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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 07:24
Le 1er mai 2007 aura eu plusieurs facettes symboliques de l’évolution sociale. Alors que depuis des décennies il ne symbolisait que les nécessités de la lutte des classes et du triomphe de la lutte révolutionnaire censée avoir donné le pouvoir au prolétariat il devient extrêmement hétérogène. Une mutation profonde est en train de s’opérer sur cette journée fériée dans de nombreux pays : on oublie lentement mai sûrement sa véritable signification pour des raisons contradictoires. Celui de cette année aura été à cet égard révélateur de cette tendance qui s’amorce.
D’abord dans les pays qui avaient l’habitude de faire du 1° mai une démonstration de force, une base de leur idéologie de masse, une référence en faveur de la Révolution on sent bien que le temps de ces manifestations, aussi spontanées qu’un défilé du 14 juillet, est révolu. Hier ni à Moscou, ni à Pékin on a lié militaire et populaire. Les immenses ballets réglés comme du papier à musique pour corps d’armée n’ont pas eu lieux. Les successeurs de Mao et de Staline ont remisé au placard les concepts révolutionnaires mettant à Pékin ou à Moscou des dizaines de milliers de personnes dans la rue. Plus aucun rapport entre les gigantesques revues d’antan et les défilés théâtraux avec ballons et calicots de cette année. On ne veut plus des souvenirs de ces 1er mai qui fleuraient bon la guerre froide et la révolution en marche. On entre dans le monde capitalisme éclairé et il n’est pas question de célébrer ces révoltes ouvrières qui mirent à mal le principe du profit.
SEULE CUBA RESISTE
En Chine "communiste" on a ainsi massivement préféré consacrer ce mardi à ses traditionnelles… vacances. Cent cinquante millions de Chinois étaient attendus sur les routes, les rails et dans les airs, à l'occasion de la Fête du travail qui marque avant tout le début de l'une des trois grandes semaines de vacances de l'année. Hier seul un éditorial du Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste, a loué le mérite des ouvriers, piliers du développement d'un pays cependant marqué par des écarts de richesse de plus en plus flagrants. "Dans notre pays, tous les travailleurs sont respectables, quel que soit leur secteur industriel et quel que soit leur poste", indique l'éditorial publié en première page sous le titre "Construire ensemble une société harmonieuse, jouir ensemble des résultats du développement". Mais pour le reste il n’y a plus rien à voir. De quoi faire se retourner Mao dans son Mausolée ! Le 1er mai de la révolution permanente a été rayé des pratiques étatiques.
Il n’y a plus guère qu’à Cuba que l’on poursuit la tradition. Il est vrai que La Havane reste la seule ville de la planète où l’on eut encore retrouver des signes tangibles du marxisme léninisme d’antan. Mais hier il manquait Fidel Castro, le seul survivant, très mal en point, d’une époque révolue. Il avait appelé tous les Cubains à faire de ce défilé un rassemblement anti-américain mais il n'est pas lui-même apparu. Ce qui n'a pas empêché des centaines de milliers de personnes de défiler devant le podium, comme au bon vieux temps en brandissant des photos de leur idole et en scandant "Fidel, Fidel" qui pour la première fois en près… de quarante ans, n'était pas présent pour ce grand rendez-vous.
L'absence de Castro a déçu de nombreux Cubains et certains craignent de ne jamais voir leur dirigeant retrouver l'énergie et la vitalité qui étaient siennes avant son intervention chirurgicale due à une hémorragie intestinale en juillet. Son frère Raul a présidé la parade mais il n'a pas prononcé de discours comme s’il avait peur de la comparaison avec ceux que Fidel délivrait antérieurement. Seul au Venezuela, dans un message diffusé à l’occasion de la Fête du Travail, le président Hugo Chavez a annoncé le retrait du pays de la Banque mondiale et du FMI, qui sont selon lui des "mécanismes de l'impérialisme" pour exploiter les pays pauvres. Il a aussi annoncé une hausse de 20% du salaire minimum… Mais il faut bien avouer que c’est le seul à avoir secoué le monde capitaliste !
UNE RESONNANCE PARTICULIERE
Impossible de ne pas observer qu’en France cette journée n’a plus du tout le même sens en 2007 qu’il y a 70 ou 50 ans. Hier on a, selon les statistiques crédibles, retrouvé un zeste de mobilisation à quelques jours d’un scrutin pouvant avoir des conséquences désastreuses pour le monde du travail contrairement aux affirmations fallacieuses de Sarkozy. Sa frénésie de populisme lui a en effet obligé à enfiler le bleu de chauffe et de s’approprier des mots, des slogans, des clichés pouvant le faire condamner pour publicité électoraliste mensongère. Les travailleurs devraient lui faire… sa fête clairement en ce 1er mai et l’augmentation de leur participation aux manifestations syndicales atteste que l’angoisse du lendemain existe bien sur les mesures que ne manquera pas de prendre le frère de l’un des ex-candidats malheureux à la présidence du MEDEF. Dans tous les défilés le constat aura été unanime : Sarkozy inquiète celles et ceux qui pressentent l’insécurité sociale.
Cette mobilisation selon la CGT a pris cette année "une résonance particulière" à cinq jours du second tour de l'élection présidentielle. Elle a permis de rappeler " l'importance du droit de grève et des libertés syndicales dans toute démocratie", droits que " les salariés ne se laisseront pas reprendre ". Elle s'est félicité de ces manifestations d'" unité des salariés, des étudiants, des chômeurs, des retraités, à l'heure où certains font de l'opposition entre telle ou telle catégorie de salariés ou de chômeurs le fil conducteur de leur stratégie politique ". Et illico hier soir TF1 diffusait un vaste reportage sur… les abus aux droits sociaux pour évidemment poursuivre le travail de sape en faveur de Sarkozy ! La télé répond à la rue.
On n’a pas eu cependant dans les grandes villes le sentiment que la combativité solidaire du monde du travail était en marche. Le 1er mai français de 2007 ressemblait à ces jours de convalescence qui suivent une longue maladie. On sait que l’on va mieux mais on n’est pas certain d’avoir encore assez de force pour aller au combat qui peut s’ouvrir dans les prochains mois.
DES SENSATIONS VIEILLES DE 39 ANS
Le 1er mai de Charléty aura été exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce qu’il a rassemblé au moins autant de monde que les syndicats dans Paris. Ensuite il a retrouvé des sensations qu’il avait oubliées depuis 39 ans. Certes ce n’est pas nécessairement un excellent souvenir mais le 27 mai 1968 hante encore le lieu. Vendant quelque peu la peau de l’ours avant de l’avoir tué, un certain Michel Rocard se déclara prêt à servir la France et à assumer un pouvoir qu’il pensait déjà à prendre. Il était à contre temps. L’opération, où quelques milliers de supporters jouèrent, en fait, les dindons de la farce, connut le flop que l’on sait... A l'heure où Nicolas Sarkozy renouvelle ses critiques sur le mouvement estudiantin et ouvrier de mai 1968, le lieu n'a pas été choisi au hasard. Le 27 mai 1968, les étudiants non… communistes et les forces de gauche y avaient organisé un grand rassemblement, auquel avaient participé entre 30.000 et 50.000 personnes. On les a retrouvées hier autour de Ségolène Royal. Le symbole a fonctionné en cette fête du travail militant mais il faut espérer que le résultat ne sera pas le même !
Le 1er mai 2007 demeurera donc dans l’Histoire comme étant un moment clé de la campagne des Présidentielles. Quand les stades s’ouvrent à la politique ce n’est jamais innocent car ce n’est qu’en situation de crise profonde comme ce fut atrocement le cas pour le Vel’ d’Hiv ou celui de Santiago du Chili. Charlety a pris rang dans ces lieux où se fait l’Histoire.
Nicolas Sarkozy " n'est pas le général de Gaulle " mais il "rêve de connaître à nouveau un Mai 68 pour y remettre de l'ordre", a dénoncé dans ce stade mythique Ségolène Royal. Face à son rival UMP, elle a dit son refus de "la brutalité dans la conduite des affaires publiques, qui peut mettre en danger la paix sociale, la paix civile. Ce danger est contenu dans le programme du candidat de la droite. Je veux la paix civile dans mon pays! Doc Gyneco, ce n'est pas André Malraux. François Mauriac, ce n'est pas Bernard Tapie. M. Sarkozy, ce n'est pas le général de Gaulle", a-t-elle lâché après les critiques émises dimanche à Bercy par le candidat UMP sur Mai 68. "Quelle mouche l'a piqué, car Mai 68 c'était il y a quarante ans!", a-t-elle grincé. "Tout semblait pourtant calme autour du Palais omnisports de Bercy, mais à l'écouter à l'intérieur, ce n'était que voitures fumantes, barricades, charges de police". Pour peu on se serait cru dans l’un de ces 1er mai d’avant-guerre quand la lutte des classes n’était pas encore passée de mode. Le mot manifestation a repris tout son sens.
Mais je déblogue… 
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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 09:29
Ce matin il est inutile d’aller voir dans votre boite aux lettres ou de filer chez le marchand de journaux : il n’y a quasiment aucun quotidien en France. Il fut même une époque où il n’y avait pas de télé publique mais la frustration était telle que la mesure a disparu devant le mécontentement qu’elle provoquait. En revanche pour la presse écrite elle a été maintenue. Cette journée sans écrit d’information tient surtout à la puissance du syndicat du livre à dominante CGT qui a toujours été fidèle au sens su 1° mai. C’est la raison pour laquelle Ségolène a fait relâche dans sa tournée des belles provinces françaises car elle savait que les quotidiens régionaux n’en rendraient pas compte. Il lui valait mieux se concentrer sur les prochaines journées et se préparer à l’affrontement de demain soir qui sera certainement décisif si les commentaires de jeudi matin sont… objectifs !
D’ailleurs avant même qu’ils soient publiés pas un Français lucide ne devrait se poser la question sur cette suite importante de l’affrontement télévisé.
