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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 18:41
Dans le fond il faudra un jour ou l'autre rendre hommage au club de football du Paris saint Germain car il sait masquer la réalité de l'actualité importante avec les soubresauts de son agonie permanente. Il devrait être sponsorisé par un fameux grand magasin dans lequel il se passait toujours quelque chose de nouveau. Durant tout ce week-end on aura en effet oublié tout ce qui fâche pour ne plus s'intéresser qu'à la claque reçue à Caen puisque dans les jeux du cirque on n'aimait bien que les plus puissants soient trucidés par des gringalets plus habiles.
Le problème c'est que tous les remous qui accompagnent la vie de ce qui demeure une équipe de football illustrent à merveille le niveau de la réflexion sociale actuelle. On ne cesse, d'associer au sport sous toutes ses formes, les dérives les plus spectaculaires d'un monde malade : racisme, violence, oppression, marchandisation, tricherie, lâcheté politique, profits honteux. Les jeux olympiques, la Formule un, le football alimentent davantage la rubrique des faits divers plutôt que celle des résultats sportifs
Par exemple les supporters du Paris Saint-Germain se sont attaqués au Camp des loges, centre d'entraînement du club, dans la nuit dernière après la défaite 3-0 à Caen qui rapproche un peu plus le PSG de la relégation.
Ces supporters au nombre d'une vingtaine ont inscrit des graffitis très vindicatifs sur les murs du centre. "Si on descend, on vous descend", "PSG en Ligue 2 = émeutes", "Direction démission, Le Guen dégage". La voiture du défenseur Sylvain Armand, vice-capitaine de l'équipe, a par ailleurs été copieusement vandalisée. Des installations du club ont également été saccagées.
Des incidents s'étaient déjà produits pendant le match, au Stade Michel d'Ornano de Caen. Un supporter parisien vêtu d'un blouson noir et d'une capuche a pénétré sur la pelouse et a réussi à atteindre la surface de réparation du gardien parisien Mickaël Landreau avant de rebrousser chemin et de se réfugier dans la tribune.
D'autres supporters parisiens ont sévi dans le parking du stade. Ils ont franchi des barrières et se sont approchés du car de l'équipe dont les essuie-glaces ont été arrachés... Dramatiquement absurde mais véritablement conforme à la mentalité actuelle voulant qu'il faille un exutoire à tous les échecs même les plus insignifiants sur le plan humain. Aucune mesure n'a pu jusqu'à maintenant modifier une dérive catastrophique.
DISSOLUTION INEFFICACE
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a eu beau annoncer qu'elle avait décidé la dissolution de deux groupes de supporteurs : les Boulogne Boys et la Faction Metz. Le club de supporteurs de la capitale fait les frais du déploiement d'une banderole injurieuse au Stade de France lors de la finale de la Coupe de la Ligue Lens-Paris le 29 mars, alors que les supporteurs de Metz, eux, sont sanctionnés pour des incidents survenus lors de la rencontre Metz-Lyon du 23 février dernier. Des événements qui ont ému durant quelques jours les milieux du football professionnel mais qui ont vite été ensevelis car l'Euro se profile et il ne faut pas hypothéquer les retombées que l'on en attend pour remonter le moral des Français.
La Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, saisie le 4 avril, s'est réunie et a « rendu un avis favorable » à ces dissolutions, a précisé Michèle-Alliot Marie avant de rappeler que cette décision faisait suite à « de très nombreux incidents survenus lors de cette saison et au cours des saisons précédentes ». Elle pourra à nouveau la convoquer pour examiner ce qui s'est encore passé ce week-end !
Par ailleurs, trois personnes ont été placées en garde à vue mercredi dernier dans le cadre de l'enquête sur la banderole anti-Ch'tis, confirmant une information de RTL.
Ces trois supporteurs, proches des Boulogne Boys, sont soupçonnés d'avoir participé au déroulement de la banderole anti-Ch'tis lors de la finale de la Coupe de la Ligue, ce qu'ils nient. Dans le cadre de cette affaire pour « provocation à la haine ou à la violence lors d'une manifestation sportive », ils sont passibles d'un an d'emprisonnement, de 15 000 euros d'amende et de trois ans d'interdiction de stade. Il faut croire que le mal est beaucoup plus profond qu'on le croît puisque les comportements ne changent pas. On entre dans une forme de fanatisme destructeur devenu incontrôlable. Le laisser faire des années antérieures lié à une volonté de ne pas perdre le soutien financier d'un partie du public prêt à payer cher son droit à insulter, à hurler, à casser, à vitupérer. Car dans le fond on doit se poser la question sur les objectifs réels des spectateurs...
