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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 07:17

Nous vivons les pieds sur terre et la tête dans l'air. C'est une évidence qui tue et qui tue de plus en plus ! Aussi bizarre que cela puisse paraître, le week-end a largement confirmé ce constat pessimiste mais réaliste. Sur la planète où nous vivons, il devient en effet particulièrement difficile d'échapper à ce triste sort qui attend les humains. Pratiquement plus personne n'échappe à la pollution sous une forme ou une autre et c'est le fait de notre époque. Il faut aller vivre dans un endroit totalement éloigné des affres de la civilisation (et encore) pour espérer rester dans un environnement naturel !
Depuis l'apparition sur la France de la vague de froid, le constat est partout le même. En Ile-de-France, le niveau de pollution au dioxyde d'azote a dépassé samedi le premier niveau d'alerte, selon l'organisme de surveillance de la qualité de l'air, Airparif. La pollution au dioxyde d'azote a atteint le seuil de 92 microgrammes par m3 pendant une heure. Le monoxyde d'azote est émis pour 60% par les automobiles, surtout les moteurs diesel. Il est oxydé par l'ozone et se transforme en dioxyde d'azote, un gaz irritant qui pénètre dans les plus fines ramifications des voies respiratoires. Dans le Calvados, une pollution de l'air aux particules fines a été constatée samedi et a persisté hier. Le Haut-Rhin et l'agglomération de Belfort-Montbéliard étaient également touchées samedi par une pollution de l'air aux particules fines PM10, dépassant le seuil d'information.
En Franche-Comté, des niveaux de 83 et 84 microgrammes/m3 ont été constatés à Belfort et à Audincourt. Les particules fines sont des micro-poussières en suspension dans l'air, dues à la combustion industrielle, aux moteurs automobiles, à l'activité agricole ainsi qu'au chauffage urbain. Elles peuvent pénétrer profondément à l'intérieur des poumons.
Au cours des derniers jours, des pollutions aux particules fines avaient déjà été constatées sur les agglomérations de Bordeaux et de Rouen.
Quand on connaitra le bilan de la période hivernale, on mesurera l'importance de l'ingestion des particules, au moins aussi dangereuses que les fumées des cigarettes fumées par vos proches en votre présence. Le problème, c'est que l'on peut traquer les fumeurs, alors que les pollueurs que nous sommes toutes et tous avec nos automobiles, nos chauffages, nos entreprises, sont impunis, au nom de l'impossibilité de faire cesser leur consommation outrancière d'énergie fossile.
DEHORS DEDANS MEME COMBAT
Certes nous avons la possibilité de ne pas sortir, et de rester cloîtrés dans des espaces apparemment étanches et préservateurs, mais c'est vain ! Nous passons, en effet, la majeure partie de notre temps (de 70 à 90 %, et même plus, pour certaines populations sensibles comme les jeunes enfants et les personnes âgées) dans des lieux clos (chez soi, au travail, dans des lieux destinés à recevoir le public ou dans sa voiture et autres moyens de transport), et nous respirons ainsi divers polluants. La pollution de l'air intérieur a, jusqu'alors, été moins réglementée que la pollution de l'air extérieur, pour laquelle de nombreux textes réglementaires existent. L'air intérieur faisant référence à la sphère privée, les études sont plus difficiles à mener... alors que l'on sait pertinemment que c'est actuellement la plus dangereuse.
Récemment, la qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments est devenue une préoccupation sanitaire majeure, au même titre que l'est la qualité de l'air extérieur. En effet, compte tenu du temps passé à l'intérieur de locaux, nous sommes exposés à de nombreuses situations de pollution, en raison des nombreux agents physiques et contaminants chimiques ou microbiologiques, liés aux bâtiments, aux équipements, à l'environnement extérieur immédiat et au comportement des occupants.
En effet, alors qu'il existe des valeurs guides pour la qualité de l'air extérieur, ainsi qu'un ensemble de valeurs limites à caractère réglementaire, ce n'est pas le cas pour la qualité de l'air intérieur, du moins en France. Il est alors difficile d'apprécier les niveaux de concentration mesurés dans les environnements clos, et d'instaurer des mesures de réduction des immiscions, proportionnées au risque potentiel encouru. Chaque inspiration n'a rien de poétique, mais elle scelle, en revanche, un peu plus la réalité de notre sort. Dehors ou dedans, il faudrait désormais se promener avec un masque, pour éviter d'emmagasiner des particules plus ou moins insidieuses.
LE ROUND UP ACCUSE
Même protégés pour les voies pulmonaires, nous pataugeons dans d'autres miasmes chimiques, imposés par l'industrie inhumaine. Une récente étude met en évidence que malgré tous les Grenelle de l'environnement, on poursuit l'empoisonnement généralisé de la terre. Non pas la Terre, planète, mais celle du quotidien, sur laquelle on cultive, on se promène, on vit chaque jour. En effet le Round Up (que je pensais honnêtement retiré de la vente depuis longtemps) fait encore parler de lui. Fabriqué par Monsanto, ce produit aurait des conséquences dramatiques sur les cellules, et serait à risque pour les femmes enceintes.
