30 mars 2008
7
30
/03
/mars
/2008
09:39
Ce n'est pas encore une journée noire mais elle commence à ressembler au temps de ce mois de mars : gris et bouché. La visite royale à Londres n'a pas mis un terme à la montée des mécontentements et si on se masse dans les rues des villes françaises ce n'est pas pour voir passer le cortège franco-britannique gavé de fastes et d'ors. La situation est beaucoup plus banale car on bat le pavé pour protester.
Des milliers de personnes ont ainsi défilé dans les rues, hier, à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires pour « l'avenir des retraites ». Les trois syndicats appelaient à manifester, après le lancement jeudi dernier de la concertation avec le gouvernement sur les retraites. Les organisations revendiquent une « vraie négociation » et refusent l'allongement prévu à 41 ans de la durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein.
Dans la manifestation parisienne les leaders syndicaux, derrière une banderole demandant de stopper « la casse des retraites », ont souligné que ces manifestations de mobilisation n'étaient qu'un « début ». De son côté, la CGT a estimé entre 10.000 et 15.000 le nombre de manifestants à Paris et indiqué tabler sur « quelques dizaines de milliers de personnes » dans tout le pays. "C'est une mise en jambes, une initiative indispensable pour que le débat soit public dans le pays", a-t-il ajouté ! Alors que le gouvernement a annoncé des premières propositions pour la mi-avril, Bernard Thibaut a expliqué n'avoir pas "voulu perdre de temps, pour que les salariés soient sensibilisés et attentifs et exercent une pression s'ils ne veulent être déçus."
Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a dit, lui, que son « souci était que l'on n'escamote pas le débat, la mécanique implacable défendue par le gouvernement aboutissant à avoir moins de retraites même en travaillant plus longtemps". A Toulouse, dans une ambiance festive, les banderoles affichaient des slogans tels que « La retraite des députés pour tous » pour Sud, « Pour le droit à une retraite décente » et « Face au Medef et au gouvernement, tous ensemble pour nos retraites ». A Lille, les personnes scandaient notamment: « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas, de cette société-là ». A Bordeaux, à la Rochelle, à Angoulême, à Roanne, à Clermont-Ferrand... on a aussi manifesté afin de vacciner le gouvernement contre une réforme latente mais qui aura du mal à passer.
ALLONGEMENT NON DIGERE
En effet près de six Français sur dix se disent contre l'allongement de la durée de cotisation pour réformer le système des retraites et plus de six sur dix sont opposés à un recul de l'âge légal de départ à la retraite, indique un sondage Ifop paru aujourd'hui dans le quotidien régional Ouest France.
Interrogés sur des « solutions envisagées pour réformer notre système de retraites », 56% des sondés se disent défavorables à l'idée d'allonger la durée de cotisation, contre 44% qui y sont favorables. Un clivage net apparaît entre les sympathisants de gauche, défavorables à 71%, et ceux de droite, favorables à 58%.
Selon un autre sondage, réalisé par CSA pour le Cercle des épargnants et publié jeudi, 62% des Français pensent que le passage de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d'ici 2012 est « nécessaire ». Difficile de s'y retrouver !
Le sondage Ifop indique par ailleurs que 62% des Français sont défavorables à l'idée de « reculer l'âge légal du départ à la retraite au-delà de 60 ans », contre 38% qui se déclarent favorables.
Et 57% des Français sont pour « compléter le système de retraites par répartition au moyen de fonds de pension », contre 40% défavorables et 3% sans opinion. Une large majorité (67%) de Français se disent en faveur d'un prélèvement de cotisations sociales sur les stocks options (29% contre et 4% sans opinion). Par ailleurs, 92% des sondés sont défavorables à l'idée d'une diminution du niveau des retraites (8% favorables) et 75% sont contre une augmentation des cotisations sociales (25% pour). Voici donc l'urgence des réformes mise en cause... car ce n'est visiblement pas ce que les votes du 9 et du 16 mars démontrent.
