Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 07:30
Hier soir je suis allé faire le plein de gazole de ma modeste Clio pour la semaine. Surprise il était à Créon à 1,11 €. Un niveau jamais atteint. Une augmentation fulgurante au cours de la semaine qui dit-on ne devrait pas s’arrêter. Le prix du baril de brut a passé pour la première fois, dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre à New York, la barre des 90 dollars, après un précédent record la veille au-delà de 89 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a aussi franchi un plus-haut jamais atteint jeudi, à 84,88 dollars, battant son précédent record de 84,78 dollars. Dans les échanges matinaux vendredi en Asie, le baril pour livraison en novembre cotait encore à 89,62 dollars. De partout monte l’inquiétude des répercussions sur le pouvoir d’achat et donc sur la consommation avant les fêtes de fin d’année et plus encore sur la croissance des pays non producteurs ayant comme en France des taxes exorbitantes sur les carburants. Le prix du carburant normal sans plomb à 1,50 € n’est plus très loin mais dans le fond personne n’effectuera la comparaison avec un litre dans le réservoir à… quasiment 10 F ! Qui aurait imaginé pareil coût il y a une décennie ? Certes il existe des politiques pour prétendre que ce n’est pas encore assez cher pour dissuader les automobilistes d’abandonner leur véhicule pour des solutions alternatives moins énergivores mais… qui n’existent pas partout !
On est pourtant désormais tout près des prix extraordinaires de l’été 2006, selon l'Union française des industries pétrolières : ces derniers jours, le super 95 se vendait en moyenne 1,28 € le litre (pour 1,34 € le 21 juillet 2006, record absolu), et le gazole 1,11 € (pour 1,13 € le 28 avril 2006). Ponctuellement, dans certains quartiers de Paris, ces records sont déjà tombés, s'il faut en croire l'Observatoire des carburants du ministère de l'Economie Les prix varient toutefois beaucoup d'une pompe à une autre. Les stations-service de la grande distribution, pour qui les carburants sont des produits d'appel à prix coûtant, vendent moins cher que les petites stations ou les stations des groupes pétroliers.
La raison en est à chercher bien sûr du côté de la flambée des cours du brut, qui n'est plus compensée par la force de l'euro. Ces prix élevés des carburants reflètent notamment, avec quelques jours de décalage, le cours du Brent de la mer du Nord, qui est la référence en Europe. Or depuis début octobre, le prix du Brent a augmenté d'environ 7 dollars, passant de 78 à 85 dollars. Parallèlement, sur la même période, l'euro restait stable. La monnaie européenne demeure pourtant toujours forte par rapport au billet vert à près de 1,43 dollar, et elle continue donc à protéger les prix des carburants (achetés en dollars et vendus en euros). Mais s'il est toujours haut, l'euro, ne progressant plus, ne compense plus l'augmentation du cours du brut.
LA TIPP EST BLOQUEE
Quant à la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), elle a un effet amortisseur relatif sur les prix, car elle est fixe et calculée en centimes par litre acheté et depuis le 1° janvier 2007 modulée par région. En effet peu de médias rappellent que désormais l’Etat pour se délester de ses responsabilités a confié une part de la TIPP aux… régions ! La loi de finances pour 2005 a d'attribué aux régions une fraction de tarif de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TIPP), sur un principe similaire à celui adopté pour compenser la décentralisation du RMI/RMA aux départements.
Cette fraction de tarif de TIPP a été calculée de telle sorte que, appliquée sur une base nationale, elle permette la détermination d'un produit couvrant les charges transférées en 2005 aux régions par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales. Cette fraction sera ensuite répartie entre chaque région en fonction d'une clé de répartition qui permet le maintien d'un lien entre la collectivité et la ressource transférée. Chaque région se verra donc attribuer un pourcentage de tarif de la TIPP qui correspond au rapport entre le montant des dépenses transférées (dépenses exécutées par l'Etat sur le territoire régional en 2004) et le montant total de ces dépenses au niveau national.
Le gouvernement a également entrepris un processus de régionalisation de la base de la TIPP qui permettra aux collectivités régionales de moduler, dans une certaine fourchette, le tarif de la taxe. A compter de 2006, les régions seraient bénéficiaires d'un produit de TIPP, en fonction non plus des consommations nationales mais des consommations enregistrées sur le territoire régional lui-même, de telle sorte que l'assiette de la taxe soit localisée.
Au cours de l'année 2006, les régions pourraient fixer un tarif régional de TIPP applicable au 1er janvier 2007. La fixation du tarif régional serait encadrée (+ ou - 20 % par rapport à un taux pivot), de façon à éviter de trop grandes disparités sur le territoire national.
En fait désormais il deviendra impossible pour un Etat fort et efficace de rabaisser le coût des carburants sans pénaliser lourdement les finances des régions déjà en difficultés en raison des investissements dans les transports ferrés régionaux, les lycées (construction et personnels d’entretien transférés sans ressources), la formation professionnelle et l’action économique… Donc il devient impossible de freiner la hausse dans sa globalité à cause de cette propension désormais permanente de l’Etat de chercher des palliatifs à ses défaillances.
UNE TENDANCE INQUIETANTE
La tendance peut-elle s'inverser dans les jours et les semaines à venir ? Il y a peu de chance... Les facteurs se combinent en effet pour maintenir des prix de l'essence au plus haut. Tout d'abord, l'approche de l'hiver et l'arrivée précoce des premiers froids : la météo conditionne la consommation de fioul domestique et constitue un évident facteur de hausse. Autre raison de tension sur les cours du brut et donc sur le prix de l'essence : les tensions géopolitiques dans les régions pétrolières et notamment au Kurdistan. Un oléoduc traverse en effet la région où couve un affrontement majeur et si l’approvisionnement venant d’Irak vient à chuter, la guerre inspirée par Bush n’aura plus aucun intérêt ! 
A cela s'ajoutent les tensions géopolitiques classiques. Elles existent autour des plates-formes nigérianes en état de siège permanent. Cela coûte entre 400 000 et 500 000 barils par jour au marché. Il y a désormais le bras de fer au Kazakhstan entre le pétrolier italien Eni et les autorités qui ont remis en jeu les termes de la concession. A cela s'ajoute le rôle des fonds de placement. Après avoir été échaudés par la crise des subprimes, ils ont fait des matières premières, et notamment du pétrole, leur nouveau terrain de jeu. C'est le cas du Fonds de réserve des retraites français qui vient d'annoncer qu'il prévoyait d'investir 2 milliards d'euros dans les commodités. Tous ces mouvements accroissent la volatilité des marchés et donc favorisent l’augmentation des cours.
Outre l'impact direct sur le porte-monnaie des consommateurs, les prix élevés du pétrole sont un des facteurs menaçant la croissance mondiale mis en avant cette semaine par les ministres des Finances et les gouverneurs de Banques centrales du G7, réunis à Washington. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a affirmé qu'elle et ses homologues des pays du G7 souhaitaient que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole augmente significativement sa production pétrolière, "pour faire face à une demande pétrolière dont on n'a pas de raison de penser qu'elle aille en diminuant". Elle peut toujours aller à Lourdes où l’eau coule miraculeusement car les robinets du pétrole sont devenus de tels enjeux planétaires (comme le seront demain les ressources en eau potable) qu’un Ministre français a absolument aucun pouvoir.
LE TRAJET DOMICILE-TRAVAIL VA PLOMBER LES BUDGETS
Les conséquences sur le quotidien des Françaises et des Français vont être rapidement préoccupantes. D’abord sur l’inflation et ensuite sur la capacité des ménages. Comme depuis une décennie par strict égoïsme certaines agglomérations souhaitent récupérer la richesse économique mais pas les habitants qui la lui procurent on a considérablement aggravé l’étalement urbain. Faute de maîtrise foncière (surfaces et prix) les villes ont refusé par calcul politicien, la densification de leur territoire. En permanence les projets immobiliers soulèvent des contestations égoïstes de préservation de son confort personnel sur le principe qu’il faudrait uniquement de la campagne dans les villes et paradoxalement créer partout des villes à la campagne. Le prix du foncier en Gironde a donc chassé de plus en plus loin la " France des propriétaires " que souhaite Nicolas Sarkozy.
La distance domicile lieu de travail s’accroît considérablement chaque année et le choc pétrolier va donc devenir économiquement catastrophique. Impossible de maîtriser des budgets serrés, impossible de sortir, de maintenir le lien social, de se cultiver car il faudra absolument économiser sur le poste carburant ! De plus en plus on ira vers le repli sur soi, l’enterrement dans des villages dortoirs, la domination de la télévision seul outil de vie… collective. Bien entendu bine des politiques ne verront que le prix du baril mais pas nécessairement ses effets induits sur une société qui a été entièrement construite autour d’une énergie bon marché.
Comme tout monte, sauf les prix des produits tropicaux (sucre, cacao). Le cuivre est désormais à 8 000 dollars la tonne, le plomb a vu ses prix doubler en un an ce qui a des retombées dans les marchés de construction. Les cours du blé ont triplé, ceux du maïs et du soja explosent. Il fallait investir dans la production de ces matières premières, cela n'a pas été fait et aujourd'hui on en paie le prix fort sur bien des produits transformés qui entrent dans le quotidien des gens . Comme en plus il y a une très forte instabilité sur les sources d'approvisionnement, tout cela couplé avec une demande très forte de la part des pays émergents qui assèche très vite l'offre on va droit au gouffre. 
Nous vivons plus que jamais une époque où les matières premières sont redevenues essentielles et au cœur des tensions géopolitiques actuelles. Le problème c’est que le gouvernement actuel surtout préoccupé du pouvoir d’épargner des plus riches ne va pas modifier d’un iota le désastre qui se prépare. Un plan d’austérité de grande ampleur attend les Sarkozystes crédules dès mai 2008. A bon entendeur salut !
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 10:53

Demain, bon nombre de professeurs vont se retrouver face à un véritable dilemme : obéir ou résister. Le paradoxe, c’est qu’ils vont affronter une situation que d’autres, avant eux, dans des conditions beaucoup plus exigeantes ont connue. Il ne s’agissait pas alors de savoir si l’on devait exécuter une décision prise par le Ministre, mais plus durement, de se positionner par rapport à des enfants, des femmes et des hommes menacés pour leur confession religieuse,la-lettre-de-nguimok--.gif leur appartenance ethnique ou leurs opinions politiques. La dimension était infiniment plus forte que celle consistant à lire ou ne pas lire un texte devant une classe. Certes, une fois encore, on peut le faire en fermant les yeux. Certes, on peu le faire à la hâte comme pour se débarrasser d’une corvée. Certes, ont peut le vivre comme l’acte héroïque d’une fonctionnaire en mission sacrée. Certes, on peut l’envisager comme inutile et sans effet, et donc peu dangereux. Mais il n’est pas encore impossible de le vivre autrement. La lecture de la lettre de Guy Mocquet serait en effet indigne si elle n’était vécue par les enseignants comme un acte ordinaire, de la vie ordinaire, face à des élèves ordinaires. Si cette proposition présidentielle, inspirée par Henri Guaino, la mauvaise conscience, exploitant l’esprit du Peuple grâce au manque de culture du Peuple, est acceptée sans sourciller dans le monde enseignant, la démocratie est véritablement en danger. L’esprit de résistance est infiniment inférieur à ce qu’il fut, car il règne une certaine résignation à tous les étages d’une société manquant de courage collectif, sauf quand ses intérêts personnels sont en jeu.

Florence Aubenas (qui sait ce qu’est un otage), sur Nouvelobs.com, retrace la vie et les à cotés de la mort de Guy Mocquet, devenu héros malgré lui. Le 22 octobre 1941 vers 13 h 30, au camp de Choisel, les 27 otages sont transférés dans la " baraque numéro 6 ", aussitôt baptisée " la baraque de la mort " ,et le sous-préfet s’inquiète soudain de leurs dernières volontés. Une feuille et une enveloppe leur sont distribuées à chacun. Ils se mettent à écrire, "les uns sur les quelques bancs placés dans la salle, les autres appuyés le long des cloisons du baraquement", témoignera plus tard l’abbé Moyon, leur dernier visiteur (Ouest-France, le 16 octobre 1944). "Chacun s’empressa de finir sa lettre pour me la remettre. (…) Je revois encore M. Timbaud donnant le bras au jeune Môquet. J’ai devant les yeux le beau visage de ce jeune homme de 17 ans. J’entends sa déclaration : "Je laisserai mon souvenir à l’histoire car je suis le plus jeune des condamnés ".
C'est sa jeunesse qui fera la différence face à l'Histoire.


