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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 07:35
En fait l'essentiel de la vie politique est désormais consacrée à la mise en ligne médiatique des annonces que l'on à faire. Quitte à démentir la vérité de la veille par un rectificatif du lendemain et une reculade d'après-demain, les gouvernants de tous les pays savent qu'ont ne revient jamais sur une bonne première impression. C'est le cas pour le sarkozysme qui s'épuise dans des aller-retour démoralisants pour ses troupes mais qui ne semble avoir aucune prise sur l'opinion dominante qui refuse les réformes mais ne fait absolument pas confiance aux maigres solutions proposées par l'opposition. Partout le masque de la réforme craque aux entournures. Il se lézarde dans tous les secteurs. Il s'effrite sous l'influence d'un vent mauvais venu du large, c'est à dire du reste du monde. Hier le gazole a pulvérisé ses records avec le risque de devenir plus cher que... le sans plomb !
Les prix du gazole, de l'essence et du fioul domestique ont atteint de nouveaux records la semaine dernière, dans le sillage de la flambée du pétrole brut, selon des chiffres de l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) publiés hier sur son site. Le litre de gazole, carburant le plus consommé en France, dépassait 1,41 € le litre, à 1,4105 €, après un record de 1,3480 € la semaine précédente, précise l'Ufip. Celui de l'essence SP95 est monté à 1,4454 €, contre 1,4155 € une semaine plus tôt. Quant au prix du fioul, il a atteint 0,9627 € le litre contre 0,9080 €. Ce sont les réalités réduisant à néant toutes les affirmations sur le pouvoir d'achat. Les familles sans transport collectif vont être les premières victimes de l'étalement urbain avec ses conséquences terribles sur le coût du déplacement quotidien « domicile travail ». Conjugué parfois à des taux d'emprunts variables pour l'habitation ou la consommation, l'effet « pétrole » va générer une crise du crédit en France. Aucune mesure ne parviendra à juguler cette réalité d'autant que la précarisation de l'emploi n'arrange pas l'angoisse qui monte dans les « pavillons » français. Les promesses gouvernementales non tenus (NDLR : j'ai à de nombreuses reprises démontré qu'elles ne se seraient jamais dans un tel contexte) vont conduire à un désenchantement très dangereux vis à vis du politique.
Le mouvement des marins-pêcheurs contre la hausse du prix du gazole s'est amplifié sur une grande partie du littoral atlantique, de la Manche et de la Méditerranée, avec les blocages des dépôts de... carburants de La Rochelle et du port pétrolier de Lavera près de Marseille. Du Pas-de-Calais aux Bouches-du-Rhône, les marins bloquent l'accès aux ports ou laissent les bateaux à quai en attendant la réunion du comité de suivi du plan d'aide de la filière, de 310 millions d'euros sur trois ans, que doit présider le ministre de l'Agriculture et de la Pêche.
Michel Barnier s'est dit prêt hier soir à envisager une mise en place « plus rapide » et des « compléments » à ce plan annoncé en janvier dont on sait qu'il n'a pas encore été appliqué.
LA GUERRE DU PETROLE
Les premiers effets du blocage des dépôts ont été ressentis à La Rochelle où des stations service ont été prises d'assaut par les automobilistes craignant une éventuelle pénurie. Les dépôts de carburant du port de commerce, qui alimentent tout le Centre Ouest, sont bloqués depuis dimanche soir. Le mouvement de grogne des professionnels a gagné lundi la Méditerranée où l'accès au port pétrolier de Lavera (Bouches-du-Rhône) a été bloqué dans la matinée. Le dépôt de carburant du port de Sète (Hérault) a également été bloqué. L'essentiel du financement du plan d'aide aux pêcheurs proviendra d'une taxe de 2% prélevée sur la vente de poissons dans la grande distribution.
Le problème c'est que, comme tous les observateurs lucides l'avaient annoncé, ces mesures insuffisantes dans le contexte actuel n'ont toutefois pas encore été appliquées dans l'attente d'un feu vert de la Commission européenne qui entend s'assurer qu'il est en conformité avec la législation de l'UE, stricte, sur les aides d'Etat. Il leur faut donc patienter alors que leur trésorerie est détruite et que les banques tiennent le sort des armateurs ou des « patrons » entre leurs mains. « Les aides promises seront versées » mais « il faut regarder port par port », a expliqué Eric Woerth le plus orthodoxe des libéraux du gouvernement prêt pour sa part à laisser mourir les « canards boiteux » quelles qu'en soient les conséquences sociales. « Je sais qu'il y a certain nombre de manifestations dans quelques ports sur la façade atlantique. C'est un métier particulièrement difficile, économiquement extraordinairement tendu3, a reconnu le ministre du Budget, qui a rappelé que le gouvernement a « déjà beaucoup fait sur le plan du pétrole, du gasoil des bateaux ». Il est gonflé le bougre puisqu'il précise quelques minutes auparavant que les promesses ne sont pas... encore réalisées pour les estimer ensuite déjà trop élevées. Il aurait dû avoir le même réflexe au moment du paquet cadeau fiscal et retarder sa mise en œuvre ! dommage.
PLUS PUISSANTS QUE LES ENSEIGNANTS
Ce mouvement qui paraît à la marge car les marins pêcheurs ne sont pas majoritaires sur l'échiquier social ! mais comme il y a des frémissements de révolte parmi les... transporteurs routiers on pourrait vite déboucher sur une crise majeure. On sait en effet que pour la vie quotidienne l'alimentation en carburant est beaucoup plus fondamentale que le... service minimum dans les écoles ! Encore une fois Nicolas Sarkozy a raté la cible car les parents sont davantage obsédés par le relevé de leur compte en banque que par le relève de notes du « petit ». Par pur entêtement idéologique, la Droite « la plus bête du monde » selon une formule venue de son propre camp s'égosille à nier l'évidence ou à se réfugier devant des rideaux de fumée qui doivent dissimuler son incapacité à gérer une situation de crise. La puissante Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF) a réclamé au gouvernement "un plan d'urgence comportant des mesures, avec application immédiate ou à court terme". Le prix du gazole a grimpé de 16,72% depuis janvier 2008, et de 37,64% depuis janvier 2007, selon la TLF. Selon cette fédération, la part du carburant dans les coûts d'exploitation d'un véhicule de transport routier est de 28%, mode de transport qui subit "par ailleurs, de plein fouet une forte augmentation des autres postes de coût", comme les péages d'autoroutes "+25% en 3 ans" ou encore le coût du matériel.
Si ce sont des patrons de Droite qui l'affirment ils ont plus de chances d'être entendus que de malheureux ouvriers de gauche contraints en fait de travailler beaucoup plus pour gagner finalement encore moins. Avec un bon millier de camions ils peuvent être plus efficaces que des dizaines de milliers d'enseignants dans les rues. Il suffit de les placer une nuit aux bons endroits pour nuire à tout les travailleurs... mais eux ce sera pour la bonne cause alors que ces « minables » de fonctionnaires ne le font que par pur sectarisme ! Cette semaine il n'y aura plus aucun transports collectifs le 22 mai et... on ne se tracassera pas en haut lieu des désagréments causés au Peuple qui bosse. Tenez je prends les paris que Nicolas Sarkozy ne s'adressera pas à la nation jeudi soir contrairement à la semaine dernière. Jeter de l'huile sur un feu qui couve c'est en effet possible une fois mais pas deux.
COUAC SUR COUAC
Pendant que la contestation gagne du terrain si ce n'est dans les rues mais au moins dans les esprits la cacophonie que l'on croyait l'apanage d'un PS ressemblant à la Yougoslavie d'après Tito se développe jour après jour au sein de ce qui fut une majorité présidentielle. Copé encore plus arrogant dans les interviews après une bourde comme celle du vote de la loi OGM que quand il est en réussite se réfugie dans une agressivité pitoyable. La palme d'or revient cependant à l'inimitable Devedjian qui se croît encore secrétaire général d'une Ump qui « demande avec force le démantèlement définitif du dispositif des 35 heures » dès 2008. « Nous souhaitons (qu'on) arrive enfin à ce que la durée du travail soit contractuelle, entreprise par entreprise », a-t-il ajouté. " Ce que nous voulons, c'est que la durée du travail soit fixée entreprise par entreprise par la négociation sociale. » Prié de dire si cela signifiait la fin de la durée légale du travail en France, il a répondu : « Oui (...) Ça cessera d'être un système national ».
Le plus grand gaffeur que l'on ait jamais vu à la tête de l'Ump avait oublié qu'il tuait ainsi par cette affirmation péremptoire le fameux « gagner plus en travaillant plus » de son patron car pour pouvoir travailler plus il faut qu'il existe un repère quantitatif. Détruire les 35 heures c'est de fait anéantir le plan sur les... heures supplémentaires et abandonner tout espoir de tromper les salariés sur leur pouvoir d'achat. La sanction a donc été immédiate : quelques heures plus tard, il était démenti par son secrétaire général adjoint, Xavier Bertrand. « Il faut aussi maintenir une durée légale du travail à 35 heures parce que c'est ce qui permet de déclencher la majoration des heures supplémentaires » a évidemment ajouté le nouveau Dieu des négociations sociales. Selon l'entourage du président Nicolas Sarkozy, l'idée est, tout en maintenant la durée légale à 35 heures, de rétablir la liberté de négociation dans les entreprises sur les contraintes liées à cette durée - repos compensateurs, contingentement des heures supplémentaires, forfait jours pour les cadres, etc. « Référez-vous à ce qu'à dit Xavier Bertrand. Comme toujours, il a bien parlé », a-t-il dit à des journalistes à son arrivée au 10e anniversaire de la Fondation de la 2e chance. L'Ump n'a plus qu'à la boucler.
« La demande de notre mouvement c'est que nous en sortions définitivement et non pas à chaque fois par des mesures qui en réduisent la portée mais qui finalement en laissent l'esprit maintenu », a pour sa part clamé sûr de ses troupes Patrick Devedjian. « Je souhaite que ceux qui seraient tentés de s'opposer à cette évolution (la fin des 35 heures) sachent que l'UMP est déterminée sur ce terrain. » dans le climat social actuel sur le pouvoir d'achat, les retraites, le service minimum dans les écoles, les suppressions massives de postes de fonctionnaires, le détournement des franchises médicales, l'agacement européen sur nos déficits, est-ce le vraiment le moment de... se lancer dans une bagarre aussi idéologique ? J'en doute.
Mais je déblogue...
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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 07:50
Comment arriver à persuader les parents des élèves que le combat mené hier par les enseignants contre les suppressions massives de postes dans le système éducatif... ne concerne surtout pas celles et ceux qui manifestent ? Impossible dans notre système médiatique superficiel de pouvoir, dans un débat concret, lutter contre des idées préfabriquées. On accorde quelques secondes d'antenne pour des explications abordant l'écume des faits mais jamais leur nature profonde.
Xavier Darcos, ancien professeur du Lycée Michel Montaigne de Bordeaux, adore ce contexte qui lui permet de jouer enfin un rôle politique fort en une période où tous ses collègues préfèrent se terrer dans leurs abris ministériels plutôt que de se montrer en public. Même les cadres des fédérations Ump se sont plaints, ce week-end, de cette propension du gouvernement à la discrétion utilitaire. Lui, il a visiblement décidé de se venger sur ses anciens collègues et de démontrer qu'il serait le « Cambronne » d'un sarkozysme moribond. Lui, il est devenu, « un roc, un cap que dis-je une péninsule » face aux vagues d'assaut de syndicats de Gauche ne rassemblant que des fonctionnaires trop nombreux, inefficaces, paresseux et sectaires ! Il met le paquet en sachant qu'il parviendra ainsi à dresser la France idéologiquement anesthésiée contre ces « favorisés » toujours en grève pour défendre leurs intérêts. Or il se trouve justement que si les Françaises et les Français étaient un brin lucides, ils constateraient que quand des enseignants manifestent contre... la suppression des postes ce n'est objectivement pas leur statut qu'ils défendent puisqu'ils sont assurésvde le conserver. Il n'y a aucun égoïsme dans leur démarche, aucun mot d'ordre de revalorisation de leur salaire, aucune volonté de conserver le moindre privilège mais seulement de se battre pour qu'au minimum les élèves trouvent un contexte convenable à leur épanouissement.