Parmi les affirmations de François Bayrou il en est une qui devrait convaincre tous ses électeurs tellement attachés à l’indépendance de jugement de renoncer à voter pour Sarkozy. Celle qui l’a conduit à assimiler Sarkozy à… Berlusconi ! La comparaison ne paraît pas de prime abord très valable car l’ex Ministre de l’Intérieur n’a pas personnellement la même assise financière qu’Il cavaliere et surtout la même omniprésence capitalistique dans les médias mais il a les relations qui lui permettent de compenser ce handicap. Depuis le début de la campagne tout a été dit et maintes preuves apportées sur sa volonté de dominer les organes de presse sans que l’affolement gagne les citoyennes et les citoyens subjuguées par les pseudo vérités des étranges lucarnes. Chaque semaine ou presque il a dérapé mais jamais le verrou mis en place par les patrons de presse les plus influents puisse sauter. Même le service public n’a absolument aucune latitude en la matière…
Les incidents révélateurs de ce qui attend les journalistes et le monde de la télé ont été admis sans soulever la moindre émotion populaire. Hier encore un fait démontre que les plus faibles crimes de lèse-majesté sont passibles de sanctions impitoyables. Menaces et insultes sur les maquilleuses de France 3, renvoi de PPDA dans ses cordes pour sa mollesse supposée face à Ségolène Royal, pression sur Canal + pour refuser le débat Bayrou-Royal : quasiment aucune chaîne n’a échappé à la vindicte sarkoziste. Et c’est une certitude : il y a de sacrés limogeages en prévision selon le résultat du 6 mai au soir. Sua Emittenza (le qualificatif des cardinaux catholiques étant Sua Eminenza-son éminence-, Berlusconi est appelé Emittenza pour son empire télévisuel et médiatique -de l'italien emittente, chaîne de télévision-) s’est toujours comporté ainsi, " tuant " toutes celles et tous ceux qui osaient se mettre en travers de son accession au pouvoir. Sarkozy sera encore plus dangereux car il n’avance pas à visage découvert faisant tous es coups en douce par amis interposés. Comment peut-on ne pas craindre le pire quand on assiste à un tel processus foncièrement anti-démocratique ? Comment ne pas être inquiet sur la liberté de la presse écrite, des radios, des télévisions ?
ABUS DE POUVOIR CARACTERISE
Un long palmarès a été établi au cours de ces derniers mois : violente colère (récemment, en coulisses de l'émission France Europe Express sur France 3, parce qu'il n'avait pas de loge), invectives directes à des journalistes, remerciements douteux, par exemple à Robert Namias (TF1) et Arlette Chabot (France 2) pour avoir levé le pied sur le soulèvement des banlieues fin 2005, quand il ne s'agit pas d'abus de pouvoir caractérisé. C'est bien Nicolas Sarkozy qui, lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur, a exigé et obtenu le limogeage du patron de Paris Match, qui avait eu l'outrecuidance de montrer en une Cécilia en compagnie d'un autre homme. Caractère autoritaire ? Manque de respect pour l'indépendance des médias ? Ce qui est sûr, c'est ce que le candidat jouit d'un formidable réseau de copains qui tiennent le haut du pavé dans les médias et qui jouera à plein jeudi matin. Quelle que soit la tenue du débat il serait étonnant de voir majoritairement les éditorialistes enfoncer le copain de leurs patrons ! Il atténueront les échecs ou valoriseront les réussites. En fait ils joueront aux correcteurs d’opinion au tout dernier moment. Il y a fort à parier que les textes seront attentivement relus vers 23 heures avant de partir à la mise en page. Un coup de fil discret suffira. " Attention on ne touche pas à mon pote ! " préviendront ceux qui ont tout à gagner dans la victoire de leur meilleur ami.
D'abord, il y a Martin Bouygues, son " intime " qui (mais c’est le hasard !) est le propriétaire de TF1 (soit un tiers de l'audience télévisuelle). Ensuite il y a aussi Arnaud Lagardère, son " frère ", patron du groupe qui abrite en son giron Europe 1, Paris Match, le JDD, etc. Il faut aussi compter avec Serge Dassault, le " déçu " du chiraquisme prêt à soutenir celui qui le vengerait, propriétaire du Figaro. Bernard Arnault, le " témoin " de son mariage avec Cécilia, et propriétaire de la Tribune, sera au rendez-vous. François Pinault, propriétaire du Point avec qui Sarko partage quelques passions dont celle du vélo. Et alors ? Tous ces despotes éclairés peuvent vraiment mettre leurs journalistes au garde-à-vous en agissant avec doigté. Il suffit par exemple de désigner l’un plutôt que l’autre au moment idoine.
SURTOUT NE PAS DEPLAIRE
Coups de fil, conseils, pressions, et sans doute et aussi une bonne dose d'autocensure de la part des chaînes de peur de déplaire, l'ombre de Sarko plane sur les Jités et dans les rédactions on fait semblant de ne pas le savoir. A France 2 un rédacteur en chef adjoint surveille la qualité des images le concernant depuis des mois. TF1 on sait que le patron veille et que pour ne pas déplaire il vaut mieux faire profil bas sur les sujets concernant son pote. A France 3 malgré quelques poches de résistance il faut aussi parfaitement couvrir les déplacements sur le terrain du monarque naissant. La crise des banlieues de 2005 en fut l'illustration parfaite. Novembre de cette année-là, 7 à 8 (TF1) saisit, en caméra cachée, une provocation policière indiscutable envers des jeunes. Savon du directeur de l'information. Le dimanche suivant, l'émission contrebalance avec les interviews de maires de banlieues chaudes. Le 10 novembre, cette fois, c'est France 2 qui diffuse dans son Jité les images du tabassage de jeunes par des policiers. Ceux-ci sont suspendus. Arlette Chabot décide d'ôter le reportage du site web de France 2 : "Nous ne voulions pas tomber dans la surenchère." En août dernier, le ministre de l'Intérieur, invité à TF1 pour une interview, en profite pour passer un savon mémorable à un journaliste. La raison ? Un reportage sur les sans-papiers de Cachan, jugé trop complaisant.
Est-ce un hasard absolu si les Guignols s'en donnent à chœur joie sur un si zélé Jean-Pierre Elkabbach qui, du haut d'Europe 1, pratiquerait à outrance des interviews cire pompes à l’UMP ? En tout cas, en février 2006, le Canard enchaîné révèle que Jean-Pierre Elkabbach, directeur de la station, a pris conseil auprès de Nicolas Sarkozy sur le choix d'un journaliste politique. "C'est normal, explique avec mépris Sarkozy. J'ai été ministre de la Communication." Et il ajoute : "Je les connais, les journalistes." De son côté, Elkabbach, parangon de la déontologie, justifie sa "méthode" de recrutement, qui consiste, à prendre l'avis des politiques, mais aussi de syndicalistes ou d'associations : "Je fais cela pour tous les services parce que je veux avoir les meilleurs... Je ne peux pas interdire aux politiques de me donner leur avis. Mais, ensuite, je décide à 100 % moi-même.". Vous pouvez le croire !
INTERVENTIONS DIRECTES
C'est sans doute sur Paris Match que les interventions de Nicolas Sarkozy ont été les plus directes et les plus pressantes. Témoin, l'incroyable limogeage d’Alain Genestar. Témoin aussi, depuis ce départ forcé, la brosse à reluire envers le candidat proche du patron. Ah ! qu’il est beau ce titre "Un destin en marche", dont a bénéficié Sarkozy en décembre dernier (sans parler des huit pages lui étant dédiées).Très inquiétante de sous entendus la toute récente révélation de Joseph Macé-Scaron, actuellement directeur adjoint de la rédaction de Marianne , dans l'émission On refait le monde du 16 avril sur RTL : "J'ai été démissionné du Figaro Magazine [en juin 2005], tout simplement parce que j'ai refusé de tailler des pipes à M. Nicolas Sarkozy." Direct. Précis. Sincère. Autant que les coups de fil de Sarkozy à Edouard de Rothschild (actionnaire de référence de Libération ) pour se plaindre... de la mauvaise tenue générale du quotidien un tant soit peu irrévérencieux.
Bien plus que les mots ces actes permanents, récurrents, insistants révèlent une manière de concevoir les rapports aux autres qui devraient alerter singulièrement les démocrates sincères. Un Sarkozy maîtrisant, avant même d’être élu, le système médiatique, le système policier, le système judiciaire, le Sénat, l’Assemblée nationale, le conseil constitutionnel, le CSA, le conseil supérieur de la Magistrature, les Préfets, le MEDEF … approche singulièrement, avec la constitution de la V° République, de la possession du pouvoir absolu. Ses potes pourront se gaver tranquilles…et en toute sécurité. Il saura renvoyer l’ascenseur.
Mais je déblogue… 
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30 avril 2007 1 30 /04 /avril /2007 12:02
Il est à peu près certain que dans le face à face entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, l’avenir de l "Europe va s’inviter autour de la table et il serait étonnant que l’adhésion de la Turquie ne surgisse pas au détour d’une question. Ce pays qui a tant préoccupé l’an passé la classe politique française vient en effet d’entrer de plain-pied dans la campagne des présidentielles françaises alors que les médias hexagonaux se gavent ce matin de " pipoleries " consistant à comparer les présences de certains grands intellectuels du show-bizz (Johnny, Bigard, Clavier, Doc Gynéco…) au meeting sarkoziste avec ceux annoncés à Charlety pour demain. Il est vrai que ce qui s’est passé à Istambul, en comparaison avec cette brochette de grands artistes modeleurs de la culture actuelle, n’offre pas grand intérêt. Et pourtant…
La Turquie est en effet en passe de se choisir son Président de la République ce qui dans le contexte actuel revêt une importance fondamentale pour l’avenir même de l’Europe compte tenu de la position stratégique de ce pays sur l’échiquier mondial actuel. Les Turcs ne s’exprimant pas au suffrage universel pour effectuer ce choix vont sûrement basculer dans le camp de la nouvelle donne politique du proche et du Moyen Orient mêlant religion et politique.
Après un premier tour de scrutin vendredi au Parlement, qui n'a pas permis de désigner le nouveau chef de l'Etat à cause du boycottage des députés de l'opposition, un deuxième vote sera en principe organisé mercredi. Le Premier ministre Tayyip Erdogan, qui a finalement renoncé à se présenter à la présidence, et son poulain Abdullah Gül démentent vouloir faire de la Turquie un Etat islamiste. Ils rappellent qu'ils sont au pouvoir depuis près de cinq ans, période marquée par une forte croissance économique, et qu'ils ont engagé les discussions en vue de l'adhésion du pays à l'Union européenne, signe de leur volonté d'ouverture. Mais leurs discours ne semblent pas convaincre dans un pays où la laïcité demeure une valeur fondatrice de l’émancipation du pays.
Issu de la mouvance islamiste, Abdullah Gül, ministre turc des Affaires étrangères, n'entend pas en effet retirer sa candidature à l'élection présidentielle, malgré les pressions de l'armée et une nouvelle manifestation monstre de partisans de la laïcité dimanche à Istanbul. "Le processus (d'élection d'un président) a débuté et va se poursuivre (...). Il n'est pas question que ma candidature soit retirée", a-t-il dit à des journalistes à la télévision ce qui ne laisse planer aucun doute sur l’issue du scrutin qui n’a été que retardée par les parlementaires de l’opposition.
