24 août 2007
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Dans les pays où la presse aime bien être libre et n’épargner personne, l’événement provoque l’ironie générale. Si, si, ça existe des journaux qui aiment bien s’offrir avec un brin d’humour la tête d’un personnalité. La moindre situation amusante ou ridicule est aussitôt présentée avec des commentaires sans complaisance. Les rois en la matière sont les tabloïds anglais qui peuvent aller très loin. Ils n’épargnent pas grand monde.
L’un de mes amis, journaliste, m’a adressé un article de The independant qui porte bien son nom. Il ne traite pas d’un événement exceptionnel pour la planète puisqu’il s’agit tout simplement du " bourrelet disparu " de Nicolas Sarkozy ! Le correspondant de ce quotidien revient avec un humour très british sur le zèle de Paris Match qui a gommé une " poignée d’amour ", spécialité française s’il en est, sur un cliché en canoë du Président de la République, alors qu’il jouait aux indiens sur le lac de Wolfeboro.
John Lichfield écrit que " Paris-Match " aurait arrangé le look de celui qui court partout et tout le temps, qui mange light au Fouquet’s et qui ne boit jamais une goutte de vin pas plus qu’une chope de bière Corona.
" Paris-Match dont la société d’exploitation est contrôlée par un ami très proche de Sarkozy, Arnaud Lagardère, a gommé " the love handle " (joli expression pour " poignée d’amour ") explique avec humour cet Anglais iconoclaste. L’éditeur prévoyant… du magazine que certains journalistes ont surnommé " Pravda-Match " avait essuyé des reproches pour avoir, il y a quelques mois, évoqué des démêlés du Président avec sa femme Cécilia. Dans son édition du 9 août le magazine publie une photographie de Sarkozy effectuant une promenade en canoë avec Louis, son fils de 9 ans. Sur la version de Match, sa silhouette est extrêmement svelte. Le cliché original de Reuters publiée par l’Express a un bourrelet gras autour de la taille. Depuis ses débuts le 16 mai, M. Sarkozy a cultivé l’image de la jeunesse, d’un leader de l’action permanente, faisant un jogging chaque jour.Ce papier que nous n’avons pas beaucoup lu dans la presse hexagonale (sauf dans l’Express) témoigne d’une vision de la République française actuelle : les apparences, l’image, le dérisoire, le factuel, remplacent toutes les autres formes de vie sociale crédible.
John Lichfield écrit que " Paris-Match " aurait arrangé le look de celui qui court partout et tout le temps, qui mange light au Fouquet’s et qui ne boit jamais une goutte de vin pas plus qu’une chope de bière Corona.
" Paris-Match dont la société d’exploitation est contrôlée par un ami très proche de Sarkozy, Arnaud Lagardère, a gommé " the love handle " (joli expression pour " poignée d’amour ") explique avec humour cet Anglais iconoclaste. L’éditeur prévoyant… du magazine que certains journalistes ont surnommé " Pravda-Match " avait essuyé des reproches pour avoir, il y a quelques mois, évoqué des démêlés du Président avec sa femme Cécilia. Dans son édition du 9 août le magazine publie une photographie de Sarkozy effectuant une promenade en canoë avec Louis, son fils de 9 ans. Sur la version de Match, sa silhouette est extrêmement svelte. Le cliché original de Reuters publiée par l’Express a un bourrelet gras autour de la taille. Depuis ses débuts le 16 mai, M. Sarkozy a cultivé l’image de la jeunesse, d’un leader de l’action permanente, faisant un jogging chaque jour.Ce papier que nous n’avons pas beaucoup lu dans la presse hexagonale (sauf dans l’Express) témoigne d’une vision de la République française actuelle : les apparences, l’image, le dérisoire, le factuel, remplacent toutes les autres formes de vie sociale crédible.
Questionné par son rival, Paris-Match a admis qu’il avait arrangé la photographie. " La position du bateau exagérait cette protubérance. Quand nous avons réduit les ombres, la correction a été augmentée par le procédé d’impression ". Le Président Sarkozy a été accusé par ses opposants politiques de pratiquer la méthode Berlusconi avec les médias français. Plusieurs magazines et les plus regardés des canaux de TV sont possédés ou contrôlés par ses amis ou alliés. Ses deux semaines de vacances dans le luxe au bord du lac Winnipesaukee dans le New Hampshire auront été un désastre médiatique pour le Président : il est apparu que ses vacances avaient été réglées par des amis millionnaires, Mme Sarkozy s’est détournée du pique nique avec le président Bush et sa famille dans le Maine, et, une fois, M. Sarkozy a abordé une barque de journalistes pour faire des remontrances à des photographes qui le suivaient avec sa famille. Or, dans un sondage publié aujourd’hui par Le Point la popularité de Sarkozy plonge doucement à 61 % pour la première fois depuis son élection "
PRAVDA-MATCH VEILLE
Les bourrelets, ce n'est pas bon pour l'image. Paris-Match, visiblement soucieux de celle du Président, les a donc gommés sans que personne ne le demande. Du moins, c’est ce que l’on prétend à l’Elysée, où ce n’est pas le genre de demander à visionner les photos avant publication. Le cocasse dans l’affaire, c’est que ce cliché aura été pris par les photographes que notre Président avait tancés pour leur persévérance à le poursuivre. Il y aura donc eu en Amérique des photos utiles et des photos interdites. " Pravda-Match " l’a bien compris.
