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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 23:40
Comment faire pour tuer un symbole ? Chacun sait très bien qu'il existe en matière de gouvernance des mesures emblématiques à prendre pour démontrer sa détermination, sa volonté d'agir, son respect pour les promesses engagées, On ne se soucie guère du prix à payer ou des moyens pour y parvenir car l'impact escompté sur les esprits n'a pas de commune mesure avec les raisons objectives des engagements à prendre. De plus en plus la politique est justement une affaire de faits qu'il faut ériger en symboles ou des décisions destinés à les faire tomber. Il fut ainsi une époque où dans les affrontements sanglants des batailles ont comptabilisait les drapeaux pris à l'ennemi avec davantage d'empressement que les morts au combat.
Dans la période actuelle, toute la stratégie présidentielle repose sur l'utilisation permanente de concepts forts : la Résistance (lettre de ce pauvre Guy Mocquet, déplacement dans le Vercors), la valeur du travail (la France qui se lève tôt, le travailler plus pour gagner plus), la religion salvatrice (le discours du Chanoine de Latran), la Nation protectrice (chasse aux sans-papiers), la primauté de l'individu (fin de la solidarité organisée), l'ouverture sur les minorités visibles ( nominations de Rachida Dati, Rama Yade, Fadéla Amara), l'écoute du peuple (services minima) . C'est autour de ces principes qu'autrefois on aurait magnifié par des images d'Epinal distribuée au peuple que s'organisent en fait les choix politiques sarkozystes. On recherche chaque fois davantage le caractère symbolique de la mesure que son efficacité concrète. Actuellement le Président de la République a tenté de masquer son échec économique par une mise en cause du symbole du camp adverse : les 35 heures ! En effet il veut absolument rassurer ses ouailles qui doutent de son pouvoir à accomplir des miracles et surtout en tuant cette mesure historique de la gauche il espère restaurer son autorité sur ses propres troupes.
Les 35 heures survivront-elles donc à la nouvelle réforme du gouvernement, qui devrait être présenté le 11 ou le 18 juin en conseil des ministres? Non, si l'on en croit les syndicats, qui appellent à une mobilisation le 17 juin contre ce qui constitue selon eux une « dérégulation du temps de travail ». Oui, selon le président de la République et le Premier ministre, qui ont assuré que la durée du travail serait inchangée après la loi.
« La durée hebdomadaire du travail restera 35 heures en France, c'est une chose qui est claire et sur laquelle le gouvernement ne variera pas", a déclaré Nicolas Sarkozy à Vienne. C'est le coté rassurant de la non remise en cause de ce qu'il faut bien présenter comme un dogme. « Ce que nous voulons c'est éliminer les aspects négatifs au plan économique comme au plan social qu'ont eu les 35 heures sur l'économie française en supprimant tous les verrous qui empêchaient les salariés et les chefs d'entreprise de négocier un contingent d'heures supplémentaires librement au niveau de l'entreprise ». Il s'agit là de la balle qui tue sans le dire le principe « universel » de la durée du travail car tout le monde comprend aisément que le chantage à l'emploi sera extrêmement facile dans les entreprises qui voudront obtenir un allongement sans compensation.
SUBTILITE D'UN ACCORD
L'article 17 de la position commune sur la représentativité syndicale, signée le 7 avril par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME, prévoit déjà qu'à « titre expérimental » le contingent annuel d'heures supplémentaires puissent être dépassé par accords d'entreprise signé par des syndicats majoritaires. C'est la subtilité de cet accord qui fait qu'en valorisant les partenaires institutionnels on leur demande simplement de cautionner la fin des... 35 heures puisqu'ils devront la négocier au cas par cas dans des entreprises où ils ne sont souvent pas présents.
L'avant-projet de loi prévoit que les patrons pourraient demander à dépasser les contingents annuels d'heures supplémentaires (des branches peuvent fixer des contingents supérieurs au contingent légal de 220 heures par an) sans autorisation de l'inspection du travail si des syndicats représentants 30% des salariés signent l'accord. En outre, les entreprises pourraient renégocier les repos compensateurs, assouplir les forfaits annuels en jours (plus de jours travaillés dans l'année) et la modulation du temps de travail. Autant prévoir un démantèlement réel du principe même de la « norme » 35 heures qui ne résistera que dans des structures très solides (collectivités locales, grandes entreprises nationales florissantes...)
Pour le Premier ministre, une telle réforme « n'est pas franchement une révolution . La durée légale du travail en France est 35 heures et elle restera 35 heures », a déclaré François Fillon à Helsinki quand le Président était lui à Vienne. Se défendant d'une remise en cause de la durée légale du temps de travail, le Premier ministre assure que l'objectif du gouvernement est « un assouplissement qui vise à sortir d'une règle imposée à tout le monde, à tous les secteurs ». C'est véritablement une affaire de mots car la différence entre « l'effacement » de la norme et son « assouplissement » la marge est faible.
MARCHANDAGE SYMBOLIQUE
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, est notamment revenu sur la proposition du gouvernement « de démanteler les 35 heures au cas par cas ». En clair, les salariés et les employeurs négocieront dans leur entreprise la durée du travail. « C'est une modification radicale de la législation sur le temps de travail, à partir d'une procédure qui est malhonnête et pour porter un contenu qui est inacceptable », a déclaré Bernard Thibaud.
Pour le syndicaliste, le gouvernement « profite de l'examen d'un texte sur la représentativité des syndicats pour dire : on modifie toute la législation sur le temps de travail. Plus de soixante articles du Code du Travail vont être modifiés sur donc, un autre sujet que le sujet initial, sans aucune négociation avec les organisations syndicales. Nous sommes le seul pays européen où un gouvernement s'apprête à modifier la législation sur le temps de travail sans négociations avec les syndicats ». Le symbole des 35 heures tombera comme un fruit mûr dans un marchandage à la représentativité syndicale. Quand il aura été mis à bas on se préoccupera alors de savoir quel en sera réellement l'impact. On a abattu le symbole de la retraite à 60 ans. On a tenté de mettre en cause celui du jour férié avec la suppression du lundi de Pentecôte. On a conforté celui du profit gagnant avec le paquet cadeau fiscal. On a porté aux nues le fric triomphant avec le Fouquet's, le yacht, les jets privés, les vacances américaines... Chaque semaine permet de détruire les uns ou de tenter de construire les autres. Si je me lève à 4h 30 avec mon épouse plus habituée à la grasse matinée qu'au réveil au chant du coq pour aller à Rungis j'envoie un signal fort mais je ne résous aucun problème. Tout est ainsi depuis maintenant 13 mois car l'acculturation politique générale permet de croire dans l'impact d'une simplification outrancière des réalités. On en arrive à une vision quasiment religieuse de la vie sociale avec parfois les « bons » et les « méchants », les « travailleurs » et les « fainéants », les « rigoureux » et les « dépensiers », les « vierges » et les « souillées ». Car derrière par exemple la décision du tribunal de Lille on trouve cette nouvelle croisade pour ou anti-symbole !
JUSTICE SYMBOLIQUE
Au nom du droit des femmes, les féministes, associations anti-racistes ou laïques et deux ministres ont dénoncé l'annulation par la justice d'un mariage motivée par le mensonge de l'épouse sur sa virginité. De gauche à droite, les partis se sont émus d'une décision rendue par un juge de Lille, jugée « scandaleuse » pour le PCF, « atterrante » pour le PS, et « remettant en cause l'égalité hommes-femmes » pour l'Ump. En fait ce n'est qu'un problème de symbole. Une femme rabaissée n'ayant pas les mêmes droits que les hommes, une arrière pensée religieuse validée par la justice laïque, une régression sociale indéniable légitimé en une période de confortement de la morale réactionnaire : tout est réuni pour donner à cette décision une valeur hautement symbolique.
« J'ai cru que l'on parlait d'un verdict rendu à Kandahar », a déclaré Fadela Amara dont on doit rappeler qu'elle a fondé le mouvement « Ni... putes, ni... soumises » dont le fondement était simplement le droit des femmes à disposer librement d'elle-même et de leur corps dans un contexte d'oppression familiale.
Seule la chancellerie pourrait intervenir en déclenchant un recours dans l'intérêt de la loi pour dire le droit.
Une telle initiative n'aurait aucune incidence sur la situation des parties mais aurait une portée doctrinale pour faire évoluer la jurisprudence, a expliqué à l'AFP une source judiciaire. Seul problème, dans le concert de critiques, l'unique note discordante est venue... de la chancellerie elle-même qui n'a pas reconnu le caractère réactionnaire hautement symbolique de ce jugement.
La ministre de la Justice Rachida Dati, qui avait révélé dans son livre "Je vous fais juge" (Grasset, 2007) avoir fait annuler son propre mariage, « décidé sans le vouloir », a semblé prendre la défense du jugement, et s'est retrouvée critiquée aussi bien par Marine Le Pen (FN) que par Marie-George Buffet (PCF). Un comble !
« La justice est là pour protéger. Le fait d'annuler un mariage est aussi un moyen de protéger la personne qui souhaite peut-être se défaire du mariage, parce que je pense que cette jeune fille (...) a souhaité également, sans doute, se séparer assez rapidement », a déclaré Rachida Dati. Voici l'explication symbolique : comme cette femme qui a avoué son péché pour se sauver en étant condamné, les travailleurs pourraient bêtement demander spontanément à travailler plus pour gagner moins pour le bonheur éternel.
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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 23:41
Impossible d'envisager au Parti socialiste des faux départs parmi les multiples concurrents prêts à sprinter vers le poste de Premier secrétaire du PS. On sait que la fébrilité des concurrents génère souvent une volonté de s'élancer avant les autres. La tentation est grande notamment quand il y a foule au départ. On sait dans le milieu qu'il vaut mieux faire la course en tête que d'être toujours à la remorque des autres. Mais il existe aussi une tactique bien connue dans le dmi-fond consistant à tout donner dans la dernière ligne droite alors la fatigue atteint celles ou ceux quis e sont épuisés dans une rivalité trop précoce. Difficile de savoir si dans sa jeunesse François Hollande a été coureur de 400 mètres, la plus exigeante des courses mais la plus belle entre toutes car elle exige résistance, rapidité, pugnacité et une maîtrise parfaite de son effort. Il en a pourtant les atouts comme par exemple en Gironde Philippe Madrelle, Président du Conseil Général qui conjugue ces qualités depuis de longues années.
François Hollande sait que le 400 mètres est la course où il faut sans cesse savoir virer à gauche pour espérer déboucher au dernier moment sur les talons des premiers. Ses dernières déclarations permettent de comprendre qu'il n'est pas encore si éloigné que cela du podium quand ses adversaires l'ont enterré un peu vite. ans une tribune publiée dans Le Monde daté de demain, il appelle les socialistes à engager rapidement « une offensive idéologique » sur la base de « dix grandes questions » dans la perspective du congrès de novembre, et à ne poser la question du leadership du parti « qu'au terme d'un débat et non à son commencement ». Il a bien senti qu'avant de prétendre disputer le titre il vaut beaucoup mieux se pencher sur le programme d'entraînement. Il n'est pas le seul.
« Les socialistes ne peuvent à l'occasion de leur congrès, en rester aux pétitions de principe ou à une bataille de mots. Ils doivent savoir poser les légitimes décisions de personnes et de leadership au terme d'un débat et non à son commencement », affirme le Premier secrétaire du PS, qui semble jeter les bases d'une future contribution au congrès car il est à peu près certain qu'il ne laissera pas sa place aussi aisément que l'ont cru les postulants à son poste. « Normalement cela devrait être un débat, le congrès, cela prend figure un peu de pugilat (...) J'espère qu'on va revenir au débat », avait avant lui avancé Laurent Fabius sur LCI. « Je ne suis pas convaincu du tout ».
L'ancien Premier ministre socialiste est prêt à « se prononcer sur les questions de fond et non pas l'affrontement des egos qui n'a qu'un intérêt limité. Si c'est un pugilat, je n'ai pas l'intention de m'en mêler, je resterai au dessus de la mêlée », mais s'il y a « débat, j'y contribuerai avec mes amis sur le fond, autour d'une idée reconstruire le PS », a-t-il précisé. Etrange coïncidence sur le fond entre des personnes n'ayant pas une véritable empathie.
La sortie du bois en forme de mise au point de François Hollande survient alors que Ségolène Royal, la première à l'offensive, et Bertrand Delanoë, parti en contre, n'ont pas encore pris l'avantage l'un sur l'autre et que le débat engagé entre eux sur le libéralisme est apparu « surréaliste » aux autres camps. Le moment est donc opportun : il lui redonné une légitimité à gauche par leurs incartades se voulant novatrices mais qui ne sont en fait que des surenchères de mots pour médias affamés. C'est un fin analyste et un excellent orateur qui peut sans problème retourner toutes les situations à son avantage.
LES DIX INTERROGATIONS
« La gauche n'a pas simplement à préparer une victoire électorale. Elle doit mener une offensive idéologique » auprès « des couches populaires et moyennes » sur « ses valeurs, ses propositions, ses méthodes », estime-t-il. Ce que bien des militants commencent à penser tout haut... se moquant bien des mots pour attendre des actes. Tous les textes internes du monde ne changeront en effet rien aux réalités. Elles s'invitent dans le quotidien et se moquent bel et bien de la sémantique des motions, des contributions, des déclarations. François Hollande a bien senti que les militants attendent autre chose que des mots pour panser les blessures sociales actuelles.
Il engage donc les socialistes à réfléchir à dix grandes questions : "comment être plus fort dans la mondialisation ?", "comment être plus juste dans la répartition ?", "comment préparer le vieillissement de la population ?", "comment mener solidairement la mutation énergétique ?", "comment maîtriser sereinement l'immigration ?", "comment régler démocratiquement la présidentialisation de nos institutions ?", "comment relancer le projet européen ?", "comment rendre cohérente la parole socialiste ?", "comment rassembler la gauche ?", "comment élargir pour gagner ?". Selon lui, « le prochain Premier secrétaire doit avoir l'autorité, la légitimité et la majorité lui permettant de donner de la force à l'expression du PS ». et qui à part lui répond à ces trois critères ?
Il est vrai que grâce à cette tribune il se donne une bonne longueur d'avance.
Personne ne peut en effet nier que les dix problèmes évoqués ci-dessus sont ceux qui décideront du résultat des présidentielles. La femme ou l'homme qui, plutôt que d'ambitionner la première de couv' de Paris Pravda Match, saur apporter des réponses concrètes précises et solides aura la clé su succés face à une Droite en proie au doute le plus total.
DES REPONSES CONCRETES
François Hollande après analyse du moral des troupes a simplement emprunté la voie tracée par Fabius qui s'efforce avec malheureusement moins d'impact que le Premier secrétaire du PS. Il a en effet présenté, il y a déjà plusieurs jours, ses solutions face à la crise du pouvoir d'achat et au financement des retraites : « On paye chaque année des intérêts de la dette qui sont énormes. C'est une des raisons pour lesquelles je trouve mauvais le choix qui a été fait le gouvernement de dépenser au moins 15 milliards d'euros supplémentaires chaque année pour des dépenses qui n'étaient pas prioritaires. Je suis partisan de revenir sur une partie de ces dépenses ».
« Il y a d'autres choses à faire. On parle beaucoup du financement de la retraite, mais nous avons travaillé sur ce financement et je vous donne des pistes : le Cour des Comptes propose de taxer les parachutes dorés et les stock-options, ça peut rapporter 3 ou 4 milliards. Deuxièmement, au fur et à mesure que s'améliorera la situation de l'emploi, la cotisation qui va à l'Unedic pourrait aller sur la retraite. Troisième point : il y a toute une série d'exonérations sociales, les unes sont justifiées, les autres ne le sont pas ». Comment le PS peut éviter de reprendre à son compte de telles propositions alors que l'Expansion vient d'annoncer des augmentations de plus de 50 % des rémunérations des patrons du CAC 40 grâce aux stock-options, que Nicolas Sarkozy se targue des excédents récents de l'Unedic, que la liste des exonérations n'apportent aucune amélioration au monde du travail !
DES POSITIONNEMENTS
On a probablement enterré trop tôt François Hollande qui devait selon son propre souhait entrer dans le cimetière des « éléphants ». Il l'a fait croire mais s'il laisse les autres s'affronter dans la ligne opposée il les garde a distance suffisante. Chaque fois qu'ils accélèrent il est là prêt à démonter que celui qui a des apparences pataudes est beaucoup plus malin qu'on ne le pense. Il se prépare à placer son successeur au carrefour des tendances qui vont lanecr le TSSB (Tout sauf Ségolène et Bertrand). Benoît Hamon, 41 ans, flanqué de deux porte-parole de moins de 30 ans : Razzye Hammadi et Bruno Julliard sait par exemple qu'il ne constituera qu'une force d'appoint quand il déclare : «nous n'avons pas la prétention d'incarner l'alternative» mais il espère bien engranger la «déception des militants» face «à la querelle, au jeu de ping-pong entre Royal et Delanoë , a assuré l'eurodéputé.
Vocation majoritaire oblige, le NPS se recentre. Dénonçant un «discours du sacrifice insupportable» demandé aux classes populaires et moyennes, Hamon a prôné de «l'imagination pour penser de nouveaux droits et de nouveaux pouvoirs sans tomber dans le Grand Soir». Des discussions ont lieu, notamment avec les «reconstructeurs», amis de DSK, de Fabius et de Montebourg, avec Martine Aubry, « dont les mots sont doux à nos oreilles», a reconnu Benoît Hamon. Sauf que pour le NPS le «tout sauf Ségolène ou le tout sauf Delanoë ne peut être le ciment » d'un rassemblement majoritaire. Car on peut fortement envisager que Madame le Maire de Lille pourrait bien dans quelques mois apparaître comme un alternative crédible et de synthèse au départ de François Hollande. Elle aussi va patienter dans l'ombre attendant que les autres s'épuisent dans un duel médiatique leur faisant perdre une part de leur aura au cœur du PS. En fait, encore une fois, les hebdos et les grands quotidiens nationaux prendront leurs rêves pour des réalités, leurs espoirs pour des certitudes et se planteront sur les orientations prises. Le PS revient lentement à la vie, c'est à dire au débat. Et ça François Hollande l'a compris.
Mais je déblogue...
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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 21:50
Pour celles et ceux qui douteraient encore un peu des objectifs de Nicolas Sarkozy et du gouvernement ultra libéral qu'il dirige de fait, il est une information qui peut les faire réfléchir. En effet, on apprend en se forçant un peu car les journaux de tous ordres n'en font pas leur une facilement, que si le moral global des Françaises et des Français n'a jamais été aussi bas il n'a jamais été aussi bon pour d'autres. L'indicateur mesurant ce comportement des ménages a chuté de trois points en mai, pour s'établir à - 41, le plus mauvais chiffre depuis la création de cet indice en 1987, a annoncé l'Institut national de la statistique (Insee). Il s'agit de la onzième baisse consécutive. Selon la dernière enquête, les ménages sont particulièrement pessimistes sur l'évolution du niveau de vie en France et sur leur situation financière personnelle. Leur opinion sur l'opportunité d'épargner se dégrade également.
L'évolution du pouvoir d'achat est la préoccupation numéro un des Français qui, selon les sondages, sont particulièrement déçus par l'action du président Nicolas Sarkozy dans ce domaine un an après son élection.
La croissance en France s'était nettement accélérée au premier trimestre 2008, progressant de 0,6%, mais devrait ralentir dans un contexte marqué par une très forte progression des prix du pétrole, selon les analystes. En fait ils sont seulement quelques centaines à ne pas s'en rendre compte : les ministres actuels, les Sarkozystes ayatollahtestques, quelques parlementaires de droite perpétuels car installés à Neuilly ou en France profonde céréalière, les employsé de l'Elysée (et encore pas tous) et... les journalistes parisiens qui ne travaillent pas à l'AFP, à Marianne, au Canard Enchaîné, à Charly Hebdo, à l'Humanité (et encore pas sûr) et... l'équipe magique des patrons du CAC 40 ! Eux sont un peu en retrait car ils n'osent plus trop se ranger derrière leur égérie du Médef, Laurence Parisot, ex-star des sondeuses. Cette brave patronne qui hurle avec les loups étant des loups pour les autres hommes (surtout les salariés) va encore tomber du 40° étage. Elle en est ébahie, désolée mais ne réagira pas car ce serait malvenu de cracher sur des copains après avoir dénoncé ceux de l'UIMM.
 Appeler ses ouailles les patrons à la modération serait véritablement une provocation après des déclarations tonitruantes sur les 35 heures et le slogan de cette première année sarkozyste « travailler plus pour gagner plus ». La nouvelle tombe quelques jours après que la présidente du MEDEF ait proposé, la bouche en coeur, de reculer l'âge du départ en retraite des salariés à 63,5 ans : "C'est le seul scénario qui permette en 2020 de retrouver un équilibre financier", a-t-elle triomphalement annoncé. Augmenter les cotisations des entreprises, taxer les stock-options : vous n'y pensez pas ! Les salariés doivent admette qu'il est inévitable qu'ils consentent des sacrifices, au nom de la sainte compétitivité. Réclamer des augmentations de salaires c'est étrangler les entreprises qui ne dégagent plus aucun bénéfice et sont surtout en bute à une concurrence déloyale. Mais tenir constamment un tel discours devient délicat chaque fois qu'est mis en lumière l'exemple venu d'en haut. Sarkozy qui se lève lui à 5 heures moins le quart et qui tire sa femme du lit pour aller rencontrer la France qui se lève tôt a tenté d'anticiper des publications du jour.
UN SIECLE DE 35 HEURES
C'est à L'expansion qu'est revenu le mérite de la publication des revenus 2007 des patrons du CAC 40. L'article commence par l'avertissement suivant destiné aux lectrices et aux lecteurs sensibles en cette période où ils se hatent à effectuer leur déclaration d'impôts sur... le revenu : "Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d'un public non averti." Il faut donc aborder l'article avec le cœur bien accroché et avec sa Trinitrine à portée de mains. "Pour la première fois, L'Expansion a cumulé le salaire de base, le bonus, le gain encaissé sur les stock-options, les dividendes perçus et même les jetons de présence dans les autres grands conseils d'administration.
En bas de cette longue colonne de chiffres, un total record pour les 40 patrons : 161 millions d'euros en 2007, contre 102 millions en 2006. Le gain moyen par tête atteint 4 millions et provient pour une part des profits réalisés en levant leurs stock-options. Les trois premiers du CAC 40 en ont tiré l'essentiel de leurs revenus en 2007 : Pierre Verluca (Vallourec) avec 18 millions d'euros, Gérard Mestrallet (Suez) avec 15 millions et Xavier Huillard (Vinci) avec 13 millions. Des gains à faire hurler les salariés à la fiche de paie désespérément stable et au pouvoir d'achat en berne."
