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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 22:31
La machine Sarkoziste n’a eu qu’une ratée plus ou moins volontaire. Elle est repartie sur la seule journée de hier avec un coup d’accélérateur puisque tout a été fait pour que médiatiquement on oublie très vite la désillusion du " calage partiel " dans la cote des législatives. C’est du passé ! Le rouleau compresseur s’est remis en route sur les mêmes bases qu’antérieurement : reprise du flirt avec l’extrême droite, nouveau rideau de fumée sur la manière de restaurer les finances publiques en diminuant les prélèvements pour les plus favorisés, renforcement de l’inégalité d’accès à l’enseignement… La panoplie complète du sarkoziste triomphant a été déployée avec un point d’orgue une déclaration de 55 minutes sur TF1. Rien n’a véritablement changé et le coup de semonce du 17 juin est passé par pertes et profits ! En moins de 11 heures le nouveau Président de la République a rappelé que les Françaises et les Français qui l’ont élu brillamment ne seraient pas… déçus : ils en auront pour leur motivation !
Le président du Front national a donc ce matin salué le "geste démocratique" de Nicolas Sarkozy qui l'a reçu à l'Elysée dans le cadre de ses consultations avant le Conseil européen de jeudi et vendredi. A sa sortie, Jean-Marie Le Pen a déclaré que Nicolas Sarkozy l’avait entendu sur "ses projets européens" et a ajouté dire "ce qu'il savait déjà : nos profondes divergences sur ce sujet. Nous avons procédé à un échange de vues général et je note que le président de la République a depuis longtemps pris l'initiative de recevoir le président du Front National, ce que je considère comme un geste démocratique". Jean-Marie Le Pen a jugé que "depuis un certain temps, c'est vrai, c'était une anomalie que le Front national ne soit pas considéré comme un parti politique comme les autres". C’est réglé il a renvoyé l’ascenseur à celui qu’il a totalement décapité en récupérant une bonne part de son électorat.
Tout comme François Mitterrand, Jacques Chirac avait toujours refusé d'entrer officiellement en contact avec Jean-Marie Le Pen, avec lequel il avait notamment refusé de débattre entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2002 où le président du Front national avait affronté le chef de l'Etat sortant. La doctrine a changé depuis aujourd’hui. Elle fera jurisprudence.
De leur côté, les Verts, qui s’étaient étonnés mardi que Nicolas Sarkozy n'ait pas reçu leur secrétaire nationale Cécile Duflot lors de ses consultations à la veille du Conseil européen, seront "bien sûr reçus" par le chef de l'Etat, a assuré l'Elysée. Le président de la République consulte les partenaires politiques avant le Conseil européen de jeudi et vendredi.
Les Verts s'étaient indignés hier "que leur légitimité européenne soit de fait contestée" par Nicolas Sarkozy, regrettant que celui-ci consulte en revanche Jean-Marie Le Pen, "chef d'un parti notoirement anti-européen, nationaliste". Chante toujours beau merle… Sarkozy sait où se trouve son intérêt en dédaignant les Verts alors qu’il a nommé maintenant Borloo au poste de grand prêtre du développement durable. Demain ils auront droit à une demi-heure comme le FN ce qui ne modifiera pas d’un iota les positions de leur hôte sur le traité européen en préparation.
IL VA METTRE LE PAQUET
Le gouvernement a vite ficelé le premier projet de loi "en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat", dit… "paquet fiscal", a annoncé la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Il a l’apparence d’un cadeau pour les plus aisés et d’un blog de pierre pour tirer vers le fond la très grande majorité.
Mesure phare du projet présidentiel de Nicolas Sarkozy, le projet de loi prévoit notamment l'exonération des heures supplémentaires, un crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier, l'instauration d'un bouclier fiscal à 50%, un abattement sur les donations ou de conditionner les parachutes dorés à des conditions de performance.
Ce texte sera le premier soumis à la nouvelle Assemblée nationale lors de la session extraordinaire du mois de juillet. A travers ces mesures d'application rapide, le Premier ministre François Fillon entend "créer un choc de confiance et de croissance". Objectif: "gagner un point de croissance supplémentaire" pour la porter de 2% à 3%.
Le coût de ces mesures est confirmé par le Premier ministre à hauteur de 11 milliards d'€. Le Parti socialiste les évalue lui à 17 milliards d'€ par an pour l’instant sans autre compensation qu’une hypothétique récupération sur une croissance plus forte. En attendant de récupérer cette somme abandonnée à une certaine catégorie sociale les "cadeaux fiscaux" aux plus riches vont provoquer, soit un dérapage de la dette, soit une augmentation de la TVA, soit des "reculs aveugles des services publics". "Les Français risquent d'être floués", avait averti Ségolène Royal avant les élections législatives. Elle a été entendue surtout après que Laurent Fabius ait fait cracher à Fillon le niveau de la hausse de TVA envisagée à 5 % !