La pire des situations s’est installée, puisque désormais, dans les médias, on devance les souhaits présidentiels : il n’a même pas besoin d’appeler pour être satisfait ! On le soigne. C’est un véritable aveu de connivence implicite entre une partie de la presse et celui qui table tout son parcours actuel sur l’image dans toutes les déclinaisons de ce concept. Rappelons qu’en 2006, Alain Genestar, le directeur de la rédaction, avait été évincé de son poste pour avoir choisi de consacrer une Une du magazine à Cécilia Sarkozy avec son compagnon du moment. Mais bien sûr, c’est une certitude, " Pravda-Paris " est totalement indépendant pour parler des autres, mais plus gêné pour parler du meilleur pote du patron. Et on n’a même plus besoin d’intervenir : des rédactions s’autocensurent !
L'Elysée n'a évidemment donné aucune instruction pour que la photo de Nicolas Sarkozy lors de ses vacances américaines, publiée par Paris-Match, soit retouchée, de façon à atténuer un bourrelet à la taille. C'est ce qu'a indiqué hier le porte-parole de la présidence de la République, David Martinon. "En ce qui concerne le président, la seule ligne sur laquelle nous travaillons est une ligne politique et diplomatique, a-t-il poursuivi lors de son point de presse de rentrée. Pour le reste, nous manions assez mal le logiciel Photoshop". Pas possible ! On aurait pourtant embauché tellement de spécialistes de la communication qu’il n’y aurait plus assez de bureaux disponibles pour les loger. Jamais il n’y a eu autant de collaborateurs à l’Elysée. Il serait donc très étonnant que celui ou celle qui surveille l’aura présidentielle n’ait pas eu connaissance de ce cliché. Mais dans le fond peu importe.
L'Elysée n'a évidemment donné aucune instruction pour que la photo de Nicolas Sarkozy lors de ses vacances américaines, publiée par Paris-Match, soit retouchée, de façon à atténuer un bourrelet à la taille. C'est ce qu'a indiqué hier le porte-parole de la présidence de la République, David Martinon. "En ce qui concerne le président, la seule ligne sur laquelle nous travaillons est une ligne politique et diplomatique, a-t-il poursuivi lors de son point de presse de rentrée. Pour le reste, nous manions assez mal le logiciel Photoshop". Pas possible ! On aurait pourtant embauché tellement de spécialistes de la communication qu’il n’y aurait plus assez de bureaux disponibles pour les loger. Jamais il n’y a eu autant de collaborateurs à l’Elysée. Il serait donc très étonnant que celui ou celle qui surveille l’aura présidentielle n’ait pas eu connaissance de ce cliché. Mais dans le fond peu importe.
Cette " broutille " de chirurgie photographique met surtout en évidence le mal qui est en passe de ronger la démocratie : la collusion, à tous les étages, entre une partie de la classe politique et une certaine catégories de médias dont l’importance découle de la " peopolisation " de la société. Si ce n’était pas le cas, pourquoi aurait-on effectué cette retouche ridicule après que Nicolas Sarkozy soit allé pique niquer avec hamburgers et hot dogs chez Bush ? Il suffisait de préciser que cette facétie de la cellulite n’était due qu’au régime alimentaire américain !
UN VENT NOUVEAU
Nicolas Sarkozy a franchi, hier, le cap des 100 jours à l'Elysée, et c’est incontestable, il a imposé un nouveau style à la présidence et commencé à tenir apparemment les engagements pris pendant la campagne. Mais l'état de grâce pourrait ne pas durer, car des signes avants coureurs de tempête sociale se profilent dès aujourd’hui. Il ne s’inquiète pas trop tant que le débat portera sur ses bourrelets, ses jeans ou ses vacances.