Le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation laïque d'opposition, a ainsi saisi la Cour constitutionnelle pour obtenir l'invalidation du premier tour de scrutin vendredi dernier. Cette demande sera examinée aujourd’hui mais on ignore si la décision sera rendue instantanément. Si la Cour donne raison au CHP, Tayyip Erdogan devra convoquer des élections législatives anticipées dans un délai de 90 jours. Le chef de l'Etat sortant, le laïque Ahmet Necdet Sezer, conserverait ses fonctions à titre provisoire dans l'attente de l'élection de son successeur par la nouvelle assemblée. Si en revanche elle donne raison au gouvernement, Abdullah Gül devrait l'emporter au troisième tour, fixé au 9 mai, car alors, il n'aura besoin que de la majorité simple, soit 276 voix, ce que l'AKP peut obtenir sans aucun problème et il en serait terminé du principe ayant permis à Mutafa Kémal, le premier président d’ancrer la Turquie dans la modernité.
DES LAICARDS DEPASSES
Le résultat de la démarche de l’opposition risque d’avoir une importance dépassant largement les frontières turques car rares, très rares, sont les peuples qui s’emparent de la laïcité pour en faire un principe fondateur de leur vie commune. Même en France il semble parfois que l’impact du concept soit en perte de vitesse constante sous la forte influence de la marchandisation du service public d’éducation, la promotion sarkoziste du communautarisme, le rôle souterrain des sectes diverses et variées (au fait quels ont les positions de l’Eglise de Scientologie vis à vis de Sarkozy ?), la montée constante des intégrismes de tous bords. D’ailleurs j’ai souvenir de m’être fait traiter dans une commentaire de L’AUTRE QUOTIDIEN de " laïcard dépassé " en rappelant des principes simples de vie en commun propres à l’état républicain.
En constatant qu’à Istambul, hier, plus d'un million de personnes se sont rassemblées pour clamer leur crainte que l'élection d'Abdullah Gül, le candidat de l'AKP (Parti pour la justice et le développement), qui dispose de la majorité à l'assemblée, ne marque le début de la fin pour la Turquie moderne voulue par Mustafa Kemal, son premier président. Les protestataires agitaient des drapeaux turcs et des affiches portant des slogans anti-gouvernementaux.
"La Turquie est laïque et le restera", a scandé le cortège qui a défilé dans les rues de la première ville du pays. "Tous unis contre la loi de la charia", ont répété les manifestants, en faisant référence à la loi coranique qu'ils refusent de voir imposer un jour en Turquie. "Nous sommes ici pour protéger la République. Nous ne faisons pas confiance à ce gouvernement, nous savons d'où il vient. Ils veulent mettre en place une République islamique" a déclaré l’un des instigateurs de ce mouvement de fond dans un état pourtant parfois méprisé par le reste d’une Europe ayant tendance à voir la paille dans l’œil de ses voisins afin d’éviter que l’on repère la poutre dans le sien.
Les militaires turcs, qui ont mené quatre coups d'Etat en cinquante ans et se considèrent comme les garants sourcilleux des institutions laïques, ont également fait part de leur "inquiétude", dans un communiqué en forme de mise en garde… ce qui constitue tout de même un extraordinaire paradoxe. L’alliance du sabre et du goupillon pour mener des guerres saintes semble réservée à ce grand pays démocratique que sont les… Etats Unis d’Amérique 
FAIRE SAUTER UN VERROU DECISIF
La Turquie posera cette semaine un véritable problème à l’équilibre du monde. Si elle sombre dans le politique religieusement correct elle fera sauter un verrou décisif ouvrant la porte à d’autres événements de ce type. Il est certain qu’il sera ensuite difficile en Extrême Orient par exemple d’éviter des affrontements ou des ambitions reposant exactement sur le même concept. Jamais la laïcité n’a revêtu une telle importance à l’échelle de la planète. Jamais elle n’a été autant malmenée au prétexte qu’elle serait le refuge d’antireligieux fanatiques et arriérés. Jamais la laïcité n’aura autant été le vrai antidote au terrorisme. Jamais elle n’aura pourrant constitué une base moderne des démocraties de demain. Jamais la France n’aura eu autant besoin de rappeler qu’il s’agit au même titre que l’égalité, la liberté et la fraternité de l’un des piliers de son système social. Même si en Turquie la réalité est différente de la nôtre il faut admettre que l’ambition initiale de Mutafa Kémal ressemblait beaucoup à celle des Républicains du XIX° siècle puisqu’il faut souligner que le mot turc Laiklik vient directement du français.
La Turquie, depuis sa Constitution de 1921 (article 2), est en effet un État laïc ; Elle est le seul pays laïc dans le monde musulman. Cependant, la séparation entre les Églises et l'État n'est pas réciproque comme en France ou aux États-Unis. Si les Églises ne peuvent avoir d'influence sur l'État (interdiction du port du voile à l'école publique...), l'État, au contraire, peut se permettre d'édicter des règles en matière de religion. Autre divergence de conceptions, alors qu'en France, la laïcité est une exigence formelle et un principe traditionnel (corollaire, notamment, de la liberté de croyance), elle est en Turquie une exigence d'ordre public, comme l'a rappelé la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Leyla Sahin contre Turquie (2004-2005).
Il sera intéressant de constater à combien de reprises les mots de laïque ou de laïcité seront prononcés dans le débat de mercredi soir et surtout par qui car l’une des véritables divergences entre les deux candidats passent par leur capacité à faire vivre ce concept dans une société dans laquelle l’indépendance de penser est battue en brèche. D’ailleurs il serait éminemment souhaitable de rappeler que pour beaucoup il ne s’agit pas seulement de préserver l’indépendance de l’Etat vis à vis de la religion. Les présences conjuguées de Martin Bouygues et du fiston Lagardère à la grande messe sarkoziste témoignent d’un danger latent beaucoup plus angoissant pour la République. Tous les " papes " ou les " imams " ne sont pas identifiables ! Mais probablement seront nous aussi forts que les Turcs, un jour, quand il sera trop tard, pour aller dans les rues de Paris protester contre la confiscation de cette liberté absolue donnée par la raison et pas par la croyance.
Mais je déblogue…
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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 07:17
Je serai durant le week-end invité du salon du livre de Dax et dans l'impossibilité de rédiger (et surtout d'envoyer) la chronique de ce samedi. Je vous propose donc de relire celle publiée ici même il y a... un an, jour pour jour. Le temps est le seul juge 
 
 
Lorsque, dans quelques-unes de ces chroniques quotidiennes, je parle de " droitisation " de la France, je soulève parfois des commentaires acerbes ou sceptiques de la part des optimistes de service. Ils s’appuient sur les récentes manifestations, la mobilisation contre le CPE , leurs souvenirs des défilés anti FN d’il y a quatre ans. Ils croient au sursaut citoyen, au vote massif pour la gauche des déçus de " l’Umpisme ", à une sorte de purification idéologique de tous les miasmes réactionnaires, racistes ou populistes. Ils pratiquent la méthode Coué de la politique, celle qui consiste à éviter les analyses pour se contenter d’imprécations médiatiques déconnectées d’une réalité qu’ils ne veulent pas ou ne souhaitent pas voir ou entendre.
Or les récents sondages (dont on dit qu’ils ne contentent que ceux qui les commandent) viennent de démontrer l’ancrage fort des idées et du représentant emblématique du Front national. Ils ne semblaient pas tellement s’émouvoir de ces prises de position plaçant le vote FN à déjà 10 % alors qu’en 2002 il était un an à un niveau beaucoup plus faible. Par pur calcul électoraliste Mitterrand leur a en effet appris qu’un vote fort pour l’extrême droite affaiblit d’autant la Droite. Enfin, la tactique était bonne jusqu’au 21 avril 2002 où on a brutalement pris conscience de la dangerosité du procédé quand la Gauche est incapable de se mobiliser fortement.
SI CERTAINS N’AIMENT PAS LA FRANCE…
Le seul qui ait immédiatement réagi sans vergogne et sans aucun complexe n’est autre que le Roquet de Neuilly. Sarko n’a pas laissé aux exégètes le soin de rechercher les causes de ce renforcement de l’impact des idées frontistes. S'exprimant, samedi à Paris, devant les nouveaux adhérents de l'UMP, il a lancé, lui le Ministre de l’Intérieur, garant des libertés républicaines : "Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter". Il a également annoncé son intention d'aller chercher "un par un" les électeurs du Front national et de la "gauche populaire, Parti communiste en tête " conscient que les déçus de la gauche caviar se réfugient eux aussi dans l’extrémisme de droite comme ce fut le cas dans de nombreux scrutins antérieurs.
Tablant sur une année 2006 "passionnante", le président de l'UMP a promis qu'il ne "fuirait pas le débat" sur l'immigration, évoquant notamment un durcissement des conditions du regroupement familial. "Il y a encore quelques années, prononcer le mot et déjà vous étiez un raciste", s'est-il exclamé sous les ovations de militants ravis. "Je n'accepte pas cette pensée unique qui empêche de parler des problèmes (...) Ne pas avoir le courage de parler, c'est faire le lit des extrêmes". Une position tellement proche de celles de ses concurrents sur les territoires délimités par son propos qu’elle a provoqué l’ire de…Philippe de Villiers accusant Sarkozy de plagier de son slogan "La France, tu l'aimes ou tu la quittes". En fait, par cette critique, il a décerné au Roquet son brevet nationaliste de chien de garde et en plus il a enfoncé le clou du lien possible, au second tour, dans 14 mois entre l’Ump et le MPF.
L’INCAPACITE DE LA CLASSE POLITIQUE …
Dans un entretien (1) Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'IRIS spécialiste de l'extrême droite pose remarquablement le problème : " …il y a un vivier d'extrême droite et il y a un niveau élevé de sentiments xénophobes dans ce pays. Ce constat est avant tout la conséquence de l'incapacité de la classe politique à tirer les conclusions du 21 avril 2002 et du 29 mai 2005. Ceci s'explique également par le sentiment très répandu que les carrières des politiques français sont extrêmement longues, qu'ils sont inflexibles. C'est enfin l'impression que la classe politique n'est plus décisionnaire. A force d'entendre que toutes les décisions se prennent à Bruxelles, les électeurs concluent que les politiques français sont inutiles …"
Qu’ajouter de plus à cette réflexion d’une criante vérité et que bien évidemment personne n’entendra car elle remettrait en cause ses propres ambitions. Et si j’ajoute ces remarques que je partage sans aucune modification ont a une idée précise de la gravité du contexte sur lequel il faudrait une " oxygénation " considérable des pratiques actuelles en donnant enfin la parole aux gens du terrain. " La distance qu'ils mettent entre la classe politique et eux est véritablement énorme. A force de se sentir ringardisés, de s'entendre dire que leur choix est impertinent, les électeurs se tournent vers celui qui représentent selon eux ces thématiques-là. Jean-Marie Le Pen est le candidat de ceux qui s'opposent ". Lors de leurs interventions publiques les plus ardents défenseurs de Lionel Jospin (une de mes amis m’a interdit de l’appeler Yoyo) ou ceux qui prônaient le OUI au traité européen ne cessent de stigmatiser l’ignorance de ce peuple qui n’a pas reconnu les bienfaits d’un programme non socialiste et qui, par dessus, a refusé d’entrer les yeux fermés dans le système libéral outrancier. En France on garde un mauvais souvenir de l’école quand le maître n’arrête pas de vous marteler que vous ne comprenez rien à rien qu’il est inutile de vous expliquer quoi que ce soit… Pour exorciser ce sentiment coupable de nullité collective, le choix est vite fait : on se tourne vers celui qui maltraite les donneurs de leçons. Et plus ces derniers insisteront et plus ils renforceront la fuite des plus fragiles vers des horizons incertains.
