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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 08:24
Je n’arrive pas à comprendre comment des élus locaux peuvent avoir des attitudes éloignées des principes républicains qu’ils sont sensés porter au nom du peuple. Comment admettre qu’ils portent une écharpe tricolore héritée de la Révolution et se comportent comme des monarques, niant toute valeur aux principes de l’égalité et de la fraternité entre les hommes ? Et quand, en plus, leurs décisions touchent des enfants, je n’arrive plus à me contenir. Ainsi, le maire de Digoin, en Saône et Loire, a donné ordre à ses agents de ne pas ouvrir ses services aux familles de sans papiers, F45-20Donnery-20cantine-20bio.jpgcomme s’il devait collaborer avec des décisions iniques au pays des Droits de l’Homme. Ce collègue, qui veut probablement se montrer digne de la confiance que lui ont témoigné ses électrices et ses électeurs, témoigne du véritable comportement d’une Nation qui a perdu ses valeurs, sous les coups de boutoir d’une doctrine lepéniste banalisée.
Ainsi, l’effet de cette décision aura été immédiat : Gracia, 5 ans, et Béni, 3 ans, scolarisés à la maternelle du Centre de Digoin, n'ont plus accès à la cantine. Digoin (Saône-et-Loire), ses 9 324 administrés, ses bords de Loire, son Cada (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) et... sa cantine scolaire. Depuis jeudi, Gracia et Béni en sont donc privés. La mère des deux enfants a en effet reçu un courrier, portant l'en-tête de la mairie, lui précisant que ses enfants se seraient plus acceptés au restaurant scolaire.
Agée de 41 ans et originaire de la République démocratique du Congo, la mère, Florence, est arrivée avec ses deux enfants en France en novembre 2005. Depuis le mois de juin, elle est sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière. Or, le maire UMP de Digoin a décidé de ne pas contrarier la préfecture. L'édile étant "injoignable" hier, son directeur général des services a confirmé la décision à Rue89 . " La décision a été prise au mois de juin, et la mairie n’a pas souhaité interférer dans la décision de la Préfecture. La scolarisation est obligatoire, mais pas la cantine. Nous ne sommes pas tenus d’accepter ces enfants. Il existe d’ailleurs un règlement, qui précise que la mairie se réserve le droit de donner la priorité aux enfants de la commune, ainsi qu’aux enfants dont les deux parents travaillent. " L’excuse est à la hauteur de la démarche : nulle !

NE PAS CONTRARIER LA PREFECTURE
La mère avait pourtant déjà scolarisé ses enfants dans la commune bourguignonne l’an dernier. Elle était alors hébergée au Cada, qu’elle a dû quitter lorsqu’ est arrivée la décision de la Préfecture. Suite à la procédure de reconduite à la frontière, elle a d’abord quitté Digoin, avant de s’y réinstaller en septembre. Gracia et Béni ont manqué la rentrée, mais se sont inscrits en bonne et due forme à l’école - et à la cantine - en début de semaine. Ils ont pris deux repas avant d’être priés de ne pas y revenir. " Enceinte de huit mois passés, leur mère est concrètement inexpulsable et accouchera d’un enfant français d’ici quelques jours ", fait valoir Jean-Michel Labonne, militant local du Réseau Education sans Frontière qui rappelle qu’au printemps, un cas similaire s’était posé à Oyonnax, une petite ville de l’Ain.
Joint par Libération, la mairie de Digoin a également confirmé l'interdiction de cantine pour ces enfants d'origine congolaise, dont la mère fait l'objet d'une procédure d'expulsion depuis juin. " Contrairement à la scolarisation, la cantine n'est pas une obligation, explique le responsable des services administratifs de la ville UMP (n’en soyez pas étonné). La maire a donc décidé de ne pas se mettre en travers de la décision de la préfecture. Cette décision vaut aussi pour ceux qui ne peuvent payer la cantine ".
Incroyable que l’on puisse pénaliser des enfants de maternelle en les privant d’un repas collectif ne coûtant que 2 ou 3 Euros, au prétexte que leur mère… est sur notre territoire sans documents, dont la valeur est purement symbolique pour eux. Que l’on en arrive à être aussi peu attentif à l’autre, devrait interpeller bien des citoyens de ce pays sur l’évolution profonde des mentalités. 
