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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 12:10
Lorsqu’il y a eu le vif débat sur la privatisation par la gauche et la droite des banques publiques d’antan, on a eu droit aux cris perçants des adeptes de la loi du marché et du profit. « On vous le garantit, la gestion totalement privée de ces entités sera infiniment plus sérieuse, plus efficace, plus utile que celle de l4Etat dont ce n’est pas le rôle ! ». C’est une réalité, on constate en effet que la Caisse des Dépôts après le Crédit Lyonnais a effectué des placements hasardeux et des erreurs graves de gestion. Que ce soit pour la première dans l’affaire des actions EADS ou pour l’autre dans ses aventures américaines, les contribuables ont été obligés de mettre largement la main à la poche (directement ou indirectement) pour compenser des disparitions massives d’actifs.
Le Crédit Lyonnais fut la banque la plus puissante d’Europe. Elle avait le pouvoir de dire oui. Le fleuron de tout le système bancaire français, elle faisait des envieux à n’en plus finir : l’opulence était son image de marque, sa générosité en faisait le dernier salon où trouver un financement, et surtout pour une affaire douteuse.
Et quelques 100 milliards de francs de pertes plus tard, une nouvelle banque privatisée a fait son entrée à la bourse de Paris. Voilà l’histoire du Lyonnais vite résumée à un trou abyssal. Mais derrière, des milliers de salariés meurtris, des contribuables contraints de passer à la caisse par la faute de quelques dirigeants inconséquents, des millions de clients apeurés par la fuite en avant, voyant filer leur argent au grès de la découverte vertigineuse des scandales, jusqu’à l’incendie dévastateur du siège central.
De la Libération où la banque est nationalisée, au début des années quatre-vingt, le Crédit lyonnais joue un rôle majeur dans l’économie. Au point même de devenir une référence sur le plan social. La convention collective qui réglemente les rapports sociaux internes est un modèle pour beaucoup.
Le grand tournant s’amorce à la fin de ces années quatre-vingt. Une dérive s’installe, le Lyonnais se tourne et intègre les critères des marchés financiers. C’est plus qu’une mode à l’époque, un véritable credo. Les critères changent, en douceur certes mais sûrement. Une banque publique au service d’intérêts privés, sans contrôle. L’Etat est encore le principal actionnaire. Il fixe les grandes orientations. Les PDG de la banque appliquent, avec ferveur. Petit à petit rien ne les arrêtera. Le scandale peut alors commencer.
Au premier rang quelques hommes : des hauts fonctionnaires, imbus d’eux mêmes, pensant détenir La vérité. Et voilà, Jean Yves Haberer, nommé à la tête du Crédit lyonnais par Michel Rocard, premier ministre, qui va mener l’établissement aux limites de sa perte. Avec la bénédiction des ministères des Finances et de Pierre Bérégovoy en particulier. Quand Jean Yves Haberer arrive à la direction de la banque, il vient de passer deux ans sans fonction, après avoir été directeur du Trésor puis de Paribas. Le chômage parfois, ça peut vous donner des envies… C’est à corps perdu qu’il se jette dans la banque. Comme s’il voulait rattraper un retard. La catastrophe guette !
DES PROFITS A TOUS PRIX
Un seul objectif : une politique de croissance, essentiellement à l’international. La banque achète alors à tour de bras en Europe. Non content d’être à la tête d’un réseau immense de banques de détail, le Lyonnais devient aussi une puissance immobilière. Diversification oblige. Les prix flambent, les mètres carrés de bureaux parisiens sont d’un très bon rapport. Alors pourquoi se priver d’une accumulation de ce qui demain fera des plus-values immobilière immenses. Le lyonnais veut faire mieux que tout le monde. Et ce n’est même pas suffisant pour la folie des grandeurs. Alors, il faut devenir le financier des nouveaux capitalistes, les aider, les soutenir, les suivre même les yeux fermés. Jean Luc Lagardère a une télévision, La Cinq, sur les bras. Elle est mal en point, elle vient de faire faillite. Qu’importe, Jean Yves Haberer le sauvera. Bernard Arnault, PDG de LVMH, a lui crédit ouvert. Et comme il faut savoir raison garder, ce ne sera pas plus de 8 milliards de francs.
Le patron du luxe en profite pour augmenter sa participation dans le britanique Guiness qu’il revendra, bien plus cher quelques années plus tard au Crédit lyonnais. Son futur concurrent François Pinault n’est pas en reste : il rachète le Printemps, grâce à la banque.
Et que dire de l’arrivée en piste de Bernard Tapie : en juillet 1990, la banque lui prête un… demi milliard pour acheter Adidas (une paille par rapport à ce qui vient soit-disant de se passer à la Société générale) qu’il revendra lui aussi au Crédit lyonnais et à d’autres banques en empochant quelques 2 milliards de francs de plus value. Entre gens bien, on sait se comprendre. Tapie est en vogue. Il surfe sur des sondages positifs. Il entre en politique ; Il est intouchable grâce à ses amis ! Il fait des émules au delà des frontières transalpines. L’italien Parretti, clone de l’homme d’affaire français conseille Jean Yves Haberer : banco, tope là, on rachète la Metro Goldwin Mayer. L’homme d’affaires est en fuite mais a laissé une ardoise de productions Hollywoodiennes qui s’élève à 20 milliards de francs. Ce n’est pas de la science fiction quand tombent les premiers chiffres en 1991. C’est la crise. L’immobilier s’effondre, les plans tournent au cauchemar. C’est la débâcle, les pertes s’accumulent. Un désastre dont plusieurs années d’investigations auront du mal à évaluer l’ampleur…. Ce n’est pas à une belle banque privatisée que serait arrivés pareils malheurs ! Le jeune trader de la Société générale est loin du compte.
LES EMPLOYES TRINQUENT
Il lance un premier plan de recapitalisation en 1994 : 4,9 milliards sont mis dans la banque (tiens donc, le montant de la somme perdue par la Société Générale). Une goutte d’eau. De nouveau un chèque, de 6 milliards cette fois. Puis en 1995, on transfère la dette à une nouvelle structure : le consortium de réalisation (CDR) qui écope de 125 milliards de francs d’actifs, qu’il devra revendre au meilleur prix. Ce qui n’est pas chose aisée quand il s’agit d’affaires douteuses ou d’immobilier.
La commission de Bruxelles entre alors, en scène : d’accord pour le CDR mais à condition que le Lyonnais cède 35 % de son activité hors de France. En 1994 le bilan de la banque doit passer après les cessions de 1 500 milliards à 1 000 milliards de francs. Qui trinque ? Le personne puisqu’en quinze ans, le Crédit lyonnais perd 15 000 emplois. On verra qui paiera à la Société Générale dans quelques mois !
La banque est, en fait, montée sur les rails de la privatisation. Jean Peyrelevade est à pied d’ouvre. Et en mission. Il veut réussir la privatisation. Les salariés restant doivent redorer l’image de leur banque : opération vérité, et explications avant réconciliation. La banque ouvre ses portes jusque tard le soir pour rencontrer les clients, els câliner, les bichonner pour qu’ils fassent encore des rêves dorés ! Ca marche car dans leur majorité les 6 millions de clients resteront. Il faut dire que l’on ne change pas encore de banque comme de chemise. Le reste de la banque, avec ses objectifs de suppressions d’emplois réaffirmés (1 000 pendant les trois ans à venir), est mis en vente. Et pour faire bonne figure, les chiffres du bilan sont glorifiés : « le Lyonnais est aujourd’hui une banque restructurée et rénovée, avec un potentiel bénéficiaire élevé et un fonds de commerce d’une grande solidité », clame Jean Peyrelevade quelques jours avant le jour de privatisation. Les chiffres parlent en effet d’eux mêmes : le chiffre d’affaire de la banque a certes baissé entre 1997 et 1998, mais c’est pour mieux servir les intérêts des actionnaires : le bénéfice net part du groupe s’est envolé dans la même période de 54 à 165 millions d’euros grâce certainement à la chute de frais généraux… Pas d’inquiétude du moment qu’en tapant sur l’emploi on a réussi à dégager des sommes convenables. Personne ne moufte dans la vie politique au prétexte que la privatisation inéluctable va sauver les apparences.
UN COUP MONTE
De nombreux analystes qui ont de la mémoire s’avouent très sceptiques sur la réalité de la Société Générale devant les explications de la Société Générales, selon lesquelles un seul homme serait responsable de 4,9 milliards d'euros de pertes. « Le sentiment des salles de marchés, c'est qu'il n'est pas possible qu'un individu seul ait pu faire cela. La Société Générale aurait chargé la barque sur le thème de la fraude pour faire passer plusieurs mauvaises opérations de marché », avance Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS.
 « La Société Générale nous dit qu'un courtier senior a spéculé sur des actions, notamment des indices d'actions, sans se couvrir. Il aurait dissimulé des pertes devenues rapidement colossales. Il semble qu'il ait agi pendant toute l'année 2007 », a-t-il rappelé. « Cela semble un peu gros que pendant toute une année on puisse dissimuler » une telle perte.
La Société Générale dit que « le courtier connaissait tellement bien les opérations de contrôle interne » qu'il a réussi à dissimuler ses pertes, poursuit Elie Cohen, ce qui signifie que
« les procédures de contrôle interne qui normalement constituent le coeur de métier des banques se sont révélées dramatiquement insuffisantes ».
De son côté, Marc Touati, économiste chez Global Equities, affirme que « tous les gens qui travaillent dans les banques savent que, quand les pertes atteignent un certain niveau, on coupe les positions. Des pertes peuvent atteindre 100-200 millions d'euros, mais 5 milliards, c'est impossible. Soit ce que la banque dit est vrai. Dans ce cas, il y a un problème de contrôle des risques et cela peut jeter le discrédit sur la Société Générale, d'autant que son avantage comparatif, c'est d'être championne des activités de marché. Soit on ne sait pas tout », argumente-t-il.
La Société Générale est peut-être en train de « charger un pauvre bougre pour faire passer des pertes qui se sont accumulées" au cours de la crise des "subprimes", renchérit un analyste d'une société de gestion. « Une personne seule ne peut provoquer une telle catastrophe. Si un courtier agit pour le compte d'un client, au moins trois personnes entrent en jeu pour donner l'ordre, le transmettre et l'exécuter », estime un autre spécialiste. La seule certitude c’est que… nous puissions un jour connaître la vérité comme pour le Crédit Lyonnais ! Vous pouvez y compter !
Mais je déblogue…
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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 08:04
Il est certain que Nicolas Sarkozy a effectué un service national réussi car il en conserve une aptitude particulière pour le demi-tour droite. Dans l’une des chroniques ci-dessous j’illustrais ce talent par divers exemples très précis où il affirmait de manière péremptoire… tout et le lendemain il osait son contraire. Cette attitude qui discrédite totalement la politique au sens noble n’en finit plus d’imprégner l’image sarkoziste : velléitaire, impulsive, superficielle et plus encore contradictoire. Il n’y a plus aucune constance dans les orientations puisque au jour le jour les déclarations varient. C’est même catastrophique pour un Pays qui doute et qui attendait des décisions fermes, définitives, assumées. Nous somme entrés dans l’ère de l’adaptation aux circonstances et non plus dans celle des certitudes. D’ailleurs la situation devient tellement instable que plus personne n’ose se montrer désagréable avec le Président. Mieux on assiste à des scènes surréalistes où la moindre critique à l’égard de celui qui symbolise le pouvoir absolu concédé par 53 % des électrices et des électeurs ayant voté aux présidentielles prend des allures de lèse-majesté ! En voici un exemple savoureux dont les gazettes à sensations ne vous ont guère causé. Figurez vous qu’il est mal venu de parler de la vie privée du Chef de l’Etat. Même une seule citation suffit à hérisser le poil de ses représentants les plus sensibles.
Lors de la cérémonie traditionnelle des vœux qui s'est déroulée vendredi dernier à l'Hôtel de ville des Hautes Alpes, Auguste Truphème a déclaré " ne pas toujours comprendre ce qui se passe. On supprime les 35 heures, puis on ne les supprime plus (...). On est chrétien, puis on est laïc ", indiquait-il, se contentant en fait de faire un constat lucide des prises de position présidentielle. Jusque là rien de terrible puisqu’il s’agit de la vérité.
