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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 07:40
Quand on écrit sur la mise sous le boisseau d’une part du système médiatique il faut admettre que peu de monde conçoit qu’il n’y ait point de parti pris. Les journalistes protestent de leur honnêteté sans faille. Les téléspectateurs espèrent qu’il ne figurent pas parmi les intoxiqués du sarkozysme. Les auditeurs font semblant d’ignorer que l’indépendance n’existe absolument plus sur les ondes. Les lectrices et les lecteurs se réfugient dans leurs habitudes pour ne pas voir que l’omniprésence du Chef de l’Etat repose sur une savante perfusion de journaux en difficulté. En fait ça arrange bien du monde de fermer les yeux, les oreilles et surtout de se taire.
Pourtant on est revenu en une époque que l’on croyait révolue, celle des pressions plus ou moins directes effectuées par les disciples les plus zélés auprès des rédactions. Toutes ne sont pas suivies d’effets réels et toutes ne sont pas directes. Pourtant un événement récent devrait véritablement mobiliser tous les professionnels réclamant leur indépendance. Le quotidien régional La Liberté de l'Est dénonce, hier, un boycott de la part de la Préfecture des Vosges, après des articles critiques sur le volet régional du Grenelle de l'environnement, organisé vendredi dernier à Epinal et qui a eu le malheur de ne pas plaire au Préfet et aux élus UMP du département.
Dans un billet à ses lecteurs, la rédaction du journal s'indigne en effet, sans ambages, de " la mesure de rétorsion " après la parution d'articles sur le Grenelle lorrain et " la volonté exprimée de (lui) fermer toutes les portes des administrations du département et de boycotter " le quotidien lorrain " tout ceci parce que nous nous sommes refusés à exercer un devoir de complaisance ". C’est véritablement net et pour une fois… dépourvu de langue de bois. " Cela montre en quelle piètre estime est tenue la liberté d'informer ", écrit la rédaction.
LA MORT EN SILENCE
Dans son édition de samedi, La Liberté de l'Est avait titré sur le " consensus en trompe-l'œil " trouvé vendredi lors du Grenelle en Lorraine, où six ateliers avaient accouché d'un " petit débat ". Le journal avait également dénoncé les " couacs en stock " lors de la rencontre. Il est certain que ce n’est pas dans l’air du temps de critiquer, même légèrement, ce moment d’intense démocratie participative qu’aura été le Grenelle de l’environnement.
" Maintenant, on n'a plus accès à tout ce qui relève de l'administration d'Etat dans les Vosges : pompiers, gendarmes, policiers, etc. ", a déploré mercredi le rédacteur en chef du journal, Gérard Noël. Le quotidien est, juge-t-il, dans " une sorte d'incapacité à faire son travail " par tarissement de ses sources d’information. Ce n’est en fait qu’une maladresse révélatrice des consignes données : la chasse aux informateurs ou aux informatrices est lancée. Elle bat son plein pour identifier les taupes ou les sources irresponsables ouvrant une piste ou offrant une bribe de scoop.
" Nous sommes particulièrement confrontés à ce problème au niveau des faits-divers (...) même si nous arrivons pour l'instant à contourner le problème grâce aux contacts que nous avons ", a ajouté le rédacteur en chef de ce journal que tout le monde préfère voir mort que critique à l’égard d’une réunion pouvant nuire à l’image gouvernementale. Bien évidemment les fonctionnaires ont vite décidé de jouer les vengeurs masqués. 
Dans une note envoyée à son service par le directeur du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) des Vosges et obtenue par l'AFP, demande " qu'à compter de ce jour et jusqu'à nouvel ordre, aucune information ne (soit) communiquée au quotidien La Liberté de l'Est ". Une belle preuve de loyauté de ce service présidé par un conseiller général UMP délégué par Christian Poncelet Président du Sénat. Il est vrai qu’il y a un lien direct indubitable entre une rencontre sur le Grenelle de l’environnement et… l’information locale !
LES DIPLOMES OUBLIES
Il existe pourtant des rédactions qui se mouillent malgré toutes les conséquences de leur bain de vérité. Ainsi l’Express révèle que Rachida Dati, ministre de la justice, a été reçue à l’Ecole de la Magistrature en présentant un dossier falsifié. Un scoop retentissant, puisque, comme l’explique cet hebdo, une " rumeur " courrait Paris depuis cet été : " la Garde des Sceaux aurait usurpé ses diplômes ". L’affaire est devenue tellement sensible que le ministère de l’Intérieur a fini par s’en émouvoir. Quelques lignes plus loin, arrive la réponse de l’Express : " Son dossier pour intégrer l’école de la magistrature, fait état de deux maîtrises, de cours suivis à l’Isa et -curieusement- de l’obtention d’un " MBA européen du groupe HEC-ISA ", détaille l’hebdomadaire. Or, rappelons-le, selon la grande école, elle n’a jamais obtenu le diplôme… explique l’Express.
Je suis certain que cette révélation va être reprise par tous les journaux télévisés sans sourciller et que France Info va relier ce constat sans barguigner. Vous pouvez au moins y croire… car il existe une grande solidarité dans le monde médiatique. D’ailleurs cette information paraît tellement incroyable que dans le fond personne n’osera la démultiplier. Une certitude : Rachida Dati va démentir et contre-attaquer en déposant une plainte en diffamation car elle ne peut laisser affirmer pareille chose sans réagir.
Il est vrai qu’une " rumeur " ne mérite que le mépris car dans notre société de la surinformation plus elle est démultipliée et plus elle devient une évidence. Rachida Dati mérite donc le bénéfice du doute et une certaine méfiance. Il ne lui reste plus qu’à publier ses diplômes pour faire taire ces plumitifs en quête de sensationnalisme. A moins qu’elle ne décide d’interdire tous les prétoires qui auront survécu à sa redistribution territoriale ce qui aurait une autre allure pour le liberté d’expression. Mais comme c’est tendance on ne peut qu’envisager cette position que laisse transparaître le silence du Ministre de la justice. Gageons que ce mutisme ne durera pas trop longtemps chez quelqu’un ayant témoigné d’une exigence de rigueur vis à vis de certains magistrats. Les journalistes vont manger leur chapeau ! Ca leur apprendra à faire des révélations sur la meilleure amie de l’ex-femme du Président alors que la situation n’est pas propice.
UN GRENELLE MIRACULEUX
Si vous vous penchez sur l’exemple du Grenelle de l’environnement vous découvrirez ce matin que les médias vont volontairement, une fois encore, confondre réalités et effets d’annonce. Ils ne se contentent que de l’écume sarkozyste qui cache le vide depuis plusieurs mois. Ils devraient pourtant noter que des organismes avec des intérêts divergents ou opposés se déclarent enchantés. Bizarre. Par exemple quand Pascal Férey, vice-président de la FNSEA déclare : "Nous sommes satisfaits car nous avons obtenu l'assurance de l'adoption d'une loi sur les OGM et d'un plan de réduction de l'utilisation des pesticides sans calendrier " il est assez bizarre d’entendre Nicolas Hulot s’extasier sur ces mesures qui selon la FNSEA ne sont pas encore fixées. " Franchement on est entré dans l'ère de l'écologie. On est passé à l'action. On est confiant, heureux. Ce qui est important c'est qu'on donne un signal " pour réguler la consommation d'énergie par la fiscalité car " on sait que ce qu'on arrive à investir aujourd'hui ce sera autant de moins à dépenser demain ". Il a estimé " qu'on est largement au dessus de la moyenne. Sur ce qui a été acté, on est franchement dans les 15/20 et en termes de démocratie on est dans les 20/20 "… TF1 hier soir épanchait son bonheur sur le triomphe de Sarkozy dont on se demande s’il ne va pas prétendre au prix Nobel de la Paix tellement il a déclamé son attachement à la planète.
En fait il n’y a eu que des créations de commissions devant se pencher sur tel ou tel sujet polémique (la culture commerciale des OGM soit suspendue en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une instance qui sera créée avant la fin de l'année), des renvois à plus tard des contraintes impliquant des prises de position contre les lobbies (les pesticides et la taxe carbone) alors que tout le monde sait que la lenteur actuelle des prises de décision fera que dans des mois absolument rien n’aura évolué. Les médias libres vous le diront. Les autres l’oublieront. Ce n'est pas parce que le Grenelle a eu lieu que la planète est sauvée. Loin s’en faut ! Les Français auraient dû changer de comportement bien avant ce Grenelle et devront changer davantage après. Or ils ne l’ont pas fait et ne sont pas prêts à le faire. 
La vraie solution consiste aussi à consommer moins et à se restreindre dans bien des domaines et la croissance plongera. Au quotidien, les Français possèdent pourtant un pouvoir exceptionnel puisque chacun, sans attendre des textes de lois, des règlements, peut réduire son impact écologique en mangeant autrement, en empruntant les transports en commun, en ne voyageant pas à l'autre bout de la planète. Mais en avons nous la volonté et surtout en éprouvant nous l’urgente nécessité ? 
Ce n’est véritablement pas en vantant les mots d’un discours que n’importe quel élu un tant soit peu lucide aurait pu tenir que l’on va modifier les comportements. Il faut, comme pour le erste attendre pour juger. Rnedez-vous dans un an pour vérifier où en est le Che Guevara de l'écologie. 
 Le journaliste de la Liberté de l’Est méritait cependant le respect quand il annonçait que nous allions vers… " un consensus  en trompe l’œil ". Il est là et bien là ! Mais au fait de quoi se mêlait-il quand dans une région où il est en concurrence avec l’Est Républicain organe officiel de Cécilia… Et ça, ça vaut tous les…infos sur les pompiers, les gendarmes et les Préfets du monde !
Mais je déblogue…
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 07:44
Il faut savoir dans la vie admettre que les bonnes opinions ne viennent pas nécessairement des gens que vous êtes sensés apprécier. Elles n’appartiennent pas toujours au monde des inconditionnels qui se transforment de porte-parole en apôtres réputés porter les évangiles. Elles reposent aussi sur une capacité d’analyse qui n’est pas donnée à n’importe qui et elles surgissent souvent à contre courant de l’opinion dominante. Ainsi je suis bien contraint de reconnaître qu’Arnaud Montebourg, pour lequel je n’ai pas une affection particulière, me fascine par le tranchant de ses prises de position qui ne laissent jamais indifférents. Et, dans la société actuelle au consensus mou, il apporte une touche détonante qui ne lui vaut d’avoir beaucoup plus d’ennemis que de partisans. Mais c’est certainement la marque d’une générosité dans la pensée qui ne peut que rassurer sur la vitalité du débat politique. Autant le reconnaître quand c’est le cas. Par exemple quand il dénonce avec vigueur le renforcement des pouvoirs du président de la République, préconisé par le Comité Balladur et clame haut et fort que ce serait " une grave erreur " il mérite le respect car Jack Lang n’a pas encore eu ce courage dénonciateur.
" C'est une grave erreur que d'accepter cette dérive vers l'abus de pouvoir ", a déclaré Arnaud Montebourg, invité à commenter les propositions du Comité Balladur qui doivent être remises vendredi au chef de l'Etat. Il a souligné à juste titre le danger de " donner des pouvoirs à quelqu'un qui ne rend jamais de comptes ", soulignant que " le président de la République est le seul dans le système institutionnel français à être irresponsable juridiquement, et politiquement encore plus ". Ce statut que les " sages " nommés par Nicolas Sarkozy jugent insuffisant est parfaitement contraire aux principes fondateurs de la République et probablement des concepts démocratiques. Il est vrai que, depuis quelques mois, on vérifie que les dérives potentielles ne sont pas des vues de l’esprit. Qui ne se rend pas compte que sans pouvoirs constitutionnels supplémentaires le Chef de l’Etat a déjà tous les pouvoirs même celui de divorcer en… Une journée ! Il a mis en place un système lui permettant de fait, sans aucun contrôle réel des représentants des Françaises et des Français de gérer à sa guise un pays empêtré dans les filets médiatiques.
Le député de Saône-et-Loire s'en est vivement pris au fonctionnement des institutions depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. " Tout le système institutionnel recréé par M. Sarkozy déstabilise la Ve République: le Parlement est devenu un lieu théâtral inutile, le gouvernement est devenu le Parlement avec des débats totalement mis en scène (...), un bric-à-brac politicien. Et le lieu du gouvernement c'est la présidence avec des conseillers (...) qui ne répondent jamais à nos questions, que nous ne pouvons pas censurer ", a-t-il dénoncé. Je ne peux qu’approuver puisque je pense l’avoir déjà écrit à de nombreuses reprises dans cette colonne. L’ouverture présentée comme le nec plus ultra de l’art de la politique n’est qu’une vaste fumisterie car elle ne dissimule que des ambitions personnelles exacerbées. Le bric-à-brac des personnalités permet en fait au futur locataire de l’Elysée de diviser pour régner selon une formule bien connue. Il n’a absolument aucun autre objectif car on vient de voir que sur le lamentable test ADN les oppositions internes se sont vite tues… et le texte est passé sans trop de problèmes pour rassurer l’électorat silencieux d’extrême droite.
UN SYSTEME D’IRRESPONSABILITE PERMANENTE
Ce qui est sûr, c'est qu'il ne s'agit pas globalement pour la commission Balladur d’engager une révolution. Il y a des points négatifs et des points positifs. Le point négatif, c'est qu'on ne règle pas là le problème de la V° République. Il y a toujours en effet une irresponsabilité de l'exécutif. Le Président devient le chef de l'exécutif alors même qu'il n'est pas responsable devant les Chambres. Le déséquilibre n'est pas comblé et personne n’osera le combler car la situation actuelle convient à tout le monde : il gouverne mais ne court pas le risque d’une mise n cause d’aucune sorte. C’est plus confortable que de se faire tailler des croupières par une assemblée récalcitrante.
Le point positif, c'est une série de réformes qui vont dans le bon sens, quoiqu'elles restent des " réformettes " si la logique générale reste et ne modifieront en rien les rapport des forces en présence. Or, il n'y a pas dans les propositions connues de changement de la V° République, le Président n'est pas atteignable. Disons qu'il y a un zeste de démocratie en plus mais rien qui permette de s’enthousiasmer. L'exception d'inconstitutionnalité, par exemple, semble une réforme importante mais ce n'est d’ailleurs pas l'enjeu aujourd'hui car cela dépend comment elle va être organisée. C'est, a priori, une bonne modification de considérer que les individus peuvent se voir reconnaître un nouveau droit. Sur le papier, c’est valable et personne ne saurait raisonnablement être contre. Mais dans tous les pays où ce système est mis en œuvre il y a évidemment des filtres.
Combien de filtres y aura-t-il ? A quels endroits ? Tout cela va beaucoup intéresser les juristes, les citoyens, mais ce n'est pas l'essentiel. L'enjeu, c'est la façon dont on exerce le pouvoir. Et depuis quelques mois il est de fait exclusivement organisé autour d’une personne qui a des ministres collaborateurs, dans tous les sens du terme, pour prendre les coups à sa place. Le problème est toujours le même : comment cette organisation peut de fait exister sans reposer sur aucun contenu réel de la Constitution ?
Qu’un Guéant soit considéré comme un Premier Ministre bis ne pose par exemple de problèmes à personne sauf à Montebourg qui le dénonce à sa manière. En fait la situation actuelle contourne tous les textes mais repose sur la résignation des politiques face à des faits exposés par Mitterrand dans le " Coup d’état permanent ". La commission Balladur ne cherche donc qu’à toiletter à la marge la Constitution actuelle afin de donner une " couverture " plus large aux agissements de Nicolas Sarkozy.
DES AJUSTEMENTS A LA MARGE
Le comité propose bien d'introduire, pour les élections législatives, une dose de proportionnelle. Trente députés pourraient être ainsi élus selon ce mode de scrutin… Que vont-ils peser sur les équilibres internes de la majorité sauf à préserver l’avenir politique des recalés du suffrage universel uninominal ? Marine Le Pen, Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, José Bové… Nicolas Hulot auront un siège et… une tribune sans peser véritablement sur les décisions. Certes 30 députés ça va dans le bon sens mais je ne perçois pas les améliorations que ce contingent va apporter à la vie démocratique de la Nation.
Le comité souhaite voir remplacer le système des parrainages pour l'élection présidentielle par un collège de… 100.000 élus qui désigneraient les présidentiables au cours d'un vote. Seuls les candidats ayant atteint un certain pourcentage, 1,5% ou 2%, pourraient se présenter à l'élection. Encore une usine à gaz qui fait que l’on reviendra à un éparpillement des candidat(e)s pouvant être en lice et donc à un véritable éparpillement des voix au premier tour des Présidentielles. Rien de bien fondamental alors que le mesure suivante consistant à modifier les articles 5 et 20 de la Constitution régissant la répartition des pouvoirs entre le gouvernement et le président de la République.
Actuellement, l'article 20 prévoit que " le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation ". La nouvelle formulation stipulerait que c'est le président qui " détermine la politique de la nation " et que le gouvernement la " met en œuvre ". En fait il s’agit de l’officialisation pure et simple de la situation actuelle. L’article 49-3 de la Constitution, qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité sur un texte pour forcer son adoption, devrait être limité aux lois de finances et lois de financement de la Sécurité sociale.
Le chef de l'Etat aurait la possibilité de venir s'exprimer devant le Parlement, chose aujourd'hui interdite en vertu de la séparation des pouvoirs.
La déclaration du président pourrait être suivie d'un débat, mais seulement après son départ, ceci dans chacune des deux assemblées. Les députés et sénateurs auraient également la possibilité de voter une résolution ou une motion " qui ferait référence à la déclaration présidentielle " ce qui modifierait en rien les équilibres présents et servirait uniquement à offrir au président la légitimisation de ses actes avec une belle médiatisation à l’anglo-saxonne !
DES RUSTINES SUCESSIVES
On est extrêmement loin de la VI° République espérée par bon nombre de réformateurs dont Montebourg. C’est sans aucun doute la première élection présidentielle où le thème de la VIe République a été partagé par le plus grand nombre de candidats : elle devait être plus proche des citoyens et comporter un usage plus important du référendum, une dose de proportionnelle, la modification du statut du chef de l’État ainsi qu’un cabinet ministériel resserré, un Parlement rénové et associé de manière plus étroite aux décisions et la transformation du rôle du Sénat. On verra à l’usage si les réformes proposées vont aller dans ce sens de manière décisive.
A la différence des lois constitutionnelles de 1875, en vigueur jusqu'en 1940, la Constitution de 1958 a fait l'objet d'un nombre important de révisions, à un rythme qui s'est d'ailleurs considérablement accéléré. De cinq changements entre 1958 et 1992, on est ainsi passé à dix entre 1992 et 2000.
La Constitution de 1958, toujours en vigueur aujourd'hui, se distingue par sa longévité, bien que révisée à dix-neuf reprises depuis sa publication par le pouvoir constituant - soit par le Parlement réuni en congrès, soit directement par le peuple, à travers l'expression d'un référendum. Ces replâtrages successifs ont en définitive affaiblit le texte d’origine et ce ne sont pas ceux qui vont arriver qui vont le restaurer dans sa dimension initiale. On assiste à la pose de rustines ! En fait les véritables réformes porteraient sur des événements clés. D’abord, il faudrait urgemment accentuer la séparation des pouvoirs aujourd’hui véritablement disparue et engloutie dans la concentration et la confusion permanente des genres (justice, médias, politique, économie…).Le Parlement, doit être beaucoup plus représentatif de la société française et disposera des moyens de contredire et de contrôler une haute administration trop puissante et un gouvernement lourdement coupé des réalités : abolition pure et simple de l’article 49.3, de véritables commissions d’enquête parlementaires indépendantes, restriction du vote bloqué et de l’usage des ordonnances, fin du domaine réservé présidentiel en matière diplomatique et militaire, contrôle parlementaire des nominations dans les organismes de régulation des différentes parties de la société, réforme du Sénat et introduction d’une part encore plus forte de proportionnelle, contrôle parlementaire de la construction européenne… Il reste encore beaucoup de boulot à Jack Lang et ses potes pour devenir crédibles. Je crains qu’ils soient de constitution fragile.
