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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 13:50

Il est certain que les adversaires du fichier Edvige n'avaient aucune raison valable de demander le retrait (ce n'est d'ailleurs toujours pas fait) d'un décret liberticide surtout pour les acteurs de la vie sociale. Politiques , élus locaux, animateurs de la vie syndicale ou associative, fichés de tous bords, devaient se sentir en sécurité : aucun policier de feu les ex-RG n'utiliserait ces renseignements liés à la vie privée pour s'attaquer à l'action de l'un d'entre eux. On a essayé de nous le faire croire, à une époque où l'Etat se préoccupe d'un écolo hostile à une autoroute, d'un représentant du personnel prêt à lutter contre la fermeture de son entreprise, ou à un élu refusant d'appliquer le service minimum pour remplacer des enseignants, fonctionnaires d'Etat défaillants... Il a oublié en revanche de surveiller les agissements des dirigeants des grandes banques qui, eux, peuvent se prévaloir du secret économique, et faire n'importe quoi avec l'argent... des autres, ou de l'Etat. Ah ! s'il y avait eu un fichier Edvige des banquiers, combien aurions nous économisé de deniers publics. Bercy ne savait rien de leurs pratiques. Bercy n'a rien vu venir. Bercy n'a rien pu faire. Bercy n'a pas de recours possible. C'est une immense surprise pour tous les spécialistes du monde opaque de l'économie spéculative. L'Elysée n'était pas au courant !
C'est comme Place Beauvau au Ministère de l'Intérieur : on ne savait absolument rien de ce qui se passait autour d'Olivier Besancenot. Incroyable : pas une seule ligne des RG sur le bureau de la Ministre alors que l'on sait que chaque matin elle a un rapport détaillé qui est même transmis à l'Elysée ! Il faut croire que les services concernés fonctionnaient très mal car il a fallu que Besancenot lui-même s'en aperçoive pour que la police s'en mêle. Mais il n'y a aucune arrière pensée dans une telle absence de réaction. D'ailleurs MAM n'a pas éprouvé le besoin de publier la moindre mise au point sur le rôle joué par certains membres de son ministère. Une information judiciaire a été ouverte, et un juge désigné pour enquêter sur l'espionnage dont a été victime le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot. Elle vise les chefs de « violation du secret professionnel », « détournement de finalités de données », « divulgation intentionnelle de données confidentielles » et « accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données ».
Quand certains élus, dont j'étais, prétendaient qu'Edvige ne serait qu'une passoire à usage politicienne, j'étais suspecté d'anti sarkozysme primaire !  Deux policiers et un douanier, qui figurent parmi les sept personnes déférées dans cette affaire, sont en effet visés par ces chefs, et peut-être étaient-ils spécialisés, comme certains de leurs collègues, dans l'approvisionnement accéléré du fichier, non supprimé dans les faits. Encore une fois un problème économique menace la démocratie puisque, derrière toute cette affaire, on sait qu'il s'agit de la vente aux maires sécuritaires et à l'Etat de milliers de pistolets, dont personne ne connaît réellement l'impact sur l'intégrité physique des personnes qui en sont victimes. Le profit d'un importateur peut être pris en compte par des fonctionnaires placés sous l'autorité d'un ministre de la République, et ça n'inquiète guère dans les chaumières. On se doute bien que sur des enjeux encore plus colossaux, les procédés de ce type ne doivent pas manquer mais... ils sont probablement mieux montés, et plus discrets.

UNE VRAIE BARBOUZERIE
Les quatre autres personnes, dont Antoine Di Zazzo, le directeur de SMP Technologies, la société qui diffuse le pistolet à impulsion électrique Taser en France, sont visées par les chefs de « complicité par instruction » et « recel », a-t-on précisé de source judiciaire. Le directeur du "cabinet de détectives Dussaucy", et une de ses collaboratrices, figurent également parmi ces quatre personnes. Le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des sept personnes déférées dans cette affaire.
Le maximum des peines encourues est de... cinq ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende, a précisé le parquet. Des perquisitions, menées cette semaine au siège de SMP Technologies et chez Dussaucy, ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur plusieurs éléments qui semblent montrer un lien entre les deux sociétés, dont des traces de versements de sommes assez coquettes. Le rapport d'espionnage sur le porte-parole de la LCR a dans le même temps, été saisi chez SMP Technologies. Deux virements de SMP Technologies vers le cabinet Dussaucy ont également été identifiés. S'il y a une procédure de marché public pour la fourniture de ces engins particuliers, je suis certain, comme vous, qu'elles seront annulées, et que les commandes en cours seront au minimum différées, en attendant le verdict judiciaire. Tenez, il faudrait qu'un journaliste enquête sur le montant des contrats signés entre le Ministère de l'intérieur et la société SMP Technologies... et le Ministère, en toute transparence, devrait le publier avec sa position sur le rôle joué par ses fonctionnaires dans cette lamentable « barbouzerie » ! En attendant, le premier prévenu sera en fait Olivier Besancenot lui-même !
Le porte-parole de la LCR est poursuivi par la société SMP technologies, qui distribue en France le pistolet à impulsion électrique Taser, et comparaîtra devant la 17ème chambre correctionnelle, pour avoir affirmé que le Taser avait causé la mort de 150 personnes aux Etats-Unis.
Noël Mamère, qui a prêté serment d'avocat devant le barreau de Paris le 7 mai 2008, avait plaidé pour la première fois, début septembre à Montpellier, à l'occasion du procès de trois militants anti-OGM, faucheurs volontaires, qui avaient refusé de se soumettre à des prélèvements ADN. Il sera son avocat, et il est certain que ses arguments seront écoutés par le tribunal...Par ailleurs, selon lui, cela « pose un problème politique et démocratique que d'armer des polices, y compris des polices municipales, d'engins qui peuvent tuer, comme le rapport d'Amnesty international le prouve ».

LE CONTRIBUABLE VA PAYER
Les méthodes utilisées par le PDG de SMP Technologies auraient pourtant pu éveiller quelques soupçons. Le criminologue Alain Bauer se défend, par exemple, selon le Monde.fr, d'être devenu un ambassadeur du Taser. Mais il reconnaît volontiers qu'il a suggéré au Haut Comité français pour la défense civile (HCFDC) d'organiser, en avril, un débat au... Sénat, sur ce type d'arme. Un débat que le délégué général du HCFDC, Christian Sommade, qualifie de « moyen », et qui a vite tourné à l'avantage de Taser, faute de concurrents. Parmi les intervenants figurait... Jo Masanet, ancien secrétaire général de l'UNSA-Police, premier syndicat des gardiens de la paix. Antoine Di Zazzo est allé le voir très tôt, il y a six ans, dans son bureau, avec une brochure sous le bras. Depuis, le syndicat apporte son indéfectible concours au Taser, comme en témoignent les six pages qu'il consacre à cette « arme du troisième millénaire » dans son magazine de septembre. Antoine Di Zazzo n'hésite pas à fréquenter des stars du show-biz ou des personnalités politiques. Il pose en photo avec le député UMP Thierry Mariani dans un récent numéro du magazine pour hommes « Balthazar » ; ou bien s'affiche, dans un grand hôtel parisien, aux côtés de Caroline Barclay, la veuve d'Eddie Barclay, pour la soirée de lancement du Stoper C2, le 29 mars 2007. Avec ce « Taser light », selon sa propre expression, qui ne nécessite pas une autorisation de port d'arme, le distributeur français vise de nouvelles cibles : médecins, vétérinaires, agents de sécurité. Et, bien sûr, les femmes, « pour se défendre ». Toutes ces démarches, auxquelles il faudrait en ajouter bien d'autres, illustrent à merveille un système qui tourne autour d'une manière d'imposer dans la vie publique une « arme » discutable. De toutes les façons, ce sera le contribuable qui finira par payer ces largesses, puisque dans le prix de vente, elles sont incluses, au titre des frais de communication de l'entreprise venderesse ! Comme elle est, dans les faits, en situation de monopole, il n'y a aucun risque.

TOUT LE MONDE EST CONCERNE
Le fichier Edvige, même s'il remplace de vieilles fiches en carton, mériterait que les citoyennes et les citoyens s'en émeuvent. Anesthésiés par la crise économique, ils oublient que les « coupables » ne sont pas toujours, nécessairement, ceux qui critiquent, qui s'opposent, qui résistent, mais bel et bien ceux qui agissent et ont le pouvoir de le faire. La crise va se terminer dans deux ou trois ans, avec une indulgence générale accordée à celles et ceux qui en portent la responsabilité. Les pyromanes sont souvent les plus actifs pour lutter contre l'incendie qu'ils ont allumé. Ils ont été identifiés, mais ils préparent tranquillement leur alibi, en cherchant des Kerviel partout. Là, Besancenot sera certainement exonéré de peine pour avoir dénoncé un problème réel, que le Ministère de l'Intérieur n'a pas, encore une fois, vu ou entendu.
On va aboyer dans les commissariats, pour expliquer que le Taser est indispensable à la sécurité des bonnes gens qui vont chercher un peu d'argent à la Caisse d'Epargne, et que les bandits des banlieues guettent à la sortie de la banque... Pour le reste, circulez, il n'y a rien à voir. Et fermez là... car autrement, on va mandater quelques sbires pour vous espionner, et effectuer un état, comme pour le patron de la LCR, un bilan... de votre compte en banque. Attention, si vous avez touché des heures supplémentaires exonérées de charges sociales, parce que vous avez travaillé plus pour gagner moins, vous risquez une enquête fiscale ! Il ne vous reste plus qu'à acheter un Taser chez un armurier pour vous défendre contre les détectives privés qui vont vous suivre. D'ailleurs, un petit conseil : désabonnez-vous vite, comme viennent de le faire une demi-douzaine de fonctionnaires, de L'AUTRE QUOTIDIEN, car c'est déjà trop tard, ce comportement suspect est porté sur votre fiche Edvige !
Mais je déblogue...

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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 22:45

Chers abonnés, chers lecteurs,

Privé d'ordinateur hier et aujourd'hui, pour cause de voyage en pays nantais, je n'ai pas pu rédiger de chronique durant ces deux journées.

Vous retrouverez "L'Autre Quotidien'" demain dans la journée.

Avec toutes mes excuses pour cette interruption !