" Un pas en avant, deux pas sur le côté: c'est certainement très bien pour danser le tango avec Carla, ça l'est beaucoup moins en terme de lisibilité de l'action publique ", a poursuivi le président du conseil général des Hautes-Alpes, provoquant alors… le départ de la salle du préfet, suivi par quelques membres de l'opposition départementale UMP. Ce brave Auguste Truphème, a ensuite fait référence à la vie privée de Nicolas Sarkozy provoquant le départ… du préfet du département de la salle de Gap, où se déroulait la cérémonie des vœux, apprend-on lundi 21 janvier. Auguste Truphème avait comparé la politique de Nicolas Sarkozy avec un " tango " dansé avec Carla Bruni. Moi j’ai simplement parlé de raspa ! Je ne risque rien : c’est moins chaud !
Dans un communiqué vengeur, Jean-François Savy, Préfet de la République a regrette qu'Auguste Truphème ait " de manière répétée, mis en cause l'action de l'Etat dans le département et au niveau national ". Il estime qu'il n'est " pas de tradition républicaine " de " critiquer aussi ouvertement (sic) l'action de l'Etat lors d'une cérémonie de voeux au cours de laquelle il n'est pas prévu que le représentant de l'Etat puisse répondre ".
" Par ailleurs, au moment où les critiques visaient directement le président de la République et sa vie privée, le préfet et l'ensemble des chefs de service de l'Etat ne pouvaient que quitter la salle ", indique le préfet. Il peut espérer une promotion rapide car si elle s’obtient au mérite, il est dans la lignée des bien pensants. Quelle république que celle qui voit un Préfet s’offusquer d’un métaphore assez banale alors qu’il faudrait que personne ne se permette une remarque sur des vacances payées par des potes nantis, des étalages de vie privée dans les médias, sur des revirements indiscutables… La démocratie est donc bien mal si la simple évocation du nom de la compagne du Président suffit à révulser les représentants de l’Etat ! D’autant que rien n’empêche de penser qu’Auguste Truphème dont le nom semble sorti d’un épisode des Lettres de mon moulin n’a pas tort ! 
LES MUNICIPALES NE L’INTERESSENT PLUS
Nouveau retour en arrière signé Nicolas Sarkozy. En contradiction avec ses déclarations précédentes, le président de la République annonce ne plus vouloir se mêler des… municipales. Il y a encore quelques jours, il assurait pourtant vouloir s’engager dans la bataille de mars, en faire un scrutin d'ordre national. " Je n'ai pas à me mêler de la campagne municipale, à Pau ou ailleurs (...). Je ne veux pas me mêler du détail des municipales dans chacune des villes de France, ce n'est pas mon travail (...). Je ne vais pas m'engager sur chacun des combats municipaux", a martelé le chef de l'Etat, aujourd’hui lors de son déplacement à Pau.
Le 8 janvier dernier, pourtant, lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat avait lancé qu'il s'engagerait "parce que le concept même d'élection dépolitisée est absurde". "Je devrais rester comme le ravi de la crèche et attendre que mes adversaires se mobilisent!", s'était-il exclamé. "Je m'engagerai" pour "mobiliser notre électorat " avait-t-il aussi assuré. Quelques indiscrétions démontrent en effet que bien des candidats, dont Alain juppé hier n’était pas particulièrement ravi que l’on fasse des municipales un " test national " et d’ailleurs il n’a jamais été question que son " ami " de quelques jours passe dans le centre ville de Bordeaux en sa compagnie. Vous ne verrez pas beaucoup d’images de leur rencontre comme si elles pouvaient être exploitées par des adversaires ravis de la présidence de fait de son comité de soutien.
Mais depuis la donne politique a changé. Trois sondages successifs montrent une forte érosion de la cote de confiance de Nicolas Sarkozy (l'un d'eux le place même derrière son premier ministre François Fillon), et deux autres sondages ont montré qu'une grande majorité de Français considèrent que les municipales sont avant tout "locales." A la tête de l’Etat, le doute semble avoir pris place aux côtés des certitudes sarkozystes et on va donc faire profil bas pour se défausser sur les copains du gouvernement (MAM hier en a pris plein les dents sur le retour de la police de proximité !) ou plus sûrement sur l’UMP.
PLUS PERSONNE N’EST UMP
Il est vrai que le Président de la république engagé dans l’élection du plus bas niveau. Il avait pourtant fait donner les fidèles pour dire et redire que le résultat des municipales devaient illustrer l’adhésion populaire à la politique actuelle. Il semble que ce ne soit pas encore le cas puisque tout le monde a constaté qu’Alain Juppé lui même a retiré le logo Ump (le parti qu’il a créé) de ses affiches un peu comme s’il fallait revenir aux fondamentaux et effectuer des campagnes électorale sen mettant ses convictions dans la poche et en revenant à la défense des " intérêts locaux ". Une attitude qui ressemble fort à une consigne nationale car aux cantonales, la candidate de la majorité sarkoziste qui m’est opposée a effectué le même parcours en ayant soin de bien dissimuler son appartenance politique. L’ouverture servira seulement à cacher la misère actuelle d’une majorité qui renâcle devant tous les obstacles que l’on dresse entre elle et les électrices et les électeurs.
Le rapport Attali arrive donc au plus mauvais moment alors qu’il devait réconcilier la France d’en bas avec la croissance. Il ne fait qu’éloigner encore plus le pouvoir des gens qui souffrent… Des mesures totalement théoriques qui ne changeront rien au quotidien des gens sauf à les fragiliser un peu plus, les plonger dans une plus grande insécurité sociale, les broyer au nom du principe simple : " sans profit accentué pour une classe sociale pas de bonheur possible pour les plus démunis ". Objectif de ce rapport, d'inspiration clairement libérale: gagner un point de croissance supplémentaire, d'ici à la fin 2012, ce qui se traduirait par un taux de chômage de 5% et la création de 150000 emplois. Au-delà de ce catalogue d'idées un brin iconoclastes, une question: qu'en restera-t-il? On touche là aux limites de l'exercice. Avec trop de "il faut que" sans expliquer le "comment faire", le rapport Attali risque de rejoindre le cimetière des textes inappliqués. C’est le genre d’exercice que pratiquent quotidiennement les non-fumeurs qui restent fidèles aux comptoirs des bistrots : " il faut que… " ce qui demeure le sport national français !
DETOURNER L’ATTENTION
Alors quand tout va mal et que des échéances électorales approchent il vaut mieux revenir aux bonnes vieilles recettes qui ont fonctionné antérieurement. On n’innove pas : on utilise les poncifs traditionnels que l’on réactive. Quelques bons faits divers montés en épingle par TF1, quelques bons reportages sur les voitures qui brûlent dans une banlieue, une personne âgée ou un enfant mis à mal et hop on retrouve un électorat prêt à confondre projet municipal et cantonale en réaction à une insécurité désastreuse ! Hier lors de sa tournée bordelaise discrète et paloise plus tapageuse il a réactivé son fond de commerce. C'est en effet dans les locaux de la gendarmerie, que le président de la République a rencontré les familles de l'infirmière et de l'aide-soignante assassinées en 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau par Romain Dupuy qui a bénéficié d'un non lieu psychiatrique en décembre. " On imagine que les victimes puissent trouver monstrueux une décision de non lieu " alors que ces crimes ont bien eu lieu et qu'on puisse laisser des " fauves en liberté alors que le risque de récidive existe ", avait auparavant indiqué M. Sarkozy devant les gendarmes de Pau. On relance un climat qui voudrait que la France soit un Chicago d’avant-guerre ou un coupe gorge permanent afin de provoquer ce sentiment d’insécurité qui rapporte tant dans les urnes !
Retour aux fondamentaux. Pour tenter d’endiguer sa chute dans les sondages et détourner l’attention de l’opinion sur les questions économiques, Nicolas Sarkozy a donc choisi d’enfourcher le bon vieux cheval de la sécurité. Une " séquence ", comme on dit à l’Elysée, ouverte dans un commissariat de banlieue, à Sartrouville - théâtre de violentes émeutes urbaines en mars 1991 autour de la cité des Indes - et qui s’est poursuivi en Aquitaine où il sait ne pas pouvoir beaucoup influer sur le sort des municipales et des cantonales. Il se réserve Marseille, Toulouse, Caen, Nice, Strasbourg ou Lyon pour plus tard… histoire de ne pas apparaître comme associé à une défaite ! Une seule personne a été satisfaite de ce voyage éclair : Alain Juppé car il sait que son " ami de jamais " ne repassera plus d’ici le 9 mars chez lui. Et si le rideau de fumée sécuritaire ne marche plus… il restera le mariage fin février !
Mais je déblogue…
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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 07:58
Il sera considéré comme plus ou moins noir. Mais voici encore un lundi qui restera peut-être dans les annales boursières. Il y en eut pourtant des pires dans l’histoire du capitalisme avec la référence du lundi 28 octobre 1929 troisième journée du krach de 1929, et à Wall Street, baisse la plus importante, en pourcentage, jamais auparavant enregistrée en un jour sur un marché d'actions: 13 % ; On fit pourtant mieux le lundi 19 octobre 1987, soit il y a un peu plus de 20 ans, avec la journée la plus violente du krach de 87 à Wall Street, et nouvelle baisse la plus importante, en pourcentage, jamais enregistrée en un jour sur un marché d'actions : 22,6 %.
Pendant plusieurs jours en octobre 1987, les marchés boursiers de par le monde ont vu leur valeur diminuer de façon importante. Les dommages les plus considérables ont été enregistrés le lundi 19 octobre 1987 — d’où l’appellation " lundi noir " — lorsque les bourses se sont effondrées. L’indice composé du Toronto Stock Exchange (TSE 300) avait par exemple chuté de 407,20 points en cette seule journée pour s’établir à 3 191,38 à la fermeture — perdant 11,3 % de sa valeur, soit 37 milliards de dollars. Les investisseurs (des particuliers et des sociétés) avaient encaissé d’importantes pertes financières. Aux États-Unis, l’indice Dow Jones avait perdu 22 % de sa valeur en ce lundi noir seulement.
À l’instar des tendances enregistrées à l’échelle internationale, le TSE 300 connaissait pourtant, en 1987, une croissance soutenue depuis environ cinq ans. Il indiquait tout juste au-dessus des 3 000 points en début d’année et avait grimpé au-delà des 4 000 points en juillet. Puis, un repli s’était amorcé en août. Mais comment ce mouvement avait-il provoqué des ventes massives dans un tel vent de panique à la mi-octobre ? Mêmes causes mêmes effets pour expliquer ce qui est en train de se produire.
TOUT PARAISSAIT ROSE
En général, les principales économies de la planète semblaient prospères en 1987, et une reprise avait suivi la récession de 1981-1982 pendant cinq années consécutives. On enregistrait une croissance de ces économies, l’inflation et le chômage fluctuant généralement à la baisse ou demeurant stables. Pensez à la France ! Toutefois, au fur et à mesure que l’année passait, il s’était avéré que les déséquilibres commerciaux étaient énormes et s’accentuaient parmi les principaux pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques — les déficits des États-Unis étaient en pleine progression; les excédents commerciaux du Japon et de l’Allemagne croissaient à un taux similaire; le Canada, pour sa part, enregistrait des déficits budgétaires et courants colossaux.
Très rapidement, des événements marquants survenus à l’échelle internationale avaient fait pencher la balance. En février, le Brésil avait annoncé qu’il cessait le versement des intérêts sur sa dette extérieure, provoquant une chute de la valeur du dollar américain et soulevant de nouveau des inquiétudes à l’égard des taux de change. En mai, le Congrès des États-Unis avait adopté une loi sur le commerce qui avait déclenché une nouvelle vague de conflits commerciaux, compromettant ainsi les négociations du Cycle d’Uruguay qui étaient alors menées dans le cadre de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Avant que ne se lève un vent de panique, des déclarations de l’administration américaine avait laissé entendre que le dollars américain devait perdre davantage de valeur, à un rythme accentué, pour rectifier leur déficit commercial de plus en plus élevé. Le 19 octobre, les journaux avaient aussi publié de nombreux articles faisant état de la possibilité d’une intervention militaire américaine dans le golfe Persique… qui a fini par arriver !
À ce moment-là, les économistes avaient craint un fléchissement de l’économie américaine qui aurait pu provoquer l’effondrement de l’économie mondiale et une récession comparable à celle des années 1981-1982. Bon nombre d’observateurs croient maintenant que la panique du lundi noir de 87 avait simplement reflété la peur grandissante d’une perte de contrôle à l’égard de la situation mondiale. On est exactement dans la même situation. Le dollar est au plus bas. Les fond souverains issus du pétrole sont les maîtres du monde. Les pouvoirs d’achat s’effondrent partout. Les gens sont inquiets et ne font plus consciemment ou inconsciemment au système économique qui ne repose que sur des délocalisations, des restrictions salariales, des paniques financières subites.
