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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 01:34

En vous installant devant votre télé aujourd’hui pensez vous réellement que l’immense plaisir que vous obtenez vous coûte pas moins de 116 € par mois. En effet les dispositions légales font que vous êtes obligés de payer sans connaître réellement la qualité de ce que l’on va vous proposer. Le processus est tempéré par le fait que le fameux " service public " devait offrir une alternative réelle de choix et surtout justifier le fait que pour pouvoir le regarder il est faut obligatoirement acquitter une redevance. Cette dernière n’a absolument aucune justification autre que celle de vous permettre de ne pas effectuer de choix puisque pour ce prix là vous avez exactement la même soupe. Le grand débat en cours tourne autour de la justification de cette somme prélevée sur le pouvoir d’achat des ménages. Pourquoi devrait-on si l’on ne s’accommode pas des programmes du système actuel et qui ont donc recours à un mode différent de réception des autres diffuseurs.

Un téléspectateur qui a par exemple uniquement recours à Canal Satellite et donc en aucune façon au service public doit-il acquitter sa redevance ? comment juger de l’intérêt que l’on a à " consommer " plus ou moins de télé ? Sur quels critères peut on envisager de faire payer en fonction du temps passé devant le petit écran, des choix effectués et de la qualité des programmes ? Impossible d’imaginer que l’Audimat individuel serve de référence à la participation à ce que l’on pourrait parfois appeler un " service au public " ? Le ministre du Budget, Eric Woerth, a affirmé hier prudemment qu'il n'y aurait " pas d'augmentation de la redevance ", l'une des pistes envisagées par la commission Copé pour compenser la suppression de la publicité à la télévision publique. " C'est un des scénarios qu'il (Le célébre Copé) indique, ce n'est pas le mien", a-t-il ajouté. " Le président de la République a plusieurs fois indiqué qu'il ne souhaitait pas d'augmentation de la redevance", a répliqué M. Woerth. On est une fois encore dans l’interlude musical… Il faudra attendre pour connaître les pistes choisies.

La commission Copé a en effet proposé mercredi, sans choisir, trois scénarios de financement de la télévision publique après la suppression de la publicité, qui préconisent une compensation soit par la redevance, soit par des taxes sur les opérateurs de téléphonie ou l'électronique grand public. Concernant l'augmentation de la redevance, Jean-François Copé a convenu qu'une seule mesure faisait l'unanimité de la commission: l'indexation du montant de la redevance sur la hausse du coût de la vie, ce qui, pour une inflation de 2%, reviendrait à une augmentation de 2,32 euros de la redevance par foyer. Il a prévenu qu'il " n'était pas impossible que plusieurs options soient présentées " dans le rapport final qui doit être présenté le 25 juin au président Sarkozy, à l'origine de l'idée de la suppression de la publicité. La commission a évalué à 450 millions d'euros après le 1er septembre 2009, puis à 650 millions d'euros après le 1er janvier 2012, l'incidence budgétaire pour France Télévisions d'une suppression de la publicité.

télévision privées pourraient être taxées à hauteur de 80 millions d'euros et les opérateurs télécoms et internet à hauteur 0,5% de leur chiffre d'affaires, pour compenser les effets de suppression progressive de la publicité sur France Télévisions, selon les propositions dévoilées par la commission Copé.
DE L’ARGENT PONCTIONNE

Le premier scénario, auquel Jean-François Copé a dit être favorable à titre personnel, prévoit de reverser à France Télévisions la part de la redevance affectée à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) et à la radio publique RFI, soit respectivement 80 et 60 millions d'euros. On déshabille les uns pour ne pas arriver à vêtir les autres. Pour compenser cette perte de recettes de l'Ina, la commission Copé préconise de taxer les chaînes de télévision privées à hauteur de 80 millions d'euros dans le cadre d'un prélèvement au titre du financement de la mémoire audiovisuelle.
" Si il y a transfert de revenus publicitaires vers les chaînes privées, alors il est normal que l'État prélève une taxe, celle ci correspondrait au montant de 80 millions d'euros qui est affecté à l'Ina" ", a dit Jean-François Copé lors de la présentation à la presse des recommandations de la commission. De même, la commission préconise d'instaurer une taxe de 0,5% sur le chiffre d'affaires des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d'accès à internet. Ce chiffre d'affaires a été estimé par la commission à 42 milliards d'euros et les nouvelles recettes correspondantes affectées à France Télévisions seraient donc d'environ 210 millions. On en arrive ainsi, sauf à être béat d’admiration, à admettre que l’in ne va plus avoir de pub (certes !) mais que l’on paiera de fait la redevance plus les taxes liées aux décisions prévues.
Les deux autres scénarios avancés prévoient de taxer l'électronique grand public et d'accroître les recettes de la redevance, dont le montant est actuellement de 116 euros. Concernant la redevance, les membres de la commission envisagent de l'indexer sur l'inflation, ce qui pourrait se traduire par une hausse d'environ 2,5 euros par an sur la base d'une hypothèse d'inflation moyenne de 2%. Par ailleurs, les personnes qui regardent la télévision sur un ordinateur seraient taxées au même titre que les autres.
Enfin, il est également envisagé de redéployer vers la télévision publique la redevance perçue par l'Etat sur l'utilisation des fréquences radio-électriques, équivalente à environ 100 millions d'euros. La commission Copé prévoit par ailleurs des dérogations à la suppression de la publicité, notamment sur les parrainages n'ayant pas trait au placement de produits, sur la TV destinée à l'outremer (France O) et sur les antennes régionales de France 3 ainsi que sur les sites internet du groupe France Télévisions et les nouveaux supports.
LE PRIVE S’OFFUSQUE
" Cela représente environ 150 millions d'euros ", a précisé Jean-François Copé. La commission a également confirmé que l'arrêt de la publicité sur les chaînes du groupe France Télévisions interviendrait en deux étapes. La publicité sera supprimée après 20h00 à partir du 1er septembre 2009, avant de disparaître complètement au 1er janvier 2012. Le manque à gagner pour la période transitoire est estimé à 450 millions d'euros par an puis à 650 millions après la suppression totale.

