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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 09:33

Il faut parfois rapprocher des informations dispersées et sans rapports réels. Ainsi en feuilletant les dépêches d'agences durant de longues minutes en cherchant le contenu d'une chronique à bâtir, on finit par se demander si parfois il y a un hasard dans l'actualité. Il suffirait de mettre en miroir diverses sources pour ne pas avoir à ajouter autre chose au contenu d'un texte. Le déficit public et l'endettement de la France se sont nettement aggravés l'an dernier malgré les discours longtemps rassurants du gouvernement, contraint désormais de réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2008 sur fond de crise internationale. C'est désormais une vérité incontestable que seuls les fans du sarkozysme idolâtre conteste avec des arguments de bateleurs d'estrade.
Le gouvernement a revu à la hausse son objectif de déficit public pour 2008, visant désormais 2,5% du PIB contre 2,3% prévu initialement. De son côté, l'Insee a revu à la hausse son estimation du déficit public en 2007, à 2,7% du produit intérieur brut (PIB), contre 2,4% initialement prévu par le gouvernement, pour un total de 50,3 milliards d'euros. En 2006, il a été ramené à 2,4% du PIB (contre 2,5% précédemment), a indiqué vendredi l'Insee.
Dans le même temps, la dette publique a augmenté de 5,2% à 1.209,5 milliards d'euros fin 2007, soit 64,2% du PIB, un niveau bien supérieur au maximum de 60% autorisé par l'Union européenne. En 2006, la dette avait progressé de seulement 0,4% pour un taux de 63,6% du PIB.
Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, qui martèle son attachement à la «maîtrise des dépenses publiques» depuis son entrée en fonction, l'aggravation du déficit public est principalement liée à un « dérapage des dépenses des collectivités locales » de l'ordre de 0,2 point de PIB. Dans le genre ce n'est pas de ma faute mais c'est celui des autres, il a franchi un pas que l'actualité lui rappelle amèrement.
« Il y a une augmentation du rythme de dépenses des collectivités locales » qui « ne dégagent pas suffisamment d'autofinancement pour financer leurs investissements, il y a un vrai problème », a estimé Eric Woerth, qui a souvent accusé les régions, majoritairement socialistes, de laisser filer le déficit. Dommage qu'il n'ait pas lu comme moi cette dépêche d'agence qui l'aurait rendu peut-être plus modeste dans son diagnostic. A moins qu'il ait du mal à le croire.
CE N'EST QUE JUSTICE
Les frais de réception du ministère de la Justice ont en effet nécessité une rallonge budgétaire de 100.000 euros en 2007, a indiqué le porte-parole de la Chancellerie, confirmant une information du site Mediapart. Selon Mediapart, « les dépenses ont grimpé de manière vertigineuse pour finalement atteindre 270.000 euros en décembre 2007, soit un dépassement de 30% par rapport au plafond prévu ».
Lors de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole de la Chancellerie Guillaume Didier a précisé qu'« à l'automne 2007, il y a eu une rallonge de 100.000 euros », justifiée selon lui par l'organisation de réceptions telles que celle tenue à l'occasion de la fête nationale, le 13 juillet, à la Chancellerie. Mediapart affirme que « fin mars, le montant des factures à honorer était de... 112.356,67 euros », un chiffre que n'a pas contesté le porte-parole: «il est exact qu'en début d'année, les dépenses sont plus importantes » en raison notamment de l'organisation de cérémonies de voeux ainsi que la réception de 70 ministres francophones de la Justice, à Paris les 13 et 14 février.
Il a contesté en outre que le contrôleur financier du ministère, un haut fonctionnaire dépendant du ministère du Budget, ait «rappelé à l'ordre» la ministre sur ses dépenses, comme l'écrit Mediapart, «Toutes les dépenses ont été payées, c'est à dire validées, par le contrôleur financier ». Il a parlé de dépenses de maquillage pour des raccords en journée mais a réfuté l'achat de... collants pour Madame la Ministre ! Ce sont deux dépenses que les contribuables ne risquent pas de trouver dans les comptes de la quasi totalité des collectivités territoriales « flinguées » par Eric Woerth. On veut bien tout croire mais pourtant...