Mais je déblogue…
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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 07:51
Voici que Bernard Laporte, promu secrétaire d’Etat au Sport pour avoir eu le privilège de partager quelques moments forts avec son ami de peu de temps Nicolas Sarkozy. Cette nomination s’est accompagnée d’une flopée de révélations sur son sens très spécial des affaires. Il semble en effet que le mot qui monte dans le lexique gouvernemental c’est bel et bien celui ci : " affaires ". Elles émergent de tous les cotés mais ne débouchent dans l’immédiat que sur des révélations journalistiques ne générant pas trop d’affolement chez les intéressés. Il ne s’agit pourtant pas de babioles mais de tripatouillages portant sur des millions d’euros. On sent bien qu’il règne un climat extrêmement particulier mettant les " amis " à l’abri de toute poursuite potentielle. Bernard Laporte n’a rien su, rien vu, rien entendu. Il est aussi blanc qu’un maillot anglais au début d’un match du tournoi des 6 nations. Il sait que ce n’est pas quelques dizaines de milliers d’euros puisés dans les caisses de restaurants qui vont altérer une carrière ministérielle prometteuse. Il sait aussi que ce n’est pas parce que l’on est ministre que l’on peut arrêter de gagner un poil d’argent de poche. Le seul problème c’est qu’il fait un peu amateur parmi de véritables professionnels ca ce n’est même pas en étant président de la République que l’on arrête les affaires puisque son mentor a conservé ses parts dans le cabinet d’avocats d’affaires qu’il possède en société comme le fait Jean François Coppé en étant député. Ils pourront l’un et l’autre demander à leurs collègues de défendre les Ministres réfugiés derrière la présomption d’innocence accordé aux uns mais refusée aux autres. Dommage que les tests ADN n’y puissent rien !
Il est vrai aussi que Bernard Laporte peut faire valoir qu’il a eu d’illustres prédécesseurs dont on sait qu’ils ont formé le chef de l’état. Tenez prenez le cas de Charles Pasqua qui occupa les fauteuils de Ministre de l’Intérieur et de Président du Conseil Général des Hauts de Seine avant Nicolas Sarkozy. Il vient, en ce début de semaine, de frôler la catastrophe uniquement par le fait qu’il est protégé par ces fonctions exercées et ne relève que de la cour de justice de la République. Lui ne marchait pas au radar et savait fort bien ce qui se passait dans son propre Ministère de la rigueur, de l’ordre et des enquêtes sur bien d’autres élus. C’est un pro des " affaires " !
FISTON LES DOIGTS DANS LA PORTE
Le Procureur d’un procès en cours a en effet réclamé deux ans et un an de prison ferme contre Pierre-Philippe Pasqua, son fils, et Pierre Falcone pour recel de détournements de fonds présumés au détriment de la Sofremi, société sous… tutelle du ministère de l'Intérieur, entre 1993 et 1995. L'accusation estime que près… de 36 millions de francs (environ 5,5 millions d'euros) de commissions indues ont été versées par la Sofremi à divers intermédiaires, dont Etienne Leandri, ayant donné lieu à des rétrocessions à des proches de Charles Pasqua.
Dès la nomination de la nouvelle équipe dirigeante de la Sofremi en 1993, nommée par Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, Etienne Leandri, décédé en 1995, intervient dans les affaires de cette société d'Etat. Il perçoit des commissions qui, selon l'accusation, n'ont rien à voir avec les contrats. Etienne Leandri a versé, selon l'accusation, 1.835.000 dollars (environ 1,28 million d'euros) à Pierre-Philippe Pasqua, sans contrepartie aucune. " C'est une honte pour ce pays et la République française que le fils d'un ministre reçoive des millions de francs sans contrepartie ", a souligné le procureur Romain Victor.
A l'encontre des anciens dirigeants de la Sofremi, Bernard Dubois, le PDG, et Bernard Poussier, directeur général-adjoint, le parquet a requis trois ans avec sursis et 100.000 euros contre le premier et trois ans ferme et 300.000 euros contre le second. Bernard Poussier s'est vu rétrocéder 3,9 millions des 36 millions de francs de commissions versées par la Sofremi. Un homme qui vivait " dans un monde où règne le service rendu et le renvoi d'ascenseur ", a estimé le procureur.
Contre Bernard Guillet, ancien conseiller diplomatique de Charles Pasqua, bénéficiaire de 600.000 francs provenant d'une commission perçue par Etienne Leandri, pour l'achat de sa résidence principale, le parquet a requis 18 mois dont 12 avec sursis et 100.000 euros d'amende. Huit mois et 30.000 euros d'amende ont été requis contre l'ancien directeur administratif et financier de la Sofremi, Nicolas Maroslavac.
Autre bénéficiaire de fonds, versés par Leandri, la société éditant… " Le Quotidien du maire ", déficitaire quasi-continuellement, dirigée par Jean-Jacques Guillet, un proche de Charles Pasqua. Près de 12 millions ont été donnés par Leandri pour renflouer ce journal. Bien évidemment ce magazine a toujours été parfaitement objectif sur les mesures des gouvernements UMP !
LES MENACES DE LAGARDERE
Il peut aussi invoquer l’exemple venant des " frères " de Nicolas Sarkozy. Laporte croisera souvent Arnaud Lagardère qui a sous contrat avec son " team " bon nombre de sportifs de haut niveau. Qu’il se méfie car le bonhomme a le Sang chaud et la pigne facile. croisera souvent. On sait en effet qu’autour des actions EADS ils ont été nombreux a avoir eu un flair indubitable pour vendre à la Caisse des Dépôts leur patrimoine au meilleur niveau et avant sa dégringolade. Ces gars là ne sont pas des spécialistes de l’EPO mais de l’OPA ! C’est tout aussi dangereux.
Beranrd laporte devrait donc bazarder tout ce qu’il possède au plus vite et poursuivre crânement sa mission de VRP de divers produits totalement inoffensifs pour la santé des gens qui lui font confiance. Et si par hasard il tombait sur quelques " miteux " osant une critique il s’inspirera d’Arnaud Lagardère qui a prévenu les bréteurs récalcitrants : " si vous venez à Lagardère… Lagardère vous recevra ! " Frédéric-Karel Canoy, qui représente plusieurs petits actionnaires d'EADS, a en effet porté plainte contre lui pour " acte d'intimidation et menaces ". Là où il y a des oppositions il faut savoir ne pas se gêner pour expédier des messages clairs. La raison de cette plainte? Lors de l'assemblée générale du groupe d'aéronautique et de défense européen à Amsterdam, lundi, Arnaud Lagardère aurait déclaré qu’il " rendra coup pour coup " et qu’il " n’oubliera personne ". A bon entendeur salut ! Que les illuminés qui auraient vu un délit d’initié là où il n’y a que de la science financière se taisent ou alors…
Ces propos tenus par le patron du groupe, actionnaire de référence d'EADS, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur un éventuel délit d'initiés massif commis par des hauts dirigeants d'EADS et certains actionnaires, illustrent à merveille les réalités du Sarkozysme : il faut plier l’échine et on admettre que les amis du président qui sont intouchables ou alors c’est le pilori. Plus particulièrement, ces déclarations interviendraient après le dépôt par Me Canoy d'une plainte contre personne non dénommée, mettant en cause le groupe Lagardère, et son P-DG, pour, entre autres chefs d'inculpation, délit d'initiés, recel de délit d'initiés, manipulation de cours, publication de faux bilans, faux et usages de faux. Une liste qui ressemble étrangement à d’autres en d’autres lieux et avec d’autres personnes. Par ce biais, l'avocat entend engager la responsabilité pénale du groupe et de son dirigeant, et voir les actionnaires minoritaires d'EADS indemnisés de leur préjudice. Il sera donc intéressant de voir dans un an ce qu’elle est devenue.
DES PATRONS EXEMPLAIRES
Bernard Laporte peut également se tourner vers le Medef dont on sait combien il vénère l’austérité imposée par le gouvernement aux salariés désireux de parler pouvoir d’achat. Denis Gautier-Sauvagnac a annoncé hier qu'il allait démissionner en novembre de la présidence de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) mais en restera toutefois… le délégué général. Il reconnaît par ailleurs l'existence d'une " caisse " (dont il donne pas la couleur) de la bagatelle de… 600 millions d'euros.
" Ce système, j'en ai hérité, je suis le septième délégué général depuis 1901, ça tombe sur le septième, ce n'est pas de chance, mon devoir est d'assumer. Mon erreur est de ne pas avoir arrêté le système en 1994 quand je suis devenu délégué général ", explique cet homme qui adorait faire sa valise quotidienne ou presque. Selon lui, comme pour les autres " il n'y a jamais eu de corruption, de financement politique, d'achat de parlementaires ou de signatures lors d'un accord syndical, jamais! " On croirait entendre un dopé qui s’excuse en clamant qu’il l’a été sans le savoir et parce que les autres le faisaient.
Denis Gautier-Sauvagnac explique que " ces fonds ont servi à indemniser les entreprises qui sollicitaient notre secours après un conflit " et ont également permis de financer " diverses organisations de notre vie sociale ". Bien évidemment laporte pourra noter que le fait que ce soit avec des valises d’argent liquide et que ces transferts ne constituent pas aux yeux de cet éminent patron un acte coupable. Pas plus que ce l’était pour Pasqua fils et ses amis.
Depuis 1972, 290 millions d'euros ont été ainsi encaissés par l'UIMM grâce à une surcotisation versée par les entreprises membres de l'UIMM, qui a permis d'alimenter ce fonds baptisé "EPIM" (Entraide professionnelles des industries de la métallurgie). Une partie de ces fonds a été dépensée depuis mais il reste 120 millions qui, " bien placés ", selon Denis Gautier-Sauvagnac, vaudraient aujourd'hui 600 millions d'euros parce que vous pouvez être certain que le maître eds froges sait placer l’argent. Lui n’a pas acheté des restaurants bodegas, des campings des " Flots bleus ", des casinos et encore moins des actions d’EADS comme la scrupuleuse Caisse des Dépôts et Consignations. Chez ces gens là, Monsieur, un billet est un billet et on ne le confie pas à n’importe qui ! Laporte n’est qu’un amateur. S’il ne le sait pas encore il va le découvrir.
Mais je déblogue…
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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 07:30
Hier soir je suis allé faire le plein de gazole de ma modeste Clio pour la semaine. Surprise il était à Créon à 1,11 €. Un niveau jamais atteint. Une augmentation fulgurante au cours de la semaine qui dit-on ne devrait pas s’arrêter. Le prix du baril de brut a passé pour la première fois, dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre à New York, la barre des 90 dollars, après un précédent record la veille au-delà de 89 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a aussi franchi un plus-haut jamais atteint jeudi, à 84,88 dollars, battant son précédent record de 84,78 dollars. Dans les échanges matinaux vendredi en Asie, le baril pour livraison en novembre cotait encore à 89,62 dollars. De partout monte l’inquiétude des répercussions sur le pouvoir d’achat et donc sur la consommation avant les fêtes de fin d’année et plus encore sur la croissance des pays non producteurs ayant comme en France des taxes exorbitantes sur les carburants. Le prix du carburant normal sans plomb à 1,50 € n’est plus très loin mais dans le fond personne n’effectuera la comparaison avec un litre dans le réservoir à… quasiment 10 F ! Qui aurait imaginé pareil coût il y a une décennie ? Certes il existe des politiques pour prétendre que ce n’est pas encore assez cher pour dissuader les automobilistes d’abandonner leur véhicule pour des solutions alternatives moins énergivores mais… qui n’existent pas partout !
On est pourtant désormais tout près des prix extraordinaires de l’été 2006, selon l'Union française des industries pétrolières : ces derniers jours, le super 95 se vendait en moyenne 1,28 € le litre (pour 1,34 € le 21 juillet 2006, record absolu), et le gazole 1,11 € (pour 1,13 € le 28 avril 2006). Ponctuellement, dans certains quartiers de Paris, ces records sont déjà tombés, s'il faut en croire l'Observatoire des carburants du ministère de l'Economie Les prix varient toutefois beaucoup d'une pompe à une autre. Les stations-service de la grande distribution, pour qui les carburants sont des produits d'appel à prix coûtant, vendent moins cher que les petites stations ou les stations des groupes pétroliers.
La raison en est à chercher bien sûr du côté de la flambée des cours du brut, qui n'est plus compensée par la force de l'euro. Ces prix élevés des carburants reflètent notamment, avec quelques jours de décalage, le cours du Brent de la mer du Nord, qui est la référence en Europe. Or depuis début octobre, le prix du Brent a augmenté d'environ 7 dollars, passant de 78 à 85 dollars. Parallèlement, sur la même période, l'euro restait stable. La monnaie européenne demeure pourtant toujours forte par rapport au billet vert à près de 1,43 dollar, et elle continue donc à protéger les prix des carburants (achetés en dollars et vendus en euros). Mais s'il est toujours haut, l'euro, ne progressant plus, ne compense plus l'augmentation du cours du brut.
LA TIPP EST BLOQUEE
Quant à la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), elle a un effet amortisseur relatif sur les prix, car elle est fixe et calculée en centimes par litre acheté et depuis le 1° janvier 2007 modulée par région. En effet peu de médias rappellent que désormais l’Etat pour se délester de ses responsabilités a confié une part de la TIPP aux… régions ! La loi de finances pour 2005 a d'attribué aux régions une fraction de tarif de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TIPP), sur un principe similaire à celui adopté pour compenser la décentralisation du RMI/RMA aux départements.
Cette fraction de tarif de TIPP a été calculée de telle sorte que, appliquée sur une base nationale, elle permette la détermination d'un produit couvrant les charges transférées en 2005 aux régions par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales. Cette fraction sera ensuite répartie entre chaque région en fonction d'une clé de répartition qui permet le maintien d'un lien entre la collectivité et la ressource transférée. Chaque région se verra donc attribuer un pourcentage de tarif de la TIPP qui correspond au rapport entre le montant des dépenses transférées (dépenses exécutées par l'Etat sur le territoire régional en 2004) et le montant total de ces dépenses au niveau national.
Le gouvernement a également entrepris un processus de régionalisation de la base de la TIPP qui permettra aux collectivités régionales de moduler, dans une certaine fourchette, le tarif de la taxe. A compter de 2006, les régions seraient bénéficiaires d'un produit de TIPP, en fonction non plus des consommations nationales mais des consommations enregistrées sur le territoire régional lui-même, de telle sorte que l'assiette de la taxe soit localisée.
Au cours de l'année 2006, les régions pourraient fixer un tarif régional de TIPP applicable au 1er janvier 2007. La fixation du tarif régional serait encadrée (+ ou - 20 % par rapport à un taux pivot), de façon à éviter de trop grandes disparités sur le territoire national.
En fait désormais il deviendra impossible pour un Etat fort et efficace de rabaisser le coût des carburants sans pénaliser lourdement les finances des régions déjà en difficultés en raison des investissements dans les transports ferrés régionaux, les lycées (construction et personnels d’entretien transférés sans ressources), la formation professionnelle et l’action économique… Donc il devient impossible de freiner la hausse dans sa globalité à cause de cette propension désormais permanente de l’Etat de chercher des palliatifs à ses défaillances.
UNE TENDANCE INQUIETANTE
La tendance peut-elle s'inverser dans les jours et les semaines à venir ? Il y a peu de chance... Les facteurs se combinent en effet pour maintenir des prix de l'essence au plus haut. Tout d'abord, l'approche de l'hiver et l'arrivée précoce des premiers froids : la météo conditionne la consommation de fioul domestique et constitue un évident facteur de hausse. Autre raison de tension sur les cours du brut et donc sur le prix de l'essence : les tensions géopolitiques dans les régions pétrolières et notamment au Kurdistan. Un oléoduc traverse en effet la région où couve un affrontement majeur et si l’approvisionnement venant d’Irak vient à chuter, la guerre inspirée par Bush n’aura plus aucun intérêt ! 
A cela s'ajoutent les tensions géopolitiques classiques. Elles existent autour des plates-formes nigérianes en état de siège permanent. Cela coûte entre 400 000 et 500 000 barils par jour au marché. Il y a désormais le bras de fer au Kazakhstan entre le pétrolier italien Eni et les autorités qui ont remis en jeu les termes de la concession. A cela s'ajoute le rôle des fonds de placement. Après avoir été échaudés par la crise des subprimes, ils ont fait des matières premières, et notamment du pétrole, leur nouveau terrain de jeu. C'est le cas du Fonds de réserve des retraites français qui vient d'annoncer qu'il prévoyait d'investir 2 milliards d'euros dans les commodités. Tous ces mouvements accroissent la volatilité des marchés et donc favorisent l’augmentation des cours.
Outre l'impact direct sur le porte-monnaie des consommateurs, les prix élevés du pétrole sont un des facteurs menaçant la croissance mondiale mis en avant cette semaine par les ministres des Finances et les gouverneurs de Banques centrales du G7, réunis à Washington. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a affirmé qu'elle et ses homologues des pays du G7 souhaitaient que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole augmente significativement sa production pétrolière, "pour faire face à une demande pétrolière dont on n'a pas de raison de penser qu'elle aille en diminuant". Elle peut toujours aller à Lourdes où l’eau coule miraculeusement car les robinets du pétrole sont devenus de tels enjeux planétaires (comme le seront demain les ressources en eau potable) qu’un Ministre français a absolument aucun pouvoir.
LE TRAJET DOMICILE-TRAVAIL VA PLOMBER LES BUDGETS
Les conséquences sur le quotidien des Françaises et des Français vont être rapidement préoccupantes. D’abord sur l’inflation et ensuite sur la capacité des ménages. Comme depuis une décennie par strict égoïsme certaines agglomérations souhaitent récupérer la richesse économique mais pas les habitants qui la lui procurent on a considérablement aggravé l’étalement urbain. Faute de maîtrise foncière (surfaces et prix) les villes ont refusé par calcul politicien, la densification de leur territoire. En permanence les projets immobiliers soulèvent des contestations égoïstes de préservation de son confort personnel sur le principe qu’il faudrait uniquement de la campagne dans les villes et paradoxalement créer partout des villes à la campagne. Le prix du foncier en Gironde a donc chassé de plus en plus loin la " France des propriétaires " que souhaite Nicolas Sarkozy.
La distance domicile lieu de travail s’accroît considérablement chaque année et le choc pétrolier va donc devenir économiquement catastrophique. Impossible de maîtriser des budgets serrés, impossible de sortir, de maintenir le lien social, de se cultiver car il faudra absolument économiser sur le poste carburant ! De plus en plus on ira vers le repli sur soi, l’enterrement dans des villages dortoirs, la domination de la télévision seul outil de vie… collective. Bien entendu bine des politiques ne verront que le prix du baril mais pas nécessairement ses effets induits sur une société qui a été entièrement construite autour d’une énergie bon marché.
Comme tout monte, sauf les prix des produits tropicaux (sucre, cacao). Le cuivre est désormais à 8 000 dollars la tonne, le plomb a vu ses prix doubler en un an ce qui a des retombées dans les marchés de construction. Les cours du blé ont triplé, ceux du maïs et du soja explosent. Il fallait investir dans la production de ces matières premières, cela n'a pas été fait et aujourd'hui on en paie le prix fort sur bien des produits transformés qui entrent dans le quotidien des gens . Comme en plus il y a une très forte instabilité sur les sources d'approvisionnement, tout cela couplé avec une demande très forte de la part des pays émergents qui assèche très vite l'offre on va droit au gouffre. 
Nous vivons plus que jamais une époque où les matières premières sont redevenues essentielles et au cœur des tensions géopolitiques actuelles. Le problème c’est que le gouvernement actuel surtout préoccupé du pouvoir d’épargner des plus riches ne va pas modifier d’un iota le désastre qui se prépare. Un plan d’austérité de grande ampleur attend les Sarkozystes crédules dès mai 2008. A bon entendeur salut !
Mais je déblogue…
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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 10:53