LE RECOURS AU SAUVEUR
Le milieu cède plus facilement qu'en politique au culte des résultats. Ainsi malgré le démenti apporté par le président Alain Cayzac, des rumeurs de plus en plus insistantes feraient état de la possible venue de Luis Fernandez au PSG pour aider le club parisien à assurer son maintien. L'ancien entraîneur parisien aurait eu des contacts téléphoniques avec la direction du PSG pour aider le club à assurer son maintien lors des quatre dernières journée de L1. Il existe aussi des sauveurs dans le football qui en général lorgne sur la place du moribond pour se glisser à sa place au moindre faux-pas. Il n'existe aucune solidarité réelle sur et hors du terrain : tout n'est qu'une question de tarif et de réseau !
« Les joueurs ont une part de responsabilité, et c'est indéniable, mais celui qui fait les choix, celui qui fait passer un message, se doit d'être encore plus en forme qu'eux. Si Paul Le Guen est K.O debout, il faut qu'il arrête, même s'il ne reste que quatre journées à disputer. Il faut qu'il soit honnête face à ses employeurs. » Roland Courbis et Jean Michel Larqué ont sorti la mitraillette et ils exécutent l'entraîneur sans aucun scrupule. Les deux chroniqueurs pensent que la discussion qui devrait se dérouler dans les prochaines heures entre les actionnaires, Cayzac, et le Guen est très importante.
Le coach Parisien, rabâche sans cesse le même discours, en expliquant qu'il va se battre jusqu'au bout, mais a-t-il la force de continuer ? Il semble à court de forme et d'idées. « Il crie mais personne ne l'entend, il n'a plus la force de ses intentions, il faut un électrochoc ! » pensent les commentateurs des défaillances des autres. Une réunion entre dirigeants et actionnaires devait se tenir cet après-midi au Parc des Princes pour faire le point sur la situation. Et on verra donc si le Jité de 20 heures fait son ouverture sur cette nouvelle sensationnelle qui verrait un « sauveur » prendre en main le gouvernement du P.S-G.
L'EPOQUE DES JOUEURS DE QUILLES
Impossible de ne pas faire référence à cette phrase de François de Malherbe prononcée en... 1620 : « Un bon poète n'est pas plus utile à l'Etat qu'un bon joueur de quilles ». Quand on sait que ces jours ci deux figures emblématiques de ce que devrait être un pays civilisé, éduqué, tolérant ont quitté ce monde dans lequel ils avaient tenu un siècle et que l'on regarde le sort médiatique qui leur ait réservé on ne peut qu'être inquiet pour l'avenir.
Aimé Césaire et Germaine Tillon n'ont probablement jamais pensé avoir une influence aussi forte sur leurs compatriotes que celles des footballeurs. Pourtant tous deux portaient des valeurs fortes qui devraient être ancrées dans la société française. Ils ont sans cesse combattu ce racisme dévastateur qui s'est désormais installé dans les tribunes. Ils ont énergiquement condamné les atteintes aux droits de l'homme que la Chine cherche à masquer par un nationalisme exacerbé. Ils ont tous deux participé aux luttes pour la liberté et contre le fanatisme. Ils ont inlassablement dénoncé la bêtise qui conduit à la violence. Leur nom ne sont pourtant bien moins connus que ceux du moindre sportif professionnel.
On parlera pourtant davantage de l'éventuelle nomination de Luis Fernandez que du rôle de Germaine Tillon dans la Résistance. On évoquera certainement beaucoup plus les slogans idiots des excités du Paris S.-G. que les vers d'Aimé Césaire. On s'agitera davantage sur la descente potentielle des Parisiens que sur le courage dont a fait preuve Germaine Tillon quand elle fut arrêtée, condamnée à mort et expédiée pour la nuit et le brouillard de Rävensbruck. Mais que faire ? Que tenter demain pour que le pain et les jeux ne préoccupent plus totalement les esprits du peuple ? Il ne reste plus qu'à demander à Luis Fernandez ou à Guy Roux d'entrer à l'Académie française pour leurs bons mots aux Grosses Têtes !
