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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 12:50
La véritable fracture sociale n’a pas disparu en France. L’élection présidentielle passée il y a fort à parier qu’elle va apparaître encore plus large et plus douloureuse. Le problème c’est que pour en prendre conscience il faut accoler des informations disparates et souvent inintéressantes. La tentation actuelle dans un monde aussi généreux en événements inutiles conduit à ne retenir que celles qui nous touchent personnellement. Pour les autres elles n’ont que peu d’impact. D’ailleurs si les électrices et les électeurs avaient eu un autre comportement ils auraient effectué une toute autre analyse de la situation nationale. En effet par exemple les délocalisations, les départs vers l’étranger, les dégâts à l’environnement, les licenciements massifs, les suppressions de postes de fonctionnaires annoncées, la dislocation des services publics… auraient eu beaucoup plus de poids dans le résultat. Or ces réalités ou ces annonces ne touchent les individus que quand ils sont directement concernés. Le sens de l’intérêt général a disparu au profit du simple constat de rentabilité personnelle. On a abandonné le global pour ne considérer que seul le local a de l’importance.
Hier, par exemple, un comité central d'entreprise extraordinaire de PSA Peugeot-Citroën a examiné les 4.800 suppressions de postes prévues en 2007 via des départs volontaires et le non-remplacement des départs en retraite, annoncées entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Les syndicats ont sollicité la répartition par sites et la direction de PSA a jugé cette ventilation impossible à fournir, son évaluation des départs étant "globale", selon des sources syndicales. Elle a froidement détaillé pendant la réunion les suppressions par direction de la division automobile. Elle a précisé que ni la production directe ni les salariés des secteurs "sous tension", comme la conception électronique et électrique, n'étaient concernés.
REDUIRE LES EFFECTIFS
Le constructeur avait déclaré qu'il entendait "réduire les effectifs de structure de l'activité automobile (études, services, ressources humaines, maintenance) sur la base de départs volontaires", sans fermeture de site, afin de "retrouver croissance et rentabilité". Des incitations financières seront proposées aux salariés souhaitant partir avec un projet professionnel ou en retraite, avait précisé PSA, dont Christian Streiff a pris les rênes en février.
"Des cellules emploi-mobilité seront mises en place sur chaque site pour proposer aux salariés volontaires des emplois tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du groupe." On connaît la recette et les résultats qu’ils engendrent. Il suffit en Gironde de rencontrer les salariés d’Aréna à Libourne pour savoir sur quelles perspectives débouchent les fameuses cellules de reclassement.
Le directeur des ressources humaines (DRH) du groupe, Jean-Luc Vergne, a précisé que "la dégradation de la rentabilité du groupe et de ses ventes à l'Europe de l'Ouest conduit à devoir le redresser". Le groupe PSA justifie ce plan par la nécessité de réduire les "frais de structure", après quatre années de "stagnation des ventes" du groupe en Europe et "de baisse de sa rentabilité". Le plan de restructuration du groupe "conduira à une réduction des effectifs de structure de 4.800 personnes sur l'année 2007, soit 1.800 ouvriers de structure, 1.800 Etam (techniciens, employés, agents de maîtrise) et 1.200 cadres". Cinq syndicats sur six ont approuvé le dispositif, qui sera mis en œuvre à partir du 1er juin. Un plan de suppressions de 10.000 postes en Europe avait déjà été lancé en 2006. Environ 7.000 ont déjà été réalisées.
Ces nombres alignés sont annoncés bizarrement après les élections présidentielles et suffisamment avant les législatives. Comme il y a fort à parier qu’en Gironde les mauvaises nouvelles très probables concernant Ford n’arriveront que dans quelques semaines. Dans bien des entreprises les listes sont prêtes et les convocations pour les comités devant les entendre sont à la frappe. La dernière quinzaine de juin avant le départ en congés sera propice à quelques effets d’annonce massifs. La réalité sera bien différente des espoirs placés dans le changement dans la continuité qui semble s’installer. Le monde du travail ne peut espérer s’agrandir que si le pouvoir d’achat augmente car ce que ne dit pas la direction de Peugeot ce sont les véritables raisons qui font qu’elle ne vend plus en Europe occidentale. Elles tiennent pour une part au fait que les… cadres ont de moins en moins les moyens de changer de voiture car ils sont enlisés dans les crédits sans que leur pouvoir d’achat ne s’améliore. Et hier une autre information atteste de ce constat ; En effet si PSA souffre, d’autres exultent. Et pas dans le monde du travail !
