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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 12:50
La véritable fracture sociale n’a pas disparu en France. L’élection présidentielle passée il y a fort à parier qu’elle va apparaître encore plus large et plus douloureuse. Le problème c’est que pour en prendre conscience il faut accoler des informations disparates et souvent inintéressantes. La tentation actuelle dans un monde aussi généreux en événements inutiles conduit à ne retenir que celles qui nous touchent personnellement. Pour les autres elles n’ont que peu d’impact. D’ailleurs si les électrices et les électeurs avaient eu un autre comportement ils auraient effectué une toute autre analyse de la situation nationale. En effet par exemple les délocalisations, les départs vers l’étranger, les dégâts à l’environnement, les licenciements massifs, les suppressions de postes de fonctionnaires annoncées, la dislocation des services publics… auraient eu beaucoup plus de poids dans le résultat. Or ces réalités ou ces annonces ne touchent les individus que quand ils sont directement concernés. Le sens de l’intérêt général a disparu au profit du simple constat de rentabilité personnelle. On a abandonné le global pour ne considérer que seul le local a de l’importance.
Hier, par exemple, un comité central d'entreprise extraordinaire de PSA Peugeot-Citroën a examiné les 4.800 suppressions de postes prévues en 2007 via des départs volontaires et le non-remplacement des départs en retraite, annoncées entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Les syndicats ont sollicité la répartition par sites et la direction de PSA a jugé cette ventilation impossible à fournir, son évaluation des départs étant "globale", selon des sources syndicales. Elle a froidement détaillé pendant la réunion les suppressions par direction de la division automobile. Elle a précisé que ni la production directe ni les salariés des secteurs "sous tension", comme la conception électronique et électrique, n'étaient concernés.
REDUIRE LES EFFECTIFS
Le constructeur avait déclaré qu'il entendait "réduire les effectifs de structure de l'activité automobile (études, services, ressources humaines, maintenance) sur la base de départs volontaires", sans fermeture de site, afin de "retrouver croissance et rentabilité". Des incitations financières seront proposées aux salariés souhaitant partir avec un projet professionnel ou en retraite, avait précisé PSA, dont Christian Streiff a pris les rênes en février.
"Des cellules emploi-mobilité seront mises en place sur chaque site pour proposer aux salariés volontaires des emplois tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du groupe." On connaît la recette et les résultats qu’ils engendrent. Il suffit en Gironde de rencontrer les salariés d’Aréna à Libourne pour savoir sur quelles perspectives débouchent les fameuses cellules de reclassement.
Le directeur des ressources humaines (DRH) du groupe, Jean-Luc Vergne, a précisé que "la dégradation de la rentabilité du groupe et de ses ventes à l'Europe de l'Ouest conduit à devoir le redresser". Le groupe PSA justifie ce plan par la nécessité de réduire les "frais de structure", après quatre années de "stagnation des ventes" du groupe en Europe et "de baisse de sa rentabilité". Le plan de restructuration du groupe "conduira à une réduction des effectifs de structure de 4.800 personnes sur l'année 2007, soit 1.800 ouvriers de structure, 1.800 Etam (techniciens, employés, agents de maîtrise) et 1.200 cadres". Cinq syndicats sur six ont approuvé le dispositif, qui sera mis en œuvre à partir du 1er juin. Un plan de suppressions de 10.000 postes en Europe avait déjà été lancé en 2006. Environ 7.000 ont déjà été réalisées.
Ces nombres alignés sont annoncés bizarrement après les élections présidentielles et suffisamment avant les législatives. Comme il y a fort à parier qu’en Gironde les mauvaises nouvelles très probables concernant Ford n’arriveront que dans quelques semaines. Dans bien des entreprises les listes sont prêtes et les convocations pour les comités devant les entendre sont à la frappe. La dernière quinzaine de juin avant le départ en congés sera propice à quelques effets d’annonce massifs. La réalité sera bien différente des espoirs placés dans le changement dans la continuité qui semble s’installer. Le monde du travail ne peut espérer s’agrandir que si le pouvoir d’achat augmente car ce que ne dit pas la direction de Peugeot ce sont les véritables raisons qui font qu’elle ne vend plus en Europe occidentale. Elles tiennent pour une part au fait que les… cadres ont de moins en moins les moyens de changer de voiture car ils sont enlisés dans les crédits sans que leur pouvoir d’achat ne s’améliore. Et hier une autre information atteste de ce constat ; En effet si PSA souffre, d’autres exultent. Et pas dans le monde du travail !
UNE BELLE PERFORMANCE
Ainsi hier quasiment à la même heure BNP Paribas annonçait avec tambour médiatiques et trompettes boursières a réalise une belle performance au premier trimestre 2007. Son bénéfice net a bondi de 24,5% pour atteindre… 2,507 milliards d`euros, et son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d`affaires) de 20,5% à 8,2 milliards, selon les résultats présentés. Des chiffres largement supérieurs aux prévisions (un CA de 7,611 milliards et un bénéfice net de 2,007 milliards), salués par le marché puisque BNP Paribas gagnait 1,91% à 89,17 euros.
L`intégration de la banque italienne BNL, dont l`acquisition n`a été finalisée qu`au deuxième trimestre 2006, a contribué à de tels résultats, avec un chiffre d’affaires… de 638 millions d`euros en début d`année. Outre ce résultat en hausse de 7,8%, BNL a réalisé un bénéfice avant impôt en progression de 143 millions d`euros, soit un bond de 49% ! "On est plutôt en avance et au-dessus de ce qu`on avait annoncé", a-t-il précisé.
L`autre facteur de ces bons résultats est la banque de détail en France. Son chiffre d’affaires a crû de 4,1% hors effets PEL/CEL (reprise de provisions), à 1,499 milliard d`euros. Près de 80.000 particuliers ont ouvert un nouveau compte. "Tout le monde nous attendait en disant: les 4% en France, ils ne les feront pas. On est à 4,1%, mieux qu`attendu", s`est félicité Baudouin Prot, avant de souligner une "performance exceptionnelle". On exultait lors de la conférence de presse. On se congratulait de ces résultats qui témoignent d’une extraordinaire rentabilité du capital alors que bien des entreprises accumulent actuellement les difficultés de trésorerie pour financer les… emplois. Dans le même temps les cas de surendettement grimpent à toute allure pour atteindre un niveau aussi angoissant pour l’avenir que celui du pays.
Les grands amis de Sarkozy (Bolloré, Pinault, Lagardère, Bouygues…) devraient être rassurés : les profits sont encore possibles en France malgré les contraintes sociales réputées trop lourdes. Le seul problème c’est qu’ils illustrent le divorce profond entre les revenus des lève-tôt et ceux qui s’enrichissent en dormant. Il faut bien avouer que ce rapprochement de deux informations du même jour apparaîtra probablement simpliste aux libéraux. N’empêche que je maintiens mon avis : il y a eu publicité mensongère durant plusieurs semaines car la majorité UMP aura les yeux davantage braqués sur l’évolution du CAC 40 que sur celle des départs anticipés en retraite afin d’éviter une augmentation de la courbe du chômage.
ADIEU LE LIVRET DE LA CAISSE D’EPARGNE
Et il ne faut pas attendre une évolution contraire quand on sait que la Commission européenne a demandé au gouvernement français de mettre un terme à la distribution exclusive des Livrets A et Bleu par trois banques, pour l’étendre à tous les établissements de l’Hexagone. Bercy a réagi avant même l’annonce officielle. Le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé son intention de contester cette décision. "Si cela se confirmait, il conviendrait probablement de faire valoir notre position devant une juridiction européenne", faisait-on valoir au ministère des Finances mercredi. Pour l`instant, le Livret A est distribué à beaucoup de " petits revenus " par la Banque postale et les Caisses d’Epargne, et le Livret bleu par le Crédit Mutuel.
Après avoir enquêté un an sur les deux placements préférés des Français, Neelie Kroes, commissaire européenne à la Concurrence, souhaite la banalisation de leur distribution d’ici 9 mois. Allons-y dans l’aseptisation des système européens La Commission exige que Paris mette un terme "aux droits spéciaux de distribution des Livrets A et Bleu dans un délai rapide ". Tous les établissements bancaires pourront alors les proposer à leurs clients.
Neelie Kroes a sommé Paris de justifier "les droits spéciaux" octroyés à la Banque postale, aux Caisses d’Epargne et au Crédit Mutuel.
L’Europe " craint " en effet que ces droits ne "rendent moins attractive une implantation en France pour offrir des produits d’épargne aux particuliers et empêchent (des banques étrangères) de proposer ce service à leurs clients". Environ 50 millions de Français détiennent l’un de ces deux livrets d’Epargne défiscalisés. Ca ne devrait pas durer ! Les travailleurs de PSA qui auront davantage de revenus grâce aux heures supplémentaires que leur accordera généreusement leurs patrons pourront ainsi les placer à la BNP Paribas pour enrichir les actionnaires… Et celles et ceux qui ne seront plus embauchés chez PSA pour compenser les départs en retraite pourront aller y emprunter à… 40 ans pour construire leur maison individuelle promise par Sarkozy ! Les banquiers se frottent les mains. L’élection de dimanche c’est la leur !
Mais je déblogue…
 