Les parents qui seraient tellement enthousiasmé par le « service minimum » vont découvrir au fil des mois qu'il sera quotidiennement appliqué dans le système éducatif. Ils vérifieront que l'Etat lui-même fera le maximum pour que le nombre des enfants ou des adolescents par classe remonte, que les accompagnements actuels disparaissent, que les horaires scolaires diminuent, que les remplacements se fassent attendre... Le Ministre part d'un postulat qui l'arrange : « travailler moins pour gagner plus des avoirs » et il oublie les dégâts collatéraux qu'il va générer.
MOYENS ET OBJECTIFS
Il s'exonère ainsi des conséquences sociales de son obsession à vouloir « casser de l'enseignant » car de plus en plus transparaît sa véritable motivation consistant à créer un fossé entre les professeurs et la population. Il ressasse leur supposé échec collectif pour bien persuader les familles que si le gamin échoue c'est encore et toujours de la faute de ses enseignants mais pas celui d'un système social ayant oublié que la réussite repose maintenant sur bien d'autres critères que les seules connaissances imposées par un programme scolaire ! Il insiste beaucoup sur la non adéquation entre les moyens et les résultats en sous-entendant que, avec les élèves actuels, on peut revenir de fait à une trentaine de gosses par classes en maternelle ou à plus d'une quarantaine dans une classe de seconde !
Xavier Darcos sait fort bien que s'il tient encore un mois il aura « brisé » durablement le système éducatif républicaine par des mesures apparemment disparates mais qui constituent un puzzle non perceptible dans sa globalité. Il est en effet certain que le Ministre veut préparer le terrain à une terrible coupe sombre dans les postes pour la rentrée 2009-2010 et surtout 2010-2011. Il a dans le collimateur par exemple les écoles maternelles qui coûtent extrêmement chers en postes et qu'il veut progressivement réduire pour la compétence éducative à la seule section des « grands ». Impossible d'aborder une telle réforme de front alors il teste une évolution possible par touches successives et complémentaires... avec surtout la volonté de ne pas la formaliser. Il réfute la méthode « globale » mais applique la méthode « syllabique » !
Par exemple si l'on prend le fameux service minimum il est inexact, selon moi, de prétendre qu'il est dirigé uniquement contre le droit de grève et je trouve dommage que la Gauche tomber dans ce piège grossier. C'est en fait un moyen de détruire les rapports historiques entre l'Etat et les collectivités locales sur la responsabilité de l'enseignement ! Et l'école maternelle dans laquelle cohabite du personnel communal qualifié (ATSEM) et personnel de l'Education qui n'aura bientôt plus rien de nationale. En forçant les Maires à reconnaître de fait la capacité de leur personnel à assumer seul... une journée complète de classe il prépare un transfert ultérieur de cette compétence pour les enfants de 3 à 5 ans.
UN ENJEU MASQUE
La première étape se jouera donc dans une tromperie sur le service minimum qui ne servira que de rideau de fumée à une obligation ultérieure pour les mairies de prendre en charge, sans dépenses supplémentaires (elles ont ou elles auront le personnel formé à ce niveau), l'accueil des « petits » et des « moyens » comme elles l'ont fait avec le soutien de la caisse d'Allocations Familiales pour les moins de 3 ans ! Rappelons aux parents qui ne verraient pas venir le coup monté que... l'enseignement préélémentaire n'est pas obligatoire ! Par contre on considèrerait que le cours préparatoire débuterait avec la section des grands. Le Ministère économiserait ainsi des milliers de postes.
Le service minimum accepté par un Maire c'est la reconnaissance de fait qu'il possède de fait les personnels « qualifiés » pour s'occuper des enfants et s'il les a il n'y a aucune raison pour qu'il ne l'utilise pas tous les jours pour assurer un « service d ‘occupation » des bambins subventionné 90 € par l'Etat ! On rattachera la seule « classe maternelle » à une école de communauté avec directeur ou directrice de zone économisant ainsi ces milliers d'heures de décharge actuellement dévolue à ces fonctions à la tête d'une école. Par exemple sur le Créonnais on pourrait regrouper La Sauve, Créon, Cursan, Baron, Haux, Madirac, Saint Génés... et récupérer ainsi avec ce nouveau système pas moins d'une dizaine de postes d'enseignant(e)s. Ce projet est dans les cratons ministériels : on attendra seulement la fin de 2008 pour le mettre « expérimentalement » en œuvre puisque le texte de loi promis par Nicolas Sarkozy obligera les communes à embaucher le personnel qualifié qu'elle n'aurait pas encore. Après la voie sera libre pour son vrai projet !
Xavier Darcos joue avec le feu en dressant en fait les parents contre les enseignants avec comme arme majeure la désinformation dont il se sert en permanence. Il place les élus face aux parents car il sait que dans le fond la seule chose qu'attendent la plupart des familles c'est que face à leurs difficultés financières actuelles, on prenne leur progéniture en charge gratuitement le plus tôt possible. Peu importe qui s'en occupe, l'essentiel c'est que de 7 h 30 à 19 h il soit accueilli quelque part, qu'il mange bien, qu'il ait des jeux dans la cour, qu'il soit surveillé en permanence ! Les Maires sont là pour répondre à cette attente !
REVENIR AUX VALEURS
En fait les enseignants conscients des enjeux s'appuient sur du sable car l'opinion publique n'a toujours pas compris que dans le système éducatif l'essentiel demeure... la technique d'enseignement et pas nécessairement l'apparence des conditions matérielles d'accueil. Le Ministre ne parle jamais de réforme des « méthodes pédagogiques » et il ne s'y risquera pas. Il cause des programmes, des jours de grève, de la création d'une agence nationale du remplacement (bravo le centralisme), des horaires scolaires mais jamais de la nécessité d'une véritable réforme des méthodes car il faudrait alors explicitement reconnaître que l'one ne peut pas s'improviser enseignant(e) ou enseignant avec un CAP petite enfance ! On a lentement persuadé les familles qu'un professeur n'était pas un « technicien(ne) » possédant des « outils » différenciés selon les situations. Il faut aussi pour être honnête avouer que bon nombre d'enseignant(e)s croient encore que leur métier consiste à simplement reproduire leur réussite individuelle dans un système qu'ils ont réussi à s'approprier dans leur parcours personnel. Ce contexte a transformé la situation permettant à un Ministre se prenant pour Zorro de jouer au pseudo redresseur de torts !
Il serait absolument plus utile à la place de multiplier les réformes ponctuelles matérielles, de refonder globalement une école en adéquation avec les valeurs de notre société. L'idéologie libérale conduit uniquement à agir sur les « moyens » avec comme seul souci des « ratios », des « profits ». La création de l'école publique laïque et républicaine reposait intégralement sur une volonté politique portée par des principes humanistes. Elle a mis ensuite des moyens matériels au service de l'égalité d'accès au savoir pour tous.
Voici ce que Guizot écrivait dans sa célèbre lettre aux instituteurs en 1833. A méditer dans le contexte actuel : « Toutefois, monsieur, je ne l'ignore point : la prévoyance de la loi, les ressources dont le pouvoir dispose ne réussiront jamais à rendre la simple profession d'instituteur communal aussi attrayante qu'elle est utile. La société ne saurait rendre, à celui qui s'y consacre, tout ce qu'il fait pour elle. Il n'y a point de fortune à faire, il n'y a guère de renommée à acquérir dans les obligations pénibles qu'il accomplit. Destiné à voir sa vie s'écouler dans un travail monotone, quelquefois même à rencontrer autour de lui l'injustice ou l'ingratitude de l'ignorance, il s'attristerait souvent et succomberait peut-être s'il ne puisait sa force et son courage ailleurs que dans les perspectives d'un intérêt immédiat et purement personnel. Il faut qu'un sentiment profond de l'importance morale de ses travaux le soutienne et l'anime, et que l'austère plaisir d'avoir servi les hommes et secrètement contribué au bien public devienne le digne salaire que lui donne sa conscience seule ». Que tous les parents citoyens veuillent bien lire et relire ce court passage d'un message autrement plus formateur que les déclarations d'un Sarkozy populiste.
Mais je déblogue...
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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 15:08
Il y a longtemps que pareil avatar n'était pas arrivé en politique. Rares ont été les cas dans lesquels une majorité parlementaire se désolidarise de son gouvernement sur un sujet de société. Nicolas Sarkozy aura donc réussi un véritable exploit : laisser désavouer par les représentants majoritaires de la nation son propre gouvernement comme si dans le fond, il n'était pas mécontent de voir Fillon se gaufrer face à des Ump déboussolés par les résultats des élections municipales. Copé incapable de mobiliser les « godillots » pour faire adopter face à une Gauche également désunie sur le thème des OGM. Le rejet mardi dernier du projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés, du fait de l'adoption, avec la complicité passive d'une partie des députés Ump, d'une motion de procédure présentée par l'opposition a quelque peu traumatisé le gouvernement et sa majorité mais pas trop le Président de la République ! Pour clore ce que l'on s'est contenté de qualifier « d'incident regrettable » et pour faire bonne figure, Matignon a convoqué le plus rapidement possible une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat qui a adopté mercredi soir, à la hâte, le texte tel que le Sénat l'avait voté le 16 avril dernier. Le gouvernement désavoué par sa majorité a décidé ensuite de soumettre le texte de synthèse dès mardi aux députés et jeudi aux sénateurs pour son adoption définitive. Une tactique destinée à effacer ce qui aurait dû être montrer en exemple de la déliquescence totale du pouvoir actuel. Non majoritaire de fait dans le pays après les récentes consultations électorales, tancé par l'Europe pour son incapacité à effacer les déficits, lancé dans une politique de destruction des missions républicaines fondamentales de l'Etat, en guerre avec les tissu des forces vives du pays, englué dans ses cadeaux fiscaux démesurés faits à son propre camp, l'Ump ne survit que parce que le parti Socialiste s'épuise dans sa Star Ac' quotidienne pour désigner celle ou celui qui ne représentera jamais qu'une fraction de la Gauche.
Si nous étions dans un autre contexte politique ce désaveu aurait en effet une autre dimension car les débats sur le projet de loi constitutionnelle s'annoncent difficiles pour le gouvernement. Une partie du groupe UMP traîne les pieds sur cette réforme, des "chiraquiens" et des "villepinistes" mais aussi quelques... "sarkozystes". Le PS solidaire aurait un boulevard devant lui car jamais la majorité des 3/5° du Parlement pourrait être réunie sur le texte actuel. Or on finira bien par s'écraser au prétexte que la réforme des institutions ne peut se faire que sur un consensus mou !
DES TRAITRES PARTOUT
Le gouvernement et le président du groupe UMP au Palais-Bourbon, Jean-François Copé, devront faire preuve de beaucoup de fermeté afin que les récalcitrants de la majorité présidentielle rentrent dans le rang. Ils ont tous lus ou entendus le conte du joueur de flûte de Hamelin. Il parâit que lors d'une réunion du groupe Ump certains l'ont évoqué pour résumer un an de mandat présidentiel. « En cette année 2007 serait arrivé dans le pays un « dératiseur ». Les gens de Hamelin lui promirent une prime pour les débarrasser leur contrée de tous les « fonctionnaires » inutiles qui infestaient la société et l'empêchaient de se développer. L'homme prit sa flûte médiatique et attira, par sa musique, les rats fonctionnaires qui le suivirent jusqu'à la rivière qui arrosait la ville, où ils se noyèrent. Bien que la ville fût ainsi libérée des « rongeurs de son budget », les contribuables finirent par revenir sur leur promesse et refusèrent de payer le joueur de flûte... par leur vote ! Il quitta la ville, mais revint quelques semaines plus tard. Lorsque les habitants se rendaient à la messe, il joua de nouveau de sa « flûte », attirant cette fois tous les salariés, les retraités, les marins pêcheurs, les enseignants... les petits commerçants et artisans et surtout les députés. Ils le suivirent jusqu'à une grotte, qui se referma derrière eux. Selon certaines versions, seuls deux députés échappèrent à la mort ». Le conte n'a pas déridé le groupe... La preuve : mercredi dernier, lors de la commission des Affaires étrangères, saisie pour avis, les... 7 « survivants » présents ont rejeté ce texte par 4 voix contre 3. Parmi les quatre voix contre figuraient trois UMP devenus méfiants avec le texte sur la réforme des institutions qu'ils vivent comme un nouveau piège à « cons » pour leur propre avenir ! Le débat devrait s donc se poursuivre car les députés ne devront se prononcer par un vote solennel seulement le mardi 27 mai sur l'ensemble du projet de loi que le Sénat examinera à son tour à partir du mardi 10 juin. Il va falloir en jouer des airs de flûte pour calmer la contestation !
