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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 08:04
Il est certain que Nicolas Sarkozy a effectué un service national réussi car il en conserve une aptitude particulière pour le demi-tour droite. Dans l’une des chroniques ci-dessous j’illustrais ce talent par divers exemples très précis où il affirmait de manière péremptoire… tout et le lendemain il osait son contraire. Cette attitude qui discrédite totalement la politique au sens noble n’en finit plus d’imprégner l’image sarkoziste : velléitaire, impulsive, superficielle et plus encore contradictoire. Il n’y a plus aucune constance dans les orientations puisque au jour le jour les déclarations varient. C’est même catastrophique pour un Pays qui doute et qui attendait des décisions fermes, définitives, assumées. Nous somme entrés dans l’ère de l’adaptation aux circonstances et non plus dans celle des certitudes. D’ailleurs la situation devient tellement instable que plus personne n’ose se montrer désagréable avec le Président. Mieux on assiste à des scènes surréalistes où la moindre critique à l’égard de celui qui symbolise le pouvoir absolu concédé par 53 % des électrices et des électeurs ayant voté aux présidentielles prend des allures de lèse-majesté ! En voici un exemple savoureux dont les gazettes à sensations ne vous ont guère causé. Figurez vous qu’il est mal venu de parler de la vie privée du Chef de l’Etat. Même une seule citation suffit à hérisser le poil de ses représentants les plus sensibles.
Lors de la cérémonie traditionnelle des vœux qui s'est déroulée vendredi dernier à l'Hôtel de ville des Hautes Alpes, Auguste Truphème a déclaré " ne pas toujours comprendre ce qui se passe. On supprime les 35 heures, puis on ne les supprime plus (...). On est chrétien, puis on est laïc ", indiquait-il, se contentant en fait de faire un constat lucide des prises de position présidentielle. Jusque là rien de terrible puisqu’il s’agit de la vérité.
" Un pas en avant, deux pas sur le côté: c'est certainement très bien pour danser le tango avec Carla, ça l'est beaucoup moins en terme de lisibilité de l'action publique ", a poursuivi le président du conseil général des Hautes-Alpes, provoquant alors… le départ de la salle du préfet, suivi par quelques membres de l'opposition départementale UMP. Ce brave Auguste Truphème, a ensuite fait référence à la vie privée de Nicolas Sarkozy provoquant le départ… du préfet du département de la salle de Gap, où se déroulait la cérémonie des vœux, apprend-on lundi 21 janvier. Auguste Truphème avait comparé la politique de Nicolas Sarkozy avec un " tango " dansé avec Carla Bruni. Moi j’ai simplement parlé de raspa ! Je ne risque rien : c’est moins chaud !
Dans un communiqué vengeur, Jean-François Savy, Préfet de la République a regrette qu'Auguste Truphème ait " de manière répétée, mis en cause l'action de l'Etat dans le département et au niveau national ". Il estime qu'il n'est " pas de tradition républicaine " de " critiquer aussi ouvertement (sic) l'action de l'Etat lors d'une cérémonie de voeux au cours de laquelle il n'est pas prévu que le représentant de l'Etat puisse répondre ".
" Par ailleurs, au moment où les critiques visaient directement le président de la République et sa vie privée, le préfet et l'ensemble des chefs de service de l'Etat ne pouvaient que quitter la salle ", indique le préfet. Il peut espérer une promotion rapide car si elle s’obtient au mérite, il est dans la lignée des bien pensants. Quelle république que celle qui voit un Préfet s’offusquer d’un métaphore assez banale alors qu’il faudrait que personne ne se permette une remarque sur des vacances payées par des potes nantis, des étalages de vie privée dans les médias, sur des revirements indiscutables… La démocratie est donc bien mal si la simple évocation du nom de la compagne du Président suffit à révulser les représentants de l’Etat ! D’autant que rien n’empêche de penser qu’Auguste Truphème dont le nom semble sorti d’un épisode des Lettres de mon moulin n’a pas tort ! 