                                       
Jean- Marie DARMIAN

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 10:38

On a cherché, depuis des mois, l'argent perdu du paquet fiscal dans toutes les niches possibles. Le Premier ministre nous parlait d'Etat en faillite ce qui, dans sa bouche, ne pouvait être que crédible. Au nom de la rigueur intellectuelle de ces gestionnaires de crises, cette affirmation lui a permis, depuis son installation à Matignon, de tout refuser en matière de pouvoir d'achat ou de création d'emplois. Un Etat ruiné se doit de tailler dans la fonction publique pour économiser ses deniers, devenus si précieux qu'il ne saurait être question de les consacrer à l'éducation, à la santé, à la sécurité publique ou à la gestion du territoire national. La France n'avait plus les moyens de ses ambitions sociales collectives. Qu'on se le dise : jusqu'à hier, où sous la contrainte d'un système bancaire totalement irresponsable mais surtout pas coupable, on a trouvé, en garantie des erreurs commises, la bagatelle de 360 milliards d'euros !
En fait, encore une fois, il ne faut absolument pas se fier à l'illusion de cette annonce : nous n'avons pas un sou vaillant à mettre, mais nous espérons que l'annonce de la garantie suffira à rassurer tout le monde. Mais comment ferait-on pour mobiliser pareille somme dans un contexte de surendettement de la France et de recettes fiscales de plus en plus faibles en raison de la baisse des rentrées directes (impôt sur les sociétés) et indirectes (TVA liée à la consommation) ? Encore une fois, il faut être objectif et reconnaître, que cela fasse plaisir ou non, que le « politique » a été mis en demeure par « l'économique » de mettre la main au portefeuille, mais le vote qui interviendra au Parlement sera sans alternative : c'est ça, ou la banqueroute ! Quelle autre possibilité existait-il, si ce n'est de se retrouver en faillite absolue à l'insu de son plein gré ? Une autre voie a-t-elle été explorée ? Une autre issue était-elle possible ? Peut-on admettre que quelques millions d'euros de garantie de l'Etat soient refusés pour sauver des emplois dans d'autres secteurs économiques que celui des banques, alors que des milliards virtuels ont été dégagés pour sauver une économie qui n'était que virtuelle ?

UNITE... UNITE !
François Fillon va ouvrir par un discours, cet après-midi à l'Assemblée nationale, le débat sur le plan d'urgence contre la crise financière. Il va trouver des accents patriotiques et pathétiques pour appeler à l'union sacrée. Il va jouer sur le fait qu'il est tout simplement impensable de s'opposer à ce plan de sauvetage, sans apparaître comme irresponsable ou pousse au crime. Le pays est en danger. L'ennemi (lequel ?) est à nos portes. Allons enfants de la Patrie, préparez vos carnets de chèques, car d'une manière ou une autre vous aurez à payer l'ardoise... avec la promesse, inutile, que le jour où ça ira mieux on oubliera de vous ristourner les bénéfices, que l'on va médiatiquement vous vendre, avant même qu'ils soient faits. L'UMP a profité de cette crise pour se refaire une santé jusqu'alors au plus bas, et a mis la pression sur toute l'opposition afin que le plan, qui deviendra vite le plan triomphal Sarkozy, soit adopté à l'unanimité dans « l'union nationale ». Il y aurait traîtrise à l'égard des banquiers de ne pas voler à leur secours ! « Ce que j'espère, c'est que demain à l'Assemblée nationale, mercredi au Sénat, on aura une grande unité nationale, que les Français réclament, et qui peut être un élément supplémentaire au rétablissement de la confiance, a dit sur TF 1 le Premier ministre, en tenue de combat économique, et en maréchal Pétain annonçant les sacrifices de Verdun.
Comme lors du débat sur le Revenu de solidarité active (RSA), ou la réforme des institutions, la majorité UMP a quasiment mis en demeure l'opposition de voter pour ce dispositif que l'ineffable Jean-François Copé a jugé « remarquable ». Pour qui ? Attendons que la solidarité nationale ait à s' exercer vis à vis de toutes les PME et PMI, qui vont mettre la clé sous la porte, faute de chantiers suffisants du fait de la réduction drastique des investissements des collectivités territoriales que l'on veut promptement dépecer !

L'EXEMPLE DE LA TELEVISION
Par exemple, on va étrangler le service public de l'audiovisuel en supprimant toute la publicité, qui lui permettait, au minimum, de compenser les avantages accordés à TF 1. Mais la réponse aux demandes de report de ce plan présidentiel de prise de contrôle de fait des médias publics, c'est non. Réponse aux propositions sur un éventuel moratoire : niet ! La proposition d'Edouard Balladur de reporter la suppression de la publicité sur France Télévisions, pour tenir compte de la crise financière, aura fait long feu : Nicolas Sarkozy a réaffirmé son intention de mener à bien la réforme de l'audiovisuel public. L'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, avait en effet proposé dimanche de suspendre, à titre provisoire, la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, et d'affecter les économies ainsi réalisées par l'Etat au financement du RSA pour un ou deux ans... La face du monde médiatique n'en aurait pas été bouleversée, mais la réponse a été cinglante, via le porteur de télégrammes présidentiel : « le président de la République m'a confirmé personnellement, ce matin au téléphone, qu'il entendait que la réforme soit menée à bien, dans l'ensemble du dispositif, d'ici à la fin de l'année », a déclaré le patron des députés UMP, Jean-François Copé.
Le ton était différent du côté des syndicats de France Télévisions, ceux-ci mettant plus que jamais en avant l'insuffisance de la compensation de la suppression de la publicité. Le SNJ a lui aussi jugé que "l'idée d'un moratoire (n'était) pas à écarter, dans la mesure où cela permettrait à France Télévisions de mener beaucoup plus en douceur sa réforme ». Deux taxes doivent contribuer à la compensation de la suppression de la publicité : l'une de 3% sur la publicité des chaînes privées et l'autre, de 0,9%, sur les services fournis par les opérateurs de télécommunication. Dans le contexte actuel, les recettes vont devenir aléatoires et totalement inopérantes, mais peu importe.
La réforme n'a pas d'autre but que celui de donner un bol d'air financier aux opérateurs privés en perte de vitesse et, plus encore, de démanteler ce qui peut encore subsister en matière d'indépendance médiatique. La conjonction du Grenelle de la presse avec ce refus n'a rien d'un hasard, puisque le dépeçage de France 3 s'inscrit dans une stratégie de regroupement des différents supports dans de grands groupes aisément contrôlables.

LA CRISE SALVATRICE
Là où il y urgence financière pour les banques ruinées par leur faute, il y aussi urgence idéologique pour la télé publique. En fait, on constate bien que la crise sera « exploitée » au maximum en terme d'image pour détruire tous les repères d'intérêt collectif, et pour leur substituer, dans ce climat de muselage des oppositions, des réformes non urgentes, mais importantes pour le contrôle global du pouvoir. Le danger vient de la dramatisation du contexte : ruine, faillite, peur de perdre ses maigres avoirs, peur de perdre son emploi.
Une chape de peurs en tous genres va peser sur la société, facilitant la prise de décisions critiquables, mais que l'on présentera comme inéluctables ou salvatrices. Vite, on supprime les IUFM, car il faut bien préparer la saignée dans le rang des personnels de l'Education nationale. On va réduire les horaires des lycées pour la même raison. On s'attaque aux communes et aux départements au prétexte des économies à réaliser. On va étrangler les hôpitaux et les établissements médico-sociaux pour résorber des déficits conjoncturels. On va oublier les promesses d'amélioration du pouvoir d'achat, car les caisses, pleines pour les banques, seront vides pour la relance de la consommation et des investissements. La crise... la crise on vous dit ! Bon sang de bonsoir, qu'est-ce qu'elle est bienvenue. Elle va justifier tous les coups tordus, toutes les mesures discutables, toutes les restrictions d'un plan de rigueur qui ne dira jamais son nom.
En fait, nous entrons dans l'ère des moyens financiers virtuels de l'Etat après ceux, encore plus virtuels, des banques. On substitue des prévisions optimiste de bénéfices étatiques à des profits réels, réalisés durant des années, car on peut supposer que les actionnaires, grassement rétribués, ont acquis villas, appartements, yachts, avions privés, vacances de rêves, repas au Fouquet's, avec les dividendes perçus au cours de la dernière décennie. D'autant que la plupart ont dû placer leurs actifs ailleurs que dans ces banques fragiles qui leur appartenaient. Le délit d'initiés ne doit pas être très recherché par les temps qui courent. Au fait, où en est-on de l'affaire EADS et n'est-il pas venu, le moment de publier la liste des « évadés français » du Lichtenstein, ou de mettre à plat l'affaire Clearstream ? Tiens, je suis prêt à parier que cette banque là ne connaît pas de difficultés. Elle a eu plus de dépôts que de prêts ! Gardez la foi dans le système et tout ira bien. Le tout c'est d'y croire !
Mais je déblogue...

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13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 08:05

Le jour du saigneur des comptes en banque vient d'être identifié : ce sera le dimanche. Cette décision sera prise avant la fin de l'année, car la bible économique contraint désormais à augmenter les horaires d'ouverture des grandes surfaces. Dans le cadre du libéralisme ambiant, on va donc détruire absolument tous les repères actuel du système social. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, confirme en effet la volonté du gouvernement français d'assouplir la législation régissant le travail dominical, avant la fin de l'année. Comme le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, il met en avant les avantages que pourraient en tirer les salariés, à l'heure de la crise économique.
C'est-à-dire qu'on en revient au « sacro-saint principe » du travailler plus pour gagner plus, sans que l'on sache exactement qui va en profiter. « Si la réglementation actuelle ne change pas, des entreprises vont devoir fermer et des milliers de salariés vont y perdre. La vie serait donc plus difficile pour eux en ces temps de crise », fait valoir le gouvernement, qui sait de quoi il parle. En effet, il a tout fait pour conforter le pouvoir d'achat de celles et ceux auxquels il a sucré le maximum d'avantages acquis. Xavier Bertrand se dit favorable au doublement du salaire des personnes travaillant le dimanche sur la base du volontariat.
Une proposition de loi, préparée par le député UMP des Bouches-du-Rhône, Richard Maillé, prévoit de créer dans les grandes villes (Île-de-France, Marseille) des « zones d'attractivité commerciale exceptionnelle », où le travail serait autorisé le dimanche, sur décision préfectorale. « Je souhaite que le texte soit discuté à l'Assemblée nationale avant la fin de l'année », souligne le ministre du Travail, comme s'il s'agissait d'une urgence sociale absolue. En définitive, il n'y a qu'une intention particulière : tenter de relancer la consommation, et ce aux dépens de tout ce qui faisait la sécurité sociale. Plonger les gens dans le brouillard le plus complet sur leur avenir permet, probablement, de les maîtriser plus facilement. Travailler le dimanche finira par dresser les travailleurs consommateurs contre les travailleurs serviteurs, ce qui arrangera bien les affaires des grands groupes. Ils expliqueront aux uns qu'ils leur rendent, avec beaucoup d'efforts, des services précieux que d'autres veulent leur refuser. En fait, le seul paramètre qui est pris en compte, c'est celui du profit.
Dans un entretien au Journal du dimanche, Luc Chatel affirme que le travail le dimanche est de nature à favoriser la croissance et que le sujet pourrait être débattu d'ici la fin de l'année. « Partout où les magasins ouvrent le septième jour, l'activité a été favorisée. Le commerce du dimanche, c'est des emplois et de la croissance ! », souligne-t-il. « Notre objectif est d'assouplir la législation, mais en préservant l'équilibre local », ajoute le secrétaire d'Etat, estimant que ce sera aux « branches d'activité et non à la loi » de définir les conditions d'éventuels refus des salariés.