BESOIN MORAL DE RECONNAISSANCE
Quelques rues plus loin ils étaient « près de 30.000 » selon les organisateurs, 16.500 selon la police. Querelle habituelle et ridicule sur une manifestation citoyenne qui a eu le mérite d'exister. Peu importe car l'intention est essentielle compte tenu du contexte peu favorable à la mobilisation. La manifestation a eu lieu et n'en déplaise au gouvernement elle a été réussie. Ces malades, handicapés et invalides, venus de toute la France, ont bel et bien défilé à Paris pour une manifestation à l'appel du collectif " Ni pauvre, ni soumis ", qui réclame un revenu d'existence "décent", au niveau du Smic brut. Une révolte de celles et ceux qui sont véritablement les oubliés de la société. " C'est la révolte des handicapés, c'est la révolte de millions de personnes pour dire qu'il y en a assez de toucher 628 euros par mois (montant de l'allocation adultes handicapés, qu'avec ça, on ne peut pas vivre ", a déclaré Arnaud de Broca, président de la FNATH (accidentés de la vie et notamment du travail), une des associations organisatrices du mouvement. Pour cette manifestation " historique rebaptisée " Marche sur l'Elysée ", le collectif, qui regroupe une centaine d'associations, avait affrété 13 trains, 5 avions et 700 autocars et minibus.
Certains manifestants se déplaçaient à fauteuils roulants, d'autres avec des cannes blanches, beaucoup avaient revêtu les couleurs du mouvement "Ni pauvre, ni soumis", le jaune et noir, avec des panneaux portant les slogans: « 628 euros par mois, pouvoir d'achat, pouvoir de rien! », ou encore « Handicap, maladie = pauvreté ».
Une délégation d'une dizaine de personnes, adhérents d'associations, devait être reçue à l'Elysée en fin d'après-midi, pour remettre les plus de 50.000 signatures de soutien reçues par le Collectif pour réclamer un "revenu d'existence décent".
"Certes, des choses sont faites sur le handicap. Mais sur le sujet des ressources et des conditions de vie, ça fait trente ans qu'on ne veut pas en parler. On est là pour mettre le sujet sur la table pour que les choses changent définitivement", avait déclaré Jean-Marie Barbier, président de l'APF, avant le départ du cortège dans lequel l‘effet d'annonce de Nicolas Sarkozy à Tarbes augmentant l'AAH de 5 % n'a pas changé fondamentalement des choses. C'est plus une affaire de moral que de gros sous. On achète pas toujours les consciences avec une prime !
MORAL DANS LES CHAUSSETTES
En effet après les chiffres de la croissance plus bas que prévu, après le creusement des déficits, voici le moral des ménages. Un indice qui a continué de se dégrader en mars, chutant à son plus bas niveau historique depuis que l'enquête de l'Insee existe, c'est-à-dire 1987. La dégradation de cet indice peut laisser craindre un repli de la consommation dans les mois à venir. Autant dire un ralentissement de ce qui est aujourd'hui un des seuls moteurs de l'économie française... et on irait alors vers une crise dramatique car n'oublions pas que l'Etat a perdu, avec le paquet cadeau fiscal, ses annonces de suppression de crédits et de postes, ses promesses de baisse des impôts toutes ses marges de manœuvre.
L'Insee a annoncé que cet indicateur mesurant le moral des ménages a reculé d'un point à - 36 contre - 35 en février. Chiffre d'ailleurs assez étrange : le chômage est à un niveau historiquement bas, les industriels semblent rester confiants. Mais les ménages eux, s'enfoncent dans la sinistrose.
Evidemment, les spécialistes prennent bien garde de tracer un lien direct entre le moral et croissance. La corrélation n'a pas toujours été directe dans le passé. Pourtant, cette fois-ci, certains économistes notent qu'il est difficile d'imaginer que les comportements de consommation ne soient pas affectés. Les retraités ont perdu le moral. Les salariés sont à la peine et ne pense pas à leur avenir avec le sourire. Les handicapés et les accidentés de la vie ont démontré qu'eux aussi souffraient. Les profs et les lycéens voient se profiler une rentrée de misère. Même la météo n'est pas positive !
L'Insee note donc dans son enquête mensuelle que « les ménages ne sont plus optimistes sur les perspectives d'évolution de leur niveau de viev» et que « l'opportunité de faire des achats importants » s'éloigne. Sans compter que les Français considèrent que leur situation financière s'est dégradée. En cause, la perception des effets de la hausse des prix. Les ménages estiment que le moment est désormais venu de se reconstituer une épargne de précaution, quitte à délaisser les rayons des magasins pendant quelque temps encore. Or la perspective d'une remontée du taux d'épargne est qualifiée de dangereuse par les spécialistes car la consommation a été jusqu'à présent massivement soutenue par la forte augmentation de l'endettement des particuliers, dit-il. Maintenant que ces derniers ont épuisé toutes leurs cartouches en la matière et que les banques vont devenir plus méfiantes dans l'octroi de crédit, il est clair que le château de cartes ne tiendra plus. La semaine qui s'ouvre avec la manifestation des lycéens et des lycéennes prévue pour mardi devrait accentuer ce climat. Mais comme Fillon est plus populaire que jamais et que l'Ump a été réorganisée on peut donc attendre un miracle !