UNE BELLE PERFORMANCE
Ainsi hier quasiment à la même heure BNP Paribas annonçait avec tambour médiatiques et trompettes boursières a réalise une belle performance au premier trimestre 2007. Son bénéfice net a bondi de 24,5% pour atteindre… 2,507 milliards d`euros, et son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d`affaires) de 20,5% à 8,2 milliards, selon les résultats présentés. Des chiffres largement supérieurs aux prévisions (un CA de 7,611 milliards et un bénéfice net de 2,007 milliards), salués par le marché puisque BNP Paribas gagnait 1,91% à 89,17 euros.
L`intégration de la banque italienne BNL, dont l`acquisition n`a été finalisée qu`au deuxième trimestre 2006, a contribué à de tels résultats, avec un chiffre d’affaires… de 638 millions d`euros en début d`année. Outre ce résultat en hausse de 7,8%, BNL a réalisé un bénéfice avant impôt en progression de 143 millions d`euros, soit un bond de 49% ! "On est plutôt en avance et au-dessus de ce qu`on avait annoncé", a-t-il précisé.
L`autre facteur de ces bons résultats est la banque de détail en France. Son chiffre d’affaires a crû de 4,1% hors effets PEL/CEL (reprise de provisions), à 1,499 milliard d`euros. Près de 80.000 particuliers ont ouvert un nouveau compte. "Tout le monde nous attendait en disant: les 4% en France, ils ne les feront pas. On est à 4,1%, mieux qu`attendu", s`est félicité Baudouin Prot, avant de souligner une "performance exceptionnelle". On exultait lors de la conférence de presse. On se congratulait de ces résultats qui témoignent d’une extraordinaire rentabilité du capital alors que bien des entreprises accumulent actuellement les difficultés de trésorerie pour financer les… emplois. Dans le même temps les cas de surendettement grimpent à toute allure pour atteindre un niveau aussi angoissant pour l’avenir que celui du pays.
Les grands amis de Sarkozy (Bolloré, Pinault, Lagardère, Bouygues…) devraient être rassurés : les profits sont encore possibles en France malgré les contraintes sociales réputées trop lourdes. Le seul problème c’est qu’ils illustrent le divorce profond entre les revenus des lève-tôt et ceux qui s’enrichissent en dormant. Il faut bien avouer que ce rapprochement de deux informations du même jour apparaîtra probablement simpliste aux libéraux. N’empêche que je maintiens mon avis : il y a eu publicité mensongère durant plusieurs semaines car la majorité UMP aura les yeux davantage braqués sur l’évolution du CAC 40 que sur celle des départs anticipés en retraite afin d’éviter une augmentation de la courbe du chômage.
ADIEU LE LIVRET DE LA CAISSE D’EPARGNE
Et il ne faut pas attendre une évolution contraire quand on sait que la Commission européenne a demandé au gouvernement français de mettre un terme à la distribution exclusive des Livrets A et Bleu par trois banques, pour l’étendre à tous les établissements de l’Hexagone. Bercy a réagi avant même l’annonce officielle. Le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé son intention de contester cette décision. "Si cela se confirmait, il conviendrait probablement de faire valoir notre position devant une juridiction européenne", faisait-on valoir au ministère des Finances mercredi. Pour l`instant, le Livret A est distribué à beaucoup de " petits revenus " par la Banque postale et les Caisses d’Epargne, et le Livret bleu par le Crédit Mutuel.
Après avoir enquêté un an sur les deux placements préférés des Français, Neelie Kroes, commissaire européenne à la Concurrence, souhaite la banalisation de leur distribution d’ici 9 mois. Allons-y dans l’aseptisation des système européens La Commission exige que Paris mette un terme "aux droits spéciaux de distribution des Livrets A et Bleu dans un délai rapide ". Tous les établissements bancaires pourront alors les proposer à leurs clients.