C'est simple comme repère le premier d'entre eux a gagné en allant dans sa voiture avec chauffeur à son bureau tous les matins... six ans du budget de fonctionnement de la commune de Créon, 59 600 semaines de travail à 35 heures (soit plus de un siècle ininterrompu de boulot) pour un Smicard rétribué dans ses usines ou préposée au ménage, 29 000 mois de retraite agricole pour un ancien exploitant. Mais personne ne s'en soucie guère car, dans le fond, ces hommes responsables méritent évidemment de telles rétributions selon le nouveau principe présidentielle voulant que ceux qui sont respectables sont ceux... qui ne réclament rien ! Et dire que le titre de gloire du Parti socialiste nouvelle mouture c'est d'avoir supprimé de ses textes la lutte des classes.
LE CAS FORGEARD
Ont-ils travaillé plus ces « grands » patrons ? Pas sûr. Certitude en revanche, ils ont gagné beaucoup plus. Et même énormément plus. 58 % de plus qu'en 2007. Ces quarante dirigeants ont gagné en moyenne 4 millions d'euros en 2007 soit 585 000 heures de travail payées au SMIG, grâce notamment aux profits tirés par la levée de leurs stock-options dont on sait qu'elles échappent quasiment à toutes les cotisations sociales. Il est vrai que toutes ces prébendes faramineuses sont gérées avec une éthique durable. Les annonces de l'Expansion tombent mal car aujourd'hui l'ancien coprésident d'EADS, Noël Forgeard, a été placé en garde à vue par les policiers de la Brigade financière dans l'enquête sur des délits d'initiés présumés au sein du groupe européen d'aéronautique et de défense fin 2005 et début 2006. Il est notamment mis en cause dans un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF), ainsi que plusieurs autres dirigeants du groupe, pour avoir vendu des stocks-options attribuées par EADS à un moment où, selon le gendarme de la Bourse, il disposait d'"informations privilégiées" qui lui interdisaient de le faire.
Ces informations concernaient les perspectives financières d'EADS et d'Airbus pour les années à venir, ainsi que des retards à prévoir dans les programmes du très gros-porteur A380 et du futur long-courrier A350. Selon ce rapport, transmis à la justice le 9 juin, M. Forgeard a cédé, le 17 novembre 2005 puis les 9 et 15 mars 2006, un total de 360.000 actions EADS, provenant de l'exercice de ses stocks-options, pour un montant de... 4,3 millions d'euros. Car tous ces patrons de combat social et sans peur et sans reproche n'ont pas encore fini de faire fructifier ces revenus « dormants » qu'il sauront, soyons-en certains, revendre au bon moment sans aucune information donnée par des amis bien placés.
Il faut bien penser que l'accumulation des actions constituera à terme un revenu supplémentaire exceptionnel qui ajoutera à ces salaires 2007. Parfois ils pourront même doubler ou tripler leur capital offert en rémunération. Le plus pauvre d'entre eux, PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, qui n'a touché que 460 000 € aura moins de chances d'étoffer son pactole somme toute modeste.
DE GROS BENEFICES
Une stock option est pourtant une forme de rémunération versée par des entreprises généralement cotées en Bourse. Plus précisément, c'est une option d'achat de l'action dans laquelle on travaille. Ainsi, ce système permet à des dirigeants et à des employés d'une entreprise d'acheter des actions de celle-ci à une date et un prix fixé à l'avance. Ceci a notamment l'avantage d'inciter les employés à agir pour faire monter le cours de leur entreprise. Le fait de pouvoir, la plupart du temps, acheter à un prix beaucoup plus bas que le marché permet la réalisation d'un gros bénéfice par une revente rapide au bon moment et donc de jouer... contre le cours de l'action de son entreprise. L'usage des stock options comme complément avantageux aux rémunérations des dirigeants est toujours très prisé des patrons français. Comme le souligne le rapport d'information de l'assemblée nationale du 2 décembre 2003 sur la réforme du droit des sociétés : « c'est en France que la part des stock options dans la rémunération totale est la plus élevée en Europe et même par rapport aux États-Unis. ».
Les sommes en jeu représentent parfois jusqu'à deux fois le salaire reçu au cours de l'année : « Il ressort de nos études que les plans destinés aux dirigeants français sont parmi les plus généreux d'Europe. Il n'est pas rare que la valeur des stock options représente entre 50 et 100 % du salaire de base, ce qui est très compétitif, même vis-à-vis des pratiques anglaises », affirme ainsi Jean Lambrechts, consultant à Hewitt Associates. Même en limitant comme c'est le cas actuellement le rabais accordé à l'achat on ne peut juguler un phénomène que Nicolas Sarkozy appellerait « l'intéressement ». Il a en effet dévoilé la future réforme de l'intéressement et de la participation. " C'est ma réponse au pouvoir d'achat ", a-t-il martelé : " Il n'est pas normal que dans une entreprise, des salariés qui en assurent le succès ne soient pas associés aux fruits de la croissance. "
Faux : les PDG qui sont aussi des salariés sont fortement intéressés à la vie de leur entreprise. Pour encourager les entreprises dans cette voie, le gouvernement va instaurer un crédit d'impôt, assez puissant, pour celles qui distribueront de l'intéressement pour la première fois, ainsi que pour celles qui en verseront de plus en plus. " Vous voulez payer moins d'impôts ? Alors donnez plus d'intéressement ! C'est simple, c'est clair, et ça s'adresse à toutes les entreprises ", a lancé Nicolas Sarkozy, qui vise un " doublement en quatre ans des sommes versées " chaque année (6 milliards d'euros en 2005). Visiblement il y en a qui ont anticipé... puisque plus elles vont attribuer de stocks options elles vont diminuer leur ponction fiscale. C'est ce que certains appelleraient le « gagnant-gagnant »
Mais je déblogue...
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 23:25
A moins d'être un godillot sarkozyste il est impossible d'affirmer que la France va mieux après un an de libéralisme débridé et surtout après maintenant plus de 6 ans de gouvernement sans partage exercé par la Droite... Dès que l'on gratte un peu sous le vernis des effets d'annonce en effectuant un tableau ultra simple avec deux colonnes : promesses et effets concrets on aurait une idée exacte du décalage absolu entre les deux. Il faut cependant nuancer le propos en mettant des pourcentages de réalisation pour chaque ligne mais le bilan général n'a rien à voir avec les espoirs suscités. Tous les observateurs véritablement objectifs savent bien que la « politique » ne repose plus que sur quelques rares expressions ou quelques rares « mots ». Les médias s'en emparent, les triturent, les exposent, les aménagent afin qu'ils leur permettent d'entretenir leur fonds de commerce.
La grande qualité de Nicolas Sarkozy c'est d'avoir compris que le système comme les animaux réputés féroces des zoos avaient besoin chaque jour de leur pitance événementielle quotidienne. Cette méthode directement inspirée par les boîtes de communication dites d'événementiels qui vendent de l'éphémère en sachant qu'on ne revient jamais sur les fondements d'un fait inédit mais qu'on l'absorbe socialement tel quel. La cellule renouvelée et restructurée de l'Elysée avait donc parfaitement exploité le filon jusqu'au faux pas de l'exploitation outrancière de ses « amours » manquées ou réussies. Le trop étant l'ennemi du bien il a traversé une sorte de trou d'air médiatique qui a eu des conséquences désastreuses lors des élections municipales et cantonales. Les résultats passeront par pertes (pour sa majorité) et profits (pour une partie de son opposition). Cette panne sèche n'aura pas duré longtemps...car il faut bien retaper par le verbe une France cabossée par les ornières du monde, sans amortisseurs « économiques », manquant d'éclairage pour percevoir l'avenir et surtout privée de carburant ! Il a donc choisi de repeindre la carrosserie afin de dissimuler la faiblesse du moteur. On va donc reprendre la ripolinasition de la France !
A la tête d'un conseil des super ministres, à Rungis avec son épouse, dans les tribunes du stade de France, aux quatre coins du pays pour ses «déplacements pédagogiques» comme ce lundi dans l'Oise, en Angola la semaine passée, en Pologne cette semaine, en direct sur RTL, Nicolas Sarkozy bouge beaucoup ces jours-ci. Il reprend le cours normal de sa politique d'omniprésence calculée. On va simplement être plus attentif le lundi matin au moment de confectionner le « repas » destiné à la presse et au peuple car il est indispensable d'introduire dans le jeu son épouse et de rectifier les erreurs patiemment analysées à coups de sondage.
SUR TOUS LES FRONTS
Nicolas Sarkozy s'est donc de nouveau montré sur tous les fronts pour tenter de reconquérir une opinion publique qui continue de le bouder. Après une visite au petit matin au marché de gros de Rungis, près de Paris, avec son épouse Carla, pour voir cette fameuse « France qui se lève tôt », le chef de l'Etat a défendu pendant soixante minutes sa politique sur RTL à une heure de grande écoute. Un doublé « calculé » car il aurait été extrêmement néfaste pour un chef de venir prêcher l'exemple sans... l'avoir montré ! D'où cette visite avec Madame à Rungis à 5 h 15 ? Expliquez moi donc en quoi la présence de Mme Sarkozy à ses côtés avait une utilité politique ? Que vient faire Carla dans la France des lève-tôt ? N'est-ce pas un peu surréaliste d'exhiber son épouse dans un marché dont elle n'a visiblement rien à cirer ? Pourquoi était-ce avant le passage sur RTL durant lequel il s'est longuement étendu sur des sujets grand public comme la vie « trop chère », la taxe audiovisuelle, la flambée des prix des carburants ou la vétusté de la ligne A du RER, emprunté par près d'un million et demi de passagers franciliens par jour mais qu'il a abusivement qualifiée de « ligne la plus fréquentée du monde ». Mais est-il à ça près ? Il a ainsi annoncé la création d'un fonds alimenté par les surplus de TVA sur les produits pétroliers pour financer les aides aux professions et aux ménages les plus touchés par la flambée des prix du pétrole. Il a précisé que la prime à la cuve de fioul serait pérennisée et portée de 150 à 200 euros... mais jamais il n'a parlé d'une réalité simple : comment surmonter la baisse du pouvoir d'achat. Une seule référence semble lui échapper : pour la première fois en France, les dépenses transports des ménages deviennent supérieures à celles qu'ils consacrent à la nourriture. « Je sais que la vie est difficile » a-t-il ressassé... sans que personne ose lui demander ce qu'il en connaissait de cette « vie » quotidienne.
DES MOTS DE PREDICATEUR
Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il n'était pas question de remettre en cause la durée hebdomadaire légale de travail de 35 heures mais défendu la décision du gouvernement de sanctionner les chômeurs qui refuseront deux offres d'emploi « raisonnables ». En fait ce seul mot résume sa connaissance de la réalité du terrain. Que veut dire dans le contexte économique actuel un emploi « raisonnable » surtout quand on sait que la définition sera faite par l'administration et les patrons ?
Pas question non plus d'accepter la proposition du Medef de prolonger jusqu'à 63 ans et demi l'âge légal du départ à la retraite ("Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Françaises et els Français"). Mais le chef de l'Etat a réaffirmé qu'il faudrait allonger la durée de cotisation à 41 ans. Cherchez bien la différence car elle est symbolique car cet allongement fera dans les faits qu'il faudra aux futures génératiuons travailler plus pour avoir moins de retraite. Combien d'entre eux à bac plus 3 ou 5 auront dans les faits les 41 années complètes de salaire... à 63 ans ? Car l'âge n'est dans le fait qu'une possibilité de droit à pension mais pas de droit à pension complète ! « Il n'y aura pas de politique de rigueur », a de nouveau promis Nicolas Sarkozy, qui a cependant déclaré que l'objectif de non remplacement de deux fonctionnaires partant à la retraite sur deux n'était pas négociable... Et il a raison puisque les syndicats enseignants ont baissé pavillon dans la journée par peur de ne plus avoir de combattants dans les prochaines semaines. « La solution pour répondre au malaise de la fonction publique c'est de payer mieux les fonctionnaires », a souligné le président, qui a réaffirmé que la moitié des économies réalisées sur les effectifs y serait consacrée.
 La redevance télé ne sera pas augmentée, a-t-il encore promis, prenant ainsi le contrepied de la commission Copé qui a envisagé entre autres une hausse de cette taxe pour compenser la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public. Enfin une offensive tout azimuts dans la genre un coup à droite, deux coups à gauche et un aplomb retrouvé comme aux plus beaux moments de la campagne. Le Sarkoland est de retour avec son chapiteau quotidien planté devant les caméras de télé ou les micros des radios.
RETOUR EN CAMPAGNE
Il a par ailleurs annoncé que l'Etat mettrait la main à la poche pour financer, avec la RATP et la Région Ile-de-France, la rénovation de la ligne A du RER. Une décision prise lundi à la suite d'une réunion au Palais de l'Elysée, a-t-il précisé comme si ce genre de problème relevait d'une décision présidentielle et pas de celle du « collaborateur de MatIgnon ».
Justement Nicolas Sarkozy s'est enfin attaché à récuser les informations publiées par la presse faisant état de tensions avec le Premier ministre François Fillon : « On travaille en tandem (...) Tout se passe bien (sic)», a-t-il déclaré sans rire alors qu'il lui remange la laine sur le dos et qu'il le renvoie au passage de la serpillère dans les allées du pouvoir après son passage.
Il y a un mois, le 24 avril, au plus bas dans les sondages, il avait fait une première tentative de reconquête de l'opinion lors de l'émission "En direct de l'Elysée", sur TF1 et France 2. Ce ne fut pas un succés. La popularité du chef de l'Etat ne s'est cependant guère redressée, elle était même encore en baisse d'un point à 35% dans le dernier sondage Ifop-Journal du Dimanche. Nicolas Sarkozy multiplie pourtant de nouveau les déplacements sur le terrain, en province et dans les usines, comme aux plus beaux jours de sa... campagne présidentielle. Le premier secrétaire du PS François Hollande a estimé à juste titre que le Président de la République se conduisait comme s'il était encore « en campagne »
« Se préoccuper des Français, ce n'est pas se lever nécessairement tôt le matin, c'est être capable de répondre à leurs questions », a expliqué François Hollande. « Nicolas Sarkozy est en campagne comme si d'ailleurs il était candidat : il reprend les slogans de sa campagne, il reprend les formules de sa campagne, les rites de sa campagne, les artifices mêmes de sa campagne » a-t-il estimé. « Ce qu'on attend c'est non pas qu'il abandonne ce qu'il avait dit dans la campagne mais qu'il soit en capacité d'atteindre les objectifs qu'il avait fixés aux Français ». Et là il y a du boulot. On peut comprendre qu'il ait besoin de se lever tôt pour accomplir la tâche.
Cette « réclame » me rappelle étrangement celle des cirques de mon enfance quand la voiture avec hauts parleurs parcourait les rues du village pour vanter le programme du soir donné sous un chapiteau usé et donc nous rentrions toujours déçu car on rentrait toujours étonné par les prouesses des acrobates !
Mais je déblogue...
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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 07:31
Algérie, Libye et Syrie boudent. Turquie et Chypre traînent les pieds. Liban, Jordanie, Tunisie, Maroc se détermineront en fonction de la situation en Palestine. Pour ne pas s'afficher aux côtés du Premier ministre israélien si la bande de Gaza est à feu et à sang. Quant à ce dernier, interrogé actuellement par la justice, il n'est même pas sûr d'être encore en fonction en juillet.... Nicolas Sarkozy prend une nouvelle veste sur le terrain diplomatique. Son projet d'Union de la Méditerranée, maintes fois présenté comme le grand enjeu de son mandat est resté en « rade » à Bruxelles. Il a beaucoup promis, beaucoup distribué. Il s'est beaucoup dépensé et surtout il a déjà beaucoup dépensé pour durant les six mois de sa présidence européenne arriver à un succès le faisant entrer dans l'histoire. La montagne prévue accouchera au maximum d'une souris. Hier le verdict est tombé.
Les Européens, eux, y voyant depuis le début un projet mal ficelé l'ont mis en pièces et mieux en ont fait un « mort né » par axphyxie. Lancé par l'Elysée, celui-ci faisait fi des structures de coopération existantes. Nicolas Sarkozy proposait une style de gouvernance réduite dont il avait pu juger de l'efficacité lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, puisqu'il rencontrait régulièrement ses homologues du Maghreb. Ce club restreint ne correspond surtout pas à la vision d'une UE élargie. Le projet français marginalisait surtout l'Union européenne, déclenchant la colère d'Angela Merkel qui refuse de financer les ambitions de l'Elysée... sachant pertinemment que les caisses françaises sont vides et qu'elle ne veut pas payer pour les fastes de son voisin. Bruxelles a, donc depuis, sérieusement repris la main sur la proposition sarkozyste et l'a adaptée à sa manière.
Ses ambitions et son budget limités, l'Union pour la Méditerranée sera finalement jumelée à l'actuel processus de Barcelone. Sans vrai budget et sans véritable pilotage politqiue. Mieux, au terme de savants aménagements diplomatiques qui constituent un défi à la logique géographique, un pays comme la Lettonie en fera partie, alors que la France rejoindra, elle, le Conseil... des pays riverains de la Baltique. Comprenne qui pourra ! Enfin, la présidence pourrait même échapper à Nicolas Sarkozy pour être confiée au futur président de l'Europe. Un échec sur toute la ligne et il faut bien en convenir une mascarade européenne supplémentaire consistant à créer une énième structure totalement inutile. On ne pouvait pas tout de go annoncer que la France était désavouée par tout le monde.
Nicolas Sarkozy a porté le projet d'Union pour la Méditerranée depuis la campagne pour la présidentielle française en 2007. Il voulait uniquement la participation des pays européens riverains de la Méditerranée, en plus des pays participant au processus de Barcelone initié en... 1995 et qui n'a jamais réellement fonctionné. En mars dernier, à l'occasion du sommet européen, l'Allemagne avait déjà fait part de sa désapprobation mais on avait fait semblant à l'Elysée de n'avoir rien entendu. Plusieurs pays de l'UE avaient suivi cette position de l'amie de... 2 jours de Nicolas mais la volonté française était toujours intacte.
LE PROJET MIS A MAL
La Commission en avait pris note et la commissaire aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner a donc proposé devant les eurodéputés de rassembler au total 44 pays riverains de la Méditerranée et de l'Adriatique : les 27 états membres de l'Union européenne, les 13 membres et observateurs du processus de Barcelone (en faveur d'un partenariat avec les pays du sud de la Méditerranée : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Jordanie, Israël, Liban, Syrie, Turquie, Albanie et Palestine) ainsi que quatre autres pays (Croatie, Bosnie, Monténégro et Monaco). Une manière adroite de « tuer » le projet car son élargissement détruit véritablement toute chance de le voir émerger dans les six mois qui arrivent ! Une usine à gaz, comme seule l'Europe sait en préparer et en construire qui sera inaugurée à grands frais mais qui ne produira rien de constructif.
Autre point de friction entre Nicolas Sarkozy, la Commission et les autres partenaires : la présidence de cette Union pour la Méditerranée. Paris voulait coprésider durant deux ans avec l'Egypte de Hosni Moubarak. Le Président de la République était même allé au pays des Pharaons en vacances afin de faire ce cadeau du nouvel an à son homologue égyptien. Bruxelles a décidé d'attribuer six maigres mois de coprésidence à la France, correspondant aux six mois de présidence française de l'UE (de juillet à décembre 2008) ; l'autre coprésidence sera, dans un premier temps, déterminée par les pays du sud en leur sein, avant un partage entre le futur président du Conseil de l'UE et le président de la Commission. Telle est la volonté de Bruxelles et on sait qu'elle est sans appel. Exit les deux ans de soleil et de grandes retrouvailles à Malte ou sur un yacht à la taille de l'événement au milieu de la grande bleue !
Enfin, côté financements de cette Union pour la Méditerranée, Bruxelles veut privilégier le recours à des fonds privés, des fonds d'Etats membres ou non de l'UE ou encore aux institutions financières internationales, plutôt que les fonds européens. Pour Benita Ferrero-Waldner, « ces projets régionaux ne peuvent être mis en œuvre au détriment des budgets existants et déjà alloués à certaines missions ». Résultat : rien de nouveau sous le soleil et surtout une coquille vide de sens et de fonds.
LE CAS DES TURCS
L'Union pour la Méditerranée devra donc, uniquement, renforcer le processus de Barcelone initié en 1995 sur la base d'un partenariat Euro-Méditerranée. Il a été fondé, dès le départ, sur les rapports culturels et de paix entre les différents Etats méditerranéens et destiné à favoriser leur développement. La Turquie, dans ce montage, fait figure de cas particulier. Ankara veut une adhésion pleine et entière à l'UE et ne s'est toujours pas prononcée sur une contribution ou non à l'Union pour la Méditerranée ; Paris, catégoriquement opposé à l'adhésion turque, préconise à la place un « statut de partenaire privilégié » auquel n'adhèrent pas les Turcs.
Quant à la Commission, elle dissocie clairement Union pour la Méditerranée et Union européenne et Benita Ferrero-Waldner estime que la Turquie a sa place dans les deux structures. Le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européenne, Jean-Pierre Jouyet, assure qu'il n'y a là « aucun piège pour la Turquie ». Et mon œil.
Les voyages présidentiels en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Egypte, en Espagne ; la venue du démocrate Kadhafi ; le copinage avec la Syrie ; les gages donnés au Liban ; l'arrivée au pouvoir du grand ami Berlusconi... le gringue à Monaco n'auront servi à rien.
La Commission veut plutôt qu'un grand show médiatico- sarkozyste mettre sur pied un projet de dépollution de la mer Méditerranée pour éliminer 80% des sources de pollution de la Méditerranée d'ici 2020. Autre objectif, la construction d'autoroutes de la mer entre les deux rives ainsi qu'entre les pays du Maghreb pour favoriser le commerce notamment. Bruxelles soutient aussi le renforcement de la coopération euro-méditerranéenne en matière de protection civile, d'autant plus importante que le bassin méditerranéen est exposé à un risque grandissant de catastrophes naturelles lié au réchauffement climatique. Enfin, la Commission aimerait développer rapidement un plan solaire méditerranéen pour exploiter les atouts du secteur en termes d'énergie renouvelables. Tout le reste n'intéresse pas les membres de cette Commission toute puissante sur laquelle la France en mauvais état n'a plus aucune prise.
LA PROXIMITE AMERICAINE