ECHOUER OU CAPITULER
Outre les réticences de certains élus UMP et du Nouveau centre (NC), le vote de l'opposition et tout particulièrement des socialistes inquiète le gouvernement. Et ce qui préoccupe le plus l'Elysée c'est qu'il n'y a plus du tout de commandant de bord dans l'avion socialiste qui se cherche un pilote... Les députés sont aussi libres que l'air et personne ne parvient à leur imposer une ligne de conduite claire. En fait les négociations ne permettront pas quel qu'en soit le résultat d'assurer la fameuse majorité des 3/5° car députés et sénateurs socialistes ont adopté le principe « en mai fais ce qu'il te plaît ». Ah ! le bon vieux temps où on avait dans l'Assemblée des « gens » de confiance est loin. « L'ouverture » a des conséquences imprévues : elle a déplacé les lignes dans les deux camps et sur un texte de référence on n'a plus aucune certitude.
Malgré quelques concessions faites par la majorité à la gauche lors de l'examen par la commission des Lois, les socialistes estiment que les avancées sont toujours « insuffisantes » et ne peut pas faire l'unanimité dans ses propres rangs. Le PS ne ferme toutefois pas la porte à un accord, à condition que le gouvernement accepte ses revendications: pas d'intervention de président de la République devant le Parlement, vote des étrangers aux élections locales, une dose de 10% de proportionnelle dans l'élection des députés, réforme du mode d'élection des sénateurs et égalité audiovisuelle entre la majorité et l'opposition. Autant de sujets qui révulsent une partie de la majorité de droite et devrait donc faire perdre ce que le gouvernement peut espérer gagner. Tous les mariages de la carpe et du lapin ont échoué.
Cette réalité est renforcée par le fait que les Socialistes ont déposé deux projets de loi constitutionnelle sur le Sénat et l'égalité audiovisuelle. Si ses propositions sont repoussées, la réforme des institutions sera gravement compromise car outre le fait que ce texte doit être adopté dans les mêmes termes par les deux assemblées (l'Ump n'a plus la majorité absolue au Sénat) le projet de loi, comme toute révision de la Constitution, doit obtenir la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés au Parlement réuni en Congrès à Versailles. En fait si le gouvernement s'entête à maintenir son texte et si le Président multiplie les déclarations du genre de celles qu'il a faites sur le service minimum d'éducation, il y aura des défections pour valider un « accord » plus « politicien » que « politique » conduisant tous les parlementaires vers le gouffre !
DOUBLE DANGER
Autre difficulté pour le gouvernement mais beaucoup moins sérieuse, l'examen à partir du 27 mai en séance par les députés du projet de loi de modernisation de l'économie (la fameuse LME) qui va provoquer des éclats au sein de la majorité actuelle. Si la plupart des dispositions de ce texte sont acceptées par l'UMP que Nouveau centre, celle relative à l'implantation des grandes surfaces fait débat. Le texte prévoit en effet de relever de 300 à 1.000 m2 le seuil de déclenchement de la procédure d'autorisation d'implantation des grandes surfaces. Les Commissions Départementales d'Equipement Commercial qui ont l'œil rivé sur les ratios en matière de m² de moyennes et grandes surfaces de référence sur un territoire n'auront plus qu'à s'asseoir sur leurs dossiers. Alain Juppé qui avait souscrit lors de son passage à Matignon des engagements à l'égard des petits commerçants de proximité devra avaler sa toque de fourrure québécoise. Beaucoup d'élus, de droite comme de gauche, craignent, comme lui, que cette mesure "tue" le petit commerce dans les centres villes. Un amendement est en cours de préparation qui laisserait... aux seules municipalités la décision d'implanter ou non les nouvelles grandes surfaces de 300 à 1.000 mètres carrés. Encore un transfert des responsabilités de l'Etat vers les élus locaux pris au piège le plus souvent des pressions locales toujours fortes. Ce sera un désastre annoncé pour les économies structurées.
Enfin, le projet de loi annoncé avec fracas par Nicolas Sarkozy visant à instaurer un « droit à l'accueil des enfants » dans les écoles les jours de grève, que le gouvernement devrait présenter « avant l'été », risque aussi de provoquer des remous au Parlement quand on sait que Jacques Pélissard, Président de la puissante association des Maires de France, en année de renouvellement de son mandat et surtout de sanatoriales ne va pas se mettre les maires des petites communes à dos en soutenant une absurdité semblable à l'inapplicable loi sur le « Droit opposable au logement » !
En fait il est inutile de réviser les institutions car si la majorité présidentielle en phase d'implosion voulait relancer le rôle du parlement elle le fait à l'insu de son plein gré avec le soutien objectif de son joueur de flûte. Le danger sera partout et ce n'est pas pour rien que le Président de l'assemblée commence à parler de sanctionner les députés intermittents du seul spectacle des questions orales du mercredi ! Il sait qu'il n'y a pas de meilleur argument politique que celui de frapper au portefeuille !
Mais je déblogue...
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17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 18:39
L'avantage du monde actuel c'est qu'en quelques heures d'avion on peut changer de repères, perdre ses certitudes et assouvir sa soif éventuelle de découverte en inversant le rapport habituel que l'on a à la connaissance. La réussite d'un voyage quel qu'il soit dépend en effet de la capacité que l'on a à devenir modeste et à admettre que l'on apprend toujours des autres. Si l'on part pour essayer de retrouver ce que l'on sait et ce que l'on veut on est forcément déçu. Malheureusement le système actuel des déplacements groupés organisés ne favorise pas l'enrichissement culturel car il ne propose souvent que du « prêt à porter » dont il est difficile d'apprécier la véritable valeur. Par « culture » personnelle je préfère simplement regarder vivre les gens pour tenter de déceler les parcelles authentiques permettant de constituer le puzzle de la réalité. Il n'y a jamais un lieu qui puisse s'extraire totalement de son environnement humain et l'oublier conduit à se contenter des apparences.
Impossible donc en une poignée de jours au Maroc d'appréhender ce pays dont je n'avais qu'une vision sur papier glacé de magazines. Je n'en ramène donc que des sensations n'ayant pas d'autre valeur que celle de témoigner d'un pays vu par un œil neuf. En s'extrayant du « spectacle » imposé pour s'intéresser à ses à cotés on finit par cumuler les indices d'une évolution probable des idées reçues que l'on transporte dans ses bagages.
En fait je ne reviens qu'avec une certitude : la France première destination touristique du monde a vite intérêt à se remettre au boulot pour conserver sa clientèle car les retombées économiques de cette activité pourraient vite en prendre un coup. Comme bien d'autres destinations dites autrefois secondaires le Maroc progresse à grands pas dans l'accueil, dans la diversification de son offre et plus encore dans le fameux rapport qualité-prix auquel le touriste est très attaché.
Parfaitement organisées autour de la notion nouvelle de patrimoine les propositions marocaines s'affirment avec des sites restaurés, des traditions productives maintenues, une volonté de restaurer une confiance autour de l'authenticité. Il m'a semblé que les axes porteurs que sont « l'itinérance » et surtout la « culture » soient en cours d'exploitation sur des territoires structurés prompts à s'adapter aux besoins des visiteurs. La lourdeur de notre système très cloisonné avec un niveau local, départemental, régional pénalise une image globale forte de la France. La référence au patrimoine architectural s'accompagne d'une dimension humaine faisant singulièrement défaut dans nos propositions touristiques. Partout on accompagne le « produit » du « geste » ce qui donne une dimension particulière à toute la démarche. La France n'a pas maintenu cette valorisation de la création sans laquelle rien n'aurait pu exister ou peut exister. Au Maroc elle apparaît comme essentielle.
L'histoire des traditions et de l'art marocains remonte à l'époque néolithique. C'est durant cette période que les peuples venus de l'Est et du Nord migrent et s'implantent dans cette région, marquant ainsi les prémices de la culture du Royaume du Maroc. L'artisanat marocain d'aujourd'hui puise ses sources dans cet héritage ancestral, modelé par une culture bouillonnante par sa diversité et sa créativité. Ayant été beaucoup épargné par l'industrialisation il a pu maintenir dans une société très « familiale » la transmission des « arts de la main ».
UN SECTEUR ESSENTIEL
Cet artisanat est donc en perpétuelle évolution. Confronté à l'économie moderne, à l'exportation, au tourisme et aux besoins de la population, il allie tradition et modernité grâce à des structures oubliées chez nous : les coopératives. A Fés, les potiers céramistes, les brodeuses, les tisseuses, les fabricantes de tapis... sont organisées pour une fabrication authentique qu'ils commercialisent ensuite collectivement.
Ces réseaux ont permis de maintenir en vie des filière menacées de disparition. Il s'agit cependant d'un patrimoine fragile, faisant partie intégrante de l'histoire marocaine et qu'il est nécessaire de préserver. Regroupant 70 métiers et faisant vivre des milliers de familles, une grande partie de la population serait plongée dans la pauvreté sans l'artisanat.
Du façonnage du bois à la production d'huile d'argan très tendance dans les pays développés , de l'art du tapis au travail du cuir, de la terre ou du métal, une ville comme Fés propose un voyage dans le passé et le présent du Royaume marocain. Dans quelques années on mesurera, chez nous, combien la disparition de ces « artisans » méprisés car « peu rentables » appauvrira la culture française.
De nombreux indicateurs économiques attestent à quel point le secteur de l'artisanat est primordial pour l'économie marocaine mais aussi pour une grande partie de la population. En effet, par exemple, en 2004 ce secteur représentait 19 % du PIB marocain contre 8 % en 1996. Il générait près de 800 millions de Dirhams grâce à l'exportation. Aujourd'hui, ce secteur est le deuxième employeur après l'agriculture, puisqu'il emploie près de... 20 % de la population active et permet à un tiers de la population de vivre. Il faut préciser que la seule exploitation de la production de l'huile d'argan la permet à plus de... deux millions de marocaines et marocains de subsister. Enfin, il est important de signaler que le touriste joue un rôle primordial dans la survie de ce secteur, puisque les recettes des produits vendus, notamment dans les souks, permettent à de nombreuses familles rurales de vivre. Le Maroc fait un effort important pour préserver cette authenticité des créatrices et des créateurs même si parfois il faut être extrêmement méfiant pour... démêler le faux du vrai ! Je rentre cependant persuadé que cette micro économie structurée résistera mieux que d'autres aux aléas de la conjoncture mondiale !
MODIFICATION DES COMPORTEMENTS
D'ailleurs l'autre impression c'est la montée en puissance d'un pays connaissant une modification démographique à la fois préoccupante mais aussi rassurante pour son avenir. Un processus de modernisation sociale basé sur la baisse de l'indice de fécondité et le taux d'analphabétisme est en effet en cours. La première conséquence de cette évolution c'est que la modernisation sociale au Maroc est beaucoup plus avancée que ne le laissent penser les indicateurs économiques. Elle se voit en s'asseyant à la terrasse d'un café et en regardant en début de soirée la foule déambuler sur l'avenue Mohamed V de Fés, sortes de Champs Elysées de la ville impériale. L'indice de fécondité est passé de 5,5 à 2,5 enfants par femme entre 1982 et 2004. Cette évolution a des conséquences extrêmement importantes sur le système de valeurs des Marocains. En acceptant d'avoir moins d'enfants, les Marocains diminuent les chances d'avoir un garçon et les comportements s'en ressentent.