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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 07:37
Le 8 mai… Une date qui désormais se situera ou en fin d’une période agitée ou au cœur d’une autre. Tous les cinq ans on changera de position dans ce qui est devenu la semaine de Président de la République. Les cérémonies qui témoigneront de l’attachement de notre société à l’acte symbolique ayant mis un terme à la domination nazie auront donc un goût amer ou agréable.
N’étant pas encore élu en 1981 je ne garde pas un souvenir particulier du rendez-vous donné par mon prédécesseur au Monument aux Morts. Nous étions simplement dans l’expectative de ce qui allait se passer deux jours plus tard et nous le pressentions sans pour autant pouvoir y croire. François Mitterrand avait en effet réalisé 36 % des voix au premier tour et Georges Marchais… 12,60 % ce qui laissait entrevoir les 58,80 % que " Tonton " allait engranger le 10 mai. Je me souviens seulement du très fort investissement d’une poignée de militants socialistes sur le terrain afin de coller, distribuer et réunir. Giscard peu avare d’idées originales avait eu la fâcheuse initiative, pour favoriser l’entente franco-allemande, de supprimer le qualificatif de férié à un jour pourtant précieux. Il en paiera les conséquences !
Il fallut attendre 1988 pour que le contexte évolue puisque la France se rendit aux urnes le dimanche 8 mai… ce qui donna au vote en faveur du Président sortant une dimension encore plus forte. Mitterrand réalisera avec 59,30 % des voix l’un des meilleurs scores créonnais pour un candidat socialiste. Ce 8 mai fut donc une journée fort paisible qui attira plus de monde dans les bureaux de vote qu’au Monument aux morts. Ce fut le dernier qui déboucha sur une victoire de la gauche et le dernier qui correspondait à sa finalité.
Le portrait de Jacques Chirac apparut en effet une fois le 7 mai 1995 et une autre le 5 mai 2002. Ce furent les fameux deux rendez-vous manqués qui annonçaient le troisième… Le premier se situait à quelques semaines des municipales décalées en juin et ressemblait donc étrangement à celui de cette année alors que le second, venant après la mobilisation intense anti Le Pen, avait rassemblé beaucoup de gens soulagés d’avoir éliminé le FN sans se rendre véritablement compte qu’ils avaient donné un blanc-seing à un Président ayant oublié, 3 jours après son triomphe, les engagements souscrits. Etrange répétition de l’Histoire. La Gauche était sous le choc du départ de Jospin vers une retraite moins dorée pour s’habiter de son statut de fossoyeur du PS. Mon discours du 8 mai 2002 sentait la déception mais aussi peut-être la volonté de tenir bon dans des moments difficiles. Les cicatrices étaient fraîches. Le remords encore plus fort. Le courage manquait. Le fameux principe du " plus jamais ça ! " servait de trait d’union entre deux époques même si le contexte était différent.
Hier, la soirée de dimanche était passée par là. Il y avait foule au Monument aux Morts et à la réception qui suivit. Des jeunes, beaucoup de jeunes par rapport aux éditions antérieures. Des enfants, des adolescentes et des adolescents et peu de ces " moins jeunes " ayant voté à 75 % pour le tenant du Ministère de " l’immigration et de l’identité nationale ". Aucun d’eux ne se posait la question de savoir pourquoi le futur Président de la République, contrairement à Chirac, avait décidé de récupérer de sa folle nuit du… 6 mai au Fouquet’s sur un yacht, loin des cérémonies officielles parisiennes. Question identité nationale, il débutait sans tambours ni trompettes !
TRAVAIL, FAMILLE, PATRIE
Ce 8 mai ne pouvait donc pas être totalement comme les autres tant il sonnait faux dans le contexte actuel. Comment célébrer la fin de ces 6 années noires ayant vu le racisme, la passivité, la délation, la collaboration, le pouvoir policier outrancier s’installer en principes clés de la vie sociale sans songer aux discours des années antérieures. La trilogie " travail, famille, patrie " résonnait encore en sourdine comme un fond sonore monté des campagnes françaises. Impossible de ne pas regretter que depuis des années il n’y ait pas eu plus de monde au cours des 8 mai antérieurs pour se souvenir vers où ces principes avaient conduit la France.
Impossible de ne pas évoquer des cas concrets de gens ayant apporté leur vie aux idées qu’il fallait défendre. Bien plus qu’un bulletin de vote, ces femmes et ces hommes, avaient donné l’exemple. Il ne peut donc y avoir de démocratie sans références à l’histoire. Certes c’est un peu passé de mode mais au diable les préjugés. Alors j’y suis allé…
Rappeler par exemple qu’il n’y aurait jamais eu de 8 mai à célébrer sans ces milliers d’étrangers ou de soldats arrivés d’Afrique ayant donné leur vie pour que nous puissions avoir la liberté… de les oublier.
Ces " Indigènes " survivants, sortis de l’actualité depuis que Bernadette Chirac avait pris pitié d’eux, attendent toujours que les promesses… chiraquiennes se transforment en réalités. Tout un symbole que ce constat spécifique à la vie politique hexagonale qui veut que les effets d’annonce aient été désormais institués en méthodes de gouvernement productives.
Près de 120 000 goumiers, tirailleurs et spahis, originaires de 22 pays du Maghreb et d'Afrique noire intégrés alors à l'Empire français, dont beaucoup s'étaient déjà distingués lors des durs combats de la Campagne d'Italie notamment autour de Monte Cassino, ont débarqué sur les côtes de Provence et ont été engagés dans la libération de la France puis en Allemagne jusqu'à la victoire de mai 1945. Ils étaient placés sous le commandement du Général de Lattre de Tassigny, chef de l'Armée d'Afrique, devenue l'Armée B, puis la 1ère Armée française. En 1947, le Général Leclerc, le prestigieux chef de la la 2e DB, avait réclamé que la France s'acquitte pleinement et sans marchander de la dette d'honneur qu'elle avait contractée auprès d'eux… C’était il y a soixante ans. Et ils attendent encore… alors que Chirac a pris lui sa retraite et que son remplaçant bronze au soleil de cette Méditerranée qu’on les avait plus ou moins obligés à traverser.
METTRE LEURS ACTES EN ACCORD AVEC LEURS CONVICTIONS
Impossible de ne pas penser ce qu’a pu représenter cette journée pour quelques milliers de Françaises et de Français de l’ombre bien plus nombreux en mai 45 qu’en mai 44. Les plus discrets, en ce 8 mai 45, n’étaient probablement pas les moins convaincus. Ils avaient su mettre leurs actes en accord avec leurs convictions au risque d’y perdre la vie. Les Résistants furent pour moi les plus parfaits des militants et je me suis toujours posé la question de savoir ce que j’aurai pu faire en une période telle que celle de 1940-1945. Le 14 mars dernier a disparu la plus emblématique des femmes ayant illustré cet engagement absolu au service des principes auxquels elle était tellement attachée.
Pour moi, comme pour maintenant quelques nostalgiques des parcours sociaux remarquables, Lucie Aubrac restera une dame admirable. Dans le contexte actuel elle devrait être portée au Panthéon des femmes humbles, droites, rigoureuses, sachant prendre les plus grands risques sans aucune ambition que celle de servir son idéal. Elle devait avoir son nom sur des places, des rues, des avenues des villes et villages de France. Pour elle il n’y avait que le partage de l’action qui permette véritablement de transmettre ses convictions. Cette femme qui a su rester jusqu’à son dernier souffle une militante inlassable de la mémoire de l’époque que nous évoquons aujourd’hui, a toujours eu, chevillée au cœur, le besoin de faire partager aux jeunes la réalité de ces moments où la résistance se traduisait par des actions et pas uniquement par des mots.
Lucie Aubrac disparue le 14 mars dernier a emporté avec elle ce comportement qui fait d’une citoyenne une véritable héroïne.
PAS DE DECALAGE ENTRE LES CONVICTIONS ET LES ACTES
Elle symbolisait le courage qu’il faut, dans le quotidien, pour ne pas connaître de décalage entre ses convictions et les actes qui les traduisent. Professeur agrégé d’histoire elle savait mieux que quiconque qu’il fallait obligatoirement s’oublier quand les circonstances exigent un sursaut de dignité. Elle avait pris tous les risques. Elle avait connu toutes les angoisses. Elle avait assumé toutes les responsabilités. Dans toutes les circonstances, même les plus préoccupantes, elle n’avait jamais renoncé à son idéal.
En plongeant dans la nuit noire de l’Occupation et en entrant dans la Résistance, Lucie et Raymond Samuel devinrent Aubrac. Ils le resteront pour jamais. Des héros ? Lucie Aubrac se fâchait toujours en entendant ce mot. " Les héros, sont d’abord ceux qui sont morts. " Elle savait que pour eux le 8 mai 1945 n’avait pas été une délivrance comme pour elle puisqu’ils n’étaient plus là pour la vivre.
" Lucie Aubrac n’est plus de ce monde mais jusqu’au dernier moment elles se sera battue afin qu’il soit moins injuste, moins horrible, moins meurtrier que celui qu’elle avait traversé. Ce jour, cette manifestation, lui sont dédiés comme une petite flamme qui subsiste après un départ. Elle éclairera le chemin de notre avenir commun ". Ce fut la conclusion de mon propos en ce 8 mai 2007 ! Nul ne sait ce qu’il en sera le 8 mai 2012 et si le besoin de résister animera encore quelques cœurs ! Je suis simplement heureux du présent et de pouvoir encore être des combats qui s’ouvrent.
Mais je déblogue…
 