Le 14 juillet 2008 qui sera sans nul doute le moment clé de la Présidence européenne française n'aura plus le faste attendu puisque la veille à Paris on annoncera qu'un ersatz d'Union de la Méditerranée. La tribune présidentielle sur les Champs Elysées sera moins garnie que prévue. Hier les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis au Caire pour discuter de l'Union pour la Méditerranée, n'étaient pas tous sur la même longueur d'onde. Impossible de dégager une position commune. Le ministre égyptien, en dépit de ses efforts, ne pouvait le masquer. On connaît les objections : aspect encore flou, arrière-pensée de contournement de l'adhésion de la Turquie à l'UE et surtout normalisation gratuite avec Israël. La question ne se pose pas pour ceux qui ont des relations avec Israël, elle se pose pour des pays comme la Syrie, la Libye ou l'Algérie.
Comment peuvent-il siéger dans un organisme international avec un pays qu'ils ne reconnaissent pas ? Le principe de normalisation des relations contre retrait de l'armée israélienne des territoires occupés. On est loin du « front du refus », mais cette ligne « minimaliste » (reconnaissance contre retrait) devra être réaffirmée avant le 13 juillet prochain. Ce n'est pas un secret que l'Union Pour la méditerranée est suspectée dans le monde arabe de servir de tremplin à la normalisation et en fait d'être une idée pro américaine forçant les pays arabes à reconnaître de fait Israël sans concession de la part de l'Etat hébreu .
La réorientation de la diplomatie pro-américaine de Nicolas Sarkozy est devenu un élément supplémentaire qui renforce les doutes persistants à l'égard de l'UPM. L'alignement français sur la stratégie des ultraconservateurs américains et Israël ne va pas faciliter la création de cette structure. La France a perdu ce qui faisait sa force et son originalité : une certaine indépendance vis-à-vis des Etats-Unis et désormais ses liens avec le monde arabe en général deviennent beaucoup plus distendus. La commission européenne, même largement proche des USA sur bien des points au nom de l'idéologie libérale, ne souhaite vraiment pas à entrer dans ce jeu de dupes et elle a donc visiblement pris ses distances. La tentative française de se servir de son Union pour conduire à une normalisation de fait des rapports entre Israël et ses ennemis de toujours a du plomb dans l'aile. Les ambitions devront être comme toutes les autres revues à la baisse.
Mais je déblogue...
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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 10:41
Les grands enjeux sociétaux sont de plus en plus éclipsés par la futilité du quotidien. Pour ne pas détourner leurs destinataires des messages médiatiques les rédactions appliquent en effet une hiérarchisation qui génère le moins de temps, le moins de frais, le moins de personnel. D'ailleurs les syndicats de journalistes ont bien souligné dans la réforme en cours de la télé publique combien les restrictions budgétaires allaient altérer la qualité de leur travail quotidien. mais c'est comme pour les attaques présidentielles ou Ump vis à vis de l'AFP extrêmement peu de citoyennes et de citoyens ont réagi à ces prédictions. Actuellement les véritables enjeux ne sont pourtant pas nombreux et tournent globalement autour de l'énergie, de l'eau, des déchets et de l'éducation. Le reste n'est pour notre avenir collectif que de dérisoires jeux personnels.
Ce week-end par exemple la machine s'est remise en route pour produire ces dramatiques rivalités de personnes occultant sans cesse l'idéologie. Incroyable répétition de l'histoire, tout débat de fond au PS, va devenir impossible car il est déjà inutile puisque les médias ont décidé d'en faire un face à face Delanoé-Royal avec illico un duel sémantique sur le mot les sièges des plateaux de télé alors qu'ils... vivent de la presse écrite. Pourtant qu quotidien la situation s'aggrave avec pour toutes les catégories sociales des difficultés concrètes ne pouvant être résolues que par une modification des comportements collectifs qu'aucun texte de motion, aucun arrêté, aucune ordonnance, aucune loi, aucune intervention présidentielle ne peut modifier en un laps de temps très court. Hors le temps presse avec des « pressions » extérieures sur un modèle social qui comme la cigale de la fable se trouve fort « dépourvue » face aux exigences du moment.
Bien sûr on pourrait évoquer le pétrole, le gaz et l'électricité dont les prix vont causer des ravages économiques globaux et des défaillances familiales dont personne ne connaît véritablement les conséquences. Bien sûr il y aurait beaucoup à écrire sur les ressources en eau potable dont on ne s'inquiètera une fois encore que quand l'été sera venu. En fait hier ce sont des événements relatifs aux déchets d'une société dans laquelle on n'a cessé de creuser un fossé entre les comportements insouciants de consommateurs et les exigences d'une attitude citoyenne qui auraient pu occuper la une de l'actualité. Et ceux de la région de Naples devraient être analysés avec beaucoup plus d'intérêt par des médias qui en font trop schématiquement une affaire mafieuse comme si, chez nous, ce genre d'événements ne pouvaient absolument pas se produire. Berlusconi a promis, comme son ami français de résoudre énergiquement ces difficulté récurrentes, se vantant même de mettre un terme à une situation existant dans bien d'autres pays mais de manière moins ostentatoire. Il a souhaite même en faire une exploitation médiatique avec une mise en scène que nous connaissions dans le genre : « vous allez voir ce que vous allez voir ! »...
GERER D'ABORD MEDIATIQUEMENT
Mercredi, Silvio Berlusconi a en effet officiellement désigné mercredi un "Monsieur Ordures" pour mettre fin à la crise des poubelles à Naples. Le chef du gouvernement italien a aussi annoncé la création de nouvelles décharges ainsi que l'intervention de... l'armée pour nettoyer la ville et ramener l'ordre. Silvio Berlusconi a organisé un conseil des ministres extraordinaire à Naples même pour présenter ses solutions dans un dossier devenu emblématique de l'incapacité de Rome à gérer les affaires dans le Sud. Il s'était engagé à régler la question lors de la campagne électorale des législatives d'avril qui a ramené le centre-droit aux commandes du pays. Or il n'a fait que du médiatiquement vendable puisque la plupart des mesures reprennent celles du précédent chef du gouvernement de centre-gauche Romano Prodi, qui ne les avait que partiellement et ponctuellement appliquées. Elles n'avaient pas pu être mises en œuvre en raison de cette dichotomie entre le statut « consommateurs » et celui de « citoyens » en Italie... comme en France. En ayant laissé croire aux premiers qu'ils pouvaient au nom de leur rentabilité économique (« la croissance est portée par la consommation des ménages » entend-on en leitmotiv) s'affranchir des obligations de l'intérêt général les sociétés actuelles s'avèrent incapables de résoudre les difficultés structurelles qu'elles traversent. Naples n'est donc que le reflet amplifié d'une situation que toute l'Europe rencontre avec plus ou moins d'acuité.
La crise des déchets est en effet récurrente à Naples et dans la région de la Campanie depuis des années, résultat d'années de mauvaise gestion, du... refus véhément des habitants de l'ouverture de décharges supplémentaires et, selon les autorités, de l'infiltration de la mafia dans le lucratif marché de la gestion des déchets.
Depuis décembre 2007, le chaos s'est installé à Naples. Les décharges sont pleines, les éboueurs se sont mis en grève et les ordures s'amoncellent dans les rues de cette cité d'un million d'âmes, d'où s'élève une odeur pestilentielle. Des incidents violents ont éclaté entre des habitants et des pompiers venus éteindre les feux de déchets et les autorités sanitaires s'inquiètent des dangers pour la santé, à l'approche de l'été mais... dès qu'une éventuelle solution est proposée elle se heurte à de violentes oppositions locales sur le principe social devenu clair « résolvez les difficultés mais... chez les autres ! »
EMEUTES LOCALES
Après une nuit d'émeutes à Chiaiano, banlieue populaire de Naples, de nouveaux heurts ont opposé ainsi opposé hier la police italienne à des habitants hostiles à l'ouverture d'une décharge annoncée par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour mettre un terme à la crise des ordures. L'Italie a donc expérimenté une fois encore le décalage entre une volonté collective de retour du « Caïman » au pouvoir et l'acceptation des mesures qu'il avait annoncées comme différentes de celles de Prodi présenté comme incapable de résoudre le problème.
Deux carabiniers et deux manifestants ont été blessés lorsque les forces de l'ordre ont entrepris de déplacer un autobus qui barrait l'accès à la carrière choisie pour abriter cette décharge, rapportent des témoins. La police a fait état de jets de cocktails Molotov... et d'une violence préoccupante.
A l'occasion de son premier conseil des ministres, délocalisé à Naples pour marquer sa détermination à en finir avec cette crise qui dure depuis la fin de l'année dernière, Silvio Berlusconi, réélu en avril à la tête du gouvernement, avait signé mercredi un décret ordonnant l'ouverture de plusieurs décharges classées « zones militaires », en attendant la mise en service de nouveaux incinérateurs. Le Premier ministre, décidé à démontrer son énergie indestructibles, s'était engagé à combattre le problème « exactement comme s'il s'agissait d'un tremblement de terre ou d'une éruption volcanique » mais dès que les détails du décret, notamment en qui concerne les sites retenus, ont été dévoilés (notamment l'utilisation de la carrière désaffectée de Chiaiano) les « consommateurs » ont refusé de devenir « citoyens »
Bien évidemment à gauche, on dit comprendre l'hostilité des riverains à l'ouverture de ces décharges, tout en jugeant la mesure préférable à l'accumulation des déchets sur les trottoirs. Et à droite on affirme que « les maires (NDLR : c'est toujours sur eux que retombe la responsabilité) des communes où des décharges vont être ouvertes doivent faire comprendre à leurs administrés que les ordures qui s'entassent et brûlent dans les rues sont plus dangereuses pour l'environnement et leur santé ». Et ça c'est une autre paire de manches car c'est moins facile que de rédiger un décret ou un arrêté ! D'autant que Berlusconi a une responsabilité lourde sur ce dossier qui n'est pas nouveau. Mais comme en France, de retour au pouvoir il a oublié qu'il avait eu durant des années la possibilité de régler la situation et qu'il ne l'avait pas fait !
UN PROBLEME DE SOCIETE
« L'exaspération des habitants de Chiaiano (...) ne justifie pas la violence. Et il ne s'agit pas d'une décharge dangereuse », a assuré Ermete Realacci, chargé des questions environnementales au sein de l'opposition de gauche. Pendant la campagne pour les législatives, Berlusconi avait pourtant rejeté la responsabilité de la crise sur le gouvernement de centre-gauche qui gouvernait depuis deux ans l'Italie et la Campanie, dont Naples fait partie.
Walter Veltroni, chef de file de la gauche, a rétorqué que la crise, nourrie par l'étroite implication de la mafia locale, existait déjà lors du précédent mandat du « Cavaliere », de 2001 à 2006. On s'était durant ces 5 ans contenté, c'est le cas de l'écrire, laisser pourrir la situation ! Dans bien des domaines il en est ainsi... comme si à un moment ou à un autre il ne fallait pas avoir le courage de décider après un processus le plus démocratique possible. Par exemple en France, il est indispensable de ne pas réduire l'utilisation du processus de référendum d'initiative locale à une collectivité locale mais à de le prévoir éventuellement à l'échelle d'un territoire plus vaste.
Le problème de l'élimination de NOS déchets n'a pas une solution mais de multiples solutions. Il ne se résout pas par UN lieu de stockage ou par UNE usine de traitement mais par une modification profonde de nos habitudes de vie, par une éducation citoyenne incessante, par un retour du principe que l'intérêt général ne saurait être la conjonction d'intérêts particuliers, par la nécessité de marteler que les « grands principes » se traduisent toujours par des applications locales concrètes... Naples n'est qu'une illustration paroxystique d'une réalité des pays dits industrialisés. Dans bien d'autres lieux de la planète la situation est mille fois plus préoccupante sans que les caméras de télévision pointent leur nez dans le sillage du propriétaire des sociétés qui diffuseront les images. A Naples on retrouve concentrés de manière caricaturale les événements ordinaires d'une vie collective reposant simplement sur le profit... et sur la faiblesse de la puissance publique qui n'est qu'un colosse aux pieds d'argile ! Il faudra des mesures plus énergiques comme la nationalisation du système de traitement pour enfin résoudre des difficultés que le milieu privé ne sait plus résoudre autrement que par des décisions prises, dans les faits, à son avantage par l'Etat!
Mais je déblogue...
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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 18:21
Il y a des expressions utilisées par les médias dont personne ne mesure réellement l'importance. Elles reviennent dans l'actualité alors que leur sens n'est pas obligatoirement perçu par celles et ceux auxquels elle est destinée. Par exemple la semaine prochaine les « Jités » évoqueront sûrement très brièvement le « déficit budgétaire de la France ». Au moment où le gouvernement s'évertue à donner des leçons de gestion à tout le pays et surtout aux collectivités locales, on trouvera bien des membres de la majorité sarkozyste pour expliquer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes de l'État (hors remboursement d'emprunt) sont inférieures à ses dépenses (hors emprunt) au cours d'une année. C'est donc un solde négatif, un peu quand en fin de mois votre banquier vous annonce votre... découvert ! La différence c'est que vous aurez rapidement droit à des remontrances de la part du gestionnaire de votre compte bancaire alors que la Premier Ministre et la Ministre de l'Economie peuvent continuer à vivre... à crédit sans grands risques. Ou presque.
Le déficit budgétaire se différencie du déficit public, car il n'englobe pas le solde des recettes et des dépenses des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale. Il est donc de la seule et unique responsabilité « politique » de l'Etat et c'est donc un moyen d'apprécier la situation réelle de la France.
Il équivaut au besoin de financement de l'État et se traduit par le montant des emprunts nouveaux qu'il doit contracter au cours de l'année.... pour son fonctionnement et non pas comme les communes, les départements et les régions pour leurs investissements durables. Les lois de finances peuvent en effet prévoir un déficit et autoriser l'État à emprunter à hauteur de ce besoin de financement alors que cette opportunité est refusée aux autres structures publiques. La France connaît un déficit budgétaire continu depuis près de 35 ans (1974 pour le dernier excédent), qui gonfle l'encours de sa dette alors que tout le monde souhaite la voir réduite. Selon les économistes, le déficit budgétaire peut jouer différents rôles. Pour John Maynard Keynes, il peut stimuler la croissance et l'emploi dans une économie en récession. En revanche, les libéraux insistent sur les effets néfastes de l'accroissement de la dette publique. Ils oublient parfois les retombées des emprunts réalisés pour des investissements car ils peuvent doper l'économie par l'ouverture de grands chantiers.
La situation a cependant totalement changé depuis la mise en place des traités européens. La participation de la France à la monnaie unique européenne lui impose en effet le respect d'une discipline économique et budgétaire. Les termes en ont été fixés par le traité de Maastricht en 1992 et le pacte de stabilité et de croissance, conclu à Amsterdam en 1997 et assoupli en 2005 à Bruxelles. Il s'agit d'obtenir des finances publiques saines, en évitant les déficits publics excessifs, donc les déficits budgétaires. Le déficit public, à savoir le déficit cumulé des administrations publiques (État mais aussi collectivités territoriales et organismes de Sécurité sociale), est jugé excessif à partir d'un seuil de 3 % du produit intérieur brut, qui peut toutefois être dépassé dans certaines circonstances.
PAS DE PROGRES
Le déficit budgétaire de l'Etat français s'est pourtant établi à 38,4 milliards d'euros en 2007, hors produit de la cession de titres EDF (c'est la vente des bijoux de famille), soit environ 2% du produit intérieur brut. Ce chiffre était supérieur de 100 millions d'euros au niveau de déficit prévu dans la Loi de Finances rectificative, et inférieur de 3,6 milliards d'euros par rapport à la Loi de Finances initiale pour 2007. En incluant les 3,7 milliards d'euros de la cession d'une partie de l'Etat dans EDF, le déficit budgétaire 2007 s'est établi à 34,7 milliards d'euros.
Les dépenses de l'Etat ont atteint en 2007 266,8 milliards d'euros, soit un niveau inférieur de 47 millions d'euros au plafond de l'autorisation parlementaire.
Les recettes fiscales se sont inscrites 500 millions d'euros en-deçà du collectif budgétaire et un milliard d'euros au-dessus des prévisions de la Loi de Finance initiale, tandis que les recettes non fiscales sont ressorties supérieures de 1,2 milliard d'euros à la prévision du collectif, grâce notamment au versement par la SNCF d'une soulte de 640 millions d'euros en contrepartie de la reprise par l'Etat de la dette du Service annexe d'amortissement de la dette.
Les députés de la majorité, malgré ce constat, ont alourdi le déficit de 66 millions d'euros, somme dérisoire à l'échelle du budget de l'Etat pour 2008 mais acte symbolique puisque la demande de l'Europe c'est de diminuer massivement ce déficit. Le déficit budgétaire fixé pour 2008 s'établit à 41,787 milliards d'euros, contre 41,721 milliards initialement prévus, au terme de l'examen par les députés de la partie recettes du budget 2008.
Selon l'article d'équilibre présenté par le gouvernement, les dépenses nettes du budget de l'Etat s'élèvent à 271,810 milliards d'euros, tandis que les recettes nettes ne s'établissent qu'à 230,489 milliards. Comment croire aux affirmations présidentielles sur une amélioration prévue de la situation avant 2010 alors que l'on sait déjà que la récession potentielle actuelle ne va pas améliorer les rentrées financières de l'Etat ? Comment admettre des exonérations fiscales alors que justement le principe républicain fondamental c'est de partager équitablement les charges de la vie collective ? Comment imaginer qu'une collectivité locale puisse afficher autant de mépris pour les règles élémentaires de la gestion ? En fait la France se retrouve au moment même où elle va donner des leçons sous la tutelle de la Commission européenne.
AVERTISSEMENT MUSCLE
Celle-ci compte appeler mercredi prochain notre pays à « mettre en œuvre » la réduction de son déficit public, qui s'approche de la limite autorisée de 3%, et l'encourager à poursuivre ses réformes structurelles. Elle devrait lui envoyer une « recommandation de politique économique », un instrument créé lors de la réforme du pacte de stabilité et de croissance au printemps 2005, mais qui n'a encore jamais été utilisé. Nicolas Sarkozy inaugurera son mandat européen en fanfare puisqu'il aura droit à un avertissement sévère et ... inédit !
Dans cette recommandation, elle compte demander à la France de « mettre en œuvre l'invitation politique du conseil du 12 février », date à laquelle les ministres des Finances de l'UE avaient déjà demandé à Paris de « renforcer sa consolidation budgétaire » alors que depuis on n'est pas revenu, par pure idéologie, sur le paquet cadeau fiscal et sur une foule de décisions qui au lieu de relancer les rentrées fiscales, les assèche lentement.
Ils avaient pourtant invité la France à « faire tout son possible » pour respecter son engagement d'équilibrer ses comptes publics d'ici 2010 (c'est totalement impossible), si la conjoncture ne se détériore pas trop. Un objectif reporté de facto par la France à 2012.
Le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia a déclaré à Madrid qu'il espérait que la Commission adopterait mercredi une telle « recommandation politique » à la France sur son déficit. Celui-ci devrait selon Bruxelles frôler cette année, puis atteindre l'an prochain, la limite de 3% du PIB tolérée en Europe.
Cette recommandation est l'un des trois instruments dont dispose la Commission pour rappeler un Etat à l'ordre sur ses déficits. Elle peut par ailleurs choisir d'ouvrir une procédure dite de « déficit excessif », ou envoyer une mise en garde « précoce » pour demander à un Etat de réagir. Mais ces deux procédures doivent être soumises aux ministres européens des Finances, ce qui n'est pas le cas de la « recommandation politique », que la Commission peut lancer de son propre chef.
Dans cette recommandation, la Commission compte par ailleurs appeler la France à "poursuivre la mise en oeuvre du processus actuel de réformes structurelles qui a pour objectif de renforcer la croissance potentielle et la compétitivité de la France", a indiqué cette source européenne. Elle devrait l'inviter à le faire notamment à travers la mise en place du projet de loi de modernisation de l'économie (LME). Présenté fin avril, ce projet de loi comprend un arsenal de mesures qui doivent permettre, selon le gouvernement français, de faire baisser les prix en relançant la concurrence, et d'encourager le travail. Il doit être examiné à partir du 27 mai par les députés français.
C'EST POSSIBLE !
Dans le même temps, l'excédent budgétaire suédois a atteint en Suède en 2007 un niveau record, s'élevant à 134 milliards de couronnes (14,1 milliards d'euros car la Suède n'est pas dans la zone euro), en hausse de 29% par rapport à 2006 mais presque un quadruplement par rapport à 2005, a annoncé le ministère des Finances.
« Les comptes de l'Etat montrent pour 2007 un excédent de 134 milliards de couronnes », a indiqué l'autorité nationale suédoise de la gestion financière (ESV) dans un communiqué, précisant qu'il s'agissait du plus important excédent depuis le début des années 1990, lorsque de nouvelles méthodes de calcul des comptes publics ont fait leur apparition.
Au début des années 1990, les finances publiques suédoises se trouvaient dans une situation critique. En l'espace de quelques années, la dette de l'Etat avait doublé tandis que le déficit budgétaire quadruplait. En 1993, le déficit de la Suède s'élevait à 12,3% du PIB. Le gouvernement a réformé le processus budgétaire et imposé des règles pluriannuelles strictes en matière de politique budgétaire. Le processus budgétaire s'articule désormais autour de deux grands objectifs : les finances publiques doivent dégager un excédent moyen de 2% du PIB sur un cycle conjoncturel, et les dépenses doivent être plafonnées.
Ces réformes ont eu des résultats notables : les objectifs concernant l'excédent ont été largement réalisés (la Suède connaît une situation d'excédent budgétaire depuis 7 ans alors que le déficit était de 5% en 1994) et les plafonds des dépenses ont été respectés.
La dette des administrations publiques a rapidement diminué (52% en 2003 contre 80,9% en 1995). De plus, ces mesures n'ont pas eu d'effets négatifs sur la croissance. Les réformes introduites en Suède après la crise des finances publiques au début des années 1990 ont consisté principalement à introduire un cadrage budgétaire pluriannuel et à créer une budgétisation descendante qui n'existe pas en France. Il est vrai que nous ne pouvons pas nous inspirer de cette gouvernance puisqu'elle a été mise en place par des socialistes... ou au minimum de socaiux-démocrates. Il sera donc assez paradoxal de voir la présidence de l'Europe occupée jusqu'au 31 décembre prochain par celui qui aura reçu, même en termes choisis, le bonnet d'âne de l'économie européenne.
Mais je déblogue...
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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 01:34