À la suite du lundi noir de 87, la peur d’une récession mondiale s’était toutefois estompée plutôt rapidement, car les banques centrales avaient réagi promptement pour soutenir les conditions de crédit. En outre, le marché avait repris confiance dans l’économie mondiale. Les économies étaient alors demeurées prospères jusqu’au début des années 1990, et les marchés boursiers avaient gagné du terrain pour reprendre la valeur qu’ils avaient avant le vent de panique. Hier on a peut-être essuyé un coupe de tabac similaire qui a fait évanouir des fortunes virtuelles et a plongé la France dans le doute.
UN TSUNAMI PLANETAIRE
Les places boursières européennes ont donc connu, hier, leur lundi " gris ", affichant dans certains cas leur plus fort recul depuis les attentats de septembre 2001 : Francfort a plongé de 7,16%, Paris de 6,83%, Londres de 5,48%, et Madrid de 7,54%. Le fameux CAC 40 a lâché 347,95 points à 4.744,45 points, enfonçant successivement les seuils de 5.000, 4.900 et 4.800 points. La Bourse de Paris, qui a dévissé dès l'ouverture, a accentué sa baisse au fil de la séance alors que le mouvement de panique gagnait tous les secteurs - aussi bien les valeurs financières que l'énergie ou la santé, traditionnels " refuges " en période de crise. Le volume d'échanges a battu son record historique, dépassant pour la première fois les 13 milliards d'euros, malgré la fermeture des marchés américains en raison du Martin Luther King Day, jour férié.
Un peu plus tôt, l'Asie avait donné la tendance, la Bourse de Tokyo perdant 3,86% à la clôture, Shanghai 5,14%, ou Séoul 2,95%. Les Bourses latino-américaines n'ont pas fait exception. La Bourse de Sao Paulo a chuté de 6% à l'ouverture ce lundi. A Mexico, la Bourse des valeurs a dévissé à l'ouverture de 4,77%, soit quelque 1.273,62 points de moins qu'à la fermeture vendredi, son principal indice se situant à 25.440,21 points.
Une chute de 4,57% a marqué également l'ouverture de la place boursière de chilienne à Santiago, qui chutait de 6,3% à la mi-journée lundi. Les principaux titres s'affichaient lundi à la baisse et les échanges étaient limités, évalués à seulement quelque 2.942 milliards de pesos (92 millions de dollars). A Lima le marché boursier essuyait une baisse de 7,12% . La Bourse argentine avait déjà chuté de 3,86% la semaine dernière.
Quant au marché boursier russe, jusqu'ici relativement épargné par les remous provoqués par les conséquences de la crise des "subprimes", il a plongé lundi à l'instar des autres places, clôturant en baisse de plus de 7%.
Les deux principaux indices boursiers russes, le RTS et le Micex, ont cédé respectivement 7,38% à 1.999,83 points et 7,47% à 1.654,83 points. Le krach peut aujourd’hui prendre une ampleur insoupçonné comme une alerte terrible sur l’incapacité qu’aurait le système libéral à réguler les travers qu’il a lui-même créés. On va bien évidemment se contenter d’incantations similaires à celles des magiciens dont la baguette magique ne fonctionne plus. Les banquiers vont rechercher le soutien concret des banques centrales… pour se refaire une santé qu’elles ont perdu en faisant des profits sur l’économie sans aider l’économie à faire du profit.
LA BULLE A EXPLOSE
En réalité, l'incendiaire a été Ben Bernanke (le président de la Réserve fédérale américaine), quand il a dit qu'il fallait absolument faire quelque chose, sinon il y aurait une crise. Le président Bush a ainsi sorti son plan de 140 milliards de dollars. Mais cela ne fait qu'entériner une crise qu'on voulait éviter. C'est un " krach programmé ".
C'était un krach programmé par nous, car nos sociétés ont fait un nombre incroyable d'erreurs en vivant au-dessus de leurs moyens. Ce qui a créé une bulle. Et, maintenant, il faut payer. La bulle se dégonfle pour les uns. La bulle explose pour les autres.
La conviction de certains analystes reste qu'il est bon d'effacer les excès positifs antérieurs. Cela va donc obliger tout le monde à se remettre au travail, à entreprendre des réformes et à abandonner la mondialisation, catastrophique pour l'emploi, pour lui préférer une politique de préférence communautaire. Les banques ont pris des risques incommensurables, et inutiles. Elles ont joué, spéculé, ce qui n'était pas leur rôle. Elles se prennent donc un retour de bâton et sont actuellement obligées, pour éviter la faillite, de se vendre à des fonds souverains de Singapour ou d'Arabie saoudite. Plus qu'une correction salutaire, c'est donc une raclée phénoménale.
Les banques françaises sont, elles aussi, folles puisqu'elles ne font que commencer à provisionner alors que, parallèlement, elles ont engrangé des profits spectaculaires en taxant le moindre service. Elles nous ont piqué du fric pour des prestations qu’elles assumaient jusque là gratuitement accumiulant des profits considérables qu’elles ont joué au casino des subprimes ou de tout autre système de crédit juteux. Y a-t-il encore des banques sûres aujourd'hui? La réponse est non. Car certaines ne se savent pas encore menacées… Elles n’ont pas conscience d’avoir tué la poule aux œufs d’or. Elles vont exploser aujourd’hui ou demain !
Et pourtant on avait été prévenu par un certain Michel Rocard qui, il a quelques jours avait parfaitement décrit ce qui est en passe de se produire. Le problème c’est que plus personne ne l’a écouté (1). Il avait pourtant déclaré sur Nouvelobs.com : " Le problème c'est que depuis 1980 la sphère financière a pris une importance colossale. Du coup, nous sommes confrontés à des crises financières de grande ampleur récurrentes : crises latino-américaines dans les années 1980 qui ont affecté tout le continent américain; crise asiatique dans les années 1990 qui a fait des dégâts énormes même si elle est restée circonscrite à une douzaine de pays, crise du système monétaire européen en 1992, éclatement de la bulle de l'e-économie en 2000. Les centaines de milliards de dollars carbonisés par l'effondrement des valeurs boursières à l'occasion de cette dernière secousse sont comparables aux pertes enregistrées lors de la crise de 1929. Les chocs sont moins instantanés, moins brutaux, moins impressionnants peut-être aussi, mais ils sont quand même terrifiants "  Il aura fallu attendre Sarkozy pour se retrouver dans pareille situation désastreuse… L’adoption du Traité européen ne résoudra rien tant que la Banque centrale européenne jouera la profit contre le social. Car l’essentiel c’est dans cette dualité. Il va falloir qu’il en expédie des paquets fiscaux pour redonner le moral à ces potes qui viennent de voir leurs portefeuilles se dégonfler aussi vite que ses promesses de croissance et de prospérité par la concurrence, la précarité, le non emploi et la fragilisation des plus démunis. Nicolas Sarkozy va en attendant faire une tournée de promotion des commissariats de police… car on sait que quand il y a des problèmes sociaux en vue, rien de vaut une police forte pour résoudre le problème. Au moins les petits épargnants seront rassurés : ce ne sont pas les délinquants des banlieues qui leur piqueront leurs bas de laine mais bel et bien les banquiers et les heureux bénéficiaires du paquet cadeau fiscal !
Mais je déblogue…
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 07:36
Ce qui est extraordinaire dans la Sarkozysme c’est la propension a affirmer haut et fort des vérités qui sont immédiatement démenties par les faits. Il est vrai que dans une société médiatique comme la nôtre personne ne vérifie les effets d’annonce ! On peut donc s’offrir son quart d’heure de gloire quotidien pour ensuite se trouver contredit par un communiqué oublié ! pas un discours, pas un engament qui n’aient été immédiatement considérés comme impossibles à mettre en œuvre par les responsables appelés en renfort à l’insu de leur plein gré. Mais le mal est fait : le marchand de sable a réussi à répandre sur les esprits la poudre à endormir les consciences. Il sait parfaitement que l’on ne retiendra que ce qui est positif même si c’est faux, inutile et inapplicable ! Sa crédibilité commence d’ailleurs à s’émousser et je serais ravi que le Président de l’Ump se lance dans la campagne des cantonales et des municipales. Je suis certain que celles et ceux qu’il viendra soutenir… en seront franchement ravis ! Qu’il aille donc apporter sa popularité à Bockel à Mulhouse, à Perben à Lyon, à Gaudin à Marseille ou surtout à Juppé à Bordeaux (ce sera fait demains avec le faux semblant d’une intervention sur la délinquance) ce n’est sûrement pas leurs adversaires qui s’en plaindront. C’est le maître du vent ! Dès qu’il parle les rectificatifs pleuvent !
Le président de la Mutualité française, Jean-Pierre Davant, a, par exemple, démenti que les franchises médicales puissent faire l'objet de " contrats responsables " de la part des complémentaires santé comme l’a affirmé publiquement Nicolas Sarkozy. Il voulait faussement rassurer sa clientèle des personnes âgées et il s’est une nouvelle fois pris un méchant tacle ! Ces contrats proposés par les mutuelles ou assurances santé invitent leurs adhérents à respecter un parcours de soins spécifique, passant en particulier par le médecin traitant, pour bénéficier d'une meilleure couverture. En contrepartie, les organismes complémentaires bénéficient d'une fiscalité allégée.
LA FRANCHISE : C’ETAIT UN MENSONGE
Dans une lettre datée du 14 janvier à Bruno-Pascal Chevalier, malade du sida, qui a arrêté son traitement pour protester contre l'entrée en vigueur des franchises le 1er janvier, le président de la République avait écrit que " les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, ce qui offre un niveau de protection supplémentaire ". Quand il a instauré les franchises, le gouvernement a voulu dissuader les assureurs complémentaires de les rembourser en prévoyant qu'ils ne bénéficieraient pas le cas échéant des avantages fiscaux auxquels ils ont habituellement droit.
Dommage que le Chef de l’Etat censé porter la vérité gouvernementale ait prétendu exactement le contraire de ce que prévoit la loi ! En effet assurer les franchises " n'est pas intéressant " pour les mutuelles, a expliqué M. Davant car selon la Mutualité, le remboursement " de la franchise se traduirait par une augmentation d'au moins 10%, voire 15 à 20 % du coût de la complémentaire ". Bonjour les dégâts pour le pouvoir d’achat !
Durant ces derniers jours tout et son contraire ont donc meublé l’actualité. Si l’on prend maintenant les marins-pêcheurs ravis de voir le Président de la République venir à leur rencontre on constate qu’eux-aussi ont à nouveau été roulés dans la farine. Ce dernier a, en effet, estimé, samedi, à Boulogne-sur-Mer qu'il fallait " sortir des quotas " fixés par l'Union européenne pour la pêche de certaines espèces. " La première chose pour aider la pêche, c'est l'affaire des quotas: il faut qu'on en sorte, et on a une opportunité pour en sortir, c'est que la France va présider l'Union européenne du 1er juillet au 31 décembre ", a déclaré le Président dans un discours devant environ trois cents marins pêcheurs subjugués par l’apparition de Superman ! Merveilleux. Splendide. Bon pour les élections locales.
LES QUOTAS NE BOUGERONT PAS
" C'est une opportunité pour engager un dialogue très approfondi, très fort, avec la Commission européenne ",
Le commissaire européen aux Transports Jacques Barrot a en effet rappelé que la France ne pouvait pas unilatéralement modifier la politique de quotas de pêche mise en place par les 27 pays de l'Union et a souligné que la gestion des réserves de poisson était indispensable. " Les quotas de pêche, c'est pas fait pour ennuyer les pêcheurs, c'est pour la survie des espèces et pour la survie de la pêche ", a déclaré sans barguigner le Commissaire européen.
" On peut toujours parfaire les règles, mais il faudra toujours gérer correctement les réserves de pêche, sinon ce sont les pêcheurs de demain et d'après-demain qui se trouveront dans une situation impossible. Il est possible pour la France d'ouvrir la réflexion mais son rôle, lorsqu'elle occupera la présidence, est d'abord de trouver un accord mais elle ne peut agir seule. La présidence de l'Union peut toujours inscrire à l'ordre du jour, en accord avec les autres Etats membres, une réflexion plus approfondie. Ce qui est vrai, c'est qu'il faut quand même bien comprendre que ça ne peut pas être une décision unilatérale, que nous sommes liés par les traités qui ont communautarisé la pêche ",
A PEINE 1,5 % DE REPONSE
Son ministre de l’Education nationale s’inspire avec bonheur de cette attitude dramatique consistant à annoncer n’import quoi pourvu que ce soit repris dans le 20 heures de TF1 d’ailleurs (ça se dit !) de plus en plus récalcitrant à lier son sort avec celui du Président. Xavier Darcos a multiplié les déclarations sur l’enthousiasme que suscitait auprès des parents sa proposition de " service minimum " dont il se défaussait sur les Maires. Un super coup médiatique dont il espérait des retours positifs.
