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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 07:52
La Star Academy du Parti Socialiste va se terminer comme celle de TF1 : elle n'intéressera bientôt plus personne pour la bonne et simple raison que l'on finira par ne désigner aucune des vedettes qui y participent. On se contentera du Plus petit Commun Dénominateur, c'est à dire celui qui divisera le moins. Tout le monde fait semblant de l'ignorer alors que l'on se contente d'appliquer de manière révolutionnaire l'interrogation de Staline sur le Vatican au moment de la guerre mondiale : « Combien de divisions ? » En effet on est parti pour des candidatures multiples destinées à préparer des fauteuils ultérieurs. Bon nombre des prétendants au trône ne le sont que pour exister mais ils savent fort bien qu'ils n'ont aucune troupe disponible sur le terrain. Ils ne peuvent donc espérer qu'un choix par défaut ! Les médias le savent parfaitement en énumérant les participants à ce jeu absurde des chaises musicales mais comme c'est au détriment du PS ils aiment bien appuyer sur cette sarabande sans intérêt réel. Mieux ils en ajoutent comme si les joutes parisiennes passionnaient les militants de base perdus sur le territoire et que suivent ces annonces grâce à la télé ! En effet le paradoxe c'est que, s'il n'y avait pas les relais médiatiques, ils ignoreraient tout de cette course à l'échalote car pour l'instant aucune déclaration interne a été faite. Dans le genre les ténors socialistes parlent aux socialistes en s'adressant à toutes celles et tous ceux qui ne sont pas socialistes on ne pas faire mieux.
Actuellement la tendance qui triomphe au sein du Parti des socialistes c'est celle du déballage du beau linge devant les non membres de la famille. Tout est bon pour attirer le chaland : télés, radios, JDD, livre... car l'essentiel réside dans la capacité à convaincre davantage à l'extérieur du parti qu'à l'intérieur. L'enjeu n'a jamais autant été celui des sondages car pour exister désormais il est indispensable d'être au plus haut dans ces baromètres de popularité déconnecté de toute valeur idéologique. L'opinion dominante veut que pour exister dans le PS il est indispensable d'être un star de l'IFOP !
Le problème c'est qu'emportés par ce tourbillon des faveurs espérées, les commentateurs ont oublié une hypothèse : François Hollande n'est peut-être pas encore partie à la chasse... pour ne pas perdre sa place ! On l'avait même écarté peut-être un peu vite. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, pourrait déposer une contribution en vue du congrès de Reims. C'est ce qu'affirmait hier 20minutes.fr. Pendant que le maire de Paris et la présidente du Poitou-Charentes accaparent les médias, le futur ex premier secrétaire du PS affine sa stratégie en silence car il sait qu'il vaut mieux attendre et voir venir que s'épuiser dans une guérilla précoce.
PREPARATION DU TERRAIN
Il sera offensif le moment venu, rappelant son bilan (une seule élection perdue, les présidentielles) et surtout en apparaissant, dans le fond comme moins timoré qu'on veut bien le dire. Il déposera une contribution en vue du congrès de Reims. Pas question pour lui de briguer un nouveau mandat, puisqu'il s'est engagé depuis belle lurette à lâcher les rênes du parti en novembre. Mais pas question non plus de ne pas avoir la main sur sa succession. D'ailleurs hier un premier signe est venu d'un trio qui n'a pas pour habitude de se montrer aussi rapidement. Trois élus socialistes, Gérard Collomb (Lyon), Jean-Noël Guérini (Marseille) et Vincent Feltesse (Bordeaux), inquiets « d'un affrontement pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë », ont annoncé aujourd'hui le dépôt d'une contribution commune pour le congrès de Reims en novembre. «Nous sommes inquiets de la manière dont s'engage le débat au PS sur le congrès (...) Le congrès tend à se focaliser autour d'un affrontement pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. Le débat d'idées risque de passer au second plan», a déclaré lors d'une conférence de presse Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon. Selon lui, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë « ont commencé par dire: «je suis candidat à la prochaine présidentielle ».On préfère qu'ils disent d'abord comment ils voient la rénovation du PS et l'avenir de notre pays ». a ajouté celui qui avait soutenu Ségolène Royal comme son homologue de Marseille. « Si on part dès maintenant sur des questions de leadership », cela risque de favoriser « des alliances de bric et de broc », qui feront «que notre candidat apparaîtra sans discours crédible », a prévenu Vincent Feltesse, Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux. Ils ouvrent la porte à cette troisième voie qui finira selon moi par exister car personne ne souhaite désavouer le duo potentiellement « gagnant-gagnant ». Comme tout le monde a intérêt, faute de disparaître, à ce que le duel promis n'ait pas lieu, elle va s'élargir. Discrète, la réunion s'est déroulée mardi soir après le bureau national du Parti socialiste. Autour du premier secrétaire, François Hollande, une vingtaine de convives. Parmi eux, sa garde rapprochée : Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux, André Vallini. Des grands élus : Alain Rousset, Jean-Yves Le Drian, présidents de l'Aquitaine et de la Bretagne. Le président du groupe PS au Sénat : Jean-Pierre Bel (le président du groupe à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault s'était excusé). Les élus du Nord : l'ancien premier ministre Pierre Mauroy ou le patron de la fédération, Gilles Pargneaux. Enfin que des hommes prêts à... sortir de l'ombre le moment venu. L'armée est en constitution.