En vous installant devant votre télé aujourd’hui pensez vous réellement que l’immense plaisir que vous obtenez vous coûte pas moins de 116 € par mois. En effet les dispositions légales font que vous êtes obligés de payer sans connaître réellement la qualité de ce que l’on va vous proposer. Le processus est tempéré par le fait que le fameux " service public " devait offrir une alternative réelle de choix et surtout justifier le fait que pour pouvoir le regarder il est faut obligatoirement acquitter une redevance. Cette dernière n’a absolument aucune justification autre que celle de vous permettre de ne pas effectuer de choix puisque pour ce prix là vous avez exactement la même soupe. Le grand débat en cours tourne autour de la justification de cette somme prélevée sur le pouvoir d’achat des ménages. Pourquoi devrait-on si l’on ne s’accommode pas des programmes du système actuel et qui ont donc recours à un mode différent de réception des autres diffuseurs.

Un téléspectateur qui a par exemple uniquement recours à Canal Satellite et donc en aucune façon au service public doit-il acquitter sa redevance ? comment juger de l’intérêt que l’on a à " consommer " plus ou moins de télé ? Sur quels critères peut on envisager de faire payer en fonction du temps passé devant le petit écran, des choix effectués et de la qualité des programmes ? Impossible d’imaginer que l’Audimat individuel serve de référence à la participation à ce que l’on pourrait parfois appeler un " service au public " ? Le ministre du Budget, Eric Woerth, a affirmé hier prudemment qu'il n'y aurait " pas d'augmentation de la redevance ", l'une des pistes envisagées par la commission Copé pour compenser la suppression de la publicité à la télévision publique. " C'est un des scénarios qu'il (Le célébre Copé) indique, ce n'est pas le mien", a-t-il ajouté. " Le président de la République a plusieurs fois indiqué qu'il ne souhaitait pas d'augmentation de la redevance", a répliqué M. Woerth. On est une fois encore dans l’interlude musical… Il faudra attendre pour connaître les pistes choisies.