L'EUROPE VA NOUS SECOUER
Plusieurs économistes soulignent en effet que ce nouveau creusement du déficit s'explique aussi par les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté de plus de... 12 milliards d'euros l'an dernier et c'est dommage que, s'appuynat sur l'exemple de Rachida Dati, son collègue ne la rappelle point. Cette augmentation de 3,6%, nettement plus que l'inflation montre bien que la puissance publique fait moins d'efforts qu'elle ne le prétend pour améliorer sa gestion. Quant au déficit des collectivités locales (7,2 milliards d'euros), il est certes très fort mais il émane au moins en partie de transferts de dépenses que l'Etat ne compense absolument pas. Une dégradation qui survient malgré un reflux du déficit de la Sécurité sociale (-1,6 milliard, soit deux fois moins qu'en 2006).
Les rentrées fiscales ont également pesé sur le déficit, le taux des prélèvements obligatoires ayant diminué de 0,4 point, à 43,5% du PIB en 2007, en raison de la progression modérée des impôts (+3,1%) freinée en particulier par la baisse de l'impôt sur le revenu payé par les ménages.
En septembre 2007, Eric Woerth a totalement oublié qu'il avait promis que la France tiendrait son engagement européen de ramener le déficit à 2,4% en 2007 et à 2,3% cette année... et que cet engagement n'avait pas été pris par les collectivités locales socialistes ou non socialistes.
Il en est aujourd'hui réduit à prévenir que « dans un contexte économique extrêmement difficile, les finances publiques ne peuvent pas être en équilibre en 2010 ». C'est extrêmement gênant au moment où la France s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne car sa tâche sera d'autant plus difficile que la croissance 2007 s'est contentée d'un maigre 1,9 % alors que le budget avait été bâti sur une hypothèse de 2,25 %.
Et malgré l'optimisme affiché durant des mois face à la crise internationale, le gouvernement a finalement dû se résoudre à une révision à la baisse pour 2008, entre 1,7% et 2%. La seule croissance vérifiée c'est donc celle des frais de réception du Garde des Sceaux. Elle illustre à merveille une gouvernance des apparences, de l'image, du paraître qui bien évidemment leurre en permanence des citoyennes et des citoyens colportant des poncifs sur les critères de la vie publique !
 
A QUI LA FAUTE ?
Au ministère de l'Economie, on se refuse à commenter, préférant s'accrocher à la thèse défendue depuis mercredi dernier par le Premier ministre et l'ensemble de la majorité : «L'économie de la France résiste mieux que celles de ses voisins européens» à la crise mondiale. En attendant les chiffres, les discours et les paroles d'autosatisfaction vont bon train... comme si dans le fond tout était de la faute des autres. Rappelons aux mémoires défaillantes que nous somme sous régime sarkozyste depuis bientôt 6 ans car le Président de la République a été Ministre de l'Economie et des Finances dans une vie politique antérieure soigneusement gommée des commentaires ! Rappelons aussi qu'il a exercé les fonctions de Ministre de l'Intérieur ayant la tutelle des... collectivités locales et que c'est sous son mandat que les plus gros transferts de charges ont été réalisés sans qu'il bronche !
Ne faut-il pas voir dans ces déclarations d'Eric Woerth la guerre qui débute entre un Etat Umptétisé jusque dans ses radicelles sur le terrain mais incapable de redresser une situation dramatique et les collectivités locales majoritairement à gauche dans le pays ? C'est parti avec un fameux principe « c'est de la faute aux socialistes qui dépensent sans compter, qui sont incapables de gérer, qui empruntent à tout va ! ». La réalité est pourtant tout autre. « Une fois de plus, le gouvernement n'assume pas sa mauvaise gestion! », s'indigne Alain Rousset le président de l'ARF dans un communiqué. Selon lui, si le déficit de l'Etat s'accroît en un an de plus de 5%, c'est « tout simplement parce que le gouvernement a volontairement diminué ses recettes fiscales, notamment lors du vote de la Loi TEPA en août dernier. Les collectivités territoriales ne sont pas responsables de ce mauvais résultat. La loi les oblige à voter leur budget en équilibre contrairement à l'Etat", affirme-t-il sans risque d'être démenti par les faits !