MARQUER LES ESPRITS
Comment, en effet, oublier que ces exécutions d’autres hommes dans toute la France, ce même 22 octobre, en représailles à l’assassinat deux jours plus tôt du lieutenant-colonel Hotz ont été politiques ? Il a été en effet décidé, sur ordre direct d’Hitler, que 50 otages seraient exécutés en représailles, pour " marquer les esprits ".
Comment ne pas rappeler aux élèves que tout ce qui fait référence à des quotas humains, d’une manière ou d’une autre devient tôt ou tard dangereux ? Les rafles de toutes sortes, et pour tous les motifs, sont aussi condamnables que celles qui préludèrent à la déportation, et donc à la mise en prison d’otages.
Est-ce que beaucoup d’enseignants en " mission " auront le courage de rappeler, après ou avant avoir lu la lettre imposée par une directive présidentielle, comment des hommes peuvent aller jusqu’au bout de leur engagement…politique ? 
Oseront-ils vaincre parfois leur anti-communisme primaire, pour restituer la véritable histoire du Parti communiste avant l’exécution de… 50 de ses militants ?
En effet, il leur faudra nécessairement, par honnêteté intellectuelle, expliquer qu’à la demande des autorités allemandes, les noms des futurs fusillés furent désignés chez " les internés communistes les plus dangereux parmi ceux actuellement concentrés à Châteaubriant ". C’est ce que fournit comme explication le représentant de l’Etat Français, le sous-préfet Bernard Lecornu, au commandement allemand. C’est Pierre Pucheu, ministre de l’intérieur qui s’en est lui-même chargé, " pour éviter de laisser fusiller 50 bons Français " (ça ne vous rappelle rien, l’expression " bons Français "?). Au conseil, un ministre se fâche : " Comment avez-vous pu mettre le doigt dans cet engrenage ? Comment avez-vous pu désigner vous-même les otages ? ". Ce n’était qu’un problème de conscience et de fidélité à des engagements solides, oubliés dans la tourmente de la propagande et des idées toutes faites, pour une opinion dominante souhaitant être sécurisée. 
Les enseignants ont donc une occasion unique de faire un véritable acte de résistance civique, sans aucun risque, puisqu’il leur suffira d’énoncer la vérité historique établie. A cet égard, ils pourraient choisir un autre écrit, attribué à Guy Mocquet, et qu’il portait sur lui au moment de son arrestation.


UN AUTRE ECRIT PLUS CONFORME
Cette lettre bis pourrait être livrée à un commentaire de texte, ou se justifier comme sujet de dissertation : " l’engagement au service des autres vaut-il la sacrifice de sa vie ? ". Voici donc une version différente du sacrifice accompli par ce jeune de 17 ans, en une époque où l’once de courage valait son pesant de peur, de sang et de larmes : Qui osera le lire ?"
 "Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme
Ils se sont sacrifiés pour nous"
Par leur action libératrice."
La réalité qui se cache derrière le dernier, l’ultime message, émouvant par sa sincérité et sa simplicité est d’abord dans ce poème que peu de jeunes à notre époque oseraient écrire, tellement on leur rebat médiatiquement les oreilles sur le caractère désolant de l’engagement politique, vous savez le fameux tous pourris, tous fainéants, tous trop payés, tous inutiles… Alors, si c’est pour expliquer qu’avant sa dernière lettre, Guy Mocquet avait effectué une démarche militante, il faudra se blinder par rapport aux critiques de partialité… Et qui n’aura pas peur d’être taxé d’archaïsme total, parlant de " capitalisme ", de " communisme ", de " socialisme " et de " révolution " ?


D’AUTRES FUSILLES A CONNAITRE
Il est indispensable que les professeurs qui cèderont à la tentation de l’obéissance aient demain en mémoire ce que furent les compagnons de malheur de Guy Mocquet. Impossible de faire correctement son boulot d’enseignant laïque et soucieux de vérité, sans rappeler que le 22 octobre 1941, sont aussi tombés sous les balles après avoir écrit leur ultime message, leurs ex-collègues enseignants Raymond Laforge, 43 ans, instituteur à Montargis, militant communiste ; Titus Bartoli, 58 ans, instituteur à la retraite à Digoin, militant communiste, An Huyng- Khuong, 29 ans, professeur, secrétaire des étudiants communistes ; les élus suivants : Charles Michels, 38 ans, député communiste de la Seine, secrétaire de la fédération CGT Cuirs et peaux ; Désiré Granet, 37 ans, adjoint au maire communiste de Vitry-sur Seine et secrétaire de la fédération CGT du papier carton, Maurice Gardette, 49 ans, conseiller général communiste de la Seine; les syndicalistes : Jean Poulmar’ch, 31 ans, secrétaire général de la fédération CGT des industries chimiques de la région parisienne, Jules Vercruysse, 48 ans, secrétaire général de la fédération CGT-Textile du Nord…
Ils sont morts uniquement à cause de leur engagement ouvert en faveur des autres. Ils avaient appelé à des grèves dans l’intérêt général, ils avaient sacrifié leur vie familiale pour participer à la vie publique, ils avaient choisi les idées qui correspondaient à leur vision sociale plutôt que de se glisser dans le confort du renoncement. Eux aussi mériteraient que l’on lise et relise leurs dernières lettres, chaque année, en place publique et au journal de 20 heures. 
Et d’ailleurs, on peut se poser la question : pourquoi a-t-on choisi parmi le livre (l’amicale des anciens internés de Châteaubriant vend, pour un prix modique, la totalité de ces lettres recensées) celle de Guy Môquet (sauf à penser qu’il ne s’agit que d’un choix de communication et surtout pas de sincérité) alors que, par exemple, on aurait bien pu demander toutes les autres, toutes aussi émouvantes les unes que les autres, mais beaucoup plus politiques et donc beaucoup plus proches de la réalité historique. Toutes les lettres ne sont pas connues, certaines ont été perdues, d’autres, jamais communiquées par les familles. Mais toutes les lettres méritent d’être lues, car elles placent la notion de résistance à un autre niveau que celui de la lettre de Guy Mocquet.
Tenez, pour ma part, je préfèrerais que l’on prenne cet extrait de celle de Jean Poulmar’ch : (…) Du courage, j’en ai à revendre, mes amis aussi sont admirables devant la mort. C’est surtout à toi que je veux m’adresser pour les tourments, la douleur infinie que cette nouvelle va te causer. Sois forte, chérie, tu es jeune encore, ne te laisse pas sombrer dans la tristesse et le découragement. Refais ta vie, en gardant au cœur le souvenir impérissable de celui qui t’a aimée jusqu’à son dernier souffle. Elève notre fils chéri dans l’esprit qui fut celui de toute ma vie, qu’il devienne un homme épris de justice, attaché à la défense des faibles, ce sera la meilleure vengeance. Console mes parents chéris, mon papa, que  j'ai aimés de mon mieux, qu’ils soient forts devant l’adversité. Embrasse-les et mets-y tout ton cœur. 
Pauvre Marguerite, pauvre Jean, je regrette le chagrin que je vais leur causer. Je les aimais bien et ils me le rendaient au mieux. A tous, adresse mon salut, apporte leur ma confiance inébranlable en la victoire prochaine. L’heure n’est plus aux pleurnicheries et à la passivité. L’heure est à la lutte impitoyable pour la libération de la France et de son peuple glorieux. Jusqu’à ma mort, j’ai lutté ; je suis fier de ma vie et je ne doute pas que mon sacrifice, comme celui de mes camarades ne soit pas vain. Excuse moi, j’écris sur mes genoux, mais ne crois pas que je tremble (…) ".
C’est plus conforme à la situation de l’époque.
Mais j’ai une confiance inébranlable dans les enseignants français. Aucun d’entre eux n’obéira sans se poser une question ou deux sur la symbolique du geste qu’on lui demande d’accomplir. Demain matin, en se regardant dans la glace avant de partir au lycée, j'en suis certain, ils deviendront des citoyens.
Mais je déblogue… 
Partager cet article
Repost0
20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 12:56

La porte n’a pas été la bonne. Elle ressemble davantage à une issue de secours qu’à un arc de triomphe. Il faut véritablement être un supporteur fanatique de l’équipe de France de rugby pour ne pas admettre qu’elle n’avait même pas sa place dans le carré final et que seules des circonstances ponctuellement favorables lui ont permis de se faire étriller par les Pumas en finale pour la troisième place. 
Une double défaite face aux Argentins, des succès contre des formations de série B, une victoire discutable face aux Néo-Zélandais, ne constituent qu’une esbroufe comparable à celle du gouvernement auquel va appartenir le sélectionneur. Le Ministre des Sports commencera, en plus, son mandat avec une série impressionnante de casseroles à traîner derrière lui, ce qui n’effacera pas, bien entendu, la désillusion d’une Coupe du Monde globalement manquée. Certes, les inconditionnels retiendront le fait que les Bleus ont broyé du " Black ", alors qu’après analyse poussée de la rencontre par les arbitres, ils ont tout bonnement profité de fautes techniques d’un as du sifflet dans un mauvais jour. Paddy O'Brien, le patron des arbitres au sein de l'International Rugby Board (IRB), a en effet reconnu que le match Nouvelle-Zélande - France avait été entaché de plusieurs erreurs d'arbitrage, défavorables aux Blacks. 
Les Bleus s'étaient, par exemple, imposés 20-18 lors de ce quart de finale, notamment grâce à un essai marqué sur un en-avant. Après avoir revu attentivement le match avec "quatre examinateurs", O'Brien reconnaît que "des erreurs ont été commises". Outre cet en-avant non signalé, le corps arbitral aurait dû signaler… deux fautes, l'une pour un talonnage à la main dans un regroupement, et l'autre pour un hors-jeu dans un regroupement.

Même s'il dresse aujourd'hui un bilan plus sévère de la prestation des arbitres dans ce match, Paddy O'Brien en réduit la portée : "Je pense que beaucoup de facteurs ont concouru à la défaite de la Nouvelle-Zélande et l'un d'entre eux concerne l'arbitre et les juges de touche, mais il est totalement erroné de leur imputer cette défaite." Reste que sur le plan comptable, entre les six points engrangés par les Bleus sur un essai entaché par un en-avant, et les deux pénalités refusées aux Blacks qui coûtent potentiellement autant de points aux Néo-Zélandais, on peut imaginer l'amertume des joueurs de l'hémisphère Sud, pour qui l'élimination en quart de finale a été vécue comme une terrible humiliation. 
Bien évidemment, en France, ce succès a eu l’effet inverse, enterrant tous les doutes qu’avaient les techniciens sur un XV français à géométrie variable permanente et doté d’un très faible schéma tactique. Laporte avait sauvé son honneur provisoirement, grâce surtout à des événements purement conjoncturels. Il était évident pour les journalistes ne faisant pas du cire pompe glorieux, que les options changeantes du sélectionneur ainsi que sa propension à toujours remettre en selle ses " potes " les plus fidèles, ne présageaient guère d’un résultat à la hauteur des ambitions.

AUCUN SYSTEME DE JEU
Hier soir, ce ne fut pas une défaite mais un véritable fiasco. Aucune cohésion réelle dans un pack d’avant s’époumonant dans des conquêtes gâchées, ou pour tenter de percer une muraille argentine rude et motivée. Des lignes arrières lentes, avec des ailiers obligés systématiquement de repiquer tête baissée dans la robuste mâchoire de Pumas. Une indiscutable maladresse collective dans les moments clés. Autant de réalités qui ont confirmé que les Bleus ne méritaient absolument pas de gagner la Coupe du Monde sur leur territoire. En fait, on s’est enfin rendu compte qu’il n’y avait pas de système de jeu Laporte, mais une valse hésitation basée sur le principe de la concurrence pratiquée à tâtons, et qui n’a pas permis à son équipe de monter en puissance comme l’a fait la formation anglaise par exemple ! 
"On n'avait quthumbnail.jpg'une seule équipe sur le terrain ce soir. C'était une grande équipe d'Argentine, solide. On s'est effrité en cours de match. On a eu un manque de confiance. On n'a pas pris le match quand il fallait le prendre." expliquait Bernard Lapasset nouveau président de la Fédération internationale de rugby. Dommage qu’il ait fallu cette véritable humiliation pour qu’il en prenne conscience, lui qui passe, lundi matin, sous la coupe… de son ancien sélectionneur !
Les Français vont finir par détester ces Argentins roublards mais surtout prêts à relever une épreuve de force que les Bleus furent d’ailleurs incapables de mettre en place. Sept semaines après le match d’ouverture perdu au Stade de France (12-17), les hommes de Bernard Laporte ne cachaient d’ailleurs pas leur colère. Le premier à allumer la mèche en salle de presse a été Raphaël Ibanez. Le capitaine des Bleus, pourtant réputé pour son calme, s’est dit " en colère " contre l’attitude des Pumas que l’arbitre a d’ailleurs parfois un peu trop tolérée. La propension française à chercher la paille dans l’œil des défaites afin d’expliquer la poutre que l’on a prise en pleine gueule atteint les sommets. 
Après avoir allumé, depuis quelques jours, ces Français qu’ils côtoient régulièrement en club, comme ils l’avaient fait avant l’ouverture de la compétition, les Pumas ont imposé un combat de tous les instants à leurs adversaires. Quitte parfois à jouer avec les règles. Mais tout le monde semble avoir oublié ce que les Coqs hardis devaient à… l’arbitrage pour se retrouver en demi-finale. En fait le rugby reste une impitoyable école de la vie. Impossible de frimer et de se dérober face à ses responsabilités. L’ex-sélectionneur devenu Ministre va s’en apercevoir !