La commission Copé a en effet proposé mercredi, sans choisir, trois scénarios de financement de la télévision publique après la suppression de la publicité, qui préconisent une compensation soit par la redevance, soit par des taxes sur les opérateurs de téléphonie ou l'électronique grand public. Concernant l'augmentation de la redevance, Jean-François Copé a convenu qu'une seule mesure faisait l'unanimité de la commission: l'indexation du montant de la redevance sur la hausse du coût de la vie, ce qui, pour une inflation de 2%, reviendrait à une augmentation de 2,32 euros de la redevance par foyer. Il a prévenu qu'il " n'était pas impossible que plusieurs options soient présentées " dans le rapport final qui doit être présenté le 25 juin au président Sarkozy, à l'origine de l'idée de la suppression de la publicité. La commission a évalué à 450 millions d'euros après le 1er septembre 2009, puis à 650 millions d'euros après le 1er janvier 2012, l'incidence budgétaire pour France Télévisions d'une suppression de la publicité.

télévision privées pourraient être taxées à hauteur de 80 millions d'euros et les opérateurs télécoms et internet à hauteur 0,5% de leur chiffre d'affaires, pour compenser les effets de suppression progressive de la publicité sur France Télévisions, selon les propositions dévoilées par la commission Copé.
DE L’ARGENT PONCTIONNE