Soulignant la responsabilité totale, du gouvernement, il estime que « non content de transférer des charges de fonctionnement sans donner les moyens équivalents lors des lois de décentralisation, l'Etat ne cesse de faire les poches des collectivités dans des domaines où il est seul compétent ».
« En stigmatisant les collectivités territoriales, le gouvernement veut bien sûr désigner un coupable et se défausser, mais surtout les prévenir qu'il ne leur versera plus les dotations qu'il leur doit au même niveau que les années antérieures, puisque les caisses sont vides », a estimé pour sa part la président de l'Association des Départements de France, Claudy Lebreton. « Il n'y a pas de responsabilité à partager. Le désendettement de la France est l'affaire du gouvernement », assure-t-il, affirmant que « les caisses sont vides parce que le Gouvernement a notamment choisi de renoncer à 15 milliards d'euros de marges de manoeuvre dans le paquet fiscal. Ce sont ces milliards qui lui manquent aujourd'hui pour affronter une dégradation prévisible de la situation économique ». Il faudrait en parler à Rachida Dati : elle ne doit pas savoir que les caisses sont vides mais maintenant qu'elle est élue locale à... Paris elle va le constater et l'expliquer à ses électrices et ses électeurs !
Mais je déblogue...

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commentaires

M
@ Marc Hereje m'en suis doutée ... ;)
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M
On peut trouver des exemples de tout.....Rien n'est vrai ou généralisable à 100%....Sur le fond, et d'une manière générale je ne change pourtant pas d'avis.
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M
@ Marc HereAlors là je reste sans voix ... Je travaille au service d'une commune, et j'ai travaillé durant plus de 10 ans pour un Conseil Général. Je suis fonctionnaire territorial et cadre A. Je pense avoir la connaissance des finances publiques au moins un peu et la première phrase de votre commentaire reste quant même du grand n'importe quoi ! Mais comme j'imagine que vous allez remettre en cause mon objectivité je vais donc vous conseiller d'aller voir le magazine Challenge et le classement des villes les mieux gérées ( enquête réalisée avant les élections et avec les équipes en place ). ça vous va le magazine Challenge ? c'est pas un journal classé à Gauche ... ? Vous verrez ils sont moins catégoriques que vous et les "peut mieux faire" étaient aussi pour : Perigueux ... Sarlat ... Bordeaux ... Je ne crois pas que les maires et les équipes de ces Villes utent été socialistes ... Mais bon passons. La réalité telle que décrite par JMD est malheureusement le quotidien des communes, des Conseils Généraux et les élus de ces collectivités ( qui ne sont pas tous de gauche si je me souviens bien ) dénoncent régulièrement le fait que le plus grand mauvais payeur de France reste et demeure l'Etat ! Je me souviens d'une séance du Conseil Général où le Président Madrelle dû débloquer par anticipation des fonds départementaux pour payer le chantier du Pont d'Aquitaine parce que l'Etat ne pouvait plus payer ... Ha oui mince pardon le Président du Conseil Général c'est un socialiste ... zut ... mince alors ... Des exemples comme celui là j'en ai des kilométres ... Mais bon passons, et comme dit Eric ... Amen
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M
 Et je dirais même...Deo gratias.....
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N
Il est vrai que les personnes qui ne sont plus au chomage, car il faut dire qu'il a vraiment baissé..., et qui ont des contrats de 400h ANNUELLES vont enfin pouvoir entrer dans le temple de la consommation.  Car dans le fond on ne peut compter que sur eux pour relancer l'économie car ceux qui se sont barré en Suisse ou ailleurs ne reviennent pas.  Mais j'ai entendu l'autre jour encore une BONNE NOUVELLE. On va leur aménager des conditions financières pour qu'il reviennnent . Allez pour ne pas laisser E.M. seul chantons alléluia !!!
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