Imaginez donc le couronnement d’une carrière politique s’il avait été suivi par environ les 30 000 premiers magistrats ayant une ou plusieurs écoles sur leur territoire… Il était pourtant sûr résultat et il s’est épanché partout en effets de manche pour constater qu’il ne recevra en fait que moins de 400 contrats signés avant jeudi. Une misère. Un véritable camouflet. Un démenti cinglant à son ton conquérant avec… Un taux de réponse d’environ 1,5 % de participation.
Parmi les volontaires: Marseille, Toulouse, Caen, Avignon, Rouen, Mulhouse... Uniquement des villes dirigées par la droite à l'exception de Mulhouse, mais Jean-Marie Bockel est membre du gouvernement... Aucune des nombreuses grandes villes dirigées par la gauche ne s'est inscrite. Avec Lyon, Darcos a pourtant cru tenir une métropole socialiste, assurant la semaine dernière après l'avoir lu dans Le Figaro que Gérard Collomb avait trouvé le dispositif " intéressant ". Le maire de Lyon a … démenti.
Bertrand Delanoë, premier magistrat de la capitale, a quant à lui dénoncé dans une lettre adressée au ministre " une forme d'improvisation et un regrettable déficit de concertation avec les élus locaux. " Il n’a même pas eu le soutien du Président Ump de l’Association des Maires de France, Jacques Pélissard, qui a estimé lui aussi que " c'est à l'Education nationale d'organiser le service minimum dans les écoles primaires en cas de grève des enseignants ". Ah ! les amis ce n’est plus ce que c’était ! On ne peut plus compter sur eux quand les cotes de popularité sont en baisse.
Mais je déblogue…
a dit Jacques Barrot. " Le rôle de la présidence est de dégager des accords. (...) Il ne faut pas se dissimuler qu'on a besoin d'une gestion des réserves de pêche ", a-t-il ajouté pour faire bonne mesure. Peu importe Nicolas Sarkozy avait fait son effet ! a-t-il ajouté. " Il faut arrêter d'avoir d'un côté les scientifiques, et les pêcheurs de l'autre, parce que les premiers qui ont intérêt à sauver la ressource, ce sont les pêcheurs ", a-t-il poursuivi un tant soit peu démago. " A partir du moment où tout le monde dit que la ressource est revenue, il faut qu'on ait une réponse beaucoup plus souple sur les quotas ", a déclaré Nicolas Sarkozy qui ne manque pas une occasion de vanter les mérites de l4europe et de la rendre responsable des refus qu’elle oppose à ses demandes. " Tout commence par la question des quotas ", a-t-il insisté et sachant qu’en la matière il pouvait promettre ce que bon lui semble puisque c’est Bruxelles qui décide ! Il a ensuite visité deux bateaux à quai puis il est reparti avec le sourire aux lèvres sûr de son fait ! Quelques heures plus tard tombait le démenti !
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20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 11:21
Nicolas Sarkozy est entouré de conseillers qui fouillent dans les pratiques politiques américaines avec méthode. Ils font les poubelles des dernières années du règne républicain pour savoir comment ils peuvent infléchir l’opinion de notre pays par le biais de la domination médiatique. Certes tout n’est pas récupérable car il y existe en France un tempérament frondeur qui vient parfois perturber les concepts de manipulations sociales auxquels travaille inlassablement la CIA. Ils sont beaucoup plus fins et élaborés que ceux des années soixante ou quatre-vingt car les stratégies ne passent plus finalement par les armes mais beaucoup plus par l’économique, le spirituel, le culturel. La CIA, comme les Chinois, les Indiens et bien d’autres pays ou groupements interviennent dans ces domaines pour récupérer leur part de domination politique du monde ou pour conforter le pouvoir en place (ou à venir) des élites libérales dévouées à une vision très matérialiste du profit.
Par exemple la CIA a reçu l’autorisation du président pour monter des actions clandestines en Iran, destinées à destabiliser le gouvernement. Bush a signé un " nonlethal finding " ( Document officiel permettant de mener des opérations secrètes sans homicides ) qui autorise la CIA à mettre en oeuvre un plan prévoyant une campagne de désinformation, de manipulations contre la devise iranienne et les intérêts financiers internationaux du pays.
Selon les membres de la communauté du renseignement, cette décision signifie - au moins pour le moment - que Bush a décidé de ne pas engager d’action militaire contre l’Iran.
" Le Vice Président Cheney conduisait les partisans de l’intervention militaire ",
" Tout le monde dans la région sait qu’il y a une guerre par procuration dans laquelle les USA soutiennent les éléments anti-iraniens et les groupes d’opposition en Iran ",
PIECE ESSENTIELLE SUR L’ECHIQUIER
On sait par exemple que les " pasteurs " venus d’Amérique du Nord jouent un rôle de plus en plus fort dans cette vision de la vie sociale sur la planète. La religion devient une pièce essentielle sur l’échiquier politique mondial. Toutes les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy démontre qu’il a accentué l’utilisation de ce phénomène planétaire pour l’imposer dans le débat français. Il avait eu recours aux imams des banlieues lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur pour remettre le couvercle sur la marmite explosive des émeutes. Il avait accordé aux religions en général mais à certaine sen particulier des avantages publics jusque là maîtrisés par le principe républicain de la laïcité, principe totalement ignoré dans les faits, dans la majorité des autres pays. On se posait des questions sur ses relations avec l’Eglise de Scientologie. Il vient de s’attaquer de front à ce pilier de la laïcité de telle manière qu’il puisse s’inscrire dans la lignée des pratiques américaines. Nicola sSarkozy a donc été durement critiqué par quasiment tous ses adversaires politiques pour ses récentes déclarations sur la religion et la laïcité qu'il souhaite " positive ".
"Dans mon discours de Saint-Jean de Latran (à Rome), j'ai précisé ma conception d'une laïcité où la place de la religion serait définie en termes plus positifs. Devant le Conseil Consultatif de l'Arabie saoudite, à Riyad cette semaine, j'ai fait écho aux propos pleins de sagesse du Roi Abdallah, et plaidé en faveur d'une conception ouverte, tolérante de la religion", a souligné le chef de l'Etat. " Mais certains groupes veulent imposer leur vision fondamentaliste, hégémonique, intolérante. La forme la plus extrême est celle des réseaux terroristes globaux de type Al-Qaïda qui rêvent d'une confrontation Islam contre Occident, pour mieux dicter leur loi à des peuples qui ne demandent pourtant qu'à vivre leur foi dans la paix ", a-t-il affirmé. Il
Selon lui " le monde, j'en suis convaincu, peut relever avec succès ce défi, mais à une condition : trouver le chemin de son unité ", a-t-il également affirmé, ajoutant : " Là est la grande question : en serons-nous capables ? Comment y parvenir ? ". Nous y voici : restituer à la religion sa vocation unificatrice de la fameuse politique de " civilisation ". Tout défenseur de la laïcité " active " devient donc un ennemi potentiel du " religieux " et donc de cette unité salvatrice dont a grandement besoin notre planète. Il se trouve que dans une entretien le dalaï lama, lui aussi de passage en Italie a décliné sa vision de la laïcité. Mesurez un peu la différence !
MARXISTE EN ROBE ROUGE
" Je pars du fait que la majorité des 6 milliards d’humains sont des non-croyants. Nous devons donc trouver le moyen de toucher ces personnes et susciter leur attention sur l’importance de la compassion. Cela ne peut être que laïc. Notre expérience courante, le bon sens et aussi les dernières découvertes scientifiques nous disent qu’une attitude compassionnelle est bénéfique à notre bien-être physique. C’est donc une approche laïque. Ces valeurs dénuées de croyance religieuse, c’est une éthique laïque. Mais si on veut être réaliste, il faut trouver le moyen de promouvoir ces valeurs humanistes auprès des non-croyants. Et voyez la constitution indienne, fondée sur le sécularisme. Le Mahatma Gandhi croyait profondément dans le sécularisme, tout en étant lui-même un croyant, et pratiquant quotidiennement des prières issues de différentes traditions. Le sécularisme signifie le respect de toutes
les religions, pas de préférence pour celle-ci ou celle-là. Si par exemple moi en tant que bouddhiste, j’affirmais que seul le bouddhisme est bon, que les autres religions sont mauvaises, ce serait contraire à la laïcité. Si vous croyez vraiment à la laïcité, vous devez respecter toutes les autres traditions, parce que des millions de personnes suivent ces traditions. Puisque nous devons respecter tous les êtres humains, l’humanité entière, il faut donc respecter leurs conceptions et leur foi. Y compris les non-croyants. C’est également leur droit de ne pas croire. C’est OK, puisqu’ils se sentent plus à l’aise ainsi " a déclaré celui qui se présente comme " un marxiste en robe rouge "
Nicolas Sarkozy, à qui il a été reproché de ne pas respecter la laïcité, suite à ses récents propos sur les religions, s'est défendu un peu trad, de " faire l'apologie d'aucune religion ". Répondant au " sectarisme " (sic) de ceux qui l'ont critiqué, le président français a spécifié que de dire que " la France, dans les profondeurs de son histoire, a des racines chrétiennes (...), ce n'est faire l'apologie d'aucune religion, d'aucun culte. C'est simplement regarder le long manteau d'églises qui couvre la France, qui est associé à l'histoire de France, et on ne fait pas un pays ouvert lorsqu'on conteste l'identité de son pays ", a-t-il poursuivi. Rien de mieux pour réveiller les querelles ancestrales plutôt que de les calmer ! Il faut surtout demander aux religions de respecter les autres… religions et voir dans les déclarations du dalaï lama
UNE SUCCESSION DE DECLARATIONS
En novembre 2003, sur France 2, le ministre de l’intérieur d’alors avait déjà annoncé sa décision de nommer un " préfet musulman ", comme si la religion de Monsieur Aïssa Amouche pouvait le rendre digne d’être nommé au grade de préfet de la République. Dans son livre témoignage sur les religions, Sarkozy dévoilait aussi le fond de sa pensée : " On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines [...]. La dimension morale est plus solide, plus enracinée, lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain. [...] La morale républicaine ne peut répondre à toutes les questions ni satisfaire toutes les aspirations. " (Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, 200). Plus grave, le dernier chapitre du livre marque une réelle complaisance envers les mouvements sectaires, invitant même à la reconnaissance des " nouveaux mouvements spirituels ". Tous les spécialistes de la Scientologie bondirent en reconnaissant cette expression, fer de lance du lobbying scientologue dans les pays anglo-saxons… Persuadé que la religion est l’un des ciments du lien social, relativement indifférent à l’idéal laïc, proche en ceci de ses modèles néoconservateurs américains, Nicolas Sarkozy va naturellement parfois franchir la ligne jaune.
Dans le cas précis de la scientologie, la faiblesse vire à la complaisance. Chacun se souvient de ce 30 août 2004, au cours duquel Nicolas Sarkozy recevait en grandes pompes, au sein même du Ministère de l’Economie et des Finances, l’acteur Tom Cruise, grand prosélyte de l’Eglise de scientologie. La presse française, et de nombreuses associations de lutte contre les sectes, s’en était émues, mais avaient finalement considéré que le ministre avait agi ainsi pour bénéficier de l’image internationale de la star d’Hollywood. Alors, faiblesse des convictions laïques, spiritualisme généreux, un peu trop tolérant pour certaines dérives sectaires ? Goût immodéré pour l’ordre, y compris, comme ses collègues Républicains américains, lorsque cet ordre est maintenu par les Religieux, y compris barbus ? Malheureusement, il y a un peu plus dans cet enchaînement des discours et des prises de position.
Les présidents Reagan, Bush père et Bush fils doivent en partie leurs élections à certains groupe de pression religieux protestants, parfois proches de mouvements fondamentalistes... Georges W. Bush est protestant méthodiste, de père épiscopalien et de mère presbytérienne. Il déclare avoir été délivré de l'alcoolisme grâce à la prière. Selon lui, sa victoire aux présidentielles n'est pas un hasard, il se croit investi d'une mission divine et pense avoir été placé là où il est, par le ciel. La religion et la référence à Dieu sont très présentes aux Etats-Unis, aussi bien dans la culture que dans la vie politique. Depuis l'école où les petits américains prêtent serment au drapeau et à la nation "sous Dieu", jusqu'aux serments du Président sur la Bible. Ca ne tardera pas à arriver chez nous !