SURFER SUR LES ANGOISSES, LES CONTESTATIONS
Sarko n’a pas attendu longtemps pour s’engouffrer dans la brèche . Il n’a pas besoin de raisonner sur la base d’un idéal ou même d’un programme mais simplement de surfer sur les angoisses, les contestations, les conflits en se prononçant dans le sens de l’opinion dominante. Le contexte mondial renforce la crainte de l’autre et, pourquoi ne pas clairement le dire, de tous ceux qui se réclament de l’Islam. Les déclarations iraniennes, la crise pétrolière, la situation entre Israël et la Palestine, les appels à la Croisade de Ben Laden constituent des événements qui influent sur l’inconscient des gens. Et ce, d’autant plus fort, qu’ils sont isolés, vulnérables et sous forte influence télévisuelle. Le Roquet spécialisé dans les effets d’annonce va multiplier les " phrases chocs " sur l’immigration de telle manière qu’il accrédite fortement ce principe très populaire dont Coluche avait fait un sketch : "  retenez moi où je fais un malheur ! ".
Une manière comme une autre de ne pas être jugé sur les résultats mais seulement sur des intentions. Rares sont en effet les remarques formulées à l’égard du bilan réel de Sarkozy. Quelques statistiques plus ou moins fiables mais concrètement il n’a réglé aucun des problèmes de fond auquel il a été confronté. Crise des banlieues : rien n’a fondamentalement changé ! Décentralisation des responsabilités mais pas des crédits : le fossé entre les besoins et les crédits se transforme en abîme ! C.P.E. : dialogue social promis et retrait simple sans pour autant écouter les propositions ! Immigration : coups d’éclats mais aucune maîtrise réelle ! Tout est à l’avenant mais l’essentiel demeure le relais médiatique qu’ont ses propos.
Il convoque la presse comme Ministre. Si ça ne marche pas, il l’invite comme président de l’Ump à assister à ses réunions nationales diverses. S’il arpente la France profonde sous l’œil des caméras il leur paie le voyage pour être certain que leur rédaction acceptera de les laisser partir. Lui aussi sait que, beaucoup plus que le savoir faire c’est le faire savoir qui compte désormais en politique…
Mais je déblogue…
 
(1) permanent.nouvelobs.com
 
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27 avril 2007 5 27 /04 /avril /2007 13:11
Pour la première fois en France, plus de cent cinquante praticiens de santé doté d’un diplôme étranger ont, aujourd’hui, déposé plainte auprès du Procureur de la République de Paris pour "discrimination". Cette discrimination a été, par deux fois, constatée et déplorée par la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité) qui relève que les médecins à diplôme étranger, bien qu’exerçant des fonctions identiques à leurs homologues français, sont néanmoins sous payés et enfermés dans une précarité inacceptable. La HALDE, par deux fois, mais en vain, a sollicité du Ministre de la Santé qu’il mette fin à ces inégalités indignes des valeurs républicaines françaises.
Dès lors, aujourd’hui, au nom de l’égalité des chances et des droits, les médecins à diplôme étranger ont choisi de déposer plus de… 150 plaintes contre X devant Monsieur le Procureur de la République de Paris, afin que justice soit rendue, ayant droit comme n’importe quel citoyen à voir cette infraction pénale et ses auteurs, une fois identifiés, poursuivis.
A l’heure de l’égalité des chances et de la lutte contre les discriminations, ces médecins incarnent une intégration sans failles et sont pourtant méprisés par les pouvoirs publics, qui s’affranchissant des avis de la plus haute autorité française contre les discriminations, les relèguent dans des statuts indignes des valeurs tant déclamées par les candidats à l’élection présidentielle.
Si des hommes et des femmes venus d’ailleurs, souvent à la demande des hôpitaux français, totalisant 10 années d’études médicales ou plus, et participant sans mesure au bon fonctionnement du service hospitalier public depuis des années, sont à ce point méprisés, il est difficile de croire que les jeunes désoeuvrés des quartiers difficiles, peinant à trouver leur place, puissent un jour s’en sortir.
C’est cette question de la volonté politique de lutter efficacement contre la discrimination qui sera posée aux deux candidats finalistes de l’élection présidentielle au nom des cent cinquante plaignants, plus que jamais résolus à se faire entendre. Cette situation extraordinaire illustre le comportement réel de l’Etat UMP. En effet, les effets d’annonce succède aux effets d’annonce mais aucune situation concrète n’évolue réellement. Dans de multiples domaines on se trouve confronté aux mêmes paradoxes voulant que l’on créée des comités, des hautes autorités, des conseils incapables d’imposer quoi que ce soit aux Ministères les plus puissants et omnubilés par leurs défaillances budgétaires. Le décalage s’accentue entre une vision " comptable " des problèmes et une vision " politique " réduite à la portion congrue. Le principal changement que pourrait insuffler Ségolène Royal résiderait dans une farouche volonté de remettre le pouvoir politique sur le devant de la scène.
LES PAROLES SONT PEU SUIVIES DES ACTES
Les électrices et les électeurs sentent, confusément pour la majorité, mais de manière concrète pour les autres que les paroles sont peu souvent suivies par les actes. Il est vrai que la procédure actuelle entre le vote d’une loi et sa mise en oeuvre relève de l’aventure. Tout le monde sait que les députés n’ont qu’un pourvoir… limité car les fonctionnaires de tout poils s’évertuent de contourner leur volonté en rédigeant des décrets d’application qui limitent l’impact des décisions prises. L’astuce est utilisée en permanence par la subtilité des mots et surtout des circonvolutions techniques qui font que l’application de la loi est considérablement atténuée ou exécutoire dans des délais qui la privent de son utilité.
D’ailleurs les parlementaires ne se font aucune illusion sur l’efficacité de leur travail. Ils en dénoncent même les travers toutes tendances confondues sans jamais parvenir… à modifier els comportements de la haute administration. Ces retards récurrents, quasi structurels de l'application des lois, compromettent à la fois l'image et le bon fonctionnement de nos institutions. C'est ainsi que nombre de problèmes demeurent en suspens, dans l'attente d'une solution promise mais non effective, et que des pans entiers de l'économie française (filière " bois ", secteurs agricoles, chasseurs...) doivent subir, outre l'inquiétude liée à la fragilité de leur situation, les affres de l'attente et de l'incertitude. Ce décalage entre l'annonce de la mesure et sa mise en oeuvre donne une piètre image de l'efficacité du travail parlementaire et gouvernemental, et ne peut qu'aggraver, à terme, la désaffection de l'opinion pour la vie publique.
Quant aux parlementaires, ils se sont trouvés, de plus en plus fréquemment, en situation de devoir modifier des lois non… encore applicables ou appliquées car les décrets attendaient (loi relative à la SRU, loi relative à la chasse, loi  relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité...), ce qui, en les privant du retour d'expérience nécessaire à l'évaluation du droit existant, nuit à la qualité et à la sérénité de leur réflexion. Telle est la réalité entre les propositions électorales présentes et le jour où le citoyen en constate l’effet.
UN PROBLEME DE CREDIBILITE
Au sein de l'Union européenne enfin, la non-application de directives transposées dans le droit français (loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine des transports, loi portant diverses dispositions d'adaptation du droit communautaire en matière de santé des animaux et de qualité sanitaire des denrées, et modifiant le code rural) pose pour la France un problème de crédibilité et peut aboutir à des sanctions. Au total, même s'il est impossible de chiffrer le coût de ce déficit réglementaire, qui se traduit, tant en termes économiques que psychologiques, par des conséquences très négatives, il est clair que les ministères devront tout mettre en oeuvre pour le combler : le prochain défi du Gouvernement sera… tout bonnement sa capacité celui de l'application des lois, et le rôle du Parlement devra être de lui rappeler, en permanence, les enjeux de ce changement réel de pratiques.
Le mandat présidentiel réduit à 5 ans rend le délai de réactivité encore plus restreint. Il est certain que l’on trouverait des textes votés dans les premiers mois d’une législature qui… plusieurs années après sont encore inappliqués dans leur totalité ou qui ont été rendus inapplicables par des décrets abscons. La France est devenue probablement l’un des pays les moins réactif en matière politique mais toute modification des procédures se heurtera aux réticences de celles et ceux qui ont été formés pour les… appliquer.
Le seul moyen que l’on ait trouvé pour pallier cette pesanteur c’est de créer des observatoires ou des hautes autorités qui se contentent de suivre, la plus part du temps, en toute non indépendance, l’avis des gouvernements qui les ont installées. On vient de la voir pour les comptables du CSA qui n’ont dans les faits aucun pouvoir à part nommer à France Télévision le candidat de Bernadette Chirac ou de payer des chronométreurs installés devant leur poste de télévision durant les campagnes électorales. De toutes les manières tout le monde sait qu’ils n’ont aucun moyen de… sanctionner une chaîne de télé qui ne respecterait pas ses obligations. Comme la Halde dans le domaine de la discrimination le CSA essaie de tous les cotés de se prémunir officiellement de toute accusation avec la vigueur de la poule qui a pondu le premier œuf.
La France est malade de son indifférence à l’égard de la politique car il est de bon ton de ressasser qu’elle n’est faite que par des incapables pourris qui ne défendent que leurs intérêts. Le 6 mai vers 20 heures on risque peut-être d’avoir un réveil difficile. On appellera le SAMU pour sauver la malade. Pourvu qu’il ne nous envoie pas un médecin urgentiste étranger…recruté par la voie de l’immigration choisie !
Mais je déblogue…
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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 07:17
Que serait la France de Nicolas Sarkozy s'il accédait, le 6 mai, à la présidence de la République ? Quelles sont ses volontés de réforme, ses mesures prioritaires ? En meeting, il répète que ses adversaires veulent le «diaboliser» et lui vouent de la «haine». Loin de nourrir de tels sentiments, Libération décrypte les projets du candidat UMP qui fâchent.
Voici une excellente analyse des journalistes de Libération que je me permets d'emprunter car elle fait une synthèse de ce qui attend la France si Sarkozy triomphe aux présidentielels et ensuite car on l'oublie un peu trop aux législatives. Je crois que l'on peut difficilement faire mieux en la matière. Alors tant pis pour une fois je me contenterai de soumettre à votre avis ces réalités que je n'ai pas moi-même écrites. Elles devraient être en effet largement diffusées.
