestation étudiante. Or on sait que lorsque les enseignants, les fonctionnaires, les ouvriers reçoivent le renfort de leurs enfants pour défiler on commence à être sur des bases différentes. A Toulouse, le blocage de la faculté du Mirail s’est poursuivi comme à Rouen. Dans le Languedoc-Roussillon, des barrages filtrants étaient toujours installés sur plusieurs accès de la principale université de Perpignan. A Aix, là aussi un barrage filtrant est en place depuis hier.
A l'université de Rennes 2, bloquée et en grève depuis hier, la situation est tendue entre grévistes et non grévistes, ces derniers ayant tenté en vain de débloquer les accès. La tache d’huile sur le feu s’élargit et risque d’être à son maximum la semaine prochaine lorsque les trains vont s "arrêter et on doit tout de même un peu s’inquiéter du coté des renseignements généraux car si l’histoire ne sert pas deux fois les mêmes plats elle aime bien les reconstituer.
EN ORDRE DISPERSE
La réponse n’a pas varié depuis 40 ans puisque dès qu’il y a occupation on envoie les " ouvre-boîtes " ! Les étudiants opposés à la loi Pécresse, qui bloquaient les bâtiments des facultés de Lettres et Sciences humaines de l'université de Nantes, ont donc été évacués par les forces de l'ordre hier soir vers 21 heures. Le matin, plus de 600 étudiants avaient voté au cours d'une assemblée générale le blocus de l'UFR de Lettres et Sciences humaines de l'université de Nantes. 80 agents des forces de l'ordre ont procédé à l'évacuation sans bousculade et sans violence, sans que l’on soit assuré qu’ils ne reviennent pas dès ce matin !
La police a aussi évacué après 22 h 00 , environ 75 étudiants opposés à la loi Pécresse sur l'autonomie des universités qui occupaient les locaux de Paris I situés rue de Tolbiac, dans le XIIIe arrondissement. Les étudiants, qui occupaient les lieux après un vote en ce sens d'une assemblée générale réunissant plus de 1.000 étudiants dans l'après-midi, sont sortis dans le calme, sans discuter, alors que c'était une vraie provocation de la part de l'administration d'envoyer les CRS. Et on peut se poser la question si un bon incident n’aurait pas rendu service à tout le monde.
" Les AG sont plus calmes que pendant le mouvement contre le CPE, et à ce moment là, malgré les occupations, le président ne fermait pas Tolbiac", a argumenté Juliette Griffond, convaincue que, cette fois, le président " souhaite que le mouvement se radicalise " pour l'éteindre. Il a d’ailleurs décidé que le centre Tolbiac restera fermé pour une durée encore inconnue. Ces événements nocturnes témoignent de ce qui attend les contestataires éventuels ailleurs. Au moindre incident on accentuera la pression et on jouera sur ce besoin sécuritaire qui anime actuellement la plupart des consciences même celles des jeunes.
Il suffirait qu’à un moment ou un autre certains policiers en grève du zèle, les gardiens de prison qui dénoncent leurs conditions de travail face à la surpopulation carcérale, les cheminots, les chauffeurs routiers mécontents de la flambée des prix du gazole, les marins pêcheurs qui ont conscience de la surpercherie des exonérations de charges sociales pour compenser l’augmentation du carburant, les cheminots volés sur leur retraite, EDF-GDF et les autres régimes spéciaux sous pression, les fonctionnaires attaqués de tous cotés, les enseignants victimes de la transformation du " sumo en athlète ", les travailleurs de chez Ford et d’ailleurs dont les emplois sont massivement délocalisés, celles et ceux qui pour gagner moins doivent travailler plus se croisent durant quelques temps pour que l’on sente souffler l’esprit de mai 68 en 2008. 
On sait que le mécontentement actuel va forcément mettre du temps à mûrir mais il faut penser que son esprit va imprégner quelques esprits. Ah ! j’oubliais l’essentiel Total a annoncé hier, en forme de défi, ses profits. L a compagnie pétrolière a dégagé sur les neuf premiers mois de l'année un bénéfice net quasi stable, à 9,581 milliards d'euros, et une hausse de 1% de sa production, alors que celle des autres majors pétrolières est globalement en déclin. En 2006, Total avait engrangé un bénéfice record de 12,58 milliards d'euros, le plus gros jamais enregistré par une entreprise française. Cherchez l’erreur !
Mais je déblogue…
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