JE VOUS AVAIS PREVENU MAIS VOUS NE M'AVIEZ PAS CRU
Allez faire un tour sur Mitterrand-2007 : c'est un bijou de blog
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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 13:23
Les instants qui suivent une victoire électorale sont révélateurs des raisons qui vous ont conduit à revendiquer l’obtention d’un mandat. J’ai personnellement horreur des démonstrations de triomphe ou d’effondrement car un scrutin n’est jamais l’aboutissement d’une vie ou la fin d’une autre. C’est tout simplement une marque de confiance ou de défiance reçue des autres et dont il faut en accepter le verdict avec lucidité. Je n’ai jamais une seule fois participé à autre chose qu’une flûte pris en petit comité. Pas plus. Et même durant les années où je travaillais dans le journalisme je n’étais même pas présent au dépouillement. Quand, dans la soirée de dimanche, j’ai entendu dans le ciel créonnais un feu d’artifice j’en ai déduit que les mœurs étaient en train d’évoluer. Il régnait un climat d’euphorie spectaculaire aussi détestable que celui des casseurs qui contestent stupidement un résultat démocratique en brûlant des poubelles. Un comportement que je ne supporte ni dans un sens ni dans l’autre car immédiatement il a justifié...leurs espoirs.
Nicolas Sarkozy a délivré des signes forts à son électorat populaire sur ce qui l’attend. Durant les 24 heures chrono qui ont suivi son élection il a en effet totalement assumé la supercherie d’un vote supposé populaire. Le " camp des travailleurs " ou celui des " petits retraités " a du y voir un hommage à leur mobilisation en suivant son premier jour de Président de la République. Bien plus que des paroles ses actes ont révélé les véritables partenaires de son élection et les orientations qui seront celles du garant de l’égalité, de la liberté et de la fraternité.
D’abord il a vite retrouvé les repères de cette bonne ville de Neuilly qui lui aura servi, avec sa richesse discrète, de premier emploi tremplin. On a vite rassemblé autour de lui celles et ceux qui soit-disant n’avaient joué aucun rôle dans sa campagne et qui habitent chez lui. Arnaud Lagardère a été longuement remercié. Martin Bouygues a, dès dimanche après-midi apporté le bonne nouvelle et toutes les stars ont vite été faire les balances du concert réputé "improvisé" de la Concorde. Et quelles stars mes amis!
Et, après ses déclarations télévisuelles écrites le matin, avant d’aller voter, Nicolas Sarkozy a rejoint le nec plus ultra des travailleurs et des masses laborieuses qui lui avaient accordé leur soutien : le Fouquet’s qui ressemble, vous en conviendrez, comme une goutte d’eau à… l’hôtel du Vieux Morvan où Mitterrand avait attendu le résultat en 81 ! Là, avec ce passage, si les gens n'ont pas compris que la page de mai 68 n’était pas tournée par un acte aussi symbolique c’est à perdre son latin !
L’ODE A LA FRANCE QUI SE LEVE TOT
Nicolas et Cécilia Sarkozy passant leur nuit de dimanche à lundi au Fouquet's : l'image a peut-être (désormais plus rien ne choque) choquer ceux qui avaient retenu du candidat son ode à la France qui se lève tôt. Mais le nouveau couple présidentiel était en terrain ami. Le patron du palace et PDG du groupe Lucien Barrière, Dominique Desseigne, qui a connu Sarkozy à Neuilly en… 1981 par des amis communs et est un habitué des footings à La Baule de l'ex-candidat. Sa femme, Diane Barrière, morte en 2001 des suites d'un accident d'avion, était une amie d'enfance de Cécilia, avec qui elle jouait sur les plages de… Deauville. Le premier mari de Diane Barrière était Thierry Gaubert, un proche de Sarkozy.
Desseigne a clairement indiqué avoir eu besoin du soutien de Sarkozy quand il a pris la tête du groupe Barrière, après l'accident de sa femme. "Il est là pour les amis, même quand ça va mal", témoignait-il dans un livre narrant son parcours. Giscard avait invité les soirées chez l’habitant. Sarkozy est plus clair : il propose les nuits d’ivresse électorale dans le plus cher des palaces de Paris. Vous pouvez être certain qu’on lui a demandé sa carte bleue visa en entrant et que l’ardoise a été réglée dès son départ. Il a simplement soupé entre amis et dormi quelues heuers à 2 500 € la nuit!
Chaque jour à partir de 22h30 et jusqu'à 00h30, le restaurant propose en effet sur son site internet " Les Soupers du Fouquet's Paris ", pour prolonger entre amis ou en famille, un film ou une pièce de théâtre. Dans une atmosphère chaleureuse, conviviale et décontractée, c'est, selon le site, l'occasion de découvrir cette incontournable institution des Champs Elysées, qui voit défiler depuis plus d'un siècle le monde du septième art et du théâtre. Une carte spécialement adaptée à toutes les " envies " est proposée avec les Incontournables du Fouquet's Paris, les classiques du souper parisien ainsi que de grandes assiettes à partager. Il a passé commande avec Johnny qui passait par là pour quelues jours avant de retourner en Suisse.
La valeur du travail des cuisiniers, des serveurs et des femmes de chambre doit être en ce lieu prestigieux reconnu à sa juste valeur. Leurs heures supplémentaires seront donc encore rétribuées sur l’ancienne base et dans le fond leur salaire de mai s’en portera mieux ! Merci Mme et M. Sarkozy! Les premières heures de Président de la République au Fouquet’s c’est un signe fort pour une part de son électorat… qui se reconnaîtra dans cette cantine pour milliardaires.
Le lendemain après une grasse matinée en hommage aux lève tôt il en est sorti par la grande porte suivi de son épouse Cécilia et de leur fils Louis, acclamés par une foule de badauds. Devant le Fouquet's, Avenue George V, le personnel de l'hôtel, une vingtaine de personnes en livrée, s'est rangé en haie d'honneur, de part et d'autre d'un tapis gris. Des femmes de chambre étaient aux fenêtres. Le prolétariat a rendu un vibrant hommage à celui qui allait désormais le rassurer et lui permettre d’accéder plus souvent aux pizzerias ou aux chinois grâce à la politique économique que va mettre en place par François Fillon.
LA DECONTRACTION DU LABORIEUX EN WEEK-END
Il a aussitôt filé à l’anglaise interdisant à cette presse avide de " pipoleries " de le suivre. Désormais elle est devenue inutile et la photo de la une de Paris Match a été antérieurement réalisée sur la Place de la Concorde au milieu du peuple de droite. Les photographes seront stoppés dès le départ. Il ne saisiront qu’un président en jean et noir se dépêchant à rejoindre le jet privé qui l’attendait sur un tarmac de la région parisienne. On retrouvera la trace de celui qui portait élégamment l’emblème américain de la décontraction et du labeur sur l’aéroport de Malte pour un second symbole offert à ses électrices et ses électeurs. Arrivé avec femme, enfants et services de sécurité à bord du Falcon 900 EX de Vincent Bolloré il a salué quelques personnes qui l'on reconnu avant de monter dans une limousine. Celle-ci l'a conduit jusqu'au port où il a immédiatement embarqué à bord d'un… yacht de 60 mètres dont le prix représente au minimum un siècle de SMIG.
Le bateau d’un ami qui lui veut du bien se trouvait dans le principal port de plaisance de Malte, près de était amarré à côté celui appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de football de Chelsea. Un clin d’œil à ces supporteurs de football qu’il retrouvera lors de la finale de la Coupe de France au Parc des Princes. Ils seront satisfait d’apprendre que leur Président a côtoyé le lieu de repos de celui qui ne rêve que de diminuer le monde du ballon rond européen. Le yacht a immédiatement quitté le port, comme si l’invité y était attendu et que tout était prêt, pour ensuite être aperçu au large des côtes méridionales de Malte.
LA DELICATESSE D'UN AUTRE AMI QUI LUI VEUT DU BIEN
Précisons que ce séjour de courte durée n’a été possible que grâce à la délicatesse d’un autre ami qui a effectué beaucoup d’heures supplémentaires pour se le payer : Vincent Bolloré. Le coût d’une semaine sur ce gîte nautique atteint tout de même 190 000 € mais rassurez vous une réduction pour seulement 3 jours sera consenti à l’hôte présidentiel.  Construit en 1965 par un chantier naval japonais, le Paloma  a été acheté par le milliardaire breton en 2003 à la famille d¹armateurs grecs Goulandris, pour la somme... de 3,5 millions de dollars. Vincent Bolloré a investi... 5 millions d'euros supplémentaires afin de refaire à neuf cet élégant bateau, qui comprend 7 cabines, dont 3 doubles, et peut accueillir 12 invités, en plus des 17 hommes d'équipage. Son pont supérieur possède un jacuzzi, et le grand salon est équipé d'écrans plasma géants ainsi que d'un équipement de karaoké.
Désormais le suspense angoisssant des jités ne consiste pas à chercher qui va payer mais où va arriver le passager. Les télés sont sur les dents, les radars pistent le cheminement du navire amiral, les avions sont prêts à décoller, un mirage survole en permanence la zone…et on attend le retour sur terre. Pour les smicards ou les retraités (75 % d’entre eux) qui ont voté Sarkozy en 24 heures ils ont effectué le débarquement vers la réalité. S’en souviendront-ils les 10 et 17 juin ? J’en doute tant l’influence médiatique pèse sur les isoloirs ! Mais omme l’écrira Lydie, la Créonnaise maquée que tout le monde a reconnu,  en commentaire sous ce texte ce n’est que du parti pris socialiste !
En revanche la première bonne nouvelle politique est tombée : Johnny et Laetitia pourraient rentrer en France si... Nicolas instaurait le bouclier fiscal permattant de se payer le Fouquet's et une semaine en mer. Enfin des lève tôt laborieux qui auront  bien compris le message du Fouquet's et du yacht!
Mais je débloque…
 
VOUS NE M'AVIEZ PAS CRU POURTANT JE VOUS AVAIS PREVENU
Pour connaître le yacht dans ses détails allez donc voir le site et recherchez "PALOMA". Edifiant !
 (1) Voici une évaluation des principales dépenses effectuées pour l'escapade de Nicolas Sarkozy, au large de Malte.
 