L'égalisation des statuts masculin et féminin est en marche de par la volonté et l'action même de la population et on le voit par la présence féminine extrêmement fortes des « gazelles » comme disent les hommes dans la vie collective. Dans une étude récente très poussée deux spécialistes expliquent cette chute spectaculaire de l'indice de fécondité au Maroc par la concomitance de deux phénomènes, la crise économique du milieu des années 70 et la hausse du taux d'alphabétisation des hommes.
DEVELOPPEMENT CONTINU
Le premier phénomène a obligé les ménages à chercher de nouvelles sources de revenus avec, comme conséquence, un accès plus ouvert des femmes au monde du travail. Le deuxième phénomène a permis aux hommes de mieux accepter l'émancipation économique de la femme avec ses corollaires sociaux. Les auteurs de l'étude soulignent aussi fortement les particularités du Maroc par rapport au reste du monde arabe. En fait, il prédisent une évolution économique et sociale radieuse pour le Maroc dans les 25 années à venir du seul fait de cette évolution démographique. Les constructions se multiplient. Les investisseurs se précipitent.
Les flux d'investissements et prêts privés reçus en 2007 ont par exemple progressé de 41,9% par rapport à 2006 confirmant le renforcement de l'attrait du Maroc pour l'investissement international. On le sent. On le vérifie.
Le Maroc ressemble étrangement à l'Espagne d'il y a une trentaine d'années. Le problème c'est que la France n'est plus nécessairement la référence en matière de développement. Les liens se distendent et les interpellations dans la Médina de Fés avec le nom de « Sarkozy » comme référence hostile ne laissent pas augurer de jours meilleurs. J'ai parfois mal vécu que notre pays soit associé aux positions de son Président. Nicolas Sarkozy a été le premier à émettre l'idée d'une Union méditerranéenne pendant sa campagne électorale en 2007, en proposant que cinq pays d'Afrique du Nord (le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye) et cinq Etats membres (la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal et Malte) s'unissent afin de faire progresser la coopération dans la région. Il va falloir, encore une fois, ne pas oublier les peuples
En tous cas un séjour libre, indépendant et... de curieux invétéré avec une journée dans la Médina permet de vérifier que le tourisme n'a pas nécessairement la même signification pour tout le monde.
Mais je déblogue...
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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 07:17
Je suis tombé amoureux du Chili lors de deux voyages. Voici trois "impressions" rapportées de ce pays où l'Histoire s'est écrite avec du sang et des larmes. L'une se situe dans le Palais présidentiel où a été assassiné Allende, l'autre dans l'un des maisons de Pablo Néruda et la troisième dans le port mythique de Valparaiso. Bon voyage. Je suis de retour demain !

LES SILENCES DE LA MONEDA
La traversée du Palais de la Moneda s’apparente à celle que l’on peut accomplir sur les océans. Elle débute dans l’espoir et la fierté mais se déroule dans la solitude absolue. Entrer librement dans un lieu institutionnel avec une étonnante facilité apporte la satisfaction d’être au départ d’un parcours hors du commun. On y passe successivement de l’ombre des couloirs aux soleil éclatant des cours intérieures comme s’il s’agissait de faire partager aux femmes et aux hommes cette vision de l’Histoire des peuples. Impossible de ne pas penser dans cet espace rendu à la démocratie aux moments atroces dont il a été le théâtre.
Les murs blancs de la Moneda gardent le secret des complots, des bruits de bottes, des intrigues et des lâchetés qu’ils ont abrités. Les patios d’une irréprochable propreté ramènent à la joie du partage. La garde présidentielle veille de manière détendue sur ces lieux où l’appareil photo devient la seule arme destinée à construire un avenir au temps présent.
Impossible de pénétrer dans les salles officielles sans être imprégné du drame qui s’y est noué. Inconsciemment le visiteur cherche à se raccrocher à une preuve de ces faits entrés dans les repères mondiaux de la résurrection permanente de la bête immonde. Rien. Les traces ont été estompées par le temps mais l’oubli n’est pourtant pas de mise. Le souvenir demeure mais il est surtout réservé à celles et ceux qui gèrent un Etat encore fragile.
Sur un mur de briques rouges sang, deux médaillons de cuivre rappellent qu’Allende et ses compagnons ont perdu la vie pour avoir voulu transformer leur idéal en réalités populaires. Dénudé, simple, proche de ces matériaux avec lequel on construit dans tous les quartiers de la planète des maisons pour les ouvriers, le rectangle tranche avec le revêtement immaculé qui le cerne. Face à ce coussin de terre cuite soigneusement aménagé il est impossible de parler. La gorge se noue. Les yeux se baissent. Des pensées furtives traversent les regards. Le groupe se serre. Personne n’ose se confronter à la dure réalité de ce profil d’un homme d’Etat ayant préféré la mort à un sort humiliant et sombre.
La minute de recueillement dure dans la pénombre d’un pallier auquel seuls les visiteurs accompagnés peuvent accéder. Elle débute un voyage dans l’émotion. Elle permet de revenir à l’essentiel, à ce qui permet de se construire des certitudes, à ce sentiment qu’il y a toujours tapi dans l’ombre d’un esprit, ce loup qui devient un loup pour l’Homme. Allende est passé par là. Allende a disparu ici. Son sang a coulé, fuyant la vie, rouge comme l’espoir des mineurs ayant extrait le cuivre dans lequel son portrait a été moulé.
En revenant à la lumière, sur la grande dalle aménagée à quelques mètres de la sortie du Palais, au-dessus du musée d’art moderne voulu par Ricardo Lagos, on respire, on apprécie le soleil, on goûte à la liberté, on s’éparpille, on se sent heureux comme si le poids de l’Histoire s’était effacé. La Moneda ne s’oublie pas comme ces Palais hantés par des personnages silencieuxhésitant entre l’ombre et la lumière.
LES FILLES MER
Pablo Neruda, avait un amour platonique. Lui qui a partagé sa vie passionnément avec trois femmes a toujours tenté vainement de séduire la plus belle des partenaires, celle qui venait inlassablement briser ses humeurs sur les rochers noirs du rivage où il avait niché sa maison. Cette prétendante dont le voile bleu turquoise orné d’une dentelle blanche mouvante, l’attirait. Une véritable obsession. Aucun de ses mouvements ne devait lui échapper. Il voulait en sentir ses sautes d’humeur fracassantes comme les caresses de son souffle. Il souhaitait respirer ses parfums subtils ou prégnants. Il appréciait tous les cadeaux spontanés qu’elle lui apportait, les plus simples comme les plus sophistiqués. Le poète ne savait écrire que les yeux dans les yeux avec celle dont il ne s’approchait pourtant jamais. Une passion à distance. Réfugié derrière les hublots de son navire personnel il lui déclarait sa flamme vite éteinte par une peur panique de faire corps avec elle. Pas un instant, un objet, une action qui ne soient pas inspirés par cet attachement viscéral à la mer.
A Isla Negra, en surplomb du Pacifique comme à Valparaiso, au sommet d’un colline, Neruda cherchait à la séduire, à vivre intensément avec elle sans jamais conclure car il avait une peur panique de la rencontre. Il vivait dans des nids d’amour destinés à lui permettre de partager, de contempler, de jouir à chaque instant de cette compagne capricieuse mais tellement attachante.
Ses maisons ne furent donc que des refuges méticuleusement pensés pour cet amour immodéré. Des merveilles de goût, de patience, d’imagination, de tendresse et de finesse. Pour Neruda, il n’y avait manifestement aucun objet qui n’ait pas eu une âme. Et, ceux qui avaient eu le privilège de partager l’intimité de l’océan, constituaient pour lui d’inestimables trésors.
Ainsi les figures de proue, aux formes généreuses et à la peau lissée par les embruns, devaient assister à tous les moments clés de son quotidien. Observant les repas, trônant parmi dans le salon aux amis, épiant les faits et gestes dans les couloirs, ces splendides figures arrachées à des navires mythiques constituaient les " filles-mer " idéales. Elles portaient en gestation ses rêves, les nourrissaient de leurs seins dénudés et généreux, les accompagnaient de leur regard éternellement bienveillant. Pas un espace, pas un lieu qui ne tournent autour de sa passion. Au cours de tous ses séjours, loin de sa terre natale, le Prix Nobel, a accumulé des témoignages de savoir-faire d’autant plus exceptionnels qu’ils sont authentiques.
Pablo Neruda aimait la vérité donnée par la simplicité. Elle transparaît dans cette demeure d’Isla Negra où rien ne reflète une autre richesse que celle de l’esprit. Il n’y renoncera jamais. Elle accompagnera toutes les périodes agitées de sa vie. Engagé, militant, exigeant il a quitté sa demeure entourée de Pacifique pour disparaître quelques jours après l’arrivée des briseurs de doigts des guitaristes au pouvoir dans son pays. Il a abandonné son dialogue ininterrompu avec un océan d’humanité. Les tintements de la cloche saluant le passage des navires remontant ou venant de Valparaiso, sa coque de noix " No subir " n’ayant jamais servi à autre chose qu’à des apéros pour " copains de bord " et qu’à des voyages immobiles, ses dizaines de flacons vides pour des ivresses de mots sont figés dans le présent. Les symboles demeurent et résistent à toutes les dictatures injustes.
Cette maison du bonheur, ce havre de paix, ce lieu vivant ne parlant surtout pas du passé d’un homme mais de la pérennité de sa culture apportent au monde la force des poètes, celle dont on a besoin pour connaître des lendemains qui chantent.
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux…
Neruda a raison : il n’y a que celles et ceux qui n’ont aucune passion qui peuvent craindre la mort lente de l’ennui.
VALPARAISO EN 3 D
Il y a trois visions de Valparaiso. Celle que l’on a dans tous les ports en arrivant face à un océan au bleu profond. Médiocre, grise, sans perspective pour les voyages vers les terres lointaines. Toutes les rues plates qui mènent ou longent cette rade mythique débouchent sur un morceau de rêve limité. Valparaiso n’aime pas la petitesse, le plancher des vaches, les aventuriers au petit pied. Il lui faut une ouverture large sur le monde, sur l’inconnu, sur l’aventure pour exister. Les bateaux immobiles qui attendent au loin n’osent pas approcher de ce rivage artificiel où les conquérants redevenaient seulement des hommes comme les autres. Pour goûter à leurs songes il faut absolument prendre de la hauteur, monter vers les collines qui plongent dans un océan éternellement Pacifique. Des routes sinueuses se faufilent entre des maisons se hissant sur la pointe de leurs fondations afin de décrocher un coin de vue sur l’horizon. Valparaiso se mérite. Elle ne se laisse séduire que par celles et ceux qui ont l’audace de la prendre. Oser pour être séduit, s’installer sur des repères de vigie scrutant des arrivées incertaines dans une immense baie, chercher des balcons sur un ailleurs imaginaire, marcher sous des toiles d’araignée artificielle reliant les hommes aux autres hommes, accepter des descentes vertigineuses ou des ascensions poussives dans des cages en bois vernis : on n’entre pas dans Valparaiso sans efforts. De là-haut on comprend mieux ce que signifie l’appel du large. Le port prend sa véritable dimension, celle des vastes espaces où naissent des périples de légende. L’immobilité apparente constitue un miroir aux ambitions.
Mais pour prendre conscience de l’extraordinaire multitude colorée qui se blottit face l’immensité bleue il suffit de prendre l’un de ces bateaux promenade qui put le gazole. En prenant pas plus de distance de la terre que peut le supporte un marin d’eau douce, on contemple l’un des plus beaux panoramas du mode. Un tableau pointilliste dont les touches cumulées constituent un ensemble d’une touchante naïveté. Merveilleux mélange des styles et des cultures Valparaiso s’offre même le luxe de reléguer le gris souris de la terrible marine chilienne dans un coin afin qu’elle ne gâche pas la luxuriante palette de son histoire. Cette tristesse de navires effilés comme les lames des glaives prêts à plonger dans le corps mobile de l’océan rappelle que la liberté des tons se heurte parfois à la pauvreté des imaginations.