En ne changeant rien au calendrier prévu pour ce projet de loi, Nicolas Sarkozy montre sa volonté de ne pas ralentir le rythme des réformes, malgré la victoire en demi-teinte de l'UMP aux élections législatives. Il a une majorité incontestable à l’Assemblée et au Sénat qui ne le trahira pas dès le premier texte de loi soumis à son approbation. Ils avaleront tout sans absolument aucun hoquet ! Devant des responsables UMP reçus lundi à l'Elysée, le chef de l'Etat a rappelé son souhait de "réformer vite et fort", selon Le Monde. Il sait que la période s’y prête avec l’arrivée des vacances.
LES UNIVERSITES EXPLOSEES
Elle sera également propice pour tordre le cou à l’égalité des diplômes d’état et plus encore le principe d’égalité d’accès aux études. La suppression annoncée de la carte scolaire avait déjà ouvert une brèche, la réforme au pas de charge du statut des universités va accentuer la fracture éducative. Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a estimé que le président de la République Nicolas Sarkozy devrait "se tenir à l'écart" des discussions sur le projet de loi d'autonomie des universités, et ne pas "reproduire les erreurs du passé", vis-à-vis de la communauté universitaire, "c'est-à-dire ne pas adopter l'arrogance et la provocation". Une réunion intersyndicale est prévue demain soir à Paris pour décider d'une stratégie commune face au projet de loi présenté dès mardi prochain, et qui provoque déjà une levée de boucliers de la majorité des syndicats. Le SNESUP, principal syndicat des enseignants du supérieur appelle d'ores et déjà à une "riposte déterminée (...) à la hauteur de cette démolition programmée".
"Chaque université pourra choisir de rester dans l'ancien système qui est paralysé, ou d'adopter un nouveau statut fondé sur le principe de la liberté", a déclaré Nicolas Sarkozy, aujourd’hui devant les parlementaires de la majorité réunis à l'Elysée pour un " graillou " de bienvenue ! La réforme des universités, "nous l'avons promise, nous la ferons", a-t-il prévenu. "Tout le monde est d'accord sur la nécessité de réformer notre système universitaire. Un seul argument s'y oppose: c'est dangereux", s'est-il insurgé. Ne croyez pas chers jeunes de France que l’UMP va trembler devant une menace. "Notre réforme est quasiment prête. Elle sera votée dès cet été", a clamé le chef de l'Etat qui sait que, d’ici octobre et la rentrée universitaire, les étudiants auront oublié… Explosé le système universitaire ne pourra plus déboucher sur des manifestations de masse puisque aucune ne sera logée, entretenue, financée, terminée de la même manière.
REFORME BIEN MAL ENGAGEE
"Depuis le début, l'ensemble de la communauté universitaire dit qu'elle n'est pas favorable à des statuts différents ouvrant la voie à un système à deux vitesses. Mais nous avions obtenu qu'il n'y ait pas de financements différents entre les universités qui ne prendraient pas le nouveau statut et les autres. Or, Nicolas Sarkozy dit le contraire, avec la mise en place d'une organisation inégalitaire entérinée par l'Etat", a-t-il ajouté. "Je suis étonné qu'il mette de l'huile sur le feu (...) Il serait bon qu'ils se tienne à l'écart des discussions et laisse Valérie Pécresse poursuivre son travail sur une réforme qui me parait désormais bien mal engagée", a poursuivi le président de l'Unef.
Pour lui, "Nicolas Sarkozy serait bien inspiré de ne pas reproduire les erreurs du passé avec la communauté universitaire et les étudiants, c'est-à-dire de ne pas adopter l'arrogance et la provocation. Ca a coûté cher à d'autres gouvernements récemment", a-t-il rappelé, laissant planer le spectre du mouvement contre le Contrat première embauche (CPE). Une menace qui n’a aucun fondement dans la mesure où le 13 juillet la France aura les yeux tournés vers une autre vague bleue, celle qui meurt sur les plages. Pour les pavés, la saison sera passée…
N’empêche qu’en une seule journée clôturée par une présence sur la plateau du Jité de TF1 avec comme leitmotiv de ce programme herculéen: "tout ce que j'ai dit avant les élections, je le ferai". Au moins les fans en auront pour leur… argent !