Mais je déblogue...
Des milliers de personnes ont ainsi défilé dans les rues, hier, à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires pour « l'avenir des retraites ». Les trois syndicats appelaient à manifester, après le lancement jeudi dernier de la concertation avec le gouvernement sur les retraites. Les organisations revendiquent une « vraie négociation » et refusent l'allongement prévu à 41 ans de la durée de cotisation pour toucher une retraite à taux plein.
Dans la manifestation parisienne les leaders syndicaux, derrière une banderole demandant de stopper « la casse des retraites », ont souligné que ces manifestations de mobilisation n'étaient qu'un « début ». De son côté, la CGT a estimé entre 10.000 et 15.000 le nombre de manifestants à Paris et indiqué tabler sur « quelques dizaines de milliers de personnes » dans tout le pays. "C'est une mise en jambes, une initiative indispensable pour que le débat soit public dans le pays", a-t-il ajouté ! Alors que le gouvernement a annoncé des premières propositions pour la mi-avril, Bernard Thibaut a expliqué n'avoir pas "voulu perdre de temps, pour que les salariés soient sensibilisés et attentifs et exercent une pression s'ils ne veulent être déçus."
Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a dit, lui, que son « souci était que l'on n'escamote pas le débat, la mécanique implacable défendue par le gouvernement aboutissant à avoir moins de retraites même en travaillant plus longtemps". A Toulouse, dans une ambiance festive, les banderoles affichaient des slogans tels que « La retraite des députés pour tous » pour Sud, « Pour le droit à une retraite décente » et « Face au Medef et au gouvernement, tous ensemble pour nos retraites ». A Lille, les personnes scandaient notamment: « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas, de cette société-là ». A Bordeaux, à la Rochelle, à Angoulême, à Roanne, à Clermont-Ferrand... on a aussi manifesté afin de vacciner le gouvernement contre une réforme latente mais qui aura du mal à passer.
ALLONGEMENT NON DIGERE
En effet près de six Français sur dix se disent contre l'allongement de la durée de cotisation pour réformer le système des retraites et plus de six sur dix sont opposés à un recul de l'âge légal de départ à la retraite, indique un sondage Ifop paru aujourd'hui dans le quotidien régional Ouest France.
Interrogés sur des « solutions envisagées pour réformer notre système de retraites », 56% des sondés se disent défavorables à l'idée d'allonger la durée de cotisation, contre 44% qui y sont favorables. Un clivage net apparaît entre les sympathisants de gauche, défavorables à 71%, et ceux de droite, favorables à 58%.
Selon un autre sondage, réalisé par CSA pour le Cercle des épargnants et publié jeudi, 62% des Français pensent que le passage de la durée de cotisation de 40 à 41 ans d'ici 2012 est « nécessaire ». Difficile de s'y retrouver !
Le sondage Ifop indique par ailleurs que 62% des Français sont défavorables à l'idée de « reculer l'âge légal du départ à la retraite au-delà de 60 ans », contre 38% qui se déclarent favorables.
Et 57% des Français sont pour « compléter le système de retraites par répartition au moyen de fonds de pension », contre 40% défavorables et 3% sans opinion. Une large majorité (67%) de Français se disent en faveur d'un prélèvement de cotisations sociales sur les stocks options (29% contre et 4% sans opinion). Par ailleurs, 92% des sondés sont défavorables à l'idée d'une diminution du niveau des retraites (8% favorables) et 75% sont contre une augmentation des cotisations sociales (25% pour). Voici donc l'urgence des réformes mise en cause... car ce n'est visiblement pas ce que les votes du 9 et du 16 mars démontrent.
BESOIN MORAL DE RECONNAISSANCE
Quelques rues plus loin ils étaient « près de 30.000 » selon les organisateurs, 16.500 selon la police. Querelle habituelle et ridicule sur une manifestation citoyenne qui a eu le mérite d'exister. Peu importe car l'intention est essentielle compte tenu du contexte peu favorable à la mobilisation. La manifestation a eu lieu et n'en déplaise au gouvernement elle a été réussie. Ces malades, handicapés et invalides, venus de toute la France, ont bel et bien défilé à Paris pour une manifestation à l'appel du collectif " Ni pauvre, ni soumis ", qui réclame un revenu d'existence "décent", au niveau du Smic brut. Une révolte de celles et ceux qui sont véritablement les oubliés de la société. " C'est la révolte des handicapés, c'est la révolte de millions de personnes pour dire qu'il y en a assez de toucher 628 euros par mois (montant de l'allocation adultes handicapés, qu'avec ça, on ne peut pas vivre ", a déclaré Arnaud de Broca, président de la FNATH (accidentés de la vie et notamment du travail), une des associations organisatrices du mouvement. Pour cette manifestation " historique rebaptisée " Marche sur l'Elysée ", le collectif, qui regroupe une centaine d'associations, avait affrété 13 trains, 5 avions et 700 autocars et minibus.