VENU DE CORREZE
Travailler plus le dimanche sans gagner plus sera, en fait, un nouveau credo. Les vendeurs de meubles se frottent les mains, car ce sera du... pain béni. Suite à un problème de lecture d'Isabelle Debré, sénatrice (UMP) des Hauts-de-Seine, les magasins d'ameublement peuvent en effet, sans une nouvelle loi, ouvrir désormais tous les dimanches, sans demander l'avis de leurs salariés, ni les payer plus. Un faux pas délicat, au moment où le gouvernement veut rassurer les Français sur le pouvoir d'achat. Retour sur une histoire à peine croyable. Tout commence le 13 décembre 2007. Le Sénat examine, en urgence, le projet de loi Chatel pour le « développement de la concurrence au service des consommateurs ». On y parle de la réforme de la loi Galland dans la grande distribution, et de la libéralisation du marché des communications électroniques. Mais Isabelle Debré, ex-chef d'entreprise devenue sénatrice en 2004, juge bon de déposer un amendement qui permet aux magasins d'ameublement d'ouvrir tous les dimanches.
Une disposition applicable à deux conditions : les salariés devront être volontaires et bénéficier de « compensations financières importantes ». L'ameublement offre justement ces garanties, croit savoir l'élue UMP. Elle s'appuie sur un accord du 10 décembre 2001 signé par la Chambre syndicale de l'ameublement de la... Corrèze et trois syndicats (CGC, CGT et FO), qui remplit les conditions exposées. Ultime précision de la sénatrice : cet accord a été « étendu », par un arrêté ministériel du 20 février 2002, à tout le territoire national. C'est donc tout le secteur de l'ameublement qui en bénéficie, conclut la parlementaire. Et Gérard Cornu, rapporteur UMP du projet de loi devant le Sénat, de souligner la « fibre sociale » de sa collègue qui « connaît parfaitement le sujet ». L'affaire est bouclée sur un accord, plus ou moins bidon, signé en Corrèze. Le Sénat tient le moyen de se distinguer et de déblayer le terrain pour les députés.

UNE INTENSE BATAILLE
L'amendement aurait pu passer inaperçu, mais les syndicats, qui le rebaptisent « amendement Confokéa », en raison de ses deux principaux signataires, contestent la justesse. L'avocat de Force Ouvrière (FO) explique que la sénatrice, « soutenue par Luc Chatel », s'est trompée : « Isabelle Debré a confondu extension et élargissement. L'accord collectif a été étendu aux entreprises corréziennes n'appartenant pas aux fédérations syndicales signataires et pas à toute la France. » Cette explication est confirmée par le cabinet du ministre du Travail, Xavier Bertrand.
La convention collective du négoce de l'ameublement prévoit bien une majoration salariale et un repos compensateur en cas de « travail exceptionnel le dimanche ». Mais elle est « inapplicable au salarié qui travaille habituellement le dimanche », selon un arrêt de la Cour de Cassation du 31 janvier 2006. Peu importe, on l'appliquera en attendant une régularisation plus globale. Résultat : depuis la publication au Journal Officiel de la loi Chatel, le 4 janvier dernier, les enseignes de l'ameublement n'ont aucune obligation de verser une prime à leurs salariés. Et ceux-ci ne peuvent plus, de leur côté, refuser de travailler. C'est ce que l'on appelle un ballon d'essai parfaitement transformé, avec le zèle d'une élue qui jubile sur le bon coup réalisé.

Pourtant, les syndicats vont se battre derechef contre cet amendement pernicieux glissé dans une loi ne concernant pas directement le code du travail. En septembre dernier, Conforama a été condamné, en première instance, par le tribunal de grande instance de Pontoise, à fermer ses trois magasins du Val d'Oise, sous peine de 50 000 euros d'astreinte par magasin et par dimanche travaillé. Les unes après les autres, les enseignes ont été poursuivies.
Dès le début du mois d'octobre, les sept grands vendeurs de meuble (Ikea, Conforama, Alinéa, But, Crozatier, Fly et Atlas), ont publié un communiqué de « front commun » pour le maintien de l'ouverture de leurs magasins le dimanche en Ile-de-France. Ils demandaient l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires, contre l'engagement de négociations incluant le volontariat et le paiement double. Leur argument principal est toujours le même : les 60 magasins franciliens accueillent 7 millions de visites et font travailler 5 000 personnes chaque dimanche. Un jour qui représente « entre 16 et 23% du chiffre d'affaires hebdomadaire ». Le 8 octobre, leurs représentants ont été reçus par le secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, avant de rencontrer, deux jours plus tard, Christine Lagarde. Un lobbying intensif, qui a fini par payer : on leur fera une loi sur mesure qui les préservera définitivement !

DES PROJETS CONTRADICTOIRES
En fait, cette attitude confirme, une fois encore, que la raison du plus fort est toujours la meilleure. En l'occurrence, on va sacrifier la vie familiale à la rentabilité économique. On sait, par exemple, que le Ministère de l'Education nationale, pour faire plaisir aux parents, leur a, à grand renfort de médiatisation, octroyé la semaine scolaire de 4 jours et a réduit le temps scolaire, comme il s'apprête à le faire pour les collèges et les lycées. Plus de temps dans les familles, et plus d'opportunités de vivre ensemble... Sauf que de l'autre coté, on augmente les horaires de travail des parents, et on fait une loi pour qu'ils bossent le dimanche. Comprenne qui pourra !
La France manque singulièrement d'un projet global de société, et il faudrait parfois relire deux discours d'investiture de premiers ministres du temps passé : celui que prononça Jacques Chaban Delmas et celui d'un certain Michel Rocard 
 L'obsession actuelle ne tourne que sur ce qu'Audiard appelait le pognon. Peu importent les dégâts sociaux : il faut du profit pour alimenter la machine à rêve de la consommation à tout prix ! Nul ne souligne que, parfois, le bien apparent est pire que le mal.
Isabelle Debré a été la porteuse de ces principes, qu'a sûrement transformé en amendement parlementaire le lobby de l'ameublement. « L'amendement Debré est un moyen indirect de valider des comportements délibérément illégaux, afin d'éviter aux enseignes de l'ameublement de payer leurs astreintes », estimait pour sa part Bernard Dussaut, ex-sénateur PS de Gironde, qui suivait ces problèmes au Palais du Luxembourg. D'ailleurs, le doute n'est plus permis quand Gérard Longuet, sénateur UMP de la Meuse, témoigne de son soutien à Isabelle Debré, indiquant que la Lorraine est une grande région de fabrication de meubles. Le coup de pouce économique du dimanche était visiblement le bienvenu pour ses copains fabricants.
Le sujet du travail du dimanche illustrera à merveille le lobbying féroce qui rôde autour des groupes parlementaires. Ils sont plus puissants que les syndicats, et surtout plus efficaces. Isabelle Debré a joué le rôle de la porteuse d'eau, rendant un sérieux service au gouvernement et à des intérêts sectoriels. Le double effet de quelques lignes dans un texte général. Qui l'eût cru ?
Mais je déblogue...

Cette chronique a été écrite avec des références empruntées sur le site : Bakchih.info

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 07:17

Nicolas Sarkozy a décidé de passer sur la crise économique, piteusement gérée par un gouvernement taclé à de multiples reprises sur les mesures prises, par les Allemands, ou tout simplement par son mentor élyséen. Le « collaborateur » de Matignon a été déconnecté des affaires puisque, désormais, quand il faut justifier des décisions politiques, un groupe du premier cercle supplante le conseil des ministres. Nicolas Sarkozy a reçu vendredi à l'Elysée les sept ministres qu'il réunit régulièrement (Luc Chatel, Xavier Darcos, Brice Hortefeux, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nadine Morano, Laurent Wauquiez, Eric Woerth), alors que les marchés continuaient de s'effondrer, pour parler... de l'emploi. Tout le monde sait, en effet, que dès le second trimestre 2009, les effets de la crise financière vont déboucher sur une immense crise économique. Le PDG de Nexity annonçait la semaine dernière pas moins de 180 000 suppressions de postes dans le BTP ! Bien évidemment, cette prédiction a vite été contrée par des propos optimistes du milieu UMP, car elle paraissait trop réaliste pour être ajoutée à la débandade actuelle. Or,  partout, les signaux se mettent au rouge ou au minimum à l'orange, car les carnets de commandes actuels ne dépassent pas une lisibilité à plus de 3 ou 4 mois, dans le meilleur des cas. Les licenciements économiques vont vite fleurir pour inverser la courbe d'un chômage déjà extrêmement coercitif.
L'avis de tempête ne paraît pas modifier fondamentalement la capacité d'analyse du système UMP, focalisé sur un seul mot magique : réforme ! Un peu comme si le fait de détruire pour libérer allait préserver les salariés d'une hécatombe promise aux fonctionnaires... Impensable que le gouvernement, par pure idéologie, ne soit pas capable de comprendre qu'en phase de récession, si l'on ne donne pas un signe fort de relance potentielle, on court inexorablement à la catastrophe. Il serait pourtant opportun, en termes de développement, de faire immédiatement coïncider deux opportunités : la mise en place du Grenelle de l'environnement, et l'obligation de transformer des bonnes intentions en actes concrets. Or, comme la crise est là, les caisses de l'Etat sont vides et toutes les décisions prises les vident encore plus chaque jour. Personne ne croit donc un seul instant que Borloo (qui n'appartient pas au fameux premier cercle présidentiel d'une rutilante efficacité), pourrait débloquer le veto sur des « taxes » écologiques, susceptibles de financer la création d'emplois nouveaux. Mieux, alors qu'il faudrait compter sur les collectivités locales pour s'investir à fond dans la mise en œuvre du Grenelle, on veut tailler dans la masse, faire planer un doute sur leur existence et les contraindre à ne plus investir ! Cette obsession de la réforme pour la réforme va finir par ressembler à une fuite en avant.
« C'est justement maintenant qu'il faudrait investir massivement sur la question des économies d'énergie, par exemple, puisque de toute façon on sait pertinemment que le prix de l'énergie va nous rattraper, et risque d'entraîner de nouvelles difficultés bien plus grandes demain », assure Jean-Stéphane Devisse. Alors que le projet de loi Grenelle 1, censé retranscrire les grandes lignes du Grenelle, est débattu à l'Assemblée, le directeur adjoint des programmes au WWW.France redoute « un affadissement des mesures, faute de budget satisfaisant ».
Si une des mesures du Grenelle de l'Environnement était facilement applicable, réductrice des émissions de gaz à effet de serre, favorisant le pouvoir d'achat, emblématique et créatrice d'emplois, c'était bien celle qui encourageait l'isolation des bâtiments.