RIEN N'EST REGLE
Le nom de ce futur premier secrétaire, dans le scénario rêvé par Hollande, n'est pas encore arrêté. « Personne n'est encore sorti du chapeau », assure un de ses fidèles. Son profil: « quelqu'un qui ne sera pas forcément très médiatique, et qui, surtout, se consacrera à 100 % au parti.» Quelqu'un, aussi, qui ne fera pas d'ombre à Hollande dans sa quête de la candidature socialiste à la présidentielle 2012... car il a décidé, c'est certain que son heure était venue. Il récupèrera forcément les déçus par Ségolène Royal (on dit par exemple depuis hier que Michel sapin l'aurait rejoint et s'ajouterait au trio ci-dessus) et il y ajoutera tous ceux à qui il adonné un coup de main dans diverses désignations de candidatures. Ni Ségolène Royal, ni Delanoé ont une influence suffisante au sein du parti pour exister seuls et François Hollande le sait. Faîtes lui confiance.
Quant à la réunion du 1er juin qui réunira " les reconstructeurs ", coalition de strauss-kahniens et de fabiusiens, et les " rénovateurs " d'Arnaud Montebourg, qui ont désigné Pierre Moscovici, député du Doubs, pour briguer la succession de François Hollande elle ne lui fait pas peur car il sait que s'il faut battre le duo « roi » ce camp là reviendra vers lui. Surtout après la formule que l'on retiendra du livre de Delanoé : « je suis libéral ET socialiste ». Elle pèsera lourd dans la suite des débats car elle donnera lieu à bien des interprétations. Elle ne fera pas avancer sa candidature éventuelle dans le Parti même si elle le renforce dans les sondages.
UN RETOUR POSSIBLE
Le Parti socialiste contrairement à ce que pensent les commentateurs qui ironisent sur cette cacophonie qui ne va faire que croître avec la réforme constitutionnelle a été pourtant modifié de l'intérieur. Il y a des « échaudés » qui craignent l'eau froide. Ils savent que les « chefs » n'ont plus les moyens de leur imposer un comportement clanique et que les médias ne les tromperont pas une seconde fois. J'en suis certain : le vote sera beaucoup moins émotif qu'il ne le fut en 2006. François Hollande jouera le coup de la force tranquille, celui qui rassure et permet de repousser à plus tard le « déchirement » potentiel. L'inquiétude qui devrait agiter les penseurs internes c'est ce qui se passera si, ce qui est probable, le duo de la rose imposé par l'opinion dominante, n'arrive pas à s'imposer.
Le PS reviendrait alors à une époque SFIO ou V° République dont il aurait du mal à se remettre. Si aucune majorité ne se dégage, le Premier Secrétaire pourrait pousser en faveur d'une «synthèse molle» et «imposer un premier secrétaire qui sera compatible avec tout le monde». Stéphane le Foll, son directeur de cabinet, Bruno le Roux mais aussi Michel Sapin, qui vient de prendre ses distances avec Royal, pourraient se glisser dans le costume. Il ne repostulera pas à sa propre succession, il l'a dit. A moins que... «Il y a un tel bordel, que certains premiers fédéraux ou d'anciens du parti ne verraient pas d'un mauvais œil que Hollande reste, glisse le même responsable national. Il y a quelques mois, ça paraissait impensable. Aujourd'hui, l'hypothèse est évoquée dans les dîners».
On déjeune en effet beaucoup en ce moment dans les restaurants autour de l'Assemblée ou proches de la rue de Solférino. On scelle des alliances provisoires ou au minimum des pactes de non-agression ce qui équivaut à remettre à plus tard ce que l'on ne sait pas régler au bon moment.