LES AFFAIRES QUI ARRIVENT
La première plaignante, Frédérique Ruggieri, citée par l'Equipe Magazine avait notamment dénoncé, au sens propre, le rôle joué en 2005, selon elle, par Bernard Laporte, alors qu'elle tentait d'obtenir une autorisation pour exploiter des machines à sous. Toujours selon la plaignante,  l'ex-entraîneur du XV de France, alors proche du magnat des casinos Isidore Partouche, avait proposé son intervention " en faisant valoir son amitié avec Nicolas Sarkozy ", sollicitant une compensation financière. Le Monde indique que le parquet de Paris a estimé vendredi que le délit de " favoritisme " n'était pas constitué au vu de la plainte déposée. Incroyable que quelqu’un puisse prêter des pratiques pareilles à celui qui va prendre en mains les destinées de la jeunesse, de la lutte contre la tricherie dans le sport et assumer via le FNDS les liaisons avec la Française des Jeux ! Pour le jeu, on ne peut pas dire que les Bleus aient été véritablement triomphants !
L’Equipe Magazine relate aussi qu'au terme de près d'un an d'investigations et d'une quinzaine de perquisitions, la Direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) a découvert une série d'irrégularités, dont les plus graves pourraient être transmises à la justice. Elle épinglerait une série d'irrégularités parmi lesquelles, double comptabilité, abus de biens sociaux, détournement d'actifs, transferts de fonds suspect, fausses factures, travail au noir ou encore retraits en espèces… Personne ne peut véritablement croire pareilles pratiques, tout juste bonnes pour le Medef et les maîtres des forges. 
On se souvient pourtant que, durant la dernière campagne électorale des législatives sur le Bassin d’Arcachon, un tract a beaucoup circulé sur l’initiative d’associés de l’ex-Ministre pour mettre en cause François Deluga, candidat socialiste, accusé de ne pas défendre les projets immobiliers locaux d’une société, pressée de construire sur le Bassin d’Arcachon. Une plainte en diffamation a même été déposée par François Deluga ! On verra, là encore, ce que fait la justice de la nouvelle collègue du coach miracle, Rachida Dati. On sait en effet que depuis son arrivée au Ministère de la Justice, elle est particulièrement indépendante. Laporte à un avantage, il n’ira ni à Bazas, ni à La Réole, ni à Blaye pour le jugement : les tribunaux viennent d’être supprimés !

DES CAISSES DE RESONNANCE
De toutes les manières, le futur secrétaire d'Etat aux Sports nie en bloc: " Vous croyez que moi, je vais aller dans une société faire des malversations? ", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé mardi. " Je vous parie tout ce que vous voulez que ça ne débouchera sur rien à l'arrivée. Si ce n'est ce redressement concernant la TVA. " Dont acte. Il est comme les patrons de l’UIMM. La justice, qui pourrait être saisie des cas les plus graves, tranchera. Mais le site lequipe.fr rapporte, à titre d'exemple, un extrait du rapport de la direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) sur des restaurants de la chaîne Olé Bodega dans lequel celle-ci explique que " les associés font des prélèvements d'espèces dans la caisse. 
Bernard Laporte est nommément cité (...) Dans une note saisie par le fisc, l'expert-comptable des sociétés visées par l'enquête adresse ainsi cette mise en garde aux associés, dont Bernard Laporte : " (...) Vous n'avez plus les moyens de puiser à l'infini dans la caisse. " Encore des valises de billets qui circuleraient en France, sans que personne ne s’en offusque. Vivement la loi exemptant de poursuites les responsables économiques qui bossent dur pour transporter tous ces fonds discrètement. On dit même, qui plus est, qu'il leur faudrait parfois aller jusque dans l’île de Saint Martin pour achever le boulot !
En revanche, à partir de lundi, le grand prêtre de la fameuse tortue bèglaise aura la redoutable charge de réguler les rapports entre le monde du sport et celui de l’argent. Il sera excellemment placé pour dialoguer avec des prédateurs en tous genres qui transforment un joueur en capital, un match en tirelire, une Coupe du monde en secondes de pub rentables pour TF1, un athlète en porteur de logo, un stade en exutoire raciste. Bernard Laporte va vous régler tout ça avec expérience politique et sa parfaite connaissance des coulisses du sport.
Comme Roland Courbis a pris récemment 2 ans de prison ferme pour des transferts douteux, on remarque que les hommes de terrain, dans tous les sports, ont pris des habitudes qui permettent de penser que l’éthique est au cœur de toutes leurs préoccupations. La défaite de hier soir n’est donc pas que celle d’une équipe portant un maillot bleu c’est aussi celle d’une certaine vision du sport. On est certain maintenant que l’on ne pourra pas compter sur Laporte pour lui redonner un sens ! Il a d'ailleurs prévu, en arrivant au Ministère, de lire à son cabinet la lettre de Guy Mocquet.
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 07:34

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que le gouvernement actuel a de la suite dans les idées. Constatant que, malgré toutes les mesures multiples et variées proposées en faveur des plus favorisés au détriment des moins favorisés, il demeure au top des cotes de popularité, il avance à marche forcée dans le même sens. Les discussions sur le budget 2008 vont être l’occasion pour les députés UMP les plus zélés de glisser quelques amendements susceptibles de satisfaire les amis qui les ont soutenus. Il faut absolument satisfaire l’extrême droite avec les tests ADN et la droite avec les prélèvements fiscaux.

Ainsi l'assemblée nationale a adopté, hier, un amendement permettant aux chefs d'entreprise de déduire de l'impôt sur la fortune (ISF) les sommes qu'ils investissent dans leur entreprise pendant une durée minimum de cinq ans, dans le cadre du budget 2008. Les députés de la majorité ont adopté cet amendement de Lionel Tardy (UMP), au grand dam de l'opposition, lors de la discussion sur le projet de loi de finances 2008. Le gouvernement s'est déclaré " sensible " à cette proposition qui veut encourager " les entrepreneurs à investir dans leurs propres sociétés ", mais a présenté un sous-amendement pour que " les sommes restent investies pendant une durée d'au moins cinq ans ". Encore un cadeau effectué à ceux qui ont déjà été largement servis dans les mesures antérieures.
Les députés PS ont voté contre, en rappelant que le rapporteur général du budget, Gilles Carrez (UMP), avait déclaré que " l'on ne peut évidemment pas bénéficier d'une réduction d'ISF en investissant dans sa propre entreprise ", lors de la discussion sur le paquet fiscal l'été dernier. Mais le grand spécialiste du budget de l’Etat a perdu la mémoire en dînant avec les patrons investisseurs. Il ne savait pas encore que l’un de ses éminents collègues aurait une idée lumineuse quelques semaines plus tard, le mettant en difficulté. Il y aura bien d’autres occasions d’accentuer le déficit budgétaire en laissant filer toutes les recettes de solidarité.

S’ENRICHIR EN DORMANT
Par exemple, les mêmes représentants du peuple ont instauré un taux de prélèvement forfaitaire libératoire unique de… 18 % sur les dividendes d'actions et les obligations, dans le cadre de l'examen du même projet de budget 2008. Les amendements UMP qui proposaient en effet de fixer " à 18% le taux du prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes " et " de porter à ce niveau, en le relevant (de deux points), le taux du prélèvement forfaitaire libératoire " sur les obligations, ont été adoptés. Jusqu'à présent, les dividendes d'actions étaient taxés uniquement au titre de l'impôt sur le revenu. 
Désormais les contribuables auront le choix. Selon Gilles Carrez, la taxation des dividendes au titre de l'impôt sur le revenu atteint 21,5%. Les revenus des obligations bénéficiaient, eux, jusqu'à présent d'un prélèvement libératoire de 16%. Ce sera simplifié et encore plus avantageux pour celles et ceux qui font fortune en dormant. Les élus de gauche ont voté contre ce dispositif qui, selon eux, " privilégie la rente par rapport au travail ".
Ces deux faits d’une seule journée, durant laquelle des salariés tentent de défendre quelques avantages lié à la pénibilité ou à l’histoire de leur boulot, suffiraient à illustrer le comportement du gouvernement le plus à droite que l’on ait eu depuis des lustres. Pas une seule mesure qui ne fleure bon le profit, ce profit qui n’a plus comme objectif l’amélioration du niveau de vie général, mais plus prosaïquement le développement du compte en banque des particuliers déjà nantis.
Bien évidemment, il faut bien donner un signe fort purement fictif aux classes moyennes. Elles doivent se sentir assoées à ce festival d’exonérations qui leur fera croire qu’elles mettront fin à leurs soucis de fins de mois. Nicolas Sarkozy a promis une " France des propriétaires " et il doit absolument tenir parole. En travaillant plus en gagnant moins, les salariés pourront aller davantage chez leurs banquiers… pour emprunter durant trois ans moins cher. En une période durant laquelle les taux d’intérêt augmentent, les durées s’allongent… et plus encore les prix des terrains à bâtir flambent en raison de leur rareté, les députés ont tenu un bout de la promesse sarkozyste. Elle avait été singulièrement ébréchée par les " sages " qui avaient rappelé aux innocentes victimes, ayant cru que l’heure des crédits immobiliers gratuits étaient arrivée que jamais une loi ne peut avoir d’effet rétroactif.

A CHACUN SON INTERET
En août, le Conseil constitutionnel avait en effet censuré le principe d'une rétroactivité du crédit d'impôt de 20% qu'avait fait voter le gouvernement, dans le cadre de la loi Tepa. La mesure ne s'appliquant finalement qu'à compter de la publication de la loi dans le Journal officiel, le… 24 août. Le président socialiste de la commission des Finances Didier Migaud (PS) a donc fait remarquer que la date d'entrée ne vigueur du dispositif n'étant pas inscrite dans le projet de Budget, " les dispositions s'appliqueront à partir du 1er janvier 2008 " ,contrairement à l’effet d’annonce d’il y a quelques mois. Un tour de passe-passe qui réjouira les emprunteurs qui ont cru dans un paradis fiscal dévolu à d’autres. Il n’y aura aucune rétroactivité malgré les affirmations de la Ministre des Finances.
Le dispositif, prévu dans le projet de loi de finances examiné à l'Assemblée, sera applicable à tous les actes d'acquisition (logement ancien) ou déclarations d'ouverture de chantier signés (logement neuf) et procurera un avantage fiscal maximum s'élèvant à 3.000 € pour un couple sans enfant et à 3.400 € pour un couple avec deux enfants. Son coût estimé est de 220 millions d'€ en 2008. Une somme dérisoire qu’il faut rapprocher d’une autre : 600 millions d'€, qui est le nouveau montant, avancé hier matin, dans Le Parisien, au sujet du " trésor de guerre " constitué par l'UIMM, l'union des industries et métiers de la métallurgie. C'est dans ce pactole que le président de cette puissante fédération du Medef (patronat) Denis Gautier-Sauvagnac est soupçonné d'avoir effectué des retraits colossaux à des fins qui restent à identifier. Financement d'entreprises (notamment en cas de grève) financement syndical, financement politique ?
En tous cas, on sait désormais que ces investissements dans leurs entreprises, les propriétaires pourront avec un zeste d’habileté comptable les déduire de leur ISF ! Mais ils peuvent être rassurés : en ce qui les concerne il n’y aura pas non plus de rétroactivité pour les délits éventuels et les intérêts procurés par le placement de ces sommes considérables qui sont définitivement acquis. On peut même imaginer qu’un député UMP en mission pour la loi des finances 2006 invente un amendement biscornu qui exempte les généreux de l’UIMM de toutes poursuites. L’imagination ne manque pas au pays des lobbies.