- Le vol a été effectué à bord d'un jet privé, un Falcon 900EX de la société Unijet, qui se dit simple prestataire de service pour le groupe de Vincent Bolloré. Néanmoins, selon le registre de la Direction générale de l'aviation civile, l'appareil, immatriculé F-HBOL, a comme propriétaire "Bolloré SA", indique Libération dans son édition de mercredi 9 mai. Le quotidien précise qu' "un tel vol aller-retour coûte au total environ 50.000 euros. Il faut compter 6.000 euros de l'heure de vol, plus les frais d'immobilisation de l'appareil".
 
- Le "Paloma", le yacht de luxe sur lequel Nicolas Sarkozy passe ses quelques jours de repos est un navire de 60 mètres disponible à la location pour 173.000 euros par semaine -en basse saison, selon deux sites de location de yachts de luxe. Selon le site en ligne du magazine Capital, ce yacht construit en 1965 par un chantier naval japonais appartient à l'homme d'affaires Vincent Bolloré, qui l'a racheté et rénové en 2003. Le bateau comprend sept cabines, et peut accueillir 12 personnes, en plus des 16 hommes d'équipage. Son pont supérieur possède un jacuzzi et le grand salon est équipé d'écrans plasma géants.
Selon Libération, au total, une virée de deux jours coûterait environ 100 000 euros pour le millionnaire moyen qui voudrait se l'offrir, sans les repas. 

- Par ailleurs, Le Canard enchaîné rapporte que le prix d'une chambre au Fouquet's, où ont dormi Nicolas Sarkozy, sa femme Cécilia et leur fils Louis dimanche soir, se situe entre 2.500 et 8.500 euros. (8.500 euros étant le prix de la suite présidentielle).
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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 20:08
La leçon essentielle du scrutin présidentiel qui vient de livrer son verdict tient dans une nouvelle donne en matière d’organisation de campagne électorale. Désormais il ne sera possible d’accéder à la fonction républicaine suprême qu’avec une tactique globale sans faille et il sera indispensable de possèder une multitude d'outils que les petits partis ne pourront plus avoir. C’est devenu un travail de longue haleine porté par une motivation constante devant couvrir absolument toutes les facettes des pouvoirs.
Le mérite essentiel de Nicolas Sarkozy aura été de comprendre et surtout de mettre méticuleusement en place un plan en plusieurs étapes successives franchies avec succès. Il n’est jamais allé sur la marche suivante sans s’être assuré qu’il maîtrisait parfaitement celle qu’il quittait. Cette tactique n’aura jamais faibli et surtout elle a été implacable. Elle constituera un modèle du genre qu’il faudra examiner à la manière des analyses réalisées sur le déroulement des grandes batailles. Il y a en effet du grain à moudre pour l’avenir. Il a utilisé tous les moyens  dont il pouvait disposer pour agir.
D’abord celui du renseignement. On sait que c’est essentiel dans la période actuelle. Il a patiemment rassemblé le maximum de dossiers sur ses amis plus que sur ses ennemis car il savait qu’à un moment où à un autre il lui serait nécessaire de les éliminer de la course au titre. Il a ensuite, à leur égard, adopté la fameuse technique du dernier soldat des Horaces face au Curiaces. Il les a pris les uns après les autres en profitant des blessures qu’il leur avait infligées pour les exterminer. Juppé, De Villepin, Alliot-Marie, Chirac finirent tôt ou tard par renoncer au défi ou par se rallier sans pouvoir combattre. En devenant incontournable dans son propre camp il assura son aura de seul vainqueur potentiel. Cette étape millimétrée a reposé sur les complots d'état.
Par marchandage ou par intimidation il aura ainsi, durant les douze derniers mois, méthodiquement écarté tous ses rivaux. Cette phase menée depuis l’extraordinaire observatoire du Ministère de l’Intérieur a été constituée d’une succession "d’attentats médiatiques" mis en place avec des complicités discrètes mais efficaces. Elle s’est achevée en janvier dernier. Il est certain que la détention d’informations sur la fausse affaire " Courant clair " aura grandement servi à faire sauter les oppositions potentielles. Une part de la victoire sarkoziste a été construite dans cette période selon le principe voulant qu’il soit indispensable de neutraliser ses concurrents avant d’affronter ses adversaires. "Clearstream" aura joué un rôle primordial dans cette campagne.
DES AJUSTEMENTS PERMANENTS
Dans un second temps il a décidé de piquer les munitions de ceux qui pouvaient éventuellement diminuer ses forces potentielles. Cette méthode aura nécessité des ajustements permanents. L’embrasement des banlieues provoqué par la technique du harcèlement verbal ou par des incursions ciblées aura servi à mettre en évidence le besoin d’une force de l’ordre moral politique. C’était l’ouverture idéale vers l’instillation, touche par touche, des thèses du FN. Cette méthode se retrouve dans le résultat des urnes de hier soir avec, par exemple, une large majorité récupérée dans le milieu… rural et les petites villes. La télévision étant le seul lien social dans ces zones elle a accentué le clivage entre celles et ceux qui aspirent au calme, à la nature, à la liberté et ces " hordes " présentées comme destructrices, droguées, intégristes. Un socle issue de la France des clochers a permis au candidat issu de la ville probablement la plus aisée du pays, à l’opposé absolu de ce à quoi le monde rural aspirait, de s’installer en profondeur et en silence, sur le territoire. En cristallisant l’affrontement de deux mondes Nicolas Sarkozy a en effet réussi un travail souterrain extrêmement solide.
Il a enfin réussi l’exploit de se démarquer de tous les responsables politiques de son propre camp et à apparaître ainsi comme " différent " et même " non responsable " de ce qu’il avait lui-même fait ou approuvé. Il a surtout recueilli leur soutien en exerçant depuis l’intérieur un droit d’inventaire qui leur était implicitement défavorable. Extraordinaire attitude de minsitres obligés d'avaler leur chapeau et de louer celui qui dénonçait leur immobilisme. 
Cette quête de virginité a été facilitée par l’absence de critiques précises, directes et concrètes de la part de ses adversaires. Il a réussi à passer entre les rares tirs croisés sur son action pour se transformer en victime quand les attaques concernaient sa personne. Tous les candidats à des élections vous diront que lorsque l’on s’en prend aux personnes et non à leurs actes c’est l’échec assuré. Plus les flèches ont été décochées et plus "Saint Sarko" a été conforté dans l’esprit de ses supporteurs potentiels. Mieux la saillie de Ségolène Royal sur les handicapés, a accentué ce sentiment que l’on s’en prenait à l’homme en raison de l’absence de critiques à formuler sur son programme. Ce n’était pas nécessairement Sarkozy qui était " dangereux " mais ses actes, ses idées et ses soutiens et faute de l'avoir dénoncé il est apparu comme "victime".
IL A OBTENU L’AFFRONTEMENT QU’IL SOUHAITAIT
Il lui restait à s’occuper de l’adversaire. Le seul imprévu est venu de la position de Bayrou qu’il n’avait pas intégré dans ses prévisions et qui l'a fait douter durant 3 ou 4 jours. Tout le reste sera toujours resté dans les limites de ce qu’il attendait. Malgré quelques anicroches, par le financement répété de sondages offert à ses amis de la presse, il a sollicité et obtenu l’affrontement qu’il souhaitait. Cette manière de modeler à sa convenance le paysage qu’il souhaitait entrera dans l’histoire comme de une sorte de sublimation politique. 
La diffusion de dizaines et de dizaines de références à une victoire assurée lui a permis de construire un face à face virtuel puis réel. Bien évidemment cette technique consistant à accentuer le prégnance d’un résultat avant même qu’il soit vérifié aura joué un rôle décisif sur l’issue de l’élection. Pour parvenir à ses fins, il aura fallu à Nicolas Sarkozy une formidable constance et surtout un réseau souterrain extrêmement fort. Cette opération de propagande " dry " aura été une grande première car elle aura été d’une subtilité stratégique exceptionnelle.
Elle a consisté à façonner l’image d’un vainqueur dans un système de non concurrence. En répétant à l’envi que Sarkozy était imbattable et qu’il n’y avait aucun recours contre lui ont l'a érigé en Superman! 
Malgré tous ses efforts, Ségolène Royal qui avait été installée dans le rôle de challenger par justement cette même méthode n’a jamais pu se détacher de ces toile d’araignée des enquêtes d’opinion qui lui collaient chaque jour aux basques. Elle s’est débattue dans tous les sens, cherchant des mains secourables pour augmenter ses forces. Après chaque annonce le verdict du " sondomètre " tombait. On en tirait une conclusion pour modifier la direction des appels et rechuter quelques jours plus tard!
Sarkozy, en restant droit dans ses mini-bottes, a réussi à apparaître comme stable, assumant ses " mots ", ses " outrances ", ses pseudo erreurs accentuant son profil d’homme d’action porté uniquement par l’image plutôt que par les résultats. Il a nourri l’actualité de coups médiatiques, d’effets d’annonce en sachant pertinemment que les françaises et les Français ont la mémoire courte et qu'ils oublieraient la réalité pour ne retenir que l'écume des télés. 
LA RECHERCHE IMPOSSIBLE
Les joueurs d’échecs savent que quand on a perdu un match, il faut patiemment le refaire, le décomposer, l’analyser pur rechercher les causes de la défaite. Il y a forcément un moment où l’on a commis des erreurs, où l’on n’a pas vu venir les coups de l’adversaire par manque d’intuition ou d’esprit d’anticipation. Nicolas Sarkozy a du temps devant lui et n'en aura pas besoin, les socialistes par contre n’aiment pas se pencher sur leurs erreurs qu’ils imputent toujours… aux autres socialistes. Il sera forcément interdit d’être objectif au sein du PS car ce serait une atteinte à l’unité. En 30 ans, après chaque défaite, on examine les résultas en privé dans un petit cercle mais ensuite pas question d’ébruiter les conclusions. Toute critique serait malvenue et surtout condamnée comme un crime de lèse majesté ! Le processus va donc reprendre sans réaction car il est impossible de l'enrayer sans complicités médiatqiues fortes. Le PS parle politique. l'UMP transmet des messages.
Le prochain sondage fera bientôt état de la nécessité de bannir du paysage les fameux éléphants jugés de porcelaine. Le suivant dira que le P.S. baisse dans l’opinion publique en raison de ses querelles internes. Le troisième persuadera qu’il n’y a point de salut en dehors de l’UMP avant que le quatrième vous assène que le seul salut du pays passe par une chambre bleu horizon. Le cinquième donnera une cote de confiance de 75 % au nouveau président. Et ainsi jusqu'au... 10 juin!
On se fera en nocturene un cocktail molotov party dans une banlieue. TF1 diffusera un reportage sur les fraudeurs aux ASSEDIC vivant du trafic de drogue en caméra caché. La presse expliquera que Juppé a fait un triomphe à Bordeaux et que les Fabiusiens sont des traitres car ils manque 2 ou 3 % de ci de là. On dénichera bien une affaire ou deux (1) Sarkozy fera une déclaration solennelle le 8 juin au soir depuis l’Elysée et l’affaire sera dans le sac pour de longues années.
Mais je déblogue…
 