Mais je déblogue...
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commentaires

A
PETIT COMPLEMENT..Rien au Jité de 20 heures hier soir....mais, ça y est, la nouvelle " sensationnelle "est tombée à l'instant (16h15) : le PSG a trouvé son "sauveur".... Ce n'est pas Le Guen qui s'en va, c'est Cayzac. Quant au "sauveur", c'est un certain Michel Moulin, directeur général du groupe Hersant Medias, et vice président du Conseil de surveillance de Paru Vendu... Il est nommé conseiller sportif - et non pas directeur sportif, comme primitivement annoncé. Mais où donc est le sport dans tout cela?...C'est bien, là aussi, le règne du "fric roi" !
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A
Tout cela n'a rien qui puisse réconcilier avec le genre humain, ni avec la société dans laquelle nous vivons. La sottise est sans doute la "vertu" la mieux partagée dans notre monde moderne... Que les joueurs du PSG aient bien ou mal joué, je n'aurais sans doute pas été en mesure de l'apprécier, même si j'avais regardé le match, et je veux bien croire ceux qui me disent qu'ils jouent très mal depuis plusieurs semaines.... mais perdre un match de foot, même si cet échec doit entraîner la relégation, cela mérite-t-il ce déferlement de haine, et cet acharnement à casser et détruire ? Il suffit d'une vingtaine de supporters, rendus fous par la défaite et qui se sentent forts parce qu'ils sont en groupe, pour semer le désordre et la destruction dans les stades  et leurs alentours. On croit rêver ! Où est le sport dans tout cela? On ne nous fera pas croire que ces gens viennent au stade pour regarder une compétition sportive. Non, ils viennent là pour en découdre physiquement avec les supporters de l'autre camp et frapper, menacer, démolir. Et ils s'en donnent à coeur joie! Et toutes les dissolutions du monde n'y changeront rien, n'en déplaise à Mme Alliot-Marie, car les imbéciles sont toujours prêts à se manifester et à recommencer. On pourrait penser qu'ils viennent là pour assister à un spectacle : quelquefois le spectacle est bon, d'autres fois, il est mauvais. Il en va ainsi pour tous les spectacles! Vous allez au théatre, les acteurs sont mauvais, au pire, vous sifflez, mais vous ne démolissez pas tout ; vous allez à l'opéra, le ténor "déraille", vous ne vous mettez pas à hurler ni à l'insulter etc... Et le public invective -t-il les joueurs de tennis, les basketteurs, les handballers, lorsque la partie n'est pas à la hauteur de leurs espérances ? Non, ces débordements de violence sont propres au football. Et pourquoi? Sans doute parce que les intérêts financiers en jeu sont tellement importants qu'il faut à tout prix gagner.L'argent pervertit tout. Les entraîneurs et autres coatches sont rendus responsables des insuffisances des joueurs, lesquels gagnent tellement d'argent qu'ils sont plus préoccupés par leurs belles voitures et leurs sorties - y compris les veilles de match - que par la solidarité et les prouesses sur le terrain!Rien que l'idée qu'en cas d'échec, l'entraineur doit rendre des comptes aux "actionnaires" du club semble révoltante... cela représente une notion tellement contraire à l'esprit du sport que cela devrait dégôuter les vrais sportifs d'assister à un match!A noter, qu'au "Jité de 20 heures" on ne nous a annoncé aucune mesure sensationnelle...et Paul Le Guen ne donnait pas l'impression de vouloir laisser sa place !Mais je ne suis pas une spécialiste, je n'ai peut-être rien compris...Comme toi, je préfère avoir une pensée pour Aimé Césaire et Germaine Tillon. Tous deux, chacun à sa manière, se sont battus pour la liberté et contre le fanatisme. Tous deux savaient pour quoi ils se battaient, et les causes qu'ils défendaient étaient de nobles causes. Ils ont été l'honneur de la France.Les bagarres d'après match sont complètement dérisoires face aux batailles que ces deux grandes figures ont menées toute leur vie. Malheureusement, les acteurs de ces bagarres ne savent pas, et ne chercheront jamais à savoir qui sont Aimé Césaire , ni Germaine Tillon.
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