Le premier scénario, auquel Jean-François Copé a dit être favorable à titre personnel, prévoit de reverser à France Télévisions la part de la redevance affectée à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) et à la radio publique RFI, soit respectivement 80 et 60 millions d'euros. On déshabille les uns pour ne pas arriver à vêtir les autres. Pour compenser cette perte de recettes de l'Ina, la commission Copé préconise de taxer les chaînes de télévision privées à hauteur de 80 millions d'euros dans le cadre d'un prélèvement au titre du financement de la mémoire audiovisuelle.
" Si il y a transfert de revenus publicitaires vers les chaînes privées, alors il est normal que l'État prélève une taxe, celle ci correspondrait au montant de 80 millions d'euros qui est affecté à l'Ina" ", a dit Jean-François Copé lors de la présentation à la presse des recommandations de la commission. De même, la commission préconise d'instaurer une taxe de 0,5% sur le chiffre d'affaires des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d'accès à internet. Ce chiffre d'affaires a été estimé par la commission à 42 milliards d'euros et les nouvelles recettes correspondantes affectées à France Télévisions seraient donc d'environ 210 millions. On en arrive ainsi, sauf à être béat d’admiration, à admettre que l’in ne va plus avoir de pub (certes !) mais que l’on paiera de fait la redevance plus les taxes liées aux décisions prévues.
Les deux autres scénarios avancés prévoient de taxer l'électronique grand public et d'accroître les recettes de la redevance, dont le montant est actuellement de 116 euros. Concernant la redevance, les membres de la commission envisagent de l'indexer sur l'inflation, ce qui pourrait se traduire par une hausse d'environ 2,5 euros par an sur la base d'une hypothèse d'inflation moyenne de 2%. Par ailleurs, les personnes qui regardent la télévision sur un ordinateur seraient taxées au même titre que les autres.
Enfin, il est également envisagé de redéployer vers la télévision publique la redevance perçue par l'Etat sur l'utilisation des fréquences radio-électriques, équivalente à environ 100 millions d'euros. La commission Copé prévoit par ailleurs des dérogations à la suppression de la publicité, notamment sur les parrainages n'ayant pas trait au placement de produits, sur la TV destinée à l'outremer (France O) et sur les antennes régionales de France 3 ainsi que sur les sites internet du groupe France Télévisions et les nouveaux supports.
LE PRIVE S’OFFUSQUE
" Cela représente environ 150 millions d'euros ", a précisé Jean-François Copé. La commission a également confirmé que l'arrêt de la publicité sur les chaînes du groupe France Télévisions interviendrait en deux étapes. La publicité sera supprimée après 20h00 à partir du 1er septembre 2009, avant de disparaître complètement au 1er janvier 2012. Le manque à gagner pour la période transitoire est estimé à 450 millions d'euros par an puis à 650 millions après la suppression totale.