Mais je déblogue…
déclarait Vali Nasr, du Council on Foreign Relations, " et ces actions clandestines sont désormais amplifiées par cette nouvelle décision qui pourrait rapidement amener des représailles iraniennes, ouvrant la voie à une escalade ". Cet exemple concret démontre que désormais la " guerre " peut s’effectuer en catimini avec des actions aussi spectaculaires que l’envoi de missiles ou de bombes. 
Des variations organisées de cours de matières premières ou des décisions consistant à les raréfier, des attaques monétaires ciblées, des envois massifs de religieux bien pensants et soigneusement formés, des diffusions culturelles ciblées, la mise en place de pratiques éducatives restrictives sont des pratiques courantes… L’Afrique est ainsi devenu l’espace d’expérimentation de ces techniques de domination de l’homme. Il n’y a pas un seul conflit, pas un seul régime, pas une seule région dans lesquels l’un ou l’autre de ces méthodes ne soient pas présentes. La nouveauté c’est qu’en France on essaie d’en imposer des bribes soigneusement sélectionnées.
déclare un ancien membre de la CIA, " mais je crois qu’il sont arrivés à la conclusion que cela présentait plus d’inconvénients que d’avantages ".
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19 janvier 2008 6 19 /01 /janvier /2008 07:32
La vérité libérale vient depuis l’autre coté de l’Atlantique. Elle inspire même dit-on les croyants en la puissance de la loi du marché. On sait aussi que les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy ressemblent étrangement à celles de son ami de quelques mois, George W. Bush. Alors il faut s’attendre plus ou moins à voir déclinées les propositions récentes de celui qui a conduit les Etats-Unis vers une récession causée par l’appât du profit. Nous sommes dans une situation étrange : les signes avant-coureurs d'une crise mettant en cause l'équilibre général de l'économie s'amoncellent et pourtant les "opérateurs" restent silencieux. Ils ne disent rien alors que pour la première fois, depuis deux cents ans, le capitalisme est combattu non par ses vaincus, ses pauvres ou par les intellectuels, porte-parole des vaincus, comme Marx ou Engels, mais par des économistes objectifs.
Aujourd'hui, la critique vient du coeur du système. L'avant-dernier livre de Patrick Artus, un des économistes français les plus respectés, était intitulé : " Le capitalisme est en train de s'autodétruire ". Son dernier livre porte un titre prémonitoire : " les Incendiaires ". Les " incendiaires " en question sont les banquiers centraux. Il doit vraiment y avoir quelque chose de pourri dans notre système pour que Joseph Stiglitz, prix Nobel américain d'économie, ose, lui, titrer son dernier un ouvrage " Quand le capitalisme perd la tête ". Ces constats de Michel Rocard sont d’un autre niveau que les incantations du Chef de l’Etat français et plus encore les déclarations d’ajustements conjoncturelles sur la croissance de son Ministre de l’Economie et des Finances.
Son analyse est encore plus pessimiste quand il évoque l’immensité de la dette fédérale américaine qu’il accuse d’être au cœur du problème. Ce passage d'un équilibre à un déséquilibre massif, généralisé, tient au changement de la répartition du produit national brut, entre les " salaires " (salaires et revenus de protection versés par la Sécurité sociale) et les " profits " (bénéfices industriels, honoraires des professions libérales, rémunérations "directes" sur le marché). Ce mouvement est très sensible en France mais on l'observe aussi aux Etats-Unis et dans l'ensemble des pays européens, y compris les pays de l'Est rejoints à toute allure par le capitalisme. En gros, les salaires sont passés de 71% du PIB en 1981, selon Michel Rocard, à seulement 60% en 2005. Près de 11 points de chute !
Aujourd'hui, en France, si le produit intérieur brut avait conservé le même partage qu'en 1981, les ménages, selon Rocard, auraient dépensé en salaires et revenus de Sécurité sociale 130 milliards d'euros de plus. Affectés à la consommation, ces 130 milliards auraient donné au moins 1 point de plus de croissance chaque année. Et nous aurions eu en France un demi million de chômeurs de moins. Le capitalisme a perdu la tête en cherchant par n’importe quel moyen à accroître ses profits sans se soucier qu’il détruisait les salariés productifs et surtout consommateurs des biens et services qu’il faut vendre pour justement survivre. C’est le serpent qui se mord la queue ! A partir du moment où l’on ne prend en compte que la satisfaction de l’actionnaire on tue celles et ceux qui lui permettent de l’obtenir. Ainsi s’engage une course sans fin pour diminuer la part des " salaires " dans les charges des entreprises… en allant chercher ailleurs la même productivité dans un contexte social non contrôlé !
TRANSFORMER LES IMPOTS DIRECTS EN IMPOTS INDIRECTS
Les conseillers de George Bush ont bien eu conscience (contrairement à ceux de Sarkozy) que sans un apport direct d’argent dans la poche des plus défavorisés ils accentueraient la récession qui menace. Il a donc annoncé, hier , un plan de relance économique représentant " environ 1% du PIB " américain  ce qui représenterait donc 140 milliards de dollars environ. Ce plan se fonderait sur des baisses d'impôts… mais aussi une amélioration du pouvoir d’achat des chômeurs et des plus démunis. président américain. Il a ainsi indiqué vouloir lancer un plan de relance économique fondé sur des baisses d'impôts pour les ménages, sans pour autant détailler les mesures envisagées. "Notre économie a une base solide mais (...) certains secteurs suscitent de réelles inquiétudes", a-t-il déclaré dans un discours prononcé à la Maison Blanche. " Mes conseillers et de nombreux autres experts s'attendent à ce que notre économie continue à croître au cours de l'année qui vient, mais à un rythme moindre que celui que nous avons connu ces dernières années ", a-t-il ajouté. " Et il y a un risque de retournement de l’activité ", a-t-il reconnu.
" Pour permettre à notre économie de continuer à croître et créer des emplois, le Congrès et l'administration doivent travailler ensemble pour faire passer un plan de stimulation économique aussi vite que possible "
LES FAMEUX FONDS D’INVESTISSEMENT
La mode arrive chez nous. Il faut absolument taper dans les dépenses en accordant des ristournes sur la fiscalité. Diminuer, par tous les moyens ce qui coûte dans la vie collective, pour pouvoir ensuite diminuer les impôts. Le problème c’est qu’aux USA on ne revendique pas : on subit ! Les Françaises et les Français n’ont pas du tout les mêmes repères ce qui les conduit à ne pas accepter encore complètement la fatalité du profit. L'actionnaire est désormais organisé et, s'agissant de sa retraite, a exigé un retour sur investissement de plus en plus élevé avec comme dégât collatéral une pression de plus en plus forte sur les salaires qui ont cessé de progresser au rythme d'antan avant de décroître en valeur absolue.
Les fameux fonds d'investissement - moins du quart des fonds de pension mais plus agressifs - ont intensifié la tendance. Et les fonds d'arbitrage jouent le même jeu. Pour garantir aux actionnaires une rémunération élevée, tous n'hésitent pas à démanteler leur proie et à vendre par " appartements ". ils ont devenus des dépeceurs et plus du tout des créateurs. Au grand dam des salariés réduits à la dimension de variable d'ajustement. Le nouveau système se résume facilement : tout pour les actionnaires, le moins possible pour les salariés. L'ensemble de ces fonds sont présents désormais dans toutes les entreprises du monde occidental de plus de 2 000 salariés. Leur pression s'est d'abord exercée sur les PDG qui ne distribuaient pas assez de dividendes : ils ont très vite valsé. Elle s'est traduite ensuite par l'externalisation des toutes les fonctions des entreprises (entretien, maintenance, services sociaux internes) , dont les salariés étaient indexés sur les personnels qualifiés qui faisaient le renom de l'entreprise.
PAUVRES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEURS PAUVRES
Tous ces gens-là ont été chassés et recasés dans des PME désyndicalisées, soumises à des contraintes salariales énormes parce que les fabricants, les donneurs d'ordre, peuvent changer de sous-traitants sans préavis.  C'est comme ça que s'est instituée la précarisation du marché du travail (16% des salariés français aujourd'hui) avec, comme conséquence de cette réduction " contrainte " des heures travaillées, un gel ou un recul des salaires, l'apparition de " pauvres travailleurs " et de vrais " pauvres sans travail ".
Avec une pauvreté de masse évaluée à 10 millions de personnes en Grande-Bretagne et entre 5 et 6 millions en France, la part des salaires dans le PIB a évidemment reculé par rapport au "profit" réinvesti de manière spéculative. D'où, faute d'une demande suffisante, une croissance anémiée, incapable de contenir l'hémorragie des déficits et une dette de plus en plus difficile à rembourser. 
Rocard est parfaitement lucide quand il analyse le contexte français dont on sait bien qu’il est lié à celui de chez Bush ! Il l’est encore plus pour moi quand il incite à explorer cette fameuse troisième voie qui me tient tant à cœur car elle a ses racines dans mon attirance ancienne pour ce que fut le PSU. " Je crois enfin à l'économie sociale. J'ai milité depuis quarante ans pour lui donner son statut, son cadre. Je crois que la clé du problème, c'est le changement du statut juridique de l'entreprise. Au lieu d'appartenir à des apporteurs extérieurs de capitaux, elle doit être faite de la communauté des hommes et des femmes qui gagnent leur vie en partageant un même projet économique ". Je vous avoue que ça me fait du bien car là je suis très loin, très loin de l’Amérique ! Bien évidemment personne ne peut croire que le gouvernement actuel consacrera la moindre minute à examiner pour examiner cette piste. Et ce n’est surtout pas les Américains qui cèderont sur la nécessaire domination, pour eux, du capital sur l’Homme.
En attendant les bourses s’effondrent . A Tokyo, l'indice Nikkei perdait 2.8%, en recul de près de 400 points, cotant 13.395,78 points. A Hong Kong, le principal indice boursier de l'île chutait de 3,7%, en recul de 812 points, cotant 24.302,65 points à la mi-séance. La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi une troisième séance consécutive de repli, après le plongeon d'un indice économique régional et l'appel du président de la Fed à agir vite face au risque de récession: le Dow Jones a lâché 2,46% et le Nasdaq 1,99%. La Bourse de Paris est restée orientée à la baisse puisque le CAC 40 abandonnait 1,31% au terme d'une séance nerveuse. La corbeille n’aime pas que l’on vienne lui mettre le doute en tête sur ses certitudes politiques !
Mais je déblogue…

, a-t-il déclaré. Ce plan de relance doit être "assez important pour faire une différence dans l'économie " et il devrait représenter "environ 1 % du PIB", a-t-il ajouté. M. Bush a indiqué que le plan devrait s'articuler sur deux axes. " Un plan de relance doit comprendre des baisses d'impôt sur le revenu directes et rapides pour les Américains ", pour les aider notamment à payer leur facture énergétique. Et " laisser plus d'argent aux ménages devrait augmenter les dépenses de consommation ", a-t-il assuré. Selon la presse américaine, l'une des mesures phares serait une remise d'impôts pouvant aller jusqu'à 800 dollars par personne. 
On connaît la musique qui consiste à penser que moins de contribution à la solidarité collective enrichit l’individu sans que l’on sache s’il ne perd pas d’un coté, ce qu’il croît gagner de l’autre. S’il a moins de couverture sociale, moins des structures collectives accessibles, moins de services publics… le contribuable devra " payer " autrement pour obtenir les mêmes avantages. Tant qu’il en aura les moyens !
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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 07:47
Il fut une époque où à l’école élémentaire ont apprenait que les serfs, au Moyen âge, devaient obligatoirement fournir des journées de travail gratuites au seigneur. Certaines et certains parmi vous se souviennent des explications de leur institutrice ou leur instituteur qui soulignait l’injustice de ces " corvées ". D’ailleurs on en a déduit la formule " taillable et corvéable à merci " qui a fini par déboucher sur la Révolution de 1789. Du VIIIe au IXe siècle, le grand domaine carolingien est divisé en deux zones d’exploitation : l'une est gérée en faire-valoir direct par le maître, grâce au travail des… serfs du domaine; l'autre est constituée de lots de terres attribués à des familles paysannes contre redevances et travail gratuit sur la réserve.La corvée, ce travail non rémunéré, constituait donc le lien organique entre la " réserve " (première situation) et les " tenures " (seconde situation) du domaine.