Certains manifestants se déplaçaient à fauteuils roulants, d'autres avec des cannes blanches, beaucoup avaient revêtu les couleurs du mouvement "Ni pauvre, ni soumis", le jaune et noir, avec des panneaux portant les slogans: « 628 euros par mois, pouvoir d'achat, pouvoir de rien! », ou encore « Handicap, maladie = pauvreté ».
Une délégation d'une dizaine de personnes, adhérents d'associations, devait être reçue à l'Elysée en fin d'après-midi, pour remettre les plus de 50.000 signatures de soutien reçues par le Collectif pour réclamer un "revenu d'existence décent".
"Certes, des choses sont faites sur le handicap. Mais sur le sujet des ressources et des conditions de vie, ça fait trente ans qu'on ne veut pas en parler. On est là pour mettre le sujet sur la table pour que les choses changent définitivement", avait déclaré Jean-Marie Barbier, président de l'APF, avant le départ du cortège dans lequel l‘effet d'annonce de Nicolas Sarkozy à Tarbes augmentant l'AAH de 5 % n'a pas changé fondamentalement des choses. C'est plus une affaire de moral que de gros sous. On achète pas toujours les consciences avec une prime !
MORAL DANS LES CHAUSSETTES
En effet après les chiffres de la croissance plus bas que prévu, après le creusement des déficits, voici le moral des ménages. Un indice qui a continué de se dégrader en mars, chutant à son plus bas niveau historique depuis que l'enquête de l'Insee existe, c'est-à-dire 1987. La dégradation de cet indice peut laisser craindre un repli de la consommation dans les mois à venir. Autant dire un ralentissement de ce qui est aujourd'hui un des seuls moteurs de l'économie française... et on irait alors vers une crise dramatique car n'oublions pas que l'Etat a perdu, avec le paquet cadeau fiscal, ses annonces de suppression de crédits et de postes, ses promesses de baisse des impôts toutes ses marges de manœuvre.
L'Insee a annoncé que cet indicateur mesurant le moral des ménages a reculé d'un point à - 36 contre - 35 en février. Chiffre d'ailleurs assez étrange : le chômage est à un niveau historiquement bas, les industriels semblent rester confiants. Mais les ménages eux, s'enfoncent dans la sinistrose.
Evidemment, les spécialistes prennent bien garde de tracer un lien direct entre le moral et croissance. La corrélation n'a pas toujours été directe dans le passé. Pourtant, cette fois-ci, certains économistes notent qu'il est difficile d'imaginer que les comportements de consommation ne soient pas affectés. Les retraités ont perdu le moral. Les salariés sont à la peine et ne pense pas à leur avenir avec le sourire. Les handicapés et les accidentés de la vie ont démontré qu'eux aussi souffraient. Les profs et les lycéens voient se profiler une rentrée de misère. Même la météo n'est pas positive !
L'Insee note donc dans son enquête mensuelle que « les ménages ne sont plus optimistes sur les perspectives d'évolution de leur niveau de viev» et que « l'opportunité de faire des achats importants » s'éloigne. Sans compter que les Français considèrent que leur situation financière s'est dégradée. En cause, la perception des effets de la hausse des prix. Les ménages estiment que le moment est désormais venu de se reconstituer une épargne de précaution, quitte à délaisser les rayons des magasins pendant quelque temps encore. Or la perspective d'une remontée du taux d'épargne est qualifiée de dangereuse par les spécialistes car la consommation a été jusqu'à présent massivement soutenue par la forte augmentation de l'endettement des particuliers, dit-il. Maintenant que ces derniers ont épuisé toutes leurs cartouches en la matière et que les banques vont devenir plus méfiantes dans l'octroi de crédit, il est clair que le château de cartes ne tiendra plus. La semaine qui s'ouvre avec la manifestation des lycéens et des lycéennes prévue pour mardi devrait accentuer ce climat. Mais comme Fillon est plus populaire que jamais et que l'Ump a été réorganisée on peut donc attendre un miracle !
Mais je déblogue...