UN CHANTIER QUI DISPARAIT
Elle affichait comme objectif celui de réduire d'ici 2012 la consommation d'énergie à 50 KWH/an et par m2. Or le brillant Patrick Ollier (UMP), Président de la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire de l'Assemblée Nationale vient de faire passer l'amendement 58 qui modifie l'article 4, alinéa 1 de la Loi Grenelle 1, remettant fondamentalement en cause cette mesure. Un exploit, car il a tout bonnement cédé aux pressions inciviques d'EDF et des fabricants de radiateurs électriques.
L'efficacité énergétique, les économies,  sont devenues des priorités. 120 KWH/an /m2, c'est le retour aux erreurs du passé, le refus du passage à une économie légère, l'acceptation du dérèglement climatique et de ses dramatiques conséquences, et plus encore l'abandon d'une nécessaire création d'emplois pour atténuer les effets de la crise financière. Le temps que les décrets paraissent, que les mesures concrètes soient édictées, il pouvait s'écouler plusieurs mois, alors que là, les accords conclus sont bafoués et mis en péril dans leur globalité. Le débat à l'Assemblée commence bien mal : la montagne médiatique du Grenelle accouchera d'un texte de loi « souris ».
Parmi les lignes directrices du Grenelle, figurait pourtant l'idée d'un "New Deal" écologique, que s'était approprié Nicolas Sarkozy. Mais cette "croissance verte est pour l'instant incantatoire" , estime Jean-Stéphane Devisse. « De la part des politiques ou bien des parlementaires, certains se disent que ça ne mange pas beaucoup de pain de prétendre que la croissance verte tirera l'économie vers le haut », remarque-t-il. « Dans les deux ou trois ans de difficultés économiques que l'on va connaître, ce sera plutôt un frein à la mise en œuvre rapide de mesures (...) alors qu'au-delà de cette crise, il y a derrière les perspectives de rebâtir une économie », assure pourtant le directeur adjoint du WWW. Le scénario qu'il faut redouter est donc celui d'un catalogue rutilant de mesures très ambitieuses et une dilution des moyens, étalés sur des années, avec aucun impact sur l'emploi.

CHOMAGE EN CASCADE

Il est envisageable que la France traverse des moments un peu moins difficiles sur le front du chômage au cours des trois prochains mois. Car une des raisons à la forte hausse du nombre de chômeurs au mois d'août est liée à la forte destruction de contrats aidés dans le secteur non marchand (16 000 pour le seul mois d'août). Ce rythme est inhabituel, et pour la fin de l'année, on s'attend plutôt à des destructions de 5 000 emplois, soit finalement trois fois moins qu'au cours du mois d'août. Cela permettrait au chômage, non pas de se résorber, mais d'augmenter à un rythme moins soutenu au cours des derniers mois de l'année 2008. On ne manquera pas d'expliquer au bon peuple que la crise financière internationale en est la seule responsable... le gouvernement, lui, aura tout fait pour réduire son impact. Il n'en reste pas moins vrai que les effets du ralentissement mondial ne permettront pas à la France de créer suffisamment d'emplois pour faire baisser le chômage, et que donc, ce dernier continuera à augmenter jusqu'au milieu de l'année prochaine, et devrait frôler la barre des 8 % à ce moment-là selon les prévisionnistes. Certains économistes se fondant sur une prévision de croissance comprise entre 0,5 et 0,8 % pour l'année 2009 avancent une hausse de 200 000 chômeurs... Il va falloir que le Président interventionniste fasse beaucoup de voyages sur le terrain pour changer cette triste annonce. C'est vrai que jusqu'alors ils n'ont pas été très efficaces.
Quand il va chez Arcélor Mittal, il promet la première « nationalisation locale » de l'histoire pour sauvegarder l'emploi et... laisse couler l'usine de Gandrange au moment clé de son éventuelle relance. Quand il va à chez Renault à Sandouville, neuf mois plus tard, il évite soigneusement d'aller à la rencontre des salariés... Il lui sera de plus en plus difficile de trouver un espace pour démontrer la validité des réformes prises ou prévues. Il aura du mal à expliquer qu'il a su trouver des milliards pour les banques fautives, et qu'il ne les a plus pour sauver des salariés, non fautifs mais victimes.

L'EFFET BLAST
La semaine prochaine sera décisive. Au Parlement, les députés UMP s'efforcent de dénaturer le projet de loi issu du Grenelle. Les banques cherchent, pour leur part, successivement, du matin au soir, des banques prêteuses sur les marchés asiatiques, européens ou américains. L'Elysée expédie des émissaires dans de multiples réunions de concertation, pour tenter de trouver des solutions communes que personne ne veut. Absolument aucune des réformes mises en place n'a eu un effet positif sur le sort du pays. Aucun indicateur économique n'est favorable. Le moral des ménages est au plus bas, et le pouvoir d'achat accompagne cette chute angoissante. La conjonction de ces facteurs négatifs ne s'effacera pas en quelques semaines et aura, c'est la seule certitude du jour, des effets terribles en décalage. C'est inéluctable. Il faudrait anticiper, pour tenter de minimiser ce que les militaires appellent le « blast » après une explosion, et qui finira par revenir sur le champ de bataille. Or, on se contente de parer au plus pressé.
Trente-sept pour cent des Français ont l'intention de restreindre leur consommation, selon un sondage sur l'impact de la crise financière, réalisé par CSA. Les personnes interrogées sont 58% à déclarer vouloir maintenir le niveau de leur consommation, et seulement 2% à dire vouloir l'augmenter. Trois pour cent des sondés ne se prononcent pas.
Par ailleurs, 60% des Français ont l'intention de maintenir leur épargne, 20% de la restreindre et 13% de l'augmenter, tandis que 7% ne se prononcent pas. Si les politiques qui les gouvernent ne l'ont pas compris, eux au moins semblent avoir pris la mesure des événements. Ils savent que les lendemains ne chanteront pas forcément, et que, si les fonctionnaires ont été les premières victimes de la politique gouvernementale, plus personne, de l'entrepreneur au travailleur intérimaire en passant par l'ouvrier spécialisé ou la caissière du supermarché, n'échappera au tsunami qui se prépare. Pour l'instant, le séisme reste sous-marin, et confiné aux salles closes des marchés boursiers. La semaine prochaine, il va déboucher sur les rivages de la société. Il va falloir s'accrocher aux cocotiers ou y grimper, car personne ne sera épargné.
Mais je déblogue...

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 07:17

« Pourquoi ne pas réfléchir au lancement d'un grand emprunt d'État, pour être en mesure de donner au secteur bancaire les moyens de financer notre économie ? Pourquoi ne pas réfléchir aussi à une amnistie fiscale pour nos compatriotes qui accepteraient de rapatrier leurs capitaux, sous condition bien sûr de souscrire à cet emprunt d'État ? » Face à la crise, ce sont les solutions avancées par Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale qui est, rappelons-le, l'un des personnages devant représenter la France ! Incroyable paradoxe que celui qui préside l'Assemblée nationale, dont le rôle essentiel reste de voter les lois et de se plaindre ensuite... de ne pas les voir exécutées, recherche des solutions pour exonérer les fautifs. Drôle d'époque que celle que nous traversons. On va infliger des années de prison à un pauvre erre, et amnistier les pires tricheurs, qui passent leur vie à contourner le principe même d'équité républicaine.
« C'est une idée personnelle mais je me suis aperçu qu'elle pouvait être partagée. Nous ne devons nous interdire aucune voie de réflexion afin que la France puisse sortir de cette crise et rebondir le mieux possible. S'agissant de l'amnistie, je pense à nos compatriotes, pas aux dirigeants qui ont pu être défaillants", précise-t-il. "Même si son système bancaire est plus solide qu'ailleurs, la France aura quand même à faire face aux conséquences de cette crise. Donc nous devons mobiliser toutes nos forces. D'autant plus qu'il nous faut continuer à assainir nos finances publiques. » L'initiative devrait cependant faire long feu, Nicolas Sarkozy s'étant empressé de la balayer hier matin. Un participant de la réunion du groupe des sept ministres qu'il réunit régulièrement à l'Élysée raconte que le chef de l'État juge la proposition « pas opportune ». Alors qu'on lui demandait s'il la trouvait juste, le Président aurait répondu « non » sans pour autant indiquer si sa réponse était circonstancielle ou définitive. Il serait tout de même dramatique que l'on inflige une amende à un automobiliste n'ayant pas les moyens d'acquérir deux gilets fluo... d'ailleurs non exigés, dans les faits, par la loi puisque le décret d'application du texte original n'a pas été publié en temps opportun. Tous les procès verbaux seront donc amnistiés de fait !
Question indulgence de la justice, il y avait un spécialiste que les journalistes ont vite consulté, puisqu'ils ne vont voir que les gens qui comptent. Jean Sarkozy est moins catégorique que papa. À la question « faut-il permettre à ceux qui ont mis leur argent à l'étranger de le faire revenir en France et de bénéficier d'une amnistie fiscale au passage ? », le conseiller général des Hauts-de-Seine a répondu : « Pourquoi pas, il faut voir comment les choses évoluent dans les semaines qui viennent, quelles seront les différentes répercussions de la crise, mais si c'est une solution qui permet de rapporter de la confiance, de restaurer cette confiance dans les marchés, alors il ne faut pas l'écarter. » Il est vrai qu'il a de nombreux amis qui connaissent les vicissitudes d'une fortune exportée à l'insu du plein gré de son propriétaire. Tenez Johnny, malgré  le bouclier fiscal, n'est pas revenu de Suisse, mais avec une indulgence plénière, il pourrait nous faire bénéficier de sa présence !

AU NOM DU FILS
Une voix du fils, contre le père mais avec le saint esprit de la famille, qui semble isolée. L'amnistie fiscale « n'est pas vraiment (sic) d'actualité et elle n'est pas forcément liée à ce sujet de la crise financière internationale », affirme le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, sur France 2 vendredi matin, renvoyant ce sujet au débat sur la loi de finances. Selon le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé, « c'est une contribution intéressante qui mérite l'attention mais qui, pour autant, aujourd'hui, ne doit pas être une priorité, ni présentée comme une mesure isolée ». Mieux habillée, après un ballon d'essai ne soulevant pas trop d'indignation chez des contribuables anesthésiés, recroquevillés sur leur gazon, leur maison et devant leur télévision, la mesure pourrait devenir... acceptable. En effet, on ne peut pas décemment écrire que ce soit la révolte, face à cette proposition, dans les chaumières. Dans le fond, la situation est tellement désespérée que le moindre avantage consenti aux uns porte en lui-même un espoir pour les autres, même s'ils en sont très éloignés.
La gauche, qui avait proposé sans grand succès une amnistie fiscale en 1982 sous le gouvernement de Pierre Mauroy, est rapidement montée au créneau, dans un contexte marqué par un krach mondial et la dégradation de la situation économique et sociale française. Le député PS Philippe Martin a résumé parfaitement la situation : "on est déjà dans une situation où on renfloue des banques qui ont fait des mauvaises opérations avec l'argent des contribuables et, là, on propose ni plus ni moins que d'amnistier des Français qui ne se sont pas conduits en bons citoyens puisqu'ils ont soustrait leurs capitaux à l'impôt national. » Et alors, on a bien accordé le « paquet fiscal » sans soulever des manifestations populaires d'envergure! Et alors, on a bien remboursé Tapie en nous expliquant que l'on faisait des... économies ! Et alors, on ne s'est pas gêné pour exonérer les entreprises de charges sociales, qui vont douloureusement manquer à la CF, à la Caisse d'Assurances maladie, aux caisses de retraite qui voient maintenant arriver la tourmente avec angoisse ! Alors pourquoi une amnistie ne passerait-elle pas, au cœur de la crise, comme un brillant outil du sarkozysme triomphant ?