Selon les régions et le statut du paysan (libre ou non libre), le poids de la corvée, généralement fixé par la coutume locale, était variable de… trois jours par semaine à quelques jours dans l'année. Puis, la transformation du grand domaine en seigneurie foncière a modifié l'importance de la corvée : comme la part de la réserve s'amenuisait jusqu'à ne subsister que sous la forme de bois réservés à la chasse du seigneur, le travail du paysan pour son seigneur a tendu à disparaître au profit d’une taxe symbolisant le rachat de la corvée. Les besoins du seigneur ayant évolué, ce dernier réclame alors une participation gratuite du paysan à la réalisation de certains travaux : construction et entretien du château, curage des fossés, charroie, transport de bois, etc.
À son tour, le roi de l’époque moderne, essentiellement Louis XV impose à ses sujets des " jours de service " pour la construction et l’entretien des voies de communication. Permettant une nette amélioration du réseau routier français, cette corvée royale est cependant mal perçue des populations. Aussi, comme pour les corvées seigneuriales, la corvée royale tend-elle à disparaître au profit d’une augmentation des impôts… et donc aux rentrées financières directes.La corvée restera néanmoins pesante dans certaines régions et sa suppression apparaîtra dans les cahiers de doléances de 1789 comme une des premières revendications paysannes. De fait, elle ne s’estompera définitivement qu’avec l'abolition des privilèges lors de la nuit du 4 août.
Cette date avait été probablement oubliée par le gouvernement Raffarin qui avait décidé d’imposer un " jour de corvée " pour les seuls salariés en leur supprimant le caractère férié du jour de Pentecôte ! Il s’agissait de transformer en pactole financier une journée de travail destinée à la " solidarité ". Si le principe est acceptable l’application est injuste : il faudrait qu’il s’applique à tout le monde et pas seulement aux salariés… qui sont en définitive redevenus les serfs d’une société accordant des privilèges permanents aux professions libérales, aux rentiers, aux nantis de tous bords qui peuvent se dispenser justement d’être solidaires ! Par principe.
LE MIRACLE BESSON
L’aventure du lundi de Pentecôte avait donc seulement selon moi, une valeur symbolique et surtout pas économique. D’ailleurs un récent rapport du " social traître " Eric Besson donne raison aux adversaires de cette hérésie sociale. Il a présenté une analyse qui revient sur une idée aussi fausse que répandue : non, le travail du lundi de Pentecôte ne rapporte pas 2 milliards d’euros (car personne ne l’a chiffré sérieusement, en tenant compte des considérables coûts induits), ce qui rapporte, c’est la Taxe. Nous voici revenu aux choix de Louis XV et l’option des rentrées financières directes plutôt que celles du produit du travail… gratuit !
Il y reconnaît toutefois que l’idée de Jean-Pierre Raffarin " est un peu brouillée par la part de désordre liée à sa mise en oeuvre ", euphémisme délicat pour évoquer l’énorme pagaille générée par cette mesure surréaliste ! Il faut dire qu’il ne faut pas avoir été secrétaire national ayant en charge l’économie pour s’en rendre compte.
Pour cette réforme, trois scénarii sont présentés, sur lesquels François Fillon devrait trancher incessamment sou peu. Le premier serait de revenir à une journée obligatoire " travaillée le lundi de Pentecôte ou un autre jour férié ", sans possibilité de fractionnement. Ce scénario a peu de chance d’être retenu, ayant fait la preuve éclatante de son inadaptation.
Une autre hypothèse serait de conserver la situation actuelle, mais en améliorant la garde des enfants le lundi de Pentecôte (service minimum à la Darcos), et en restreignant le transport routier ce jour-là. C’est un scénario de statut quo frileux, qui ne résoudrait rien, ajouterait des règlements aux lois, pour aboutir à encore plus d’opacité. Ce scénario a des chances relativement faibles d’être retenu.
Enfin il reste selon Besson une dernière proposition : , le " caractère férié du lundi de Pentecôte " serait rétabli, et il donnerait " une totale liberté dans l'accomplissement de la journée de solidarité ". C’est ce scénario, très proche de la solution suggérée par les adversaires de l’abolition du lundi férié, qui a la faveur d’Eric Besson, et nous pensons que sauf obstruction du Premier ministre, c’est celui qui sera retenu. Il nécessitera un peu de travail législatif : modifier le texte de la loi actuelle pour supprimer la référence au lundi de Pentecôte comme jour par défaut, y inscrire la possibilité de fractionnement, et revoir les modalités d’accord. Rien de bien compliqué, et, ce qu’ils ont réussi à défaire, ils devraient bien réussir à le refaire. Reste que pour la Pentecôte 2008, il va falloir ne pas perdre de temps et surtout avouer publiquement que la mesure Raffarin était une absurdité !
LA LIBERTE DE SON JOUR DE CORVEE
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand a donc vite rebondi. Il a souhaité que la journée de solidarité avec les personnes âgées et handicapées ne se tienne plus le lundi de Pentecôte, qui redeviendrait chômé, mais à une date fixée librement par les entreprises et les administrations, confirmait-on hier dans son entourage.
Lors de ses vœux à la presse il a marqué son accord avec le " remarquable rapport " (sic) sur le lundi de Pentecôte déposé en décembre par le secrétaire d'Etat à la Prospective Eric Besson, dont, a-t-il dit, " je partage l'analyse et la conclusion ". Le gouvernement va se prononcer " très vite sur le sujet ", a-t-il ajouté. Dommage qu’il ait fallu tant de temps pour s’apercevoir que les observations du Comité des Amis du Lundi (CAL) étaient justifiées alors que l’on a entendu des tonnes d’arguments fallacieux qui confondait " solidarité " et retour à la " corvée ".
Et encore la journée de travail gratuite serait évitée, en l(état actuel de la loi, par une infime augmentation de la Contribution Sociale Généralisée au aurait eu exactement le même effet avec une injustice en moins envers les seuls salariés ! 
La CSG a été créée à l'initiative du gouvernement de Michel Rocard pour diversifier le financement de la protection sociale. Elle est assise sur l'ensemble des revenus des personnes domiciliées en France : revenus d'activité, de remplacement, du patrimoine, ainsi que les revenus tirés des jeux. Elle est prélevée à la source dans les deux premiers cas. Les salariés ne sont donc pas les seuls à être ponctionnés au nom d’une solidarité de classe.
Au total, le taux de CSG représente 7,50 % des " revenus d'activité ", 6,20 % des " revenus du chômage " et 6,60 % des " retraites " (3,80 % pour les personnes non assujetties à l'impôt sur le revenu) ; 8,20 % des " revenus du patrimoine et de placement " ; 9,50 % des revenus des " jeux ". La CSG n'est que partiellement déductible du revenu imposable. Elle est donc équitablement répartie et ne frappe pas uniquement un type de revenus.
En 2006, le produit de la CSG s'est élevé à 76,3 milliards d'euros ce qui en fait le premier impôt direct en France devant l'impôt sur le revenu. Elle représente environ 18% des ressources de la sécurité sociale. La CSG a un rendement de 10 Milliard d’euros par point Les trois quarts du produit de la CSG sont néanmoins issus des revenus d'activité et non pas des profits boursiers ou des spéculations diverses. Dommage que l’on ne se penche pas sur cette forme de solidarité plutôt que sur celle de la " corvée " imposée par un texte de loi totalement inégalitaire !
TOUT SIMPLEMENT UN IMPOT SUR LES SALARIES
En fait on en revient à une situation standard : quand on a besoin de fonds pour la vie collective on se tourne vers une taxe ou un impôt mais avec le lundi de Pentecôte on le cahe derrière un faux acte de solidarité active. Le principe républicain reste que tout le monde soit pourtant soumis à l’effort de manière équitable et qu’il y contribue en fonction de ses moyens. 
Rappelons simplement que, si la journée de solidarité des salariés rapporte… 2 milliards d’euros (statistique surévaluée) l’exonération du " paquet fiscal " a fait perdre près 15 milliards d’euros à un Etat exsangue ! A vous de chercher l’erreur ! Est-on certain que toutes celles et tous ceux à qui on a renvoyé les chèques de trop perçu après la mise en place du bouclier fiscal iront travailler plus pour la solidarité le lundi de Pentecôte ?
Et " pour une fois, déclarait Jean-François Copé dans un entretien à " Paris Match Pravda" lors du lancement de l’initiative Raffarin, il n’est pas financé par… une hausse d’impôts, mais par un jour de solidarité ". Sur le papier, son raisonnement est en effet imparable: pour financer ce plan, les cotisations patronales étaient augmentées de 0,3%, mais " remboursées " par une journée de travail supplémentaire, laquelle représente exactement 0,3% de la production nationale. Une vision totalement inégalitaire puisque d’abord d’une entrepriee à l’autre, d’une collectivité à l’autre, la journée n’est absolument pas traitée de la même manière : jour de RTT (NDLR : jusqu’à quand ?), cadeau patronal pur et simple, travail obligatoire, augmentation journalière de quelques minutes… Les situations sont aussi diverses créant une situation totalement absurde à l’échelle du pays.
Dans la pratique, " c’est bel et bien une augmentation des cotisations salariales, cachée derrière un mécanisme indolore", avait répondu à la création de cette corvée Xavier Timbeau, économiste à l’Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE). En clair: une hausse d’impôts qui ne dit pas son nom. Car rien n’indique que l’effort consenti ce jour-là par les salariés qui travailleront remboursera les entreprises. Il a en effet peu de chance de représenter les fameux 0,3% de croissance.
"Pour arriver à ce chiffre, il faudrait que toutes les entreprises de France jouent le jeu. C’est une vision, disons, optimiste",
Mais je déblogue…
confirmait alors Guillaume Mordant, responsable de la division des comptes trimestriels à l’Insee. il a enfin raison On traite donc dans le rapport Besson la forme de cet impôt pour salarié mais pas encore le fond. Et c’est véritablement la technique de ce gouvernement : couvrir le bouillon de la réalité avec une écume réformiste éphémère cachant la misère de ce qu’il y a dans le pot !
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 07:55
Pour une fois, un tribunal a reconnu la responsabilité du milieu économique dans une catastrophe écologique. Jusque là on reportait davantage les conséquences d’un tel événement sur les personnes qui étaient chargées de le prévenir que sur celles qui en assumaient en fait la paternité. Jamais la notion de " responsable " et de " coupable " n’avait été pris en compte dans sa globalité. Le groupe Total et trois autres personnes physiques et morales ont en effet été condamnés à des amendes et un total de 192 millions d'euros de réparations pour " pollution maritime " lors du naufrage du pétrolier Erika survenu au large de la Bretagne en 1999.
Cette condamnation d'une compagnie pétrolière dans un accident maritime majeur, une des plus lourdes financièrement jamais prononcée, est donc devenue une première judiciaire en France qui pourrait bouleverser les données de ce secteur économique. L'impact est renforcé par le fait que dans le même jugement, le tribunal correctionnel de Paris ouvre la voie à la reconnaissance de la notion de " préjudice écologique ". Il s’agit véritablement d’un signe au moins aussi fort que celui du Grenelle de l’environnement. Le dossier n'est pas fermé car Total et les autres condamnés qui ont tous plaidé la relaxe au procès, pourraient faire appel du jugement, ce qui suspendra les sanctions. Un autre procès devrait donc être organisé dans environ un an et probablement un pourvoi en cassation suivra !
Après huit ans de procédure et quatre mois de procès l'été dernier, le tribunal a condamné le groupe Total, première société française en importance et quatrième groupe pétrolier privé mondial, à 375.000 euros d'amende, sanction maximale pour pollution maritime pour une personne morale. L'organisme de contrôle maritime italien Rina, de réputation mondiale, est condamné à 175.000 euros d'amende. Il avait donné son certificat de navigabilité à l'Erika.
LES CONTRAINTES COMMERCIALES
Giuseppe Savarese, ex-propriétaire italien du navire, et Antonio Pollara, ex-gestionnaire italien de l'Erika, sont sanctionnés de 75.000 d'amende chacun, maximum prévu pour les personnes physiques.
Savarese et Pollara - absents au tribunal - ont commis une faute en réduisant les travaux d'entretien de l'Erika pour économiser de l'argent, disent les juges. Le Rina a délivré des certificats sans procéder aux contrôles nécessaires " sous la pression de contraintes commerciales ", dit le tribunal. Et c’est peut-être là que se trouve la clé du jugement et sone exemplarité. En fait si cet attendu est confirmé en appel et en cassation on pourra y voir une condamnation des donneurs d’ordre qui de fait obligent les sous-traitants à ne pas respecter le principe de précaution pour abaisser les prix de leurs prestations.