UNE RUMEUR POUR UN PROFIT
Pendant le même temps l’action Lagardère était en forte hausse hier, après une information de presse rapportant que le président du groupe, Arnaud Lagardère, pourrait vendre 40% du groupe de médias et d'aéronautique à des "actionnaires amis" et se retirer de la cote. Arnaud Lagardère, qui détient 13% du groupe, envisage de faire entrer le Qatar et d'autres "actionnaires amis" dans le capital du groupe à hauteur de 40% et de le retirer de la cote, afin de se " protéger ", affirme l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur paru jeudi. Tiens donc, revoici le Qatar pour sauver des amis du Président en difficulté. On se souvient que c’est l’émir de ce pays béni qui a contribué financièrement à " sauver " les otages bulgares de Kadhafi ! Encore de bonnes affaires à effectuer pour ceux qui ont les moyens de les suivre au moment opportun. Il aura suffi d’une rumeur pour que quelques vendeurs opportunistes ou inspirés (Lagardère en connaît à EADS) pour que quelques dizaines de millions d’€ s’accumulent sur des comptes en banque déjà bien garnis.
Il faut " faire en sorte que les différentes politiques fiscales, sociales, environnementales, économiques prennent en compte la question de la pauvreté pour agir en amont et pas pour réparer les dégâts après ", avait expliqué Martin Hirsch. Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré qu'il ne voulait pas " gérer la pauvreté ", qui n'a plus reculé depuis 20 ans, mais la " combattre ". " Cela fait 20 ans que, gauche et droite confondues, on cherche à agir sur les conséquences alors qu'il faut avoir le courage de s'attaquer aux causes ", a-t-il fait valoir. Les députés UMP l’ont entendu. Ils s’attaquent à la résorption de la pauvreté en rendant les plus riches, plus riches encore.
Avec la loi des finances, ils ont pourtant une belle opportunité de lui donner raison : taxer les plus values boursières, moraliser les marchés, restaurer la progressivité réelle de la contribution solidaire à la vie collective, cesser d’exonérer celles et ceux qui gagnent toujours plus en travaillant toujours moins. Or ils vont passer leurs nuits à tenter de refiler des amendements destinés à contourner les textes généraux applicables au commun des citoyens. 
La croissance ne sera pas au rendez-vous, les ressources de l’Etat vont fondre sous l’influence des idéologues du supposé " gagnant-gagnant " toujours plus pour ceux qui gagnent le plus, le déficit budgétaire va s’accroître et en avril 2008 sortira le plus drastique des plans d’austérité qu’ait connu notre pays. En attendant, les précautions auront été prises pour que les amis n’aient pas à en souffrir.
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 08:13

Comment ne pas vous parler ce jeudi de l’évènement essentiel de l’année ? Impossible en cette journée réputée " noire " de faire l’impasse sur l’information qui secoue la France au plus profond de ses convictions. Durant ces heures, pas tout à fait comme les autres, il y aura des larmes, des cris, beaucoup d’énervement et des visages marqués par les soucis. Il faudra obligatoirement prendre son mal en patience afin de juger si l’enjeu était véritablement aussi important que prévu. Il existe en effet un doute sur le statut que l’on doit accorder à l’un ou l’autre des camps en présence. Quel sera le vainqueur des deux ? D’un côté on a la puissance médiatique, la sûreté de jugement, l’assurance d’avoir raison envers et contre tout. De l’autre on trouve la générosité, la volonté de ne pas se laisser dominer et surtout celle de ne pas se laisser enfermer dans une logique de la supériorité du paraître sur l’être.

Cette opposition ne donnera pas nécessairement un vainqueur, dans la mesure où l'on sait que l’épreuve du temps peut être redoutable. Il faudra attendre pour jauger le résultat des actions en cours. La France est frappée de stupeur et parfois paralysée par ce face à face entre une vision idéaliste populaire et une conception purement matérielle de la vie. Nul ne sait véritablement s’il s’agit d’une opposition musclée en devenir ou d’une opposition raisonnée déjà planifiée. On le découvrira dans le jugement que l’on portera à terme sur les textes qui découleront de cette confrontation. " Il y a des réformes à faire, tout le monde le sait. J'ai été élu pour ça, on va les faire tranquillement, en maintenant le dialogue ", a déclaré le président Nicolas Sarkozy hier soir. Mais, sans se faire l’avocat de son adversaire, en première ligne du conflit, il faut savoir que ce que son adversaire reproche au maître du pays,  c'est de n'avoir dégagé aucun espace de négociation sur le fond du projet et de hausser le ton. On érigera les Françaises et les Français en juges et qui sait si un sondage permettra finalement de dire lequel des belligérants de ce jeudi noir aura finalement capté le capital de sympathie. Certes il y en aura beaucoup qui n’ont rien à faire de ce conflit particulier, et d’autres qui se refuseront à prendre parti, mais je suis certain que dans les chaumières ou sur les quais des gares, ont cherchera fnalement à charger l’un ou l’autre. Impossible qu’une épreuve de force comme celle qui s’engage ne laisse pas des traces. Il y aura un faible et un fort, un vainqueur et un vaincu.

DANS LA PLUS GRANDE DISCRETION
"Le gouvernement doit bouger, sinon on va vers une crispation", a prévenu l’un des acteurs, en laissant planer le risque d'un conflit de longue haleine. C’est dire si la situation est grave. Il faut justement éviter que le conflit dure et perdure. Il doit se régler dans la plus grande discrétion et grâce à des négociations compliquées, mais avec le souci de ne pas mettre en cause les acquis antérieurs ou de reculer face à l’adversité. A en croire un sondage BVA pour le Figaro et LCI, 55% des sondés, contre 43%, estiment que l’événement de ce jeudi n'est pas vraiment ou pas du tout justifié. Mais selon une enquête CSA pour L'Humanité, 54% des sondés disent soutenir le mouvement d’humeur , 26% y étant hostiles et 17% indifférents. Un bataille d’image et de communication va donc s’engager, et chaque camp espère convaincre l'opinion. Nicolas Sarkozy, pour sa part, entend aligner le régime spécial qui était en place sur celui de la fonction publique, une promesse qui repose selon lui sur " un principe d'équité et d'égalité ".
Il semble en effet que cette volonté manifeste de réformer tout, de régenter tout, d’uniformiser tout, de libéraliser tout, pèse fortement sur l’entourage, habitué à plus de considération et surtout à profiter de sa liberté historique antérieure. L’ensemble des problèmes a fait l’objet de divers différends plus ou moins ouverts. En fait, le combat dure depuis des mois sans que l’on sache réellement comment a débuté l’histoire. Il y a certainement une tromperie potentielle, mais dans le fond, elle était attendue, car elle réside dans une antipathie qui paraît ancrée dans l’histoire. 
On sentait que de toutes les manières, la rupture promise finirait pas devenir visible. Nicolas Sarkozy ne pouvait pas sans cesse afficher sa différence, sa volonté de bousculer les habitudes, de dépoussiérer les liens sociaux sans connaître l’effet boomerang. Après avoir déclaré sa flamme, avoir encensé le comportement des gens ayant "cocufié" leurs anciens partenaires, avoir débauché des têtes réputées bien faites dans le foyer adverse, il se retrouve à son tour secoué par des soubresauts du même genre. Les actes d'infidélité se multiplient. Les alliances vascillent. Les rassemblements ne sont plus à la gloire du couple occupant le sommet de l’Etat. Mieux, on pense parfois que les événements peuvent avoir raison d’une solidarité factice. Ce soir, normalement, il faudra donner le change, et démontrer que l’on n'est pas touché par le succès du camp adverse. C’est la rançon des images !

AUCUN CONSENTEMENT MUTUEL
En fait, on va directement vers le divorce. On a une seule certitude, il ne sera pas par consentement mutuel. Loin s’en faut. L’une des parties va forcément chercher à préserver ses intérêts bien compris, et surtout à conserver des subsides pour ses vieux jours. Dans ce type de divorce express, il est d’usage que les belligérants déposent une requête conjointe, afin d’accélérer la procédure. Dans le cas présent il semble que Nicolas Sarkozy ait plutôt envie de freiner car il ne souhaite plus tout à fait affronter directement la vindicte de l’opposition. On a donc pris une éminence grise pour fluidifier les " relations sociales ". Le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, tel Mazarin, a d’ailleurs pris les choses en main pour accélérer la procédure, car les négociations s’éternisaient, et cette situation perturbait le bon fonctionnement de la présidence.Il faut donc, une bonne fois pour toutes, prendre une décision rapidement. Soit l'on va au conflit public, soit on accepte la négociation intéressée. Il est vrai que le couple concerné par ce jeudi plus rouge que noir a une certaine ancienneté. Cette longue pratique d’une vie commune, organisée aux origines, autour du principe d’un engagement réciproque " gagnant-gagnant " sécurisait tout le monde, car il correspondait aux conventions habituelles. En voulant absolument modifier ces références, Nicolas Sarkozy a brisé les codes habituels, mais bien évidemment, il se refuse à l’admettre car il sait que sa popularité en souffrirait. 
Tout son entourage cherche une manière habile d’annoncer que tout est fini et qu’il ira jusqu’au bout, alors que la négociation a été réduite à sa plus simple expression. On s’est contenté de s’informer réciproquement des griefs, avant de repartir chacun de son coté. L’un dans son Palais, alors que l’autre essayait de s’approprier la rue et le soutien du plus grand nombre, après avoir ému les gens sur le triste sort qui lui était promis.

L’ETAT DE DIVORCE PERMANENT
En fait, ce soir on saura peut-être quel est le véritable rapport des forces en présence. Beaucoup de problèmes financiers sont encore à régler. Savoir qui conservera le bénéfice des avantages antérieurs, se mettre d’accord sur les conditions de la retraite annoncée, éviter les fuites dans la presse sur le dialogue en cours, se mettre d’accord sur le processus légal avec le soutien de juristes : autant de sujets qui resteront en suspens quand les calicots auront été repliés et que les premiers bilans seront publiés.
Après le mitterrandien " coup d’Etat permanent " nous sommes entrés dans " l’état de divorce permanent ". Cette situation risque bel et bien de perdurer, car il subsiste un sentiment latent d’injustice et d’agitation, constamment dirigé contre l’autre. Nicolas Sarkozy voulant vampiriser les médias, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il annoncera les décisions définitives prises au moment qu’il jugera le plus opportun pour estomper une autre facette de son comportement.
France Inter indique par exemple, ce matin, que l'Elysée pourrait publier dans la journée un communiqué officiel sur la situation qui hante l’esprit de tout un peuple. On aura, comme à l’habitude, deux versions de la situation : celle officielle qui diminuera l’impact des faits, et celle officieuse qui en augmentera les conséquences. En fait, il faudra se rendre à l’évidence : la bataille de l’opinion est bel et bien engagée. De son résultat dépendra la suite des événements et de la profondeur du divorce. mais quel divorce ?
Demain vous le verrez aux Unes de la presse, et ce soir aux choix du Jité de TF1. Il va y avoir débat dans les rédactions : sur quel divorce titre-t-on ? Malheureusement, la réponse ne fait aucun doute : certainement pas sur celui entre les salariés du secteur public et le gouvernement, mais plus sûrement sur celui qui est acquis entre Cécilia et Nicolas… Vous savez, ce drame humain bien plus capital pour des millions d’usagers des transports collectifs que le statut des cheminots. En effet, que vont-ils avoir à lire dans Voici, Gala, Paris Match Pravda, Closer, VSD dans le métro, le RER ou le TER ou le TGV si le couple présidentiel met fin à ses accords bilatéraux sans que ce soit médiatisé ? La vie quotidienne de chacune et chacun en sera bouleversée, et je suis certain que beaucoup des gens ayant voté pour Nicolas Sarkozy sont prêts à se mettre en grève afin d’éviter pareil drame humain. Personne ne fêtera en effet les 40 annuités du couple !
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 08:07

Que n’a-t-on pas vu, lu et entendu sur le financement des partis politiques ? Il fut une période durant laquelle on a, de manière tout à fait logique et normale, stigmatisé des méthodes catastrophiques de participation du milieu économique à la vie des partis. Nul ne songerait à critiquer les mesures qui furent prises. Il n’est pas inutile de redire que la première mise au clair de ces pratqiues est due au gouvernement de Michel Rocard mais il faut bien convenir que l’hypocrisie a longtemps régné dans le fonctionnement social de la République. Ce qui a alors fait débat ne semble plus aussi préoccupant dans la période actuelle. Il est vrai que l’argent n’a plus la même odeur pestilentielle, et la notion de pactole providentiel venant de la propension des Françaises et des Français aux jeux de hasard, rendent les malversations moins honteuses qu’en d’autres temps. La mutation du concept de profit massif masque une évolution des esprits.

Depuis quelques jours, un véritable scandale, qui aurait conduit bien des gouvernements à être mis en accusation pour leur laxisme, entre dans l’actualité et défraie l’actualité. Il n’affole pas les rédactions, et ne suscite pas de prises de position fracassantes, comme si tout le monde avait intérêt à ce que l’on ne tire pas le bout de laine qui dépasse pour éviter de détricoter un système, perverti mais admis, comme le fut, durant des décennies, celui du financement occulte des partis politiques.
Hier, les enquêteurs du parquet de Paris ont en effet mené de nouvelles perquisitions, dans le cadre de l'affaire des retraits de fonds suspects sur les comptes de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), opérés à la demande de son président Denis Gautier-Sauvagnac. La première s'est déroulée hier matin au siège de l'organisation patronale, avenue de Wagram (évidemment dans le XVIème) à Paris. Les bureaux de son président, Daniel Dewavrin, aujourd'hui président d'honneur, et de Dominique de Callan, délégué général adjoint, ont notamment été fouillés, de source proche de l'organisation patronale. On cherche des explication sur des fuites considérables d’argent liquide de l’UIMM. Quatre autres perquisitions ont eu lieu aux domiciles de divers membres de l'Union, parmi lesquels Daniel Dewavrin, qui a présidé la fédération de 1999 à 2006, selon des sources proches du dossier.
Par ailleurs, la Brigade financière, chargée par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire le 26 septembre, a entendu plusieurs personnes, depuis la première perquisition au domicile de Denis Gautier-Sauvagnac et à l'UIMM le 3 octobre, selon une autre source proche du dossier. On cherche des valises bourrées de billets de banque. Dans un téléfilm, lundi soir sur Canal +, sur la vison du monde des " Prédateurs " qui ont vécu sur les bénéfices colossaux d’Elf, on parlait quasiment de sommes équivalentes. Une estimation voudrait que l’organisation patronale ait simplement stocké sur un seul compte bancaire la bagatelle de 7 millions d’€ en un an et, selon des indications, sur 7 ans, la caisse noire aurait pu grimper au total à hauteur de 20 millions d'€. La brigade financière enquête depuis septembre sur des retraits de fortes sommes en liquide, effectués sur des comptes de l'UIMM à la demande de son président et elle n’en finit plus de trouver des millions d’€ planqués ici ou là. Impossible de savoir où sont passées ces sommes, puisque la tradition veut que l’on brûle toutes les traces des comptes.

