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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 22:39

Pouvez-vous continuer à avoir confiance dans votre banque ? Elle vous pressure dans tous les sens et ne vous pardonne aucun raté. Surtout si vous n'avez pas des sommes folles sur votre compte et peu de revenus garantis. Les tarifs évoluent rapidement et concernent désormais le moindre acte dont vous pouvez avoir besoin. On guette vos excédents éventuels pour vous inviter à des placements compliqués et quand ils sont simples ils ne vous rapportent pas grand chose. Les agios pleuvent et les comptes se bloquent à la moindre défaillance. Les banques adorent les petits clients sages, mais par contre aiment bien jouer au loto avec leurs économies qui ne les intéressent pas trop, car elles préfèrent largement leur prêter sur des durées courtes, juteuses et sans grands risques. En fait, les principales difficultés de notre économie viennent en grande partie d'un système bancaire qui avait prétendu que sa « dénationalisation » lui permettrait de jouer un rôle clé dans le développement économique. Il faut bien constater que le résultat, s'il était évalué, ne serait pas une parfaite réussite. Certes il y a eu les dérapages du Crédit Lyonnais, qui permettent de masquer les erreurs accumulées depuis une décennie par les plus grandes références d'un système ayant institué le profit en règle d'or. Une folle course a été engagée, conduisant au désastre actuel et surtout... futur !
Tenez hier le député Charles de Courson (Nouveau Centre) a annoncé que les mandataires du groupe Bernard Tapie recevraient aujourd'hui un premier chèque de 198 millions d'euros du Consortium de réalisation (CDR), l'organisme chargé de régler le passif du Crédit Lyonnais. Cette somme correspond à l'indemnité due à l'ancien ministre, en règlement du litige qui l'oppose au Crédit Lyonnais (à qui il reproche de l'avoir privé d'une substantielle plus-value sur la vente d'Adidas, en 1993), soit 285 millions d'euros, majorée d'une dette que la banque avait à son égard ("actions BTF" pour 76 millions) et minorée des dettes contractées à l'égard de la banque (163 millions). Bernard Tapie devrait percevoir dans un second temps 105 millions d'euros supplémentaires au titre des intérêts qui s'appliquent à l'indemnité et 15 millions au titre des frais de liquidation. Après remboursement d'autres créances et acquittement de différents impôts, il devrait lui rester au final entre 106 et 144 millions d'euros.
Selon Charles de Courson, qui avait fortement critiqué le recours à une procédure arbitrale dans cette affaire, ce versement n'empêche en rien la formation d'un recours contre la sentence, soit « pour tierce opposition » par des contribuables, soit « pour excès de pouvoir » contre Bercy. Les banquiers et le monde politique actuel ont eu des liens toujours ambigus. L'affaire Clearstream (vous avez remarqué comme moi que rien n'a évolué depuis des mois sur ce dossier !), les placements au Lichenstein évitant des impôts (là encore, avez-vous eu connaissance du nombre de contribuables français figurant sur les listes?), constituent la partie visible d'un immense poker menteur qui ne sert qu'à dissimuler des combines à grande échelle !