Demain, bon nombre de professeurs vont se retrouver face à un véritable dilemme : obéir ou résister. Le paradoxe, c’est qu’ils vont affronter une situation que d’autres, avant eux, dans des conditions beaucoup plus exigeantes ont connue. Il ne s’agissait pas alors de savoir si l’on devait exécuter une décision prise par le Ministre, mais plus durement, de se positionner par rapport à des enfants, des femmes et des hommes menacés pour leur confession religieuse,la-lettre-de-nguimok--.gif leur appartenance ethnique ou leurs opinions politiques. La dimension était infiniment plus forte que celle consistant à lire ou ne pas lire un texte devant une classe. Certes, une fois encore, on peut le faire en fermant les yeux. Certes, on peu le faire à la hâte comme pour se débarrasser d’une corvée. Certes, ont peut le vivre comme l’acte héroïque d’une fonctionnaire en mission sacrée. Certes, on peut l’envisager comme inutile et sans effet, et donc peu dangereux. Mais il n’est pas encore impossible de le vivre autrement. La lecture de la lettre de Guy Mocquet serait en effet indigne si elle n’était vécue par les enseignants comme un acte ordinaire, de la vie ordinaire, face à des élèves ordinaires. Si cette proposition présidentielle, inspirée par Henri Guaino, la mauvaise conscience, exploitant l’esprit du Peuple grâce au manque de culture du Peuple, est acceptée sans sourciller dans le monde enseignant, la démocratie est véritablement en danger. L’esprit de résistance est infiniment inférieur à ce qu’il fut, car il règne une certaine résignation à tous les étages d’une société manquant de courage collectif, sauf quand ses intérêts personnels sont en jeu.