LE FLUIDE DORE
Il s'agit donc, pour le Parquet, de déterminer si l'on est en présence d'un " abus de confiance ", c'est-à-dire de vérifier si la destination de l'argent était illégale, ce que nie bien évidemment Denis Gautier-Sauvagnac. Voici en effet un homme, premier négociateur de un ou deux Euros de plus sur le SMIG des salariés, qui se considère comme totalement intègre, alors qu'il puise, en liquide, des somme affolantes dans les caisses de l’organisation dont il avait la charge afin de les distribuer autour de lui pour " fluidifier les relations sociales ". Il est certain que ces largesses ont dû mettre du beurre dans les épinards de quelques uns, mais il serait étonnant qu’elles aient eu uniquement des utilisations d’intérêt collectif. Dans un entretien au Monde daté de hier, Daniel Dewavrin affirme que " les retraits en espèces (des caisses de l'UIMM) ne sont pas des infractions ". Il anticipe sur la loi sur l’exonération de condamnations prévues pour les responsables du monde économique, promise par Nicolas Sarkozy.
Nous sommes […] dans un cadre juridique délibérément souple et peu contraignant, ce qui nous permet de conclure très clairement que ces retraits en espèces ne sont pas des infractions ", précise-t-il. Le président d'honneur de l'UIMM souligne " qu'il n'y a pas d'obligation comptable pour l'UIMM, qui est une organisation syndicale soumise à la loi Waldeck-Rousseau de 1884 ", et qui a pour objet " d'assurer l'indépendance des organisations syndicales ". On croit rêver quand des responsables d’entreprises affirment n’avoir à rendre compte à personne de l’utilisation de près de 20 millions d’€ en argent liquide ! Incroyable mais vrai. Mais parfaitement révélateur de l’inégalité entre le politique et l’économique. " Ces sommes n'ont absolument rien d'occulte, ce n'est pas de l'argent sale, et les retraits eux-mêmes n'ont rien non plus d'occulte ", conclut-il, après avoir confirmé sa " confiance totale " en Denis Gautier-Sauvagnac. Circulez, il n’y a rien à voir, et malheur à ceux qui voudraient savoir où sont parties ces valises sur roulettes dorées. Vers le monde syndical, pointent vite les accusateurs zélés… C’est une bonne idée, quand on annonce pour jeudi une grande mobilisation des syndiqués.

DES PARLEMENTAIRES BIENVEILLANTS
Le Monde publie par ailleurs un long article qui ouvre une autre piste en mettant en évidence la puissance de l’UIMM dans la vie parlementaire. Bizarrement, il est arrivé que pour des projets dérangeants pour le patronat, des amendements soient fournis, clés en mains, pour des députés ou des sénateurs très attentifs. Le quotidien cite des faits précis ayant vu, par exemple, le RDSE (essentiellement composé de radicaux de droite et de gauche) dépositaire d'un amendement, taillé sur mesure pour la métallurgie, voté en toute discrétion, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2002, au projet de loi de modernisation sociale présenté par François Fillon. La loi du 17 janvier 2002 a porté à 10 % l'indemnité de précarité pour les salariés en contrat à durée déterminée. L'amendement prévoit que, "en vue d'améliorer la formation des salariés en CDD, une convention ou un accord collectif de branche peut limiter ce versement à hauteur de 6 %". Il est adopté après avoir reçu l'avis favorable… du rapporteur de la commission, M.Gournac, et du gouvernement. Un mois plus tard, il est évidemment entériné par un accord de branche sans que l’on fasse le lien entre les deux faits. Dans le même temps, le RDSE qui ne compte aujourd'hui que 16 membres, a tenu ses dernières journées parlementaires, les 5, 6 et 7 octobre, en Corse, au Maquis, hôtel classé Châteaux et hôtels de France donnant sur la baie d'Ajaccio. Mais bien entendu, il est impossible d’y voir autre chose que des moyens personnels convenables de la part de ce groupe de vénérables amis des industriels de la métallurgie.
Second exemple, à l'occasion de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007, l'UIMM a usé de son influence pour faire barrage à une disposition prévoyant de mettre fin aux accords de mise à la retraite d'office des salariés de moins de soixante-cinq ans. Les accords déjà conclus – au nombre desquels figurait la métallurgie – auraient cessé de produire leurs effets à compter du 1er janvier 2010.
En première lecture à l'Assemblée, Bruno Gilles (UMP, Bouches-du-Rhône), Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône) et Philippe Vitel (UMP, Var) déposent un amendement prolongeant les mesures d'exonération pour les départs en retraite anticipée, décidés d'un commun accord entre le salarié et l'employeur. Il est adopté, malgré… l'avis défavorable du gouvernement, représenté par Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale. Alors que le gouvernement envisage une deuxième délibération, le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, s'y oppose fermement. Le Sénat supprime néanmoins les dispositions adoptées à l'initiative des députés. Le Medef fait le siège du gouvernement pour obtenir leur rétablissement. Lors du vote à l'Assemblée du texte de la commission mixte paritaire, le gouvernement introduit un nouvel amendement, reprenant les propositions auxquelles il s'était opposé en première lecture. L'UIMM a eu gain de cause. Cet article du Monde met le doigt sur le rôle des lobbies ayant… les moyens financiers d’imposer leur point de vue, avec des arguments purement…techniques ! 

D'ETONNANTES FACILITES
Pour Yves Bur (UMP, Bas-Rhin), qui avait alors exprimé son opposition à ce revirement de dernière minute, il ne fait aucun doute que "l'amendement initial avait été porté par un certain nombre de collègues au nom des industries métallurgiques". "Le gouvernement a dû céder alors même qu'il y avait un débat contradictoire au sein du Medef", ajoute-t-il. Selon M. Accoyer, "on est là dans un fonctionnement tout à fait habituel". "Il est normal que des représentants d'industries importantes alertent les parlementaires, surtout quand elles sont implantées dans leur circonscription, estime l'actuel président de l'Assemblée nationale. J'ai moi-même, dans mon département de Haute-Savoie, de nombreuses entreprises de la métallurgie. J'ai été averti par M. de Virville (membre du bureau de l'UIMM)que le dispositif du gouvernement télescopait la négociation avec les syndicats." Rien que de très normal. L'enchaînement des faits conduit pourtant à s'interroger sur les facilités dont dispose l'union patronale de la métallurgie pour trouver, au sein du Parlement, les relais par l'intermédiaire desquels ses positions peuvent être défendues. C’est probablement ce que l’on appelle la fluidification des relations sociales au sein du Medef.
On dispose de plus de 200 millions d’Euros de caisse noire pour atteindre des objectifs précis. Bien évidemment, personne ne les a vu passer. Personne ne sait à quoi ils peuvent avoir servi. Personne ne peut en justifier l’emploi.  L’existence d’une telle opacité dans le fonctionnement des structures publiques des grands patrons du CAC 40 fait écho aux événements qui viennent de se produire autour d’EADS. Les millions disparaissent, engloutis dans des systèmes pervertis, qui contrastent singulièrement avec l’extrême sévérité pesant sur d’autres secteurs de la vie publique. On entre de plain pied dans un monde de l’argent roi. Le pire, c’est que désormais on utilise la notion de liberté pour excuser des comportements dramatiquement préjudiciables aux valeurs républicaines. Les dégâts seront considérables. 
Comment expliquer à des centaines de salariés licenciés par l’un des porteurs de valises prétendant qu’il ne peut plus assumer le financement des emplois ? Prenons un exemple concret : où cotise Ford Blanquefort en Gironde ? Où a cotisé Solectron? Tous ces fonds ne posent pas de problèmes particuliers, alors que les charges sociales sont, elles, des entraves à la rentabilité des entreprises. On pourrait proposer que les 0,1 % du chiffre d’affaires versé pour constituer la caisse noire de l’UIMM soit simplement versé dans les caisses de la Sécurité sociale ou dans les caisses de retraite des régimes spéciaux, puisque les entreprises peuvent le faire sans se ruiner.
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 07:25

Pouvons-nous espérer un sursaut populaire face aux réalités exposées dans la chronique de hier sur les rapports existant entre une grande part du système médiatique et la majorité actuelle ? Même s’il ne s’agit que d’un frémissement, Nicolas Sarkozy a du souci à se faire car, en effet, le vent semble tourner depuis quelques jours. Malgré tous ses efforts, sa cote de popularité, à laquelle il ne faut pas accorder une importance décisive sur un seul sondage, baisse de manière significative, comme si désormais celles et ceux qui ont cru abusivement en lui commençaient à se lasser de toutes ses réformes dirigées contre eux. Une étude de l'institut de sondages LH2 sur " la popularité de l'exécutif " parue hier dans Libération indique que les cotes de popularité de Nicolas Sarkozy et François Fillon sont en chute respective de cinq et huit points.
Ainsi, le chef de l'Etat recueille 61% d'opinions positives (66% les 20 et 21 septembre) contre 35% d'opinions négatives (30% précédemment). 4% des sondés ne se prononcent pas, un chiffre stable. Selon LH2, "ces évolutions reposent sur un phénomène politique simple, qui affecte l'image des deux leaders : le chef de l'Etat subit des défections auprès des sympathisants de gauche et du centre, mais conserve son capital de confiance auprès des sympathisants UMP et d'extrême droite. Ouf ! on est rassuré : si les gens dits de gauche commencent à se réveiller, c’est déjà un progrès notable. Il reste cependant à confirmer. C’est une réalité qui devra être accentuée, car il est certain que la cellule "sondages" de l'Eysée va réagir en commandant une enquête contradictoire à la première occasion venue. Ce n’est qu’une question de moyens financiers et de choix du bon jour.

Ce qui est plus inquiétant pour le Chef de l'Etat, c’est que 62% des Français considèrent que les médias d'information sont " dépendants du pouvoir politique ", mais 53% jugent qu'ils ne le sont " ni plus ni moins " depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, selon le même sondage de l'institut LH2 pour Libération qui paraît aujourd’hui.
A la question " diriez-vous que les médias d'information français sont dépendants du pouvoir politique? ", 62% des personnes interrogées répondent oui, dont 10% les considèrent " totalement dépendants " et 52% " plutôt dépendants ". Mais où ça se corse (si l’on peut écrire ce verbe) c’est que 53% des sondés considèrent que les médias ne sont " ni plus, ni moins dépendants du pouvoir politique " depuis que Nicolas Sarkozy a été élu à la présidence de la République. 
Cette proportion se répartit entre 70% des sympathisants de droite sondés, 50% des sympathisants du centre (Modem) et de 40% des sympathisants de gauche. Pour 37% des Français au contraire, les médias sont " de plus en plus dépendants du pouvoir ". Cette proposition se compose de 53% des sympathisants de gauche sondés, de 44% des sympathisants du centre (Modem) et de 20% des sympathisants de droite. Enfin, 65% des personnes interrogées considèrent qu'Internet est un " média complémentaire " de la presse papier. 29% pensent que ce média est un " concurrent ". Il est à peu près certain que ces résultats seront davantage examinés à la loupe que ceux concernant la popularité de l’exécutif. En effet, s’ils se confirmaient, ce serait une brèche ouverte dans le système sarkozyste.

L’INDEPENDANCE PREOCCUPE
Dans une tribune, Yan de Kerorguen et Estelle Leroy, journalistes à La Tribune, parue dans Libération le mercredi 11 juillet 2007, abordaient longuement le problème de l’indépendance des journalistes dans la France actuelle. Leur texte remarquable mériterait d'être présenté en entier mais en voici un extrait significatif :" En réalité, dans le monde réel, les choses sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Expliquons-nous. Le degré de l'indépendance ne se mesure pas seulement aux garanties apportées (ou pas) par un actionnaire mais au combat permanent des journalistes. Tous les jours, nous avons à livrer le combat de l'indépendance. Aussi bien contre nos directions, contre nos propriétaires et même parfois contre nous-mêmes. Les sollicitations ne manquent pas. Dircoms, responsables politiques, annonceurs, tous jouent leurs cartes à l'envi. Conflits d'intérêts, mais aussi jeux d'influences, interférences politiques, excès de zèle des directions de la rédaction, pression publicitaire, tous les cas de figures existent. Jusqu'aux atteintes graves qu'ont connu certains journaux cette année : censures d'articles, perquisitions, viol du secret des sources, évictions de journalistes (...). C'est une exception française : nous sommes le seul pays du monde démocratique où les médias sont aux mains des industriels. La consanguinité du capital et une certaine endogamie caractérisent nos milieux d'affaires. Ce principe de réalité, il est vrai, est très préoccupant. Il fait peser le soupçon sur la crédibilité et l'indépendance des organes de presse. Soyons clairs: dans un contexte médiatique qui subit aujourd'hui les effets de la concentration de la presse, à quelques rares exceptions, aucun titre ne peut se prévaloir de vivre à l'écart du monde réel et se targuer d'être à l'abri des rapports de force qui existent dans toute société humaine… ". Cette prise de position extrêmement lucide répond véritablement à un besoin démocratique fort.
 Inconsciemment les téléspectateurs, les auditeurs, les lecteurs ressentent les comportements suspects. Ils ressentent quand on en fait trop pour les convaincre et justement ils ne mordent pas tous à l’hameçon.C'est ce qui se produit. Les divers incidents à " Paris-Match-Pravda ", au JDD ; la prudence risible sur la situation du couple Sarkozy ; la surmédiatisation des moindres faits et gestes (jogging par exemple) ont leur revers négatifs. 
C’est certainement ce qui avait permis au " non " de l’emporter lors du référendum sur le Traité européen, car, quand on compare a postériori les temps globaux accordés aux partisans du " oui " et à ceux du " non " on a désormais la certitude que le trop a été l’ennemi du bien. Depuis une décennie, en France, il n’y a plus un système médiatique mais en fait deux, et cet antagonisme commence, une fois encore, à faire son effet. Et c'est une modification du paysage fondamentale.