FRAUDE COLOSSALE
Il y a fort à parier que le Président de l'Assemblée nationale ne lit pas les rapports que lui adressent régulièrement les instances officielles qui scrutent les évolutions, car autrement, il saurait que le Conseil des prélèvements obligatoires qui a succédé au Conseil des impôts en avril 2005, a rendu public un rapport sur la fraude aux prélèvements obligatoires. Citant ce rapport, le quotidien ''Les Echos'' a chiffré la fraude fiscale et sociale entre 29 et 40 milliards, ce qui représente entre 1,7% et 2,3% du produit intérieur brut. Le quotidien économique indique que les deux-tiers du montant de la fraude sont imputables aux impôts, avec en tête la fraude à la TVA, qui atteindrait entre 7,3 et 12,4 milliards d'euros. Ce serait dans les secteurs de l'électronique, de la téléphonie et du textile que cette taxe serait la plus détournée. Viennent ensuite la fraude à l'impôt sur les sociétés (4,6 milliards), à l'impôt sur le revenu (4,3 milliards) et aux impôts locaux (1,9 milliard). Essentiellement liées à l'ampleur du travail au noir dans l'agriculture, le BTP et l'hôtellerie-restauration, les fraudes aux prélèvements sociaux représentent, quant à elles, entre 8,4 et 14,6 milliards.
Le Conseil des prélèvements obligatoires émet plusieurs propositions pour développer de nouvelles formes de contrôle en utilisant, par exemple, les interconnexions de fichiers et de bases de données. Il préconise également la création d'un office européen de lutte contre la fraude, sur le modèle d'Europol pour la police, et une coopération renforcée entre les différentes administrations. Cet office pourrait embaucher le sieur Accoyer, qui découvrirait alors que ceux qui peuvent le moins frauder sont les salariés ou les fonctionnaires. Comme on a décidé  leur disparition, il y aura plus de place pour les autres... Surtout s'ils rentrent avec leurs dépôts au Lichtenstein, en Andorre, à Monaco, à Saint Martin ou à La Barbade et avec le contenu des coffres ! Tenez, lors de la prochaine opération « Pièces jaunes » on trouvera de généreux donateurs, parmi lesquels David Douillet, un pote aux Présidentes de la République qui se sont succédées. Le judoka avait porté plainte contre le site Bakchich à la suite d'un article publié le 15 mars, où il était soupçonné de posséder un compte au Liechtenstein. David Douillet réclamait 110.000 euros de dommages et intérêts à Bakchich. Hier, le tribunal de grande instance de Nanterre a rendu son jugement. Le site d'information est mis hors de cause. David Douillet est condamné à verser 1.000 euros au site ! Vivement une amnistie fiscale pour effacer ces doutes.

LES 50 QUI COMPTENT
Combien de gens ont-ils espéré une amnistie dans des circonstances plus douloureuses ? Combien ont-ils été déçus par un discours sécuritaire qui leur signifiait que l'indulgence n'appartenait pas à la philosophie de la Droite ? Combien ont-ils compris que les crises ne désespèrent pas tout le monde : il y en a qui en profitent aussi. Tenez, c'est aussi l'occasion d'amnistier les fameux « traders » et de les préparer à la suite. Réunis sous les lustres en cristal qui éclairaient les assiettes luxueusement agencées par le chef Alain Ducasse, les 50 invités de Fortis se sont studieusement penchés sur la crise financière. A 150.000 euros le déjeuner pour ce groupe, ils avaient plutôt intérêt !
Frappée de plein fouet par la tempête financière, la société d'assurance belgo-néerlandaise s'est vue proposer le rachat de 75% de ses activités bancaires belges, de 100% des assurances et de 66% de ses activités luxembourgeoises par le français BNP, qui va certainement resserrer les boulons. Une cinquantaine de traders a été invitée dans la salle Empire de l'Hôtel de Paris, le plus chic et le plus coûteux établissement de Monaco, 3 étoiles au guide Michelin. Quand le CAC 40 dévisse de 8% par jour, il faut bien ça pour remonter le moral de ceux qui l'ont précipité dans le gouffre...
L'histoire est amusante, car révélatrice du mépris -comme celui d'Accoyer- pour celles et ceux qui ne peuvent plus boucler les fins de mois, ou qui craignent pour leur livret A d'une Caisse d'Epargne, qui a davantage prêté qu'elle n'avait reçu ! Peu importe d'ailleurs ce qu'ils en pensent, puisqu'ils subiront encore durant plusieurs mois les conséquences des réformes d'un Président qui finira par réveiller quelques consciences faute de faire remonter le CAC 40 ! Les Françaises et les Français finiront par... l'amnistier. C'est ce qu'il espère car il sait que la mémoire est une denrée de plus en plus rare.
Mais je déblogue...

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 07:17

Ils sont morts. Ils ont été oubliés. On attend toujours la vérité sur les conditions de leur disparition, quelque part, là bas, dans un paysage désolé et désolant dont ils ne connaissaient pas les secrets dangereux. En fait, la France a oublié les argumentaires du gouvernement, qui ont suivi la capitulation sarkozyste face aux besoins des Américains enlisés jusqu'à la jugulaire dans une guerre qui tournera forcément au drame. En pleine crise du profit-roi, on ne va pas se soucier outre mesure des conditions ayant conduit le Président de la République à se ranger dans le camp du commandement intégré de l'Otan. Tous ceux qui ont émis seulement un doute sur l'intérêt d'une telle décision ont vite été taxés de laxisme vis-à-vis d'un terrorisme omniprésent.
Dans le fond, on découvre, quelques semaines plus tard, que les... terroristes en col blanc ont effectué le plus gigantesque attentat du demi-siècle écoulé. Par leurs agissements, ils ont détruit le système financier mondial plus efficacement que ne l'avaient fait les auteurs des attentats du 11 septembre. Une véritable explosion, ayant dynamité les certitudes et plus encore les apparences de prospérité. On se prend même à évaluer le nombre de victimes que fera le krak boursier. Le résultat est terrifiant : des milliers de suicides pourraient intervenir, face à la ruine provoquée par les ravages d'une déflagration annoncée, mais méprisée par les autorités.
La crise économique mondiale risque en effet de provoquer une recrudescence du nombre des suicides et des troubles mentaux parmi les victimes des turbulences financières, a prévenu jeudi l'Organisation mondiale de la santé. « Nous ne devrions pas sous-estimer les turbulences et les conséquences probables de la crise financière », a expliqué la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, lors d'une rencontre avec des spécialistes des troubles mentaux. « Il ne faudra pas être surpris de voir plus de personnes stressées, plus de suicides et plus de désordres mentaux », a-t-elle insisté lourdement.
Les drames humains se multiplient déjà aux Etats-Unis, où la crise du crédit immobilier a poussé des milliers de personnes hors de leur domicile. Cette semaine, à Los Angeles, un cadre de la finance de 45 ans, en proie à de graves difficultés financières, a tué cinq membres de sa famille, avant de mettre fin à ses jours. Dans une lettre à la police, il a expliqué son geste par sa situation économique désespérée. Karthik Rajaram était sans emploi depuis plusieurs mois, et ses économies avaient été entamées en raison de son chômage, avant de fondre entièrement en raison de la chute de Wall Street. Cette tragédie est devenue un symbole sinistre de la crise financière aux Etats-Unis, une semaine après la tentative de suicide, dans l'Ohio (Nord), d'une femme de 90 ans qui allait être expulsée de la maison où elle avait vécu pendant 38 ans.
Ces deux drames témoignent de l'impact sur la santé mentale des Américains de ce qui est considéré par des experts comme la plus grave tempête financière aux Etats-Unis depuis la crise de 1929 . Et personnellement, il y a tout juste quelques jours, j'ai dû affronter, en tant que Maire, le suicide par arme à feu d'un jeune habitant de ma commune, dont la crise économique avait ruiné le commerce d'informatique. Ce ne sont pas des élucubrations anti-sarkozystes primaires, mais tout bonnement la triste réalité quotidienne. La crise relève de l'attentat délibéré contre les plus pauvres ou les plus fragiles, qui finiront, tôt ou tard, par figurer parmi les dégâts collatéraux ! Et pendant ce temps, en Afghanistan, la guerre se poursuit, mais ses hauts et ses bas sont moins commentés que ceux des bourses mondiales. La mode est passée. Et pourtant, nous devrions être interpellés par une information parue dans le New York Times.

LE RAPPORT QUI INQUIETE
L'Afghanistan est plongé  dans une spirale négative et, selon un projet de synthèse des 16 agences américaines du renseignement, il est peu probable que son gouvernement soit en mesure de contrer la résurgence des talibans. Cette fuite intervient alors que les ministres de la Défense de l'Otan sont réunis à Budapest, où la question afghane occupe une place de choix. Washington devait appeler, une nouvelle fois, les membres de l'Alliance atlantique à s'impliquer davantage dans le conflit en Afghanistan... afin de soulager l'effort financier et moral des USA.
Interrogée sur cet article, Condoleezza Rice a confirmé que les organismes de renseignement avaient été chargés de faire le point sur le situation en Afghanistan, mais a dit ne pas avoir personnellement lu leur projet de rapport. « L'Afghanistan est un endroit difficile. Il y a eu des progrès depuis 2001. Nous avons tous discuté des nouvelles circonstances là-bas, et nous faisons le point pour voir ce que nous pouvons faire de plus », a déclaré la secrétaire d'Etat américaine.
Le rapport, classé confidentiel, évoque un effondrement du pouvoir central, accéléré par la corruption au sein du gouvernement du président Hamid Karzaï et l'augmentation des attaques menées par les insurgés, depuis leurs bases arrières au Pakistan. Le document fait état de progrès dans la mise sur pied d'une armée nationale afghane, mais souligne sans détours les effets déstabilisateurs du boom du commerce de l'héroïne qui, selon certaines estimations, représenterait la moitié des activités économiques du pays.
Le New York Times, qui cite des sources américaines autorisées ayant eu accès à ce document, précise qu'il s'agit de la version quasi-définitive de la synthèse du renseignement national sur l'Afghanistan, attendu pour le mois de novembre, soit après l'élection présidentielle. Il s'agira, ajoute le quotidien, de l'évaluation la plus complète de la situation en Afghanistan remise depuis des années à l'administration américaine. Au delà des attaques et attentats commis par des activistes opérant du Pakistan, ce rapport affirme que nombre des problèmes les plus lourds de l'Afghanistan trouvent leur origine dans l'administration même du pays. L'échec est garanti, et le terrorisme sortira plus fort, car vainqueur et dominateur. On n'en parle plus, ce qui simplifie les choses.