Le professeur de biologie moléculaire Gilles-Eric Séralini a publié en décembre dernier une étude dans la très sérieuse revue scientifique Chemical Research in toxicology. Il explique : « Nous avons travaillé sur des cellules de nouveaux-nés, avec des doses de produit 100.000 fois inférieures à celles avec lesquelles le jardinier lambda est en contact. Les Round Up programment la mort des cellules en quelques heures ». Il avait déjà été prouvé en 2005 que le Round Up était dangereux pour la santé, mais jamais ces tests n'ont été faits avec des quantités infinitésimales... Tout le monde le pressent. Beaucoup le savent. Peu réclament la disparition pure et simple de ce produit qui n'est, comme beaucoup d'autres, qu'un poison à retardement.
Les lignées choisies pour étudier l'impact de ces produits sont des cellules néonatales issues de sang de cordon, des cellules placentaires et de rein d'embryon. La mort des cellules exposées interviendrait dans les 24 heures, à des concentrations que les auteurs de l'étude jugent représentatives des résidus subsistant dans les récoltes, après utilisation du Round Up. Ce produit est notamment employé en conjonction avec certaines plantes transgéniques, conçues pour tolérer le glyphosate.
Ces champs de maïs, soja ou coton "Roundup Ready" peuvent ainsi être commodément nettoyés de leurs mauvaises herbes, sans mettre en péril la récolte. Les chercheurs ont constaté que les reproches faits au glyphosphate n'étaient pas tous justifiés, car il fallait examiner la conjonction de ses effets avec les autres composants entrant dans la fabrication du désherbant ! C'est un peu comme si on évaluait non pas seulement l'alcool contenu dans un cocktail, mais les résultats constatés avec les autres ingrédients, car il s'agit de dégâts collatéraux. C'est le POEA (un ajout chimique de synthèse) qui a eu un impact supérieur au glyphosphate. En résumé, l'étude démontrerait que les effets délétères ne sont pas proportionnels aux concentrations en glyphosate, mais dépendent plutôt de la nature des adjuvants. Et c'est là que se pose un problème récurrent, car ce constat est maintenant récurrent !
TESTS TROP CHERS
Le même phénomène avait, en effet, été observé en 2005 par un universitaire de Pittsburg qui avait montré que le désormais fameux POEA augmentait l'impact de l'herbicide sur des populations d'amphibiens. Travaillant sur l'oursin, un autre chercheur de la station biologique de Roscoff était parvenu à des conclusions similaires. Le directeur adjoint "végétal et environnement" de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), Thierry Mercier, a aussitôt estimé que l'article de l'équipe de Caen ne justifiait pas une réévaluation du Round Up. "Ces résultats ne remettent pas en cause les évaluations réalisées par la firme et dans des laboratoires indépendants", estime-t-il. "Il faut être prudent quant à une extrapolation possible à l'homme d'études in vitro", note-t-il. Il est vrai que le dernier avis de l'Afssa sur le Round Up remonte à 2007.
Gilles-Eric Séralini critique le laxisme des tests réglementaires, qui conduisent à mesurer le plus souvent séparément le principe actif et les adjuvants, alors que leur combinaison peut multiplier les effets toxiques. Pour tenir compte de cet effet cocktail, il faudrait au contraire des tests in vivo pour chaque formulation. Un principe combattu par les industriels pour des... raisons de coût et donc de profits. Pour eux, les cellules souches ne sont jamais en contact direct, dans la nature, avec les solutions sophistiquées qu'ils préparent !
Que ce soit pour l'air ou la terre, de toutes les manières, nous avalons ce qu'ils préparent avec un sentiment d'impunité globale qui devrait révolter les gens sensés. Parmi les 13 pesticides du groupe évalué aux USA par l'Agence sanitaire indépendante, pour lesquels de tels niveaux d'exposition « acceptables » ont été établis, deux - le chlorpyrifos et le methyl parathion - dépassaient les seuils de façon dramatique.
L'exposition chronique au chlorpyrifos, un insecticide plus connu sous son nom commercial Dursban, donne les niveaux les plus élevés au dessus du seuil sécuritaire gouvernemental, avec des niveaux moyens d'exposition chronique, pour les différents groupes d'une population vulnérable, de 3 à 4,6 fois plus élevés que les niveaux considérés comme « acceptables » par les agences. Cela veut dire que des femmes, des enfants et des personnes âgées d'un échantillon de population qui reflète des millions de personnes aux USA, dépassent la dose chronique d'exposition officiellement établie comme « acceptable ». Demandez donc ce qu'il en est en France, et respirez un bon coup de l'air extérieur !
Mais je déblogue...

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commentaires

N
Avez-vous vu le documentaire sur Monsanto ? Edifiant!!!!Ces gens-là ne respectent rien, si ce n'est leur porte-monnaie...Un tel cynisme fait froid dans le dos...inhumain, vraiment.
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