DEUX SYSTEMES OPPOSES
Le premier est composé des grandes chaînes de télévision, des principaux réseaux radiophoniques, des quotidiens et des hebdos généralistes. Pour des raisons diverses : influence des actionnaires dans certains cas, conviction des éditorialistes dans d’autres, choix délibéré des équipes rédactionnelles dans d’autres encore, le oui avait dominé ce qu’on pouvait appeler le système "classique". C’est quasiment exactement la même situation actuellement pour Nicolas Sarkozy. Ou presque ! Il devient tellement omniprésent qu’il commence à insupporter le " récepteur " moyen.
La second branche est plus complexe et surtout beaucoup plus diffuse. Elle compte des journaux militants, des radios moins traditionnelles, des réseaux associatifs ou d’éducation politique, et surtout une myriade de sites internet, collectifs ou individuels, permanents ou éphémères, dont l’influence n’a cessé de grandir au fil des années. Dans ce système médiatique alternatif, le non avait dominé d’une manière écrasante. Il est actuellement majoritairement devenu anti Sarkoziste mais avec moins de punch, même s’il surfe sur des sujets mobilisateurs comme, dans l’ordre décroissant : le test ADN, la chasse aux immigrés, les franchises médicales, les régimes spéciaux de retraite. 
C’est en grande partie ce même réseau inorganisé et aléatoire qui avait propulsé Ségolène Royal en tête des " candidats " susceptibles de gagner. Il a entretenu l’illusion d’une victoire facile portée par Internet alors qu’il lui manquait une bonne part des bases ayant porté le " non " vers son score. C’est ce manque qui est responsable, contrairement à une idée soigneusement entretenue accusant les " éléphants ", pour une part de la déconvenue de la gauche.
Le système dissident, est plus crédible aux yeux de l’opinion. Pour beaucoup de gens, il n’est pas entaché des défauts qu’on attribue au système classique. Tout simplement parce qu’il émane de la base de la société et non du sommet, il devient alors une référence. Il donne un autre angle à l’information, malgré ses défauts indéniables et surtout il introduit le doute et le démultiplie. En fait Sarkozy, en le nourrissant pas des mesures outrancières, a réveillé ce réseau ressemblant à un patchwork aux couleurs, aux textures, aux dimensions différentes mais finissant par couvrir un espace considérable.

UN COMBAT DE TOUS LES INSTANTS
Yan de Kerorguen et Estelle Leroy écrivent dans leur tribune libre sur le devenir de leur journal : " Pour préserver la liberté de traitement de l'information, nous sommes convaincus que la seule règle qui compte, c'est la confiance du lecteur. Certes la non-ingérence de l'actionnaire dans la bonne marche des rédactions est la première condition de la confiance accordée aux journalistes, mais elle n'est pas la seule. La véritable confiance se mesure à la qualité de l'information et aux efforts répétés pour maintenir les exigences éthiques. C'est le lecteur qui est juge. C'est lui le véritable garant de notre indépendance. Qu'on ne se méprenne pas: l'indépendance n'est pas un état des choses, ni une récompense. C'est une dynamique. Comme la liberté, elle n'est jamais acquise. Comme pour la démocratie, c'est un combat de tous les instants. Comme pour le progrès, c'est un devoir ". Il est donc indispensable que chacune et chacun d’entre nous entreprenne ce " combat de tous les instants ". Plus que jamais il faut activer un vaste réseau, ouvrir des blogs, expédier le maximum d’informations comme autant de SOS glissés dans de nouvelles bouteilles sur l’océan de l’Internet, afin de démultiplier une autre information. En fait, il faut patienter encore pour espérer que le second système l’emporte provisoirement sur l’autre.
Une association, le "Rassemblement pour la démocratie à la télévision" (RDT), a incité les rédactions à participer à une " journée nationale sans Sarkozy dans les médias " le 30 novembre prochain. Soit un an tout juste après l'annonce officielle de la candidature de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Donc, dans l'idée que cette journée devienne " une grande journée de la démocratie et de la liberté de la presse ", " pas une image, pas un son, pas une ligne sur les faits et gestes de Nicolas Sarkozy ne doivent sortir, ce jour-là, des rédactions ! Ni éloge, ni critique, ni commentaires ! Rien de rien, s'il vous plaît ". Présidée par un sociologue de 52 ans, Pierre Bitoun, cette association encourage les citoyens à diffuser l'appel. Basée à Tours, l'association revendique une centaine de membres, dont 64 fondateurs depuis sa création en juillet dernier. Elle se définit comme " indépendante de toute organisation politique ", " propose une action novatrice, ambitieuse, qui touche au cœur même du système d'influence : les sondages (interdire leur réalisation dans les trois mois précédents un scrutin électoral) et les journaux télévisés (démocratiser les journaux de TF1 et France 2) ". Chiche. Tiendrons-nous un jour dans une société française tellement bouleversée ? On pourrait au moins essayer. Au moins un jour, pour lancer la guerre d'indépendance.
Mais je déblogue… 
Partager cet article
Repost0
15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 07:38

Je sais que toute référence à un éléphant socialiste constitue une marque évidente d’archaïsme voire, pour certains qui se sont longtemps glissés derrière eux pour obtenir leur ombre protectrice, une marque de sénilité avancée. Il faut reconnaître que les " modernes ", qui ont pourtant longtemps servi la soupe à ceux qu’ils tentent par tous les moyens d’écarter du festin politique, ont une tendance à se répandre partout sur les ambitions de ces fidèles ne cherchant qu’à rester en accord avec leurs engagements personnels. C’est vrai : il n’est plus  à la mode de reconnaître que l’expérience est un atout. Mais, tant pis, je vais encore ramer à contre courant. Je suis un affreux " archéo " qui ne mériterait qu’une lapidation en place publique, tellement je me sens loin de certains arguments et de certaines pratiques.

Tenez au PS j’avoue avoir particulièrement apprécié ce week-end les prises de position d’Henri Emmanuelli à Toulouse. Le député, président du conseil général des Landes, a su en effet synthétiser ce que je ne cesse d’écrire quotidiennement dans L’AUTRE QUOTIDIEN. Bien entendu, il n’a ni le temps, ni la volonté de les lire. Je ne peux donc pas être suspecté de cirage de pompes.
Henri Emmanuelli a tout simplement effectué une analyse du système sarkozyste qui a le mérite d’être simple, véridique et utile à la réflexion collective sur la vie sociale française. Henri Emmanuelli a, par ailleurs, dénoncé une " réalité virtuelle " fabriquée par les médias. " Ce qu'a compris M. Sarkozy c'est que les médias ont faim tous les matins ", a-t-il ironisé. " Il y a un thème par jour, un voyage par jour, une gesticulation par jour, une commission par jour (...) pour fabriquer une bulle de réalité virtuelle qui ferait que la France, désormais, ne soit plus partagée entre progressistes et conservateurs, mais participe de l'aventure d'un homme ", a-t-il dénoncé. Que c’est bon d’entendre enfin un élu de poids qui ose décortiquer la manière dont fonctionne la gouvernance de celui qui fait tout, sait tout, réagit sur tout… En fait, ces quelques mots valent beaucoup plus que toutes les grandes théories sur la refondation d’un parti, incapable de gérer sa communication collective. Quel que soit le programme ou le (la) candidate, le PS ne reviendra au pouvoir que s’il parvient à modifier radicalement son rapport aux médias.
Aucune structuration du message, aucune volonté de considérer que " la presse a faim tous les jours ". Si tous les élus du PS se mettaient, sous l’égide de leur Fédération structurée et en ordre de marche, à appliquer le principe simple suivant : " si vous ne dites pas ce que vous faites ou vous pensez, on dira ce que vous ne faites pas et ne dites pas ! " on modifierait déjà grandement le rapport des forces actuels. Sarkozy, depuis maintenant des années, a largement utilisé les faiblesses d’un système médiatique qui ne vit que sur l’événementiel et plus du tout sur l’analyse objective, qui offre en pâture ce que le public attend et non pas ce qu’il devrait savoir. Henri Emmanuelli a demandé aux très nombreux militants présents de prendre conscience de cette tactique, et non pas de se lamenter mais d’agir contre elle.

UNE SAVANTE DISTRIBUTION DES ROLES
Un entretien, publié sur Libération.fr, avec le linguiste Pierre Encrevé qui, fut conseiller auprès de Michel Rocard lorsque celui-ci était Premier ministre, a le même jour retenu mon attention. Il décrypte avec talent et surtout une extrême lucidité les nouveaux mots du pouvoir, et il confirme qu’en plus, chaque fait, chaque geste, chaque prise de parole de Nicolas Sarkozy ont été savamment calculés dans une cellule élyséenne qui bosse à plein régime. Certains socialistes pensent que tout est spontané et seulement le fruit d’une idéologie, alors qu’il y a une technicité millimétrée. Et c’est là l’essentiel. Quand le comprendront-ils et surtout quand l’admettront-ils ? D’un côté, il y a une savante distribution des rôles comme pour un téléfilm référence de TF1, alors qu’en face ,ce n’est qu’un joyeux bordel médiatique fait de confidences, destinées à tuer l’ennemi que l’on s'est trouvé ! C’est un peu comme si un orchestre jouait des partitions différentes avec l’espoir d’être entendu par le grand public, déjà peu passionné par la musique classique !
Pierre Encrevé pense que, justement, Sarkozy est en passe de modifier le niveau de l’expression politique, de lui donner une dimension de propargande comme ce fut le cas en une triste époque. " Comme les vêtements. Il a jeté le costume gaullo-mitterrandien aux orties, la langue avec. Vous imaginez l’un quelconque de ses prédécesseurs courant dans les rues en culotte courte rehaussée d’un tee-shirt à l’enseigne de la police new-yorkaise ? Son langage public improvisé est à l’avenant : celui de n’importe quel membre de sa classe sociale et de sa génération qui n’est pas passé par les grandes écoles. Il méprise l’usage de la particule négative ("C’est pas comme ça que ça marche !"), il ignore le parler énarque, mais emprunte à Coluche le tutoiement collectif ("Attends !"), il emploie le vocabulaire quotidien. Bref, il use d’une variété souple et non guindée de la langue française et, négligeant de mettre les formes, il préfère jouer de la spontanéité, du naturel, du relâché, qui caractérisent depuis longtemps le parler public du show-biz, par exemple dans les talk-show. On n’est pas loin du langage de Bush fils, mais on peut aussi le rapprocher, mutatis mutandis, de Georges Marchais, dont le populisme ne lui est pas vraiment étranger ". C’est probablement l’analyse la plus importante que l’on devrait expliquer aux militants de gauche. Leur rappeler que si Sarkozy plait au peuple, c’est parce qu’on lui demande de parler comme l’ont fait les grands tribuns de gauche, le langage du peuple. Ce linguiste renommé complète parfaitement la déclaration d’Henri Emmanuelli.
La presse a besoin d’un scoop chaque jour. Elle a horreur du vide. Elle haït les silences. Elle rejette l’inaction. Elle vomit la langue de bois. Elle se délecte désormais de l’inédit même hasardeux. Elle adore ce qui va vite et qui se renouvelle car, comme on l’apprend sur les bancs des écoles de journalisme, les " marronniers " ne font plus recette, sauf si les marrons sont transgéniques ou bleus !