Florence Aubenas (qui sait ce qu’est un otage), sur Nouvelobs.com, retrace la vie et les à cotés de la mort de Guy Mocquet, devenu héros malgré lui. Le 22 octobre 1941 vers 13 h 30, au camp de Choisel, les 27 otages sont transférés dans la " baraque numéro 6 ", aussitôt baptisée " la baraque de la mort " ,et le sous-préfet s’inquiète soudain de leurs dernières volontés. Une feuille et une enveloppe leur sont distribuées à chacun. Ils se mettent à écrire, "les uns sur les quelques bancs placés dans la salle, les autres appuyés le long des cloisons du baraquement", témoignera plus tard l’abbé Moyon, leur dernier visiteur (Ouest-France, le 16 octobre 1944). "Chacun s’empressa de finir sa lettre pour me la remettre. (…) Je revois encore M. Timbaud donnant le bras au jeune Môquet. J’ai devant les yeux le beau visage de ce jeune homme de 17 ans. J’entends sa déclaration : "Je laisserai mon souvenir à l’histoire car je suis le plus jeune des condamnés ".
C'est sa jeunesse qui fera la différence face à l'Histoire.


MARQUER LES ESPRITS
Comment, en effet, oublier que ces exécutions d’autres hommes dans toute la France, ce même 22 octobre, en représailles à l’assassinat deux jours plus tôt du lieutenant-colonel Hotz ont été politiques ? Il a été en effet décidé, sur ordre direct d’Hitler, que 50 otages seraient exécutés en représailles, pour " marquer les esprits ".
Comment ne pas rappeler aux élèves que tout ce qui fait référence à des quotas humains, d’une manière ou d’une autre devient tôt ou tard dangereux ? Les rafles de toutes sortes, et pour tous les motifs, sont aussi condamnables que celles qui préludèrent à la déportation, et donc à la mise en prison d’otages.
Est-ce que beaucoup d’enseignants en " mission " auront le courage de rappeler, après ou avant avoir lu la lettre imposée par une directive présidentielle, comment des hommes peuvent aller jusqu’au bout de leur engagement…politique ? 
Oseront-ils vaincre parfois leur anti-communisme primaire, pour restituer la véritable histoire du Parti communiste avant l’exécution de… 50 de ses militants ?
En effet, il leur faudra nécessairement, par honnêteté intellectuelle, expliquer qu’à la demande des autorités allemandes, les noms des futurs fusillés furent désignés chez " les internés communistes les plus dangereux parmi ceux actuellement concentrés à Châteaubriant ". C’est ce que fournit comme explication le représentant de l’Etat Français, le sous-préfet Bernard Lecornu, au commandement allemand. C’est Pierre Pucheu, ministre de l’intérieur qui s’en est lui-même chargé, " pour éviter de laisser fusiller 50 bons Français " (ça ne vous rappelle rien, l’expression " bons Français "?). Au conseil, un ministre se fâche : " Comment avez-vous pu mettre le doigt dans cet engrenage ? Comment avez-vous pu désigner vous-même les otages ? ". Ce n’était qu’un problème de conscience et de fidélité à des engagements solides, oubliés dans la tourmente de la propagande et des idées toutes faites, pour une opinion dominante souhaitant être sécurisée. 
Les enseignants ont donc une occasion unique de faire un véritable acte de résistance civique, sans aucun risque, puisqu’il leur suffira d’énoncer la vérité historique établie. A cet égard, ils pourraient choisir un autre écrit, attribué à Guy Mocquet, et qu’il portait sur lui au moment de son arrestation.


UN AUTRE ECRIT PLUS CONFORME
Cette lettre bis pourrait être livrée à un commentaire de texte, ou se justifier comme sujet de dissertation : " l’engagement au service des autres vaut-il la sacrifice de sa vie ? ". Voici donc une version différente du sacrifice accompli par ce jeune de 17 ans, en une époque où l’once de courage valait son pesant de peur, de sang et de larmes : Qui osera le lire ?"
 "Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme
Ils se sont sacrifiés pour nous"
Par leur action libératrice."
La réalité qui se cache derrière le dernier, l’ultime message, émouvant par sa sincérité et sa simplicité est d’abord dans ce poème que peu de jeunes à notre époque oseraient écrire, tellement on leur rebat médiatiquement les oreilles sur le caractère désolant de l’engagement politique, vous savez le fameux tous pourris, tous fainéants, tous trop payés, tous inutiles… Alors, si c’est pour expliquer qu’avant sa dernière lettre, Guy Mocquet avait effectué une démarche militante, il faudra se blinder par rapport aux critiques de partialité… Et qui n’aura pas peur d’être taxé d’archaïsme total, parlant de " capitalisme ", de " communisme ", de " socialisme " et de " révolution " ?


D’AUTRES FUSILLES A CONNAITRE
Il est indispensable que les professeurs qui cèderont à la tentation de l’obéissance aient demain en mémoire ce que furent les compagnons de malheur de Guy Mocquet. Impossible de faire correctement son boulot d’enseignant laïque et soucieux de vérité, sans rappeler que le 22 octobre 1941, sont aussi tombés sous les balles après avoir écrit leur ultime message, leurs ex-collègues enseignants Raymond Laforge, 43 ans, instituteur à Montargis, militant communiste ; Titus Bartoli, 58 ans, instituteur à la retraite à Digoin, militant communiste, An Huyng- Khuong, 29 ans, professeur, secrétaire des étudiants communistes ; les élus suivants : Charles Michels, 38 ans, député communiste de la Seine, secrétaire de la fédération CGT Cuirs et peaux ; Désiré Granet, 37 ans, adjoint au maire communiste de Vitry-sur Seine et secrétaire de la fédération CGT du papier carton, Maurice Gardette, 49 ans, conseiller général communiste de la Seine; les syndicalistes : Jean Poulmar’ch, 31 ans, secrétaire général de la fédération CGT des industries chimiques de la région parisienne, Jules Vercruysse, 48 ans, secrétaire général de la fédération CGT-Textile du Nord…
Ils sont morts uniquement à cause de leur engagement ouvert en faveur des autres. Ils avaient appelé à des grèves dans l’intérêt général, ils avaient sacrifié leur vie familiale pour participer à la vie publique, ils avaient choisi les idées qui correspondaient à leur vision sociale plutôt que de se glisser dans le confort du renoncement. Eux aussi mériteraient que l’on lise et relise leurs dernières lettres, chaque année, en place publique et au journal de 20 heures. 
Et d’ailleurs, on peut se poser la question : pourquoi a-t-on choisi parmi le livre (l’amicale des anciens internés de Châteaubriant vend, pour un prix modique, la totalité de ces lettres recensées) celle de Guy Môquet (sauf à penser qu’il ne s’agit que d’un choix de communication et surtout pas de sincérité) alors que, par exemple, on aurait bien pu demander toutes les autres, toutes aussi émouvantes les unes que les autres, mais beaucoup plus politiques et donc beaucoup plus proches de la réalité historique. Toutes les lettres ne sont pas connues, certaines ont été perdues, d’autres, jamais communiquées par les familles. Mais toutes les lettres méritent d’être lues, car elles placent la notion de résistance à un autre niveau que celui de la lettre de Guy Mocquet.
Tenez, pour ma part, je préfèrerais que l’on prenne cet extrait de celle de Jean Poulmar’ch : (…) Du courage, j’en ai à revendre, mes amis aussi sont admirables devant la mort. C’est surtout à toi que je veux m’adresser pour les tourments, la douleur infinie que cette nouvelle va te causer. Sois forte, chérie, tu es jeune encore, ne te laisse pas sombrer dans la tristesse et le découragement. Refais ta vie, en gardant au cœur le souvenir impérissable de celui qui t’a aimée jusqu’à son dernier souffle. Elève notre fils chéri dans l’esprit qui fut celui de toute ma vie, qu’il devienne un homme épris de justice, attaché à la défense des faibles, ce sera la meilleure vengeance. Console mes parents chéris, mon papa, que  j'ai aimés de mon mieux, qu’ils soient forts devant l’adversité. Embrasse-les et mets-y tout ton cœur. 
Pauvre Marguerite, pauvre Jean, je regrette le chagrin que je vais leur causer. Je les aimais bien et ils me le rendaient au mieux. A tous, adresse mon salut, apporte leur ma confiance inébranlable en la victoire prochaine. L’heure n’est plus aux pleurnicheries et à la passivité. L’heure est à la lutte impitoyable pour la libération de la France et de son peuple glorieux. Jusqu’à ma mort, j’ai lutté ; je suis fier de ma vie et je ne doute pas que mon sacrifice, comme celui de mes camarades ne soit pas vain. Excuse moi, j’écris sur mes genoux, mais ne crois pas que je tremble (…) ".
C’est plus conforme à la situation de l’époque.
Mais j’ai une confiance inébranlable dans les enseignants français. Aucun d’entre eux n’obéira sans se poser une question ou deux sur la symbolique du geste qu’on lui demande d’accomplir. Demain matin, en se regardant dans la glace avant de partir au lycée, j'en suis certain, ils deviendront des citoyens.
Mais je déblogue… 
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 12:56

La porte n’a pas été la bonne. Elle ressemble davantage à une issue de secours qu’à un arc de triomphe. Il faut véritablement être un supporteur fanatique de l’équipe de France de rugby pour ne pas admettre qu’elle n’avait même pas sa place dans le carré final et que seules des circonstances ponctuellement favorables lui ont permis de se faire étriller par les Pumas en finale pour la troisième place. 
Une double défaite face aux Argentins, des succès contre des formations de série B, une victoire discutable face aux Néo-Zélandais, ne constituent qu’une esbroufe comparable à celle du gouvernement auquel va appartenir le sélectionneur. Le Ministre des Sports commencera, en plus, son mandat avec une série impressionnante de casseroles à traîner derrière lui, ce qui n’effacera pas, bien entendu, la désillusion d’une Coupe du Monde globalement manquée. Certes, les inconditionnels retiendront le fait que les Bleus ont broyé du " Black ", alors qu’après analyse poussée de la rencontre par les arbitres, ils ont tout bonnement profité de fautes techniques d’un as du sifflet dans un mauvais jour. Paddy O'Brien, le patron des arbitres au sein de l'International Rugby Board (IRB), a en effet reconnu que le match Nouvelle-Zélande - France avait été entaché de plusieurs erreurs d'arbitrage, défavorables aux Blacks. 
Les Bleus s'étaient, par exemple, imposés 20-18 lors de ce quart de finale, notamment grâce à un essai marqué sur un en-avant. Après avoir revu attentivement le match avec "quatre examinateurs", O'Brien reconnaît que "des erreurs ont été commises". Outre cet en-avant non signalé, le corps arbitral aurait dû signaler… deux fautes, l'une pour un talonnage à la main dans un regroupement, et l'autre pour un hors-jeu dans un regroupement.

