Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 08:34
La comparaison s’impose chaque jour un peu plus : le Président de la République est devenu un professeur de danse de salon. Il pratique collectivement l’art consommé de la chorégraphie traditionnelle. Il fait valser les millions pour les nantis des palaces. Il pratique le slow sur le pouvoir d’achat pour endormir les partenaires sociaux. Il se lance dans un rock endiablé avec son ami Bush ou fait la danse du ventre devant Kadhafi. Bref il s’agite ou se trémousse dans tous les sens. Il a même remis au goût du jour la raspa cette spécialité mexicaine aussi simple qu’efficace : un pas en avant… deux pas en arrière. Il effectue une annonce destinée à rassurer son électorat le plus revendicatif avant de reculer pour contenter celles et ceux qui auraient été les « victimes » potentielles de sa pseudo avancée.
Prenons plusieurs situations et notamment le cas des 35 heures la semaine dernière. Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il souhaitait pour 2008 la fin des 35 heures, lors de sa conférence de presse à l'Elysée.
« Souhaitez-vous que 2008 soit la fin, au moins réelle, des 35 heures ? », l'a interrogé un journaliste. « Pour dire les choses comme je le pense, oui », a répondu le président de la République sans en dire davantage. Fin novembre, il avait pourtant qualifié « d'acquis social » cette mesure mise en place par Martine Aubry, tout en proposant la monétisation des RTT ou en vantant la mesure relative aux paiement des heures supplémentaires. Bien évidemment cette « danse » a séduit immédiatement les fans qui y ont vu une modernité absolue de la gouvernance. Le gouvernement veut « débloquer le carcan » des 35 heures imposées « en supprimant le caractère contraignant et excessif des lois Aubry », déclare Xavier Bertrand dans un entretien à La Tribune. « Il faut sortir du statu quo actuel », explique le ministre du Travail. Trois jours après les propos de Nicolas Sarkozy laissant entendre que 2008 serait l'année de la fin des 35 heures, Xavier Bertrand explique que le gouvernement souhaite… « conserver les 35 heures pour le déclenchement des heures supplémentaires ». Mais il veut aussi aborder « sans aucun tabou la question des contingents et des forfaits qui freinent, dans nombre d'entreprises, le climat économique et le pouvoir d'achat des salariés. Nous voulons débloquer, par exemple, les limites fixées aujourd'hui dans les branches aux contingents d'heures supplémentaires ainsi qu'aux forfaits », explique le ministre. Xavier Bertrand ajoute qu'il n'est « pas question » à ses yeux « d'aller contre l'intérêt des salariés »… Allez deux pas en arrière au nom du maître de ballet. Face à la controverse, Nicolas Sarkozy s'est en effet, à son tour, retrouvé contraint à une mise au point. « Il n'est pas dans l'intention du gouvernement de supprimer la durée légale du travail », a-t-il juré mercredi. Vous pouvez lui faire confiance !
POUVOIR D’ACHAT DIMINUE
Explication: la durée légale définit « le point de départ du calcul des heures supplémentaires », a noté celui qui a fondé une bonne part de sa stratégie économique sur le développement des « heures sup », traduction de son fameux « travailler plus pour gagner plus ». Le président danseur a néanmoins confirmé son intention de permettre des dérogations à la durée légale, à condition d'avoir des accords majoritaires branche par branche ou entreprise par entreprise, qui « garantissent l'amélioration de la situation des salariés». Du baratin pur et simple puisque dans les faits il a effectué un retour en arrière dans la confusion la plus complète. Des dérogations à la durée légale entraîneraient en fait une réduction du pouvoir d'achat car elle provoqueraient un télescopage entre la volonté présidentielle de desserrer les contraintes pesant sur les entreprises et l'ambition d'améliorer les fiches de paye. Alors on navigue à vue pour éviter un jour un écueil, le lendemain l’envasement et le surlendemain on lève l’ancre sans mettre les voiles. En fait aucune mesure concrète n’a été véritablement décidée.