"Pour être un bon socialiste, il faut être un bon manager" aurait déclaré dans son livre Bertrand Delanoé. Comme a répondu à cette seconde petite phrase qui va poursuivre son auteur : J'aurais préféré comme Cambadélis que Bertrand Delanoë dise : « pour être un bon socialiste, il faut être un bon militant. Il faut chercher le collectif, se référer aux autres. Il faut avoir la démarche humble de celui qui chemine avec d'autres ». on peut encore rêver au PS... et même il est recommandé de le faire pour garder la foi dans l'utopie car autrement on se met rapidement à grelotter.
Mais je déblogue...
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commentaires

Y
.Mais où est l'UMP pendant ce temps là ? Que dit-elle de Delanoë ? Elle est là où on ne l'attends pas : dans la poésie : http://delanoe-illusionniste.hautetfort.com/.
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A
A gauche, le combat est ouvertement lancé pour la conquête du leadership dans la perspective du prochain congrès. Tour à tour, les candidats au poste de premier secrétaire et/ou à l'investiture pour 2012 produisent leur offensive médiatique. Après Valls, Moscovici, Dray, Royal, et en attendant Aubry (j'en oublie?), c'est actuellement au tour de Bertrand Delanoë.Naturellement, la guerre des chefs» au PS ne se déroulera pas sur le plan idéologique. Il est inutile d'attendre du débat autre chose qu'une surenchère de lieux communs et des polémiques sans portée sur des mots symboles. Les leaders socialistes ont été jusqu'ici incapables de s'exprimer sur le fond autrement que pour énumérer des sujets de réflexions ou pour professer des banalités dans l'air du temps que n'importe quel député UMP n'aurait pas pu désavouer. Il n'y aucune raison que ça change.Après Manuel Valls qui nous a expliqué pendant un an que la modernité pour le PS consistait à s'aligner sur le discours qui a fait élire Sarkozy, Delanoë tente désormais d'exister dans le champ du débat d'idées en exhumant le libéralisme politique des penseurs du siècle des lumières. Quelle audace !La récente déclaration de principe du PS était d'ailleurs là pour évacuer les questions de fonds et laisser place au combat d'égos. Puisque c'est l'enjeu du moment et que le PS a besoin réellement besoin d'un leader, parlons donc de cela …A entendre les médias et les instituts de sondages, l'affaire est entendue. Il s'agira d'un duel entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, le remake à la française du duel Clinton Obama.L'affaire apparaît toutefois un peu plus compliquée, car il n'y a pas un poste à prendre mais deux : celui de patron du PS et de candidat à la prochaine présidentielle, deux postes dont le profil reste sujet à débat.Le PS n'a toujours pas décidé si son premier secrétaire devait avoir vocation à être le prochain président, le prochain premier ministre ou s'il devait rester chef de parti. Sa position sur le profil du prochain président est tout aussi ambiguë. D'un coté, il conteste l'omniprésidence de Sarkozy mais veut l'institutionnaliser en demandant à ce que son temps de parole dans les médias soit compté avec celui du gouvernement.Doit-il désigner quelqu'un que les Français jugeront apte à présider aux destinées du pays, sur le mode d'un Mitterrand ou d'un Chirac ? Un futur chef de gouvernement et majorité parlementaire comme le fût Jospin ? Un bon candidat pour la campagne ? Un homme à forte densité intellectuelle pour conduire la refondation doctrinale ? Un gestionnaire d'organisation pour maintenir l'unité du parti et gérer les troupes pendant les batailles ? Les socialistes n'ont pas de vision claire des profils qu'ils doivent rechercher, ce qui rend le débat actuel si confus.Chaque prétendant joue sur le registre qui lui est propre. Royal a pour elle sa capacité à capter la lumière des médias et ses fameuses 17 millions de voix. Strauss Kahn, sa stature intellectuelle et désormais internationale. Julien Dray son expérience de gestion d'organisations militantes. Aubry son expérience ministérielle et son image de dame de fer. Moscovici, la clarté de son expression et de sa pensée qui en fait un redoutable débatteur. Valls, son «courage politique» qui le conduit jusqu'aux confins du camp adverse… mais aucune de ses qualités ne suffit à produire du leadership. Aucun n'apparaît comme le premier secrétaire idéal ou le futur candidat incontesté.C'est alors que de ce vide en forme de trop plein, émerge la figure de