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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 07:17

S'il était encore de ce monde, Marcel Pagnol siègerait au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, mieux connu sous le sigle de CSA, ce « machin » qui ne sert qu'à avaliser les décision du pouvoir en place. Il aurait été à l'origine des mesures prises par les « sages » sur la répartition des temps de parole sur les ondes. C'est d'un comique absolu. Tenez, imaginez la conversation que vous avez, j'en suis certain, maintes fois entendue lors d'une rediffusion.
César (Raimu) : - Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un bon tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un grand tiers d'eau. Voilà !
Marius (Pierre Fresnay) : - ...Et ça fait quatre tiers !
César : - Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris ?
Marius : - Dans un verre, il n'y a que trois tiers.
César : - Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
Marius : - Eh non, ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers.
César : - Alors, explique moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre.
Marius : - Ça, c'est de l'arithmétique.
César : - Oui, quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à détourner la conversation.
Vous ne voyez pas le rapport ? Alors suivez-moi. Les interventions politiques doivent désormais être comptabilisées et équilibrées sur les ondes. Comme ça ne suffisait pas de maîtriser à sa guise les chaines de télévision pour s'exprimer, comme jeudi soir, durant probablement deux heures, de nommer le Président de France Télévision, celui des radios publiques, de compter sur des rédactions zélées, Nicolas Sarkozy n'a même pas eu à demander au CSA de bien l'installer dans les radios, médias extrêmement performant dans lesquels les auditrices et les auditeurs ont de plus en plus confiance. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a donc brutalement demandé que les règles en vigueur pendant les campagnes électorales le soient désormais tout... au long de l'année, démontrant ainsi que le pouvoir actuel est bel et bien toujours en campagne électorale. Les journalistes sont donc priés de respecter le « principe de référence ».
Issu de la règle pagnolesque des... tiers (un tiers pour le gouvernement, un tiers pour la majorité, un tiers pour l'opposition et le... quatrième tiers pour le Président de la République), ce principe demande à ce que le temps de parole de l'opposition soit équivalent à la moyenne des temps du gouvernement et de la majorité. Par ailleurs, les formations politiques non représentées au parlement doivent bénéficier d'un temps « équitable » ce qui fait en somme mieux que César, avec le...cinquième tiers !

VERROU EN PLACE
« Depuis toujours, on tendait vers le respect de la règle des trois-tiers, assure au JDD.fr Michel Polacco, secrétaire général de l'information à Radio France. Mais la coutume était plutôt du 50-50 entre l'opposition et la majorité. Nous étions plus dans une logique de courants politiques. » Le temps de parole était décompté, il était transmis au CSA, « mais nous n'avions aucun retour », souligne-t-il. Désormais, le comptage, confié à une entreprise privée, fera l'objet d'un examen de la haute autorité. L'équilibre devra être respecté sur une durée de trois mois pour l'information et de six mois pour les magazines... On entre en période de crise et il faut verrouiller à tous les étages. On change de régime, par renoncements successifs des médias.
Un outil est mis à la disposition des chaînes de radio pour qu'elles accomplissent utilement leur boulot d'autocensure. Une liste, révélée par La Croix, regroupe en effet près de... 1800 personnalités susceptibles d'interventions politiques sur les ondes. Ainsi, le CSA classe François Fillon comme Premier ministre, donc entrant dans la part gouvernementale, mais aussi membre de l'UMP (majorité). Le cas pose assez peu de problème. Ségolène Royal doit être comptabilisée dans l'opposition. Ouf ! On est rassuré chez les socialistes. Mais où classer Jack Lang ou Claude Allègre ? Que faire de de Villepin ? Va-t-on comptabiliser toute personne critiquant le Président dans le tiers de l'opposition. C'est un boulot exigeant, car il faut savoir suivre les zigzags des participants à la course au pouvoir. La liste retrace par exemple le parcours d'Eric Besson. Il est d'abord « socialiste » (compté dans le temps « opposition »), jusqu'en février 2007 avant de devenir « sans étiquette » (« autre »), puis ministre (« gouvernement ») et à partir de septembre 2007 président des Progressistes (« majorité »)... Avouez que le journalisme va sortir grandi, professionnellement, de cette absurdité en matière de comptabilisation des entretiens ou des prises de position.

DES OUBLIS REVELATEURS
Nicolas Sarkozy n'est plus intégré dans le temps de la majorité depuis qu'il est devenu président, alors qu'il s'affiche dans les réunions du parti politique UMP et pas dans celles des autres franges de sa majorité. Quand il est au Conseil national de l'UMP, s'exprime-t-il en tant que Président de la République ou de chef de parti ? En fait, c'est le quatrième tiers, celui qui n'entre dans aucune statistique, mais qui pourtant s'offre ce qu'il veut, quand il veut, où il veut. A quoi ça servirait que Nicolas se décarcasse si on ne lui donnait plus la place qu'il mérite sur les ondes ? La gauche avait demandé, en vain, la limitation de la parole présidentielle à l'occasion de la réforme des institutions, au printemps dernier. Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, entre aussi dans le temps présidentiel non compté...alors qu'il y a bien d'autres surprises !
Le CSA a étendu la liste aux « sympathisants ». Il a ainsi envoyé une liste très précise aux radios, leur demandant de comptabiliser les temps de parole des personnalités y figurant. Ainsi, le chanteur Cali et Philippe Torreton, ou le sociologue Jean Louis Missika,sont rangés dans les rangs de l'opposition. Le couple Hallyday, Johnny et Laetitia, ou encore Doc Gynéco, Denise Fabre ou Yves Duteil portent, souvent « brillamment », en tant que membres de l'UMP, la voix de la majorité. D'autres, comme le cinéaste Luc Besson sont inscrits dans la catégorie "autre", et seront donc apparentés à l'opposition. Limite de cette loi scélérate : ce n'est pas ce que raconte la personne qui compte, mais son appartenance politique. Si notre Johnny national vient promouvoir un disque, son temps de parole sera déduit sur le compte de l'UMP... Logique !
Plus étonnant encore, certains people, pourtant clairement politisés, sont absents de cette liste qui fait penser à l'époque du Maccartysme . C'est le cas d'Elodie Gossuin, Miss France 2001 et conseillère régionale UMP, du flamboyant Bernard Tapie, soutien avoué de Nicolas Sarkozy, de Francis Lalanne, militant vert, mais surtout d'une certaine chanteuse, mannequin et omniprésente sur les antennes : Carla Bruni !

HORS NORMES
En effet, l'épouse du président, qui s'est vue offrir une tribune de choix lors de la promotion de son dernier disque, et qui n'a pas manqué de vanter les mérites et le courage de son époux, n'est pas comptabilisée. Elle peut ainsi faire l'apologie de son mari des heures durant, sans que son temps de parole ne soit compté... Oups ! Boulette ou favoritisme ? En même temps, si ses interventions étaient comptabilisées, l'UMP n'aurait plus voix au chapitre pour les 12 prochains mois... puisque Carla lui volerait tout son temps. Frédéric Lefebvre, porte parole omniprésent et Xavier Bertrand ne pourraient même plus déjeuner à France Inter à leur guise! Une absurdité absolue et une ficelle tellement grosse que l'on se demande encore comment des journalistes ou des femmes ou des hommes des médias ont pu se prêter à pareille mascarade !
L'intersyndicale des journalistes de Radio France s'est indignée de la contrainte. "La règle des trois tiers que le CSA a décidé d'imposer à nos rédactions bafoue la plus élémentaire déontologie, en institutionnalisant une gestion comptable des temps de parole politique", a-t-elle protesté, demandant aux journalistes de ne pas tenir compte de la directive. C'est donc, une fois encore, le fait du Prince : je décide, vous exécutez et gare aux récalcitrants : les charrettes du chômage les attendent. Mais quand vont-ils se réveiller ? Pas encore. Les responsables des radios ne semblent pas encore au courant du danger qu'ils font courir à leur métier. « Le CSA nous demande de faire respecter des textes que personne ne respectait... Nous lui obéissons ! », assure Michel Polacco, secrétaire général de l'information de Radio France, dans « La Croix ». Le journal cite également un courrier interne de la directrice adjointe de France Culture, Laurence Bloch, dans lequel elle demande aux responsables de programmes - hors information, magazines d'informations et d'actualités - de tenir compte désormais de "tous les propos tenus, quelle que soit leur nature (politique, privée, de nature culturelle, culinaire ou tout autre)" . De sorte que Dominique de Villepin, invité pour parler de son dernier livre sur Napoléon, ou Philippe Séguin, intervenant sur le football, seront comptabilisés comme des... soutiens du président. Mais au fait, qui a inventé la règle des quatre tiers... Bizarre : il répondait au nom de César ! Faut-il y voir un signe du destin ?
Mais je déblogue...

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 07:17

Tous les regards se tournent vers la gauche... et même vers l'extrême gauche ! Extraordinaire modification du paysage français, quand depuis des années on scrutait l'évolution de l'extrême droite et que toute la vie politique tournait autour de sa montée dans les consultations électorales. Le pic de cette propension à valoriser les positions lepénistes a conduit au soir du terrible 21 avril 2002 ! Ce fut l'affolement général des consciences, et on assista au grand bal des faux-culs qui ont préparé les élections présidentielles suivantes, puisqu'elles ont remis en selle celui qui actuellement tente de faire du mitterrandisme inversé. En effet, il serait vain de nier que François Mitterrand  a usé de stratagèmes divers pour mettre en place un réflexe collectif de défense vis-à-vis du Front National, et que la tactique inspire Nicolas Sarkozy !
Depuis quelques semaines l'Elysée met le paquet pour, par exemple, valoriser le syndicat Sud et transformer, grâce à cet affrontement, le mouvement social en épouvantail sociétal. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé hier, à juste raison, que Nicolas Sarkozy avait fait le choix de « survaloriser médiatiquement Sud » pour affaiblir les autres syndicats et que cela était « un jeu dangereux ». Il a ajouté ce constat clair qui démonte un système de communication extrêmement bien organisé : "On voit bien la tactique : on se crée un ennemi qui n'existe pas, qui fait moins de 4 % aux élections des prud'hommes, qui est présent dans quelques entreprises publiques, et qu'on survalorise au niveau médiatique, pour inévitablement affaiblir le syndicalisme ». Le seul détail qu'oublie le « patron » de la CFDT, c'est que ce processus n'est pas un élément isolé, mais fait partie intégrante d'une véritable technique de gouvernance. Il faut, en effet, ajouter les prises de position de sa Ministre de l'intérieur sur « l'ultra gauche ». Un nouveau concept ayant émergé, grâce à la complicité médiatique bien organisée autour de l'affaire Coupat, il faut absolument le faire monter dans l'opinion, inquiète sur son avenir. En accréditant la dangerosité de certaines entités politiques existant parfois depuis longtemps, MAM a créé un autre front.