Les titres TF1 et M6 ont perdu respectivement 4,45% et 3,45% mercredi à la Bourse de Paris à la suite de la présentation de ces pistes de réflexion par la commission Copé. C’est le premier effet de la réforme car il y a fort à parier que le " privé " ne va pas aimer qu’on lui fasse porter le chapeau d’une " renationalisation ". Cette réforme est en effet la pire des configurations possibles pour le service public. La réforme ne sera certainement pas réalisée jusqu'au bout, faute de ressources. Les effets seront moins brutaux et moins visibles, mais catastrophiques dans plusieurs années. Extraordinaire : toutes les réformes sarkozsystes deviennent impossibles dès que la rumeur médiatique se calme. Elles n’ont aucun impact réel si ce n’est celui de creuser un autre trou à coté de celui que l’on n’a pas encore bouché.

La vraie question est: que veut-on faire du service public? Un modèle inspiré de celui des Pays-Bas, où il n'y a quasiment que des chaînes privées ou le soutenir? On traite le budget indépendamment des objectifs, c'est aberrant! Il faut savoir avant tout quelles sont les ambitions, et se poser ensuite la question des moyens. Quoi qu'il en soit, si personne ne compense le manque à gagner, le service public va se retrouvé marginalisé. La mesure est catastrophique, surtout dans le contexte actuel mais in fine on se tournera, ne rêvons pas, vers les contribuables.

UN HOLD UP CONDAMNE

L'intersyndicale de Radio France Internationale (RFI) a dénoncé aujourd'hui un "hold up" après la proposition de la commission Copé de compenser la fin de la publicité sur France Télévisions en affectant au budget de la télévision publique la part de la redevance allouée à RFI et à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel).
Dans un communiqué, les syndicats de RFI se disent "au-delà de l'inquiétude" et "dénoncent ce tour de passe-passe financier qui aura pour conséquence d'asphyxier l'entreprise et de l'asservir au bon vouloir de l'Etat".
"Avec quels moyens le grand pôle de l'audiovisuel extérieur sera-t-il financé", demandent les syndicats, qui exigent le maintien de leur part de redevance, "seule source de financement garantie" pour RFI.
"Le budget de la radio ne doit pas être pillé pour financer les caprices du chef de l'Etat qui veut à tout prix offrir la pub du service public à ses amis des télés privées", ajoutent les syndicats. Ils ne sont pas les seuls à penser que cette réforme n’a aucune urgence, aucune efficacité sur la qualité des programmes.

Face aux propositions "complexes et hypothétiques", selon elle, que la commission Copé a formulées mercredi pour financer la télévision publique sans publicité, "nous sommes très inquiets mais bien déterminés à ne pas nous laisser faire", affirme la SDJ.

"Tout laisse présager que (la commission) ne trouvera pas de solutions à la hauteur des besoins", juge la Société des journalistes (SDJ) de France Télévisions. Avant l'annonce de la suppression de la publicité le 8 janvier par Nicolas Sarkozy, France Télévisions "dégageait une bénéfice de 22 millions d'euros. Aujourd'hui elle vit sans boussole, au ralenti", estiment les journalistes de France 2, ajoutant que le groupe "en est à quémander une rallonge de l'Etat de 150 millions d'euros pour boucler ses fins de mois". Ces 150 millions d'euros représentent le manque à gagner sur les rentrées publicitaires du groupe France Télévisions pour 2008, selon une évaluation de la commission Copé.

"L'Etat actionnaire principal, provoque de lui-même la déstabilisation d'une entreprise publique. Drôle de tutelle, qui se comporte comme une marâtre!", juge la SDJ. En définitive tout a été fait pour que le résultat confortent simplement une vision de la solidarité active : le chacun pour soi et les ennuis pour tous.

Mais de déblogue…

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commentaires

A
Je ne sais pas comment vous faites mais moi la télé me revient à 116 euros par an (la redevance quoi...) pas par mois !<br /> <br /> De fait, je n'ai donc pas pousser la lecture plus loin que la première phrase puisqu'il me semble que le postulat de base est erroné !
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E
Devraient augmenter la redevance télé de mille pour cent ... Yop's plus de télé ... YEA !!!Cré-@ctivement votreSinsé
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