(1) Créon a eu le privilège de voir ses bureaux de vote contrôlés dimanche par un envoyé spécial du... Conseil constitutionnel. Etrange mais je suis certain que ceux tenus par des élus UMP ont eu la même visite. Il est reparti bredouille et a signé le PV en indiquant que l'organisation était parfaite. Dommage!
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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 21:23

CREON TIENT BON

Résultats du second tour de l’élection présidentielle à Créon

Inscrits : 2520

Votants : 2269 soit 90 %

Blancs nuls : 119 soit 5,25 %

Exprimés : 2149

Ségolène Royal : 1210 voix soit 56, 31 %

Nicolas Sarkozy : 939 voix soit 43,69 %

 

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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 15:17
EXCLUSIVITE L'AUTRE QUOTIDIEN
LE RESULTAT DES PRESIDENTIELLES AVANT L'HEURE !
Comme ce soir nous avons très peu de chances de nous amuser je vous propose en exclusivité le résultat de l'élection présidentielle.... et surtout l'enregistrement résumé de l'annonce officielle du résultat déjà préparée par la télévision !
C'est un clin d'oeil amical et rien d'autre!
 
Allez découvir le scoop de l'année sur
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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 12:49
C’est fini. Les derniers espoirs se sont envolés depuis plusieurs jours. Tous les voyants sont largement au vert et c’est sans surprise que le visage de Nicolas Sarkozy apparaîtra ce soir à 20 heures sur tous les écrans de télévision. Tous les calculs savants qui décomposaient l’électorat en pourcentage ont volé en éclats devant la dure réalité. Méthodiquement arrosé le jardin France a perdu son rose, au fil des mois, pour virer au bleu horizon. La réalité est incontestable : la droitisation a imprégné le tissu social via les apparences distillées en permanence par le système médiatique. Prétendre le contraire serait tout simplement jouer aux autruches apeurées. Notre pays est, dans les votes nationaux, ancré à droite alors qu’il se lâche dans la proximité en faisant confiance à la gauche pur gérer son quotidien. L’individualisme et plus encore le repli frileux sur soi pour des raisons souvent très ponctuelles ont construit le libéralisme. L’éducation, la prévention, la modération, la solidarité n’appartiennent plus au vocabulaire audible par les citoyennes et les citoyens. Ils ne veulent qu'entendre réussite personnelle, sécurité, répression, fortune qu’ils attendent de gens réputés aptes à mettre en œuvre une telle politique. La société du chacun pour soi est de moins en moins sensible aux idéaux généralistes : il lui faut du concret et de suite ! Pourtant chaque fois trompé par des promesses intenables dans le temps, il oublie vite sa déception pour croire en d’autres promesses assénées comme des certitudes. Il réfute la valeur de l’alternance et du changement car il ne croit pas dans son efficacité compte tenu de la trop faible différence entre les solutions des camps en présence.
En glissant leur bulletin Sarkozy dans une enveloppe bleue, les électrices et des électeurs refusent tout simplement la moindre ouverture sur les autres dans tous les domaines. Ils se retranchent chez eux votant pour celui que les gens ouverts jugent inquiétant alors que pour les " recroquevillés " il apparaît comme rassurant. Le vote Sarkozy c’est celui du triple verrou que l’on met à sa porte par peur de tout ce qui vient de l’extérieur, de tout ce qui déstabilise dans des certitudes livrées par la télé en prêt à penser, de ce qui peut vous obliger à vous remettre personnellement en cause. En profondeur les gens ne veulent pas remettre en cause leur credo : " tout ce qui va mal repose sur la faute des autres. Tous les efforts à effectuer sont imputables aux autres " Le vote Sarkozy confirme l’américanisation de la vie politique européenne. On assistera ce soir à la " bushisation " de la France des Droits de l’Homme avec quelques années de décalage sur les Etats Unis. Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre la vision sociale proposée par Sarkozy et celle que les Américains viennent de rejeter après le règne de Bush & Co. Mais par trouille d’un affrontement trop frontal, personne à gauche ne s’est hasardé à lancer un slogan du type " Bush- Sarko même idéal, même combat ! ". Bientôt il sera trop tard et l’avenir se nourrira de regrets.
QUAND LA MOBILISATION AURA FONDU
Le mur des lamentations va en effet être fréquenté dans les prochains mois. Quand la pluie de décisions antisociales va tomber, on constatera que le mal est encore plus profond que supposé car la mobilisation aura fondu comme neige au soleil. Des syndicats ayant eu peur de leur ombre, des partis de gauche laminés financièrement et humainement, une main mise absolue de l’UMP sur les rouages essentiels de l’Etat réputé " impartial ", des collectivités locales (régions, départements, grandes villes) dépenaillées par l’avalanche des transferts sans finances, des fractures possibles au moindre tremblement au sein même de la Gauche… vont faire entrer la France dans un processus similaire à celui des années 60 et 70. Seul un sursaut avec des législatives unitaires, ancrées à Gauche, bien cadrées et surtout présentées comme le troisième tour des présidentielles peut relancer une dynamique pour des municipales et des cantonales risquant bien d’être avancées dans un contexte aussi favorable à la reconquête par les partis de droite de certaines grandes villes.
Le vote Sarkozy n’a reposé une fois encore sur la peur. Là où la Gauche pensait que l’individu susciterait méfiance et répulsion il est apparu que son comportement agressif, ses propos outranciers assumés, sa propension à se victimiser lui a donné une image de solidité et de stabilité. Il suffisait de faire souligner médiatiquement les volte-face, la marche à tâtons, le parcours en zigzag de son adversaire pour renforcer à contrario sa constance. Lors du fameux face à face il ne lui fallait absolument pas réagir, parler du programme, accepter les attaques pour accentuer ce positionnement de chaperon rouge menacé par le loup déguisé en femme. En quelques jours le message est enfin passé dans le peuple. Les sondages sont venus le renforcer : la peur du lendemain ne serait conjurée qu’en rejoignant le flot montant. Si 55 % des Françaises et des Français font confiance à Sarkozy, je ne risque rien en entrant dans cette foule consentante… La vague supposée s’est donc nourrie par le mouvement qu’elle a initié devenant ainsi une réalité alors qu’elle n’était au départ que virtuelle.
LE COUP DE LA CHIENLIT
La France a d’autre part toujours été un pays marqué par un fond monarchique avec des respirations vite réfrénées vers la démocratie. Avec De Gaulle puis Mitterrand elle a ainsi seulement changé les apparences du Prince qui la gouvernait sans fondamentalement en modifier les orientations. Elle est revenue à cette tendance en préférant un Bonaparte supposé à poigne à une Passionaria déstabilisante. Notre pays a le culte du chef. En insistant entre les deux tours sur la nécessité de " liquider l'héritage de mai 68 une bonne fois pour toutes" Sarkozy a repris l’un des arguments qui avaient permis à De Gaulle de revenir aux affaires triomphalement. Il a en effet fortement sous entendu une phrase qui avait à l’époque fait mouche " la réforme oui, la chienlit non ! ". En revenant volontairement sur mai 68 il est allé chercher les voix de cette France profonde des gens les moins jeunes dans les petits villages qui considèrent toujours que la vie urbaine n’est porteuse que de mouvements inquiétants, de spasmes dévastateurs. Il a conforté cette peur qui suinte dans les pavillons dans lesquels la seule sortie passe par la zapette de la télé. Il a inséré dans l’esprit de cet électorat que Ségolène Royal pouvait être la continuation d’un désordre potentiel alors que, si l’on réfléchit, ce sont sûrement son comportement et son programme qui peuvent générer un autre mai 68… Celui qui a déclenché la chienlit dans les banlieues par ses propos devient le superman qui éradiquera définitivement celle vielle de 40 ans. Le coup a parfaitement fonctionné et lui a permis de se glisser dans le costume bien trop grand pour lui du Général De Gaulle. Ce n’est pas pour rien qu’il était allé se recueillir sur sa tombe un peu comme si Ravaillac était allé en pèlerinage sur le tombeau d’Henri IV après sa mort naturelle et l’avoir raté avec son couteau. Le truc a bien fonctionné et n’est pas le fait du hasard mais la résultante d’une campagne minutieusement orchestrée.
LE POIDS DES ELUS LOCAUX
En fait et je n’ai cessé de le répéter, le véritable vote politique sera celui des législatives. La manipulation médiatique venant du sommet sera beaucoup plus difficile à mettre en place. Le poids des élus locaux sera encore plus fort et les enjeux beaucoup plus concrets. On sait aussi que l’état de grâce n’appartient plus totalement au paysage français. En juin, bien évidemment aucune mesure phare n’aura été prise et les électrices et les électeurs auront retrouvé des figures bien connues au gouvernement puisqu’il serait étonnant que la garde rapprochée de Sarkozy ne se participe pas massivement à cette distribution des prix.
François Bayrou aura créé son parti démocrate avec une poignée de résistants démunis de mandats électifs pouvant être remis en cause par l’UMP. Il ne pèsera plus sur la campagne car, sur le terrain, ses représentants auront beaucoup de mal à démontrer que leurs actes (ni droite, ni gauche) ont été finalement en accord avec leurs déclarations. Ils ont tout à perdre dans ce prochain rendez-vous électoral car l’UMP ne va sûrement pas leur faire de cadeau.
En ayant accrédité l’idée d’une cogestion à l’allemande entre la droite et la gauche Bayrou proposera probablement que l’on installe la cohabitation entre un Président libéral et une majorité éventuelle centre gauche à l’assemblée… Sarkozy pourrait se retrouver en situation délicate s’il n’obtient pas en effet cette majorité absolue UMP pure et dure. On peut espérer qu’un certain nombre d’électrices et d’électeurs voudront tempérer le totalitarisme ambiant et reviendront sur terre… mais attention la dépression produit aussi parfois des effets anesthésiants détestables. Le PS tanguera et surtout se retrouvera avec amaigri puisque les fans qui s’étaient cru militants ont disparu depuis longtemps. Ne rêvez donc pas. Le combat sera donc disproportionné et ingrat car le virage à droite pourrait aussi s’accentuer et donner un résultat similaire à celui de… juin 68 avec 358 députés UDR. Un record !
Mais je déblogue…
 