LA VIOLENCE PRESUMEE
Sur son blog du www.nouvelobs.com, Sylvie Veran, journaliste spécialisée dans l'actualité judiciaire, confirme explicitement cette réalité. « De dangereux terroristes les manifestants, anonymes et élus compris, en faveur de la remise en liberté de Julien Coupat ? A Paris, samedi dernier, en milieu de matinée, des forces de l'ordre, en nombre considérable, ont été déployées dans le quartier de la prison de la Santé où reste incarcéré Julien Coupat, l'un des quinze saboteurs présumés d'une ligne SNCF. Bien que les manifestants, qui n'étaient que 1200 selon la police (3500 selon les organisateurs: une cinquantaine de comités de soutien à Julien Coupat), ne devaient se retrouver qu'à 15 heures, boulevard Arago, dans le 14ème arrondissement, il n'était, dès treize heures, plus possible de prendre un autobus passant par les avenues ceinturant la place Denfert-Rochereau. A la même heure, toute une partie des 13ème et 14ème arrondissements était bloqués. Dans le 5ème, de la rue Claude Bernard au boulevard de Port-Royal, situé pourtant à une station de RER de Denfert-Rochereau, la totalité des voies, hormis un temps les rues Saint-Jacques et Berthollet, étaient barrées. Dans la petite rue en sens unique Pierre Nicole, parallèle au boulevard Saint- Michel, stationnait une quinzaine de cars de CRS, empêchant ainsi les riverains de prendre leur voiture alors que les bus ne pouvaient circuler. Du jamais vu dans le quartier, même un jour de « Gay pride »... ! » Ce récit atteste de la volonté de présenter cette contestation, qui relève, par certains côtés, des « germes » de mai 68, comme étant inquiétante par son caractère violent. D'ailleurs, les bilans officiels parlent de 8 blessés parmi les centaines de policiers présents. L'emploi du qualificatif de « terroriste » pour le groupe de Tarnac prend toute sa signification avec ce déploiement de forces et ces affrontements dans un quartier symbolique de la rébellion soixante-huitarde !
Comme il est fort probable que la situation va empirer, et que les événements de Grèce ont été décodés, il faut s'attendre à une montée en puissance de la contestation, alors autant préparer l'opinion dominante à la condamner, à priori, dès maintenant. Personne ne peut oublier le virulent discours de Nicolas Sarkozy contre « l'héritage » de mai 68, prononcé le dimanche 29 avril lors du meeting du candidat UMP au Palais omnisport de Paris-Bercy. Il avait provoqué de nombreuses réactions et surtout servi de base aux réactions actuelles. « Mai 1968 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral », a déclaré Nicolas Sarkozy pour qui il faut désormais « tourner la page » et « liquider cet héritage ».

LE CAS BESANCENOT
L'extrême gauche, présentée comme non respectable, sera vite assimilée à celle plus institutionnelle. Olivier Besancenot verra son image écornée avec l'enquête lancée autour d'un « incident » lors d'une manifestation syndicale. Les sondages, qui s'accumulent sur le bureau des spécialistes, font référence à des scores forts de la Gauche de la Gauche. Un sondage Ifop commandé par le... Parti de gauche place d'éventuelles listes européennes PG-PCF-NPA en troisième position avec 14,5%, derrière le PS (22,5%) et l'UMP (25,5%).
Alors qu'Olivier Besancenot écarte pour le NPA l'idée de faire seulement « un bon coup électoral », Jean-Luc Mélenchon s'est dit ouvert à une alliance pérenne, incluant les élections régionales et, pourquoi pas, l'élection présidentielle de 2012... Et ça commence à inquiéter au PS, et à réjouir à droite ! D'ailleurs tout le monde a brutalement tourné les yeux vers ce score qui pourrait même placer cette alliance en seconde position... puisque Mélenchon exclurait toute alliance avec les socialistes.
Immédiatement, les offres de service sont apparues. A l'issue de son voyage au Brésil pour participer au Forum social mondial de Belem, Ségolène Royal estime qu'un dialogue est possible entre la gauche et l'extrême gauche en France. « Une chose m'a frappée à Belem: il n'y a pas de barrière infranchissable entre ces trois composantes que sont la gauche de gouvernement, les mouvements sociaux qui luttent sur le terrain, et ce qu'on appelle en France l'extrême gauche », écrit-elle dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche.
« Bien sûr, la critique est parfois vive, mais dans l'ensemble sans sectarisme stérile. Ici, on s'écoute. Ici, on argumente », ajoute la présidente de la région Poitou-Charentes, présente au forum altermondialiste qui se tient en même temps que le sommet économique de Davos. Une main tendue qui va faire jaser. Changement de cap ! D'ici à ce qu'elle appelle Jean-Luc Mélenchon pour un déjeuner chabichou... il n'y a qu'un pas qu'il sera difficile de franchir. L'amalgame médiatique va donc être patiemment exploité. Et d'ailleurs, ça n'a pas tardé ! Le porte-parole du gouvernement y voit un manque de cohérence de la part de Ségolène Royal, et une preuve de l'absence d'idées du Parti socialiste. « Mme Royal a passé la campagne présidentielle à nous expliquer le bien-fondé de l'alliance avec M. Bayrou, avec le centre. Aujourd'hui, elle nous vante les mérites de M. Besancenot et de l'ultra-gauche ».
Reprenant à son compte l'expression de la ministre de l'Intérieur pour qualifier les suspects de Tarnac, et démontrant qu'il s'agit bel et bien d'une tactique de communication savamment orchestrée. Il n'y a plus pour faire peur dans les chaumières le Bolchévik avec le couteau entre les dents ou le révolutionnaire prêt à accrocher les patrons au croc des bouchers. Alors on reconstitue un fantôme : le gauchiste terroriste agissant !
« M. Besancenot a des idées qui sont antérieures à son âge mais il est sympathique quand il passe à la télévision. Cela peut susciter de l'intérêt, surtout dans une crise comme aujourd'hui, auprès d'un certain nombre de vieux militants de gauche qui ne voient plus d'alternatives, de contre-propositions au sein du Parti socialiste », a donc ajouté Luc Chatel ! Durant les semaines qui s'ouvrent, la diabolisation de la Gauche de la Gauche va s'accentuer, car elle arrange bien les affaires très mal en point de l'Elysée ! La « chienlit », si elle n'existe pas, peut être fomentée. Cherchez, bien et vous trouverez des exemples historiques.
Mais je déblogue...

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 07:17

Il y a une étrange contradiction dans l'actualité au sujet de l'électricité. J'ai en mémoire, comme sûrement beaucoup de celles et ceux qui lisent ces chroniques, et qui ont atteint un âge qui sans être canonique devient respectable, les leçons de choses de l'école publique laïque et obligatoire qui vantaint les mérites de la « fée électricité ». Des hameaux épars, dans le village où je suis né, à quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux, attendaient que les fonds de « l'électrification rurale » fassent un miracle et leur apporte enfin ce dont jouissaient les agglomérations depuis longtemps. Même à la fin des années cinquante, il existait encore des maisons sans eau ni électricité dans la périphérie immédiate des villes. Des élections municipales se sont jouées, maintes fois, sur ces aspects du confort quotidien qui nous conduit désormais à avoir une dualité de position : les uns protestent, vitupèrent contre l'incapacité, en Gironde et dans le Sud-Ouest en général, d'ERDF à remettre en service des lignes électriques, alors que d'autres en France refusent de voir ces lignes passer chez eux.
Les manifestations antagonistes à quelques centaines de kilomètres de distance sont révélatrices du mal-être généré par le passage d'une société de la citoyenneté, à une société de la consommation. Quand les uns se plaignent amèrement de ne plus pouvoir consommer du courant électrique, d'autres refusent, au nom du principe de précaution, qu'on le produise et qu'on le transporte à proximité de chez eux.
Selon une étude menée par le centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (CRIIREM), vivre à moins de 300 mètres d'une ligne à haute tension nuirait à la santé. Cette étude, commandée par une association opposée à un projet de ligne à très haute tension dans le Cotentin, a été contestée par le gestionnaire du réseau électrique RTE, qui exprime de « vives réserves sur les conclusions de l'enquête du Criirem ».

LA GARE PAS LES RAILS
Le débat est donc bel et bien lancé, et ressemble à une remarque que faisait un élu régional de Provence qui me disait un jour, en pleine tempête sur le tracé de la ligne TGV desservant le sud de la France, que « tous ses collègues réclamaient une gare mais qu'aucun ne voulaient des rails ! ». Il est vrai que tout équipement collectif génère des risques et des nuisances, et qu'en matière de champs électromagnétiques, les scientifiques pataugent encore un peu. Personne n'est capable véritablement de dire s'il n'est pas plus dangereux d'abuser du téléphone mobile que de vivre à 4 ou 500 mètres d'une ligne à très haute tension.  L'enquête réalisée porte en effet sur le « ressenti des personnes habitant à proximité d'une telle infrastructure » et non sur des effets prouvés. Elle révèle néanmoins que 15,8 % des personnes déclarent ressentir un état dépressif, contre 7,9 % des personnes interrogées dont le lieu d'habitation se trouve éloigné d'une ligne THT. 18,1 % des personnes vivant à moins de 300 mètres ont déclaré ressentir des vertiges, contre 10,3 % dans la zone hors THT.
De plus en plus, ce sujet fait débat, et la charge émotionnelle est forte. Lignes à haute tension, électroménager, téléphonie mobile, WiFi... Les champs électromagnétiques sont omniprésents dans notre environnement quotidien, ce qui inquiète les citoyens. L'électro- hypersensibilité, longtemps sujette à caution, commence à être prise en compte par les chercheurs et les politiques. Pourtant, aujourd'hui, aucune étude scientifique ne peut prouver avec certitude l'impact sanitaire des ondes électromagnétiques.
La fée électricité serait devenue un vecteur démoniaque qui détruit celles et ceux qu'elle envahit. Il est pourtant vrai qu'il faut avoir de la méfiance vis-à-vis de tout ce qui impose aux femmes et aux hommes d'un secteur déterminé un risque sanitaire important, mais on trouve trace dans les archives, de pétitions, de manifestations terribles, sur une petite cité comme Créon, en 1875, contre le passage de la voie ferrée à proximité de la ville en raison du danger causé à la santé par les fumées des locomotives et les escarbilles de leurs chaudières. Etrange défi que celui de concilier le progrès avec les angoisses individuelles légitimes sur les dangers qu'il génère !