Neelie Kroes a sommé Paris de justifier "les droits spéciaux" octroyés à la Banque postale, aux Caisses d’Epargne et au Crédit Mutuel.
L’Europe " craint " en effet que ces droits ne "rendent moins attractive une implantation en France pour offrir des produits d’épargne aux particuliers et empêchent (des banques étrangères) de proposer ce service à leurs clients". Environ 50 millions de Français détiennent l’un de ces deux livrets d’Epargne défiscalisés. Ca ne devrait pas durer ! Les travailleurs de PSA qui auront davantage de revenus grâce aux heures supplémentaires que leur accordera généreusement leurs patrons pourront ainsi les placer à la BNP Paribas pour enrichir les actionnaires… Et celles et ceux qui ne seront plus embauchés chez PSA pour compenser les départs en retraite pourront aller y emprunter à… 40 ans pour construire leur maison individuelle promise par Sarkozy ! Les banquiers se frottent les mains. L’élection de dimanche c’est la leur !
Mais je déblogue…
 
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commentaires

E
@ Marc d'HERE<br /> Rien à rajouter sur Bolloré ?
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M
Marc d'Héré?.....Sur le blog d'initiative européenne et sociale....que j'invite à consulter...régulièrement
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E
Il est où Marc d'here ??????
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P
ssss
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P
RIEN A VOIR AVEC LE TEXTE MAIS CET ARTICLE DE  "LA LIBRE BELGIQUE" EST INTERRESSANT<br /> L'ami de Sarkozy a bien obtenu des marchés publics<br /> le 10/05/2007- - - - - - - - - - - <br /> Le groupe Bolloré, très diversifié -des transports et de la logistique internationale (notamment en Afrique) aux médias- au chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, avait affirmé mercredi qu'il n'avait "jamais eu aucune relation commerciale avec l'Etat français".<br /> Lisez le blog de nos correspondants à Paris <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> Le groupe de l'homme d'affaires français Vincent Bolloré a bien obtenu ces dernières années des marchés publics, contrairement à ses affirmations et à celle du président élu Nicolas Sarkozy, qui vient de passer deux jours de vacances sur un yacht appartenant à M. Bolloré. <br /> Ces congés et les relations entre M. Bolloré et M. Sarkozy font l'objet d'une polémique en France. Après son élection dimanche, M. Sarkozy a emprunté un jet privé de l'homme d'affaires pour se rendre au large de Malte sur le yatch de son ami. <br /> Le groupe Bolloré, très diversifié -des transports et de la logistique internationale (notamment en Afrique) aux médias- au chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros, avait affirmé mercredi qu'il n'avait "jamais eu aucune relation commerciale avec l'Etat français". <br /> Nicolas Sarkozy avait indiqué de son côté que "Vincent Bolloré est un des grands industriels français. Il n'a jamais travaillé avec l'Etat. Il fait honneur à l'économie française". <br /> Or le site internet des Journaux officiels de la République française mentionne une série de contrats obtenus de l'Etat par le groupe Bolloré. SDV, la filiale logistique du groupe Bolloré, a obtenu le 10 août 2006 l'attribution du marché du "traitement de la valise diplomatique fret" par le ministère des Affaires étrangères, selon l'annonce numéro 368 publiée le 06 novembre 2006 dans le Bulletin officiel des annonces de marchés publics. <br /> La valeur totale estimée de ce marché est comprise entre 1,4 million d'euros et 5,6 millions d'euros, hors taxes, pour "une durée de 48 mois à compter de la notification du marché". <br /> SDV s'est également vu attribuer le 17 juin 2005 un marché de "transport de fret par voie aérienne commerciale à la demande et pour le compte du ministère de la Défense", d'une valeur estimée à 36 millions d'euros, hors taxes, peut-on lire dans le journal officiel. <br /> Par ailleurs, le groupe Bolloré a obtenu le 11 décembre 2006 du ministère de l'Intérieur un marché de mise en place de locaux dans un commissariat de Grenoble (centre-est) d'un montant hors taxe de 342.329 euros. Le parti socialiste a dénoncé la proximité de Nicolas Sarkozy avec les milieux d'affaires et "l'indécence" de ses "vacances de milliardaires".<br /> <br /> - - - - - - - - - - - <br />
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