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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 08:25
Je ne résiste pas à l'envie de vous proposer ce matin un papier paru dans Libération de hier vendredi 4 août qui résume avec talent ce dont je suis persuadé depuis de très longues semaines et même de longs mois. Cette campagne n'aura pas été politique mais très largement influencée par le système médiatico-économique. Dimanche soir on sablera le champagne dans bien des lieux du pouvoir jusque là éloignés de la vie électorale.
Cette analyse de Schneidermann très différente des autres mérite d'être lue par le maximum de personnes car elle met en évidence la réalité du fonctionnement de notre société réputée démocratique.
 
LE FOND DU DEBAT
 
Enfin ! Enfin eux deux, seuls face à face, avec deux chronomètres, et deux arbitres potiches. Eux seuls, sans la gangue de sondages, d'éditoriaux, de bandes-annonces, de seconds couteaux, d'invectives, de sarcasmes, de manipulations, de déformations, d'effroi, de rumeurs, qui obscurcissent l'atmosphère depuis le début. Cette fois, c'est fait. Tous les PPDA, tous les Chabot, Boyon, Lagardère, Bouygues, Sylvestre, tous les Sofres-Ipsos-Ifop-BVA-CSA ne pourront plus empêcher que la France entière les voie, ces deux-là, au fond des yeux, pendant plus de deux heures d'horloge.
Elle joue l'attaque : elle n'a pas le choix. Il se défend : surtout, ne pas s'énerver. Elle attaque bien, mais il défend efficacement. Il est meilleur, plus clair, plus convaincant, dans les longs monologues de fond de court, les développements, les plaidoyers. Elle y apparaît plus filandreuse. Mais à chaque montée au filet ­ et elle les multiplie, face à un adversaire alors paralysé par le risque de la faute ­, elle le hache menu, et marque le point. Offensives, retraites : que retiendra l'électorat, en ses mystérieuses profondeurs, de la musique de ce spectacle-là ? De ce débat, que restera-t-il ? Sa "saine colère" à elle, peut-être, sur le sujet inattendu de l'accueil des enfants handicapés à l'école, qui prend l'adversaire à contre-pied. C'est l'extrait qui nourrit les gloses du lendemain matin, que rediffuse en boucle la télé, que place à sa une l'édition en ligne du Figaro.
Et un mystère, aussi, sans doute : ces regards, qu'il ne cesse de lancer aux deux arbitres. On dirait presque qu'il souhaite débattre avec eux, et seulement avec eux. N'est-ce pas, " Mdame Chabot " ? N'est-ce pas, " Msieur Poivre d'Arvor " ? Comme s'il était en train de se tromper d'émission. Comme s'il pensait se trouver à un entraînement avec les sparring-partners habituels. Mais Chabot et Poivre ne sont d'aucun secours. Ils n'existent plus dans le débat que par ces regards-là. Dès les premières secondes, ils ont perdu pied. Ils avaient dessiné un beau cadre, pour un beau débat bien ordonné, en plusieurs parties. Elle l'a fait voler en éclats dès le début, en piétinant les plates-bandes, mélangeant tout, convoquant d'emblée la policière violée de Bobigny, pour le mettre hors de lui d'entrée, le pousser à la faute sur le terrain de la sécurité. Tant pis, tant mieux. Le voilà dès lors obligé, en permanence, de galoper d'un coin à l'autre du terrain. Et on dirait qu'il les prend à témoin, les arbitres, les copains, les partenaires habituels. Eh ! Camarades ! Vous ne voyez pas que ça part dans tous les sens ? Vous ne voudriez pas faire quelque chose pour moi ? On aurait presque envie de le recadrer : mais enfin, aujourd'hui, ils n'ont pas le droit Nicolas ! Ils n'ont pas le droit de chuchoter avec toi. Ils n'ont pas le droit de recueillir tes confidences. Aujourd'hui Nicolas, il faut faire semblant de ne plus les connaître. Tu es dans la cour des grands, Nicolas. Tout seul face à elle, la martienne, l'imprévisible. Tu vas sûrement y arriver, depuis le temps que tu t'y prépares.
Et derrière l'épaule de Chabot et PPDA, c'est toute la grande armée médiatique que semblent aller chercher, en filigrane, les regards du candidat. Ah ! le beau rêve ! Les voyez-vous, les hussards, les dragons, la garde ! Quelle belle armée, qui lui fit une si jolie campagne. Ah ! les croissants avec Elkabbach et Lagardère, entre hommes, entre amis, entre frères d'armes, après l'interview du matin sur Europe 1. Ah ! les consensus réconfortants d'après interview sur la nullitude de la concurrente. Ah ! la bienveillante neutralité du Monde tout au long de la campagne, son indulgente surdité après les dérapages sur le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, sur la génétique, ou sur l'Allemagne. Ah ! la tendresse complice de l'ami Giesbert, les belles photos songeuses en couverture du Point, et ces graves questions au dos des kiosques : "Peut-il perdre ?" Ah ! la vigilance sourcilleuse des gardiens du CSA, qui savent toujours si bien comprendre sans qu'il soit besoin de rien leur demander. Ah ! l'immense armée des humbles de la presse, des circonvenus à coups de tutoiement, d'embrassades, de confidences, d'attentions. Ah ! les complicités du matin, au départ de l'avion ou de l'autocar. Ah ! les attentes partagées, les fous rires.
Bien sûr, aussi, les coups, la dureté du combat. Ce directeur de Match, à qui il fallut bien faire payer l'affront d'avoir publié une photo sacrilège. Les mouches de Plantu, jusqu'alors réservées à Le Pen. La cruauté quotidienne des Guignols de Canal +. Les mesquines investigations immobilières du Canard enchaîné, heureusement promptement étouffées par le reste de la presse. Les portraits chargés de Marianne, heureusement désamorcés par leur excès. Les escarmouches avec Demorand, le matin, sur France Inter, heureusement apaisées après le round d'observation. Les coups de fil à Edouard de Rothschild, qui se retrouvent sur Internet. Et Internet, justement, espace incontrôlable, anonyme, espace de tous les traquenards, heureusement incapable de se hausser (mais pour combien de temps ?) jusqu'à l'audience des "grands médias".
Voilà, peut-être, à qui s'adressaient les mystérieux regards de Nicolas Sarkozy, pendant que son adversaire, elle, ne le lâchait pas des yeux. Et maintenant que roulent les dés...
Daniel SCHNEIDERMAN
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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 07:22
Hier matin il n’y a pas eu une seule machine à café devant laquelle on ne s’est pas épanché sur le débat de la veille au soir. Chacune et chacun, beaucoup plus que des certitudes, lançaient une question " alors, comment tu as trouvé ? " Ce comportement bizarre qui faisait que personne ne voulait véritablement s’engager en faveur de l’une et de l’autre planait sur les premiers instants d’un dialogue détendu. Impossible de partir d’une certitude dans un contexte où personne ne connaît véritablement l’issue du scrutin présidentiel. En fait, le face à face avait surtout renforcé les convictions déjà sûres et peu modifié les lignes.
Les femmes avaient surtout remarqué les moments où Ségolène avait cloué le bec à son opposant et en retiraient un brin de fierté. Les hommes notaient parfois, avec gêne, ses hésitations sans pour autant en faire un cas de renoncement à al soutenir. Mais personne n’osait véritablement livrer le fond de sa pensée comme s’il y avait à la clé un malheur potentiel pour celle ou celui que l’on soutient. Personne n’osait véritablement livrer le fond de sa pensée au cas où il y aurait des oreilles chargées de repérer un doute ou même une crainte. C’est ce qui m’a paru le plus désolant car c’est bel et bien la confirmation que nous vivons dans une société du non-dit, du secret, de la réserve prudente, de la non-affirmation d’une position au cas où des représailles existeraient. La franchise devient très dangereuse. D’ailleurs hier François Bayrou a illustré à merveille ce nouveau comportement qui veut que l’on n’assume que rarement les risques des opinions non dominantes.
Le président de l'UDF déclare qu'il "ne votera pas pour" Nicolas Sarkozy, sans pour autant dire ce qu'il fera le 6 mai, dans le journal Le Monde daté d’aujourd’hui. "Je ne sais pas ce que je ferai, mais je commence à savoir ce que je ne ferai pas à titre personnel au second tour", avait-il déclaré, après avoir annoncé qu'il ne donnerait pas de consigne de vote… Si l’on veut illustrer une manière de faire de la politique on la trouve dans cette déclaration qui fait que le courage ait ses limites, L’un de ses proches que j’ai eu longuement au téléphone hier soir me décrivait les pressions sarkozistes exercées sur les élus UDF afin qu’ils ne se suicident pas en… déclarant simplement mettre leurs déclarations antérieures en accord avec leur vote du second tour. Il leur faut dire le contraire de ce qu'ils pensent véritablement! Dur...dur!
