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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 16:35
Oui, je le confesse, pour une fois, je suis pleinement d’accord avec une enquête d’opinion. En effet, si je conteste farouchement la valeur des sondages destinés à prédire un vote lointain, je ne nie pas l’intérêt de ces travaux qui estiment les variations des comportements sociaux. Les enjeux ne sont pas les mêmes et ils ne prétendent dégager que des tendances, et pas nécessairement des résultats chiffrés. Je suis d’ailleurs certain que si vous lisez cette chronique tardive, vous approuverez mon choix. Parmi tous les programmes que j’entends depuis plusieurs semaines il n’en est qu’un seul auquel je donnerais ma voix sans barguigner : celui porté par le lobby le moins puissant, mais pas le moins intéressant, et qui touche à l’importance fondamentale de la sieste. D’abord, parce que son utilité sociale est indiscutable et qu’elle recueille l’assentiment de tous les plus grands spécialistes des rythmes biologiques. Ensuite, parce qu’il a été démontré que, dans un contexte économique exigeant, elle améliorait grandement la productivité de celles et ceux qui peuvent la pratiquer. Enfin, il faut bien reconnaître que c’est un avantage social qui reste à conquérir en France et qui aurait pu faire, au point où l’on en était, d’un alinéa supplémentaire dans l’ex-traité constitutionnel européen de telle manière qu’il n’y ait pas de disparités fortes entre l’Espagne et le reste du continent ! Le malheur, c’est que je ne trouve jamais le temps de mettre en pratique salutaire cette conquête que la retraite m’a apportée. Tous les jours, ou presque, je ne rêve que d’un quart d’heure réparateur au milieu d’un océan de rêves. Tous les jours, je ne cesse de me promettre qu’il y aura des lendemains qui… dorment. Tous les jours, je cours après le temps comme Sarkozy après Le Pen, sans me rendre compte que les occasions perdues de m’arrêter ne se reproduisent jamais. Je suis atteint du syndrome de l’activisme permanent, qui permet, en fait, de tenter d’échapper à ses soucis ou ses angoisses.

UNE JOURNEE QUI DEVRAIT ETRE FERIEE
Or, voici qu’arrive en ce mercredi, la journée qui devrait être inscrite comme un jour férié, celle du sommeil. Dommage, en effet, qu’en ce jour de la célébration d'un moment fort de notre vie, on ne nous ait pas accordé l’heure que l’on nous a volée dimanche matin, car je vous l’assure, malgré Bayrou qui essaie en permanence votre méfiance, la situation globale du pays est grave, très grave. Une enquête d’opinion en atteste. Et cette fois croyez-la ! Près de la moitié des Français (47%) jugent en effet qu'ils ne dorment pas assez, soulignent les spécialistes, à l'occasion de la 7e journée nationale du sommeil. Et de rappeler l'importance de rester à l'écoute de nos besoins de sommeil, pour vivre comme Alexandre le bienheureux, dans un film qui est devenu culte.
La dernière enquête TNS Healthcare, réalisée en février pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance (ISV), révèle que les Français dorment, en moyenne, 1h 30 de moins qu'il y a 50 ans, alors que nous sommes censés ne travailler que 35 heures. La preuve que les adages sont faux : le travail n’est pas la santé, c’est le sommeil qui la protège ! Les horaires de travail, les temps de trajets et la multiplication des loisirs peuvent en définitive expliquer cette diminution des heures de repos.
L'étude précise que nous dormons, en moyenne, 7 h 10 sur 24 heures. 54% des personnes interrogées dorment entre 7 et 8 heures, 28% dorment 6 heures ou moins, et 16% dorment 9 heures et plus. Si 47% des personnes interrogées estiment dormir moins qu'elles ne le souhaiteraient, presque autant (45%) estiment dormir autant que nécessaire.

DUREE DU SOMMEIL CRUCIALE
Les spécialistes rappellent aussi, sans réveiller les consciences, que la durée du sommeil est cruciale pour le « fonctionnement cérébral ». L'insuffisance de repos induit en effet « un risque accru d'hypertension artérielle, de diabète et d'obésité ». TF1 qui est responsable globalement, par ses programmes, de cette baisse du sommeil réparateur de la Française et du Français moyens a donc bien atteint son objectif consistant à diminuer l’activité cérébrale de celles et ceux qui badent la Star Académy… par le manque de sommeil !
« Il n'y a pas de durée type », expliquent pourtant les docteurs. La durée de sommeil est propre à chaque individu et variable selon l'âge, mais les gens éprouvent une « certaine difficulté à dormir suffisamment par rapport à leur propre besoin estimé ». L'étude met en cause les changements de mode de vie, avec la multiplication des "tentations" à rester éveillé, comme la télévision ou l'Internet.
Pour ces spécialistes du sommeil, « le conseil à donner c'est : dormez autant que vous en avez besoin », avec des horaires de coucher et de lever réguliers. Le manque de sommeil peut se rattraper sur le court terme, mais pas quand il s'accumule. Rien ne vaut donc une petite sieste pour compenser une nuit raccourcie.
En effet, la première conséquence du manque de sommeil, n’est autre que la fatigue. 33% des Français se déclarent donc de plus en plus fatigués. Les autres constats se succèdent : 17% des personnes interrogées souffrent de somnolence ; 38 % citent le manque de sommeil comme première cause de fatigue. 45% des personnes fatiguées et 48% des individus souffrant de somnolence mettent en cause leur manque de sommeil pour expliquer leur fatigue.  Par ailleurs, 28% des Français souffrent de troubles du sommeil. 18% des personnes interrogées souffrent ainsi d'insomnie, 5% déclarent souffrir du syndrome des jambes sans repos, et 5% du syndrome d'apnée du sommeil.