Seulement une petite quinzaine de personnes ont manifesté hier devant l'école maternelle Centre de Digoin pour protester contre " cette décision scandaleuse, entachée d'irrégularité ". Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), affirme avoir accueilli la décision du maire " avec stupeur et consternation " et dit étudier " toutes les suites judiciaires à donner à cet affront fait à la dignité des enfants et de leurs familles" .
 "Instrumentaliser politiquement des enfants pour servir une politique à la fois cruelle et inhumaine relève de l'indécence, de l'immoralité et de l'irresponsabilité", estime le Mrap.

DU GRAIN A MOUDRE
Il est vrai que, dans le milieu scolaire, la " bourde " commise par l’inspection académique du Haut-Rhin le 17 septembre, dans toutes les écoles du département, a donné une idée des ravages que peut faire le zèle administratif. Il fut d’ailleurs une époque où l’on avait demandé aux directeurs d’école de recenser des enfants, ainsi que  les enseignants juifs, pour une " déportation " potentielle. Là, en 2007, il faut rappeler que les enseignants alsaciens avaient eu droit, par mail, à ce message :
" Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Avez-vous connaissance de scolarisation d'élèves "sans papier" dans votre établissement ?
Dans l'affirmative, veuillez nous le faire savoir dans la journée par e-mel ou par téléphone 
au 03 89 21 56 ** ou 03 89 21 56 **. En vous remerciant. DVS/3"
Certes, un contre ordre est parvenu très vite et a annulé cette demande dont on pourrait se demander au moins quel en était l’auteur. Je comprends donc qu’à Digoin, l’on ait été tenté par cet esprit d’entreprise, de devancer les sollicitations des autorités. Ce que l’éducation qui n’a plus rien de nationale n’a pas pu faire, un élu l’a réalisé, démontrant au contribuable que lui au moins ne nourrit pas de bouches " illégales " avec les impôts locaux. Une magnifique leçon de gestion ! 
Elle donne du grain à moudre à Gay MacDougall, émissaire de l’ONU de
retour d'une mission de 10 jours en France. Cette brave femme, qui a le sens de la mesure, a déclaré, hier, qu'un racisme " pernicieux " perdure en France, où des minorités sont reléguées dans des " ghettos ", sans espoir de promotion sociale. Regrettant " l'ambiguïté " du discours politique à cet égard, Gay McDougall s'est " rendue compte que le racisme était un sentiment pernicieux dans la société " française. Si elle s’était rendue dans la splendide ville de Digoin elle aurait pu accentuer le poids de ses mots.
" Des personnes qui ont beaucoup travaillé, qui ont respecté toutes les règles du jeu, et qui croient sincèrement aux principes de la République française se retrouvent piégées dans des ghettos urbains où le taux de chômage dans certains cas peut dépasser les 40% ", a affirmé lors d'une conférence de presse, l'experte américaine, qui s'est rendue notamment dans des banlieues défavorisées de Paris, Marseille et Strasbourg. Les jeunes d'origine immigrée " se sentent discriminés et rejetés par une conception rigide de l'identité nationale française qui ne leur convient pas ", a-t-elle ajouté. 

DES TESTS ADN POUR TOUS
Gay McDougall a noté des " pas en avant très importants " dans un pays qui " rejette historiquement le concept même de minorité parce que contraire aux principes de la République ", comme l'autorisation prévue de statistiques par origines ethniques, jusqu'à présent interdites en France, et le débat lancé sur la " discrimination positive " par le président Nicolas Sarkozy.
Par ailleurs, Gay McDougall a regretté " l'ambiguïté " de certaines mesures et déclarations des responsables politiques français sur l'immigration, citant notamment le débat sur l'introduction de tests ADN pour les candidats au regroupement familial et la mise en avant systématique de la notion " d'identité nationale ".
L'émissaire doit présenter un rapport à Genève en mars, lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU… J’espère qu’elle citera le prénom de ces deux gamins de Digoin, qui ne peuvent pas manger dans un service public français, afin de démontrer que nous sommes sur la bonne voie !