Alain Juppé, qui avait dû oublier de prendre son sirop d’érable adoucissant, avait vendredi donné 48 heures aux membres UDF de la majorité municipale bordelaise pour choisir leur camp… Après les délégations seraient retirées. Bien évidemment ce sera démenti et je serai une fois encore accusé " d’anti-Ump…isme " primaire mais n’empêche que ce comportement est décrit " off " par les " meurtris des consciences ". Tout le monde vit sur des apparences et s’en contente. Devant les machines à café aussi bien que dans les couloirs des institutions.
Il est devenu évident depuis des semaines que le plus fidèle soutien à cette propension au bal masqué permanent aura été le divin sondage. On s’appuie sur ses prédictions avant de parler. On scrute ses résultats pour agir. On efface ses convictions pour respecter ses directions.
Les gouvernants grecs et romains avaient, bien avant notre ère actuelle, inventé un système similaire : celui des oracles. Pas question de se prononcer publiquement sans avoir reçu le soutien de la Pythie. C’était aller vers la lapidation ou le déshonneur. Aller contre son avis aurait constitué une faute grave, pire un comportement suicidaire susceptible de vous ôter toute crédibilité. Ce fut le cas il a 2500 ans et c’est toujours d’actualité !
UNE PLACE IMPORTANTE DANS L’ORGANISATION POLITIQUE
Outre un rôle religieux majeur dans le monde antique — en effet, l'oracle d'Apollon n'était pas exclusivement consulté par les Grecs — les oracles de la Pythie ont ainsi tenu une place importante dans l'organisation politique grecque. Trois faits curieux sont notables concernant l'opinion que le dieu était censé avoir de la puissance de son pays d’accueil. L'oracle, en effet, n'a pas toujours soutenu les actions de son peuple.
Lors des guerres médiques (ayant opposé les Grecs aux Mèdes), Athènes avait consulté l'oracle, afin de demander s'il était bon que Sparte vint à son secours. L'oracle rendit une réponse négative, alors que c'est justement l'intervention du spartiate Léonidas aux Thermopyles en 480 qui permit aux Athéniens de gagner du temps pour remporter la victoire à Salamine (laquelle victoire serait due, pour le coup, à un oracle de la Pythie, qui avait conseillé de bâtir un mur de bois, ce qui, symboliquement, représentait la flotte athénienne massée dans le goulet de Salamine). On accusa alors la Pythie de " médiser " (futurement médire) c’est à dire de " parler en faveur des Mèdes ".
Le deuxième oracle marquant prend place pendant les guerres du Péloponèse, qui opposaieent Athènes à Sparte ; celui-ci donnait clairement raison aux Spartiates. On accuse cette fois-ci la Pythie de " laconiser " c’est à dire de " parler en faveur de Lacédémone ", autre nom pour Sparte. Enfin, pendant les conquêtes de Philippe, l'oracle, du côté du " barbare ", est accusé pour le coup de " philippiser ". Ces trois erreurs du sondage de la pensée divine sont considérées comme des actes de méfiance de l'oracle se montre vis à vis des Athéniens. En fait, il subissait les influences… du peuple de Delphes, pro-aristocrate et assez conservateur. Cela explique sans doute pourquoi la Pythie s'est souvent montrée défavorable à Athènes : la démocratie n'était pas en odeur de sainteté dans cette région du monde grec.
Chez nous on ne consulte plus les Pythies auxquelles on offrait des sacrifices humains mais des instituts de sondage auxquels on paie des sommes considérables avec simplement l’espoir qu’ils confirment ce que vous souhaitez ardemment voir arriver. La déception ne doit pas être de ce monde car elle ne découlerait que d’une incapacité à coller à l’opinion dominante par des idées trop affirmées.
UN ORACLE NOMME OPINIONWAY
Alors hier on a délivré la vérité sur un affrontement dont l’issue fut incertaine. Un oracle nommé " Opinionway " a été consulté par… les partisans affirmés de Sarkozy qui se fait ainsi payer ce message par Le Figaro et LCI dont on sait combien il lui sont dévoués. Une simple astuce pour ne pas que cette " consultation " figure dans les comtes de campagne et soit labellisé indépendant. Nicolas Sarkozy a été jugé plus convaincant que Ségolène Royal lors de leur débat radio-télévisé de mercredi soir ; Figurez vous que 53% des personnes interrogées ont jugé le candidat UMP "plus convaincant" contre 31% pour la candidate PS, et 16% qui répondent ni l'un ni l'autre ou ne se prononcent pas… Pour les Pythies des machines à café c’est du pain béni : il suffisait de calquer son opinion sur cette appréciation et ainsi d’apparaître comme un analyste d’exception.
Malheureusement les directeurs de campagne de Ségolène Royal ont osé dénoncer dès sa publication "la fiabilité" de cette enquête, y voyant des "manoeuvres de commande" et se demandant "à qui profite un tel sondage ?". Jean-Louis Bianco et François Rebsamen ont reproché à OpinionWay de proclamer "que Nicolas Sarkozy serait le vainqueur du débat d'hier soir sur tous les sujets économiques et sociaux, abandonnant les restes d'empathie à Ségolène Royal pour les thèmes dits compassionnels".
"L'institut Opinion Way a déjà à plusieurs reprises démontré son manque de fiabilité", affirment-ils dans un communiqué, en annonçant leur intention de saisir la Commission des sondages… qui se réunira la semaine prochaine quand le mal sera fait. Il est vrai que la démarche technique entre le sondage et la consultation de l’oracle de Delphes n’a guère évolué depuis l’Antiquité.
CONSULTER AVANT LES AUTRES
La marche à suivre pour consulter le dieu était en effet la suivante. Le consultant (qui ne pouvait pas être une femme), s'acquittait d'une taxe versée à une confédération de cités (désormais ce sont le candidat ou ses supporteurs qui paient). Les consultations pouvaient être demandées individuellement ou collectivement, pour une cité ou un parti. Le paiement d'une surtaxe ou des services rendus à la cité de Delphes permettait d'acquérir le droit de " promancie " c'est-à-dire celui de consulter avant les autres, et ainsi de passer outre la liste d'attente qui pouvait être d'autant plus longue qu'on ne pouvait consulter la Pythie qu'un jour par mois. On menait le consultant dans le temple d'Apollon où il y rencontrait la Pythie, qui s'était purifiée, avait bu l'eau de la source Castalie de Delphes et mâchait des feuilles de laurier installée sur un trépied.
Le consultant offrait un sacrifice sanglant au dieu, lequel était conduit par les deux prêtres et leurs assistants préalablement, la victime était aspergée d'eau froide et, si elle ne tremblait pas, la prise d'oracle était annulée (au risque, sinon, de tuer la Pythie : elle ne pouvait contredire ce signe du dieu qui donnait ou non son accord). Le demandeur posait alors sa question à la Pythie, question que les prêtres avaient souvent… remise en forme (afin qu'elle prît la forme d'une alternative) et puisse induire la réponse attendue. La Pythie, enfin, rendait l'oracle du dieu, qui parlait à travers elle mais cette réponse devait être rendue claire par les deux prêtres d'Apollon qui l’adaptait aux circonstances.
Vous voyez que les grands prêtres d’IPSOS, de SOFRES, de CSA, d’IFOP, d’OPINIONWAY  et de bien d’autres temples de la démocratie agissante n’ont guère de mérite car ils ont puisé leur inspiration dans les rites de Delphes. Il reste à savoir si une erreur dimanche soir ne risque pas de les conduire à se retirer dans leurs temples. En attendant les " Pythies sondagières " auront encore frappé hier devant les machines à café, aux comptoirs des bistrots, dans les salles de profs ou les self services des usines, les cours des lycées et aux terrasses des restaurants. Seul un sursaut collectif de la raison permettrait de garder espoir mais dans un tel contexte il relèverait du miracle électoral. L'irrationnel occupe les esprits. Tenez j'ai même vu deux chats noirs en distribuant un tract pour Ségolène Royal hier soir. C'est vous dire si le résultat est acquis!
Mais je déblogue… 
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 07:34