LES MUNICIPALES NE L’INTERESSENT PLUS
Nouveau retour en arrière signé Nicolas Sarkozy. En contradiction avec ses déclarations précédentes, le président de la République annonce ne plus vouloir se mêler des… municipales. Il y a encore quelques jours, il assurait pourtant vouloir s’engager dans la bataille de mars, en faire un scrutin d'ordre national. " Je n'ai pas à me mêler de la campagne municipale, à Pau ou ailleurs (...). Je ne veux pas me mêler du détail des municipales dans chacune des villes de France, ce n'est pas mon travail (...). Je ne vais pas m'engager sur chacun des combats municipaux", a martelé le chef de l'Etat, aujourd’hui lors de son déplacement à Pau.
Le 8 janvier dernier, pourtant, lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat avait lancé qu'il s'engagerait "parce que le concept même d'élection dépolitisée est absurde". "Je devrais rester comme le ravi de la crèche et attendre que mes adversaires se mobilisent!", s'était-il exclamé. "Je m'engagerai" pour "mobiliser notre électorat " avait-t-il aussi assuré. Quelques indiscrétions démontrent en effet que bien des candidats, dont Alain juppé hier n’était pas particulièrement ravi que l’on fasse des municipales un " test national " et d’ailleurs il n’a jamais été question que son " ami " de quelques jours passe dans le centre ville de Bordeaux en sa compagnie. Vous ne verrez pas beaucoup d’images de leur rencontre comme si elles pouvaient être exploitées par des adversaires ravis de la présidence de fait de son comité de soutien.
Mais depuis la donne politique a changé. Trois sondages successifs montrent une forte érosion de la cote de confiance de Nicolas Sarkozy (l'un d'eux le place même derrière son premier ministre François Fillon), et deux autres sondages ont montré qu'une grande majorité de Français considèrent que les municipales sont avant tout "locales." A la tête de l’Etat, le doute semble avoir pris place aux côtés des certitudes sarkozystes et on va donc faire profil bas pour se défausser sur les copains du gouvernement (MAM hier en a pris plein les dents sur le retour de la police de proximité !) ou plus sûrement sur l’UMP.
PLUS PERSONNE N’EST UMP
Il est vrai que le Président de la république engagé dans l’élection du plus bas niveau. Il avait pourtant fait donner les fidèles pour dire et redire que le résultat des municipales devaient illustrer l’adhésion populaire à la politique actuelle. Il semble que ce ne soit pas encore le cas puisque tout le monde a constaté qu’Alain Juppé lui même a retiré le logo Ump (le parti qu’il a créé) de ses affiches un peu comme s’il fallait revenir aux fondamentaux et effectuer des campagnes électorale sen mettant ses convictions dans la poche et en revenant à la défense des " intérêts locaux ". Une attitude qui ressemble fort à une consigne nationale car aux cantonales, la candidate de la majorité sarkoziste qui m’est opposée a effectué le même parcours en ayant soin de bien dissimuler son appartenance politique. L’ouverture servira seulement à cacher la misère actuelle d’une majorité qui renâcle devant tous les obstacles que l’on dresse entre elle et les électrices et les électeurs.
Le rapport Attali arrive donc au plus mauvais moment alors qu’il devait réconcilier la France d’en bas avec la croissance. Il ne fait qu’éloigner encore plus le pouvoir des gens qui souffrent… Des mesures totalement théoriques qui ne changeront rien au quotidien des gens sauf à les fragiliser un peu plus, les plonger dans une plus grande insécurité sociale, les broyer au nom du principe simple : " sans profit accentué pour une classe sociale pas de bonheur possible pour les plus démunis ". Objectif de ce rapport, d'inspiration clairement libérale: gagner un point de croissance supplémentaire, d'ici à la fin 2012, ce qui se traduirait par un taux de chômage de 5% et la création de 150000 emplois. Au-delà de ce catalogue d'idées un brin iconoclastes, une question: qu'en restera-t-il? On touche là aux limites de l'exercice. Avec trop de "il faut que" sans expliquer le "comment faire", le rapport Attali risque de rejoindre le cimetière des textes inappliqués. C’est le genre d’exercice que pratiquent quotidiennement les non-fumeurs qui restent fidèles aux comptoirs des bistrots : " il faut que… " ce qui demeure le sport national français !