LES SOLDES DE NATIXIS
La banque française Natixis, enlisée dans la crise du "subprime", a annoncé hier que son augmentation de capital, décidée mi-juillet, serait réalisée à prix cassé, et garantie par un syndicat de banques afin d'assurer le succès d'une opération à l'issue jusqu'ici très incertaine. Pour combler ses pertes liées à la crise, la filiale des groupes Banque Populaire et Caisse d'Epargne va émettre, jusqu'au 18 septembre au soir, 1,6 milliard d'actions nouvelles pour 2,25 euros par titre. C'est un prix 61% en-deçà du cours de Bourse d'aujourd'hui (un véritable crack déguisé) que l'on va brader des actions pourtant basées sur deux banques aussi solides que le groupe Caisse d'epargne et que celui des Banques Populaires. Par comparaison, la Société Générale avait réalisé son augmentation de capital avec une décote de 40% et Crédit Agricole S.A. de 37%.
Cette émission de titres à prix soldés intervient alors que les analystes doutaient jusqu'alors du succès de la levée de fonds de la plus jeune des banques françaises, d'un montant total de 3,7 milliards d'euros. Comme ses deux maisons-mères, qui détiennent 70% du capital, ont annoncé leur intention d'y souscrire à hauteur de leur participation, Natixis n'aura à lever que 1,1 milliard d'euros environ. Mais au regard de la chute de l'action (-70% depuis l'introduction en Bourse), les analystes craignaient que les 1,5 million d'actionnaires individuels rechignent à remettre au pot. Il faut avouer que l'investissement n'est pas très tentant, car bien malin serait celui qui pourrait en prévoir l'issue à moyen terme.
Sévèrement frappées par la crise financière, les banques occidentales ont déjà majoritairement tapé leurs actionnaires à répétition durant l'année écoulée, subissant parfois des revers. L'augmentation de capital de la banque britannique HBOS, n'a ainsi été souscrite qu'à 8,29%. Deux actionnaires minoritaires de Natixis, notamment les fonds spéculatifs américains Greenlight Capital et Royal Capital Management, avaient exprimé publiquement leur opposition à une opération qu'ils jugent contraire à leurs intérêts financiers.
Cette crainte de voir l'opération échouer a donc conduit Natixis à brader ses actions pour séduire les investisseurs et éviter que les maisons-mères ne soient encore obligées de monter au capital. Il faut bien avouer que les détenteurs d'un compte à la Caisse d'Epargne ou à la Banque Populaire ne sont pas très bien informés des conséquences de ces redressements de situations purement spéculatives ayant échoué. Nul ne sait quand la spirale des subprimes s'arrêtera !

AUCUN RESPONSABLE
Natixis cherche à conserver un nombre d'actionnaires minoritaires représentant au moins 30% de son capital, Une douzaine de banques se sont engagées à placer les actions restantes, dont Lazard Frères Banque, Credit Suisse, Merrill Lynch, BNP Paribas, UBS, HSBC, Société Générale, ING, DZ Bank et Intesa Sanpaolo. Et, en dernier ressort, Banque Populaire et Caisse d'Epargne achèteront les actions qui ne seraient pas souscrites par d'autres investisseurs. Natixis, qui a perdu 948 millions d'euros au premier semestre, a d'ores et déjà annoncé la suppression de... 800 emplois en interne et autant parmi les prestataires extérieurs. La banque a par ailleurs dévoilé de nouvelles orientations stratégiques, notamment la réduction de ses activités sur les marchés financiers et un recentrage "sur les métiers les moins volatils". Des consignes qu'il aurait fallu donner plus tôt, mais chacun sait que les hiérarchies bancaires sont totalement intouchables. On ne saura donc jamais qui a lancé la stratégie de plonger dans les subprimes américains, alors que l'on sait qu'elle a plongé les banques dans une situation désastreuse, que tout le monde tente de masquer ! Il faudra des mois ou des années pour savoir qui a donné les ordres.
A la Société Générale, on déroule par exemple l'écheveau des responsables non coupables. En fait on va finir par découvrir que les agissements de Kerviel étaient, sinon précisément connus, au moins couverts par une partie de sa hiérarchie. Le trader responsable du plus fabuleux trou qu'ait enregistré une banque française a annoncé avoir demandé aux juges l'audition des commissaires aux comptes de la banque.
L'avocat du fautif a dit s'appuyer sur des courriers électroniques de comptables de la banque, figurant au dossier et qui font état d'éléments fictifs de la comptabilité. Il a reconnu, lors de l'instruction, avoir pris des engagements de 50 milliards d'euros, donc bien au-dessus des 125 millions d'euros théoriquement autorisés, tout en les dissimulant par des faux. Il a assuré que cette pratique était courante et que sa hiérarchie fermait les yeux.
Des investigations à la banque et des témoignages ont montré que les procédures de contrôle avaient été défaillantes et que de nombreuses alertes avaient été négligées.
Songez donc un instant à ce qui arriverait si votre compte était à découvert... Imaginez les alertes qui clignoteraient le matin, dans votre agence, sur les écrans du responsable ! Là, bizarrement aucun signal n'a fonctionné dans les bureaux des directeurs en tous genres quand Kerviel investissait des millions et des millions d'euros dans le vide ! Comment croire à ces banques privatisées, rigoureuses, contrôlées, gérées dans l'intérêt de leur clientèle ? Si vous êtes encore et toujours persuadés que le libéralisme sauvera la planète, allez donc faire un tour chez votre banquier !
Mais je déblogue...

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