J’ai souvenir d’une réflexion de mon grand-père, ouvrier maçon " rouge ", qui ne cessait en une époque où j’étais loin de songer à mon engagement politique actuel que le Front Populaire, comme bien d’autres mouvements sociaux, avait été combattu par la " clique des 100 plus grosses fortunes de France ". Il les voyait partout. Jamais au premier plan mais toujours présentes en coulisses pour diriger, grâce à leur puissance financière, la politique gouvernementale. Il m’a maintes fois parlé du " mur de l’argent " tout aussi redoutable que celui de Berlin, une sorte de blindage infranchissable que la Gauche retrouve sur sa route quand il lui faut faire avancer le progrès pour le plus grand nombre au détriment du profit pour le plus petit nombre.
L’élection présidentielle qui se conclura dimanche a vu ressurgir ce rempart qui aura largement influencé le cours de la campagne. D’abord l’accompagnement forcené de Sarkozy, sur le plan financier (probablement que l’on atteindra des records absolus de dépenses pour un scrutin national) a rappelé le poids indiscutable des moyens matériels dans une telle période. Des dizaines de millions d’Euros ont été déversés dans les caisses sarkozistes pour multiplier les sondages " offerts ", les rassemblements " voyage payé ", les déplacements médiatisables, l’accompagnement tous frais payés par des cohortes de journalistes. La seconde couche a été mise par les bâtisseurs dirigés, habitude professionnelle oblige, par… Martin Bouygues.
Quels que soient les arguments avancés par Sarkozy, il a en effet largement puisé dans les caisses de résonance de ses copains. Ce n’est pas une impression partisane mais un constat objectif reposant sur des faits précis. Depuis la disparition de la presse d’opinion, la France ne garantit plus qu’une très faible équilibre de ses grands supports dits d’information. Enfin il faut bien constater que si la politique ne se fait plus à la corbeille de la Bourse, elle s’en inspire fortement quand on constate que hier la bourse a franchi le mur des 6000 points au CAC 40 !
L’histoire monétaire et financière que la France a connue dans l’entre-deux-guerres est donc en train de se répéter, mais, cette fois-ci, à l’échelle mondiale dans laquelle notre pays n’est qu’un " jardinet " pour petits joueurs : l’action des grandes banques internationales dresse un nouveau "mur de l’argent" auquel se heurte la volonté des politiques. Il est particulièrement intéressant d’analyser l’architecture, la construction et les dangers de ce mur par une évaluation précise de l’emprise de la finance globale sur l’économie réelle.
Depuis les années 1990, quelques dizaines de banques ont conquis le vrai pouvoir de régulation monétaire : ce sont elles désormais qui dictent effectivement l’évolution des taux d’intérêt, et non plus les Banques centrales. La revendication démocratique contestant l’indépendance des Banques centrales à l’égard du politique est donc déjà dépassée. Le pouvoir est ailleurs. Et cela est d’autant plus inquiétant que ce pouvoir semble incapable de nous éviter des catastrophes financières. Sarkozy porte haut et fort les principes de ces constructeurs de murs destinés à transformer la France en un coffre-fort inaccessible aux thèses anti-libérales. Le mur de l’argent est de retour.
LA DOUBLE MURAILLE
Arnaud Montebourg considère par exemple que le système médiatique français s’est "berlusconisé". Il avait comparé le lundi 17 février, l'évolution du paysage audiovisuel français à celle connue en Italie, où Silvio Berlusconi, le chef du principal parti de droite Forza Italia, est propriétaire de Mediaset, soit une large part des chaines de télévision privées. Il avait expliqué que la réorganisation de la campagne de Ségolène Royal était destinée à "percer le mur des médias". "C'est une manière de relancer la campagne, de réussir à percer le mur des médias, car aujourd'hui, nous ressentons cruellement que le système s'est concentré, et notamment en faveur des intérêts de la droite", a souligné le député de Saône-et-Loire.
Les socialistes auront été confrontés à un mur médiatique qui ressemble un peu, dans l'Histoire, au mur de l'argent dans les années 20 quand on sait que le groupe de BTP Bouygues contrôle 42,9% du Groupe TF1, soit TF1, LCI ou encore Eurosport, ainsi que 34,3% du capital de Métro France, qui édite un quotidien gratuit.
Le groupe Lagardère, présent dans l’armement et l’aéronautique, détient notamment Europe 1, Le Journal du Dimanche, Paris Match, Elle, Corse Matin, La Provence, Nice-Matin et Var-Matin.Lagardère détient aussi 5,4% du Monde et 25% du groupe Amaury (Le Parisien/Aujourd'hui en France, L’Équipe). Bayrou avait également dénoncé cette réalité qui fait que rares sont ceux qui, parmi les cent plus grandes fortunes françaises n’apportent pas un soutien actif à Sarkozy. Ils sont très nombreux à être officiellement ou clandestinement à son chevet. Chacun a apporté sa pierre au mur dressé face à un éventuel changement.
Jamais il n’a été aussi massif, épais, consolidé, infranchissable. Il est cependant réputé transparent alors que les gens sensés savent bien qu’il est tout aussi opaque qu’antérieurement. Les pouvoirs occultes existent plus que jamais et Montebourg a raison en affirmant que c’est une double voire triple enceinte qu’il faut désormais " percer " pour atteindre la pouvoir. Le premier tour a largement renforcé ce sentiment de citadelles imprenables puisque la barre des 5 % ayant été impossible à atteindre en raison d’un taux de participation exceptionnel les principaux partis en sortent exsangues et couverts de dettes. Pour affronter le mur de l’argent il est vain de croire que les mains nues suffisent.
UNE HISTOIRE DE BRIQUES
Le mur contre lequel se brisent bien des idéaux se compte aussi en " briques ". La moyenne de sa constitution se calcule en effet, pour certains, en millions d’Euros. Les bâtisseurs ne rechignent pas sur le montant des subsides qui leur sont destinés puisque leur rétribution pour les potes sarkozistes du CAC 40 s'établit à 2,2 millions d'€ pour l'année. Selon le quotidien " les Echos " daté de hier, le patron du leader mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault, arrive en tête avec une rémunération de… 4,06 millions d'€ en 2006. Il est suivi par Henri de Castries, président du directoire de l'assureur Axa, qui a été rétribué à hauteur de… 3,76 millions d'euros. Le président du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, Jean-François Dehecq, arrive, le pauvre seulement en troisième position des patrons du CAC 40 les mieux payés, avec 3,36 millions pour l'année 2006. Parmi les "moins bien payés", se trouve le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli, qui a reçu en 2006 0,43 million d'€ (une véritable misère), suivi du président du leader mondial des tubes en acier sans soudure Vallourec, Pierre Verluca (0,70 million), et du PDG d'EDF Pierre Gadonneix (0,81 million).
Le patron non-exécutif le mieux payé, enfin, est celui du groupe français de cosmétiques L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, qui a totalisé 4 millions d'€ (dont 2 millions de stock-options), ajoute le journal. Si vous avez un regard un peu curieux sur cette liste vous constaterez que ce sont soit des intimes de Sarkozy, des membres de l’UMP ou des gens nommés par le gouvernement sortant. Ils savent bien lui rendre puisque la Bourse de Paris a franchi hier, au matin, le seuil symbolique des 6.000 points. La veille, Wall Street avait elle aussi atteint un record historique. Les actions des groupes de… médias profitaient de l'offre de Rupert Murdoch sur le groupe Dow Jones. Le CAC 40 prenait 0,69% à 6.001,17 points. L'indice parisien n'avait pas clôturé au-dessus de ce seuil depuis le 12 décembre 2000. Un moyen de souligner la bonne santé économique du monde du profit dans une période où l’on parle souvent, depuis le haut du mur de l’argent, blindé comme les parois d’un coffre-fort… de la valeur du travail !
D’ailleurs il n’y a aucune ambiguïté sur la vision qu’ils ont collectivement de cette valeur puisque pour son premier slogan affiché sur un clip télévisé consacré au sujet leur porte-parole n’a pas hésité dans la formule : " Le travail c’est la liberté ! " ce qui en allemand se traduit par " arbeit macht frei " la fameuse phrase qui rappelle de bien mauvais souvenirs à celles et ceux qui entrèrent à Auschwitz. Là-bas il n’y avait pas de murs mais des barbelés électrifiés !
Mais je déblogue…
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