Cette ville de l’imaginaire construite en bois n’a pas une allure princière. Elle ne vit que pour les échanges autour de son port où, le dimanche, les plus modestes se contentent de venir voir la noria des bateaux promenade se bousculer pour récupérer des passagers crispés par des embarquements au bout d’une corde. Elle sent la sueur, les ballots venus d’ailleurs sur les quais, les poissons débarqués agonisant sur la glace, les churros empilés dans des vitrines glauques… Valparaiso s’étire dans la nostalgie de son passé glorieux. Elle traîne sa morosité dans le soleil couchant pour s’envelopper pudiquement à l’aube dans un voile léger de brume. On ne lui tourne pas le dos sans se promettre d’y revenir un jour. Histoire de respirer le parfum de l'épopée!
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 07:17
Chronique écrite le 25 mai 2007... Les caisses étaient déjà vides mais depuis comme chacun le sait elles vont se renflouer! La politique fiscale est bel et bien le reflet d'une idéologie politique hostile aux principes républicains. A relire! 

Les promesses seront tenues. Le message a été maintes fois répété. Nicolas Sarkozy le maintient et François Fillon le ressasse chaque fois qu’il fait un pas de premier Ministre VRP de l’UMP. Celles qui concernent les salariés attendront des concertations, des Genelle plus ou moins éloignés, des ajustements budgétaires indispensables. Au nom de la concertation toutes les décisions sont habilement renvoyées après le législatives selon le principe : il est urgent d’annoncer, de promettre, de gratifier mais il est prévu d’attendre la concrétisation car si toutes les commissions mises en place ne corroborent pas la vision sarkoziste on en rendra responsable les partenaires réfractaires aux réformes ! Le tout c’est de communiquer, de communiquer, de communiquer !
En revanche il semble que la fameuse concertation sarkoziste ne s’applique pas à tous les domaines et qu’il n’y ait pas besoin de patienter outre mesure pour mettre en place les… bonnes nouvelles concrètes. La perspective du collectif budgétaire en juillet offre une opportunité de récompenser, par exemple, les classes laborieuses du CAC 40. Les syndicats ne seront pas présents à la table des comités interministériels ou des salons de l’Elysée quand il s’agira de se prononcer sur l'impôt sur la fortune, le bouclier fiscal, la baisse des droits de succession et la prime à la rente. Là on agit vite et de manière très directe. On ne repousse pas à la rentrée et aucun ultimatum n’est lancé.
Au final, la politique fiscale immédiate menée par le gouvernement Fillon au pas de charge, va selon Michel Sapin, député et spécialiste de la fiscalité au PS, " profiter aux grosses fortunes tout en faisant croire aux petits contribuables qu'ils vont en bénéficier ". Et ça c'est fort : faire voter par les plus pauvres des mesures destinées aux plus riches sous prétexte que ces gens là sont malheureux et brimés! Le doute n'est guère permis. Le cumul des mesures annoncées pendant la campagne par Nicolas Sarkozy et que s'apprête à présenter devant le Parlement en juillet son ministre du Budget, Eric Woerth, cible les gros revenus. Il y aura au moins une catégorie sociale dans ce pays qui verra son pouvoir d’achat augmenter en un temps record !
JOHNNY SERA CONTENT
On sait que le fameux bouclier fiscal qui permettra aux fans de Johnny de le revoir sur le sol français et à ces pauvres malheureux exilés de revenir au pays comme ce fut le cas durant la période historique de la Restauration figurera parmi les premières mesures prises. Dès juillet, la majorité UMP envoyée au parlement pas les cochons de payants contribuables ordinaires va le faire passer de 60 % à 50 %. En clair, selon un slogan simple, un contribuable ne pourra pas donner plus de la moitié de ses revenus tirés du travail à l'Etat par l'impôt. Populaire. Mais le Snui (Syndicat national unifié des impôts) relativise la portée de la mesure.
" Le bouclier, c'est juste un moyen d'augmenter sans effort et sans mérite la fortune de ceux qui sont déjà les plus riches", explique Vincent Drezet, le secrétaire national du Snui ( de dangereux gauchistes le dirigent) qui n’a probablement pas été invité à donner son avis sur ce sujet ! " Il profitera à… 93 000 foyers, dont 16 000 contribuables assujettis à l'ISF. Alors que 18 millions de foyers fiscaux paient l'impôt sur le revenu... " ajoute cet homme qui sera taxé (le comble pour un employé du trésor) de parti pris hostile à ces entrepreneurs remarquables que sont ces 16 000 lève-tôt de la bourse.
Ces contribuables déjà super privilégiés ont déjà reçu en… trop-perçu de l'administration fiscale près de 350 millions d'€ en remboursement mais ils se sont bien gardés de le crier dans les rues. Ce boni incontestable renforce le sentiment qu’une France des nantis a pris le contrôle de la République !
A cette mesure il faudra vite ajouter la réforme de l'impôt sur la fortune, qui touche les contribuables qui déclarant plus de 760 000 € de patrimoine net, soit… une infime " caste " de 500 000 foyers en France. Si en juillet (ce sera le mois de tous les dangers) le gouvernement met en place une nouvelle déduction contre un investissement dans les PME, ce sont… plusieurs nouveaux milliards qui s'envoleront pour le budget de l'Etat dont on vous a prédit un désendettement rapide et sérieux.
UNE SUCCESSION ENVIEE
Mais les cadeaux fiscaux ne s'arrêteront pas là, puisqu'une réforme des droits de succession viendra compléter le pactole. Sarkozy souhaite que 95 % des successions soient exonérées d'impôts. Cette mesure qui a fait un tabac dans les chaumières sous hypnoses télévisuelles n’aura pas que des effets lénifiants pour le bon peuple surtout chez les contribuables qui ne sont pas assujettis à ces prélèvements.
Aujourd'hui, selon les chiffres du ministère des Finances, seules… 25 % des successions à la suite d'un décès sont imposées. Alors quel est intérêt, au-delà de la popularité ? Là aussi, un cadeau aux plus riches. Mais on se gardera bien de le dire durant la campagne : histoire que le monde rural des petits propriétaires votent bien en croyant que les enfants profiteront de cette idée géniale qui consiste à offrir au peuple la possibilité de consolider les nantis.
Ces mesures risquent en effet de coûter près de 4 milliards d’€ à l'Etat. " Le bouclier à 50 %, plus la modification de l'ISF et les successions, auquel il faut ajouter la défiscalisation des heures supplémentaires et la déduction des intérêts d'emprunt, vont coûter pas loin de 13 milliards d'€ ", selon Drezet. Ce qui revient à tirer un trait sur le produit annuel de la taxe d'habitation... Que la gauche et les syndicats s'offusquent n'est pas surprenant ni choquant. Leur problème c’est qu’ils auront du mal à faire entendre leur analyse face à un pays subjugué par les yachts, les avions privés, le Fouquet’s et l’Euromillion !
En instituant la " pipolisation " comme idéal politique, les " sarko golden boys " ont réussi à diffuser un rideau de fumée dissimulant les contours exacts d’un programme désastreux pour celles et ceux qui l’ont approuvé. Comment expliquer que des pauvres retraités ne payant ni impôts sur le revenu, ayant transmis leur patrimoine, non assujetti à l’ISF ait soutenu un homme qui se dépêchera de les oublier et d’enfoncer ceux qui l’ont soutenu comme on soutient le Messie? A moins de penser que ne restera dans quelques mois de cette agitation médiatique que des photos dans VSD, Voici ou Gala qui sont véritablement devenus des journaux d’opinion !
SORTIE DES CALCULETTES
Ce qui est encore plus étonnnant, c'est que même à droite on traîne des pieds. Les orthodoxes budgétaires sortent les calculettes et arrivent peu ou prou aux mêmes chiffres que la gauche. " C'est une révolution fiscale qui peut coûter très cher, note un député UMP qui préfère rester anonyme (on le comprend). Surtout si tout ça n'a pas les effets espérés sur la croissance." Derrière, difficile de tenir les engagements européens, de désendetter l'Etat, de baisser le taux de prélèvements obligatoires. Bref, de mettre en œuvre l'autre volet économique du programme de Sarkozy. Mais manifestement, le nouveau gouvernement espère mettre en avant le retour des exilés de l'ISF. Johnny a donc intérêt à plier ses bagages en Suisse dans les plus brefs délais. Ce retour au pays des brebis fiscales égarées sera toujours plus médiatique qu'un impôt plus juste ou une comptabilité publique plus équilibrée.
En 2008 les impôts locaux augmenteront en raison du désengagement de l’Etat, de la fin des soutiens de la CAF, de la dure réalité de l’inflation sur les prix des services, de la perte des ressources liées à un réforme de la taxe professionnelle enclenchée par Chirac ! Peu importe les conséquences sur les élus locaux qui passeront devant les électrices et les électeurs quelques jours plus tard.
Il reste pourtant un espoir : les Sarko technocrates vont tellement vite dans les effets d’annonce que les pas en arrières vont être nombreux ! les démentis arrivent. Tenez le ministre du Budget Eric Woerth a précisé que le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt pour les transactions immobilières n'était pas " un arbitrage gouvernemental " mais " une opinion personnelle ", que le gouvernement et l'Assemblée devront confirmer.
" Je ne me suis pas avancé un peu vite, mais il fallait très très vite pouvoir débloquer les transactions ", a expliqué Eric Woerth sur RTL. "
Ce n'est pas un arbitrage gouvernemental, c'est une opinion personnelle et c'est aussi une piste lancée ".
La veille, il avait annoncé que " les intérêts d'emprunt pour des biens immobiliers pourront être déduits des revenus, à hauteur de 20%, ce qui correspond au taux d'imposition moyen des ménages. Elle sera applicable aux résidences principales, dont l'acte authentique de vente a été signé après le 6 mai 2007 ". Dommage pour celles et ceux qui ont cru à cette bonne nouvelle. Il leur faudra patienter derrière le bouclier UMP, placer l'argent pour se faire une rente et espérer être touché par l'ISF. Voter pour les députés sarkoziens c'est surtout ne pas se montrer trop exigeant sur la vérité.
Mais je déblogue…
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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 07:17

C'était avant les municipales et les cantonales d'il y a maintenant 2 mois. Chronqiue écrite et publiée le 14 mai 2007.... A méditer après les résultats enregistrés le 16 mars dernier !

La rumeur enfle à Paris et elle commence à gagner les Provinces. Elle a même été évoquée au Conseil national du P.S. avec une information plus précise délivrée par le Premier secrétaire. Certes rien ne se fera dans le courant du mois de mai mais il y a fort à parier qu’elle devrait se concrétiser au début de l’été durant la session parlementaire. Nicolas Sarkozy reviendrait ainsi, avec la complicité du conseil constitutionnel, sur un engagement pris par sa majorité sortante et par lui-même. Mais dans le fond rien ne permet d’affirmer que le bon peuple lui en tiendra rigueur. Profitant de la dynamique créée par des Présidentielles victorieuses et des législatives qu’il espère aussi satisfaisantes, le nouveau Président s’assoirait sur l’engagement de repousser les élections municipales dans le courant du mois de mars 2008. Il est vrai que l’enjeu pour ses amis est assez important pour qu’il tente une nouvelle manipulation du calendrier électoral. En effet en 2007 ils auront raflé tous les pouvoirs nationaux mais il leur manque beaucoup ceux qui sont au contact direct de la population.
Là, le hold-up est beaucoup plus délicat à réaliser car le rouleau compresseur médiatique n’a aucune efficacité… La télé et les sondages ne servent plus à façonner à convenance l’opinion dominante. Alors il ne faut surtout pas attendre pour rentabiliser les efforts de ce début d’année. Les résultats dans les principales villes françaises ne sont pas en effet pas du tout satisfaisants malgré les apparences.