SANTE EN PERIL
Manifestations cutanées, fatigue, nausées, vertiges, difficultés de concentration...De plus en plus de citoyens disent souffrir de divers symptômes qu'ils attribuent à l'exposition aux champs électromagnétiques. On parle alors d'hypersensibilité électromagnétique. D'après les sondages, en Californie, 3,2 % des personnes interrogées se disent électro-sensibles, 6 % en Allemagne, 3,5 % en France...
Si aucune preuve scientifique ne permet de démontrer la relation directe entre ces deux phénomènes, de plus en plus de personnes reconnaissent cette souffrance. Pour Daniel Raoul, sénateur de Maine et Loire (PS) qui réunissait experts et chercheurs la semaine dernière pour une audition publique sur ce sujet, « il ne fait aucun doute que l'électro sensibilité constitue un malaise qu'il faudra bien prendre en compte à l'avenir ». De nombreuses associations en appellent d'ailleurs, à juste titre selon moi, au principe de précaution.
Pour le Professeur Belpomme, président de l'ARTAC (association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse), dont les recherches sont axées autour de l'étude des effets sanitaires de la pollution chimique, l'hypersensibilité électromagnétique ne fait aucun doute : « les symptômes sont lourdement invalidants ». Selon l'association, il existe également deux types de cancers pour lesquels le rôle des champs électromagnétiques apparaît démontré : les leucémies aiguës qui apparaissant chez les sujets habitant à moins de 200 mètres d'une ligne à haute tension, et les tumeurs du cerveau chez les sujets qui ont utilisé un... téléphone portable au moins une heure par jour depuis plus de dix ans. Si ces réalités sont démontrées scientifiquement, il faut immédiatement arrêter l'utilisation de l'électricité et du portable, mais qui est "citoyennement" prêt à admettre ces deux interdictions ? Qui accepte de rester plus de quelques heures sans électricité, dont les foyers sont dépendants ? Qui refuse d'acheter un portable à sa progéniture dès qu'elle a l'âge de l'utiliser, au prétexte que c'est une garantie pour sa sécurité ? Qui hurle après son maire ou son élu dès qu'une ligne HTA, passant près de chez lui, n'est pas immédiatement rétablie après un incident climatique ?

HYPOTHESE DE RISQUES
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle qu'aucune preuve scientifique ne permet de démontrer la relation directe entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les effets sanitaires. Si aujourd'hui de nombreuses études permettent de démontrer et de mesurer l'exposition aux champs électromagnétiques, rien ne permet encore d'en définir avec certitude les effets sur la santé et l'environnement. La plupart des experts réunis par le sénateur Raoul se prononçaient d'ailleurs pour l'innocuité d'une exposition à une ligne à très haute tension. Pour Martin Guespereau, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFFSSET), « c'est une hypothèse de risques » (sic). Pourtant, pour le professeur Jean-Claude Etienne, premier vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, « ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas que cela n'existe pas. Notre réflexion est remplie d'incertitudes. Nous avons à faire valoir ces incertitudes, ces limites. Nous sommes dans une dérive intellectuelle théorisée, qui peut avoir des conséquences concrètes dans la société. Nous avons une nécessité de ne pas oublier les incertitudes sous peine de catastrophes ». C'est probablement le nœud du problème, puisque nous avons pris la triste habitude sociale de ne répondre au danger que quand il est trop tard. On ne légifère que négativement, et jamais positivement, puisque derrière chaque sujet se dissimule un intérêt financier.
Des élus girondins veulent implanter un parc éolien près de l'estuaire : les riverains se mobilisent et en contestent vigoureusement l'implantation à quelques kilomètres de la centrale de Braud et Saint Louis... Vous faites sortir une ligne de transport électrique de cette même centrale nucléaire, et d'autres refusent son passage ! Vous lancez une politique de développement de l'utilisation de l'énergie solaire, les défenseurs du patrimoine architectural s'y opposent, au prétexte que les toitures sont malmenées ! Vous tentez de valoriser la biomasse, mais personne ne souhaite de lieux d'implantation de la structure de production ! On entre dans une spirale infernale du « je refuse tout » mais « je souhaite avoir tout » , ce qui devient problématique.
Il est vrai que le doute est permis sur l'impartialité des scientifiques qui se prétendent « impartiaux » sur des sujets tels que les ondes électromagnétiques. On a eu la triste expérience de ceux qui avaient affirmé que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté aux frontières de la France, ceux qui avaient oublié les effets du sang contaminé, ceux qui n'ont jamais fait appliquer les règles de dangerosité de l'amiante, ceux qui ont eu un trou de mémoire sur les effets de l'hormone de croissance, ceux qui prétendent que leurs inventions chimiques sont absolument sans danger pour la planète... « Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n'auront plus que des crédulités scientifiques. » Dépassé? vieux jeu? Est-ce ne pas faire preuve de confiance aveugle dans le science? Pourtant, comme l'exprime Anatole France dans cette phrase, le respect de l'Homme passe d'abord par une philosophie politique, et ensuite par la fin d'un mythe voulant que le citoyen puisse exister sans les repères immatériels de la conscience collective. Difficile de croire aveuglément aux contes de fées scientifiques. Même électriques !
Mais je déblogue...

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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 00:00

Les temps sont durs et tout le monde le sait. Des signes quotidiens le démontrent, comme cette véritable flambée contestataire dans les rues des villes françaises jeudi, dont, heureusement pour les Préfets concernés, les slogans ne sont pas parvenus jusqu'aux oreilles présidentielles. Le pouvoir d'achat ne fait pas que s'effriter de jour en jour : il disparaît, purement et simplement, pour celles et ceux qui sont au chômage technique ou pire, sur la liste des demandeurs d'emplois. Dans un tel contexte, les appels à la solidarité vont se perdre dans le désert de l'indifférence. Il faut avouer qu'il ne se passe plus un jour sans que via la télévision, via le téléphone, via le courrier, on quémande une aide en faveur de personnes en difficultés sur le plan sanitaire ou social. Cette demande, extrêmement culpabilisatrice, repose sur le principe qu'un chèque vous dédouane de tout jugement défavorable de la part d'un société incapable de faire face à ses obligations.
Les temps sont durs, et la générosité collective qui a remplacé la charité est en chute libre et ce n'est qu'un début. Le problème, c'est que depuis des années cette forme de prélèvement a masqué les insuffisances de la puissance publique dans le domaine de la recherche médicale ou dans celui du soutien aux plus démunis face aux aléas de la vie. Le « Téléthon », les « Restos du Cœur », « les pièces jaunes », et toutes les opérations lancées sans cesse vers le grand public ne constituent en définitive qu'une manière habile de solliciter un impôt « volontaire », masquant l'insuffisance notoire des budgets dans des domaines clés. La crise risque fort de remettre en cause ce comportement collectif qui conduit le citoyen à hurler quand sa feuille d'imposition croît de 10 euros alors qu'il peut fort bien dépenser 100 euros pour des « œuvres » diverses insuffisamment soutenues par la puissance publique !
Les temps sont durs, car il faut aller à l'essentiel : se loger, manger, se déplacer pour travailler. C'est difficile, même pour les nantis qui savent ce qu'être généreux veut dire. Le septième « diner de la mode, contre le sida » a par exemple moins rapporté que l'an dernier, car selon les gazettes qui comptent « politiquement » il n'a été collecté que 700 000 euros ! Carla Bruni-Sarkozy, vêtue de Saint-Laurent, a joué les maîtresses de cérémonie aux côtés de Pierre Bergé, soutien financier affirmé de Ségolène Royal, le président du Sidaction et, toujours selon les journalistes spécialisés dans le pince fesse charitable, elle « a tenu à merveille son rôle de présidente. « Après avoir organisé, mercredi, l'anniversaire de son époux Nicolas Sarkozy, la first lady, ambassadrice du Fonds mondial contre le sida, s'est consacrée avec bonheur à une œuvre de bienfaisance » ajoute la brosse à reluire, qui oublie que ce même jour, des millions de personnes on défilé pour réclamer parfois de quoi survivre !

QUE DU BEAU MONDE
L'association de lutte contre le sida a précisé que ce rendez-vous pour milliardaires français avait permis de récolter ces 700 000 euros, contre 750 000 l'an dernier, grâce à la vente des tables à raison de 8500 euros pour 10 personnes, la tombola, et la soirée Club Sandwich. Dommage que la télévision publique n'ait pas rendu compte le lendemain de cette... manifestation de solidarité avec les quémandeurs du pouvoir d'achat !
Huit cent personnes ont assisté à la soirée donnée au très chic pavillon d'Armenonville, parmi lesquelles de nombreuses personnalités du monde de la mode (Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix, Inès de la Fressange, Elie Saab, Jean-Charles de Castelbajac, Sonia et Nathalie Rykiel, Christophe Josse, Vanessa Bruno) et autant de stars du cinéma: Alysson et Vanessa Paradis, Laetitia Casta, Elsa Zylberstein, Diane Krüger, Cécile Cassel, Julie Depardieu, ainsi que des vedettes des médias, comme Laurence Ferrari (vous aviez cru qu'elle était journaliste, vous vous étiez trompés) ou Nikos Aliagas. Et, cerise sur le gâteau, le président en personne est venu rejoindre sa chère et tendre en milieu de soirée, et il a passé près d'une heure à la table d'honneur entre Pierre Bergé, Christine Albanel et... Jack Lang. Et oui, vous avez bien lu, il y avait l'incontournable Jack qui, n'en doutons pas, le matin avait défilé avec les ouvriers de sa circonscription. En fait, c'était une manière rassurante de témoigner de son attachement à une grande idée de la Gauche : la solidarité ! Il est vrai que tout a été fait pour qu'en cette période où des milliers de foyers vivaient dans la froid et l'angoisse du lendemain, on a tout fait pour qu'on ne trouve pas de traces, dans les médias, de ces rapprochements de l'opulence ostentatoire. Tenus à distance pendant la présence du chef de l'Etat, les photographes de presse n'ont pas, en effet, été autorisés à prendre des photos du couple présidentiel installé à la table officielle. En termes d'image, ce n'aurait pas été terrible !

INQUIETUDE GENERALISEE
Les salles des marchés et les associations caritatives deviennent ainsi, aux deux bouts de la société, de précieux indicateurs de la santé économique. Les entreprises, car ce sont elles qui financent ce type de rencontre pour m'as-tu-vu de la bienfaisance, et non pas les individus eux-mêmes, vont avoir du mal à dégager les sommes de nature à faire figurer sur leur press-book des invités de marque. A la base, on commence à se faire du mouron, puisqu'on a l'habitude de voir arriver les chèques permettant de panser des plaies sociales plus ou moins ouvertes. « Le don est une composante du pouvoir d'achat, il lui est corrélé », constate une responsable de France Générosités, qui regroupe 66 associations vivant de l'aide privée. « C'est un poste qui peut être coupé en premier dans un budget. » Il constate ces derniers temps « une baisse généralisée du montant des dons ». Cette année, il a fallu intercaler une collecte supplémentaire pour parvenir aux mêmes rentrées. Toutes les associations notent aussi qu'il est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux donateurs. « Nous sommes vigilants, voire inquiets, admet celui qui tient les cordons à Amnesty International. Pour l'instant, nous ne voyons pas d'incidences de la crise financière. »
En même temps qu'elles s'interrogent sur la générosité des Français, les organisations se préparent à un surcroît de travail. Les chiffres du chômage sont annoncés à la hausse. Par une implacable mathématique, c'est l'assurance de plus de détresses à traiter.
Reste que l'annonce des sommes débloquées par les Etats pour sauver les établissements financiers passe mal dans ces associations, qui doivent compter le moindre sou. On trouve depuis des semaines, plus facilement des milliards pour aider une banque que des millions pour sauver des petits enfants ou pour donner à manger à des retraités à la dérive. Cette contradiction entre les sommes astronomiques envolées dans des bulles financières artificielles et la modestie du coût d'une soupe chaude, d'un vaccin ou d'un logement convenable devient insupportable. C'est bien pourquoi on expédie un chèque pour laver sa conscience, en oubliant que c'est à l'Etat républicain, et à lui seul, de garantir la solidarité nationale.