AYEZ CONFIANCE
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a pourtant rejeté hier tout « défaitisme » en Afghanistan après des propos britanniques négatifs sur cette mission, et n'a pas exclu l'idée de négocier avec les insurgés, prêts à se réconcilier avec le gouvernement afghan.
« Nous sommes confrontés à des défis significatifs en Afghanistan, mais ce n'est certainement pas une raison pour être défaitistes ou pour sous-estimer les chances de succès à long terme », a-t-il déclaré, en réaction aux propos, publiés dimanche, du plus haut gradé britannique en Afghanistan, selon qui une « victoire militaire décisive » contre les insurgés est « peu plausible ». Dommage que les Françaises et les Français, préoccupés par les pertes colossales de leurs banquiers, n'aient pas eu connaissance de cette position au moment où on se prépare, sans en avoir les moyens financiers et humains, à expédier de nouveaux soldats dans la campagne autour de Kaboul.
A quelques jours de la tenue d'une réunion informelle des ministres de la Défense de l'Otan, M. Gates a également réaffirmé que « le besoin de troupes supplémentaires en Afghanistan », où sont déjà  basés 70.000 soldats étrangers dont 33.000 Américains. Interrogé sur de possibles négociations de paix avec les talibans, souhaitées par le gouvernement afghan, M. Gates a implicitement approuvé cette idée. « Ce qui est important, c'est de séparer ceux qui sont réconciliables des irréconciliables. Une partie de la solution consiste à rendre plus fortes les forces de sécurité afghanes, une autre partie de la solution est la réconciliation avec les gens qui sont prêts à travailler avec le gouvernement afghan », a-t-il estimé.

UNE ECONOMIE FLORISSANTE
L'économie afghane parallèle se porte en revanche très bien et elle ne sera jamais victime de la crise des subprimes. L'Afghanistan va demander son aide active à l'Otan contre le trafic de drogue, qui permet aux talibans de se constituer un trésor de guerre, a indiqué le ministre de la Défense Abdul Rahim Wardak, soutenu par son homologue américain Robert Gates. « Je voudrais que l'Otan soutienne nos efforts dans le cadre de la campagne contre le trafic de stupéfiants. C'est ce que je vais lui demander », a déclaré M. Wardak à la presse, avant un déjeuner de travail à Budapest avec l'ensemble des ministres de la Défense des 26 pays membres de l'Alliance atlantique, qui sera centré sur la situation dans son pays qui produit 92% de l'opium et de l'héroïne dans le monde. Les talibans financent largement leurs activités hostiles au gouvernement du président Hamid Karzai, grâce à ce trafic auquel ils s'associent dans le sud du pays où ils sont le mieux implantés. Une réalité que les forces armées alliées ne prennent pas en compte, afin de laisser la population locale en paix. Tout interventionnisme musclé contre ces « cultivateurs » qui pourrissent la société occidentale en crise, se révèlerait une catastrophe en termes d'image. Les talibans attendent patiemment ce moment là.
L'intervention canadienne coûtera entre 14 et 18 milliards de dollars, selon l'estimation du directeur parlementaire du budget. Et cette estimation est timide d'après son auteur, qui reproche au gouvernement son manque de transparence. Un officier chargé des relations avec le Parlement a jeté son pavé dans la mare à quelques jours du vote, en avouant que l'intervention représente 200 millions de dollars par mois d'ici à la fin de la mission en 2011 ! Un double effet que personne ne pourra juguler dans un contexte de restrictions budgétaires.
Le problème de la drogue en Afghanistan se concentre désormais dans le sud du pays, notamment dans les zones les moins sécurisées. Cette année, sept provinces du Sud-Est (Hilmand, Kandahar, Uruzgan, Farah, Nimroz, et dans une moindre mesure Daykundi et Zabul) ont produit, à elles seules, 98 % de l'opium afghan. C'est également dans ces provinces que se sont établis les talibans, et que les groupes criminels profitent de l'instabilité.
L'exemple le plus significatif est celui de la province d'Hilmand, où 103 000 ha d'opium ont été cultivés cette année - soit les deux tiers de la production nationale afghane. Si la province d'Hilmand était un pays, elle serait le plus gros producteur mondial de drogues illicites. C'est aussi la province avec la plus forte concentration de violence. En clair, l'opium finance l'insurrection, laquelle offre la protection nécessaire pour la culture illicite d'opium. Les soldats de l'OTAN sont tués par des armes achetées avec les revenus de la drogue. Pour en finir avec ce cycle infernal, il faut combattre à la fois les stupéfiants et l'insurrection. Mais accroître la sécurité dans les campagnes afghanes ne va pas en soi résoudre le problème de l'opium. C'est pourtant là que se trouvent les racines du mal qui ravage le monde, mais les terroristes... de Wall Street n'en ont cure !
Mais je déblogue...

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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 00:46

C'était un lundi soir, il y a un peu plus de 45 ans. Inimaginable à notre époque, et encore plus surprenant en ce temps là. Il était là, devant moi, accoudé au comptoir nettoyé à la hâte par la patronne, avec son torchon humide comme le brouillard d'en haut, là-bas, au pays des Flamandes. Accoudé, tirant sur des cigarettes énormes et le regard tourné vers un plat pays qui était le sien. Des demi-bottes aux pieds et une allure dégingandée, nonchalante, absente. La fumée de sa Gitane l'enveloppait dans des volutes sveltes et argentées. Le silence s'était installé dans le Café "Le Sport" donnant sur la place centrale, encore marquée par le souvenir de la fête de la veille. Les ballons de rouge s'enchaînaient, comme des perles pouvant le protéger d'une angoisse palpable. Jacques Brel passait par Créon. J'avais 17 ans, et j'observais avec envie celui qui promenait sa solitude au milieu des autres. Dans quelques heures, sur une scène installée au fond d'un garage transformé en salle de spectacle provisoire, il allait exiber sa silhouette de Don Quichotte, face à un public inconscient de la chance qui lui était offerte par une programmation inouïe à l'échelle d'une ville de 2 500 habitants. Brel traçait la route tous les jours, et son étape lui permettait de vivre la réalité de ces gens là...
Personne ne songeait à importuner celui qui avait accepté de venir avec Mathilde, les Bourgeois, la pendule du salon, Jacky, Fanette et les marins du port d'Amsterdam, déballer son étonnant bric à brac musical. Les Marquises étaient à l'autre bout d'un monde qu'il ne connaissait pas encore. Ici, dans ce bistrot respectueux, il jouait au Robinson Crusoë de comptoir, un art extrêmement rare, que seuls les bourlingueurs des océans, allant de port en port, savent pratiquer. La soirée d'été tardait à se parer de ses habits nocturnes, mais déjà la rue bruissait des promesses des grands soirs. On se penchait à la porte pour apercevoir celui qui était indifférent à la célébrité.
Brutalement, il s'écarta du tabouret où il attendait que l'horloge avance vers l'échéance d'une énième soirée dite de « tour de chant », dans cette France qu'il arpentait avec une volonté inextinguible de contact avec le public. Jacques Brel, entomologiste d'une société distribuant des rôles ingrats aux marins, aux notaires, « au bedeau et même, son Eminence, l'Archiprêtre qui prêche au couvent », quittait la face visible du théâtre des hommes pour se réfugier dans le huis clos d'une chambre à l'étage. Il se fit accompagner d'une caisse de bouteilles de Bordeaux, au rouge aussi vif que celui des drapeaux du temps de Jaurés, histoire de se donner du cœur à l'ouvrage. Il ensevelissait sa tristesse ou son angoisse dans le velours mordoré des rêves lointains que génère le vin.
« Les hommes prudents sont des infirmes » : cette phrase de Jacques Brel, dont ce sera demain le trentième anniversaire de la mort, résume le parcours de celui qui reste l'un des plus grands noms de la chanson francophone et le modèle de l'artiste excessif sur scène. "Ne me quitte pas", "Amsterdam", "Ces gens-là", "Mathilde", "Les vieux"... Brel, ce sont d'abord des chansons devenues des monuments du patrimoine francophone, et dont les textes frappent encore aujourd'hui par leur justesse et leur violence. Aucun d'entre eux n'était encore entré dans la légende, en ce temps-là. Il se préparait simplement à déverser ses obsessions et ses portraits impitoyables, avec l'espoir que, lorsque le rideau retomberait il n'aurait aucun regret, car il aurait tout donné aux autres. Brel, c'est aussi une image. Celle d'un artiste qui semblait se consumer sur scène, comme si sa vie en dépendait, et habitait ses personnages, gestes théâtraux et visage en sueur, postillons au vent. Il ne savait pas ce qu'était la retenue, car il donnait le plus profond de lui-même aux autres, comme Jacky ! Sa valse à mille temps l'emportait aux confins de la raison.
Dans les années 60, Brel passait son temps en tournée : 250 à 300 galas par an, dont l'un le conduisit le premier d'un mois de septembre 1963 à Créon. Il ne cèdera jamais à la tradition du rappel, qu'il juge démagogique, pas plus au cœur de l'Entre Deux Mers qu'ailleurs. En revanche, il aura été au bout de lui-même, en laboureur de l'émotion, en moissonneur des images, en glaneur des moments imaginaires, en pétrisseur des ambiances, en peintre des paysages, en vendangeur de grands crus d'un répertoire exceptionnel. Brel, c'était tout avant l'entrée sur scène, et une enveloppe charnelle vide à sa sortie.
Impossible de rester insensible à la passion dégagée par cet homme, dévoreur des espaces peuplés par des personnages émouvants dans leur simplicité, trop grotesque pour être fausse. Jacques Brel arpenta le plat pays de la scène créonnaise avec une étonnante facilité. « Avec infiniment de brumes à venir, avec le vent de l'Est, écoutez-le tenir, son plat pays finit par être le mien... » Brel entra ce jour-là dans mon esprit comme un homme d'une dimension exceptionnelle par sa tonitruante sincérité. Il imprégnait les cœurs par sa présence, et personne ne pouvait échapper à l'incendie causé par son énergie et sa passion. Sa mort, d'un cancer du poumon, le 9 octobre 1978 à 49 ans, à Bobigny près de Paris (il aurait dû aller s'éteindre à Vesoul), réveilla d'ailleurs un sentiment bizarre en moi, car en quelques minutes, il s'était insinué dans mon univers proche. Même si sa mort ne réveilla que des souvenirs récents, en ce temps là, elle me fit penser aux vers de ce formidable moment de foi dans l'autre que reste « Ne me quitte pas ».
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Oublier le temps
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Je n'ai rien oublié de cette rencontre avec l'un des plus grands poètes de la fin du XX° siècle que notre société veut oublier, car il était hors des sentiers du plat pays avec sa gueule de pilier de comptoir. Il y eut bien des grandes vedettes du music hall qui étaient déjà passées ou qui passèrent par Créon. Aucune ne put rivaliser, dans la profondeur de la prestation, avec Brel. Ni Montand, ni Brassens dont j'ai croisé durant quelques heures le chemin, ne procurèrent pareille émotion.
J'aime encore évoquer ces clichés d'un albatros maladroit posé sur un plancher rugueux, malaisé et brinquebalant. Il portait toute la vérité du personnage, car il n'était pétri que de vérités qu'il déclinait avec un talent naturel leur donnant une dimension exceptionnelle. L'albatros s'envolait, par le cœur et la passion, au-dessus du public. Il happait les regards. il emportait les réticences. Il offrait son âme aux autres. Il survolait avec une insolente facilité un monde auquel il ne reprochait surtout pas sa désolante mesquinerie. Il la dénonçait, il la caricaturait, il la mettait en scène, il la dominait. Il la regrettait tout bonnement, mais il l'aimait.
Ce matin, il y aura trente ans que Brel a disparu dans les nuées pures où viennent se reposer les poètes. Il y est heureux comme il l'était dans les lagons des Marquises. Il y est heureux, car il ne souffrait pas les contraintes. Il y est accoudé au comptoir des immortels, là où l'on déguste éternellement des ballons rouge sang, pour se rappeler les couleurs de la vie. Il y attend, son verre à la main, enrubanné dans la fumée d'une cigarette, toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance de partager sa foi dans l'échange et le partage... Il est là, devant moi, au comproir du Café des Sports, homme parmi les hommes. Il fredonne à notre intention :
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend...