Les titres TF1 et M6 ont perdu respectivement 4,45% et 3,45% mercredi à la Bourse de Paris à la suite de la présentation de ces pistes de réflexion par la commission Copé. C’est le premier effet de la réforme car il y a fort à parier que le " privé " ne va pas aimer qu’on lui fasse porter le chapeau d’une " renationalisation ". Cette réforme est en effet la pire des configurations possibles pour le service public. La réforme ne sera certainement pas réalisée jusqu'au bout, faute de ressources. Les effets seront moins brutaux et moins visibles, mais catastrophiques dans plusieurs années. Extraordinaire : toutes les réformes sarkozsystes deviennent impossibles dès que la rumeur médiatique se calme. Elles n’ont aucun impact réel si ce n’est celui de creuser un autre trou à coté de celui que l’on n’a pas encore bouché.

La vraie question est: que veut-on faire du service public? Un modèle inspiré de celui des Pays-Bas, où il n'y a quasiment que des chaînes privées ou le soutenir? On traite le budget indépendamment des objectifs, c'est aberrant! Il faut savoir avant tout quelles sont les ambitions, et se poser ensuite la question des moyens. Quoi qu'il en soit, si personne ne compense le manque à gagner, le service public va se retrouvé marginalisé. La mesure est catastrophique, surtout dans le contexte actuel mais in fine on se tournera, ne rêvons pas, vers les contribuables.

UN HOLD UP CONDAMNE

L'intersyndicale de Radio France Internationale (RFI) a dénoncé aujourd'hui un "hold up" après la proposition de la commission Copé de compenser la fin de la publicité sur France Télévisions en affectant au budget de la télévision publique la part de la redevance allouée à RFI et à l'Ina (Institut national de l'audiovisuel).
Dans un communiqué, les syndicats de RFI se disent "au-delà de l'inquiétude" et "dénoncent ce tour de passe-passe financier qui aura pour conséquence d'asphyxier l'entreprise et de l'asservir au bon vouloir de l'Etat".
"Avec quels moyens le grand pôle de l'audiovisuel extérieur sera-t-il financé", demandent les syndicats, qui exigent le maintien de leur part de redevance, "seule source de financement garantie" pour RFI.
"Le budget de la radio ne doit pas être pillé pour financer les caprices du chef de l'Etat qui veut à tout prix offrir la pub du service public à ses amis des télés privées", ajoutent les syndicats. Ils ne sont pas les seuls à penser que cette réforme n’a aucune urgence, aucune efficacité sur la qualité des programmes.

Face aux propositions "complexes et hypothétiques", selon elle, que la commission Copé a formulées mercredi pour financer la télévision publique sans publicité, "nous sommes très inquiets mais bien déterminés à ne pas nous laisser faire", affirme la SDJ.

"Tout laisse présager que (la commission) ne trouvera pas de solutions à la hauteur des besoins", juge la Société des journalistes (SDJ) de France Télévisions. Avant l'annonce de la suppression de la publicité le 8 janvier par Nicolas Sarkozy, France Télévisions "dégageait une bénéfice de 22 millions d'euros. Aujourd'hui elle vit sans boussole, au ralenti", estiment les journalistes de France 2, ajoutant que le groupe "en est à quémander une rallonge de l'Etat de 150 millions d'euros pour boucler ses fins de mois". Ces 150 millions d'euros représentent le manque à gagner sur les rentrées publicitaires du groupe France Télévisions pour 2008, selon une évaluation de la commission Copé.

"L'Etat actionnaire principal, provoque de lui-même la déstabilisation d'une entreprise publique. Drôle de tutelle, qui se comporte comme une marâtre!", juge la SDJ. En définitive tout a été fait pour que le résultat confortent simplement une vision de la solidarité active : le chacun pour soi et les ennuis pour tous.