François Fillon a précisé dimanche soir que le gouvernement voulait en fait… « la fin des 35 heures imposées à tous », mais souhaitait que les 35 heures restent « un plancher » et une « référence hebdomadaire » en termes de durée de travail. « Le gouvernement veut la fin des 35 heures imposées à tous (...) On ne veut plus qu'il y ait de contingent imposé » ni que « le niveau même des heures supplémentaires soit fixé une fois pour toutes, pour tous les salariés, quelles que soient les branches », a-t-il dit. Comprenne qui pourra. On les garde mais on les défaits tout en les valorisant : « en revanche, nous voulons que les 35 heures restent une référence hebdomadaire en termes de durée de travail. Autrement dit, les 35 heures, ce sera un plancher; les 35 heures, ce sera l'horaire de travail de tous ceux qui souhaiteront rester à 35 heures, c'est-à-dire dans les entreprises où il n'y aura pas d'accord », a ajouté M. Fillon. Impossible de faire plus faux-cul et plus tordu dans la dialectique sociale ! Il faut lé décodeur alors qu’une seule chose est sûre : ils veulent offrir aux patrons un plancher à 39 heures payés… 35 ! Le reste c’est de la frime.
LES MOTS CROISES ET LA REALITE
Sauf que depuis Michèle Alliot Marie a encore fait mieux. Ardent pourfendeur de la police dite de proximité, le Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy avait supprimé toute présence permanente dans les quartiers difficiles pour… se présenter en Zorro de la sécurité via la répression. On allait karchériser… à distance ! En 2002 il avait cru bon de devoir désorganiser et de critiquer ce système mis en place par Chevènement et Vaillant. Il la raillait même à l'Assemblée nationale pour la discréditer encore plus ! La police de proximité n'était pas une police douce, de policiers qui jouent au football ou au rugby avec les jeunes comme il avait voulu le faire croire. Elle avait apporté d'excellents résultats, même si elle avait détérioré les statistiques, ce qui était normal, car quand une police est présente et surveille, elle améliore la situation, mais elle fait grimper les chiffres des délits puisqu'elle "attrape tout". Et à l’époque il ne fallait surtout pas capturer tout ce qui passait car les statistiques devaient démontrer que la déliquance baissait sous la férule du plus « petit » flic de France.
Or hier miracle, Michèle Alliot-Marie a annoncé, la création « d'unités territoriales de quartiers » au sein de la police de Seine-Saint-Denis. Ce « dispositif expérimental » (sic) débutera « dès le mois de mars », a-t-elle précisé lors d'un déplacement dans ce département. Elle considère que ces nouvelles unités permettront « d'assurer une présence visible et dissuasive et d'identifier et d'interpeller les délinquants ». Jean Pierre Chevènement doit rechercher fébrilement ses discours… car il ne devrait pas y avoir grande différence entre cette déclaration et celles de MAM ! Alors vite un pas fictif en arrière : « il ne s'agit pas de refaire des postes de police de proximité » a vite précisé le Ministre actuel de l’Intérieur dont on murmure de plus en plus qu’elle irait au printemps faire du surf sur la Côte basque !
Chacune des unités sera composée d'une dizaine de volontaires d'au moins deux ans d'ancienneté « seront sur le terrain pour faire respecter l'autorité de l'Etat et la loi, là où il le faut et à l'heure où il le faut » a-t-elle assuré. « L'effectif total atteindra en mai 30 volontaires sélectionnés », a précisé la ministre qui ne fait que dire le contraire de ce qu’avait déclaré son mentor actuel !
Leur action portera sur trois périmètres géographiques : « plusieurs quartiers de Clichy/Montfermeil dont le Chêne pointu, le Bois du temple et les Bosquets, le Franc-Moisin, Bel-air, à Saint-Denis, et les 4000 à la Courneuve », a-t-elle dit. Bien entendu on ne remettra pas les mêmes policiers perdant ainsi plusieurs années de travail concret sur le terrain puisqu’ils ont été virés et renvoyés ailleurs !