Bordeaux en est l’illustration parfaite mais on peut y ajouter quelques autres situations paradoxales. Caen, que la gauche essaie en vain de conquérir depuis des générations, a voté socialiste à 56,60 % (contre 50,5 % en 1995). Saint Etienne, dirigé par un maire UMP, n'a accordé qu'un médiocre 48,44 % à Nicolas Sarkozy (Jacques Chirac avait réuni 53,7 % des suffrages en 1995). De nombreuses préfectures ou sous-préfectures de taille modeste telles Rodez (Aveyron), Privas (Ardèche), Sedan (Ardennes), Laon (Aisne) ou Laval (Mayenne) ont placé Ségolène Royal en tête alors même que leur département votait en majorité en faveur de Nicolas Sarkozy. Même là où les bastions traditionnels de la gauche vacillent ­ le département du Nord ­, les villes résistent (Lille donne 55,92 % des suffrages à Ségolène Royal, contre 53,1 % pour Lionel Jospin en 1995). De plus, malgré un score national inférieur à celui de Jospin en 1995, Royal fait mieux dans de nombreuses villes (Grenoble, Le Mans, Montpellier, Brest, Clermont-Ferrand...). Et comme a contrario Paris et Lyon n’ont pas témoigné d’un farouche ancrage à gauche, il faut en profiter. Dans tous les cas, plus on s’éloignera et plus l’effet " présidentielles " s’effacera. L’entourage de Sarkozy le sait !
LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT
Ces résultats sont actuellement passés à la moulinette par le Ministre de l’Intérieur. On les dissèque comme ceux des cantons renouvelables afin de connaître avec exactitude le retour sur investissement que constituerait un accord avec Jean Louis Debré, néo-Président du Conseil constitutionnel. Selon les affirmations de François Hollande les pourparlers auraient déjà débuté. Il faut en effet expliquer que la modification des dates des échéances électorales effectuées par l’Assemblée nationale puis le Sénat doit être avalisée par le Conseil constitutionnel. Or il se trouve que, normalement, cette noble institution UMP ne devrait pas accepter ce retour sur un engagement pris compte tenu des délais (moins d’un an). Il y a aussi, l’Association des Maires de France, qui avait déjà vivement réagi à une tentative de retour en arrière tentée par Nicolas Sarkozy ou quelques-uns de ses proches.
Nicolas Sarkpzy avait donc fait machine arrière devant les maires de France : " après avoir mûrement réfléchi, j'ai décidé que le calendrier des élections municipales, cantonales et sénatoriales ne sera pas modifié", avait déclaré le ministre de l'Intérieur devant le 89e congrès des maires de France. Il avait expliqué avoir " pesé le pour et le contre " entre " l'avantage pour le prochain gouvernement de disposer d'une longue plage de travail sans élection " et " l'inconvénient " pour les élus d'avoir à enchaîner les élections en 2007. Plusieurs de ses amis n’ont pourtant pas renoncé à la modification car ils voient surtout leur intérêt.
Certains proposent septembre mais dans un souci de ne pas trop forcer la main on s’orienterait vers fin octobre début novembre ce qui aurait pour avantage de ne pas à l’avenir mettre en concurrence les échéances électorales en cas de concomitance. Comme le freluquet de Baroin va devoir laisser la place à un fidèle parmi les fidèles on peut compter sur une opération savamment réglée. Il suffira de trouver un bon prétexte pour que les députés se penchent sur ce sujet de la plus haute importance et de demander aux copains de se préparer dans le cadre des législatives en cours.
UN INCONTESTABLE HIATUS
La bizarrerie française réside dans le fait que les électrices et les électeurs font depuis des années plus facilement confiance aux gens de gauche pour gérer leur quotidien local que pour leur confier les clés du pouvoir central. Des milliers de mairies sont gérées par des socialistes, les récentes cantonales avaient vu une douzaine de départements basculer dans le rose (59 conseils généraux contre 49 à la droite), la quasi totalité des régions sont à gauche… mais ce " pactole " impressionnant ne produit jamais l’effet escompté depuis maintenant quelques échéances nationales consécutives. Il faudra bien un jour avoir le courage de s’interroger sur ce hiatus entre des réalités contradictoires.
N’empêche que Nicolas Sarkozy devra compter avec ce " tissu " solidaire très compact qui s’est installé sur le territoire depuis plusieurs années. Il va tout faire pour desserrer ce qui risque bien de devenir le seul contre pouvoir réel dans la pays. Quand l’Assemblée nationale, le Sénat, le conseil constitutionnel, le conseil d’état, la Cour des Comptes, le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Conseil supérieur de l’Audiovisuel… sont présidés ou " meublés " par des élus ou des personnalités nommées issues de l’UMP on atteint le niveau le plus inquiétant pour la démocratie depuis belle lurette. Jamais du temps de Mitterrand, quel que soit l’avis de ses détracteurs il n’avait bénéficié d’une telle palanquée de pouvoirs acquis à sa cause.
ABSOLUE SEPARATION DES POUVOIRS
Montesquieu, auquel on a souvent référence, insistait sur l’absolue séparation des pouvoirs a fin de respecter un véritable équilibre. Il distinguait trois fonctions devant être organiquement distinctes les unes des autres : " la fonction de faire des lois : faire des règles générales qui sont applicables à tous les citoyens sans exception ; la fonction d'exécuter : elle consiste à appliquer les règles générales aux cas particuliers et s'assurer que règnent la paix et la sûreté qui seules permettent l'entrée en vigueur des lois ; la fonction de juger : elle consiste à punir les crimes, sanctionner ceux qui enfreignent la loi. Elle consiste également à trancher les différends des particuliers à propos de l'application des lois. ". Cette séparation en France n’est plus que théorique car dans les faits elles sont désormais au seul service d’un homme et d’un parti. Seuls les supporteurs inconditionnels peuvent prétendre le contraire. Dans quelques semaines le pouvoir central sera totalement aux mains de l’UMP ou de ses affidés.
Le problème c’est que la fracture va s’accentuer entre les exigences que manifestent au quotidien les citoyennes et les citoyens vis à vis de leurs élus locaux alors que ces derniers seront otages de l’échelon national. Il suffira patiemment d’étrangler financièrement et réglementairement les communes, les départements, les régions qui déplaisent en transférant des responsabilités sans les crédits qui vont avec.
Il va falloir que la résistance s’organise solidairement très vite à ce niveau de proximité avec les gens. Et c’est certainement ce que l’UMP voudra empêcher le plus rapidement possible en profitant de la dislocation interne du PS et de son incapacité à réagir après les législatives pour hâter le renouvellement.
Dans un tel contexte il paraît bien vain, en effet, de parler présidentielles 2012 au PS alors que les têtes de liste pour les municipales, les candidat(e)s aux cantonales devront probablement être désignés dans l’urgence. Forcément une nuit des longs couteaux sera passée par là et aura effectué des ravages à la base. Il faudra encore une fois la digérer sur le terrain. Dans le fond Sarkozy se contentera d’exploiter les faiblesses d’adversaires essentiellement préoccupés d’obtenir des victoires internes leur permettant d’essuyer ensuite des défaites externes.
Mais je déblogue…
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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 07:17
Cette chronique a été écrite et publiée le 12 mai 2007... Déjà on parlait des rapports entre la Droite et les médias... Le ton s'est durci ! Bon retour en arrière


Quand on fait le point sur la situation du système médiatique français on s’accorde généralement à reconnaître qu’il n’existe véritablement, à l’échelle nationale, que 4 journaux que l’on peut qualifier de réellement indépendants du pouvoir politico-économique. Attention il ne s’agit pas de mettre en doute le contenu des autres mais tout simplement de constater que leur survie dépend essentiellement des fonds injectés par des financeurs plus ou moins intéressés. Le mal gagne également la province et il faut bien avouer que des régions entières sont désormais sous contrôle par la situation de monopole ou par la constitution de réseaux apparemment diversifié mais, dans les faits, monolithique.
Le Canard Enchaîné, Politis, Marianne, Charlie Hebdo résistent encore dans un monde où les puissants s’offrent un groupe médiatique comme autrefois leurs prédécesseurs entretenaient des bataillons de danseuses. Ils achètent un château dabs le Bordelais pour mettre sur leur table entre amis et il se font porter le soir à leur domicile la morasse de la une de leur quotidien. Cette réalité aura fortement pesé sur la vie démocratique du pays tant par les dits que par les non-dits. Le phénomène n’est pas moindre dans le secteur de l’audiovisuel où les " indépendants " sont à la marge et sur le " web " mais n’entreront jamais dans le PAF actuel.
Il est de bon ton de renoncer à dénoncer cette situation globale car elle relèverait, comme beaucoup d’autres du fantasme politique partisan. En plus elle repose sur une mise en cause des qualités d’une profession dans sa globalité alors que très majoritairement elle témoigne d’une honnêteté intellectuelle indiscutable. Le propos devient donc tôt ou tard dangereux car il est caricaturé en outrance politicienne de bas étage. Et pourtant… La réalité quotidienne est là : le danger ne vient pas toujours de la manière dont sont traité les sujets mais de la place qu’on leur donne dans la hiérarchie quotidienne de l’info. On vient cette semaine d’en vivre un exemple concret qui selon moi illustre parfaitement cette dérive de l’autocensure qui fait au moins autant de ravages que le contenu de ce qui est publié. Impossible d’y voir du parti pris puisque pour une fois il ne concerne pas l’intouchable Sarkozy mais les socialistes !
Dans le livre qui dans un livre qui va faire fureur " Femme fatale " publié chez Albin-Michel deux journalistes du Monde , Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, évoquent une "crise conjugale" entre François Hollande et Ségolène Royal qui "prend un tour politique" avant l'investiture de cette dernière en novembre 2006. Cet ouvrage dont je me garderai bien dans le contexte actuel d’apprécier le contenu pose un problème de fond pour la qualité du système médiatique français. En effet l’une des auteures, Raphaëlle Bacqué explique qu’il ne s’agit pas d’un bouquin " pipole " mais que "la Femme fatale "est une enquête politique, pas un livre sur la vie privée du couple" . Dont acte.
UN SILENCE OPPORTUN POUR UN LIVRE OPPORTUNISTE
Il faut donc reconnaître qu’il y a dans leur démarche qui n’a rien d’exceptionnel un hiatus de taille. Comment deux journalistes payées par le plus grand quotidien français, renommées toutes deux pour leurs qualités professionnelles indiscutables, très en cour au Monde ont pu dissimuler… à leurs lecteurs toutes les informations qu’elles possédaient ? Est-ce que l’éthique ne leur imposait pas d’écrire au fur et à mesure de leur " enquête " faite dans le cadre de leur boulot quotidien ce qu’elles savaient et qui visiblement était décisif dans le cadre de la campagne interne du Parti socialiste ? Ont-elles proposé à leur brillant directeur de la rédaction des papiers sur le sujet ? Les a-t-il refusés ? Dans quel but ? Le fondement même d’un support médiatique est en cause puisque ses salariées utilisent un autre support pour livrer des informations capitales pour comprendre la manière dont s’est déroulée un période réputée démocratique de la vie politique nationale. N’a-t-on pas passé un marché avec elles en leur demandant d’attendre les résultats du second tour avant de dévoiler ce que bon nombre de personnes savaient mais ne pouvaient dévoiler sous peine d’être traduit devant un tribunal populaire…vengeur ?
Ces deux femmes ont accumulé une foule de preuves, de récits, de descriptions de moments réputés secrets qu’elles on conservé de par elles pour les étaler sur la place publique massivement afin d’ouvrir les yeux à des militants éberlués.