ETRE TROP OU PAS ASSEZ PRESENT
Lors d’une discussion avec l’un des Inspecteurs d’Académie avec lequel j’ai encore des rapports quasiment filiaux, j’évoquais la difficulté, pour un élu local, d’être toujours présent, partout et tout le temps pour ne pas décevoir celles et ceux qui l’attendent. " Vous avez tort m’avait-il dit : les gens aiment la rareté d’une présence qui est vécue comme un événement flatteur par les présents, comme une faveur accordée, comme un moment fort. Si vous allez partout, vous galvaudez votre fonction ! ". Cet homme, qui a depuis plus d’une décennie quitté la vie publique, et auquel je dois beaucoup, a probablement tort si l’on en croit Pierre Encrevé et Henri Emmanuelli : les gens veulent de la présence… des annonces… des commissions… des révélations… des cérémonies. Ils ne supportent plus, sous l’influence des médias, l’absence. On le constate avec leur appréciation sur les députés. Le peuple adore que l’on se mette à sa portée, que l’on ait les mêmes mots que lui, et que l’on vienne à lui. Voici ce qu’en pense Pierre Encrevé : " Dans ses discours écrits, Nicolas Sarkozy n’innove guère. Mais en discours spontané public, il brise la convention de la monarchie républicaine qui voulait que le Président s’exprime avec une distance le distinguant constamment du vulgaire. En public, même dans les occasions apparemment détendues, ses prédécesseurs n’utilisaient que le style surveillé. Nicolas Sarkozy, lui, semble négliger la dimension symbolique de l’exercice du pouvoir suprême, se consacrant avec frénésie à illustrer ses aspects réels et imaginaires : il paraît exercer tous les rôles gouvernementaux, il parle beaucoup et se montre sans cesse, mais tout ce qui, dans la représentation de l’Etat, tient à l’éloignement, à la hauteur, au laconisme est, pour l’instant, laissé pour compte. C’est apparemment un choix calculé, et c’est une vraie rupture avec la Ve République qui, pour le style, pourrait nous rapprocher de la IVe avec ses Conseils des ministres en bras de chemise et le tutoiement de rigueur - sauf qu’il n’y a plus de ministres ". Remarquable constat qui devrait interpeller tous les opposants. A partir du moment où le rêve secret de tout citoyen c’est de passer à la télé, Sarkozy le fait à leur place !

A CHACUN SON CRENEAU
Il existe aussi des trompe l’œil méticuleusement montés. Par exemple les déclarations de Fadela Amara ne doivent rien au hasard, contrairement à ce que pensent les naïfs qui prennent ces pseudos faux pas tonitruants pour argent comptant. En effet, Nicolas Sarkozy a choisi avec soin les entrants dans le gouvernement, afin que soit portée une autre parole, un autre style, un autre registre que ceux qu’il décline. Encore une fois, Henri Emmanuelli, dans la généralité, et Pierre Encrevé dans le détail, mettent le doigt là où ça fait mal : " Fadela Amara tient son rôle. Faites une expérience mentale. Imaginez que Rachida Dati, en sortant d’une visite de prison, l’autre jour, ait dit " C’est dégueulasse !" et que Fadela Amara, elle, ait dit des tests ADN qu’ " ils ne font pas honneur à la France " : le gouvernement serait en danger ! Avant sa visite aux prisons, Rachida Dati partageait les vacances américaines du Président, et après les prisons, elle a dû visiter les défilés de haute couture : elle représente le rêve d’intégration à la française. Elle doit donc parler la langue des politiques issus de la bourgeoisie, auxquels elle doit tendre constamment à ressembler en tout. Fadela Amara tient, dans l’excellent casting des spécialistes élyséens, le rôle symétriquement opposé : elle doit représenter la banlieue, pour tenter de la réconcilier avec le Président, en délicatesse avec elle pour cause de "Kärcher" et "racaille". Elle doit donc avant tout conserver des marques apparentes de sa différence originaire avec les "bourges" qu’elle côtoie au gouvernement. Le mot " dégueulasse " n’appartient pas spécifiquement à la banlieue, mais aussi bien au français familier de chacun de nous, et bien des politiques l’emploient publiquement à l’occasion, en l’accompagnant d’un " passez-moi l’expression ", qui dans la bouche de Fadela Amara aurait bien déçu le Président. Ce n’est pas du parler Sarkozy, c’est de la division du travail. Et Devedjian fait aussi le sien en feignant de s’en scandaliser, légitimant avec soin Fadela Amara comme insoumise tout en réconfortant les électeurs lepéniste ". Encore superbe et véritablement exceptionnel comme décorticage du système sarkozyste.
" Vas-y lâche toi ! "
a dû lui dire au téléphone Nicolas Sarkozy qui se donne ainsi, grâce à elle,  l’image d’un homme tolérant, admettant la différence et le langage populaire. Elle occupe un créneau médiatique particulier dont on sait que personne d’autre dans le gouvernement actuel  ne peut le prendre. Elle est en mission de langage à l’insu de son plein gré.
Il arrive que les éléphants, ces vieux débris bons pour le cimetière, aient parfois les possibilités de sauver le " troupeau " facile à décimer quand il ne se méfie pas assez des apparences. On verra bien à l’usage, lors des prochaines échéances électorales, l’impact de ce constat. En tous cas Henri Emmanuelli aura rappelé qu’ils ne sont pas sans défense.
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 12:01

C’est fait, la France va avoir la chance de bénéficier d’un secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports à temps plein. Elle en rêvait depuis tellement de semaines qu’elle fêtera cet événement par une explosion de joie dans les chaumières. De partout les cris de satisfaction sont montés : Bernard Laporte va enfin pouvoir donner l’exemple aux sportifs et aux jeunes. Il est vrai qu’on l’attendait depuis longtemps. 
En fait, pour ne pas avoir su jouer l’ouverture, le XV de France a offert à Nicolas Sarkozy le bonheur d’accueillir à l’Elysée son pote du Bassin d’Arcachon autour de la table inutile du conseil des collaborateurs. Bizarrement hier soir, on ne l’a pas trop vu sur le petit écran et il a disparu sans effectuer de commentaires sur TF1, mais il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il s’associe, en ce moment, à une défaite supplé377860--2-.jpgmentaire. Les Bleus ont été victimes de " détails ", ce qui devrait attirer l’attention de Fillon : on finit toujours pas payer des grains de sable qui se glissent dans les machines les plus puissantes. Une glissade de Traille, une cuillère anglaise qui reprend un pas de Clerc, un bras trop haut de Swierzinski qui offre une cravate malvenue à Wilkinson, et la France prend la porte !