UNE NOUVELLE DONNE
Près de 3 milliards d'euros. C'est le montant des dons versés par les particuliers français aux associations et organisations caritatives en 2007. Un chiffre que l'on trouve dans la treizième édition de "la Générosité des Français" publiée par l'association Recherches et Solidarités. Selon cette étude, qui se fonde notamment sur les déclarations de dons à l'administration fiscale, près de 40 % des Français donnent de l'argent au moins une fois par an, ce que confirme l'Observatoire de la générosité et du mécénat.
Que feront les Français en 2009 ? Recherches et Solidarités estime que la récession aura « des effets très importants sur les montants de collectes que vont enregistrer des associations » en 2009. Cependant, les premiers résultats de l'enquête qu'elle a menée auprès de 1 390 donateurs incitent à l'optimisme. Certains déclarent qu'ils donneront probablement moins d'argent cette année, mais les deux tiers donneront « au moins autant », voire plus : c'est le cas de 18 % de ceux qui donnent déjà plus de 500 euros par an. La crise de 1994 avait entraîné une diminution de l'ordre de 25% du montant des dons. La situation, début 2009, six mois après la chute de la bourse, risque de connaître une issue semblable. D'autant que les donateurs adopteront une démarche pragmatique, et repositionneront probablement leurs dons vers des causes qui leur sont proches, privilégieront le quart monde français plutôt que les problématiques appels à la solidarité internationale, plus éloignées.
La réhabilitation de l'impôt comme vecteur de solidarité mériterait une véritable campagne citoyenne. C'est la seule et authentique forme républicaine de partage, sur des bases qui devraient être justes et équitables. Quatre milliards de crédit d'impôt bientôt jetés aux petits oiseaux et aux gros requins, quinze milliards par an engloutis par le « paquet-fiscal », prochainement trois de plus, liés à future baisse de la TVA sur la restauration. Faut-il alors s'étonner qu'il faille tailler dans le budget de la recherche, ou dans les montants des aides sociales, et faire appel à la générosité bien pensante pour soigner les pauvres miséreux d'un monde affamé atteints du SIDA ? Il est vrai que sans ces rendez-vous de la générosité médiatique, on ne parlerait pas de solidarité dans des milieux où on ne compte pas, mais où il faut surtout le faire savoir.
Mais je déblogue...

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 07:17

Il ne faut absolument pas confondre « promotion canapé » et « canapé en promotion » car les deux conduisent à la perte de confiance. La réalité c'est que s'installer avec ses chaussons douillets sur un sofa confortable devient dangereux. Surtout si personne ne peut garantir la provenance de vos achats. L'affaire des sofas et des chaussures contaminés au Diméthyl Fumarate (DMF), une substance dangereuse ayant provoqué de sérieuses allergies et brûlures, n'en finit pas de faire des vagues. On croyait ainsi les dégâts limités aux canapés Conforama et aux bottes Etam, et les exemples se multiplient. On trouve souvent dans les rayons, des produits venant de Chine et qui n'ont aucune fiabilité.
Les magasins GEMO sont, par exemple, en train de procéder au rappel de 4600 paires de ballerines. Les analyses des chaussures réalisées par la DGCCRF ont en tout cas été formelles : elles contenaient bien du DMF. « Nous avons aussi procédé au rappel de 14 autres références, soit 20 000 paires, où nous avions trouvé des traces de DMF. Mais nous n'avions pour celles-ci pas eu de plaintes » a expliqué une responsable commerciale de cette enseigne, ce qui donne une idée exacte de ce phénomène d'intoxication légale. Le cauchemar serait en effet, pour les concurrents, de se retrouver dans la position de Conforama qui doit traiter aujourd'hui 533 dossiers de plaignants pour des canapés « made in China »
Pas de bol pour Conforama, au prise avec la plus grosse crise de son histoire, et qui aura du mal à se débarrasser de l'étiquette « canapés chinois ». Les fabricants chinois utilisent le Diméthyl Fumarate pour éviter les moisissures pendant le stockage en période de mousson, voire protéger la marchandise lors des longs transports en containers. Le DMF peut se présenter en petits sachets. Pas de panique cependant. La plupart des sachets anti-moisissures qu'on retrouve dans beaucoup de produits ne contiennent pas de DMF. Il s'agit de silicagel : « Dans ceux-là, il y a des petites billes dedans. Les sachets de DMF qu'il y avait dans mes chaussures étaient, eux, des sachets avec un comprimé blanc. » explique une spécialiste. Problème. La substance est hautement volatile. Bref, même si le sachet est retiré, le cuir peut être contaminé. Sans compter que le textile a pu être traité par pulvérisation au cours de la fabrication... et que la situation peut dégénérer encore plus vite ! Ces exemples mettent en évidence le grave problème des contrôles réellement effectués sur les produits d'importation, négligés au prétexte qu'ils sont munis de certificats n'ayant parfois aucune validité.
Cette affaire des sofas empoisonnés fait l'objet de la plus grande action en justice menée en Angleterre pour des produits de consommation. Depuis l'automne 2007, le cabinet d'avocats Russell, Joness et Walker a rassemblé 1 300 plaintes de victimes. Les « canapés dangereux » ont fait la une des journaux. On y voit des photos de bébés au visage rougi par le contact avec les sachets de diméthylfumarate glissés dans les canapés. Les actions en justice sont menées contre les distributeurs de meubles Argos, Walmsley et Land of Leisure. Les dommages et intérêts demandés s'élèvent, selon le site du cabinet d'avocats, à une somme astronomique, comprise entre 6 et 10 millions de livres. Les sites anglais évoquent des « tests de sensibilité à ce produit » que l'on peut demander aux médecins en cas de doute. Reste une question : comment se fait-il qu'il n'y ait eu aucune alerte des pouvoirs publics en France, après un tel scandale au Royaume-Uni, mais aussi en Finlande ? L'Europe, si tatillonne sur ses propres produits n'a pas su se défendre contre ceux, dangereux, arrivés de Chine !

LE DANGER PERMANENT
Quand, en plus, vous prenez place sur votre canapé, devant la télé, avec ou sans bière,  vous ne songez certainement pas que c'est extrêmement  dangereux. Les meubles rembourrés (canapés, matelas) sont, en effet, responsables de centaines de victimes dans les feux d'appartements. Cela tient à leur inflammabilité. Il est possible de réduire ce risque, d'épargner des vies par une meilleure mise en conformité des meubles aux normes existantes de résistance au feu. Cela demande une réglementation beaucoup plus drastique, dont les effets seront observables à long terme, en raison du temps nécessaire au renouvellement du mobilier par les familles. Parmi les incendies, ce sont ceux d'habitation qui font le plus de victimes.
Pour la France, ils provoquent environ 800 morts par an, et des milliers d'intoxiqués, des personnes touchées à la fois dans leur santé et leur psychisme, car à l'intérieur même de chaque logement, le niveau de sécurité par rapport au feu est insuffisant. On considère, en effet, qu'en brûlant, 10 kilos de polymères (du type PE ou PP) produisent 20 000 m3 de fumées. En fait, en se diluant dans l'air, ce volume augmente encore. Aussi est-il plus précis de mesurer la surface que les fumées peuvent noircir, soit 7 000 m² pour la combustion d'un fauteuil, alors qu'un brûleur fournissant la même énergie n'en produit que 100 m² (1,4 %). Cette réalité doit être rapprochée des constats effectués sur ces sofas qui, au surplus, sont imprégnés de produits toxiques dès qu'une chaleur se dégage.
Des détecteurs de fumées, surtout en pavillon, devraient être obligatoires, car ils ne coûtent que 10 à 30 euros à l'achat. Une meilleure résistance au feu des postes téléviseurs est indispensable, car eux non plus ne sont pas nécessairement irréprochables dans certaines configurations. Tous ces points nécessitent une réglementation. Elle existe déjà depuis 1988 en Grande-Bretagne.

DES MATERIAUX POISONS
Les matériaux synthétiques ont des comportements variés, mais tous sont dangereux. Certains se détruisent rapidement à la chaleur (c'est la pyrolyse), en émettant d'énormes quantités de gaz combustibles et de fumées : tels sont, par exemple, les polyesters, polyéthers et polypropylènes, employés en ameublement. Sous la forme de mousse, ils pyrolysent d'autant plus vite que cette mousse est légère et que leurs bulles communiquent. Les canapés d'importation sont bourrés de ces matériaux qui ne sont pas toujours parfaitement testés, ou qui le sont sur des bases fausses.
Si l'on met le feu à ces meubles, les premières secondes ne prêtent pas à inquiétudes : le feu ne prend pas instantanément. Au bout de dix secondes, il reste très localisé. Puis, il gagne et se développe. Lorsqu'on le constate, il est trop tard : rien à faire, il n'est plus maîtrisable. Au bout de deux minutes, le fauteuil ou le canapé concerné est totalement embrasé. En moins de trois minutes, la pièce elle-même est tellement envahie par les flammes que celles-ci débordent, se propagent, avec les gaz toxiques qui vont avec.
En fait, on ne retrouve que le profit comme base de ces fabrications, car elles permettent de dégager des bénéfices exceptionnels à partir de coûts de fabrication faibles. Alors, on poursuit la vente de ces « allumettes empoisonnées » en y ajoutant des retardateurs de flamme bromés, qui sont utilisés dans de nombreux produits du quotidien, soit pour empêcher leur combustion, soit pour ralentir la progression du feu. Or, ce sont des perturbateurs endocriniens, qui affectent la fertilité. Dans la maison, ils sont absorbés par les particules de poussière et on peut les inhaler facilement, mais toutes les études financées par les fabricants démontreront que ces atteintes à la santé des enfants ou des adultes ne sont pas mortelles...car la démonstration est impossible à effectuer.