Même s'il dresse aujourd'hui un bilan plus sévère de la prestation des arbitres dans ce match, Paddy O'Brien en réduit la portée : "Je pense que beaucoup de facteurs ont concouru à la défaite de la Nouvelle-Zélande et l'un d'entre eux concerne l'arbitre et les juges de touche, mais il est totalement erroné de leur imputer cette défaite." Reste que sur le plan comptable, entre les six points engrangés par les Bleus sur un essai entaché par un en-avant, et les deux pénalités refusées aux Blacks qui coûtent potentiellement autant de points aux Néo-Zélandais, on peut imaginer l'amertume des joueurs de l'hémisphère Sud, pour qui l'élimination en quart de finale a été vécue comme une terrible humiliation. 
Bien évidemment, en France, ce succès a eu l’effet inverse, enterrant tous les doutes qu’avaient les techniciens sur un XV français à géométrie variable permanente et doté d’un très faible schéma tactique. Laporte avait sauvé son honneur provisoirement, grâce surtout à des événements purement conjoncturels. Il était évident pour les journalistes ne faisant pas du cire pompe glorieux, que les options changeantes du sélectionneur ainsi que sa propension à toujours remettre en selle ses " potes " les plus fidèles, ne présageaient guère d’un résultat à la hauteur des ambitions.

AUCUN SYSTEME DE JEU
Hier soir, ce ne fut pas une défaite mais un véritable fiasco. Aucune cohésion réelle dans un pack d’avant s’époumonant dans des conquêtes gâchées, ou pour tenter de percer une muraille argentine rude et motivée. Des lignes arrières lentes, avec des ailiers obligés systématiquement de repiquer tête baissée dans la robuste mâchoire de Pumas. Une indiscutable maladresse collective dans les moments clés. Autant de réalités qui ont confirmé que les Bleus ne méritaient absolument pas de gagner la Coupe du Monde sur leur territoire. En fait, on s’est enfin rendu compte qu’il n’y avait pas de système de jeu Laporte, mais une valse hésitation basée sur le principe de la concurrence pratiquée à tâtons, et qui n’a pas permis à son équipe de monter en puissance comme l’a fait la formation anglaise par exemple ! 
"On n'avait quthumbnail.jpg'une seule équipe sur le terrain ce soir. C'était une grande équipe d'Argentine, solide. On s'est effrité en cours de match. On a eu un manque de confiance. On n'a pas pris le match quand il fallait le prendre." expliquait Bernard Lapasset nouveau président de la Fédération internationale de rugby. Dommage qu’il ait fallu cette véritable humiliation pour qu’il en prenne conscience, lui qui passe, lundi matin, sous la coupe… de son ancien sélectionneur !
Les Français vont finir par détester ces Argentins roublards mais surtout prêts à relever une épreuve de force que les Bleus furent d’ailleurs incapables de mettre en place. Sept semaines après le match d’ouverture perdu au Stade de France (12-17), les hommes de Bernard Laporte ne cachaient d’ailleurs pas leur colère. Le premier à allumer la mèche en salle de presse a été Raphaël Ibanez. Le capitaine des Bleus, pourtant réputé pour son calme, s’est dit " en colère " contre l’attitude des Pumas que l’arbitre a d’ailleurs parfois un peu trop tolérée. La propension française à chercher la paille dans l’œil des défaites afin d’expliquer la poutre que l’on a prise en pleine gueule atteint les sommets. 
Après avoir allumé, depuis quelques jours, ces Français qu’ils côtoient régulièrement en club, comme ils l’avaient fait avant l’ouverture de la compétition, les Pumas ont imposé un combat de tous les instants à leurs adversaires. Quitte parfois à jouer avec les règles. Mais tout le monde semble avoir oublié ce que les Coqs hardis devaient à… l’arbitrage pour se retrouver en demi-finale. En fait le rugby reste une impitoyable école de la vie. Impossible de frimer et de se dérober face à ses responsabilités. L’ex-sélectionneur devenu Ministre va s’en apercevoir !

LES AFFAIRES QUI ARRIVENT
La première plaignante, Frédérique Ruggieri, citée par l'Equipe Magazine avait notamment dénoncé, au sens propre, le rôle joué en 2005, selon elle, par Bernard Laporte, alors qu'elle tentait d'obtenir une autorisation pour exploiter des machines à sous. Toujours selon la plaignante,  l'ex-entraîneur du XV de France, alors proche du magnat des casinos Isidore Partouche, avait proposé son intervention " en faisant valoir son amitié avec Nicolas Sarkozy ", sollicitant une compensation financière. Le Monde indique que le parquet de Paris a estimé vendredi que le délit de " favoritisme " n'était pas constitué au vu de la plainte déposée. Incroyable que quelqu’un puisse prêter des pratiques pareilles à celui qui va prendre en mains les destinées de la jeunesse, de la lutte contre la tricherie dans le sport et assumer via le FNDS les liaisons avec la Française des Jeux ! Pour le jeu, on ne peut pas dire que les Bleus aient été véritablement triomphants !
L’Equipe Magazine relate aussi qu'au terme de près d'un an d'investigations et d'une quinzaine de perquisitions, la Direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) a découvert une série d'irrégularités, dont les plus graves pourraient être transmises à la justice. Elle épinglerait une série d'irrégularités parmi lesquelles, double comptabilité, abus de biens sociaux, détournement d'actifs, transferts de fonds suspect, fausses factures, travail au noir ou encore retraits en espèces… Personne ne peut véritablement croire pareilles pratiques, tout juste bonnes pour le Medef et les maîtres des forges. 
On se souvient pourtant que, durant la dernière campagne électorale des législatives sur le Bassin d’Arcachon, un tract a beaucoup circulé sur l’initiative d’associés de l’ex-Ministre pour mettre en cause François Deluga, candidat socialiste, accusé de ne pas défendre les projets immobiliers locaux d’une société, pressée de construire sur le Bassin d’Arcachon. Une plainte en diffamation a même été déposée par François Deluga ! On verra, là encore, ce que fait la justice de la nouvelle collègue du coach miracle, Rachida Dati. On sait en effet que depuis son arrivée au Ministère de la Justice, elle est particulièrement indépendante. Laporte à un avantage, il n’ira ni à Bazas, ni à La Réole, ni à Blaye pour le jugement : les tribunaux viennent d’être supprimés !

DES CAISSES DE RESONNANCE
De toutes les manières, le futur secrétaire d'Etat aux Sports nie en bloc: " Vous croyez que moi, je vais aller dans une société faire des malversations? ", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé mardi. " Je vous parie tout ce que vous voulez que ça ne débouchera sur rien à l'arrivée. Si ce n'est ce redressement concernant la TVA. " Dont acte. Il est comme les patrons de l’UIMM. La justice, qui pourrait être saisie des cas les plus graves, tranchera. Mais le site lequipe.fr rapporte, à titre d'exemple, un extrait du rapport de la direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) sur des restaurants de la chaîne Olé Bodega dans lequel celle-ci explique que " les associés font des prélèvements d'espèces dans la caisse. 
Bernard Laporte est nommément cité (...) Dans une note saisie par le fisc, l'expert-comptable des sociétés visées par l'enquête adresse ainsi cette mise en garde aux associés, dont Bernard Laporte : " (...) Vous n'avez plus les moyens de puiser à l'infini dans la caisse. " Encore des valises de billets qui circuleraient en France, sans que personne ne s’en offusque. Vivement la loi exemptant de poursuites les responsables économiques qui bossent dur pour transporter tous ces fonds discrètement. On dit même, qui plus est, qu'il leur faudrait parfois aller jusque dans l’île de Saint Martin pour achever le boulot !
En revanche, à partir de lundi, le grand prêtre de la fameuse tortue bèglaise aura la redoutable charge de réguler les rapports entre le monde du sport et celui de l’argent. Il sera excellemment placé pour dialoguer avec des prédateurs en tous genres qui transforment un joueur en capital, un match en tirelire, une Coupe du monde en secondes de pub rentables pour TF1, un athlète en porteur de logo, un stade en exutoire raciste. Bernard Laporte va vous régler tout ça avec expérience politique et sa parfaite connaissance des coulisses du sport.
Comme Roland Courbis a pris récemment 2 ans de prison ferme pour des transferts douteux, on remarque que les hommes de terrain, dans tous les sports, ont pris des habitudes qui permettent de penser que l’éthique est au cœur de toutes leurs préoccupations. La défaite de hier soir n’est donc pas que celle d’une équipe portant un maillot bleu c’est aussi celle d’une certaine vision du sport. On est certain maintenant que l’on ne pourra pas compter sur Laporte pour lui redonner un sens ! Il a d'ailleurs prévu, en arrivant au Ministère, de lire à son cabinet la lettre de Guy Mocquet.
Mais je déblogue…
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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 07:34

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le gouvernement actuel a de la suite dans les idées. Constatant que, malgré toutes les mesures multiples et variées proposées en faveur des plus favorisés au détriment des moins favorisés, il demeure au top des cotes de popularité, il avance à marche forcée dans le même sens. Les discussions sur le budget 2008 vont être l’occasion pour les députés UMP les plus zélés de glisser quelques amendements susceptibles de satisfaire les amis qui les ont soutenus. Il faut absolument satisfaire l’extrême droite avec les tests ADN et la droite avec les prélèvements fiscaux.

Ainsi l'assemblée nationale a adopté, hier, un amendement permettant aux chefs d'entreprise de déduire de l'impôt sur la fortune (ISF) les sommes qu'ils investissent dans leur entreprise pendant une durée minimum de cinq ans, dans le cadre du budget 2008. Les députés de la majorité ont adopté cet amendement de Lionel Tardy (UMP), au grand dam de l'opposition, lors de la discussion sur le projet de loi de finances 2008. Le gouvernement s'est déclaré " sensible " à cette proposition qui veut encourager " les entrepreneurs à investir dans leurs propres sociétés ", mais a présenté un sous-amendement pour que " les sommes restent investies pendant une durée d'au moins cinq ans ". Encore un cadeau effectué à ceux qui ont déjà été largement servis dans les mesures antérieures.
Les députés PS ont voté contre, en rappelant que le rapporteur général du budget, Gilles Carrez (UMP), avait déclaré que " l'on ne peut évidemment pas bénéficier d'une réduction d'ISF en investissant dans sa propre entreprise ", lors de la discussion sur le paquet fiscal l'été dernier. Mais le grand spécialiste du budget de l’Etat a perdu la mémoire en dînant avec les patrons investisseurs. Il ne savait pas encore que l’un de ses éminents collègues aurait une idée lumineuse quelques semaines plus tard, le mettant en difficulté. Il y aura bien d’autres occasions d’accentuer le déficit budgétaire en laissant filer toutes les recettes de solidarité.