Mais je déblogue…
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commentaires

Y
J'ai aussi vu l'interview en différé de Mr Sarkozy (pour le direct je suis arrivé vers la fin où il disait qu'il n'avait jamais bu une goutte d'alcool de sa vie alors qu'on l'avait bien vu à la fin de la campagne devoir boire un ou deux verres pour faire plaisir au monde agricole ... c'est un petit mensonge de plus mais celui là sans grande importance ), bref lorsque j'ai entend Sarkozy j'ai cru entendre un vrp venant chez moi pour me vendre des encyclopédies, vraiment pas un discours présidentiel, aucune envergure dans les propos et dans les idées.<br /> Quant au fait qu'il ait "capté" des électeurs du FN, bien, si celà n'avait pas été en tenant le même discours que lui, à la place d'un monolithe on a un excité mais les idées sont les mêmes. D'ailleurs on l'a très peu entendu lors de la journée sur le droit d'asile, lui qui est pourtant si prompt à faire des commentaires sur tout, peut être est ce parce qu'il en a diminué drastiquement le nombre et qu'il s'apprête à rattacher cette "branche " au commissariat aux questions juives de Mr Hortefeux (oh pardon : ministère de l'immigration, de l'integration, de l'identité nationale et du codéveloppement ).
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E
@ JP<br /> "Toujours est-il que ça bouge, et que ce gouvernement à une physionomie beaucoup moins sectaire!"<br /> Cela bouge-t-il dans le bon sens ? Il ne faut pas se laisser avoir par les apparences... Oui, Sarkozy est sectaire ! Il avantage ceux qui sont déjà les plus forts et il va continuer dans ce sens !<br /> <br /> @ Monsieur 1%<br /> Le travail syndical qui consiste à analyser, proposer, protester et enfin lutter contre le pouvoir qui opprime les peuples, est un des éléments indispensablent à la santé de la démocratie ! Je crois que tu confonds "démocratie" et "Royauté" !<br /> Et sinon, il fait bon à la cour ? ;-)
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Il semble penser ce qu'il dit, il dit ce qu'il va faire, il fait ce qu'il a dit, il a été élu pour cela! Et il assumera le résultat! Rien à redire! Le plus facile est fait, concrétisation des promesses pour généralement les plus riches. Le reste sera plus difficile et plus long! Rendez-vous d'ici quelques temps! Toujours est-il que ça bouge, et que ce gouvernement à une physionomie beaucoup moins sectaire!
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M
Comme le dit le précédent intervenant, Sarkozy ne pratique pas la langue de bois.....Et il avance dans l\\\'application des réformes pour lesquelles il a été élu et dont le pays a le plus grand besoin. <br /> Ce ne sera pas facile, car les tenants de l\\\'immobilisme, n\\\'attendent pas pour essayer de bloquer les réformes en cours....Le meilleur exemple étant l\\\'opposition de l\\\'UNEF (approuvée evidemment par Darmian...) à tout changement risquant de rendre les universités plus efficaces et formant mieux un plus grand nombre d\\\'étudiants.....<br /> Ce ne sera pas facile : tout ce qui a été dit avant les élections sur le prétendu pouvoir absolu de Sarkozy, s\\\'avère aujourd\\\'hui bien ridicule quand on sait que 20 régions sont à gauche et que l\\\'on a la confirmation que  les syndicats conservateurs préparent déjà l\\\'intervention de la rue contre le choix démocratique ............Ce ne sera pas facile, mais on peut penser que la raison et la démocratie l\\\'emportera....<br /> Une remarque additionnelle: assimiler la réception, logique et normale de Le Pen, à un "flirt avec l\\\'extrême droite" est assez énorme ....Sarkozya vidé le FN de ses électeurs....la gauche conservatrice ne s\\\'en console pas....Il lui était si utile et diaboliser  Le Pen ne faisait que le renforcer ce qui servait bien leurs plans.....
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E
Je viens de voir son passage sur TF1 en différé sur iTélé. Il est certain qu'il ne pratique pas la langue de bois... C'est bien moins monotone qu'avec Chirac ! Mais sinon, je crains vraiment le pire pour notre pays ! très inquiétant tout ce que j'ai entendu ce soir...<br /> Par exemple, il ose affirmer qu'il ne faut pas que les citoyens soient "touchés" par une grève des transports car seuls les employés de ces entreprises sont concernés par ce problème ! Ahurissant ! Il prône l'égoïsme ! Chacun pour soi et Dieu pour tous ! Minable !
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