CANCERS ET CONTROLES
Hier est pourtant apparue une nouvelle qui devrait faire réfléchir bien des consommateurs. Le cancer, responsable en 1970 d'un décès sur cinq, était en 2004 la cause d'un décès sur trois, soit la première cause de mortalité en France; mais les personnes atteintes bénéficient d'une amélioration progressive de leur espérance de vie, selon l'Atlas de la mortalité par cancer  élaboré par l'Institut national du cancer, qui établit l'évolution des décès sur près de 25 ans. Ces statistiques font apparaître d'importantes disparités dans les décès selon les régions, surtout pour les hommes.
Le nombre des décès par cancer est passé de 110.000 par an à 150.000, de 1970 à 2004, soit une augmentation de plus de 35%. Cette augmentation concerne davantage les hommes, dont le nombre des décès par cancer est passé de 60 à 90.000 dès le début des années 90, que les femmes (50 à 60.000). Cependant, cette augmentation du nombre des cancers s'explique par la croissance et surtout le vieillissement de la population. Et donc, à structure d'âge équivalente, le risque de mourir d'un cancer diminue pour les hommes comme pour les femmes, depuis le début des années 1990. L'amélioration de l'espérance de vie s'explique par l'augmentation des cas de cancers au pronostic plus favorable (prostate, sein) et la baisse des autres (voies aérodigestives supérieures, œsophage, estomac...), par des diagnostics plus précoces et par une amélioration des traitements. Le coût social de ces maladies n'est en rien comparé à celui des denrées qui en seraient la cause.
Qui penserait qu'en prenant place sur un canapé acheté après une publicité tapageuse, publiée sur un prospectus déposé dans sa boîte aux lettres, il risque sa vie ? Et pourtant la probabilité de s'intoxiquer est infiniment supérieure à d'autres, présentées comme beaucoup plus dangereuses. Si l'on a prétendu que les généraux mouraient dans leur lit, on peut désormais prétendre que les travailleurs peuvent aussi mourir sur leur canapé ! Il n'en reste pas moins vrai que, sous couvert de réduction du déficit, la RGPP entame un vaste plan de démolition du service public de l'Etat, et de ses fondements, -  lesquels se caractérisent notamment par les principes d'égalité d'accès et de droits, d'indépendance, et de neutralité, -  qui va entraîner la disparition des fonctionnaires chargés de vérifier ces réalités désastreuses. Moins de moyens, moins de contrôles, moins de personnels, et la voie sera libre pour les empoisonneurs du quotidien.
Mais je déblogue..

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 07:17

Hier soir, un jeune sans domicile fixe m'appelait sur mon portable. Dans quelques jours il n'aura plus de logement, malgré un revenu garanti de près de 1 000 euros mensuels. Personne ne veut lui louer un studio, car malgré un loca pass, il n'offre pas suffisamment de garanties. Dans quelques jours il sera à la rue puisque le mobil home qu'il loue ne pourra plus lui être attribué. Tous les jours ou presque, pour rupture familiale, pour baisse des revenus, pour départ du cocon plus ou moins douillet familial, pour mutation professionnelle... défilent en Mairie lors des rendez-vous, des personnes implorant que je les aide à trouver un logement à un prix convenable. Impossible de leur donner le moindre espoir, puisque le taux de rotation dans les 240 logements classés sociaux installés sur le territoire communal est de trois ou quatre par an, et qu'aucune construction n'est possible dans le contexte actuel du prix du foncier. La situation devient préoccupante, et le débat qui débute à l'assemblée nationale ne masquera pas, en cette période de crise, une triste réalité : le locatif social ne progresse pas et même, au contraire, il est en péril.
Sur LCI, la ministre du Logement, Christine Boutin, a exhorté les professionnels de l'immobilier et du logement à « utiliser les crédits » débloqués par l'Etat, rappelant que « la France a besoin de construire ».
Interrogée sur la manifestation des principales organisations de locataires et syndicales prévue hier à l'occasion de l'examen par l'Assemblée nationale de son projet de loi sur le logement, elle s'est inscrite en faux contre les accusations d'un désengagement de l'Etat. Il n'est pas d'ordre financier, mais plutôt d'ordre moral. En effet, l'Etat ne soutient absolument pas les communes, via des aides financières incitatives, à accueillir ce type d'immeubles ou de maisons individuelles. C'est là mon désaccord total avec la politique actuelle. On sanctionne les mauvais élèves qui n'en ont rien à faire, puisqu'ils reportent sur la fiscalité locale le manque à gagner, pour pouvoir se glorifier auprès de leurs administrés de ne pas accueillir des « hordes sociales dévastatrices ». En fait, la situation actuelle découle de l'inefficacité des mesures répressives mises en place. Pourquoi ne pas donner des dotations de l'Etat supplémentaires aux mairies qui justement respectent le quota de 20 % ,ou qui acceptent des logements à loyer modéré, alors que rien ne les y contraint ? En effet, accepter de tels programmes, c'est décider de s'infliger une double peine : des revenus financiers faibles, naissant des impositions foncières (taxe d'habitation et taxes sur le foncier bâti) et, en plus, des difficultés garanties avec une partie de la population !
« Mon souci n'est pas un problème financier, mais d'utilisation financière : je demande à tous les constructeurs, promoteurs, monde HLM, de se mettre en ordre de marche pour utiliser ces crédits qui sont à leur disposition dorénavant », a déclaré Madame Boutin, rappelant « qu'1,8 milliard d'euros en plus » avait été donné par l'Etat.
Cette loi « est très attendue par tous les professionnels, la France a besoin de construire », a-t-elle assuré.
En raison d'un embouteillage parlementaire à la fin de l'année, le texte de loi passé devant le Sénat en octobre 2008 a dû attendre fin janvier avant d'être présenté aux députés. Pour pallier ce délai, « j'ai voulu qu'un certain nombre de mesures soient reprises dans les plans de relance pour gagner quinze jours », a expliqué la Ministre qui doit surtout convaincre tous ses amis UMP de se lancer dans l'aventure. Il s'agit, en effet, d'une belle aventure, entre la décision de principe, l'achat du foncier, l'obtention du permis de construire, la contestation qu'il fait naître, l'attribution des marchés et... la commission désignant les heureux bénéficiaires parmi des dizaines de demandes.

BAGARRE SUR UN POURCENTAGE
Le parcours parlementaire du projet de loi sur le logement est devenu un chemin de croix pour Christine Boutin, dont on connaît les convictions religieuses. Pour cause d'embouteillage parlementaire, la ministre du Logement ne le présentait qu'à partir de hier devant les députés, plus de trois mois après son examen par... les sénateurs. En octobre, ceux-ci lui avaient infligé un camouflet cinglant, en censurant son article 17. Cet article visait à assouplir la loi SRU en incluant les logements en accession sociale à la propriété dans le quota de 20 % de logements sociaux à atteindre par commune. « L'article 17 est mort, je suis vivante et bien vivante  (sic)», avait alors lancé Christine Boutin. Mais la ministre serait tentée de déposer un amendement pour le ressusciter... car la crise est bel et bien là, et si le Pass Foncier n'entre pas dans les 20 %, il y a fort à parier qu'il demeurera lettre morte, car les communes ne s'en empareront pas.
Le gouvernement proposerait de maintenir les pénalités pour les villes qui sont en dessous du seuil de 20 % de logements sociaux, mais elles seraient atténuées si les maires concernés facilitaient l'accession sociale à la propriété. Pour ma part, je ne suis pas un adversaire résolu de cette disposition, qui permettrait au moins à certains maires de s'engager dans la bonne voie sans soulever de polémiques. Il semble pourtant que rien ne bougera !
Christine Boutin devra par ailleurs affronter demain une manifestation des principales organisations de locataires et syndicales, qui accusent l'Etat de « désengagement ». La loi « est très attendue par tous les professionnels, la France a besoin de construire », a assuré hier la ministre, qui a, rapelons-le, invité les professionnels de l'immobilier à « utiliser les crédits » débloqués par l'Etat.
Le retard est considérable, puisque la France est en sixième position en Europe, avec 71 logements réputés sociaux pour 1000 habitants, alors que par exemple les Pays-Bas sont à 147 ! Il faudrait mettre les bouchées doubles, en acceptant d'abord de se pencher sur le foncier disponible à un prix raisonnable. Or la loi de Robien a, par la défiscalisation outrancière et dangereuse, totalement perverti les rapports entre acquéreurs et vendeurs, puisque le prix d'achat du terrain entre dans la défiscalisation. Tous les projets de loi ne changeront rien aux difficultés, car rien ne justifie véritablement un engagement réel des élus locaux dans ce processus mal ficelé qui ne repose que sur la sanction.

DES SURLOYERS RAVAGEURS
Le gouvernement a mis en place trois mesures incitatives, dont on attend les applications concrètes : il s'agit de « l'abaissement du plafond de ressources » pour avoir droit à un HLM, de la « mise en place d'un relèvement des surloyers » pour les ménages les plus aisés qui les occupent, ou encore de la « rénovation du 1% logement et de sa gouvernance ». Il s'agit en clair de favoriser les ménages les plus modestes pour l'accession au logement social. "La part des ménages français pouvant prétendre à un logement HLM a augmenté de moins de 60% à près de 70% en dix ans. Est-ce bien raisonnable, alors que nous nous sommes engagés à loger les personnes les plus en difficulté ?" avait annoncé, comme il le fait chaque jour, Nicolas Sarkozy, en faisant allusion à la mise en place du droit au logement pour tous. On voit que l'on approche d'une loi qui attendra des mois ses décrets d'application... souvent inapplicables au bas de l'échelle !
On attend encore les effets de ces grandes déclarations, car les ménages pauvres sont toujours aux portes de leur maison HLM, car le taux de rotation au sein du parc de logements sociaux a sans cesse diminué en cinq ans. Cela signifie une diminution de 70 000 attributions de logements sociaux chaque année, faute d'appartements vacants. Dans ces conditions, la file d'attente n'a cessé de s'allonger, et ce sont les ménages les plus pauvres qui attendent un appartement ou une maison, qui en sont les principales victimes.
Le gouvernement avait promis d'augmenter considérablement la construction de logements sociaux : reste à la financer et il n'y a plus un fifrelin dans les bas de laine de la Caisse d'Epargne et de la Caisse des Dépôts, dont c'est une finalité. De nouvelles ressources doivent donc être trouvées pour permettre d'en soutenir la construction. Un loyer progressif, fonction des revenus, sera ainsi étudié en vue d'une expérimentation avec certains organismes HLM. "L'effort des locataires sera mieux proportionné à leur capacité contributive, au travers d'une politique de relèvement des surloyers", explique ainsi le gouvernement. Et on assiste à l'effet le plus pervers du système promis : des salariés refusent des augmentations pour ne pas perdre beaucoup plus avec l'augmentation de leur loyer ! Le fameux effet de seuil peut  être dramatique, puisqu'il conduit à perdre les aides de la Caf, et à encourir un surloyer encore plus pénalisant. C'est ce que l'on appelle « travailler plus pour gagner plus et perdre plus ! »