Concernant Total SA, le tribunal a écarté les règlements internationaux qui excluent la responsabilité des affréteurs, point sur lequel s'appuyait la compagnie pour demander sa relaxe. Juridiquement, l'affréteur était en effet la filiale Total transport, qui est relaxé, disent les juges. Total SA s'était "de fait" chargé d'un pouvoir de contrôle des navires affrétés, explique le tribunal dans ses attendus. Le service de "vetting" (inspection des navires affrétés propre à la compagnie) était rattaché au groupe, remarquent les juges, qui concluent à une " faute d'imprudence " dans l'inspection.
Le tribunal reconnaît le droit pour les associations de protection de la nature à obtenir réparation des dommages à l'environnement, une victoire proche de la reconnaissance du " préjudice écologique ", qu'elles demandaient.
Parmi la centaine de parties civiles - régions, départements, communes, État français, associations -, l'État obtient à lui seul 153,8 millions d'euros, l'intégralité de ses demandes. Les parties civiles demandaient au total environ un milliard d'euros de réparations. Une vingtaine d'entre elles sont déclarées irrecevables. La région Bretagne obtient 5,6 millions d'euros, les Pays-de-Loire, 4,78 millions, le Poitou-Charentes un million, le Finistère 4,36 millions, la Loire-Atlantique 5,33 millions.
UN PRIX A LA NATURE
En établissant la notion de préjudice écologique dans l'affaire de l'Erika, la justice française donne pour la première fois un prix à la nature, ouvrant une perspective novatrice en droit de l'environnement, se félicitent ses défenseurs.
En reconnaissant le préjudice écologique au même titre que les dommages causés à l'économie ou à l'image, le juge a rendu " la facture lourde et dissuasive, autour de 200 millions d’euros pour Total ", fait valoir l'avocate Corinne Lepage, qui représentait les collectivités locales au procès. Cette jurisprudence signifie que désormais, si on cause une atteinte à l'environnement : " Il faudra payer. Ce qui va donner lieu à la mise en place de toute une comptabilité, un travail que devront mener scientifiques, économistes et juristes ", ajoute l'avocate.
Pour la première fois, " un tribunal a octroyé une indemnisation pour la mort d'oiseaux: une véritable nouveauté juridique ", note Françoise Labrousse, avocate spécialisée dans le droit de l'environnement au sein du cabinet américain Jones Day. En fait on constate une fois encore que pour qu’une notion fondamentale de la vie humaine soit reconnue il faut la transformer en fric ! La valeur ne repose donc que sur la notion d’évaluation monétaire alors que le préjudice mériterait une condamnation beaucoup plus solennelle !
" Jusqu'à présent, explique-t-elle, deux obstacles faisaient reculer les juges. Déterminer qui est habilité à réclamer à une indemnisation : ici le juge a désigné les associations. Et à qui l'affecter, qui puisse justifier d'une compétence spéciale et garantir que les sommes seront dédiées à la réparation? là encore, le juge a fait confiance aux ONG ".
La Ligue pour la protection des oiseaux, qui réclamait 70 euros par oiseau mazouté, a ainsi obtenu près de 800.000 euros de dédommagements au titre du préjudice écologique. France Nature Environnement, Greenpeace et WWF auront chacune 33.000 euros.
Cette reconnaissance du préjudice écologique va obliger le législateur à se saisir de la question, c'est ainsi que le droit de l'environnement a toujours avancé dans l'histoire: il a fait des bonds quand il s'est trouvé des juges pour forcer les textes. Toutes les composantes de l'environnement pourraient ainsi faire l'objet d'indemnisation en vertu de cette directive... sauf les dommages maritimes qui sont couverts par les conventions internationales. Il va rester à Total à se préoccuper de des condamnations et à remobiliser son bataillon d’avocats et à vite estomper dans ses comptes ces amendes qui, même si elles sont élevées, n’altèreront jamais la santé financière du groupe. La solutions est simple : on se tourne vers le consommateur !
DEJA RECUPERES
Ainsi hier au moment où les défenseurs du groupe faisaient mauvaise mine l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a renouvelé ses accusations sur les marges réalisées par les distributeurs de… carburant et de fioul parmi lesquels bien entendu on trouve Total mais aussi d’autres grands groupes de distribution. Après avoir, il y a quinze jours, constaté que " les marges de distribution du carburant avaient augmenté de 2 centimes d'euros au litre en décembre ", elle a accusé les distributeurs d'avoir encore augmenté leurs marges depuis le début janvier.
A l'appui de sa démonstration, elle cite les chiffres fournis par l'Union française des industries pétrolières (UFIP), selon lesquels la marge de distribution sur le gazole est passée " de 7 centimes en octobre à 9,2 centimes en décembre et 11,8 centimes sur les relevés des 7 et 14 janvier 2008 ", et; pour l'essence, " de 7 centimes en octobre à 8,8 centimes en décembre et 12,1 centimes pour les 7 et 14 janvier ". Sur les volumes distribués en direct par Total, les amendes infligées sont dès maintenant remboursées et elles le seront très vite sur quelques jours de plus. Facile puisque le gouvernement libéral à outrance laisse le marché réguler à sa guise (entente ou pas entente ?) la distribution de carburant !
L'UFC accuse donc les distributeurs de ne " pas respecter les engagements " pris auprès de Christine Lagarde (NDLR : elle ne s’en soucie guère). De plus, " devant la vacuité des accords entre le ministère et les pétroliers ", UFC-Que Choisir appelle à " mobiliser une mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale pour faire un bilan des engagements des groupes pétroliers et effectuer des propositions tant sur le prix, que sur l'investissement dans le raffinage et leur contribution à la réduction de la dépendance au pétrole ".
Il faut ajouter que sûrement les prix à la production n’ont guère augmentés et que ceux du transport, sous la pression des volumes à déplacer, ne se sont pas envolés comme c’est le cas après la pompe ! La marge des bénéfices doit donc être encore accrue et il est certain que les dividendes 2007 vont être splendides. Le problème c’est que les parties civiles au procès peuvent demander le paiement des 192 millions d'euros à l'un des condamnés, de préférence le plus riche, à charge pour lui de se faire rembourser les quotes-parts auprès des autres. C'est ce qui inquiète Total, dont les poches sont de loin les plus garnies, avec des bénéfices records de 12,6 milliards en 2006 et de beaucoup plus en 2007. Imaginez le drame !
Mais je déblogue…
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 07:36
On attend impatiemment dans les communes de France le début de l’année 2009. Non pas parce qu’il y aurait une révolution positive en vue pour les finances locales ou une quelconque modification du statut de l’élu local mais tout bonnement parce que l’Insee livrera les véritables chiffres des populations communales. On traîne, depuis maintenant dix ans, des nombres qui sont totalement dépassés et qui ne permettent pas aux collectivités locales de gérer convenablement leur développement. En effet il faut savoir que, dans le système actuel de financement des communes, des intercommunalités il existe diverses " populations " prises en compte. L’une dite municipale, une autre dite DGF, une autre Insee mais tant que le recensement n’est pas terminé puisqu’il a été étalé sur plusieurs années le système se nourrit de statistiques totalement fausses. Il faut donc attendre la publication officielle qui n’interviendra que dans un an. En attendant les contributions (Dotation Globale de Fonctionnement) sont figées et permettent dans les faits d’économiser des millions d’euros à un Etat dont les caisses sonnent creux. Antérieurement avec une population calculée sur une année déterminée et à intervalles fixes on arrivait à rétablir l’équilibre plus rapidement. Mais dans la situation actuelle pour toutes les recettes et parfois aussi pour certaines dépenses on reste sur les résultats du dernier ancienne manière qui a été oubliée en… 1999 !
Alors quand hier on annonce que la population au 1er janvier 2008 de la France était de 63,8 millions d’habitants. 64,5 avec les habitants des collectivités d’outre mer (ex TOM) on commence à voir le bout du tunnel. En 2007, 816.500 naissances ont été enregistrées contre 526.500 décès, ce qui porte le solde naturel à + 290.000 sur l’année. Le solde migratoire est estimé par l’Insee à + 70.000 en France métropolitaine et + 1000 dans les départements d’outre-mer. Ainsi, la population française a augmenté de 361.000 personnes sur un an (+0,6%). La France conserve donc le rang de deuxième Etat le plus peuplé de l’Union européenne, derrière l’Allemagne (82 millions d’habitants) et devant le Royaume-Uni (60,9 millions d’habitants).
L’édition 2004 du rapport européen sur la démographie attire l’attention sur un accroissement lent et en déclin en Europe. Le taux global de la croissance démographique européenne est de 0,23%, ce qui représentait 1,9 million de nouveaux Européens pour l’année 2003. Les pays dont l’accroissement démographique a été le plus rapide en 2003 sont l’Irlande, l’Albanie, l’Espagne et la Turquie. Les taux de croissance les moins élevés (qui sont en fait négatifs) sont observés en Ukraine, en Géorgie, en Bulgarie et dans la Fédération de Russie.
Si l’on analyse les composantes de l’évolution démographique, il apparaît de plus en plus évident que, dans un nombre rapidement croissant de pays d’Europe, l’accroissement naturel, qui est la différence entre les naissances et les décès, est en stagnation ou le sera prochainement. Conséquence pour l’Europe dans son ensemble : il y a eu davantage de décès que de naissances en 2003 ! La Turquie est le pays qui affiche le taux d’accroissement naturel le plus élevé, suivie par… l’Albanie, l’Irlande et l’Azerbaïdjan.
ACCROISSEMENT TRES LENT
Les migrations sont l’autre facteur d’accroissement démographique qui prend de plus en plus d’importance. Les taux les plus élevés d’immigration nette (différence entre l'immigration et l'émigration) ont été recensés dans les pays du sud de l’Europe, l’Espagne et l’Italie étant les exemples les plus frappants. L'accroissement de la population totale de 1,9 million d’Européens en 2003 est la différence entre quelque… 2 millions d’immigrants et un accroissement démographique naturel négatif d’environ 63 000 personnes. L’accroissement démographique naturel était positif pour les 25 pays de l’Union européenne, avec un excédent d’environ 183 000 personnes, et négatif pour les autres Etats membres du Conseil de l'Europe (- 247 000).
Cet accroissement démographique lent et en baisse marque le début du déclin démographique qui caractérise de manière générale l’évolution démographique à long terme en Europe. Comme l’indique le rapport, ce processus est déjà bien entamé au niveau national en Europe centrale et orientale. Au niveau régional, le déclin démographique est de plus en plus marqué à travers toute l’Europe.
L’attitude à adopter, face au déclin des populations, sera un problème politique crucial pour les décennies à venir. Etant donné que les composantes de l’accroissement démographique naturel (fécondité et mortalité) ne montrent aucun signe de changement majeur, les migrations internationales seront de toute évidence le facteur déterminant en la matière. Les tendances des migrations internationales sont très instables et difficiles à prédire ou à prévoir.
Des facteurs économiques et politiques entrent en jeu dans les migrations internationales, ainsi qu’une multitude d’autres facteurs, comme les politiques d’immigration.
Des données fiables et comparables sur les mouvements migratoires internationaux font défaut, ce qui entrave grandement l’élaboration de politiques adaptées. Ainsi Hortefeux est donc avec ses quotas totalement à coté de la plaque. On ne contrôle pas les évolutions démographiques avec des critères économiques.
INSTALLE POUR DURER
Une autre conséquence d’un accroissement démographique lent et en déclin est le vieillissement de la population, qui est actuellement la caractéristique la plus frappante de la démographie en Europe. Dans une perspective mondiale, l’Europe est aujourd’hui la région du monde la plus âgée. La pyramide des âges actuelle de la population européenne est à l’image de son passé démographique : elle est la conséquence inévitable des changements structurels en matière de fécondité et de mortalité, qui sont les causes profondes du vieillissement de la population. Comme nous l’avons déjà dit, rien ne laisse présager des changements majeurs ni en matière de fécondité, ni en matière de mortalité en Europe. Il en découle que le vieillissement démographique s’est " installé pour durer ".
Les défis que devront relever les sociétés européennes pour faire face au vieillissement de la population ne feront qu’augmenter puisque la plus forte vague de ce vieillissement est encore à venir.
Les politiques visant à s’attaquer à ce problème doivent comprendre plusieurs volets, englobant par exemple le marché de l'emploi, les services sociaux et de santé, le logement, l’éducation et la protection sociale. Autant de sujets que ne traitent pas les politiques au nom des nécessités de la gestion. On va donc vers des difficultés exceptionnellement graves dans l’UE !