LA JUSTICE
Ce qu'il veut faire. Il a promis de «lutter contre la récidive en instituant des peines plancher pour les multirécidivistes». La dernière loi visant à réprimer plus sévèrement la récidive (élargissement des critères de la récidive, limitation des sursis...) remonte à décembre 2005. Nicolas Sarkozy veut qu'au bout de trois fois le condamné écope de la peine maximale prévue. Ce qui malmène le principe de l'individualisation de la peine inscrit dans la tradition juridique, la Constitution et la Convention européenne des droits de l'homme. Tous les spécialistes estiment qu'une telle mesure fera exploser la population pénitentiaire.
Sarkozy veut aussi supprimer l'excuse de minorité pour les récidivistes de plus de 16 ans, et aligner progressivement la justice des mineurs sur celle des majeurs. Il tient aussi à «expérimenter» une séparation entre les mineurs dont s'occupent les juges des enfants : d'un côté les victimes, de l'autre les délinquants. Sachant que les frontières sont totalement perméables.
Ce qu'il a fait. Il a beaucoup joué avec le principe de la séparation des pouvoirs, en mettant en cause personnellement des magistrats, notamment ceux du tribunal des enfants de Bobigny, accusés de «démissionner» face aux délinquants. Au point que Guy Canivet, le premier président de la Cour de cassation, avait été reçu par Jacques Chirac, en septembre 2006, après avoir exprimé sa colère pour dénoncer «les termes provocants» de Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, «mettant en cause le fonctionnement de l'institution judiciaire». Le haut magistrat se montrait alors désireux d'exposer au chef de l'Etat «la gravité de ces atteintes réitérées à la répartition des pouvoirs prévue par la Constitution et le malaise ressenti par les juges». 
Sarkozy a aussi multiplié le fichage en étendant notamment le fichier national automatisé des empreintes génétiques ­ créé sous la gauche pour pister les délinquants sexuels ­ à quasiment tous les délits. Contre l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, ce fichier ne contient pas que des condamnés mais aussi des suspects.
LA POLICE
Ce qu'il veut faire. Le ministre de l'Intérieur en avait rêvé contre l'avis de Jacques Chirac, et cette fois le candidat à l'Elysée est bien décidé à la mettre en place : une direction unique du renseignement qui réunirait Renseignements généraux (RG) et Direction de la surveillance du territoire (DST). Officiellement, il s'agit de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Une direction unifiée aurait également l'avantage d'être plus facilement contrôlable pour le pouvoir politique avec un homme idoine à sa tête. Nicolas Sarkozy veut également faire voter une nouvelle loi de programmation afin de «combler» les poches de retard des forces de l'ordre en matière de cryptologie, de biométrie et d'équipements. Lors de ses deux précédents passages place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait déjà largement communiqué sur les technologies (pistolet à décharge électrique, caméras...) au service de la police.
Ce qu'il a fait. Dès son arrivée au ministère de l'Intérieur au printemps 2002, Nicolas Sarkozy s'est attaché à galvaniser des policiers et des gendarmes qui avaient manifesté leur blues dans la rue à l'automne 2001. Il leur a garanti moyens et effectifs dans une loi de programmation votée durant l'été 2002. Le deuxième étage de la fusée sécuritaire Sarkozy a été la mise en place de la «culture du résultat», aujourd'hui largement décriée dans les commissariats. Lors de leurs dernières élections professionnelles, les policiers ont dénoncé, la «chasse aux crânes», c'est-à-dire l'inflation des interpellations et des gardes à vue. Enfin, il est le ministre de l'Intérieur qui a enterré la police de proximité mise en place par ses prédécesseurs de gauche.
L'IMMIGRATION
Ce qu'il veut faire. L'objectif de Sarkozy est affiché : limiter l'immigration «subie». Le candidat de l'UMP a annoncé la création d'un «ministère de l'Intégration et de l'Identité nationale» regroupant les attributions confiées aujourd'hui à trois ministères. Il a également promis, dès juillet, une troisième loi sur l'immigration et précisé que les immigrés souhaitant venir en France au titre du regroupement familial devraient apprendre des «rudiments» de la langue française.
Ce qu'il a fait. Alors ministre de l'Intérieur, il a fait adopter deux lois sur l'immigration, en 2003 puis en 2006. La première comprenait une disposition plutôt favorable aux immigrés avec la suppression partielle de la «double peine». La seconde a durci les conditions de régularisation des immigrés en situation irrégulière, et celles d'entrée et de séjour des étrangers. Hautement symbolique, la suppression de la régularisation de plein droit après dix ans de séjour, même clandestin, en France. La lutte de Sarkozy contre l'immigration clandestine s'est accompagnée d'une augmentation des reconduites à la frontière : 24 000 en 2006, un chiffre toutefois inférieur aux objectifs fixés aux préfectures. La loi de 2006 était également censée ouvrir la porte à une immigration «choisie». Malgré quelques accords signés avec des pays comme le Mali, ce système tarde à prendre forme.
LE SOCIAL
Ce qu'il veut faire. Le candidat Sarkozy veut encadrer le droit de grève en imposant un vote à bulletin secret au bout de huit jours d'arrêt de travail. Dans le secteur public, il souhaite l'organisation d'un service minimum instauré par la loi dès juillet. Il veut réduire le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Pour les salariés du secteur privé, il veut remplacer le CDI et le CDD par un contrat de travail unique, sur le modèle du contrat nouvelle embauche (CNE) ou du contrat première embauche (CPE), ce qui permettrait à tout employeur de se séparer d'un salarié sans avoir à se justifier, en contrepartie d'une indemnité de licenciement revalorisée. Sa proposition d'exonérer totalement de charges sociales et fiscales les heures supplémentaires, payées 25 % plus cher, signerait la fin des 35 heures avec un effet négatif sur l'emploi, les entreprises ayant intérêt à allonger la durée du travail plutôt qu'à embaucher.
Ce qu'il a fait. Du fait de ses fonctions ministérielles, Sarkozy n'a jamais eu à intervenir directement dans le domaine social. Son passage au ministère de l'Economie, de mars à novembre 2004, fut bref. Le budget 2005, qu'il a préparé et fait voter, se traduisait essentiellement par le non-remplacement d'une partie des départs à la retraite de fonctionnaires. Il a soutenu la création du CNE à l'été 2005, mais quand Dominique de Villepin a lancé le CPE en janvier 2006, il a prudemment laissé le Premier ministre s'enferrer avant de plaider ­ comme président de l'UMP ­ pour un repli stratégique.
Que serait la France de Nicolas Sarkozy s'il accédait, le 6 mai, à la présidence de la République ? Quelles sont ses volontés de réforme, ses mesures prioritaires ? En meeting, il répète que ses adversaires veulent le «diaboliser» et lui vouent de la «haine». Loin de nourrir de tels sentiments, Libération décrypte en 10 points les projets du candidat UMP qui fâchent.
L'INDIVIDU
Ce qu'il veut faire. Nicolas Sarkozy pourrait revenir à la charge en proposant le dépistage des signes avant-coureurs de délinquance chez les enfants de moins de 3 ans. Il s'était déjà appuyé sur un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale qui préconisait «le repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle». A trop scruter les «susceptibilités génétiques», il risque de considérer qu' «un sujet "est" délinquant avant même d'entrer dans l'existence», comme le regrettait alors le docteur en psychopathologie Rodolphe Adam.
Ce qu'il a dit. Dans un entretien avec Michel Onfray, publié par Philosophie magazine d'avril, Nicolas Sarkozy déclarait : «J'inclinerais à penser qu'on naît pédophile», et, plus loin : «Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année [...] parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable [...]. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense.» 
Une certaine idée du social
Ce qu'il veut faire. Le candidat Sarkozy veut encadrer le droit de grève en imposant un vote à bulletin secret au bout de huit jours d'arrêt de travail. Dans le secteur public, il souhaite l'organisation d'un service minimum instauré par la loi dès juillet. Il veut réduire le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Pour les salariés du secteur privé, il veut remplacer le CDI et le CDD par un contrat de travail unique, sur le modèle du contrat nouvelle embauche (CNE) ou du contrat première embauche (CPE), ce qui permettrait à tout employeur de se séparer d'un salarié sans avoir à se justifier, en contrepartie d'une indemnité de licenciement revalorisée. Sa proposition d'exonérer totalement de charges sociales et fiscales les heures supplémentaires, payées 25 % plus cher, signerait la fin des 35 heures avec un effet négatif sur l'emploi, les entreprises ayant intérêt à allonger la durée du travail plutôt qu'à embaucher.
Ce qu'il a fait. Du fait de ses fonctions ministérielles, Sarkozy n'a jamais eu à intervenir directement dans le domaine social. Son passage au ministère de l'Economie, de mars à novembre 2004, fut bref. Le budget 2005, qu'il a préparé et fait voter, se traduisait essentiellement par le non-remplacement d'une partie des départs à la retraite de fonctionnaires. Il a soutenu la création du CNE à l'été 2005, mais quand Dominique de Villepin a lancé le CPE en janvier 2006, il a prudemment laissé le Premier ministre s'enferrer avant de plaider ­ comme président de l'UMP ­ pour un repli stratégique
LE LOGEMENT
Ce qu'il veut faire. Alors que la France compte 1,3 million de demandeurs de HLM, Nicolas Sarkozy, entend fixer «une obligation annuelle de vente de 1 % du parc social, soit 40 000 logements» sociaux par an. Cela permettrait «de rendre le rêve de propriété accessible à beaucoup de personnes qui en sont exclues actuellement», argumente le candidat UMP. Mais ces ventes risquent de concerner les plus beaux morceaux des HLM (les immeubles les mieux situés, les mieux construits), laissant dans le champ du parc social les cités ou les bâtiments les plus excentrés, accentuant ainsi les phénomènes de ghettoïsation. La mise en oeuvre d'un tel programme risque aussi de réduire l'offre d'habitat social, au moment même où les loyers du privé flambent et deviennent inaccessibles aux ménages à petits revenus, voire moyens en région parisienne et dans les grandes métropoles régionales.
Ce qu'il a fait. Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy a décidé en 2005 de vendre 4 000 HLM dans son département en cinq ans (soit 800 par an en moyenne). Pour faire taire les critiques, il a promis de les remplacer par des constructions nouvelles, devant s'ajouter aux 3 300 logements sociaux nouveaux déjà programmés annuellement par le département. Ce qui fait un total de 4 100 logements HLM à réaliser chaque année. Mais sur le terrain ça ne suit pas : seulement 2 590 ont été construits en 2006 et à peine plus de 1 500 en 2005. Autre fait d'armes : maire de Neuilly pendant neuf ans, Nicolas Sakozy n'a jamais accordé une quelconque priorité au logement social. Sa ville compte moins de 3 % de HLM. C'est l'une des pires élèves parmi les communes de France, bien en deçà des objectifs de la loi SRU qui impose 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France).