Bertrand Delanoë, comme Ségolène Royal en son temps, propulsée par les médias et les sondages, avec pour seul argument son image de modernité et sa popularité.Delanoë n'a strictement aucune expérience ministérielle. Il ne représente aucun courant d'idées. Il incarne une gauche morale et sociétale, hyper-parisienne, fait de bons sentiments écolo-libertaires, de happening culturels ou festifs et de soumission à l'ordre économique mondialisé, c'est à dire un discours qui n'a strictement aucune chance de passer dans les classes populaires et les régions industrielles. Il n'a jamais conduit de campagne nationale, son seul fait d'armes ayant été de se faire réélire à Paris sur une vague rose, comme beaucoup de ses collègues. Son mauvais caractère est notoire, ce qui fait douter de sa capacité de rassembleur. Et pour finir, il partage avec sa concurrente, le handicap d'avoir son statut assis sur des responsabilités locales. Or, comme la campagne malheureuse de Royal l'a montré (même si cela n'a pas été suffisamment analysé), l'expérience de la gestion locale n'est ni transposable, ni valorisable dans une élection politique comme la présidentielle.Objectivement, Delanoë cumule beaucoup d'handicaps. Pourtant, il est assez curieusement considéré comme un « présidentiable » incontournable. Il a certes pour lui l'estime des journalistes politiques (parisiens) et des sondages flatteurs, mais cela est précaire. Ne jamais oublier la formule de Jean François Kahn : « Lèche, lache, lynche… » Toute bulle médiatique est condamné à exploser.Le PS va-t-il nous faire un remake de l'élection de 2007 avec des déchirements internes, un parti démobilisé, une candidature hyperpersonnalisée, un programme d'une vacuité abyssale, une campagne conduite avec amateurisme, des bourdes à répétition trahissant l'inexpérience et conduisant aux procès en incompétence, un candidat finalement discrédité et repoussoir ?Plus qu'un premier secrétaire ou un candidat pour la présidentielle, le PS a besoin de se trouver un leader. Or la popularité, s'il elle peut faire un vote, ne peut pas fonder un leadership. Le leadership se conquiert et se constate. Sarkozy a conquis la droite bien avant de se faire élire président de l'UMP.C'est triste à dire, mais pour en arriver là, le PS devra aller au bout de sa guerre des chefs et accepter qu'elle soit violente : Qu'ils arrêtent de se réfugier derrière des questions ou des discours tiédasses et de jurer qu'ils n'ont pas d'autre ambition que le souci du collectif. Que les prétendants affirment leur caractère, leur ambition, leurs convictions, qu'ils expriment leur haine et leurs désaccords. Qu'ils se comportent en mâles dominant en lutte pour le pouvoir !Au final, il ne restera qu'un et celui là sera vraiment un «présidentiable».C'est ce que la droite sait très bien faire. La bataille pour le leadership y est ré-ouverte depuis que la disgrâce du président apparaît profonde et durable. Sarkozy risquant de perdre son leadership sur son camp, un rival est en train de s'affirmer en la personne de Jean François Copé. Il n'aura besoin ni de courant, ni d'élection, ni d'investiture pour s'imposer comme le futur leader de la droite post-sarkozyste.Il est vrai qu'il est plus facile de s'affirmer lorsqu'il y a un chef à tuer. C'est peut-être cela le problème du PS. Ce parti est depuis trop longtemps un collectif hétérogène et fragmenté, dépourvu de chef, de ligne et d'autorité, que nul ne peut s'y affirmer par un combat d'idées ou d'égo.
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A
Tu  as encore raison, Jean- Marie, tous ces prétendants au poste de 1er Secretaire qui se déclarent candidats, avant même que les militants se soient reunis, avant même qu'ait eu lieu le débat sur les idées, et qui, dans la foulée, se déclarent aussi candidats à la Présidence de la République en 2012, c'est quelque peu déconcertant pour le militant de base... et, en plus, l'un et l'autre affichent des "théories" qui, pour moi, sont bien éloignées du socialisme tel que je l'ai toujours rêvé...Dernier espoir : la réunion des "reconstructeurs", le 1er juin . Strauss kahniens, fabiusiens, "rénovateurs" auront, peut être une proposition à la fois plus démocratique et plus unitaire à nous proposer ! Pour ma part, j'y serai... parce que j'aime bien, moi aussi, débattre....et apprécier par moi-même ce que "les parisiens" ont à nous dire...
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