Jacques, tu nous manques car la pendule de notre salon s'affole. Elle croit, la pauvre, que le temps de notre époque n'est que de... l'argent, alors qu'il n'est que ce qui donne de la valeur et un sens à nos souvenirs.
Mais je déblogue... 

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 07:17

Qui peut avoir encore un brin d'estime pour un gouvernement de droite prompt à appliquer des mesures de gauche et  pour un « gouvernement gauche » face à la crise, prêt à renoncer à appliquer des « mesures adroites » ? Seuls les ralliés de la première heure et les sociaux-opportunistes ont encore envie de croire au miracle du Sarkozysme, puisque les autres constatent chaque jour qu'aucune des annonces faites n'est suivie des faits. Une seule promesse a été assumée jusqu'au bout et se révèle profitable à celles et ceux auxquels elle était destinée : le paquet fiscal ! Pour le reste un bilan objectif, réforme par réforme, démontre que c'est un échec patent. On annonce, on dénonce, on renonce dans l'ordre, comme si le nec plus ultra de la politique consistait à ne rien faire de ce que qui a servi à se faire élire. La situation devient critique.
Le mouvement « CAP 21 » de l'ancienne ministre Corinne Lepage, ainsi que les associations « Centr'Egaux » et « Aujourd'hui Autrement », se sont pourvus devant le Conseil d'Etat pour demander la suspension du décret, daté du 27 juin, portant sur la création du fichier de renseignements Edvige.
Les associations s'inquiètent de la « duplicité » du gouvernement, qui pourrait être amené à mettre en application ce premier décret, fortement controversé, alors qu'il a déjà transmis un nouveau texte à la CNIL, dont sont retranchés les éléments les plus sujets à polémiques (orientation sexuelle, religieuse, état de santé). Les associations soulignent, par ailleurs, que « le projet de nouveau décret ne prévoit pas l'abrogation de l'ancien ». Mais bien entendu dans le climat actuel, la duplicité de cette démarche passera inaperçue et ne mobilisera guère les habituels opposants.
« Il y a donc une véritable urgence pour le Conseil d'Etat à suspendre le décret litigieux dans la mesure où son application, dont on sait qu'elle devrait être temporaire, permet de créer des fichiers dont on peut plus que douter qu'ils soient un jour détruits lorsque le nouveau décret sera sorti », écrivent-elles dans le référé en suspension.
« Le gouvernement a annoncé son intention de préparer un nouveau décret et celui-ci a du reste d'ores et déjà été transmis à la CNIL », rappellent les associations. « Dans ces conditions, la logique eût voulu que, dans l'intervalle, le gouvernement retire purement et simplement le décret destiné à être remplacé par ce nouveau texte. C'est en raison de cette logique que les requérants n'avaient pas déposé de référé suspension. » Or, le décret n'a pas été retiré et, pire encore, le projet de nouveau décret ne prévoit pas l'abrogation de l'ancien, ce qui dénote une intention pour le moins dangereuse.

PLUS VITE QUE LA MUSIQUE
Dans ces conditions, cela signifie tout simplement que le décret Edvige est, non seulement applicable, mais très probablement appliqué, le gouvernement utilisant le laps de temps nécessaire jusqu'à la sortie du nouveau décret pour mettre en pratique le décret Edvige, dont il indique qu'il sera remplacé par un autre décret, sans pour autant en tirer toutes les conséquences juridiques. On doit donc se dépêcher, dans les officines spécialisées, pour compléter les fiches existantes avec des renseignements qu'on ne retirera plus. On comprend mieux les raisons qui ont récemment poussé un fonctionnaire zélé des ex-RG à s'enquérir de la religion des fonctionnaires de la région Rhône-Alpes. Une affaire toujours pas éclaircie mais qui prend son véritable sens quand on sait que le non-abandon du décret Edvige permet légalement ce type de pratiques. La direction des ressources humaines du conseil régional Rhône-Alpes a reçu le 16 septembre un courriel d'un fonctionnaire de la sous-direction de l'Information générale (SDIG, ex-Renseignements généraux) de la Direction départementale de la Sécurité publique (DDSP) lui demandant si son personnel comportait "des agents de confession autre que chrétienne". Le 26 septembre, le président PS de la région, avait interrogé le ministre de l'Intérieur, « sur cette enquête qu'il trouve choquante tant dans son principe que dans les modalités de sa mise en œuvre ».
Cette demande est « inadmissible, totalement déplacée », avait assuré le cabinet du ministre, qui avait saisi le directeur général de la police nationale pour diligenter une enquête hiérarchique interne. Le directeur départemental de la DDSP, Jacques Signourel, a assuré que l'expéditeur de ce courrier, " un brigadier d'une quarantaine d'années", n'avait « pas sollicité sa hiérarchie, dont il n'avait reçu aucune instruction » allant dans ce sens, estimant que cet envoi était « peut-être la conséquence de consignes mal comprises » (sic), alors qu'il n'a fait qu'appliquer, tout simplement, le décret Edvige que personne n'avait soupçonné être encore actif. CAP 21 et les organisations associées, tirent donc à juste titre la sonnette d'alarme : « Il va de soi que dans l'hypothèse où le gouvernement s'opposerait à la demande de suspension, il avouerait alors vouloir appliquer le décret Edvige dans l'attente de l'intervention du nouveau texte permettant ainsi de créer un fichier dont l'objectif avoué serait de rester totalement secret, inexistant sur le plan juridique parfaitement réel sur le plan des faits. Une telle duplicité ne serait pas acceptable "
DES FUITES MALVENUES
Le fichier étant réputé secret, selon les affirmations du Ministère de l'Intérieur, le Français fiché n'avait rien à craindre. Du moins le croyait-on avant qu'une enquête soit ouverte, après la divulgation, sur le site internet Bakchich, des fiches de police confidentielles du chanteur Johnny Hallyday et du comédien Jamel Debbouze. Tiens donc, les premières fuites ou reventes de fuites sont devenues possibles. Sous le titre « Tous fichés, même les potes de Nicolas Sarkozy », le site satirique publie lundi, in extenso, les fiches des deux célébrités, contenues dans le système de traitement des infractions constatées, un fichier controversé de la police, dont les données sont confidentielles.
Ces fiches recensent de présumées infractions leur étant imputées, remontant à 1972 pour Hallyday et s'arrêtant, toujours pour celui-ci, à 1995. Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Gérard Gachet, a déclaré que la ministre, Michèle Alliot-Marie avait demandé une enquête ! Encore une, mais qui n'effacera pas la faute déjà commise. L'intérieur rappelle en effet que la traçabilité des consultations des fichiers de police permet d'identifier leurs utilisateurs.
Gérard Gachet ajoute également que Michèle Alliot-Marie réunira la semaine prochaine le groupe de contrôle des fichiers, comme elle l'avait annoncé après la polémique autour du fichier Edvige. En revanche, pas un mot sur la validité du décret déjà publié... Si Edvige n'existe plus, ces fiches devraient être détruites ou au moins protégées.
Dommage que l'on n'écoute pas la Commission nationale de l'informatique et des libertés, qui dénonce depuis 2004 les dérives de l'utilisation de fichiers de police, pour l'embauche de personnels, par exemple. Rassurez-vous, ce ne sera certainement pas le cas pour Edvige qui est inaccessible à toute intrusion extérieure. Des policiers, soupçonnés d'avoir monnayé des informations contenues dans le Stic, qui recense des milliers de personnes à partir de la moindre infraction ou garde à vue, ont déjà été interpellés et sanctionnés dans d'autres affaires, mais ce n'est pas alarmant !

DES FICHES BIEN GARNIES
Il est vrai que sur le fichier Edvige on va vite retrouver des fiches de choix. Celle des amis de la campagne présidentielle. Tenez, Bigard aura droit à une mention spéciale puisque sa religion est faite : « les attentats du 11 septembre ne seraient, selon lui que d'odieuses manipulation américaines ». Remarquez qu'un pote de ce type, ayant participé à la visite chez le Pape avec le Chanoine de Latran, mérite une mention spéciale car, à priori, c'est un catholique illuminé ayant reçu un message transcendantal arrivant directement de l'au-delà ! Il faut absolument identifier son informateur... ou son informatrice.
Un an d'emprisonnement avec sursis a été requis hier par le tribunal correctionnel de Versailles, pour fraude fiscale, à l'encontre du chanteur Doc Gyneco, un autre ami providentiel de Nicolas Sarkozy. Bruno Beausir, alias Doc Gyneco, était jugé pour avoir "oublié" de  payer un peu plus de... 356.000 euros d'impôts entre 1999 et 2000, selon une source confirmant une information du Parisien. Pour sa défense, le chanteur a avancé lors de l'audience qu'à l'époque, il était « mal renseigné » et ne « savait pas » (sic) qu'il devait payer cet impôt. Bien joué; il a fait rétroactivement un petit chèque pour se faire oublier. Lui au moins, il a une banque qui a du répondant et qui ne refuse pas encore du crédit à un bon client. Il a une chance : le décret Edvige supprimé permettra que sa fiche soit allégée d'une ligne désolante. Il en est un autre, qui doit se faire du mouron pour sa fiche. Le procureur de Paris va en effet demander le renvoi en correctionnelle pour « complicité de dénonciation calomnieuse » de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, dans l'enquête sur la manipulation menée en 2004, à l'aide de fausses listes de comptes bancaires de la société Clearstream. Ces faux listings, semblant imputer des pratiques de corruption à des dizaines de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, avaient été transmis à la justice, qui n'avait pu mettre au jour la manipulation qu'après plus d'un an d'enquête... Encore des fuites organisées, dont on sait combien elles ne peuvent pas exister.
En fait on constate que les affirmations publiques répétées ne sont que des rideaux de fumée destinés à dissimuler la triste réalité de l'agonie d'une démocratie. Le déclin économique va accentuer ce démantèlement des certitudes républicaines. L'insécurité sociale va éclipser les mesures liberticides comme le passeport biométrique, le fichage des acteurs de la vie publique, la pression médiatique organisée. La méthode sarkozyste génèrera une perte de confiance totale dans la structure de l'Etat et favorisera un populisme désastreux.
Mais je déblogue...