 LE FAMEUX DOMICILE TRAVAIL
Les modifications des habitudes de vie pénalisent gravement le sommeil réparateur. En effet, l’un des fléaux de l’époque actuelle concerne la durée du fameux déplacement pendulaire quotidien « domicile-travail » le matin et « travail-domicile » le soir. Cette contrainte, liée à une urbanisation limitant l’espace,, et fortement éloignée des lieux d’activité, pèse fortement sur la qualité de vie. Une autre étude a évalué sa durée moyenne à près de 35 minutes dans un sens. Il est certain que ce temps n’était pas, il y a un demi-siècle, pris sur le sommeil.
Avec donc une heure par jour, dans une automobile, rarement dans un transport en commun, les actifs augmentent nettement la part de la journée qu’ils consacrent à leur…boulot. La très célèbre formule parisienne «  métro, boulot, dodo » a pris du plomb ans l’aile car les équilibres supposés ont été rompus puisque, désormais, dans bien des lieux en France, on a évolué vers « auto, boulot, dodo » ce qui n’a pas amélioré la situation. Il arrive que des cadres, attirés par la nature dans des villages réputés paisibles aient plus de deux heures de trajet quotidien !
D’ailleurs, les évaluations ne tiennent pas compte des risques de thrombose liées aux bouchons et bien malin celui qui peut prétendre que sur la rocade bordelaise il effectuera le parcours dans un temps précis.
Cette pression permanente liée à des choix opposés (éloignement de la ville pour le domicile et concentration économique dans le pourtour des villes pour l’emploi) se traduit par une aggravation induite des problèmes de santé, non prise en compte dans les coûts induits. Le profit ne se juge jamais sur sa qualité mais sur sa quantité.
Le monde vit sur les nerfs, sur la vitesse, sur l’activité, sur le rendement. Il ne repose plus sur l’efficacité réelle, l’économie de temps et de moyens naturels, la mesure et la qualité de vie.
Malheureusement, je suis pris dans une spirale qui fait que chaque fois que je goûte aux délices d’une sieste volée. Ce mot qui vient du latin "sixta" signifiant "la sixième heure du jour".  La sieste désigne ainsi le sommeil pris en milieu de journée, vers la sixième heure du jour, mais aussi, plus généralement, toute forme de repos (avec ou sans endormissement) pris en cours de journée par opposition au sommeil de la nuit. La vie est une succession de périodes de repos et d'activité (je commence à en douter). Il est essentiel d'organiser correctement ces alternances pour vivre heureux, en bonne santé et rester au maximum de ses possibilités.  Une sieste par jour, c'est obéir à nos rythmes biologiques fondamentaux, pour une santé optimale et un mode de vie sain et naturel.
Electrices et électeurs, une sieste de 5 minutes dissout le stress, augmente vos performances physiques et psychiques, et vous fait gagner du temps en réduisant la durée du sommeil de la nuit suivante d'une durée pouvant aller jusqu'à une ou deux heures… Votez pour le candidat qui vous en parlera, et restez éveillés, car les promesses ressemblent parfois à des rêves de sieste !
Mais je déblogue…
 
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commentaires

C
Intéressante corrélation : plus la durée de travail diminue, plus la durée du sommeil se réduit...conclusion : se remettre à travailler pour mieux récupérer.Bien entendu , les fonctionnaires seront dispensés ...qui a dit qu'ils avaient besoin de récupérer ?sourires ...
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E
Tu manques d'organisation D'Jeff ! Si tu veux rester performant, il te faut trouver une solution pour pratiquer la sieste ! Sinon, tu risques de te faire virer ! Même ces fainéants de fonctionnaires arrivent à s'organiser pour satisfaire les caprices du marché ! Tu ne vas pas me dire que tu es moins bon qu'eux ! Si ?
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D
Excellent article! Vive la sieste, que je n'ai bien sur pas le temps de pratiquer, mais aussi, par référence au titre de l'article, attention au marchand de sable qui semble somnoler et qui pourrait bien nous refaire le coup du 21 avril, profitant ... de l'endormissement général!<br /> :-)
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