Il avait promis la "rupture" avec les années Chirac. Depuis son installation le 16 mai à l'Elysée, le nouveau président a fait souffler un vent nouveau : mise en scène à la Kennedy de sa famille lors de la cérémonie d'investiture, joggings avec son Premier ministre, nomination d'un gouvernement d'ouverture comptant cinq personnalités de gauche, interview présidentielle du 14 Juillet, remplacée par un concert de Michel Polnareff, luxueuses vacances à Malte et aux Etats-Unis financées par des amis fortunés. Il sait faire rêver, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Il a appris qu’il fallait alimenter les crocodiles médiatiques tous les jours et même plusieurs fois par jour. Il sauterait d’un pont à l ‘élastique s’il le fallait. Il ferait l’ouverture de la chasse si c’est utile à son prestige chez les chasseurs. Il suivra les Coqs durant la Coupe du Monde, même s’il n’a jamais rien compris au rugby. Il embrassera Hillary Clinton après avoir serré sur son cœur George Bush. Il ferait du ski nautique, du patin à roulettes, du skate-board, du macramé ou il jouerait du violoncelle si son image en profitait… Bref, il sera partout où il faudra être pour exister et pour nourrir les magazines et les Jités des amis. Pas un seul jour, une seule heure du jour sans que radios et télés diffusent un communiqué relatif à une décision, une action, un déplacement présidentiels. Dans une journée son nom est cité des milliers de fois sur tous les supports pour accréditer la thèse de l’hyper activité ! Comptez par exemple dans un seul journal de 20 heures le nombre de citations de son seul nom et vous aurez une idée de la réalité.
UNE FRENESIE D’ACTION
Si les Français semblaient apprécier au début cette frénésie d’actions en tous genres, le président perd désormais des points dans les sondages. Ainsi, 61% des personnes interrogées ont une opinion favorable sur son action en août, contre 66, il y a un mois, selon un sondage Ipsos publié dans Le Point dans son édition de hier. Peut-être est-ce lié aux bourrelets ? A moins que ce soient les mauvaises nouvelles qui s'accumulent sur le front économique. La crise boursière, la croissance plus faible que prévu, la hausse des prix du blé, du lait, des fruits, conjuguées avec un été pourri, risquent de peser sur le moral des Français et de réduire les marges de manœuvre, déjà grevées par les lourds déficits de l'Etat et de la Sécurité sociale et les quelque 10 milliards d'euros de réductions d'impôts qui, pour l’instant, à cause du croc en jambe du conseil constitutionnel, ne profitent véritablement qu’aux nantis. Nicolas Sarkozy renvoie la responsabilité de cette promesse non tenue sur le Conseil, présidé par le chiraquien Jean-Louis Debré. "A ceux qui me reprocheront de n'avoir pas tenu ma promesse, je répondrai: "adressez-vous au Conseil constitutionnel", a-t-il confié à des journalistes de la presse régionale. Ce n’est qu’un début ! Sa poignée de main à Bush. Ses mystères dangereux sur l’affaire des otages bulgares. La visite de Kouchner en Irak. Le mécontentement est en germe. " Pravda-Match " n’effacera pas, par un artifice électronique, tous les bourrelets de ses erreurs. Pourvu que la France gagne la Coupe du Monde de rugby, car il va aussi être confronté dans les prochains mois à des dossiers explosifs, comme la deuxième réforme des retraites prévue pour 2008, ou le contrat de travail unique et la réduction des déficits, pour tenir l'engagement pris auprès de Bruxelles de rééquilibrer les comptes en 2012. Il va lui falloir ramer pour imposer des réformes qui vont vite. Pour l’instant il court. Il court. Sans perdre le moindre gramme.
Hier, Nicolas Sarkozy a reçu le footballeur Patrick Vieira pour lui parler de sa reconversion ou pour faire la composition de l’équipe de foot pour le… 8 septembre prochain en Italie, puis il a déjeuné light avec le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, pour le convaincre d’avaler les fonctionnaires disparus, avant d'installer la commission chargée de rédiger le nouveau livre blanc sur la défense et de recevoir la famille du journaliste Guy-André Kieffer et enfin Chouaib, ce lycéen d'Epinal victime pendant six mois d'insultes racistes de la part d'un professeur. Lui, au moins, il colle à l’actualité. On ne sait pas ce qu’il a fait de sa soirée, mais il a bien dû aller voir un spectacle quelque part ou recevoir quelqu’un à déjeuner.
Après le conseil des ministres de ce matin, M. Sarkozy se rendra au Pays basque (un coup de pouce à MAM et à Arcachon (à cause de l’infidélité faire au Pyla cette année ?) pour un déplacement sur les thèmes de la lutte antiterroriste, de la pêche et du tourisme. Et "le super président " a bien l'intention de poursuivre au même rythme la semaine prochaine, et les suivantes, pour perdre ses… bourrelets ?
Mais je déblogue…
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