UN BUDGET CATASTROPHE
En définitive, la vérité se trouve dans le budget 2009. Alors que son budget a été amputé de 6,9% par rapport à l'an passé, la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, avait été obligée de compenser le désengagement massif de l'Etat en allant piocher dans les caisses du 1% logement. Soumise au feu des critiques, elle tente de sauver les apparences. Quitte à nier l'évidence de certaines décisions prises par son Ministre de tutelle lors des arbitrages financiers. Il faut rappeler qu'effectivement, il y a bel et bien, pour une priorité gouvernementale, une baisse de 800 millions à 550 millions d'euros de l'aide à la pierre. En détail, la baisse se répartit ainsi, selon l'Union sociale pour l'habitat. Le budget 2009 enregistre par rapport à 2008 une baisse de 60 millions d'euros pour les aides à l'amélioration du parc HLM... Dommage pour les programmes de restructuration prévus ou en cours. 120 millions d'euros disparaissent (soit une division environ de moitié) au titre de l'aide à la surcharge foncière (qui permettent d'acheter des terrains dans les zones « tendues »). On n'ira plus construire dans les communes soumises à pression foncière de Robien ! Enfin, le budget 2009 enregistre une baisse de quelque 60 millions d'euros sur le financement de logements sociaux de type PLUS (Prêt locatif à Usage social) et PLAI (Prêt locatif aidé d'Intégration, logement dit « très social »). Il est prévu d'en financer 78.000 en 2009 contre 100.000 en 2008.
Au total, le nombre de logements sociaux budgétisés baisse ainsi de 142.000 en 2008 à 120.000 en 2009. Cette baisse est contraire aux engagements de la loi DALO (droit au logement opposable) votée en mars 2007. La loi avait rehaussé de 500.000 (objectif de la loi de cohésion sociale) à 591.000 le nombre de logements sociaux à construire sur la période 2005-2009. Oubliés, les effets de manche permanents. La Caisse des Dépôts est au bout du rouleau après avoir été ponctionnée de tous côtés. La Caisse d'Epargne annonce un déficit de un milliard d'euros, quand la BNP flirte avec 3 milliards de bénéfice. Le gouvernement compte sur des ressources extrabudgétaires pour participer au financement du logement : banalisation du livret A qui incite déjà les banques commerciales à mener une politique très active d'ouverture de comptes, mise en place d'un prêt "hyper bonifié" accordé par la Caisse des Dépôts (en l'état actuel des négociations, le taux de ce prêt pourrait être de 1,9%) et réaffectation d'une partie des ressources du 1% logement, qui pourrait permettre la production de 30.000 logements supplémentaires.
Il restera à vérifier si ces mesures extrabudgétaires suffiront à compenser le recul de 560 millions d'euros des crédits de la mission « logement et ville », car il serait extraordinaire de constater que l'on sanctionne des villes, alors que l'on a refusé aux organismes HLM les moyens de construire chez elles quand elles le veulent ! On n'est pas à une contradiction près.
Mais je déblogue...

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 07:17

La tempête ne fait que débuter. Elle traverse parfois l'Atlantique pour venir déferler sur les côtes de la vieille Europe. Elle frappe de plein fouet des économies déjà mal en point. Elle vient déstabiliser ce qui souvent n'est pas très solide. Elle constitue l'annonce de phénomènes que l'on n'a jamais vus ! En fait, on sait fort bien, sans être un grand spécialiste, que tout ce qui vient des « States » s'installe chez nous avec un certain décalage. Alors, il faut considérer qu'après la crise financière qu'ils ont eue, ils vont exporter la crise économique, et quoi qu'il arrive, ils transféreront la crise sociale. Les premiers nuages noirs envahissent l'horizon... et rien ne dit que le reste ne va pas suivre.
Sur le front de l'emploi, la journée de hier restera probablement comme l'une des plus noires de la crise économique mondiale. En une petite journée, 67 000 suppressions d'emploi ont été annoncées entre les Etats-Unis et l'Europe, selon le décompte du journal britannique Le Guardian. Bien évidemment, je ne vous apprend rien, puisque vous l'avez entendu lors des journaux télévisés français... qui ont choisi cette information pour ouvrir le festin d'effets d'annonce habituel.
Sur le seul marché américain, ce sont 45 000 suppressions qui ont été annoncées en une seule journée. Les mesures les plus spectaculaires ont été celles du constructeur d'engins de chantier Caterpillar, avec 20 000 postes supprimés dans le monde (18 % des effectifs), pour s'adapter à l'année " la plus faible de l'après-guerre ". Dans la pharmacie, Pfizer a couplé l'annonce du rachat de son concurrent Wyeth à celle de la suppression de 10 % de ses effectifs à l'horizon 2011, soit environ 8 000 emplois qui passeront à la trappe. Dans les deux cas, ces annonces ne modifient pas fondamentalement les principes antérieurs. Ainsi, Caterpillar (-8,5%) a dévoilé un bénéfice net de... 661 millions de dollars au quatrième trimestre 2008, contre 975 millions de dollars un an plus tôt, et aussitôt tapé dans l'humain pour protéger les profits de ses actionnaires, avec la disparition de milliers de postes. Home Depot (+5,3%) a pour sa part annoncé la fermeture de son enseigne de mobilier EXPO, ce qui devrait entraîner la perte de 7.000 emplois.
Par contre, les opérations de fusion-acquisition se portent bien, Pfizer (-9,8%) ayant confirmé la conclusion d'un accord définitif visant à faire l'acquisition de Wyeth, pour un montant de 68Mds$, ce qui représente la plus grande opération de fusion au sein du secteur pharmaceutique depuis le début de la décennie.
L'opérateur de télécoms Sprint Nextel a présenté un plan social touchant 8 000 postes (14 % des effectifs) pour " avoir une structure de coûts compétitive et pour rester sain financièrement dans cet environnement économique difficile ". Le constructeur automobile General Motors, actuellement sous perfusion des pouvoirs publics, compte supprimer 2 000 emplois, après avoir mis plusieurs de ses usines américaines au chômage technique ces derniers mois... Attendez, vous allez pouvoir remplacer des marques inconnues par d'autres beaucoup plus connues ! Tous les groupes ont justifié lundi leurs annonces par la dureté de l'environnement économique, et leurs craintes pour 2009. Caterpillar anticipe ainsi un chute de 20 % de son chiffre d'affaires cette année... et par une baisse des investissements dans le BTP. Les commandes vont diminuer, et avec elles, le repli sur les commandes essentielles.

DES RAMES DE METRO
Près de 600 000 nouveaux chômeurs se sont inscrits sur les registres dans la semaine du 17 janvier. Le taux de chômage américain est désormais à un niveau record en 16 ans, à 7,2 %. Le président Barack Obama, ouvrant sa conférence de presse sur cette litanie de restructurations annoncées, a souligné que ces mesures frappaient des hommes de chair et de sang " dont les familles ont été frappées et dont les rêves ont été mis de côté ". M. Obama a promis "d'agir avec un sens de l'urgence " pour faire passer son plan de relance de l'activité. " Je suis impatient de signer un plan de reprise et de réinvestissement qui remettra des millions d'Américains sur le chemin de l'emploi et posera les jalons d'une reprise durable. " En fait, son discours ne s'éloigne guère de ceux que prononcent tous les dirigeants du monde. Il se contente de justifier les milliards de dollars qu'il va lui falloir obtenir des parlementaires américains.
En Europe, le groupe de banque et d'assurance néerlandais ING a indiqué qu'il allait supprimer 7 000 emplois dans le monde en 2009, dans le cadre d'un plan visant une réduction des coûts d'un milliard d'euros. Autre groupe néerlandais, Philips a dévoilé la suppression de 6 000 emplois dans le monde en 2009. Mêmes nuages sur l'emploi chez le sidérurgiste anglo-néerlandais Corus, filiale du groupe indien Tata Steel et deuxième producteur d'acier en Europe, qui a annoncé la suppression de 3 500 emplois. Les fameuses « charrettes » d'antan ressemblent à des rames de métro les jours de pointe. Demain sera un autre jour d'annonces du même type, et la relance ne servira qu'à masquer une catastrophe d'une ampleur exceptionnelle. En fait, le plus dur se situera certainement au mois de mars, avec donc les déclinaisons diverses qui suivront. Par exemple, le monde du tourisme commence à se faire du souci !
Dans les prochains mois, on prévoit des affaiblissements spectaculaires de certaines filières sur lesquelles repose une bonne partie de la prospérité française. La qualité des sites et des prestations est en effet au cœur des préoccupations dans le tourisme. Alors que le taux de départ en vacances des Français recule (voir l'étude du CREDOC sur Veille Info Tourisme) et que l'on ne sait pas très bien ce qui se passera sur le terrain des marchés étrangers en 2009, la question du maintien d'une bonne qualité des prestations touristiques mérite d'être posée.

A CONTRE TEMPS
Si l'on pose l'équation, dont les données sont, a priori, moins de clients, moins de dépenses, mais des exigences au moins stables, alors effectivement on se demande comment les professionnels du tourisme vont tenir leurs engagements qualitatifs, sauf à comprimer davantage leurs coûts de gestion. Mais la qualité a un prix, quoi  qu'il en soit. A voir dans les prochains mois. Dans tous les cas, Veille Info Tourisme vient de publier un article du journal britannique « The Independant » dans lequel le dirigeant de VisitBritain, l'organisme officiel du tourisme, s'attend à constater la perte de.... 50 000 emplois dans le secteur touristique britannique, en raison d'une baisse attendue de la qualité des prestations hôtelières, déjà mal notées par les touristes étrangers, et de la mauvaise image que ces derniers ont des Britanniques en tant qu'hôtes assez peu amènes. En France, on s'attend au pire dans le monde de l'hébergement, et surtout dans celui des structures de masse.
Des arguments concrets sont avancés : des économies seront forcément réalisées par les exploitants, tant dans la politique des RH que dans l'approvisionnement en...savon et serviettes... Le tourisme n'est plus, pourtant, une priorité - c'est certain - dans notre pays : il est devenu une « sous-direction », depuis le décret du 13 janvier dernier annonçant la création de la... DGCIS !
Le Comité de modernisation des Politiques publiques (sic) du 4 avril 2008 a en effet décidé la création d'une direction générale unique, regroupant la Direction générale des entreprises (DGE), la Direction du tourisme (DT), et la Direction du commerce, de l'artisanat, des services et des professions libérales (DCASPL). On fusionne, on masque, on fait disparaître, on amalgame, mais surtout on rogne sur les budgets et on laisse la loi du marché s'appliquer. Placée sous l'autorité du ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) aura pour objectif de soutenir la croissance du secteur marchand, de contribuer au développement de nouveaux secteurs, de soutenir et de diffuser l'innovation, et d'anticiper et d'accompagner les mutations économiques.
En outre, le Conseil des Ministres doit entériner cette semaine la fusion de "Maison de la France" et "d'Odit France" au sein d'un groupement d'intérêt économique, ce qui paraît une bonne chose pour gagner en efficacité. Mais la question de fond, qui doit mettre en éveil la profession du tourisme, c'est tout de même celle des hommes et des femmes qui s'occuperont bientôt du tourisme au sommet de notre pays : seront-ils des experts et des passionnés du sujet comme nous les connaissions, ou bien arriveront-ils d'autres horizons ? Pendant ce temps, l'Espagne débloque 400 millions d'euros pour relancer son tourisme, commente l'Echo Touristique ! La France, elle, diminue ses budgets et ne considère pas que cette activité appartient au plan de relance !