S’ENRICHIR EN DORMANT
Par exemple, les mêmes représentants du peuple ont instauré un taux de prélèvement forfaitaire libératoire unique de… 18 % sur les dividendes d'actions et les obligations, dans le cadre de l'examen du même projet de budget 2008. Les amendements UMP qui proposaient en effet de fixer " à 18% le taux du prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes " et " de porter à ce niveau, en le relevant (de deux points), le taux du prélèvement forfaitaire libératoire " sur les obligations, ont été adoptés. Jusqu'à présent, les dividendes d'actions étaient taxés uniquement au titre de l'impôt sur le revenu. 
Désormais les contribuables auront le choix. Selon Gilles Carrez, la taxation des dividendes au titre de l'impôt sur le revenu atteint 21,5%. Les revenus des obligations bénéficiaient, eux, jusqu'à présent d'un prélèvement libératoire de 16%. Ce sera simplifié et encore plus avantageux pour celles et ceux qui font fortune en dormant. Les élus de gauche ont voté contre ce dispositif qui, selon eux, " privilégie la rente par rapport au travail ".
Ces deux faits d’une seule journée, durant laquelle des salariés tentent de défendre quelques avantages lié à la pénibilité ou à l’histoire de leur boulot, suffiraient à illustrer le comportement du gouvernement le plus à droite que l’on ait eu depuis des lustres. Pas une seule mesure qui ne fleure bon le profit, ce profit qui n’a plus comme objectif l’amélioration du niveau de vie général, mais plus prosaïquement le développement du compte en banque des particuliers déjà nantis.
Bien évidemment, il faut bien donner un signe fort purement fictif aux classes moyennes. Elles doivent se sentir assoées à ce festival d’exonérations qui leur fera croire qu’elles mettront fin à leurs soucis de fins de mois. Nicolas Sarkozy a promis une " France des propriétaires " et il doit absolument tenir parole. En travaillant plus en gagnant moins, les salariés pourront aller davantage chez leurs banquiers… pour emprunter durant trois ans moins cher. En une période durant laquelle les taux d’intérêt augmentent, les durées s’allongent… et plus encore les prix des terrains à bâtir flambent en raison de leur rareté, les députés ont tenu un bout de la promesse sarkozyste. Elle avait été singulièrement ébréchée par les " sages " qui avaient rappelé aux innocentes victimes, ayant cru que l’heure des crédits immobiliers gratuits étaient arrivée que jamais une loi ne peut avoir d’effet rétroactif.

A CHACUN SON INTERET
En août, le Conseil constitutionnel avait en effet censuré le principe d'une rétroactivité du crédit d'impôt de 20% qu'avait fait voter le gouvernement, dans le cadre de la loi Tepa. La mesure ne s'appliquant finalement qu'à compter de la publication de la loi dans le Journal officiel, le… 24 août. Le président socialiste de la commission des Finances Didier Migaud (PS) a donc fait remarquer que la date d'entrée ne vigueur du dispositif n'étant pas inscrite dans le projet de Budget, " les dispositions s'appliqueront à partir du 1er janvier 2008 " ,contrairement à l’effet d’annonce d’il y a quelques mois. Un tour de passe-passe qui réjouira les emprunteurs qui ont cru dans un paradis fiscal dévolu à d’autres. Il n’y aura aucune rétroactivité malgré les affirmations de la Ministre des Finances.
Le dispositif, prévu dans le projet de loi de finances examiné à l'Assemblée, sera applicable à tous les actes d'acquisition (logement ancien) ou déclarations d'ouverture de chantier signés (logement neuf) et procurera un avantage fiscal maximum s'élèvant à 3.000 € pour un couple sans enfant et à 3.400 € pour un couple avec deux enfants. Son coût estimé est de 220 millions d'€ en 2008. Une somme dérisoire qu’il faut rapprocher d’une autre : 600 millions d'€, qui est le nouveau montant, avancé hier matin, dans Le Parisien, au sujet du " trésor de guerre " constitué par l'UIMM, l'union des industries et métiers de la métallurgie. C'est dans ce pactole que le président de cette puissante fédération du Medef (patronat) Denis Gautier-Sauvagnac est soupçonné d'avoir effectué des retraits colossaux à des fins qui restent à identifier. Financement d'entreprises (notamment en cas de grève) financement syndical, financement politique ?
En tous cas, on sait désormais que ces investissements dans leurs entreprises, les propriétaires pourront avec un zeste d’habileté comptable les déduire de leur ISF ! Mais ils peuvent être rassurés : en ce qui les concerne il n’y aura pas non plus de rétroactivité pour les délits éventuels et les intérêts procurés par le placement de ces sommes considérables qui sont définitivement acquis. On peut même imaginer qu’un député UMP en mission pour la loi des finances 2006 invente un amendement biscornu qui exempte les généreux de l’UIMM de toutes poursuites. L’imagination ne manque pas au pays des lobbies.

UNE RUMEUR POUR UN PROFIT
Pendant le même temps l’action Lagardère était en forte hausse hier, après une information de presse rapportant que le président du groupe, Arnaud Lagardère, pourrait vendre 40% du groupe de médias et d'aéronautique à des "actionnaires amis" et se retirer de la cote. Arnaud Lagardère, qui détient 13% du groupe, envisage de faire entrer le Qatar et d'autres "actionnaires amis" dans le capital du groupe à hauteur de 40% et de le retirer de la cote, afin de se " protéger ", affirme l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur paru jeudi. Tiens donc, revoici le Qatar pour sauver des amis du Président en difficulté. On se souvient que c’est l’émir de ce pays béni qui a contribué financièrement à " sauver " les otages bulgares de Kadhafi ! Encore de bonnes affaires à effectuer pour ceux qui ont les moyens de les suivre au moment opportun. Il aura suffi d’une rumeur pour que quelques vendeurs opportunistes ou inspirés (Lagardère en connaît à EADS) pour que quelques dizaines de millions d’€ s’accumulent sur des comptes en banque déjà bien garnis.
Il faut " faire en sorte que les différentes politiques fiscales, sociales, environnementales, économiques prennent en compte la question de la pauvreté pour agir en amont et pas pour réparer les dégâts après ", avait expliqué Martin Hirsch. Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré qu'il ne voulait pas " gérer la pauvreté ", qui n'a plus reculé depuis 20 ans, mais la " combattre ". " Cela fait 20 ans que, gauche et droite confondues, on cherche à agir sur les conséquences alors qu'il faut avoir le courage de s'attaquer aux causes ", a-t-il fait valoir. Les députés UMP l’ont entendu. Ils s’attaquent à la résorption de la pauvreté en rendant les plus riches, plus riches encore.
Avec la loi des finances, ils ont pourtant une belle opportunité de lui donner raison : taxer les plus values boursières, moraliser les marchés, restaurer la progressivité réelle de la contribution solidaire à la vie collective, cesser d’exonérer celles et ceux qui gagnent toujours plus en travaillant toujours moins. Or ils vont passer leurs nuits à tenter de refiler des amendements destinés à contourner les textes généraux applicables au commun des citoyens. 
La croissance ne sera pas au rendez-vous, les ressources de l’Etat vont fondre sous l’influence des idéologues du supposé " gagnant-gagnant " toujours plus pour ceux qui gagnent le plus, le déficit budgétaire va s’accroître et en avril 2008 sortira le plus drastique des plans d’austérité qu’ait connu notre pays. En attendant, les précautions auront été prises pour que les amis n’aient pas à en souffrir.
Mais je déblogue…
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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 08:13

Comment ne pas vous parler ce jeudi de l’évènement essentiel de l’année ? Impossible en cette journée réputée " noire " de faire l’impasse sur l’information qui secoue la France au plus profond de ses convictions. Durant ces heures, pas tout à fait comme les autres, il y aura des larmes, des cris, beaucoup d’énervement et des visages marqués par les soucis. Il faudra obligatoirement prendre son mal en patience afin de juger si l’enjeu était véritablement aussi important que prévu. Il existe en effet un doute sur le statut que l’on doit accorder à l’un ou l’autre des camps en présence. Quel sera le vainqueur des deux ? D’un côté on a la puissance médiatique, la sûreté de jugement, l’assurance d’avoir raison envers et contre tout. De l’autre on trouve la générosité, la volonté de ne pas se laisser dominer et surtout celle de ne pas se laisser enfermer dans une logique de la supériorité du paraître sur l’être.

Cette opposition ne donnera pas nécessairement un vainqueur, dans la mesure où l'on sait que l’épreuve du temps peut être redoutable. Il faudra attendre pour jauger le résultat des actions en cours. La France est frappée de stupeur et parfois paralysée par ce face à face entre une vision idéaliste populaire et une conception purement matérielle de la vie. Nul ne sait véritablement s’il s’agit d’une opposition musclée en devenir ou d’une opposition raisonnée déjà planifiée. On le découvrira dans le jugement que l’on portera à terme sur les textes qui découleront de cette confrontation. " Il y a des réformes à faire, tout le monde le sait. J'ai été élu pour ça, on va les faire tranquillement, en maintenant le dialogue ", a déclaré le président Nicolas Sarkozy hier soir. Mais, sans se faire l’avocat de son adversaire, en première ligne du conflit, il faut savoir que ce que son adversaire reproche au maître du pays,  c'est de n'avoir dégagé aucun espace de négociation sur le fond du projet et de hausser le ton. On érigera les Françaises et les Français en juges et qui sait si un sondage permettra finalement de dire lequel des belligérants de ce jeudi noir aura finalement capté le capital de sympathie. Certes il y en aura beaucoup qui n’ont rien à faire de ce conflit particulier, et d’autres qui se refuseront à prendre parti, mais je suis certain que dans les chaumières ou sur les quais des gares, ont cherchera fnalement à charger l’un ou l’autre. Impossible qu’une épreuve de force comme celle qui s’engage ne laisse pas des traces. Il y aura un faible et un fort, un vainqueur et un vaincu.

DANS LA PLUS GRANDE DISCRETION
"Le gouvernement doit bouger, sinon on va vers une crispation", a prévenu l’un des acteurs, en laissant planer le risque d'un conflit de longue haleine. C’est dire si la situation est grave. Il faut justement éviter que le conflit dure et perdure. Il doit se régler dans la plus grande discrétion et grâce à des négociations compliquées, mais avec le souci de ne pas mettre en cause les acquis antérieurs ou de reculer face à l’adversité. A en croire un sondage BVA pour le Figaro et LCI, 55% des sondés, contre 43%, estiment que l’événement de ce jeudi n'est pas vraiment ou pas du tout justifié. Mais selon une enquête CSA pour L'Humanité, 54% des sondés disent soutenir le mouvement d’humeur , 26% y étant hostiles et 17% indifférents. Un bataille d’image et de communication va donc s’engager, et chaque camp espère convaincre l'opinion. Nicolas Sarkozy, pour sa part, entend aligner le régime spécial qui était en place sur celui de la fonction publique, une promesse qui repose selon lui sur " un principe d'équité et d'égalité ".
Il semble en effet que cette volonté manifeste de réformer tout, de régenter tout, d’uniformiser tout, de libéraliser tout, pèse fortement sur l’entourage, habitué à plus de considération et surtout à profiter de sa liberté historique antérieure. L’ensemble des problèmes a fait l’objet de divers différends plus ou moins ouverts. En fait, le combat dure depuis des mois sans que l’on sache réellement comment a débuté l’histoire. Il y a certainement une tromperie potentielle, mais dans le fond, elle était attendue, car elle réside dans une antipathie qui paraît ancrée dans l’histoire. 
On sentait que de toutes les manières, la rupture promise finirait pas devenir visible. Nicolas Sarkozy ne pouvait pas sans cesse afficher sa différence, sa volonté de bousculer les habitudes, de dépoussiérer les liens sociaux sans connaître l’effet boomerang. Après avoir déclaré sa flamme, avoir encensé le comportement des gens ayant "cocufié" leurs anciens partenaires, avoir débauché des têtes réputées bien faites dans le foyer adverse, il se retrouve à son tour secoué par des soubresauts du même genre. Les actes d'infidélité se multiplient. Les alliances vascillent. Les rassemblements ne sont plus à la gloire du couple occupant le sommet de l’Etat. Mieux, on pense parfois que les événements peuvent avoir raison d’une solidarité factice. Ce soir, normalement, il faudra donner le change, et démontrer que l’on n'est pas touché par le succès du camp adverse. C’est la rançon des images !

AUCUN CONSENTEMENT MUTUEL
En fait, on va directement vers le divorce. On a une seule certitude, il ne sera pas par consentement mutuel. Loin s’en faut. L’une des parties va forcément chercher à préserver ses intérêts bien compris, et surtout à conserver des subsides pour ses vieux jours. Dans ce type de divorce express, il est d’usage que les belligérants déposent une requête conjointe, afin d’accélérer la procédure. Dans le cas présent il semble que Nicolas Sarkozy ait plutôt envie de freiner car il ne souhaite plus tout à fait affronter directement la vindicte de l’opposition. On a donc pris une éminence grise pour fluidifier les " relations sociales ". Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, tel Mazarin, a d’ailleurs pris les choses en main pour accélérer la procédure, car les négociations s’éternisaient, et cette situation perturbait le bon fonctionnement de la présidence.Il faut donc, une bonne fois pour toutes, prendre une décision rapidement. Soit l'on va au conflit public, soit on accepte la négociation intéressée. Il est vrai que le couple concerné par ce jeudi plus rouge que noir a une certaine ancienneté. Cette longue pratique d’une vie commune, organisée aux origines, autour du principe d’un engagement réciproque " gagnant-gagnant " sécurisait tout le monde, car il correspondait aux conventions habituelles. En voulant absolument modifier ces références, Nicolas Sarkozy a brisé les codes habituels, mais bien évidemment, il se refuse à l’admettre car il sait que sa popularité en souffrirait. 
Tout son entourage cherche une manière habile d’annoncer que tout est fini et qu’il ira jusqu’au bout, alors que la négociation a été réduite à sa plus simple expression. On s’est contenté de s’informer réciproquement des griefs, avant de repartir chacun de son coté. L’un dans son Palais, alors que l’autre essayait de s’approprier la rue et le soutien du plus grand nombre, après avoir ému les gens sur le triste sort qui lui était promis.