Le divorce qui menace l’image d’Epinal de la Madone de Tripoli, les rugbymen qui s’arrêtent sur le chemin de la béatification, Dati qui met la France judiciaire en lambeaux, une grève terrible qui s’annonce pour la semaine prochaine, Fadela Amara qui fait dans le " dégueulasse " bienfaisant, une majorité qui se teste sur l’ADN, les copains qui ont bénéficié d’une idée fabuleuse d’investissements à fonds perdus de la Caisse des dépôts, Galouzeau de Villepin qui se met à balancer dur, Poutine qui fait le coup du mépris intégral : il faut bien avouer que les nuages s’accumulent dans le ciel sarkozyste ! Il paraît que Mitterrand consultait régulièrement Elisabeth Tessier sur son avenir. Il devient urgent que le pensionnaire actuel de l’Elysée fasse venir une voyante extra lucide de ses amies pour savoir si cette mauvaise passe va durer encore longtemps. Certains disent que le rôle pourrait convenir à Roselyne Bachelot, dont le look et la capacité d’anticipation correspondent probablement à la compétence nécessaire. Comme elle travaillera avec Bernard Laporte dans quelques jours, elle s’inscrirait dans la logique d’une utile collaboration. Tous deux vont constituer la paire de " demis " qui va sauver le sarkozysme en danger.
LA CHABALISATION DU DEBAT
Après cette nouvelle défaite face aux Anglais, les discussions vont enfin porter sur les erreurs commises par le secrétaire d’Etat aux sports. On rappellera que, malgré les victoires antérieures, les Bleus ont manqué en permanence de constance dans leur jeu. Ils se sont tiré d’affaire chaque fois que leurs adversaires n’ont pas été capables de développer un jeu organisé, et surtout n’ont pas su contourner le défi physique que les Français cherchaient à imposer. La théorie de Laporte consistait à chercher des gens solides, capables d’imposer le débat et donc de conduire l’adversaire sur des secteurs où il espérait que ses troupes seraient les plus fortes. La Chabalisation du rugby français a conduit à négliger les débats faits de confrontations reposant sur la technique et la tactique. Le choix a réussi face aux Blacks, incapables de faire autre chose que de chercher à prendre les Bleus à leur propre épreuve de force. Ils n’avaient réellement jamais joué leur jeu, étant particulièrement méfiants et plus préoccupés par les contres que par leur puissance collective.
Les représentants de la perfide Albion ont eu la chance que les Bleus avaient eue contre les Néo-zélandais. Ils ont su l’exploiter, alors que nous restions englués dans un combat ressemblant à la défaite des chevaliers français à Azincourt. Après une énorme bévue de Damien Traille en défense, amenant un essai anglais (non transformé par Wilkinson) dès le début du match, les avants, occupèrent le terrain anglais. En marquant deux pénalités grâce à Lionel Beauxis, Wilkinson, de son côté, ratant un drop, et une pénalité tirée au-delà des 50 mètres, ils ont entretenu le supense.
En deuxième mi-temps, les deux équipes se neutralisèrent, les Anglais occupant mieux le terrain adverse. Les Français, quant à eux, perdirent davantage de ballons. Alors que le score ne décollait pas pendant la première partie de la seconde mi-temps, les Bleus commirent une de leurs rares fautes en défense, offrant une pénalité sur un plateau à Jonny Wilkinson. Un drop de ce dernier, à 5 minutes de la fin, fit passer le score à 9-14. Les dernières attaques françaises se heurtèrent à la défense anglaise, que jamais les Bleus ne réussirent à franchir. En fait, on a découvert une fois encore que l’Angleterre est bien séparée de la France par un obstacle qui reste infranchissable, même à la nage, dans les regroupements. Le naufrage ne fut jamais menaçant mais le canot de survie fut pourtant toujours de sortie.
COUPS DE PIED PLUS OU MOINS TORDUS
Contrairement à d’autres secteurs de la vie collective hexagonale il n’y a eu aucune erreur dans le camp... de la Rose, qui fut d'une solidarité parfaite face à l’adversité. On ne l’a pas véritablement senti dans le camp tricolore. Les Coqs se sont battus individuellement, dans les filets qui se resserraient inexorablement autour d’eux. On comptait parmi les dizaines de supporteurs massés sous la halle médiévale de La sauve Majeure, sur une percée de Chabal, sur un sprint de Clerc ou sur une inspiration d’Elissalde, pour faire basculer le match. Jamais on n'a cru dans la globalité de l’action des Bleus car, lentement mais sûrement, se dégageait un sentiment d’impuissance collective. D’ailleurs, ce sont les fameux statisticiens qui donneront les clés de la rencontre. 
Les Bleus ont en effet perdu des ballons chèrement gagnés qu’ils ne retrouvèrent ensuite jamais. Ils ont aussi galvaudé des coups de pied qui pouvaient faire la décision (Beauxis a manqué échouer dans ses trois tentatives de drops sur trois en première période) et surtout ils ont laissé filer le match en deux minutes…
La Marseillaise entonnée par plus de 200 personnes rassemblées par l’opération grand écran en Créonnais témoignait que le patriotisme a encore de beaux jours devant lui, quand il  repose sur des concepts guerriers ou d’exclusion parachutés dans le sport. Il ne résiste cependant pas très longtemps aux événements défavorables. Moins de 120 secondes exactement aprèscet hymne à la joie, le grand Traille mit en effet trop de temps à évaluer le danger d’un ballon anodin expédié par hasard vers son en-but par un Anglais simplement décidé à tirer le premier. Il glissa, et les drapeaux furent vite mis en berne. Et si tout simplement la rencontre s’était jouée sur ce simple dérapage incontrôlé ? Deux minutes pour sceller le sort d’une coupe du monde ! Car ce sera le fait essentiel de la confrontation : les Anglais avaient mis le doute dans les esprits, d’autant que dans leur camp, il n’y eut quasiment aucune erreur de mains. Robinson fut le roi de son île des 22 mètres et se faufila maintes fois parmi les écueils massifs du pack français. Il fut aussi stoïque sous les V1 ou les V2 expédiés  depuis le continent par les tireurs, que les Londoniens au temps de la période critique de la dernière guerre. 
En revanche, peu de ballons français allèrent jusqu’aux ailes, et jamais on n’essaya de les faire naviguer de la droite vers la gauche afin d’étirer, à la Sarkozy, la défense adverse. On ne pratiqua l’ouverture qu’à doses homéopathiques ce que le Président de la République ne manquera pas de reprocher au téléphone à son brillant secrétaire d’Etat de la Jeunesse et des Sports. Bernard Lapasset, président de la fédération française de rugby n'y va pas par trente six chemins quand il déclare : "Je ne comprends pas la manière dont on a joué ce soir. Quand on joue contre les anglais, on ne joue pas comme des Anglais. On joue à la française et on fait des passes". Il y eut aussi un coaching lamentable destiné à aire plaisir aux copains mais pas à modifier la manière de jouer! Laprote et Maos ont sans cesse changé l'équipe, sans cesse entretenu le doute, sans cesse chercher à maintenir tout le monde heureux alors qu'une équipe type aurait été plus facile à gérer en permanence avec un styme de jeu durable.
 Les fondamentaux ne paient plus on ne cherche plus qu'à obliger l’adversaire à courir après vous et toujours l’amener à se positionner sur vos points forts. Ils en parleront au petit déjeuner face à une bonne tranche de jambon. Madrange évidemment ! La seule consolation pour Laporte c’est qu’il conservera ses contrats une semaine de plus mais lundi prochain fini le pactole, il vivra chichement d’une paye de secrétaire d’Etat !
ENCORE UNE MISE AU POINT DE LA ROSE
Après l'exploit réalisé en quart de finale contre les All Blacks, les Français n'ont donc pas  confirmé leur retour au tout premier plan. Ils ont retrouvé les limites démontrées face aux Argentins. Le pire, pour Laporte, c'est qu’ils aient du capituler sur des porteurs du symbole de... la rose. Les exégètes y verront tout un symbole pour son avenir politique. Lui qui entre dans le gouvernement au titre de l’ouverture (relative car il n’a jamais été de gauche) va nourrir une animosité particulière vis à vis de tous ceux qui porteront haut et fort cette fleur. La rose restera l'épine de sa vie!
En fait les seuls véritablement heureux ce matin de cette demi-finale sont les financiers de TF1 qui ont triomphalement annoncé un nouveau record d’audience et donc un bénéfice considérable sur cette diffusion. Jamais un match de rugby n'avait été autant suivi à la télévision française puisque 18,3 millions de téléspectateurs (67,4 % de part d'audience) ont regardé hier soir la demi-finale de Coupe du monde perdue par les Bleus devant l'Angleterre. C'est la meilleure audience de l'année pour TF1, tous programmes confondus. Un pic d'un peu plus de vingt millions de téléspectateurs a été atteint dans les dix dernières minutes de la rencontre. Malheureusement on n’a pas pu montrer les explosions de joie patriotique de Nicolas Sarkozy… Ce sera le seul regret véritable des amis du Président de la République. Pour le reste il va falloir meubler cette semaine chaude socialement avec un autre sujet. 
Remarquez que si Laporte veut transformer une défaite... en victoire il doit pouvoir trouver des consultants rue de Solférino ! Il ne manque pas de spécialistes pour excuser les échace et accuser les autres d'en être ersposnables. L'idéail pour uns électionneur aux abois. Il suffit de détourner l'attention pour s'en tirer avec els honneurs.
Tenez je prends courageusement le pari suivant : le divorce du couple sarkozyste sera annoncé avant mercredi de telle manière que l’on estompe l’impact des grèves prévues. Les pages des magazines people sont prêtes pour meubler le vide de la Coupe du monde de Rugby. Et le pire c’est que selon des journaux suisses, Cécilia aurait élu domicile à Londres, chez les ennemis de hier. 
Comment voulez vous que les Bleus pris en otages par la défense anglaise aient pu s’en sortir ? Quand je vous dis que tout nous était hostile hier soir !
Mais je déblogue…
Partager cet article
Repost0
13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 08:53
Le gouvernement bis qui siège autoour du Président-Premier Ministre a adopté la technique du boomerang comme principe de la nouvelle gouvernance. Elle est simple : il laisse un membre de l’équipe Fillon se lancer avec un zèle effréné pour ne pas être accusé de tiédeur sur un sujet cher à Nicolas Sarkozy pour attendre l’effet produit. Un examen rapide des dégâts collatéraux mesurés par un sondage ou deux commandés à Laurence Parisot permettra ensuite d’ajuster et de renvoyer l’initiative dans la tronche de celui qui l’a lancée. Le scénario se répète inlassablement sauf que maintenant certains ministres du culte Sarkozyste se murent dans un silence bienfaisant et préfèrent attendre pour suivre. Bizarrement le phénomène du boomerang touche les plus exposés d’entre eux. Ils sont couverts de plaies et de bosses après seulement quelques lancers. Il semble qu’actuellement il veuille débarquer quelques grosses pointures de l’équipe de son collaborateur de moins en moins fidèle et que le jeu consiste à les mettre en pore à faux. Une sorte de jeu de pousse au crime qui ne va pas sans conséquence pour la crédibilité globale de la politique de ce qui ne ressemble guère à une majorité présidentielle.
Celui qui semble le plus visé par la technique des aborigènes australiens n’est autre que Jean louis Borloo. Il a pris la place d’Alain Juppé qui a abandonné le champ de tir à l’insu de son plein gré mais il y est arrivé sur la base d’une fausse promotion. Face à un Fabius sûr de lui l’ex-maire de Valenciennes a craché le morceau sur le montant de la TVA sociale. Cette bourde a valu à quelques dizaine de prétendants UMP au palis Bourbon de rester sur leurs terres. Il était impossible pour Nicolas Sarkozy de le sanctionner sauf à créer un schisme rapide avec le seul homme pouvant symboliser le premier étage de l’ouverture. Ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables il a récupéré le premier et probablement le plus difficile à manier des boomerangs sarkozystes. On lui a refilé le Grenelle de l’Environnement dont on sait que ce sera une montagne qui accouchera d’uns souris dans la mesure où personne ne sait comment financer les propositions qui en découleront. Borloo tente de concilier des points de vue inconciliables et surtout il s’escrime à déminer un terrain extrêmement dangereux. Il vient d’obtenir que la FNSEA, principal syndicat agricole, se déclare prête à accepter un gel " provisoire " de la commercialisation des semences OGM jusqu’au vote d’une loi alors qu’elle était auparavant radicalement opposée à cette idée de gel, ayant même menacé de se retirer définitivement du Grenelle de l’environnement à la suite d’informations de presse parues dans le Monde fin septembre évoquant un possible moratoire.
Une avancée qui reste cependant à confronter aux autres propositions. Les lobbies ont tenu une place très importante au cours des dernières semaines ce n'est pas une surprise. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a plaidé par exemple pour le développement des agrocarburants et obtiendra probablement satisfaction alors que le Medef et EDF défendent le nucléaire… Jean Louis Borloo doit donc d’une main présenter un accord aux uns et de l’autre proposer un pacte aux autres. Un grand écart qui n’est plus de son âge d’autant que Sarkozy a décidé de lui savonner le sol !
LE CHAUD ET LE FROID
En plein Grenelle de l'environnement, il a défendu hier " l'avenir " de la filière nucléaire française lors d'une visite de la centrale de Penly (Seine-Maritime). " La filière nucléaire française a beaucoup d'avenir, ça restera le cœur de la production électrique de notre pays (...) Il faut développer les nouvelles générations de centrales ", a déclaré le gourou de l’effet de serre. Il est vrai qu’il venait d’apprendre que Al Gore avait décroché le Nobel de la Paix pour sa croisade en faveur et que ça peut vous donner envie d’être au goût du jour.  "Si la France produit deux fois moins de gaz à effet de serre par habitant que les autres pays d'Europe, c'est parce qu'on a le nucléaire, cela ne veut pas dire que les énergies renouvelables n'ont pas d'avenir ", a prudemment ajouté le Président histoire de ne aps totalement ture le Grenelle de Borloo. " On va mettre le paquet sur le renouvelable, mais quels que soient les efforts sur le renouvelable, ça ne viendra jamais compenser ce que représente le nucléaire dans la production électrique française ", a ajouté celui qui prépare le seconde phase du retour du boomerang vers son Ministre favori. Le nucléaire constitue en effet l'un des points les plus conflictuels à l'ordre du jour du Grenelle de l'environnement, qui se réunira dans quinze jours pour adopter des mesures pour lutter contre… le réchauffement climatique. 
L'Alliance pour la planète, qui regroupe 80 associations écologistes, demande fermement l'abandon du Réacteur pressurisé européen (EPR) de nouvelle génération, jugé peu sûr par les associations écologistes. Les associations veulent également baisser la part du nucléaire dans la production d'électricité en France, l'arrêt du retraitement des combustibles usés et l'abandon de l'enfouissement des déchets. Les écologistes réclament aussi un moratoire sur la prolongation de vie des réacteurs. Il s’agit de positions fermes face auxquelles Borloo ne sait pas trop comment réagir. Nicolas Sarkozy a jeté un peu d’uranium enrichi dans la piscine pour faire exploser le Grenelle !
a remarqué Sarkozy. Une affirmation immédiatement contredite par Greenpeace. " En réalité, la France se situe dans la moyenne européenne: un Français émet 9,3 tonnes de CO2 par an et la moyenne européenne s'élève à 10,9 tonnes ", indique l'association en citant les chiffres 2004 de l'Agence européenne pour l'Environnement.
UN SARKOZY NUCLEAIRE
En ajoutant que " le nucléaire représente 80% de la production d'électricité en France " Nicolas Sarkozy a estimé à " 10.000 le nombre d'emplois qui seront créés dans la branche production d'EDF les cinq prochaines années ". Le signe est fort le lobby nucléaire a pris le dessus sur tout le reste. Comme il avait menti en affirmant devant Poutine qu’il avait été enchanté de se réveiller sur la Place rouge alors que de son hôtel on en voyait même pas un m² il a lancé des nombres approximatifs ou faux. Pour Greenpeace, le président " confond " par exemple les chiffres. Ce sont les économies d'énergies et les renouvelables " qui constituent un formidable gisement d'emplois. La rénovation thermique de l'habitat ancien permettra de créer à elle seule entre 100 et 150.000 emplois sur 40 ans. Au niveau de l'Union européenne, les renouvelables pourraient créer un million d'emplois à l'horizon 2010. Pour la France, ce secteur, qui fait aujourd'hui travailler 40.000 personnes, pourrait créer 115.000 emplois en 2010 ", dit Greenpeace en citant le Syndicat des énergies renouvelables. 
Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire a parfaitement résumé la situation : " A priori, pour ce qui est du nucléaire, les lobbys industriels et patronaux sont assez peu investis dans le Grenelle de l'environnement. Ils connaissent les positions de l'Etat français. Ils savent que le Grenelle n'a pas été organisé pour empêcher leur activité polluante. La société Areva doit être suffisamment rassurée par les positions de Nicolas Sarkozy pour ne pas avoir besoin de venir ". Il avait raison et ce qu’il avait annoncé s’est produit. Le Président de la République lui-même a annihilé la discussion en cours et condamnant l’énorme machine du Grenelle à ne produire que des confettis décisionnels. Déjà que dans un pays en faillite il sera quasiment impossible d’imposer de nouvelles normes, de nouvelles techniques, de nouvelles études forcément coûteuses et inapplicables sans aides publiques, on peut se demander si le chemin de l’avenir ne sera pas pavé que de bonnes intentions et si Borloo n’en sortira pas fâché et vilipendé par tout le monde !
DES DESACCORDS ET PAS DE CREDITS
Le Grenelle de l'Environnement doit déboucher sur des propositions "concrètes, financées et à la hauteur de la crise écologique", ce qui n'est pas le cas pour le moment, estime l'Alliance pour la planète qui rassemblent 80 associations, dont Greenpeace et le WWF. Les blocages, selon la coalition, persistent sur des dossiers comme le nucléaire, les OGM ou l'agriculture.
"Il y a deux sujets sur lesquels il y a un vrai constat de désaccord c'est le nucléaire et les agro ou bio-carburants", a annoncé la secrétaire d'Etat en déplacement, peu après la publication des propositions des six groupes de travail sur le Grenelle de l'environnement. Et quand on est d’accord personne ne sait comment on financera l’accord. 
Le Grenelle de l’Environnement fixe ainsi dans un autre domaine des objectifs ambitieux pour le secteur du bâtiment, en privilégiant un scénario de rupture : diviser la consommation énergétique du parc résidentiel par plus de 4 en 40 ans. Les artisans du bâtiment, sont mobilisés et se tiennent, selon eux, prêts à accompagner cette " révolution ", mais s’interrogent sur les difficultés pratiques pour atteindre un tel objectif. Au-delà, c’est le coût de rénovation des 31 millions de logements existants qui est pointé : 600 milliards d’€, soit en moyenne 15 000 à 20 000 € par foyer (par comparaison, soit 3 fois la dépense actuelle des travaux effectués par les ménages). Excusez du peu dans une période où le pouvoir d’achat s’effrite et où les taux d’intérêt s’envolent. A l’origine de 46 % de la consommation d’énergie finale, le bâtiment est le secteur le plus " énergivore " et a fait à ce titre l’objet d’une attention particulière des groupes de travail du Grenelle. 
Le consensus a été général pour reconnaître que le principal défi à relever est l’amélioration du parc résidentiel existant : sur 31,3 millions de logements, les 2/3 datent d’avant 1975. L’objectif affiché est de diviser la consommation énergétique de ces logements par plus de 4, pour atteindre 50 kWh ep/m2.an d’ici 2050, contre 250 kWh ep/m2.an aujourd’hui. Le boomerang est lancé… il va parcourir durant quelques temps l’espace des informations et revenir inévitablement dans la figure de celui qui l’aura lancé sans savoir qu’il n’existe pas dans la pratique de ce sport une issue : l’idée revient en principe toujours au point de départ. Quels moyens matériels mettra-t-on en face des ambitions ? 
Dans l'immédiat Borloo a été chargé de lancer le programme... mais il ne sait absolument pas comment il sera mis en oeuvre, par qui il sera mis en oeuvre et qui le récupèrera. D'ici là, il ne sera peut-être même plus dans l'aire de lancement pour assurer la récupération de ce qu'il aura expédié dans l'air du temps !
Mais je déblogue...
Partager cet article
Repost0