Certains maires, avant les municipales, pourraient ainsi aller plus loin, et envisager de demander, en plus, au moment des inscriptions, un test ADN de filiation avant d’admettre les enfants au restaurant scolaire. En fait, ils faciliteraient la tâche de ses malheureux Préfets et Sous-Préfets qui rament pour faire " capturer " leur quota de sans papiers et seraient ainsi bien vus par les autorités de tutelle. Remarquez, je plaisante, mais on a trouvé à toute époque des gens " bien pensants " capables de pareilles initiatives. Si Gay McDougall veut en connaître, je lui en présenterai sans aucun problème.
Je propose par ailleurs que l’on fasse des tests ADN de tous les maires, afin de rechercher si certains d’entre eux ne seraient pas, par hasard, des fils ou petit-fils d’immigrés arrivés sans papiers sur le territoire national. Si c’est le cas, il faudrait leur interdire de percevoir une indemnité de l’Etat français, et vite les exclure des tables des conseils où ils siègent. On pourrait débuter par Digoin !
Mais je déblogue…
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commentaires

R
Attention, les années sombre de l'histoire de la France sombre reviennent, aujourd'hui se sont les sans papiers de quelques nationnalités qu'ils soient, hier s'été les juifs et tous ceux qui n'été pas nazi ou collabos.Quand est ce que qu'on va les arreter? il ne faut pas tarder car si on ne fait rien ce pays seras bientot une province des états unis avec des positions et action d'un pays qui à l'époque avait mis en place un nommer Hitler.Autre fait très inquiétant, dans les ASSEDIC/ANPE, un courrier demande aux agents de ces services de controler les papiers d'identité de toutes les personnes d'une nationnalité diférente, bien évidement les agents "qui sont aussi des syndicalistes, on refuser de le faire" une demande officiel à été envoyer à la préfecture de BX pour demander des précisions et des explications sur ce courrier (affaire à suivre).Ceux qui n'acceptent pas et qui veulent résister, me comprendrons.
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M
"France terre d'asile" qu'es-tu devenue?????
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M
Le Front National a connu plusieurs revers électoraux, mais son idéologie connaît une propagation extrêmement inquiétante ! Après l'avoir inoculée dans la société voilà qu'une partie de la droite dite Républicaine l'a récupérée en pleine ascension et s'en est servie pour l'emporter lors des dernières élections... Mais où va-t-on ??!!Il faut que chaque citoyen portant en lui des valeurs humaines se batte contre ces dérives insupportables ! 
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J
Si l'arrêté de reconduite à la frontière n'a pas été contesté dans les deux mois qui ont suivi sa publication, il est "opératoire". Si, par contre, il a été contesté, il est réputé inapplicable jusqu'à la décision du tribunal administraif territorialement compétent.Dans ce dernier cas, les enfants ne peuvent se voir refuser l'accès à la cantine scolire.Quant à la maman, enceinte de 8 mois, son futur bébé n'aura pas de plein droit la qualité de français car, si, en France le droit du "sol" préémine sur le droit du "sang", nous ne sommes cependant pas aux Etats Unis où le seul fait d'être né sur le sol américain confère automatiquement la qualité de citoyen américain.Il est out aussi vrai que, aux Etats Unis, si on ne travaille pas, on est en danger de mort puisqu'il n'y a pas de sécurité sociale ... et que les américains, semble-t-il, n'en veulent pas. Clinton a échoué dans son projet d'en mettre en pace les premieres bases. 
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Y
BonjourL'Ere de la bétise peut se décliner à l'infini .A-t-on oublié les règles de l'humanisme élémentaire.Pour plaire aux plus bas instincts allons toujours plus loin.!En animant le concours de la résistance , j'avais retouvé une lettre datant de la dernière guerre demandant aux Inspecteurs d'académie de dénoncer les instituteurs juifs, communistes ou francs maçons voire grévistes cela avait eu du succès!!!Ne faut-il pas rappeler cette belle citation d'A.Einstein : Ne faites jamais rien contre votre conscience même si l'état vous le demande!
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