Si l’on se penche sur l’une des causes profondes du vieillissement démographique, à savoir la fécondité, les femmes européennes ont à l’heure actuelle 1,5 enfant en moyenne, soit une baisse par rapport au chiffre de 1,8 enregistré en 1990. On est très loin du seuil de renouvellement des générations, qui est de 2,1 enfants. L’âge moyen des femmes à la naissance de leur premier enfant est en hausse : il est passé de 24,4 ans en 1990 à 25,9 ans actuellement. Les naissances hors mariage sont de plus en plus communes. A l’heure actuelle, 28% des enfants naissent hors mariage en Europe, dont une grande partie naissent toutefois de parents vivant en couple.
Les taux de mortalité varient fortement à travers l’Europe, les conditions étant généralement moins favorables en Europe centrale et orientale. Les indicateurs généraux révèlent une espérance de vie moyenne en hausse pour les femmes : elle est passée de 77,0 ans en 1990 à 78,8 ans à l’heure actuelle. Pour les hommes, les chiffres comparables sont de 70 et 72,1 ans ; ils indiquent que l’espérance de vie pour les hommes augmente plus vite que celle des femmes. De manière générale, l’écart entre l’espérance de vie des femmes et des hommes est en train de se combler en Europe. Il serait tout de même encore de 7 ans en France !
UN
La France reste néanmoins dans ce contexte championne des naissances en Europe. Son indice de fécondité s’est établi à 1,98 enfant par femmes en 2007. Malgré un léger repli par rapport à 2006 (2 enfants par femmes), il reste largement supérieur à la moyenne enregistrée ces 25 dernières années. Et bien supérieur à la moyenne européenne, de 1,52 enfant par femmes. Il n’est ainsi que de 1,35 au Portugal ou de 1,32 en Allemagne.
En 2007, les nouveaux-nés ont majoritairement été conçus hors mariage. Les naissances hors mariages représentent 50,5% de l’ensemble, contre moins de 40% il y a dix ans. L’âge moyen de la maternité continue d’augmenter et atteint quasiment 30 ans. La part des procréations passés 35 ans ne cesse de progresser et atteint les 21,1% de l’ensemble. Malgré cette fécondité, la France poursuit son vieillissement. A Créon par exemple en 2007 il y aura eu 47 naissances enregistrées pour… 48 décès constatés !
Les Français de plus de 65 ans sont plus nombreux et atteignent 16,3% de la population totale, contre 14,6% en 1994. L’espérance de vie a encore progressé en 2007 : de trois mois, comme en 2006. Un garçon né en 2007, dans les conditions de mortalité à chaque âge observées actuellement, vivrait 77,5 ans et une fille 84,4 ans. Bien que plus nombreux, les moins de 20 ans voient au contraire leur part dans la population totale diminuer. Elle est de 24,9% en 2007, contre 26,7% en 1994.
Le recensement de l’Insee a également permis de mesurer une baisse des mariages. Après le pic de 300.000 mariages enregistrés en 2000, leur nombre ne cesse de diminuer d’années en années. En 2007, il atteint 260.000. A l’inverse, les familles monoparentales et les ménages composés d’une seule personne sont de plus en plus nombreux. " Lorsque l’on frappe à la porte d’un logement, une fois sur trois, c’est une personne seule qui l’habite ", résume le chef du département démographie de l’Insee. Un phénomène qui accentue la crise actuelle en matière d’habitat et que personne ne souhaite voir. En attendant on va continuer à taper sur le dos, dans les campagne s’ouvrent, des élus locaux ayant eu le courage (il en faut !) de tout faire pour densifier leur habitat. En fait il ne font que leur boulot : anticiper sur trois problèmes qui vont surgir en 2010-2011.
D’abord la fragmentation familiale, ensuite le vieillissement accéléré de la société, enfin la nécessité de fixer des familles avec enfants. Ils vont à contre courant du sentiment voulant que pour vivre heureux il faille vieillir seul au milieu de nulle part !
Mais je déblogue…
VIEILLISEMENT ACCELERE
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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 08:34
La comparaison s’impose chaque jour un peu plus : le Président de la République est devenu un professeur de danse de salon. Il pratique collectivement l’art consommé de la chorégraphie traditionnelle. Il fait valser les millions pour les nantis des palaces. Il pratique le slow sur le pouvoir d’achat pour endormir les partenaires sociaux. Il se lance dans un rock endiablé avec son ami Bush ou fait la danse du ventre devant Kadhafi. Bref il s’agite ou se trémousse dans tous les sens. Il a même remis au goût du jour la raspa cette spécialité mexicaine aussi simple qu’efficace : un pas en avant… deux pas en arrière. Il effectue une annonce destinée à rassurer son électorat le plus revendicatif avant de reculer pour contenter celles et ceux qui auraient été les « victimes » potentielles de sa pseudo avancée.
Prenons plusieurs situations et notamment le cas des 35 heures la semaine dernière. Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il souhaitait pour 2008 la fin des 35 heures, lors de sa conférence de presse à l'Elysée.
« Souhaitez-vous que 2008 soit la fin, au moins réelle, des 35 heures ? », l'a interrogé un journaliste. « Pour dire les choses comme je le pense, oui », a répondu le président de la République sans en dire davantage. Fin novembre, il avait pourtant qualifié « d'acquis social » cette mesure mise en place par Martine Aubry, tout en proposant la monétisation des RTT ou en vantant la mesure relative aux paiement des heures supplémentaires. Bien évidemment cette « danse » a séduit immédiatement les fans qui y ont vu une modernité absolue de la gouvernance. Le gouvernement veut « débloquer le carcan » des 35 heures imposées « en supprimant le caractère contraignant et excessif des lois Aubry », déclare Xavier Bertrand dans un entretien à La Tribune. « Il faut sortir du statu quo actuel », explique le ministre du Travail. Trois jours après les propos de Nicolas Sarkozy laissant entendre que 2008 serait l'année de la fin des 35 heures, Xavier Bertrand explique que le gouvernement souhaite… « conserver les 35 heures pour le déclenchement des heures supplémentaires ». Mais il veut aussi aborder « sans aucun tabou la question des contingents et des forfaits qui freinent, dans nombre d'entreprises, le climat économique et le pouvoir d'achat des salariés. Nous voulons débloquer, par exemple, les limites fixées aujourd'hui dans les branches aux contingents d'heures supplémentaires ainsi qu'aux forfaits », explique le ministre. Xavier Bertrand ajoute qu'il n'est « pas question » à ses yeux « d'aller contre l'intérêt des salariés »… Allez deux pas en arrière au nom du maître de ballet. Face à la controverse, Nicolas Sarkozy s'est en effet, à son tour, retrouvé contraint à une mise au point. « Il n'est pas dans l'intention du gouvernement de supprimer la durée légale du travail », a-t-il juré mercredi. Vous pouvez lui faire confiance !
POUVOIR D’ACHAT DIMINUE
Explication: la durée légale définit « le point de départ du calcul des heures supplémentaires », a noté celui qui a fondé une bonne part de sa stratégie économique sur le développement des « heures sup », traduction de son fameux « travailler plus pour gagner plus ». Le président danseur a néanmoins confirmé son intention de permettre des dérogations à la durée légale, à condition d'avoir des accords majoritaires branche par branche ou entreprise par entreprise, qui « garantissent l'amélioration de la situation des salariés». Du baratin pur et simple puisque dans les faits il a effectué un retour en arrière dans la confusion la plus complète. Des dérogations à la durée légale entraîneraient en fait une réduction du pouvoir d'achat car elle provoqueraient un télescopage entre la volonté présidentielle de desserrer les contraintes pesant sur les entreprises et l'ambition d'améliorer les fiches de paye. Alors on navigue à vue pour éviter un jour un écueil, le lendemain l’envasement et le surlendemain on lève l’ancre sans mettre les voiles. En fait aucune mesure concrète n’a été véritablement décidée.
François Fillon a précisé dimanche soir que le gouvernement voulait en fait… « la fin des 35 heures imposées à tous », mais souhaitait que les 35 heures restent « un plancher » et une « référence hebdomadaire » en termes de durée de travail. « Le gouvernement veut la fin des 35 heures imposées à tous (...) On ne veut plus qu'il y ait de contingent imposé » ni que « le niveau même des heures supplémentaires soit fixé une fois pour toutes, pour tous les salariés, quelles que soient les branches », a-t-il dit. Comprenne qui pourra. On les garde mais on les défaits tout en les valorisant : « en revanche, nous voulons que les 35 heures restent une référence hebdomadaire en termes de durée de travail. Autrement dit, les 35 heures, ce sera un plancher; les 35 heures, ce sera l'horaire de travail de tous ceux qui souhaiteront rester à 35 heures, c'est-à-dire dans les entreprises où il n'y aura pas d'accord », a ajouté M. Fillon. Impossible de faire plus faux-cul et plus tordu dans la dialectique sociale ! Il faut lé décodeur alors qu’une seule chose est sûre : ils veulent offrir aux patrons un plancher à 39 heures payés… 35 ! Le reste c’est de la frime.
LES MOTS CROISES ET LA REALITE
Sauf que depuis Michèle Alliot Marie a encore fait mieux. Ardent pourfendeur de la police dite de proximité, le Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy avait supprimé toute présence permanente dans les quartiers difficiles pour… se présenter en Zorro de la sécurité via la répression. On allait karchériser… à distance ! En 2002 il avait cru bon de devoir désorganiser et de critiquer ce système mis en place par Chevènement et Vaillant. Il la raillait même à l'Assemblée nationale pour la discréditer encore plus ! La police de proximité n'était pas une police douce, de policiers qui jouent au football ou au rugby avec les jeunes comme il avait voulu le faire croire. Elle avait apporté d'excellents résultats, même si elle avait détérioré les statistiques, ce qui était normal, car quand une police est présente et surveille, elle améliore la situation, mais elle fait grimper les chiffres des délits puisqu'elle "attrape tout". Et à l’époque il ne fallait surtout pas capturer tout ce qui passait car les statistiques devaient démontrer que la déliquance baissait sous la férule du plus « petit » flic de France.
Or hier miracle, Michèle Alliot-Marie a annoncé, la création « d'unités territoriales de quartiers » au sein de la police de Seine-Saint-Denis. Ce « dispositif expérimental » (sic) débutera « dès le mois de mars », a-t-elle précisé lors d'un déplacement dans ce département. Elle considère que ces nouvelles unités permettront « d'assurer une présence visible et dissuasive et d'identifier et d'interpeller les délinquants ». Jean Pierre Chevènement doit rechercher fébrilement ses discours… car il ne devrait pas y avoir grande différence entre cette déclaration et celles de MAM ! Alors vite un pas fictif en arrière : « il ne s'agit pas de refaire des postes de police de proximité » a vite précisé le Ministre actuel de l’Intérieur dont on murmure de plus en plus qu’elle irait au printemps faire du surf sur la Côte basque !
Chacune des unités sera composée d'une dizaine de volontaires d'au moins deux ans d'ancienneté « seront sur le terrain pour faire respecter l'autorité de l'Etat et la loi, là où il le faut et à l'heure où il le faut » a-t-elle assuré. « L'effectif total atteindra en mai 30 volontaires sélectionnés », a précisé la ministre qui ne fait que dire le contraire de ce qu’avait déclaré son mentor actuel !
Leur action portera sur trois périmètres géographiques : « plusieurs quartiers de Clichy/Montfermeil dont le Chêne pointu, le Bois du temple et les Bosquets, le Franc-Moisin, Bel-air, à Saint-Denis, et les 4000 à la Courneuve », a-t-elle dit. Bien entendu on ne remettra pas les mêmes policiers perdant ainsi plusieurs années de travail concret sur le terrain puisqu’ils ont été virés et renvoyés ailleurs !
A la question de savoir s'il s'agit du retour de la police de proximité supprimée par le premier gouvernement Raffarin, alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie répond que « ce qui compte, ce n'est pas le nom, c'est le contenu ». Pas question d’avouer que des prédécesseurs socialistes aient pu obtenir des résultats. Elle ne veut pas d’une police de proximité mais, subtilité terrible « d’une police qui soit prêt des gens ! »
La raspa : la danse sarkoziste à la mode. Il pourra en faire jouer un air lors de son mariage officiel avec ses potes milliardaires sur un yacht au large des Seychelles. Son fils qui serait producteur de « rap » pourrait se reconvertir et remettre cet air célèbre au goût du jour. Avec un brin de promo de TF 1 ce pourrait être le tube de l’été !
Mais je déblogue…
 
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