Mais de déblogue…

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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 07:52
La Star Academy du Parti Socialiste va se terminer comme celle de TF1 : elle n'intéressera bientôt plus personne pour la bonne et simple raison que l'on finira par ne désigner aucune des vedettes qui y participent. On se contentera du Plus petit Commun Dénominateur, c'est à dire celui qui divisera le moins. Tout le monde fait semblant de l'ignorer alors que l'on se contente d'appliquer de manière révolutionnaire l'interrogation de Staline sur le Vatican au moment de la guerre mondiale : « Combien de divisions ? » En effet on est parti pour des candidatures multiples destinées à préparer des fauteuils ultérieurs. Bon nombre des prétendants au trône ne le sont que pour exister mais ils savent fort bien qu'ils n'ont aucune troupe disponible sur le terrain. Ils ne peuvent donc espérer qu'un choix par défaut ! Les médias le savent parfaitement en énumérant les participants à ce jeu absurde des chaises musicales mais comme c'est au détriment du PS ils aiment bien appuyer sur cette sarabande sans intérêt réel. Mieux ils en ajoutent comme si les joutes parisiennes passionnaient les militants de base perdus sur le territoire et que suivent ces annonces grâce à la télé ! En effet le paradoxe c'est que, s'il n'y avait pas les relais médiatiques, ils ignoreraient tout de cette course à l'échalote car pour l'instant aucune déclaration interne a été faite. Dans le genre les ténors socialistes parlent aux socialistes en s'adressant à toutes celles et tous ceux qui ne sont pas socialistes on ne pas faire mieux.
Actuellement la tendance qui triomphe au sein du Parti des socialistes c'est celle du déballage du beau linge devant les non membres de la famille. Tout est bon pour attirer le chaland : télés, radios, JDD, livre... car l'essentiel réside dans la capacité à convaincre davantage à l'extérieur du parti qu'à l'intérieur. L'enjeu n'a jamais autant été celui des sondages car pour exister désormais il est indispensable d'être au plus haut dans ces baromètres de popularité déconnecté de toute valeur idéologique. L'opinion dominante veut que pour exister dans le PS il est indispensable d'être un star de l'IFOP !
Le problème c'est qu'emportés par ce tourbillon des faveurs espérées, les commentateurs ont oublié une hypothèse : François Hollande n'est peut-être pas encore partie à la chasse... pour ne pas perdre sa place ! On l'avait même écarté peut-être un peu vite. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, pourrait déposer une contribution en vue du congrès de Reims. C'est ce qu'affirmait hier 20minutes.fr. Pendant que le maire de Paris et la présidente du Poitou-Charentes accaparent les médias, le futur ex premier secrétaire du PS affine sa stratégie en silence car il sait qu'il vaut mieux attendre et voir venir que s'épuiser dans une guérilla précoce.
PREPARATION DU TERRAIN
Il sera offensif le moment venu, rappelant son bilan (une seule élection perdue, les présidentielles) et surtout en apparaissant, dans le fond comme moins timoré qu'on veut bien le dire. Il déposera une contribution en vue du congrès de Reims. Pas question pour lui de briguer un nouveau mandat, puisqu'il s'est engagé depuis belle lurette à lâcher les rênes du parti en novembre. Mais pas question non plus de ne pas avoir la main sur sa succession. D'ailleurs hier un premier signe est venu d'un trio qui n'a pas pour habitude de se montrer aussi rapidement. Trois élus socialistes, Gérard Collomb (Lyon), Jean-Noël Guérini (Marseille) et Vincent Feltesse (Bordeaux), inquiets « d'un affrontement pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë », ont annoncé aujourd'hui le dépôt d'une contribution commune pour le congrès de Reims en novembre. «Nous sommes inquiets de la manière dont s'engage le débat au PS sur le congrès (...) Le congrès tend à se focaliser autour d'un affrontement pour la présidentielle entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. Le débat d'idées risque de passer au second plan», a déclaré lors d'une conférence de presse Gérard Collomb, maire de Lyon et président du Grand Lyon. Selon lui, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë « ont commencé par dire: «je suis candidat à la prochaine présidentielle ».On préfère qu'ils disent d'abord comment ils voient la rénovation du PS et l'avenir de notre pays ». a ajouté celui qui avait soutenu Ségolène Royal comme son homologue de Marseille. « Si on part dès maintenant sur des questions de leadership », cela risque de favoriser « des alliances de bric et de broc », qui feront «que notre candidat apparaîtra sans discours crédible », a prévenu Vincent Feltesse, Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux. Ils ouvrent la porte à cette troisième voie qui finira selon moi par exister car personne ne souhaite désavouer le duo potentiellement « gagnant-gagnant ». Comme tout le monde a intérêt, faute de disparaître, à ce que le duel promis n'ait pas lieu, elle va s'élargir. Discrète, la réunion s'est déroulée mardi soir après le bureau national du Parti socialiste. Autour du premier secrétaire, François Hollande, une vingtaine de convives. Parmi eux, sa garde rapprochée : Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux, André Vallini. Des grands élus : Alain Rousset, Jean-Yves Le Drian, présidents de l'Aquitaine et de la Bretagne. Le président du groupe PS au Sénat : Jean-Pierre Bel (le président du groupe à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault s'était excusé). Les élus du Nord : l'ancien premier ministre Pierre Mauroy ou le patron de la fédération, Gilles Pargneaux. Enfin que des hommes prêts à... sortir de l'ombre le moment venu. L'armée est en constitution.
RIEN N'EST REGLE
Le nom de ce futur premier secrétaire, dans le scénario rêvé par Hollande, n'est pas encore arrêté. « Personne n'est encore sorti du chapeau », assure un de ses fidèles. Son profil: « quelqu'un qui ne sera pas forcément très médiatique, et qui, surtout, se consacrera à 100 % au parti.» Quelqu'un, aussi, qui ne fera pas d'ombre à Hollande dans sa quête de la candidature socialiste à la présidentielle 2012... car il a décidé, c'est certain que son heure était venue. Il récupèrera forcément les déçus par Ségolène Royal (on dit par exemple depuis hier que Michel sapin l'aurait rejoint et s'ajouterait au trio ci-dessus) et il y ajoutera tous ceux à qui il adonné un coup de main dans diverses désignations de candidatures. Ni Ségolène Royal, ni Delanoé ont une influence suffisante au sein du parti pour exister seuls et François Hollande le sait. Faîtes lui confiance.
Quant à la réunion du 1er juin qui réunira " les reconstructeurs ", coalition de strauss-kahniens et de fabiusiens, et les " rénovateurs " d'Arnaud Montebourg, qui ont désigné Pierre Moscovici, député du Doubs, pour briguer la succession de François Hollande elle ne lui fait pas peur car il sait que s'il faut battre le duo « roi » ce camp là reviendra vers lui. Surtout après la formule que l'on retiendra du livre de Delanoé : « je suis libéral ET socialiste ». Elle pèsera lourd dans la suite des débats car elle donnera lieu à bien des interprétations. Elle ne fera pas avancer sa candidature éventuelle dans le Parti même si elle le renforce dans les sondages.
UN RETOUR POSSIBLE
Le Parti socialiste contrairement à ce que pensent les commentateurs qui ironisent sur cette cacophonie qui ne va faire que croître avec la réforme constitutionnelle a été pourtant modifié de l'intérieur. Il y a des « échaudés » qui craignent l'eau froide. Ils savent que les « chefs » n'ont plus les moyens de leur imposer un comportement clanique et que les médias ne les tromperont pas une seconde fois. J'en suis certain : le vote sera beaucoup moins émotif qu'il ne le fut en 2006. François Hollande jouera le coup de la force tranquille, celui qui rassure et permet de repousser à plus tard le « déchirement » potentiel. L'inquiétude qui devrait agiter les penseurs internes c'est ce qui se passera si, ce qui est probable, le duo de la rose imposé par l'opinion dominante, n'arrive pas à s'imposer.
Le PS reviendrait alors à une époque SFIO ou V° République dont il aurait du mal à se remettre. Si aucune majorité ne se dégage, le Premier Secrétaire pourrait pousser en faveur d'une «synthèse molle» et «imposer un premier secrétaire qui sera compatible avec tout le monde». Stéphane le Foll, son directeur de cabinet, Bruno le Roux mais aussi Michel Sapin, qui vient de prendre ses distances avec Royal, pourraient se glisser dans le costume. Il ne repostulera pas à sa propre succession, il l'a dit. A moins que... «Il y a un tel bordel, que certains premiers fédéraux ou d'anciens du parti ne verraient pas d'un mauvais œil que Hollande reste, glisse le même responsable national. Il y a quelques mois, ça paraissait impensable. Aujourd'hui, l'hypothèse est évoquée dans les dîners».
On déjeune en effet beaucoup en ce moment dans les restaurants autour de l'Assemblée ou proches de la rue de Solférino. On scelle des alliances provisoires ou au minimum des pactes de non-agression ce qui équivaut à remettre à plus tard ce que l'on ne sait pas régler au bon moment.
"Pour être un bon socialiste, il faut être un bon manager" aurait déclaré dans son livre Bertrand Delanoé. Comme a répondu à cette seconde petite phrase qui va poursuivre son auteur : J'aurais préféré comme Cambadélis que Bertrand Delanoë dise : « pour être un bon socialiste, il faut être un bon militant. Il faut chercher le collectif, se référer aux autres. Il faut avoir la démarche humble de celui qui chemine avec d'autres ». on peut encore rêver au PS... et même il est recommandé de le faire pour garder la foi dans l'utopie car autrement on se met rapidement à grelotter.
Mais je déblogue...
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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 08:09
Ce soir, pour la troisième fois en 9 ans, deux clubs issus d'un même pays s'affronteront en finale de la Ligue des Champions. Cette fois ce sera deux clubs anglais, Chelsea et Manchester United qui se retrouveront dans le stade de Moscou. Cette finale est une affiche alléchante car elle oppose le premier de première League face au second. Le match aller s'était soldé par une victoire des Mancuniens (2-0) alors que le second à l'avantage des blues (2-1). Bref, cela montre que ce match sera sans doute très serré et très engagé car les deux équipes veulent absolument ce titre. Même si Manchester paraît être le favoris de la rencontre car c'est lui qui a gagné le championnat, il ne faut pas oublier Chelsea qui a gagné la coupe face à Manchester. Encore une fois on portera au pinacle ce football anglais dont on prétend qu'il serait le meilleur du monde. Il est vrai que l'on en a pour le prix sur le terrain : du lourd !
Les attaques des deux équipes sont très différentes avec Tévez-Rooney et Ronaldo pour M-U et Drogba-Anelka pour Chelsea. Enfin, le style des deux équipes sont très différents puisque M-U s'appuie sur son attaque alors que Chelsea mise plutôt sur la défense. Une opposition parfaite. Ou presque.
L'ironie de cette mouture 2008 a voulu en effet que le trophée se dispute en Russie, terre d'Abramovich, qui se fait passer pour un milliardaire au grand coeur pour le football alors qu'il ne fait que convertir ses milliards dans un pays occidental pour les récupérer un jour ou l'un jour ou l'autre. Une victoire des Blues aurait donc un goût tout particulier pour l'argentier aux ressources infinies, dont les investissement pour Chelsea sont estimés à près d'un milliard d'euros sur cinq ans. Il a d'abord fallu éponger 120 millions d'euros de dette lors de son arrivée au club avant de révolutionner le marché des transferts en écrasant la concurrence à coups de pétrodollars. Du coup, presque rien ni personne ne résiste à Chelsea lorsqu'Abramovich sort son chéquier.
Les 400 millions d'euros investis sur un quinquennat pour enrôler Didier Drogba, Andreï Shevchenko et la pléiade de joueurs internationaux venus gonfler les rangs blues n'auront pas tardé à porter leurs fruits sur le plan sportif. Abramovich peut se targuer d'être le propriétaire d'un club qui a remporté deux Premier League (2005, 2006), une Coupe d'Angleterre (2007) et deux Coupes de la Ligue anglaise (2005, 2007). En quelques années, Chelsea est donc passé du statut de second couteau à celui de poids lourd du football mondial. Pour que le tableau soit parfait, le club des beaux quartiers londoniens se doit désormais de régner sur l'Europe. Chelsea c'est un puits de pétrole quotidien dont on ne sait pas encore qui l'épuisera. Le football prend des allures de course au trésor et non pas de poursuite d'un ballon rond.
LE ROUGE TROUBLE
Roman Abramovich, self made man à l'histoire incroyable aimerait plus que tout être couronné dans son pays natal, la où sa fortune immense s'est bâtie au fil du temps. Simple mécanicien dans une entreprise de bâtiment moscovite en 1987, Abramovich est, 21 ans plus tard, le quinzième homme le plus riche du monde. Hier celui qui est aussi le gouverneur de la province du Tchoukotka, au nord est de la Russie, pourrait aussi être l'homme le plus heureux du monde mais il pourrait aussi illustrer l'adage voulant que l'argent ne suffise pas à faire le bonheur.
La carrière du propriétaire de Chelsea est plus ou moins confuse mais elle n'a pas commencé dans la facilité. En utilisant la Perestroïka de Gorbachev qui autorise la création de petites entreprises privées, les coopératives il a lentement constitué sa fortune. Il dirige une coopérative nommée Uyut qui se spécialise dans la fabrication de jouets en polymères. Avec l'éclatement de l'Union soviétique et la libéralisation massive de l'économie,
Abramovitch s'intéresse aux affaires boursières et devient un trader plus habile que celui de la Société Générale. Il figure parmi les premiers à s'intéresser à la vente de pétrole sans s'occuper de l'étape de production, achetant le pétrole à des producteurs locaux au prix du marché domestique, puis le revendant à l'étranger grâce à une licence d'exportation.
En 1992 un juge ordonne l'interrogation d'Abramovitch en se référant à l'article 90 du code criminel russe ; à cette époque il était en affaires avec une entreprise lettono-américaine. Il est accusé d'avoir détourné un train transportant des millions de litres de pétrole sur le trajet Oukhta - Moscou, ce train étant sous les ordres d'une entreprise qu'il dirigeait. Le train est retrouvé en Lettonie, et l'enquête révèle que ce pétrole était transporté à Riga grâce à de faux documents et destiné à être vendu sur place à l'armée. Abramovitch est placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire, et sera blanchi.
La proximité d'Abramovitch avec Boris Eltsine et sa famille est établie : il est un proche de la fille de l'ancien Maire de Moscou et qui fut sa conseillère lorsqu'il était président. Certains détails de cette relation ont été rapportés par un général dans sa biographie, ou il décrit qu'Abramovich était chargé des finances de la famille de Boris Eltsine qu'il a su récompenser de son soutien.
Son intérêt pour les marchés financiers permet à Abramovitch de s'enrichir progressivement et de se créer des contacts. Il fait notamment connaissance avec le sulfureux Boris Berezovski ce qui va lui permettre de franchir tous les obstacles, et qui donnera le véritable départ de sa carrière. Grâce aux contacts de dans le monde des affaires et au sein du pouvoir, l'ascension des deux hommes est très rapide et c'est le Président de Chelsea qui s'en sortira finalement le mieux. Pour lui la finale de la Champion's League vaudra un titre de noblesse décerné par la société britannique, une sorte d'anoblissement alors que la Mafia rôde autour de son ascension exceptionnelle. Derrière son nom se cache en effet bien des ombres douteuses mais... une coupe suffirait à les effacer et à faire oublier tout ce qu'il y a eu avant.
DES DETTES ENORMES
Elles ont beau être les deux reines du football européen actuellement, la situation financière de Chelsea et Manchester n'est pas des plus enviables. Bien au contraire. A en croire le quotidien britannique The Guardian, les deux finalistes de la Ligue des champions de football sont endettés à hauteur d'1,5 milliard de livres à eux d'eux, soit près de... 1,9 milliard d'euros. Une bagatelle à l'échelle de la Champion's League puisque tous les grands clubs alignent des bilans négatifs parfois moins important mais bien réels comme le Barça et le Real !
D'après le journal, les «Blues» de Chelsea doivent 935 millions d'euros à leurs créanciers, dont 578 au propriétaire du club, le russe Roman Abramovich, dont l'investissement s'est fait sous forme de prêt et non de don comme indiqué jusqu'alors. Pour les «Red Devils» de Manchester, la situation est encore plus dramatique, puisque l'endettement s'élèverait à 764 millions de livres, soit 960 millions d'€... Impressionnant quand on ramène ces sommes aux budgets des clubs français. Michel Platini, le président de l'UEFA, a plusieurs fois répété son inquiétude devant l'endettement des clubs de football. Il a indiqué qu'il était favorable à l'introduction de règles de gestion plus strictes, sur le modèle de celles en place en France ou en Allemagne. En attendant, ce soir, on joue une finale à Moscou avec des clubs vivant à crédit. L'obtention de la coupe aux grandes oreilles sera le moment rêvé de mettre la main sur un joli pactole qui permettrait d'assainir le compte en banque des deux clubs. Le sport, là dedans, il vous faudra éviter de vous nourrir d'illusions en vous installant devant votre télé !
INQUIETUDE PRUDENTE
Michel Platini, le président de l'UEFA, a plusieurs fois répété son inquiétude devant l'endettement des clubs de football. Il a indiqué qu'il était favorable à l'introduction de règles de gestion plus strictes, sur le modèle de celles en place en France ou en Allemagne. Pour lui, il est vital d'agir, au niveau européen, pour redonner au foot un visage davantage humain, social et équitable sur le plan économique. Michel Platini disait il y a peu : « Je ferai tout mon possible pour convaincre la Commission européenne, les élus et les autorités politiques que la loi européenne devrait fournir au sport un cadre légal protecteur. » Face aux multiples dérives qui touchent le monde du ballon rond, le but - au sens propre comme au figuré - est de protéger le football, ses racines, ses valeurs, ses clubs, ses équilibres, ses communautés pour que demain il ne soit pas l'apanage de quelques dirigeants et politiciens qui veulent confisquer à leur guise ce sport qui appartient à tous et pas seulement à des hommes d'affaires qui s'achètent un club pour leur image et surtout réaliser d'éventuels profits. Ils parient sur des effectifs comme les émirs du golfe le font avec leurs écuries de chevaux de courses.
Le football est désormais rongé à tous les étages par la notion de profit. Nul ne songerait à contester la nécessité de payer à des tarifs convenables des joueurs assurant un spectacle de qualité mais il est inimaginable de constater les salaires ou les dessous de table versés. On en arrive à des aberrations du type de celle des joueurs du Paris Saint Germain qui auraient été solliciter une... prime de leur club pour ne pas descendre ! Ce soir on se demande si les joueurs des deux clubs évolueront avec à l'esprit la valeur originelle du jeu ou celle des sommes qui seront en jeu... Dans le fond les actionnaires américains de Manchester ou le propriétaire russe de Chelsea auront une calculette dans une main et le fanion de leur club dans l'autre. Sur un seul match le vainqueur peut en effet recevoir au maximum 22 millions d'euros ce qui permettrait de payer les frais divers du club et les cadeaux offerts aux invités du Président !
Tôt ou tard l'UEFA devra imposer un contrôle sur la gestion de ces monstres médiatiques que sont devenus une douzaine de clubs en Europe. Il faudra beaucoup de courage pour s'attaquer à des icebergs financiers dont les exploitants se nomment Roman Abramovich, Silvio Berlusconi, Ramon Calderon Ramos, Josep Lluís Núñez, Jean Michel Aulas ou Dreyfus... Ils attendent de pied ferme des contrôleurs rémunérés comme des femmes de ménage qui voudraient mettre leur nez dans des comptes dont sait à l'avance qu'ils doivent être hors jeu !
Mais je déblogue...

 

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