A la question de savoir s'il s'agit du retour de la police de proximité supprimée par le premier gouvernement Raffarin, alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie répond que « ce qui compte, ce n'est pas le nom, c'est le contenu ». Pas question d’avouer que des prédécesseurs socialistes aient pu obtenir des résultats. Elle ne veut pas d’une police de proximité mais, subtilité terrible « d’une police qui soit prêt des gens ! »
La raspa : la danse sarkoziste à la mode. Il pourra en faire jouer un air lors de son mariage officiel avec ses potes milliardaires sur un yacht au large des Seychelles. Son fils qui serait producteur de « rap » pourrait se reconvertir et remettre cet air célèbre au goût du jour. Avec un brin de promo de TF 1 ce pourrait être le tube de l’été !
Mais je déblogue…
 
Partager cet article
Repost0

commentaires

J
le pouvoir d'achat diminue (pas pour tous) : http://poly-tics.over-blog.com/article-7350268.html
Répondre
D
Toujours surprise par les lectures faites sur ce quotidien chaque jour.Des exemples précis et concrets ., des vérités claires ...sommes nous devenus de vraies carpettes ? SOMMES NOUS DEVENUS PRESQUE TOUS MUETS ?? dans l'attente de je ne sais quel miracle qui ne viendra que sous la forme de "MIRAGES ET DE POUDRE AUX YEUX . Et pendant ce temps notre Président je fais tout ....continue son avancée POUR NOUS BOUCLER UN PEU PLUS CHAQUE JOUR . ____ET CA MARCHE VACHEMENT BIEN POUR LUI !!Comment penser un seul instant que tous les cireurs de bottes vont oser protester ....tant que leur escarcelle restera fournie .!! Ce ne sont pas tous les retourneurs de veste qui peuvent craindre un dossier de surendettement ....ou aller trouver le maire de leur domicile pour demander une aide . Tout ce beau monde fatigué pense aux vacances ....aux pouvoirs même de passage .....aux honneurs !! une présence hebdomadaire sur le plateau des chaînes de télévision connues et critiquées si faiblement !!! Mais en bons Français nous les regardons .......nous commentons ...nous critiquons... nous éteignons même parfois de colére !!! MAIS QUI ARRETERA CE CONVOI FUNERAIRE QUI GRANDIT AU FIL DES JOURS ...CETTE DETRESSE QUI AUGMENTE ....CETTE PEUR AU VENTRE QUAND LE FACTEUR APPORTE LE COURRIER CHAQUE JOUR . Beaucoup de mes concitoyens doivent se reconnaître dans ces quelques lignes ...je pourrais vous donner des dizaines d'exemples....nous avons travaillé toute une vie pour des retraites de misére et nous devons continuer à compter chaque jour pour survivre . ALORS OUVREZ LES YEUX ET REVEILLEZ VOUS ..PENSEZ A VOS ENFANTS ,PETITS ENFANTS ...Seulement soudés nous pouvons arrêter ce désastre si bien engagé. Il faut soutenir, aider chaque jour nos amis engagés pour nous défendre .ENSEMBLE SEULEMENT, NOUS POUVONS REUSSIR. .
Répondre
E
Encore un article qui montre bien que tu as été un vrai journaliste. Il est juste et pertinent. On peut se demander ce que Marc d’Héré ou autre fan de Sarko vont bien pouvoir encore inventer pour défendre leur “Dieu vivant” ?!!?<br /> Mais tu cours le risque de fatiguer tes lecteurs tellement tes articles concernant le pouvoir démontrent toujours la même chose : Sarkozy et ses collaborateurs sont des guignols semblables à ceux de Canal + !<br /> Ce qui est regrettable, c’est que le peuple ne semble pourtant pas fatigué par les agissements de notre chanoine national. Et pourtant, après les mesures antisociales, nous avons maintenant droit aux mesures incohérentes ! Quelle misère intellectuelle ! Comment avons nous pu en arriver là ?
Répondre