L’ETAT DE DIVORCE PERMANENT
En fait, ce soir on saura peut-être quel est le véritable rapport des forces en présence. Beaucoup de problèmes financiers sont encore à régler. Savoir qui conservera le bénéfice des avantages antérieurs, se mettre d’accord sur les conditions de la retraite annoncée, éviter les fuites dans la presse sur le dialogue en cours, se mettre d’accord sur le processus légal avec le soutien de juristes : autant de sujets qui resteront en suspens quand les calicots auront été repliés et que les premiers bilans seront publiés.
Après le mitterrandien " coup d’Etat permanent " nous sommes entrés dans " l’état de divorce permanent ". Cette situation risque bel et bien de perdurer, car il subsiste un sentiment latent d’injustice et d’agitation, constamment dirigé contre l’autre. Nicolas Sarkozy voulant vampiriser les médias, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il annoncera les décisions définitives prises au moment qu’il jugera le plus opportun pour estomper une autre facette de son comportement.
France Inter indique par exemple, ce matin, que l'Elysée pourrait publier dans la journée un communiqué officiel sur la situation qui hante l’esprit de tout un peuple. On aura, comme à l’habitude, deux versions de la situation : celle officielle qui diminuera l’impact des faits, et celle officieuse qui en augmentera les conséquences. En fait, il faudra se rendre à l’évidence : la bataille de l’opinion est bel et bien engagée. De son résultat dépendra la suite des événements et de la profondeur du divorce. mais quel divorce ?
Demain vous le verrez aux Unes de la presse, et ce soir aux choix du Jité de TF1. Il va y avoir débat dans les rédactions : sur quel divorce titre-t-on ? Malheureusement, la réponse ne fait aucun doute : certainement pas sur celui entre les salariés du secteur public et le gouvernement, mais plus sûrement sur celui qui est acquis entre Cécilia et Nicolas… Vous savez, ce drame humain bien plus capital pour des millions d’usagers des transports collectifs que le statut des cheminots. En effet, que vont-ils avoir à lire dans Voici, Gala, Paris Match Pravda, Closer, VSD dans le métro, le RER ou le TER ou le TGV si le couple présidentiel met fin à ses accords bilatéraux sans que ce soit médiatisé ? La vie quotidienne de chacune et chacun en sera bouleversée, et je suis certain que beaucoup des gens ayant voté pour Nicolas Sarkozy sont prêts à se mettre en grève afin d’éviter pareil drame humain. Personne ne fêtera en effet les 40 annuités du couple !
Mais je déblogue…
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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 07:25

Pouvons-nous espérer un sursaut populaire face aux réalités exposées dans la chronique de hier sur les rapports existant entre une grande part du système médiatique et la majorité actuelle ? Même s’il ne s’agit que d’un frémissement, Nicolas Sarkozy a du souci à se faire car, en effet, le vent semble tourner depuis quelques jours. Malgré tous ses efforts, sa cote de popularité, à laquelle il ne faut pas accorder une importance décisive sur un seul sondage, baisse de manière significative, comme si désormais celles et ceux qui ont cru abusivement en lui commençaient à se lasser de toutes ses réformes dirigées contre eux. Une étude de l'institut de sondages LH2 sur " la popularité de l'exécutif " parue hier dans Libération indique que les cotes de popularité de Nicolas Sarkozy et François Fillon sont en chute respective de cinq et huit points.
Ainsi, le chef de l'Etat recueille 61% d'opinions positives (66% les 20 et 21 septembre) contre 35% d'opinions négatives (30% précédemment). 4% des sondés ne se prononcent pas, un chiffre stable. Selon LH2, "ces évolutions reposent sur un phénomène politique simple, qui affecte l'image des deux leaders : le chef de l'Etat subit des défections auprès des sympathisants de gauche et du centre, mais conserve son capital de confiance auprès des sympathisants UMP et d'extrême droite. Ouf ! on est rassuré : si les gens dits de gauche commencent à se réveiller, c’est déjà un progrès notable. Il reste cependant à confirmer. C’est une réalité qui devra être accentuée, car il est certain que la cellule "sondages" de l'Eysée va réagir en commandant une enquête contradictoire à la première occasion venue. Ce n’est qu’une question de moyens financiers et de choix du bon jour.

Ce qui est plus inquiétant pour le Chef de l'Etat, c’est que 62% des Français considèrent que les médias d'information sont " dépendants du pouvoir politique ", mais 53% jugent qu'ils ne le sont " ni plus ni moins " depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, selon le même sondage de l'institut LH2 pour Libération qui paraît aujourd’hui.
A la question " diriez-vous que les médias d'information français sont dépendants du pouvoir politique? ", 62% des personnes interrogées répondent oui, dont 10% les considèrent " totalement dépendants " et 52% " plutôt dépendants ". Mais où ça se corse (si l’on peut écrire ce verbe) c’est que 53% des sondés considèrent que les médias ne sont " ni plus, ni moins dépendants du pouvoir politique " depuis que Nicolas Sarkozy a été élu à la présidence de la République. 
Cette proportion se répartit entre 70% des sympathisants de droite sondés, 50% des sympathisants du centre (Modem) et de 40% des sympathisants de gauche. Pour 37% des Français au contraire, les médias sont " de plus en plus dépendants du pouvoir ". Cette proposition se compose de 53% des sympathisants de gauche sondés, de 44% des sympathisants du centre (Modem) et de 20% des sympathisants de droite. Enfin, 65% des personnes interrogées considèrent qu'Internet est un " média complémentaire " de la presse papier. 29% pensent que ce média est un " concurrent ". Il est à peu près certain que ces résultats seront davantage examinés à la loupe que ceux concernant la popularité de l’exécutif. En effet, s’ils se confirmaient, ce serait une brèche ouverte dans le système sarkozyste.

L’INDEPENDANCE PREOCCUPE
Dans une tribune, Yan de Kerorguen et Estelle Leroy, journalistes à La Tribune, parue dans Libération le mercredi 11 juillet 2007, abordaient longuement le problème de l’indépendance des journalistes dans la France actuelle. Leur texte remarquable mériterait d'être présenté en entier mais en voici un extrait significatif :" En réalité, dans le monde réel, les choses sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Expliquons-nous. Le degré de l'indépendance ne se mesure pas seulement aux garanties apportées (ou pas) par un actionnaire mais au combat permanent des journalistes. Tous les jours, nous avons à livrer le combat de l'indépendance. Aussi bien contre nos directions, contre nos propriétaires et même parfois contre nous-mêmes. Les sollicitations ne manquent pas. Dircoms, responsables politiques, annonceurs, tous jouent leurs cartes à l'envi. Conflits d'intérêts, mais aussi jeux d'influences, interférences politiques, excès de zèle des directions de la rédaction, pression publicitaire, tous les cas de figures existent. Jusqu'aux atteintes graves qu'ont connu certains journaux cette année : censures d'articles, perquisitions, viol du secret des sources, évictions de journalistes (...). C'est une exception française : nous sommes le seul pays du monde démocratique où les médias sont aux mains des industriels. La consanguinité du capital et une certaine endogamie caractérisent nos milieux d'affaires. Ce principe de réalité, il est vrai, est très préoccupant. Il fait peser le soupçon sur la crédibilité et l'indépendance des organes de presse. Soyons clairs: dans un contexte médiatique qui subit aujourd'hui les effets de la concentration de la presse, à quelques rares exceptions, aucun titre ne peut se prévaloir de vivre à l'écart du monde réel et se targuer d'être à l'abri des rapports de force qui existent dans toute société humaine… ". Cette prise de position extrêmement lucide répond véritablement à un besoin démocratique fort.
 Inconsciemment les téléspectateurs, les auditeurs, les lecteurs ressentent les comportements suspects. Ils ressentent quand on en fait trop pour les convaincre et justement ils ne mordent pas tous à l’hameçon.C'est ce qui se produit. Les divers incidents à " Paris-Match-Pravda ", au JDD ; la prudence risible sur la situation du couple Sarkozy ; la surmédiatisation des moindres faits et gestes (jogging par exemple) ont leur revers négatifs. 
C’est certainement ce qui avait permis au " non " de l’emporter lors du référendum sur le Traité européen, car, quand on compare a postériori les temps globaux accordés aux partisans du " oui " et à ceux du " non " on a désormais la certitude que le trop a été l’ennemi du bien. Depuis une décennie, en France, il n’y a plus un système médiatique mais en fait deux, et cet antagonisme commence, une fois encore, à faire son effet. Et c'est une modification du paysage fondamentale.

DEUX SYSTEMES OPPOSES
Le premier est composé des grandes chaînes de télévision, des principaux réseaux radiophoniques, des quotidiens et des hebdos généralistes. Pour des raisons diverses : influence des actionnaires dans certains cas, conviction des éditorialistes dans d’autres, choix délibéré des équipes rédactionnelles dans d’autres encore, le oui avait dominé ce qu’on pouvait appeler le système "classique". C’est quasiment exactement la même situation actuellement pour Nicolas Sarkozy. Ou presque ! Il devient tellement omniprésent qu’il commence à insupporter le " récepteur " moyen.
La second branche est plus complexe et surtout beaucoup plus diffuse. Elle compte des journaux militants, des radios moins traditionnelles, des réseaux associatifs ou d’éducation politique, et surtout une myriade de sites internet, collectifs ou individuels, permanents ou éphémères, dont l’influence n’a cessé de grandir au fil des années. Dans ce système médiatique alternatif, le non avait dominé d’une manière écrasante. Il est actuellement majoritairement devenu anti Sarkoziste mais avec moins de punch, même s’il surfe sur des sujets mobilisateurs comme, dans l’ordre décroissant : le test ADN, la chasse aux immigrés, les franchises médicales, les régimes spéciaux de retraite. 
C’est en grande partie ce même réseau inorganisé et aléatoire qui avait propulsé Ségolène Royal en tête des " candidats " susceptibles de gagner. Il a entretenu l’illusion d’une victoire facile portée par Internet alors qu’il lui manquait une bonne part des bases ayant porté le " non " vers son score. C’est ce manque qui est responsable, contrairement à une idée soigneusement entretenue accusant les " éléphants ", pour une part de la déconvenue de la gauche.
Le système dissident, est plus crédible aux yeux de l’opinion. Pour beaucoup de gens, il n’est pas entaché des défauts qu’on attribue au système classique. Tout simplement parce qu’il émane de la base de la société et non du sommet, il devient alors une référence. Il donne un autre angle à l’information, malgré ses défauts indéniables et surtout il introduit le doute et le démultiplie. En fait Sarkozy, en le nourrissant pas des mesures outrancières, a réveillé ce réseau ressemblant à un patchwork aux couleurs, aux textures, aux dimensions différentes mais finissant par couvrir un espace considérable.