En dehors de toutes considérations sur le cas précis il faut considérer que ces révélations posent forcément le problème de l’indépendance des médias qui n’osent plus aller au fond des choses. Il démontre que dans le fond il faut tout savoir sur un événement mais ne le dévoiler que quand cela n’a plus d’influence sur… les lectrices et les lecteurs. En plus, comme entre temps ce que bien des gens subodoraient prend une allure officielle en étant présenté sur de multiples plateaux télé, on en fait un succès de librairie beaucoup plus rentable qu’une publication régulière dans un quotidien. Le journaliste d’enquête devient un infirme de l’info jusqu’au moment où il sait qu’il ne risque plus rien en balançant tout ce qu’il a recueilli aux frais de son journal et se mettre à l’écrire ! Il faut s’attendre dans quelques jours ou au plus quelques semaines à ce que un ou deux journalistes explorent le camp Sarkozy… mais encore faudra-t-il qu’ils trouvent un éditeur suicidaire.
MIS DANS DES PLACARDS DORES OU CLOUES AU PILORI
L’indépendance qui permet la révélation, la véritable information que les autres n’ont pas, la remise en synergie d’éléments apparemment disparates n’existe quasiment plus. Et pire : les journalistes qui veulent encore y croire sont rapidement ramenés à la réalité. Ils perdent leur boulot, ne sont plus embauchés car suspectés d’être des emmerdeurs permanents, des empêcheurs de tourner en rond quotidiennement. Ils sont bannis de la presse bien pensante ou mis à l’écart par leur hiérarchie dans des placards dorés. Le mal s’insinue partout. Il ne se voit pas mais il est pourtant bien réel. Impossible de quantifier ce comportement qui n’a rien de répréhensible mais qui pèse sur le comportement global des médias à l’égard des pouvoirs en place. Le directeur de Paris-Match n’aura été que la partie visible d’un iceberg beaucoup plus retors.
On l’a bien vu dans l’affaire Clearstream où ce pauvre Denis Robert aura enduré les pires sarcasmes pour avoir dénoncé des faits que les autres avaient oubliés. Il n’a été soutenu dans ces démêlés moralement terribles et financièrement dévastatrices avec la justice que par une frange de ses collègues. Son comité de soutien pressent cette indifférence mortelle de ses pairs et sait que depuis dimanche dernier son sort ne suscitera pas un engouement dans la profession. Il a donc cette semaine regretté l’absence d’un soutien franc, massif et protecteur de la communauté journalistique dans son ensemble. Il a appelé les journalistes à envoyer une photo de leur carte de presse afin de les mettre en ligne sur le blog. Les écrivains peuvent de leur côté envoyer une copie de leur carte professionnelle.
"Soutenir Denis Robert, c'est organiser un cordon sanitaire autour de ceux dont le métier est d'informer et montrer que les journalistes savent aussi se mobiliser et résister aux pressions qui s'intensifient pour contrôler l'information", estime le comité. Il a en effet eu le mérite de lancer une véritable débat sur la protection de sources d’information car toute le fameux " courant clair " aura tourné autour de ce fondement du journalisme. Il paie cher, très cher son audace d’avoir transgressé le silence des agneaux du journalisme.
ACTIONS PRECISES ET CONCRETES
D’ailleurs ça n’a pas échappé au pouvoir politique actuel. Comme il ne reste quasiment que le Canard Enchaîné qui ose foncer à partir de sources extrêmement fiables, le rouleau compresseur s’est mis en route dès le second tour des présidentielles oublié. Deux actions concrètes, précises, incontournables n’ont pas angoissé les citoyennes et les citoyens d’un pays anesthésié par les sondages. On préfère parler des problèmes des couples plus proches des gens que des événement mettant en cause les fondements de la démocratie.
D’abord la justice a fini par coincer le flic qui a dévoilé l’enquête commanditée par la hiérarchie du Ministère de l’Intérieur sur le proche de Ségolène Royal venu de Greenpeace. Il apprendra ce que veut dire le droit de réserve. Une remarquable efficacité qu’on aimerait bien voir appliquer aux nombreuses fuites qui émaillent toutes les grandes affaires judiciaires et toutes les enquêtes sur les bavures poLicières. Un signe fort est donné : toute personne qui sera prise en flagrant délit de crise de conscience par rapport aux ordres qui lui seront donnés sera immédiatement sanctionnée… On donne le change en allant chez l’avocat de Sarkozy comme s’il était assez idiot pour avoir conservé, chez lui, dans son bureau professionnel le double d’audition du responsables des services secrets qu’ils auraient obtenus avant la date annoncée. Entre nous si cet avocat de l’ex-Ministre de l’Intérieur avait commis une telle bourde il lui faut le virer de suite. L’avertissement n’est pourtant pas sans frais dans la période actuelle.
Ensuite il fallait montrer que si " l’émetteur " de l’info malvenue était " sanctionable ", le " récepteur " ne le serait tout autant. Quelques heures plus tard un juge d'instruction a donc tenté en vain d'effectuer une perquisition dans les locaux du… Canard enchaîné dans une enquête visant d'éventuelles violations du secret de l'instruction dans l'affaire Clearstream. Le signal est… clair : il n’y a plus de lieux sanctuarisés pour les contre-pouvoir. Et c’est immédiatement mis en action. Sans délais !
La filière médiatique est ainsi mise sous contrôle à travers ces faits qui interviennent dans la semaine qui suit l’élection présidentielle. Etranges coïncidences… ou manifestement inquiétantes coïncidences. Mais qui s’en préoccupe ?
Mais bien évidemment je déblogue… 
 
JE PRENDS UNE SEMAINE DE VACANCES.
Je vous propose donc chaque jour une chronqiue écrite antérieurement pour vous démontrer que L'AUTRE QUOTIDIEN a parfois un peu d'avance sur la réalité.
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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 08:15
Ce matin en ouvrant cette chronique ce matin il faudra vous identifier : êtes vous travailleur volontaire du lundi de Pentecôte ou chômeur ravi du rétablissement d'un jour férié ? En effet fixée au lundi de Pentecôte après la canicule de 2003 et destinée à financer la politique en faveur des personnes âgées et handicapées, la première édition de cette "journée de solidarité" avait provoqué une belle pagaille en 2005. Les éditions de 2006 et 2007 avaient coupé la France en deux, avec un pays partagé entre ceux profitant d'un week-end prolongé et les autres travaillant. Selon la loi du 16 avril 2008, cette journée est désormais librement fixée par accord d'entreprise ou de branche professionnelle. Elle n'a pas été supprimée dans les faits puisqu'elle continue à ajouter une journée de travail non rémunérée au temps formel normal. C'est donc une application du principe « travailler plus pour gagner moins » que n'a donc pas inventé Nicolas Sarkozy.
En fait on constate que ce sont aussi des heures supplémentaires exonérées de charges sociales mais dont le produit vont intégralement dans les caisses vides d'un Etat qui n'en est pas à une entourloupe près pour récupérer sur le dos des seuls salariés les fonds accordés à ceux qui se gavent de profits financiers. Alors qu'il dispose de moyens plus équitable de fournir les fonds indispensables à la couverture du handicap et de la dépendance comme la CSG qui pourrait être « dosée » différemment entre les divers revenus le gouvernement a mis en place une usine à gaz bidon dont nul ne sait véritablement quelle est la rentabilité.
« Nous continuons de contester qu'il faille demander aux salariés de renoncer à la durée légale du temps de travail à chaque fois que nous identifions un besoin de solidarité », a déclaré Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT. Pour lui comme pour moi, « il y a une impasse à demander aux seuls salariés, sur tous les sujets, de réunir les moyens correspondant au financement de la protection sociale. »
Appelée Journée de solidarité envers les personnes âgées entre 2004 et 2007 sous l'action du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, suite à la canicule de 2003 qui entraîna la mort d'environ... 15 000 personnes sans aucun sanction pour le gouvernement d'alors pourtant fortement « responsable mais pas coupable » de cette catastrophe.
Le Conseil d'État avait néanmoins réaffirmé le 3 mai 2005 le caractère férié de ce lundi de Pentecôte bien qu'il ait été travaillé par solidarité. La manière de payer cet impôt est en revanche désormais à définir pour chaque entreprise. En pratique, les entreprises payent une taxe supplémentaire correspondant à la valeur d'une journée de salaire brut, sans charge. Les résultats chiffrés ou estimés obtenus prêtent à discussion. Le premier ministre Dominique de Villepin les a jugés satisfaisants, déclarant le 1er juin 2006 que les bénéfices tirés de cette journée en matière de solidarité étaient pourtant... « incalculables ». Depuis on attend surtout la répartition de sommes collectées.
DIPSARITION DES CREDITS NON AFFECTES
En 2007, la journée de solidarité aurait rapporté 2,2 milliards d'euros. Sur cette somme, plus de 1,3 milliard est destiné aux personnes âgées, dont plus de 800 millions d'euros aux établissements d'accueil. Mais tous les crédits n'ont pas été dépensés, en 2007 comme en 2006, et l'Etat refuse de mettre ces sommes en réserve. Elles servent, selon M. Champvert, président de l'AD-PA à qui regroupe 1 800 directeurs de maisons de retraite et services à domicile, a boucher artificiellement le déficit de l'assurance maladie. Ces sommes subtilisées légalement atteignent, "200 millions en 2006 et près de 400 millions en 2007". Elles sont intégrées dans l'Ondam" (l'objectif national de dépenses de l'assurance maladie) l'année suivante. Cet objectif est voté chaque automne par le Parlement et le tour de passe-passe est facile.
"En 2006, le quart du budget personnes âgées a servi à diminuer les budgets de l'assurance maladie, et cela risque d'être la moitié sur 2007", affirme encore l'AD-PA, qui dénonce une "astuce" similaire des pouvoirs publics sur le financement du Plan Alzheimer, assuré en partie par le produit des franchises médicales. Les lectrices et lecteurs assidus de L'AUTRE QUOTIDIEN le savent déjà car à Créon nous attendons les postes promis pour l'ouverture de la section expérimentale spécialisée dans le traitement des malades Alzheimer ou équivalents. Les décrets qui répartissent le produit des franchises médicales... n'a en effet toujours pas été pris.
L'AD-PA demande en effet d'affecter « tous les crédits à l'aide aux personnes âgées et handicapées » via la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie qui garderait les excédents annuels pour des actions futures qui ne vont cesser de croître. Par ailleurs, selon l'AD-PA, les franchises médicales mises en place depuis le 1° janvier dernier « n'ont apporté aucun crédit supplémentaire par rapport aux années précédentes et le plan Alzheimer affiché n'est que le recyclage de mesures anciennes ». Mais sûrement que ces directrices et directeurs d'établissements ou d'aide à domicile sont d'affreux gauchistes anti-Sarkozy qui n'ont pas encore compris que le Président pratiquait le « coup d'éclat permanent » sans effets concrets.

LE FAMEUX CINQUIEME RISQUE
« L'utilisation des fonds par la caisse de solidarité autonomie a fait l'objet d'un rapport de la cour des comptes qui a bien validé le fait que la totalité des moyens était bien affectée aux personnes âgées et handicapées et à rien d'autre », a rétorqué la secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité Valérie Létard sur France-Info. « Je trouve dommage que l'on mette en doute le fait que la Journée de solidarité ne soit pas utilisée exclusivement à cette dépendance ». C'est exact mais ce qu'elle oublie de préciser c'est que la Cour des Comptes vérifie la réalité des dépenses affectées. Elle a simplement constaté que les crédits dépensés via la CNSA avaient bel et bien été affectés aux objets définis dans sa mission mais elle n'a pas pu vérifier ce que devenait les excédents non affectés ! C'est ainsi que l'on détourne en permanence de leurs objectifs des mesures dont on peut penser qu'elles ont un objectif louable de solidarité active.
Dans les prochaines semaines on va repartir sur une troisième piste avec la couverture du fameux « 5° risque ». Il faudra revoir certains points dans les discussions sur ce sujet capital pour l'avenir. Par exemple le vocabulaire doit évoluer : il s'agit d'aider des personnes à aller vers l'autonomie et non de stigmatiser des « dépendants ». La prestation de compensation pour l'autonomie doit s'appuyer sur un plan personnalisé quel que soit l'âge de la personne, - de 60 ans ou + de 60 ans.