LA SANTE
Ce qu'il veut faire. Son programme Ensemble réaffirme les grands principes du modèle français de Sécurité sociale, pour «garantir l'égalité et l'équité de l'accès aux soins pour tous». Mais Nicolas Sarkozy veut «également que chacun se sente responsable du financement de notre système de santé». Aussi propose-t-il «un système avec quatre franchises : les premiers euros annuels sur les examens biologiques, les premiers euros annuels sur les médicaments, les premiers euros annuels sur les visites médicales et même sur l'hospitalisation». Ces sommes, inscrites sur un «compte annuel», ne seraient «pas remboursées» par la Sécurité sociale. Leur montant ferait l'objet d'un «débat chaque année devant le Parlement» et serait fonction de la santé financière de l'assurance maladie. Cette logique strictement comptable de rééquilibrage des comptes de la Sécurité sociale reviendrait à rembourser de moins en moins les malades, les contraignant à souscrire des assurances complémentaires de plus en plus onéreuses.
Ce qu'il a fait. Ministre de l'Economie en 2004, au moment où ses homologues à la Santé, Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand, préparaient et faisaient voter la réforme de l'assurance maladie, Sarkozy ne leur a pas permis de puiser dans les recettes fiscales pour renflouer la Sécurité sociale. Défenseur de l'orthodoxie budgétaire et partisan d'une réduction des prélèvements obligatoires, il ne connaît que la baisse des dépenses pour équilibrer les comptes, qu'il s'agisse du budget de l'Etat ou des comptes sociaux.
LA FISCALITE
Ce qu'il veut faire. Nicolas Sarkozy a prévu d'abaisser encore le «bouclier fiscal» (qui permet de plafonner le total des impôts payés par un contribuable) à 50 %, alors qu'il est actuellement de 60 %. Surtout il souhaite supprimer jusqu'à 95 % des «droits de donation et de succession pour tous les patrimoines petits et moyens». Or, en France, grâce à la législation fiscale existante, 80 % des patrimoines transmis en ligne directe échappent déjà à toute imposition. Avec cette nouvelle proposition, 15 à 20 % des Français les plus riches échapperaient à nouveau aux successions. L'impôt sur la fortune pourrait de fait disparaître. Le candidat promettant une déduction de 50 000 euros de l'impôt contre un tel investissement dans une PME. La politique fiscale, au final, devrait profiter aux citoyens les plus aisés.
Ce qu'il a fait. En cinq ans, la droite a mené une étrange politique fiscale. Que jamais Sarkozy n'a désavouée. Baissant de manière drastique l'impôt sur le revenu (IR), dont le taux marginal a progressivement été abaissé à 40 %. Aujourd'hui l'IR ne représente plus que 25 % des recettes fiscales de l'Etat. Mais dans le même temps, la majorité a réussi la prouesse de faire augmenter le taux des prélèvements obligatoires : l'ensemble des taxes fiscales et sociales atteint 44,4 %. Elle a aussi inventé le «bouclier fiscal» . Autant de mesures fiscales au service des plus aisés.
LES MEDIAS
Ce qu'il veut faire. Il prévoit un superministère rassemblant les médias, la culture et l'éducation, et un renforcement des missions culturelles de France Télévisions. En matière de médias, le programme de Nicolas Sarkozy est maigre. Il faut dire qu'il en a déjà tellement fait...
Ce qu'il a fait. Dernier incident en date : il pète les plomb en coulisses de l'émission France Europe Express sur France 3 parce que monsieur n'a pas de loge. Sarkozy n'aime rien tant que mettre sa patte dans les médias, où il compte beaucoup d'amis : Arnaud Lagardère, patron du groupe éponyme ­ qui a gentiment viré Alain Genestar, patron de Paris-Match coupable d'avoir publié une une présentant Cécilia Sarkozy et son nouvel amoureux ­ ou encore Martin Bouygues, qui possède TF1. Sarkozy aime aussi beaucoup passer des coups de fil. A Robert Namias (TF1) et Arlette Chabot (France 2) pour les remercier d'avoir levé le pied sur le soulèvement des banlieues fin 2005. A Bertrand Méheut, patron de Canal +, pour, en juin 2005, défendre Karl Zéro dont l'émission est menacée. A Edouard de Rothschild pour se plaindre de la façon dont Libération le traite. Le zélé Jean-Pierre Elkabbach cherche-t-il à Europe 1 un journaliste politique pour suivre l'UMP qu'il demande conseil à... Nicolas Sarkozy. «Normal, répond celui-ci, j'ai été ministre de la Communication.» 
LE POUVOIR
Ce qu'il veut faire. Comme souvent en la matière, les postulants à l'Elysée oublient rapidement leur promesse de partager les pouvoirs du chef de l'Etat qu'ils viennent de se voir attribuer par le peuple. Lorsqu'il dit vouloir un «président fort», nul doute que Nicolas Sarkozy le sera. Et surtout, quinquennat oblige, plus engagé dans la conduite de la politique quotidienne. Dans ce cadre, le Premier ministre ne sera plus qu'un chef d'équipe gouvernementale. Logique dans ces conditions que le Président vienne s'expliquer en personne devant le Parlement, ce qui lui était interdit jusqu'à présent par la tradition républicaine. Tout aussi logique qu'il ne puisse plus se prévaloir d'aucun «domaine réservé» (politique étrangère et défense). Pour mettre en oeuvre ces réformes, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il désignerait avant l'été une commission de révision de la Constitution dont les conclusions seront soumises au Parlement en septembre
Ce qu'il a dit. L'ancien ministre de l'Intérieur défend les institutions de la Ve République : «Ce régime, avec son président fort et son gouvernement doté des moyens d'agir, est fait pour la France», expliquait-il ainsi début avril. Mais, pour lui, «le président de la République devra gouverner». S'il entend conserver l'essentiel des institutions créées par le général de Gaulle en 1958, il veut les amender sur deux points : en limitant le nombre de mandats présidentiels à deux et renforçant les pouvoirs du Parlement, qui aura un droit de regard sur les nominations dans les grandes institutions (Conseil constitutionnel, Conseil supérieur de l'audiovisuel, etc.).
 
J'espère que cette entorse aux textes habituels de L'AUTRE QUOTIDIEN vous premettra de vous faire une idée plus précises de l'avenir...dans une période où le débat tourne davanatage sur la forme que sur le fond.
Mais je déblogue...
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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 07:07
On sait que Dali voyait dans la gare de Perpignan le centre du monde. Cet endroit qui n’avait pourtant rien d’absolument mythique avait brutalement pris une importance après ces déclarations d’un artiste exceptionnel. La notion de centre s’entend de plusieurs manières selon les paramètres que l’on veut bien lui attribuer. Forcément notre société égocentrique aime ce concept qui place un individu ou une idée dans un espace restreint pour lui donner une importance particulière en... l’isolant.
On accole bien des adjectifs au centre : culturel, d’orientation, de loisirs, médical, commercial, de conduite, éducatif fermé, d’entraînement, social, pénitentiaire… Quand on veut valoriser un lieu il faut effectivement le placer au milieu de quelque chose avec l’espoir que cette appellation lui confèrera une importance particulière acquise par son apparente indépendance. Il se détache du reste mais devient librement accessible au plus grand nombre.
Justement le principe fondamental de la survie du centre c’est qu’il ne doit pas y avoir d’obstacle à la venue des autres même si parfois on lui prête une dimension frileuse de repli sur soi. Il y a en effet une volonté évidente dans certains cas de « con…centration », de fortification, de refus d’ouverture : les centres fermés de toutes sortes se cloitrent sur des particularismes. La théorie du cocon où l’on peut muer, se transformer en un superbe papillon susceptible de préparer son envol devient très à la mode. On se retire qu monde pollué, corrompu, réputé inconscient pour revenir le moment venu en héros salvateur ou en nouveau né de la dernière pluie Cette méthode a une inspiration narcissique qui voudrait que, durant des semaines, on guette le moment clé où l’on pourra, devant le reste du monde ébahi, sortir de ce que l’on pense être le nirvana.
Le principe admettant que seul le centre soit indépendant et crédible reste en fait une véritable imposture. En effet pour qu’il existe il faut absolument qu’il ait des supports forts afin qu’on puisse lui donner sa consistance. On ne pourra jamais être au centre s’il n’y a pas autour d’autres espaces, d’autres idées, d’autres visions. Jamais on a vu le cœur de quelque chose avoir une utilité hors d’un corps qui le met en mouvement. Souvent même il y a une interdépendance absolue entre la vigueur de l’un et la bonne santé de l’autre. Et, pour exister, le centre ne se construit que par les forces puisées chez les autres. Il les assimile en pensant qu’elles lui sont acquises à vie alors que les défaillances interviennent à tous moments. Elles mettent alors en lumière le fait que le cœur de la cible n’existe que quand les autres les rejoignent ou quand ils s’installent à ses cotés.
UN JOUEUR DE FLECHETTES
Bayrou, quels que soient ses mérites, n’est qu’un joueur de fléchettes. Vous savez ces gens qui dans les pubs britanniques rêvent de réaliser un bon coup en emportant la partie par un coup magistral dans le mille. Il était persuadé que son étoile ferait venir sur son nom tous les parieurs témoignant d’un rejet manifeste des autres concurrents. Il a partiellement réussi son opération en captant notamment sur la gauche les nombres les plus favorables. Il a trouvé un écho favorable chez les adhérents qui avaient vu en lui le sauveur potentiel au second tour face à Sarkozy. Ils ont adopté le même cheminement de pensée que celui qui les avait fait rejoindre antérieurement Ségolène Royal. On a assisté à un mouvement centripète qui a été défavorable à celle qu’ils avaient initialement choisie.
L’erreur de Bayrou c’est que cette clientèle volatile ne restera pas au centre mais repartira vers la seule qui incarne leur volonté de renvoyer à Neuilly Nicolas Sarkozy. Et même s’il met les adhésions à son nouveau Parti Démocrate gratuites il ne le rejoindra pas quel que soit le résultat du second tour. Ce vote de bonne conscience ne constitue pas en effet une volonté de s’enfermer dans un bunker centriste assiégé de toutes parts.
Dans le fond, Bayrou qui est devenu un éminent spécialiste d’Henri IV ressemble plutôt à Gaston Phébus, comte de Foix et Vicomte de Béarn. Ce prince célèbre avait hérité d’un handicap puisqu’il dépendait pour sa survie de deux suzerains ennemis, respectivement rois d’Angleterre et de France. Il sut habilement profiter de cette situation inconfortable en bénéficiant des largesses de l’un et de l’autre en menaçant tour à tour de passer dans le camp d’en face. Avec cette stratégie ses domaines furent relativement épargnés par les désastres de la… Guerre de Cent Ans. Lorsque celle-ci bat son plein le beau Gaston déclare brutalement que le Béarn est neutre et qu’il ne tien son pays que de… Dieu et de son épée ce qui lui donnera une indépendance relative durant quelques années. On dit que Pour Phébus tout était une occasion de se distinguer, chose qu'il aimait particulièrement comme en témoigne l'architecture de ses places fortes (Mauvezin, Montaner...) qu'il flanquait de tours carrées alors que la "mode" était depuis longtemps aux tours… rondes. Pour lui se replier dans ces lieux pour scruter l’horizon et voir arriver les armées adverses constituait une tactique lui ayant permis de survivre à tous els conflits. Il mourut à 60 ans d’une crise d’apoplexie en chassant… l’ours  dont on ne sera jamais s’il était d’origine hongroise !