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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 07:17

Le président avait promis une remise en ordre du système et la poursuite des réformes structurelles, dans un discours très attendu, prononcé à Toulon devant plusieurs milliers d'adeptes convaincus et admiratifs de la réussite de ses premiers mois d'un mandat qui va ressembler à un film catastrophe. La crise « est en train de bouleverser le monde » et les Français doivent savoir qu'elle « aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat », a-t-il lancé. C'est en admettant cette « vérité », avait assuré le Président, que l'on pourra « rétablir la confiance » et « vaincre la peur ».
Nicolas Sarkozy a promis que l'Etat garantirait « la sécurité et la continuité » du système bancaire et financier français, s'il était menacé par la crise internationale. « Si elles (les banques) devaient être mises en difficulté par la spéculation, je n'accepterais pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révèlerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements », avait-il ajouté, vivement applaudi par des gens probablement peu concernés par la baisse du pouvoir d'achat, les découverts bancaires de fin de mois, la peur de perdre quatre sous d'économies, la fin dissimulée des libertés individuelles.
Nicolas Sarkozy avait longtemps critiqué les défaillances d'un « capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir ». Figurez-vous qu'il lui a fallu faire un voyage à Toulon pour s'en apercevoir ! S'il avait eu le temps de lire ces chroniques, il aurait su que la notion de profits démesurés ne datait pas de sa flamboyante déclaration de principes. Mieux, il avait encore une fois fait des promesses inconsidérées, sans se soucier de savoir s'il aurait la possibilité de les tenir, dans un Etat ruiné, bien avant que ne se déclenche la crise des subprimes, comme l'avait annoncé en septembre 2007 un « collaborateur » de premier plan de Nicolas Sarkozy.
« Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d'un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer ». François Fillon avait raison, avant le « marché » boursier ! Dommage qu'il ait laissé adopter le bouclier fiscal et qu'il n'ait pas condamné les hommages ostentatoires de son patron à la richesse débridée.
Le Président s'était dit « convaincu que le mal est profond et qu'il faut remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial, comme on le fit à Bretton-Woods après la Seconde Guerre Mondiale, afin de créer les outils d'une régulation mondiale que la globalisation et la mondialisation des échanges rendent désormais nécessaires ». Prémonitoire comme analyse. Dommage que, quand certains socialistes lucides condamnaient, et se battaient contre les dangers de la mondialisation et des délocalisations, il leur ait ri au nez, comme bien des « je-sais-tout », aujourd'hui muets comme des carpes.

AYEZ CONFIANCE
Nicolas Sarkozy a bâti toute sa politique sur une affirmation permanente : « Faites-moi confiance ! ». Quand il va à la rencontre des pêcheurs en colère il leur demande leur confiance et... les oublie. Quand il discute avec les restaurateurs, il exige qu'ils lui fassent confiance pour baisser leur TVA, et ils attendent encore. Quand, le jour de la rentrée, il se rend dans un collège à Blois, face à un professeur d'éducation physique qui lui fait part de ses « espoirs et craintes », le président de la République assure : « Ayez confiance, je m'occupe de vous ». Quand il s'exprime face à des chômeurs, il sollicite une confiance particulière, pour ramener le nombre des sans-emplois à quelques milliers.
Avec pourtant des dérobades, qui ne sont pas dans ses habitudes, mais qui surviennent, comme hier matin à l'usine Renault de Sandouville, où il n'est pas allé au contact pour échanger des mots, des arguments, de la chaleur. Pourtant, il s'en faisait une spécialité : ne pas reculer, affronter les yeux dans les yeux. Ou bien encore, la semaine passée, lorsque son nom a été sifflé par des apprentis : il recule de plus en plus face aux obstacles, pour éviter de se faire huer en réclamant une confiance que, même dans son propre camp, plus grand monde ne lui accorde.
D'ailleurs, les sondages, pourtant peu suspects d'acharnement à son égard, n'ont jamais enregistré des cotes... de confiance aussi faibles ! En fait, chacun redoute que la peur s'ajoute à l'angoisse, et que les citoyens... manquant de confiance à l'égard de leur président, non seulement retirent leurs avoirs des banques, mais encore cessent d'acheter; qu'ils provoquent la récession, en anticipant la décroissance. Plus d'achats d'appartements, de voitures, d'éléctroménager, de mobilier, de produits manufacturés. Cette grève des investissements des ménages ne pourra pas être brisée par un « service minimum » à la Darcos. Chaque dirigeant, dans n'importe quel pays du monde, a le spectre de la grande crise en tête, qu'il faut stopper en « rétablissant la confiance ». Et justement, notre Président n'avait déjà plus aucun... crédit, avant que n'arrive la crise.
Alors, pour redonner moral et confiance au pays, il lui faudrait faire... une politique de Gauche ! Ce sera difficile à expliquer à une électorat de droite, s'estimant berné et floué par cette crise, qui lui vole les avantages dont il bénéficiait avant l'arrivée du faiseur de miracles pour le pouvoir d'achat. Qui osera poser la question de l'impact réel des exonérations sur les heures supplémentaires ? Combien d'emplois non créés à cause de cette mesure ? Quelles heures supplémentaires les patrons vont-ils accorder, quand il n'y a plus de carnets de commandes ? Qui rappellera que pour « rétablir la confiance », Nicolas Sarkozy avait lancé le « travailler plus pour gagner plus » alors que, sans travailler, ses amis de longue date ruinaient la planète en quelques heures ? Où est la confiance ?

REVOLTES POTENTIELLES
François Fillon a pratiquement admis, à Antibes, que la France était dans la même situation qu'un pays en état de guerre, en déclarant : « nous sommes dans un monde au bord du gouffre par la faute d'un système irresponsable ». Depuis l'adoption du plan Paulson aux Etats-Unis, non seulement les contribuables et les plus démunis des américains se trouvent dépouillés en faveur des spéculateurs qui les ont ruinés, mais les conditions d'une hyperinflation à l'échelle mondiale sont réunies. Plus personne n'a confiance en personne. Les banques n'ont plus l'argent du système interbancaire à prêter aux emprunteurs. Dexia, qui s'est effondrée, n'a aucun dépôt, et ne peut donc pas répondre aux demandes d'emprunt des... collectivités locales, lesquelles voient arriver la fin 2008 avec angoisse.
La première conséquence de cette situation de « guerre » est que, face à leurs élus, les peuples vont tôt ou tard se trouver en état croissant de révolte. Les moyens d'une répression violente ont déjà été réunis : la première brigade de combat de la troisième division d'infanterie des Etats-Unis se trouve affectée, à l'intérieur même des Etats-Unis, depuis le 1er octobre. Il s'agit d'une force mise sous le commandement du NorthCom (QG Nord) afin de faire face à toute situation d'urgence. Le 30 septembre dernier, Stars and Stripes, une publication de l'armée américaine, a indiqué qu'une telle force pourrait être utilisée « pour intervenir en cas d'agitation civile et contrôler les foules ». Est-ce un hasard ?
L'erreur de jugement la plus grave consisterait à ne voir dans cette « crise » que les seuls éléments monétaires et financiers, et de tenter en conséquence d'y apporter des solutions techniques. On a décidé de la garantie européenne des dépôts bancaires, de mieux encadrer les agences de notation, de la refonte du système comptable, de réfléchir sur les fonds propres des banques et les activités de transformation de créances en titres financiers, de contrôler les paradis fiscaux et les « hedge funds ». Toutes choses utiles, mais qui ne traitent pas du fond du problème. De plus, comme l'a remarqué un diplomate français, « il faudra six mois pour que la tuyauterie de la Commission accouche d'un texte », ce qui, si on reste lucide, signifie que la Commission ne règlera rien dans des délais restreints, et donc accouchera d'une souris inutile face à une montagne de déficits.

PLUS DURE EST LA CHUTE
La confiance n'existe pas. Elle ne se décrète pas. Elle ne s'obtient pas par de la communication tous azimuts. Elle ne grandit que sur des faits concrets. Hier matin, la bourse de Paris ouvrait donc en recul de près de 5%. En Allemagne et à Londres ce n'était pas mieux. Hier soir, nouveau coup dur pour les bourses mondiales. La crise financière s'accélère devant les risques de faillite des banques. Paris clôture en cédant 9,04%, sa plus forte chute depuis la création du CAC 40 il y a 20 ans. L'indice recule ainsi de 368,77 points à 3.711,98 points. Paris est loin d'être la seule dans cette situation. Dans le même temps, à Londres, le Footsie perdait à la clôture 7,85%. La bourse de Francfort enregistrait, quant à elle, une baisse de 7,07%. A Copenhague, c'était encore pire, -11,06%. Nicolas Sarkozy a même pris la peine de s'exprimer pour rassurer. Il faut maintenant convaincre les Européens de ne pas retirer leur argent des banques, et ce n'est plus une question de confiance mais, plus sûrement, une affaire de civisme. Et là... il y a beaucoup à dire. Comment le citoyen moyen peut-il accepter que les « politiques » aient, durant une décennie, couvert des agissements absurdes ou déraisonnables ? Ils réclament un sursaut citoyen à des femmes et des hommes qu'ils ont méprisés, floués, abandonnés face à la civilisation du profit pour le profit !
Nicolas Sarkozy devait être le Président du pouvoir d'achat. Il avait, quelques semaines après son élection, nettement montré que ce ne serait pas le cas. Depuis que la crise est là, c'est encore pire ! Nicolas Sarkozy devait être le Président du plein emploi. Un an après, le chômage repart violemment à la hausse et il supprime des milliers d'emplois dans la fonction publique, sans se soucier des inégalités créées par ces décisions. Nicolas Sarkozy devait être le défenseur de l'entreprise. Elles vont mourir asphyxiées par la raréfaction du crédit et par la raréfaction des investissements publics ou privés. Nicolas Sarkozy devait être le Président de la sécurité. Jamais la situation n'a été aussi préoccupante, avec une insécurité sociale génératrice de dérapages et de drames en tous genres. Nicolas Sarkozy parle beaucoup de son action, mais il ne s'est lancé que dans une fuite en avant suicidaire. Et on voudrait que la confiance revienne comme par enchantement ? Aucune réforme, absolument aucune réforme, ne changera les esprits. Les cocus du sarkozysme médiatiquement flamboyant se foutent pas mal des chefs de gare qui sifflent dans tous les sens, sans arrêter les trains qui passent.
Mais je déblogue...

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