DETOURNER L’ATTENTION
Alors quand tout va mal et que des échéances électorales approchent il vaut mieux revenir aux bonnes vieilles recettes qui ont fonctionné antérieurement. On n’innove pas : on utilise les poncifs traditionnels que l’on réactive. Quelques bons faits divers montés en épingle par TF1, quelques bons reportages sur les voitures qui brûlent dans une banlieue, une personne âgée ou un enfant mis à mal et hop on retrouve un électorat prêt à confondre projet municipal et cantonale en réaction à une insécurité désastreuse ! Hier lors de sa tournée bordelaise discrète et paloise plus tapageuse il a réactivé son fond de commerce. C'est en effet dans les locaux de la gendarmerie, que le président de la République a rencontré les familles de l'infirmière et de l'aide-soignante assassinées en 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau par Romain Dupuy qui a bénéficié d'un non lieu psychiatrique en décembre. " On imagine que les victimes puissent trouver monstrueux une décision de non lieu " alors que ces crimes ont bien eu lieu et qu'on puisse laisser des " fauves en liberté alors que le risque de récidive existe ", avait auparavant indiqué M. Sarkozy devant les gendarmes de Pau. On relance un climat qui voudrait que la France soit un Chicago d’avant-guerre ou un coupe gorge permanent afin de provoquer ce sentiment d’insécurité qui rapporte tant dans les urnes !
Retour aux fondamentaux. Pour tenter d’endiguer sa chute dans les sondages et détourner l’attention de l’opinion sur les questions économiques, Nicolas Sarkozy a donc choisi d’enfourcher le bon vieux cheval de la sécurité. Une " séquence ", comme on dit à l’Elysée, ouverte dans un commissariat de banlieue, à Sartrouville - théâtre de violentes émeutes urbaines en mars 1991 autour de la cité des Indes - et qui s’est poursuivi en Aquitaine où il sait ne pas pouvoir beaucoup influer sur le sort des municipales et des cantonales. Il se réserve Marseille, Toulouse, Caen, Nice, Strasbourg ou Lyon pour plus tard… histoire de ne pas apparaître comme associé à une défaite ! Une seule personne a été satisfaite de ce voyage éclair : Alain Juppé car il sait que son " ami de jamais " ne repassera plus d’ici le 9 mars chez lui. Et si le rideau de fumée sécuritaire ne marche plus… il restera le mariage fin février !
Mais je déblogue…
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commentaires

E
Voilà surtout, une nouvelle fois, un commentaire incohérent !
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M
Voilà un commentaire qui vaut bien celui de Darmian sur Sarkozy et les municipales.....Et qui paraît plus sérieux...Le porte-parole de l'Elysée David Martinon a démenti ce matin tout "désintérêt" de Nicolas Sarkozy pour les élections municipales des 9 et 16 mars.Mardi, le chef de l'Etat avait semblé prendre du recul par rapport à ce scrutin, en expliquant qu'il n'entendait pas se "mêler du détail des municipales dans chacune des villes de France. Ce n'est pas mon travail".Il ne se "mêle pas des élections municipales dans le détail" parce que "ce n'est pas son rôle", a souligné M. Martinon lors de son point-presse hebdomadaire. Mais "la lecture que feront les Français au soir des élections sera une lecture forcément politique et nationale. Donc le président entend donner une dimension politique à ces élections en effet, et c'est ce qu'il fait", a-t-il ajouté. Source : AP
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