UN COMBAT DE TOUS LES INSTANTS
Yan de Kerorguen et Estelle Leroy écrivent dans leur tribune libre sur le devenir de leur journal : " Pour préserver la liberté de traitement de l'information, nous sommes convaincus que la seule règle qui compte, c'est la confiance du lecteur. Certes la non-ingérence de l'actionnaire dans la bonne marche des rédactions est la première condition de la confiance accordée aux journalistes, mais elle n'est pas la seule. La véritable confiance se mesure à la qualité de l'information et aux efforts répétés pour maintenir les exigences éthiques. C'est le lecteur qui est juge. C'est lui le véritable garant de notre indépendance. Qu'on ne se méprenne pas: l'indépendance n'est pas un état des choses, ni une récompense. C'est une dynamique. Comme la liberté, elle n'est jamais acquise. Comme pour la démocratie, c'est un combat de tous les instants. Comme pour le progrès, c'est un devoir ". Il est donc indispensable que chacune et chacun d’entre nous entreprenne ce " combat de tous les instants ". Plus que jamais il faut activer un vaste réseau, ouvrir des blogs, expédier le maximum d’informations comme autant de SOS glissés dans de nouvelles bouteilles sur l’océan de l’Internet, afin de démultiplier une autre information. En fait, il faut patienter encore pour espérer que le second système l’emporte provisoirement sur l’autre.
Une association, le "Rassemblement pour la démocratie à la télévision" (RDT), a incité les rédactions à participer à une " journée nationale sans Sarkozy dans les médias " le 30 novembre prochain. Soit un an tout juste après l'annonce officielle de la candidature de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Donc, dans l'idée que cette journée devienne " une grande journée de la démocratie et de la liberté de la presse ", " pas une image, pas un son, pas une ligne sur les faits et gestes de Nicolas Sarkozy ne doivent sortir, ce jour-là, des rédactions ! Ni éloge, ni critique, ni commentaires ! Rien de rien, s'il vous plaît ". Présidée par un sociologue de 52 ans, Pierre Bitoun, cette association encourage les citoyens à diffuser l'appel. Basée à Tours, l'association revendique une centaine de membres, dont 64 fondateurs depuis sa création en juillet dernier. Elle se définit comme " indépendante de toute organisation politique ", " propose une action novatrice, ambitieuse, qui touche au cœur même du système d'influence : les sondages (interdire leur réalisation dans les trois mois précédents un scrutin électoral) et les journaux télévisés (démocratiser les journaux de TF1 et France 2) ". Chiche. Tiendrons-nous un jour dans une société française tellement bouleversée ? On pourrait au moins essayer. Au moins un jour, pour lancer la guerre d'indépendance.
Mais je déblogue… 
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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 07:38

Je sais que toute référence à un éléphant socialiste constitue une marque évidente d’archaïsme voire, pour certains qui se sont longtemps glissés derrière eux pour obtenir leur ombre protectrice, une marque de sénilité avancée. Il faut reconnaître que les " modernes ", qui ont pourtant longtemps servi la soupe à ceux qu’ils tentent par tous les moyens d’écarter du festin politique, ont une tendance à se répandre partout sur les ambitions de ces fidèles ne cherchant qu’à rester en accord avec leurs engagements personnels. C’est vrai : il n’est plus  à la mode de reconnaître que l’expérience est un atout. Mais, tant pis, je vais encore ramer à contre courant. Je suis un affreux " archéo " qui ne mériterait qu’une lapidation en place publique, tellement je me sens loin de certains arguments et de certaines pratiques.

Tenez au PS j’avoue avoir particulièrement apprécié ce week-end les prises de position d’Henri Emmanuelli à Toulouse. Le député, président du conseil général des Landes, a su en effet synthétiser ce que je ne cesse d’écrire quotidiennement dans L’AUTRE QUOTIDIEN. Bien entendu, il n’a ni le temps, ni la volonté de les lire. Je ne peux donc pas être suspecté de cirage de pompes.
Henri Emmanuelli a tout simplement effectué une analyse du système sarkozyste qui a le mérite d’être simple, véridique et utile à la réflexion collective sur la vie sociale française. Henri Emmanuelli a, par ailleurs, dénoncé une " réalité virtuelle " fabriquée par les médias. " Ce qu'a compris M. Sarkozy c'est que les médias ont faim tous les matins ", a-t-il ironisé. " Il y a un thème par jour, un voyage par jour, une gesticulation par jour, une commission par jour (...) pour fabriquer une bulle de réalité virtuelle qui ferait que la France, désormais, ne soit plus partagée entre progressistes et conservateurs, mais participe de l'aventure d'un homme ", a-t-il dénoncé. Que c’est bon d’entendre enfin un élu de poids qui ose décortiquer la manière dont fonctionne la gouvernance de celui qui fait tout, sait tout, réagit sur tout… En fait, ces quelques mots valent beaucoup plus que toutes les grandes théories sur la refondation d’un parti, incapable de gérer sa communication collective. Quel que soit le programme ou le (la) candidate, le PS ne reviendra au pouvoir que s’il parvient à modifier radicalement son rapport aux médias.
Aucune structuration du message, aucune volonté de considérer que " la presse a faim tous les jours ". Si tous les élus du PS se mettaient, sous l’égide de leur Fédération structurée et en ordre de marche, à appliquer le principe simple suivant : " si vous ne dites pas ce que vous faites ou vous pensez, on dira ce que vous ne faites pas et ne dites pas ! " on modifierait déjà grandement le rapport des forces actuels. Sarkozy, depuis maintenant des années, a largement utilisé les faiblesses d’un système médiatique qui ne vit que sur l’événementiel et plus du tout sur l’analyse objective, qui offre en pâture ce que le public attend et non pas ce qu’il devrait savoir. Henri Emmanuelli a demandé aux très nombreux militants présents de prendre conscience de cette tactique, et non pas de se lamenter mais d’agir contre elle.

UNE SAVANTE DISTRIBUTION DES ROLES
Un entretien, publié sur Libération.fr, avec le linguiste Pierre Encrevé qui, fut conseiller auprès de Michel Rocard lorsque celui-ci était Premier ministre, a le même jour retenu mon attention. Il décrypte avec talent et surtout une extrême lucidité les nouveaux mots du pouvoir, et il confirme qu’en plus, chaque fait, chaque geste, chaque prise de parole de Nicolas Sarkozy ont été savamment calculés dans une cellule élyséenne qui bosse à plein régime. Certains socialistes pensent que tout est spontané et seulement le fruit d’une idéologie, alors qu’il y a une technicité millimétrée. Et c’est là l’essentiel. Quand le comprendront-ils et surtout quand l’admettront-ils ? D’un côté, il y a une savante distribution des rôles comme pour un téléfilm référence de TF1, alors qu’en face ,ce n’est qu’un joyeux bordel médiatique fait de confidences, destinées à tuer l’ennemi que l’on s'est trouvé ! C’est un peu comme si un orchestre jouait des partitions différentes avec l’espoir d’être entendu par le grand public, déjà peu passionné par la musique classique !
Pierre Encrevé pense que, justement, Sarkozy est en passe de modifier le niveau de l’expression politique, de lui donner une dimension de propargande comme ce fut le cas en une triste époque. " Comme les vêtements. Il a jeté le costume gaullo-mitterrandien aux orties, la langue avec. Vous imaginez l’un quelconque de ses prédécesseurs courant dans les rues en culotte courte rehaussée d’un tee-shirt à l’enseigne de la police new-yorkaise ? Son langage public improvisé est à l’avenant : celui de n’importe quel membre de sa classe sociale et de sa génération qui n’est pas passé par les grandes écoles. Il méprise l’usage de la particule négative ("C’est pas comme ça que ça marche !"), il ignore le parler énarque, mais emprunte à Coluche le tutoiement collectif ("Attends !"), il emploie le vocabulaire quotidien. Bref, il use d’une variété souple et non guindée de la langue française et, négligeant de mettre les formes, il préfère jouer de la spontanéité, du naturel, du relâché, qui caractérisent depuis longtemps le parler public du show-biz, par exemple dans les talk-show. On n’est pas loin du langage de Bush fils, mais on peut aussi le rapprocher, mutatis mutandis, de Georges Marchais, dont le populisme ne lui est pas vraiment étranger ". C’est probablement l’analyse la plus importante que l’on devrait expliquer aux militants de gauche. Leur rappeler que si Sarkozy plait au peuple, c’est parce qu’on lui demande de parler comme l’ont fait les grands tribuns de gauche, le langage du peuple. Ce linguiste renommé complète parfaitement la déclaration d’Henri Emmanuelli.
La presse a besoin d’un scoop chaque jour. Elle a horreur du vide. Elle haït les silences. Elle rejette l’inaction. Elle vomit la langue de bois. Elle se délecte désormais de l’inédit même hasardeux. Elle adore ce qui va vite et qui se renouvelle car, comme on l’apprend sur les bancs des écoles de journalisme, les " marronniers " ne font plus recette, sauf si les marrons sont transgéniques ou bleus !

ETRE TROP OU PAS ASSEZ PRESENT
Lors d’une discussion avec l’un des Inspecteurs d’Académie avec lequel j’ai encore des rapports quasiment filiaux, j’évoquais la difficulté, pour un élu local, d’être toujours présent, partout et tout le temps pour ne pas décevoir celles et ceux qui l’attendent. " Vous avez tort m’avait-il dit : les gens aiment la rareté d’une présence qui est vécue comme un événement flatteur par les présents, comme une faveur accordée, comme un moment fort. Si vous allez partout, vous galvaudez votre fonction ! ". Cet homme, qui a depuis plus d’une décennie quitté la vie publique, et auquel je dois beaucoup, a probablement tort si l’on en croit Pierre Encrevé et Henri Emmanuelli : les gens veulent de la présence… des annonces… des commissions… des révélations… des cérémonies. Ils ne supportent plus, sous l’influence des médias, l’absence. On le constate avec leur appréciation sur les députés. Le peuple adore que l’on se mette à sa portée, que l’on ait les mêmes mots que lui, et que l’on vienne à lui. Voici ce qu’en pense Pierre Encrevé : " Dans ses discours écrits, Nicolas Sarkozy n’innove guère. Mais en discours spontané public, il brise la convention de la monarchie républicaine qui voulait que le Président s’exprime avec une distance le distinguant constamment du vulgaire. En public, même dans les occasions apparemment détendues, ses prédécesseurs n’utilisaient que le style surveillé. Nicolas Sarkozy, lui, semble négliger la dimension symbolique de l’exercice du pouvoir suprême, se consacrant avec frénésie à illustrer ses aspects réels et imaginaires : il paraît exercer tous les rôles gouvernementaux, il parle beaucoup et se montre sans cesse, mais tout ce qui, dans la représentation de l’Etat, tient à l’éloignement, à la hauteur, au laconisme est, pour l’instant, laissé pour compte. C’est apparemment un choix calculé, et c’est une vraie rupture avec la Ve République qui, pour le style, pourrait nous rapprocher de la IVe avec ses Conseils des ministres en bras de chemise et le tutoiement de rigueur - sauf qu’il n’y a plus de ministres ". Remarquable constat qui devrait interpeller tous les opposants. A partir du moment où le rêve secret de tout citoyen c’est de passer à la télé, Sarkozy le fait à leur place !

A CHACUN SON CRENEAU
Il existe aussi des trompe l’œil méticuleusement montés. Par exemple les déclarations de Fadela Amara ne doivent rien au hasard, contrairement à ce que pensent les naïfs qui prennent ces pseudos faux pas tonitruants pour argent comptant. En effet, Nicolas Sarkozy a choisi avec soin les entrants dans le gouvernement, afin que soit portée une autre parole, un autre style, un autre registre que ceux qu’il décline. Encore une fois, Henri Emmanuelli, dans la généralité, et Pierre Encrevé dans le détail, mettent le doigt là où ça fait mal : " Fadela Amara tient son rôle. Faites une expérience mentale. Imaginez que Rachida Dati, en sortant d’une visite de prison, l’autre jour, ait dit " C’est dégueulasse !" et que Fadela Amara, elle, ait dit des tests ADN qu’ " ils ne font pas honneur à la France " : le gouvernement serait en danger ! Avant sa visite aux prisons, Rachida Dati partageait les vacances américaines du Président, et après les prisons, elle a dû visiter les défilés de haute couture : elle représente le rêve d’intégration à la française. Elle doit donc parler la langue des politiques issus de la bourgeoisie, auxquels elle doit tendre constamment à ressembler en tout. Fadela Amara tient, dans l’excellent casting des spécialistes élyséens, le rôle symétriquement opposé : elle doit représenter la banlieue, pour tenter de la réconcilier avec le Président, en délicatesse avec elle pour cause de "Kärcher" et "racaille". Elle doit donc avant tout conserver des marques apparentes de sa différence originaire avec les "bourges" qu’elle côtoie au gouvernement. Le mot " dégueulasse " n’appartient pas spécifiquement à la banlieue, mais aussi bien au français familier de chacun de nous, et bien des politiques l’emploient publiquement à l’occasion, en l’accompagnant d’un " passez-moi l’expression ", qui dans la bouche de Fadela Amara aurait bien déçu le Président. Ce n’est pas du parler Sarkozy, c’est de la division du travail. Et Devedjian fait aussi le sien en feignant de s’en scandaliser, légitimant avec soin Fadela Amara comme insoumise tout en réconfortant les électeurs lepéniste ". Encore superbe et véritablement exceptionnel comme décorticage du système sarkozyste.
" Vas-y lâche toi ! "
a dû lui dire au téléphone Nicolas Sarkozy qui se donne ainsi, grâce à elle,  l’image d’un homme tolérant, admettant la différence et le langage populaire. Elle occupe un créneau médiatique particulier dont on sait que personne d’autre dans le gouvernement actuel  ne peut le prendre. Elle est en mission de langage à l’insu de son plein gré.
Il arrive que les éléphants, ces vieux débris bons pour le cimetière, aient parfois les possibilités de sauver le " troupeau " facile à décimer quand il ne se méfie pas assez des apparences. On verra bien à l’usage, lors des prochaines échéances électorales, l’impact de ce constat. En tous cas Henri Emmanuelli aura rappelé qu’ils ne sont pas sans défense.
Mais je déblogue…
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