BANQUIERS HEUREUX
Les seuls effets des plans d'aide aux banques ont consisté en une augmentation ultra rapide des profits pour les actionnaires, mais en aucune manière en un soutien au milieu économique en détresse. Hier, alors que les listes de licenciements s'accumulaient, le CAC 40 reprenait sa croissance. BNP Paribas caracolait en tête du classement, alors qu'il va profiter des liquidités mises à sa disposition par le gouvernement pour émettre de... nouveaux titres sans droit de vote.
La banque a publié un bénéfice net part du groupe d'environ 3 milliards d'euros sur l'exercice 2008, en dépit de la prévision d'une perte nette part du groupe d'environ 1,4 milliard d'euros sur le quatrième trimestre. Après un début d'automne catastrophique, le mois de décembre est redevenu positif pour la division banque d'affaires... Mais, contre le renoncement à des bonus « justifiés » de leurs dirigeants après de tels résultats positifs, elles ont obtenu plus de 16 milliards de soutiens officiels.
Crédit Agricole et Société Générale lui emboîtent le pas, après avoir dévoilé dans la matinée un accord préliminaire en vue de rapprocher leurs activités de gestion d'actifs. Le nouveau pôle comprend 100% des activités du groupe CAAM, auxquelles la Société Générale apporte ses activités de gestion européennes et asiatiques, et 20% de TCW, sa filiale de gestion d'actifs aux États-Unis. Détenue à 70% par Crédit Agricole et à 30% par Société Générale, cette nouvelle société se situera au 4ème rang européen et au septième rang mondial. Voici, en fait, à quoi servent les fonds affectés au soutien à un milieu bancaire... d'un coté comme de l'autre de l'Atlantique.
Pour les courbes, remarquez que plus celle des licenciements monte, plus elle est suivie par celle du CAC 40. Le bonheur n'est pas dans le... prêt mais dans la gestion des fonds déposés par les autres. C'est plus facile que d'assumer le risque de soutenir des entrepreneurs susceptibles de préférer l'emploi au profit en dormant. Au fait vous souvenez-vous de ces propos de Mitterrand, dénonçant ceux qui s'enrichissaient « en dormant ». Ce n'était que provisoirement passé de mode !
Mais je déblogue...

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 07:17

Depuis bientôt 48 heures, Créon vit au rythme de la tempête. Une décennie après celle qui avait au moins causé autant de dégâts et de soucis, il faut bien constater que la situation a largement empiré. Jamais on n'a eu l'impression d'être face à un vide sidéral des responsabilités, comme si personne n'avait été antérieurement confronté à de telles situations de crise. Tous les diagrammes, tous les tableaux, tous les colloques, toutes les remontées n'ont absolument servi à rien, puisque le système de réponse à la crise a été méthodiquement démantelé depuis dix ans. Car le problème est bien là, avec la casse des services publics qui avaient joué un rôle essentiel dans la réponse apportée en 1999. Quel citoyen a véritablement conscience, quand il peste contre les retards pris dans le dégagement des routes, l'intervention des sapeurs-pompiers ou celui des employés d'EDF, que tout ce beau monde a été liquidé, sacrifié sur l'hôtel du profit et de la concurrence ? Tout a été éclaté et détruit pour soi-disant être plus efficace via la privatisation !
La DDE, qui avait comme mission essentielle de réagir en ces circonstances, n'existe plus, puisque l'essentiel de ses missions a été « refilée » (le mot n'est pas exagéré) aux conseils généraux et aux communes. Un arbre tombé sur une chaussée a désormais un statut : si la route est départementale il faut trouver le centre routier qui puisse intervenir, si elle est communale il faut s'adresser au maire d'une petite commune pour obtenir qu'intervienne une tronçonneuse et ... un employé qui n'existe pas ! Sans de multiples interventions, une motivation hors du commun, des centaines de kilomètres de voies de circulation seraient restées obstrués.
Cette tempête, la plus violente depuis celle de 1999 qui avait fait 88 morts dans l'Hexagone, n'a fait cette fois "que" quatre morts en France car elle s'est déroulée de nuit et avec une forte prévention médiatique, contrairement à l'autre. Les secours, qui dépendaient uniquement des sapeurs-pompiers, ont été morcelés ou déstructurés. Impossible pour eux de couper des arbres ne menaçant pas directement les biens et les personnes, impossible de transporter un blessé ou un malade « privés » sans l'accord du 15 (financement du déplacement oblige !) et interventions limitées pour des problèmes budgétaires. Le maquis des responsabilités n'a fait que compliquer les décisions, et surtout ont suscité l'incompréhension totale des personnes dans la détresse.

DES MILLIERS...D'ABSENTS

Les dégâts sont très importants sur le réseau électrique et le patrimoine forestier, mais aussi sur les réseaux de téléphonie et d'adduction d'eau ont déclaré les « autorités », sans se soucier d'expliquer que tous ces secteurs d'activité, autrefois majoritairement « publics », ont été privatisés au maximum ! Les raisons politiques fournies avaient été farouchement combattues par les personnels, qui mettaient en avant dangerosité de cette volonté de rentabiliser des services au public, dont on ne mesure la nécessité que quand ils font défaut !
Quelque 1,1 million de foyers étaient toujours privés d'électricité aujourd'hui, et il faudra au moins une semaine, voire deux, pour un retour à la normale... Entre EDF qui produit et vend l'électricité, ERDF qui le transporte sur certaines lignes, et RTE sur les plus importantes, les entités sont à la ramasse, avec surtout des centaines de suppressions d'emplois. La sous-traitance est permanente et se traduit au moment des crises par des carences graves, qui renvoient à perpète des solutions techniques pourtant simples.
L'insuffisance caractérisée en personnel est depuis hier soir incroyable. On attend des renforts, venus de régions elles aussi sinistrées, ou qui se démunissent en cas de situations graves.

LA TRISTE REALITE
La société ERDF dit avoir envoyé 1.000 agents sur le terrain, ainsi que 12 hélicoptères pour repérer les dégâts sur le réseau. Des électriciens en provenance de Grande-Bretagne, d'Allemagne et du Portugal devaient arriver en renfort dans la journée... sans connaître la réalité du terrain.
En fait, hier soir, je me suis retrouvé avec l'un des 12 agents ERDF chargés de sécuriser les lignes tombées à terre, sans téléphone portable fiable et sans radio pour joindre le centre chargé de  rétablir les alimentations. Après 49 coups de téléphone donnés avec mon mobile personnel, nous avons réussi à rebrancher les abonnés d'un petit secteur; mais aujourd'hui, il n'y a plus personne pour intervenir ! La privatisation a simplement détruit l'unicité de réponse et donc l'efficacité réelle.
Les habitants sont souvent aussi privés d'eau potable et de téléphone. France-Télécom parle d'une coupure de 350.000 lignes et annonce avoir envoyé 1.000 techniciens sur le terrain...Là encore, il faut absolument relativiser ces effets d'annonce dénués de tout fondement, car les techniciens sur le terrain avouent qu'il faudra plus d'un mois pour ramener tout le monde à la normale ! Les opérateurs privés de téléphonie ont baissé pavillon depuis longtemps, car ni Bouygues, ni SFR, n' ont été capables de maintenir leurs relais en état de fonctionnement. 

ESBROUFFE PRESIDENTIELLE
En pleine crise financière, et sur fond de forte hausse des déficits publics, le gouvernement annonce qu'il va avoir recours aux crédits déjà programmés pour les catastrophes, mais il semble exclure toute dépense nouvelle. Il en appelle aux assureurs, et compte aussi demander l'aide de l'Union européenne.
Le président Nicolas Sarkozy, accompagné de ses principaux ministres et des dirigeants des sociétés publiques, est arrivé à Pian-Médoc (municipalité UMP), en début d'après-midi pour affirmer que, grâce à sa présence, tous les méfaits de cette déstructuration vont être résolus. « Ce qui me satisfait dans ce drame, c'est que les leçons de 1999 ont été tirées : beaucoup plus de réactivité, moins de victimes, plus d'efficacité », a déclaré plus tôt le président dans le Médoc, où il est venu constater une... intervention de ERDF pour réinstaller une ligne électrique.
« La priorité aujourd'hui est de rétablir l'électricité le plus vite possible. En 1999, il avait fallu trois semaines, là nous espérons que dans une petite semaine tout le monde sera raccordé ». Dommage qu'il ne soit pas venu le dire aux gens de Créon, qui ont défilé toute la journée dans la mairie pour tenter d'obtenir un délai de réparation des lignes qui les desservent... au moins ils auraient obtenu un délai plus court, car, pour nous, la cellule de crise prédit... 6 jours, et 12 jours pour les communes rurales. Mais c'est ce que l'on appelle l'effet Sarko, qui consiste à soigner par les paroles et jamais par les actes !
Mais je déblogue...