Il est par ailleurs indispensable d'anticiper les problèmes à venir en augmentant le nombre de professionnels, d'établissements et services et baisser les coûts supportés par les personnes âgées. En fin et surtout la couverture du risque doit s'inscrire dans la solidarité nationale et si une démarche « assurantielle » est possible, elle doit être complémentaire et soumise aux règles de base de la prestation qui est à financer sur un budget d'Etat afin de maintenir l'égalité républicaine.
FORTE PROGRESSION
Sur l'ensemble de l'année, il y aura au total 253 jours ouvrés soit un de plus que l'an dernier car le 1er mai est par exemple tombé le jeudi de l'Ascension. Au total, le calendrier 2008 des jours fériés pourrait se traduire par un tout petit coup de pouce à la croissance. En réalité, le rythme de travail dans les entreprises n'est pas plus efficace, mais il tient de plus en plus des montagnes russes. Ca bourre en juin, ça mollit en juillet, ça dégringole en août, ça repart mollo en septembre puis en accélérant en octobre avant de ralentir sérieusement à la fin de l'année... et l'affaire du lundi de Pentecôte travaillé n'avait rien changé à cette réalité et le fait qu'il soit férié ne modifiera pas la donne générale. La solidarité mérite une mise à plat générale de son fonctionnement en France et pas des ajustements ponctuels dictés par les circonstances. L'évolution démographique sera en effet implacable et s'il n'y pas une anticipation globale on se retrouvera avec des situations catastrophiques.
Une première accélération aurait lieu vers 2010 et une seconde à partir de 2030. Sur la période 2000-2020, la hausse serait de l'ordre de 16 % dans le scénario optimiste, 25 % dans le scénario central ou 32 % dans le scénario pessimiste. En terme d'effectifs, on passerait de 800 000 personnes âgées dépendantes en 2000 à... 980 000 en 2020.
Entre 2020 et 2040, leur nombre augmenterait dans des proportions légèrement supérieures, les effectifs nombreux des baby-boomers atteignant alors des âges avancés.
Au total, sur les quarante années, l'augmentation serait d'environ 35 % dans le scénario optimiste, 55 % dans le scénario central ou 80 % dans le scénario pessimiste.
Cette hausse serait concentrée sur les personnes de 80 ans ou plus. Personne ne peut imaginer un seul instant que le financement de cette situation est possible dans le contexte économique actuel car même la suppression de tous les jours fériés ne suffira pas à faire face aux besoins ! En attendant profitez bien de votre lundi férié car il est en voie de disparition !
Mais je déblogue...

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 17:34

En créant L'AUTRE QUOTIDIEN le 1er septembre 2006, je souhaitais simplement montrer que la hiérarchisation de l'information et la manière dont on « agence » les infos produites par les agences et les principaux journaux donne un résultat bien différent de celui destiné à forger en permanence une opinion dominante. Pas facile de mener au bout la démonstration quotidienne, car la recherche des données destinées à une chronique prend beaucoup de temps et surtout, il faut bien reconnaître que les sources « brutes » sont parfois peu différenciées en raison de la limitation de leur nombre. L'agencement des éléments récoltés, ainsi que leur mise en forme, relèvent ensuite, il faut l'admettre, de choix personnels. Il est vain de prétendre, à partir du moment où l'on élimine des infos ou que l'on en valorise d'autres, à une objectivité parfaite. D'ailleurs, personne ne peut y prétendre. Le journaliste n'est qu'un témoin d'une décision ou d'un événement dont il ne pourra, faute de temps et d'espace, rendre compte que de manière partielle. Le vecteur médiatique n'a de valeur que si justement il offre à celui qui le fabrique l'indépendance nécessaire pour effectuer sa collecte d'informations et la hiérarchisation de celles qu'il a pu obtenir.
Depuis belle lurette, le « politique » a voulu contrôler à son profit ce qu'il estime être un pouvoir capital pour sa réussite. Il ne rêve que d'adresse directe aux électrices et aux électeurs, sans le filtre du contre pouvoir journalistique. A toutes les époques cette tendance a existé.
Dans tous les pays, cette captation du pouvoir « d'informer » a tenté les gouvernants. En toutes circonstances, la tentation de détourner le système à son profit existe. En fait, il faut bien constater que l'obsession des grands de ce monde réside dans leur influence sur l'opinion, via des médias plus ou moins à la botte. La seule différence, selon les lieux et les moments, réside dans la méthode d'appropriation de ce pouvoir. Elle peut être économique, comme en Italie où Berlusconi n'est devenu un homme politique que par sa seule capacité à se construire un réseau médiatique personnel. Sa puissance économique l'a conduit au poste qu'il occupe. Bien évidemment, cette méthode est réputée... démocratique. Elle ne l'est plus en Chine, en Russie, dans le pays de n'importe quel potentat africain puisqu'ils imposent leur volonté par un contrôle des moyens de diffusion et plus encore par un contrôle absolu des contenus.
L'enjeu essentiel quotidien de tout gouvernement consiste d'abord à fournir quotidiennement de la « nourriture » prédigérée à l'Hydre de Lerne qu'est un système médiatique, pour qu'il accepte de le restituer à l'identique. Ensuite il lui faut s'installer régulièrement dans un dialogue direct avec les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs, pas trop souvent pour créer l'événement, mais régulièrement pour éviter de ne le faire qu'en situation de crise. Enfin, la mise en place d'un réseau de « partenaires », susceptibles de devenir des « complices », occupe une place importante dans les préoccupations de l'entourage des « puissants » de tous ordres. Il n'y a pas une minute sur la planète où l'on ne devrait rediffuser en boucle le fameux film « Citizen Kane »... même en France !

DES ATTAQUES CONCERTEES
En France, au cours de la semaine écoulée, qui rappelons-le aura été celle des « ponts », avec démobilisation citoyenne évidente, on aura assisté à de véritables attaques potentielles contre les fondements d'une démocratie reposant sur le pluralisme de l'information. Bien entendu, le débat n'aura pas davantage passionné les foules que le risque de descente du Paris-Saint-Germain. Or, en quelques jours, c'est le socle de la démocratie actuelle qui s'est fissuré, avec les attaques frontales du Président de la République envers des supports médiatiques qui, selon lui, n'ont pas accompli leur rôle de transmetteurs des élucubrations sarkozistes. Or, ces remarques, formulées devant des élus qui doivent représenter tous les électeurs et les électrices de leur circonscription, quels que soient leurs choix politiques, dénotent un vision extrêmement dangereuse.
« Il est singulièrement 'abracadabrantesque' de constater que Nicolas Sarkozy attaque ainsi les journalistes en privé, alors que le bilan tiré par le Syndicat National des Journalistes (SNJ) de sa première année de présidence est particulièrement accablant... pour la liberté de la presse », indique le syndicat. « Au lieu de continuer à vouloir faire des journalistes les boucs émissaires de ses déboires dans les sondages, le président de la République serait mieux inspiré d'écouter les inquiétudes grandissantes d'une profession en crise. Et de l'aider à retrouver les conditions d'exercer pleinement, et en toute indépendance, sa mission d'informer auprès des citoyens de ce pays », ajoute le SNJ.
Le problème c'est que vous n'avez pas entendu sur TF1, France Télévisions ou les radios, le moindre commentaire sur cette position des professionnels de l'information. Si l'on peut faire confiance aux déclarations des parlementaires présents, ces propos ont été tenus publiquement (plus de 260 personnes présentes) par le garant constitutionnel de la liberté de la presse. Que Poutine, Castro, Berlusconi, Kadhafi, Hu Jintao, Mahmoud Ahmadinejad, Bongo... et tous leurs autres potes s'offrent ce type de proclamation n'aurait rien d'étonnant, mais que l'on ait droit à ces déclarations en France pose évidemment quelques questions.

MOBILISATION ANTI-JOURNALISTE
Le SNJ-CGT inscrit donc ces propos dans le cadre d'une offensive des « patrons » politiques et économiques de la droite. Cette tendance serait portée notamment par le plan de licenciements au quotidien "Le Monde", le guichet "départ" ouvert au quotidien "Le Figaro", ou encore la nomination d'Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault, au comité d'indépendance(!) éditoriale du journal "Les Echos". Le syndicat cite également l'opération policière visant la rédaction de Radio Frequenza Amora (station corse du réseau de radios locales France Bleu), les critiques du président Nicolas Sarkozy contre plusieurs organes de presse, et finalement les attaques du député Frédéric Lefebvre contre l'Agence France-Presse (AFP). Le SNJ-CGT « appelle tous les démocrates à réagir contre cette volonté de confiscation de l'information pluraliste, vérifiée, recoupée et mise en perspective » et « appelle les rédactions à refuser toutes les mesures visant à empêcher les journalistes de remplir totalement leur responsabilité sociale ». Il lui faudrait « hurler » pour réveiller un pays inconscient ! Il faut en effet être bien conscient que le président lance ses anathèmes dans un contexte de grave crise économique et financière pour la presse, notamment la presse quotidienne.
Ce mélange entre fragilité économique et pressions politiques risque de se révéler détonnant : un média peut hésiter à froisser le président s'il appartient à un grand groupe industriel dépendant de la commande publique, comme c'est le cas pour Bouygues et TF1, ou si son Président dépend de l'humeur présidentielle, comme à France Télévisions, dont Copé s'occupe en secret ! En fait, on assiste à une confusion volontaire et orchestrée, visant à confondre le journalisme et la communication. Par définition, le journaliste doit faire des choix éditoriaux. Il n'est pas la courroie de transmission du pouvoir. La preuve que c'est bien la voie choisie par la Droite, via les positions prises par la Ministre de la Culture...

BATAILLE SUBALTERNE DES COMMUNIQUES
Christine Albanel suggère, dans Le Journal du dimanche, que l'Agence France Presse (AFP) pourrait diffuser l'intégralité des communiqués de presse des partis (et notamment ceux de l'UMP) et des organisations syndicales. Selon le JDD, mis en cause par Nicolas Sarkozy, le principe de ce « service supplémentaire » de l'AFP est inclus dans le projet de loi autorisant les journalistes à ne pas divulguer leurs sources. Ces communiqués apparaîtraient « sur un espace spécifique et facilement accessible, selon des modalités à préciser et à organiser », précise-t-elle, avant d'ajouter qu'elle soumettra cette idée au directeur de l'AFP vendredi.
Christine Albanel assure maladroitement que ce service ne se substituerait « en aucun cas au travail de rédaction et d'éditorialisation des journalistes de l'AFP sur les sujets politiques ou sociaux quand ils le jugent nécessaires et pertinents ». Imaginez un peu le boulot passionnant des journalistes, qui consisterait à mettre en ligne des communiqués de presse, outils de communication partisans ! Ces communiqués sont d'ailleurs mis en ligne intégralement sur les sites des partis ou des syndicats et sont donc déjà accessibles à tous les citoyens qu'ils passionnent !
Christophe Beaudufe, représentant de la Société des journalistes (SDJ) de l'AFP, s'est élevé contre un mélange des genres. « Notre travail de journaliste, c'est de faire une information vérifiée, recoupée et remise dans son contexte », a-t-il rappelé sur France-Info, on « ne publie jamais un communiqué, on traite un communiqué ». Mais l'UMP n'a que faire de la déontologie d'une profession. Elle n'a les yeux rivés que sur les... sondages !
Pendant ce temps on ne débat pas un seul instant des « volumes » déjà massivement accordés à un camp au détriment de l'autre. Dans le fond, ce qui choque Nicolas Sarkozy c'est qu'il n'ait pas 100 % des médias au service de sa communication quotidienne. « C'est un scandale ! » aurait dit Georges Marchais ! Les socialistes se plaignent en effet d'être  inaudibles car ils sont « au pain sec et à l'eau médiatiques », selon Arnaud Montebourg, dans le même JDD. « Aujourd'hui, l'expression en faveur de l'UMP, président de la République et collaborateurs compris, a augmenté de 256 % sur TF1 et 196 % sur France 2 », selon le député PS de Saône-et-Loire, qui cite des chiffres du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Dommage que ces statistiques n'aient pas figuré dans le communiqué de l'UMP car elles auraient simplifié la tâche des journalistes chargés de le traiter.
Mais je déblogue...

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