SA FORTUNE CONTRE UNE MESSE TELEVISEE
Il n’est pas certain que l’armée des ombres du centre ait envie de se confiner autour de son chef dans un donjon carré en attendant que la guerre soit terminée. Actuellement il répond à l’abri de sa neutralité rassurante que sa fortune n’est pas à vendre même pas pour… une messe, sauf si elle est télévisée. Le procédé est on ne peut plus discutable car il veut négocier en public pour éviter d’être accusé d’avoir trahi. Dans des temps anciens on prenait un témoin d’honneur. Là il souhaite se faire de la pub en rassemblant des millions d‘entre eux pour une sorte de camp du Drap d’or destiné à éviter la… guerre et des dégâts collatéraux potentiels.
Le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou aura  bien lieu et sera retransmis sur i-Télé, Canal+ et France Inter, a annoncé Jean-Louis Bianco, co-directeur de campagne de la candidate socialiste. "Il y a eu un accord" sur l'organisation de ce débat, a déclaré l’aide de camp. Evoquant un "partenariat" entre les télés et radio organisatrices, Jean-Louis Bianco a souligné que "tous les médias pourront avoir accès aux images". Côté UDF, on demande également un accès gratuit aux images… le renard du Béarn va donc sortir, drapé dans sa dignité, de sa tanière, étendards au vent pour pourfendre els hérétiques. Le centre existera sauf qu’il ne s’appuiera plus que sur un pilier gauche ce qui risque de fortement le déséquilibrer pour l’avenir.
Si on en croit les exégètes de Bayrou « être centriste, c'est souhaiter l'instauration dans notre pays d'un humanisme responsable et citoyen qui s'appuie sur un développement économique raisonné et équitable, pour faire progresser notre société dans le respect des valeurs de notre République, en privilégiant le bon sens pragmatique et l'intérêt de la Nation aux querelles idéologiques et aux intérêts politiques personnels et partisans qui bloquent l'action gouvernementale ».Qui peut ne pas être d’accord avec cette belle présentation ? Qui osera s’y opposer à part les députés UDF qui ont désormais un beau siège éjectable et certains socialistes qui risquent bien de se faire piquer le leur avant même d’avoir tenté de le conquérir !
Gaston Phébus a trouvé un remplaçant capable de consolider son royaume en restant au centre. On jugera du résultat le 6 mais vers 20 heures. Pas sûr que ce soit gagnant-gagnant !
Mais je déblogue…    
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24 avril 2007 2 24 /04 /avril /2007 23:08
Il faut espérer que le duel présidentiel ne soit cette affaire qu’une affaire franco-française. On a en effet pris la mauvaise habitude de voir parfois interférer dans un débat serré des éléments extérieurs tentant de jouer un rôle psychologique sur les électrices et les électeurs. On a vu par exemple en des libérations de malheureux otages tenter de persuader le Peuple de l’efficacité du duo Pasqua-Chirac. Il est dix heures et demie, ce jeudi 5 mai 1988 à trois jours du second tour, quand les trois derniers otages français du Liban, Jean Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine, libérés la veille à Beyrouth après trois ans de captivité, arrivent à l’aéroport de Villacoublay où ils sont accueillis par… Javques Chirac, candidat et Charles Pasqua, Ministre de l’Intérieur
C’est la fin d’un cauchemar pour les trois hommes et leurs familles, et l’aboutissement d’une longue bataille à laquelle ont participé les autorités françaises de tous bords, mais aussi la presse et les Français qui ont été nombreux à manifester pour leur libération.
Marcel Fontaine et Marcel Carton tous deux diplomates, ont été enlevés le 22 mars 1985 à Beyrouth Jean Paul Kauffmann, journaliste, deux mois plus tard alors à son arrivée dans la même ville où il vient faire un reportage.
Il est, au moment de son enlèvement sur la route de l’aéroport en compagnie du chercheur Michel Seurat enlevé avec lui et qui devait mourir en captivité en mars 1986. Tous ces enlèvements sont revendiqués par l’organisation intégriste libanaise du Djihad islamique qui exige la fin de l’aide française à l’Irak alors en guerre contre l’Iran. Il demeurera durant encore longtemps des doutes sur cette opération destinée à relancer un Chirac battu par François Mitterrand. Le résultat s’il fut favorable pour des otages extrêmement mal en point, ne changea rien au résultat du second tour des Présidentielles car la libération fut considéré comme tellement opportune que le bon peuple y vit une tentative de manipulation de l’opinion.
Il faut également notre que quasiment avant chaque échéance électorale importante un événement particulièrement symbolique vient avec le concours des médias tenter d’influer sur les rapports des forces restant en présence.
UNE ATTAQUE D’AL-QAIDA
Bizarrement aujourd’hui arrive d’Espagne une information particulièrement inquiétante comme pour soutenir la vision sécuritaire liée au terrorisme. Les services secrets espagnols craindraient une attaque terroriste d'Al-Qaida, en Espagne et en France, où la nébuleuse islamiste pourrait agir avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 6 mai, selon la radio espagnole Cadena Ser. Cette radio privée, proche du pouvoir socialiste, affirme avoir eu accès au dernier rapport des services secrets sur les activités d'Al-Qaida, rédigé après les attentats d'Alger le 11 avril. En Espagne, les forces de sécurité donnent l’alerte sur la possibilité d'un attentat lors des élections locales du 27 mai, ou pendant la coupe de l'America, qui se terminera à Valence le 7 juillet.
Ils redoutent aussi qu'Al-Qaida ne passe à l'action en France avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, selon le site Internet de la radio. Al-Qaida, c’est vrai, a connu un regain d'activité au Maghreb en avril, avec les attentats d'Alger qui ont fait 33 morts et plus de 200 blessés le 11 avril, et le démantèlement d'un commando terroriste au Maroc. Mi-avril, Madrid a rejeté tout alarmisme, en affirmant que trois ans après les attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, qui avaient fait 191 morts, l'exécutif n'a "jamais baissé la garde devant le terrorisme islamiste", qui reste "une priorité absolue".
En revendiquant les attentats d'Alger, le groupe terroriste a proclamé que l'Espagne est un territoire qui doit devenir musulman, en raison de l'occupation arabe d'une partie de la péninsule ibérique entre les XVIIIe et XVe siècles. Cette annonce alarmiste n’a pas encore eu l’impact attendu dans notre pays en raison de l’occupation des esprits par les résultats du premier tour et surtout… du sort du plus convoité des otages, un certain François Bayrou. Il est même réclamé par les deux camps avec des rançons prêtes à être versé s’il accepte de se libérer de ses engagements publics antérieurs. N’empêche que dès que son sort sera réglé on pourrait causer de cette menace extrêmement inquiétante pour la France. Un malheur de ce type modifierait en effet dramatiquement la donne en construction.
PROFANATIONS POUR SERIE TELEVISEE
Sarkozy n’est plus Ministre de l’Intérieur mais il serait extrêmement étonnant qu’il ne dispose pas au quotidien des rapports des divers services secrets. D’ailleurs depuis l’affaire " Courant clair " on sait qu’il en fait une exploitation maximum et qu’il aime bien jouer avec les journalistes en leur confiant opportunément quelques tuyaux utiles à son image. Il sait que tout va se jouer sur une impression, sur une image, sur un raté, sur un événement spontané ou fabriqué.
Par exemple je trouve troublant que les profanations de cimetières par des racistes idiots se soient multipliées depuis quelques temps dans des régions sensibles à ces actes déments. Mais bien évidemment ce n’est que le fruit du hasard ou d’une paranoïa démesurée. Le parquet du Havre a indiqué mardi que quatre des cinq jeunes gens soupçonnés d'avoir profané 180 tombes, dont un quart de sépultures de personnes de confession juive, dans la nuit de samedi à dimanche dans un cimetière du Havre, ont été placés en détention provisoire. Les cinq jeunes, parmi lesquels se trouvent deux mineurs de 17 ans, avaient été interpellés en flagrant délit dans le cimetière Sainte-Marie. Ils ont été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "profanation de sépultures à raison de l'ethnie", chef concernant la profanation des "sépultures israélites", a précisé le parquet. Il y avait eu avant cinquante-trois tombes du carré juif du cimetière de Lille-Sud qui avaient été dégradées dans la nuit du samedi 31 mars au dimanche 1er avril. Et les tombes des musulmans morts pour la France et inhumé dans cet immense nécropole de Notre Dame de Lorette avaient subi un sort encore plus inquiétant puisque des inscriptions nazies avaient été largement diffusées par les chaînes de télés ravies de l’aubaine. La loi des séries diront les uns. L’entraînement médiatique expliqueront les autres. Le hasard pur de la vie argumenteront les plus fatalistes. Tristes réalités d’une période où les esprits les plus faibles peuvent sombrer dans toutes les machinations possibles ? Nul ne le sait véritablement… en cette période où l’on découvre que Boulin aurait pu être assassiné par des barbouzes commandités pour éliminer un rival potentiel de leur commanditaire.
UN EDITORIAL PREMONITOIRE
Très nombreux sont celles et ceux qui pensent que Sarkozy est prêt à tout pour assouvir son ambition. Et l’on sait ce que cela veut dire. Tenez voici un éditorial qu’aucun journal français n’oserait publier au nom de l’impartialité des agneaux. Il a été diffusé par le journal belge Le Soir et il démonte parfaitement le positionnement de celui qui adore pêcher des voix en eaux troubles. " Cette fois, on ne peut plus rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux. Parce que le candidat de l'UMP à l'Elysée a franchi la ligne rouge. Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire bouleversent tous les principes de l'humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l'éducation, la famille, l'amour, l'apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire d'un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l'Allemagne, prédisposée à s'abandonner au nazisme, sont tout aussi écœurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : " La France n'a pas à rougir de son Histoire. Elle n'a pas inventé la solution finale. " Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l'Etat français pour la collaboration.
Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste. Combien de fois, lorsqu'il était à l'Intérieur, n'a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d'inquiéter, elle aussi, obtenant ici le limogeage d'un directeur dérangeant, discutant là de l'embauche d'un journaliste chargé de couvrir l'UMP(…) " Prendre des voix au Front national, est-ce mal ? ", interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais à condition de ne pas séduire ses électeurs avec les mêmes mots. Au soir du premier tour, le candidat de l'UMP se félicitera peut-être d'avoir asséché le terreau électoral de Jean-Marie Le Pen. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d'une lepénisation des esprits. "
Tout sera fait non plus dans les paroles mais dans les actes pour que ces voix précieuses ne lui échappent pas. Préparez vous : à un moment où un autre surgira le rendez-vous qui déclenchera le pire ennemi de la démocratie, la peur car elle assassine de l'espoir.
Mais je déblogue…
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23 avril 2007 1 23 /04 /avril /2007 22:56
Ce matin je me trouve dans la situation du malade qui a attendu durant des semaines son rendez-vous au scanner. Il a tout fait pour obtenir enfin un verdict sur le mal dont il est éventuellement atteint afin de connaître le verdict. Il est allé partout tenter de se rassurer, pour dialoguer avec d’autres gens inquiets, pour rechercher des explications à une situation préoccupante. Il a consulté plusieurs spécialistes supposés pouvoir l’éclairer sur son avenir sans obtenir des réponses claires car il semblait que les symptômes étaient plus ou moins avérés. Il a broyé des idées noires et son entourage tentait par tous les moyens de le persuader qu’il n’était qu’un pessimiste invétéré. Impossible que le mal soit aussi grave qu’il l’envisageait. Impossible d’imaginer qu’on puisse lui annoncer que le pire des cancers, celui des esprits, se soit transformé en pandémie mortelle! Vous savez la fameuse technique consistant à prévoir le pire pour se contenter du moins bon ou peut-être du meilleur reste la meilleure recette contre la désillusion. Les examens paraissent alors toujours très longs par rapport à l’analyse qui donnera le résultat de ce que l’on appréhende ou que l’on espère.
Ce matin j’ai un double sentiment. D’abord on regardant la feuille répertoriant les paramètres constatés au premier niveau je ne peux qu’être pleinement satisfait. Ils ne traduisent pas une baisse des " globules rouges " bien au contraire et démontrent une capacité à résister réconfortante. Elle est nettement supérieure à la moyenne des autres constats pratiqués et donc ne permet pas de s’alarmer pour l’avenir. Du moins durant une quinzaine de jours qui précèderont le second rendez-vous.
Cette satisfaction un peu égoïste, m’ayant permis de souffler un peu, a été estompée par le fait que l’épidémie de "Sarkgnome" menace. Et rien ne dit qu’elle ne reviendra pas contaminer les corps sains dans les prochaines semaines. Surtout quand on voit les transfusions qui ont été opérées.Il est à craindre que la contamination ne soit pas terminée. Un résultat positif ne constitue en fait qu’une lueur sur un horizon inquiétant même si elle a contribué à éviter une rechute qui aurait été définitivement mortelle. Encore vivant on peut participer au second examen de santé. Ouf !
PAS DE COMA DE LA DEMOCRATIE
Le premier scanner a révélé que, dans le fond, les gens ne se désintéressait pas du sort de leur corps principal. Ils sont en effet venus en masse apporter leur vision de la situation actuelle. On les prétendait en situation d’anémie politique. Une sorte de léthargie qui avait permis au virus les plus dangereux de s’installer dans les parties essentielles de l’organisme. Certains prétendaient même qu’il s’agissait d’un coma de la démocratie. Il n'en est rien! En fait le réveil aura été éclatant sortant la " malade de gauche" des soins intensifs où elle était entrée le 21 avril 2002 lors d’un accident de mauvaise circulation de l’information. Le pouls du suffrage universel dénote désormais une forme bien meilleure avec un espoir de retour progressif à la normale.
L’autre constat qui a réconforté tout le monde réside dans la diminution tangible du danger de la peste brune. Croire cependant qu’elle a totalement disparu serait une erreur fatale. Elle a simplement muté d’une fraction du corps électoral à un autre mais elle est encore là, donnant moins de fièvre qu’en avril mai 2002 mais restant tout de même encore latente. On prétend que 10,5 % constitue un signe modéré d’infection. Les abcès constatés antérieurement autour des banlieues ont été atténués mais nul ne peut espérer les éradiquer totalement.
Il semble aussi pourtant que le malade ait été partiellement frappé d’hémiplégie. Son coté gauche ne semble plus répondre à toutes les sollicitations qu’on lui administre. Il a encore quelques spasmes dénotant une solide activité antérieure mais désormais ce ne sont que de faibles mouvements désordonnés.
Cette situation rendra inévitablement le rassemblement des forces encore disponibles quasiment indispensable. Impossible pourtant d’agir efficacement avec un flanc aussi affaibli. Les neurologues qui l’examinent ne trouvent pas de remèdes possibles a cette Organisation de Gauche Modifiée. Ils espèrent simplement que, dans la difficulté, les inévitables gestes de survie aideront à remobiliser les énergies mais de là à promettre de retrouver un dynamisme comparable à celui que connaissait la France de 81 il y aurait mensonge à personne en détresse.
LE VERDICT FINAL ATTENDU
Depuis hier soir la salle d’attente est bondée. Tout le monde attend le verdict final. Les blessures d’amour-propre sont les plus douloureuses à soigner. Elles ont brutalement frappé des élus qui ont pris de plein fouet un résultat non conforme à leurs habitudes. Ils mettent sur la plaie un baume emprunté aux autres plus mal lotis qu’eux… Ils comparent l’ampleur de leur blessure et cherchent surtout à savoir si elle ne laissera pas de cicatrices trop visibles pour les échéances futures les conduisant à se présenter " dénudés " face au peuple. Or, comme dans une époque révolue, il devra affronter le conseil de révision très rapidement. Il n’y a que ceux qui ont connu cet événement voulant que vous soyez bon pour le service ou reconnu inapte qui savent combien la situation est difficile à supporter. Ils vont attendre le diagnostic final avec angoisse.
Les spécialistes, conventionnés ou non conventionnés, ont scruté pour eux tout aujourd’hui la fiche de température électorale. Elle ressemble étrangement à celle que l’on installe au pied des lits des hôpitaux avec comme seule différence que la courbe doit être ascendante pour être rassurante. La méthode est cependant toujours la même : matin et soir on sonde avec un thermomètre réputé fiable. Les angoissés veulent absolument savoir… toutes les heures quelle est leur situation. Un geste de trop, un emportement violent, un mouvement d’humeur peuvent fort bien causer une forte chute de tension. D’ailleurs à partir d’aujourd’hui dans la chambre à deux lits on va chercher par tous les moyens à faire disjoncter l’autre. La palme revient à celui qui semble plus fort avec comme principe simple : là où il y a de la gêne il faut karchériser ! Le "Sarkgnome" rend agité et instable.
Ce comportement qui consiste à administrer un traitement de cheval à tout ce qui bouge semble recueillir l’assentiment des clients. Au nom de la préservation de la " sécurité sociale " on en arrive à créer " l’insécurité sociale ", celle qui viendra après, quand sera venue l’heure des règlements de comptes.
LE SARKOTON : GRANDE CAUSE NATIONALE
Chirac avait pris l’habitude, dans le domaine de la santé de lancer des grandes causes nationales. Le SIDA, le cancer en furent les plus célèbres. Il est certain qu’après la pandémie qui a frappé la France hier soir il pourrait fort bien initier ce que l’on appelle une campagne. Elle s’appellerait le "Sarkoton" dont le principe serait on ne peut plus simple : chaque personne serait sollicitée par une grande émission sur TF1 à apporter sa voix pour empêcher que le "Sarkgnome" se répande dans le pays. On affecterait les dons de voix aux régions les plus malades afin de juguler la montée redoutée d’une maladie qui peut tuer toutes... les illusions. Préparez vous à mettre le bon bulletin dans la bonne enveloppe bleue. Les promesses de lutte contre le "Sarkgnome" sont reçues au siège du PS. Tout le monde peut faire une bonne action en aidant à lutter contre le mal qui menace.
Avec autant d’efficacité que celle mise dans la prévention des ravages de la canicule (déjà oubliés) les épidémiologistes UMP vont aussi attaquer une vaste opération de vaccination de libéralisme . Il est vrai que l’on pensait jusqu’à présent que les Françaises et les Français avaient été… immunisés par cinq ans de piqûres douloureuses mais apparemment le résultat ne correspond pas à ce sentiment. Ils en redemandent. Ils semblent même exiger que l’un des " infirmiers " responsables des injections massives de tranquillisants, des sérums les plus brûlants, les potions les plus amères leur administre durant 5 années supplémentaires ce traitement de choc ! Drôle de comportement que celui de ces amoureux de la pharmacologue de combat qui les met à genoux et à plat.
En fait comme tous les malades j’ai surtout besoin d’espoir aujourd’hui. Je ne veux pas voir la triste vérité en face. Je suis prêt à lutter de toutes mes forces contre ce virus du "Sarkgnome" bien connu qui paraît à la mode. Vous savez bien que, quand les médecins ne connaissent pas exactement les raisons de votre santé défaillante, il lâche avec fatalité : " c’est un virus. Il en traîne en ce moment. Soyez patient ça va passer… " Une sorte de fatalité !
Je veux bien moi mais quinze jours d’arrêt maladie ce n’est pas dans mes habitudes… Comme les électrices et les électeurs encore patraques je préfère plus que jamais baser mon quotidien sur le principe " marche ou crève ! ". Je crains qu’il ne faille en effet, jusqu'à l'IRM du 6 mai, marcher, encore marcher, toujours marcher quitte à en crever ! De toutes les manières on n’a plus le choix : seul l'espoir fait vivre!
Mais je déblogue…. 
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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 23:07
Pour celles et ceux qui douteraient de la vertu de la liberté de parole mise au service d’un engagement politique sincère, voici les résultats du premier tour de l’élection présidentielle sur Créon, ville citoyenne au quotidien :
Inscrits : 2520
Votants : 2262 soit 89,72 % (c'est ma plus grande fierté)
Blancs-Nuls : 41
Exprimés : 2241
Royal : 739 voix soit 32,98 %
Sarkozy : 498 voix soit 22,22 %
Bayrou : 431 voix soit 19,23 %
Le Pen : 236 voix soit 10,53 %
Besancenot : 109 voix soit 5,07 %
Buffet : 44 voix soit 1,96 %
De Villiers : 43 voix soit 1,92 %
Laguiller : 42 voix soit 1,67 %
Voynet : 37 voix soit 1,65 %
Nihous : 29 voix soit 1,29 %
Bové : 23 voix soit 1,03 %
Shivardi : 10 voix soit 0,45 %
Une preuve que, si nul n’est prophète en son pays, il peut au moins contribuer efficacement, sans se soucier des critiques voilées, à contribuer à ce que les autres le soient !
A bon lecteur salut ! Bonne nuit et demain sera un autre jour de combat. Et soyez aimables de comparer ces résultats avec ceux de lieux hautement symboliques!
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