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 07:17

C'est une constante de la vie politique, et seulement celles et ceux qui ont une haute idée d'eux-mêmes peuvent prétendre y échapper ; en effet, il faut être persuadé, en entrant dans le jeu des puissants qui se sont installés dans un poste décisif au niveau des responsabilités, que toute personne a le rang symbolique de Kleenex. Ce constat est permanent mais, malgré tout, personne  n'ose y croire. Dans les rapports de vassaux à suzerains qui continuent à régir la vie sociale au niveau le plus élevé de l'Etat, personne n'est à l'abri d'être utilisé, puis ensuite placé dans un tiroir ou envoyé à la poubelle ! Tôt ou tard, cette attitude qui consiste à ne s'user qu'en servant, finit par régler le sort des plus ambitieux. Il arrive même qu'on se serve d'eux une seule fois, et qu'on les oublie sur le coin d'un bureau, ou qu'on les expédie aux poubelles de la notoriété. Le système est sans pitié : vous avez été utile et vous avez servi; puis vient alors le moment du Kleenex, celui qui vous ramène à la réalité !
Il y a eu de nombreux exemples de ce type. Le plus célèbre d'entre eux revient à Alain Juppé, Premier Ministre. Avec un enthousiasme exceptionnel, il avait enrôlé dans son gouvernement ces femmes, tellement indispensables à son image de marque. Le 17 mai 1995 son premier "Gouvernement Juppé" compte en effet le record de 27,9% de femmes : 4 femmes ministres et 8 femmes secrétaires d'Etat. Un coup d'éclat qui frappe l'opinion publique, restée sur l'amère déception du passage à Matignon d'Edith Cresson, quelques années auparavant. Malheureusement, le second n'en comptera plus que 12,5% : 4 femmes sur les 32 ministres et secrétaires d'Etat. En France, où l'on n'aime guère que les femmes se mêlent de politique, celles-ci sont ironiquement surnommées "les Juppettes » et elles seront débarquées, telles des Kleenex, sans aucun ménagement, moins de 5 mois plus tard. Il est vrai que le Premier Ministre d'alors était très « enrhumé » et qu'il ne voulait laisser aucune trace de la prise en grippe, par l'opinion publique, qui le menaçait.
Nicolas Sarkozy, bien qu'extrêmement différent de son rival (il prétend le contraire mais il ne peut pas le saquer) a exactement le même réflexe. Peu importe les services rendus ou les sacrifices acceptés : quand le « mouchoir » de ses ambitions est usé, il finit dans une corbeille de bon ton, mais qui n'est qu'une corbeille à linge dont on ne veut plus ! La maternité médiatisée, et son retour fulgurant aux affaires seulement 5 jours après avoir accouché, n'auront procuré à la ministre de la Justice qu'un petit sursis, car on ne se débarrasse pas aussi facilement que ça d'une mère de famille aussi vaillante. Jeudi soir, Rachida Dati a, de fait, été congédiée du gouvernement par le chef de l'Etat. En grand seigneur, grâce à ses talonnettes, il a offert à son ex-protégée une porte de sortie à peine honorable. Elle sera en effet planquée (c'est le terme qui convient), sur la liste aux européennes en Ile-de-France, derrière Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, et devra quitter son ministère au printemps. Suprême humiliation, un vague strapontin de «conseiller politique» à l'UMP (au sein d'un pool d'une dizaine d'autres) lui a par ailleurs été proposé, afin qu'elle puisse encore assister à quelques pince-fesses politico-médiatiques, dans la cour d'un roitelet impitoyable.
DU TRI SELECTIF
Oubliées, les vacances flamboyantes dans l'environnement des Bush père et fils. La ministre de la Justice avait été photographiée par l'Associated Press sur un bateau, en compagnie du couple Sarkozy, sur leur lieu de vacances à Wolfeboro, dans le New Hampshire. Le faîte de la gloire, en une époque oubliée des fastes présidentiels, très éloignés de la crise, qui pourtant était bel et bien en gestation. On flambait sur des hors bords, on effectuait des virées shopping, on déjeunait sur l'herbe, et on se régalait d'être enfin entrée dans les fastes et les ors de la République. La chute n'en est que plus dure !
La violence du rejet a été au moins aussi révélatrice de la manière sarkozyste d'utiliser les Kleenex, que celle qui avait porté aux nues le symbole de la diversité rayonnante. Elle n'aurait pas eu un mot de la journée de vendredi pour commenter, ni même simplement confirmer qu'elle acceptait le destin que lui concoctait depuis des mois l'Elysée. Le parcours ministériel de la future ex-gardienne des Sceaux, n'est plus qu'une affaire de semaines d'un chemin de croix humiliant. Pour la voir partir au plus vite, le chef de l'Etat a demandé à Michel Barnier de quitter le gouvernement en mars, alors que celui-ci répétait ces derniers jours que son départ était prévu pour le mois  de mai... Dommage pour lui, il n'aura plus les moyens de l'Etat pour faire campagne pour les Européennes.
Celle qui avait fini par irriter « presque physiquement », selon un de ses proches cité par Libération, le président de la République, a pourtant lutté jusqu'au bout pour ne pas finir dans la zone des « rebuts » politiquement recyclables. Il y a moins de dix jours, la ministre avait appelé le Figaro pour démentir officiellement sa candidature aux élections européennes : « Il n'en a jamais été question. J'ai encore reçu récemment l'assurance du président de la République que je continuerai en 2009 à mener mon action à la chancellerie », déclarait la ministre, en ajoutant un tonitruant «non, non et non !» à propos de son départ du gouvernement. Dommage, elle ne savait pas qu'un Kleenex en politique, dès qu'il est déplié, devient forcément gênant et inutile, surtout quand il porte les stigmates ostentatoires d'une période à oublier.
UNE LONGUE TRAQUE
Sous l'aile du couple Sarkozy («C'est ma sœur», disait d'elle Cécilia), son ascension avait été fulgurante. Sa dégringolade est encore plus brutale. Son sort était pourtant scellé depuis la fin de l'été, pour des raisons qui relèvent autant de la sphère privée (mais qui donc est le père de son enfant ? Serait-il dans l'entourage immédiat du Président ?) que publique (remous multiples liés à ses réformes). Se débarrasser de sa créature, érigée en emblème de «la diversité française», n'a pourtant pas été facile pour Nicolas Sarkozy. Et au regard des humiliations et des désaveux que Matignon et l'Elysée lui ont infligé ces derniers mois, la garde des Sceaux, alors enceinte, a fait preuve d'une capacité de résistance hors norme. Un Kleenex ultra résistant ! Un truc à faire pâlir de jalousie ses concurrents sur le marché. Regardez ce mielleux de Bertrand. Lui, il a acquis le niveau supérieur du linge qui compte et que l'on met dans les armoires de famille.
Elle devenait trop dangereuse pour le Chef de l'Etat, et les proches de ce dernier ont dégainé les coups tordus pour arriver à leurs fins : manipulation de la presse pour distiller les rumeurs hostiles (pas possible !), déstabilisation interne via des collaborateurs amis, au sein du ministère de la Justice (ils n'ont pas tous démissionné de leur plein gré), humiliations bien calculées (l'audience des syndicats en a été l'exemple flagrant) pour dénigrer le travail de la ministre. Celle qui trottinait voilà un an en talons hauts et robe d'apparat aux quatre coins de la planète aux côtés du chef de l'Etat, a commencé par être rayée, en mai 2008, de la liste du «G7», la garde rapprochée des ministres les plus politiques, que Nicolas Sarkozy réunit régulièrement autour de lui à l'Elysée.
EUROPEENNE PAR PUNITION
Un traumatisme pour celle qui dépensait sans compter pour être la plus belle dans le miroir des médias. Elle a dû ensuite essuyer les désaveux de François Fillon « totalement hostile » à l'incarcération possible des mineurs dès 12 ans, quand elle jugeait la mesure de « bon sens». Ou encore cette rebuffade de Nicolas Sarkozy (qui l'a répétée vendredi lors de ses vœux à la presse) à propos de l'interpellation musclée du journaliste de Libération Vittorio de Filippis, sur laquelle Rachida Dati ne trouvait rien à redire. Elle est « morte » par où elle avait pêché ! Nicolas, son ami de trente mois « l'a tuer ! » et les médias l'ont achevée ! Elle finira au cachot, mais pas au pain sec, avec un poste au Parlement européen. Dramatique comme vexation, et sympa pour celles et ceux de son camp qui vont se battre comme des chiffonniers pour décrocher le poste de représentation le mieux payé du pays !
Autre Kleenex mais de couleur verte : Nathalie Kosiusko Morizet, qui a simplement été dégagée pour laisser la place à une nouvelle égérie sarkozyste, et pour préparer le départ de Borloo. Ce dernier est enfin parvenu, à la faveur du dernier remaniement, à se débarrasser de son encombrante secrétaire. Nicolas Sarkozy veut lui être agréable, pour le convaincre d'arrimer à l'UMP le Parti radical. Le ministre de l'Écologie rechignait à accepter une vice-présidence au sein du parti majoritaire, qui entérinerait son allégeance. Avec ce coup de main contre "NKM", le chef de l'État espère que Borloo se montrera plus coopératif. L'idée serait de le faire tenir jusqu'au grand remaniement du printemps, pour procéder à un parachutage sur le poste de... Rachida Dati. Double avantage : Borloo serait ravi de quitter l'Environnement, dont il estime avoir fait le tour, pour la chancellerie qui appartient à ses rêves personnels, car il est ancien avocat !
Après la Karchérisation on va se tourner vers la Kleenexisation, qu'il pratique plus facilement, et avec des effets encore plus visibles, que la première. C'est, il est vrai, plus ciblé, plus léger, et le résultat est immédiat. A la place de ses meilleurs amis, je me méfierais !
Mais je déblogue...

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23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 07:17

Il faut se méfier, dans la vie publique, des femmes et des hommes qui n'ont pas d'humour, car ils se prennent forcément trop au sérieux. Et dans le fond, il n'y a rien de pire que de croire que la vie ne doit être faite que de moments où il ne faudrait absolument pas détendre l'atmosphère. D'ailleurs, en pleine crise, un bon mot, une belle comparaison suffit à modifier totalement les rapports humains si... ces procédés oratoires tombent à point. Il arrive aussi qu'on fasse des saillies déchainant les rires, sans s'en apercevoir, ce qui peut bien évidemment produire l'effet contraire.
Cette situation était arrivée par exemple à Jean-François Poncet, alors Président du Conseil Général du Lot et Garonne qui, lors d'une Sainte Barbe à Laplume, avait eu ce constat dévastateur : « Sans femmes consentantes, il n'y aurait pas de pompiers volontaires », qui lui valu d'entrer dans le gotha des humoristes involontaires. Il vient d'y être rejoint par Ségolène Royal qui, pour reprendre la main sur le plan médiatique avait décidé de s'inviter à la cérémonie d'investiture obamaniaque.
Elle avait absolument tout prévu pour être au cœur de l'événement, comme elle l'avait fait d'ailleurs pour l'élection de Michelle Bachelet au Chili, avant la désignation par les socialistes de leur candidate aux élections présidentielles françaises. Là, de l'avis de tous les officiels chiliens que j'ai personnellement rencontrés, (dont celui qui l'avait accompagnée dans son périple), elle était venue décoder la manière dont le phénomène Bachelet avait grandi et permis d'imposer, via les sondages et la notoriété, une candidature extérieure au processus « normal » des partis. En fait, la Présidente de Charente-Poitou est à l'affût de processus strictement médiatiques expérimentés, afin de se rendre incontournable. Elle a manqué une marche cette semaine en voulant, comme ça arrive souvent, trop en faire.
« Oui, j'ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copié », a dit la responsable socialiste en précisant « assumer » par avance les moqueries que ce commentaire pourrait susciter. Le journaliste, Sylvain Cypel, du Monde, déclare, sur le site du quotidien, n'avoir « personnellement pas perçu la réponse de Ségolène Royal comme étant de l'humour ». Modestement il ajoute : « Je peux évidemment m'être mépris, mais la précision sur le fait qu'elle 'assume' m'est apparue confirmer ma perception », ajoute-t-il. Il précise que Ségolène Royal a, la première, abordé ce thème des points communs entre les deux campagnes. « Je lui ai alors posé la question suivante : 'Donc, ce que vous dites, c'est que c'est vous qui avez inspiré la campagne de Barak Obama ?'' Et avec « humour », elle a décoché sa revendication de '' brevet  de campagne... réussie''.
« Je comprends que cette phrase ait pu surprendre ceux qui, à distance, n'avaient ni le son ni l'image : 'Son ego est devenu totalement démesuré !, se sont-il dit ', explique-t-elle. Comment l'a-t-elle deviné? Mais après une conférence de presse « centrée sur le moment historique que nous vivions (...) c'est à une question amicalement provocatrice d'un des journalistes que j'ai répondu de façon humoristique ! », ajoute-t-elle.
AMERICANISATION FORCENEE
Si « la force de l'événement vécu ici et dans le monde » l'a impressionnée, ce n'est pas au point « de perdre la lucidité », insiste Ségolène Royal dans un démenti sur le site Désirs d'avenir. Dommage qu'elle n'assume pas la bravitude de ses propos publics car, dans le fond, il a une part de vérité puisque la manière dont elle avait conçu sa campagne interne au PS reposait sur des principes très américanisés. Il est exact que le recours au soutien massif via des adhésions internet, la constitution de réseaux parallèles à ceux trop sclérosés, le contact direct avec les électrices et les électeurs via les technologies modernes, un discours messianique, l'utilisation des concerts avec vedettes du show-biz comme références, et une attention particulière à la forme des apparitions publiques sont devenus de nouveaux repères en idéologie politique.
Le tout est de savoir si les conseillers d'Obama sont venus les chercher en France, ou s'ils avaient simplement établi un plan de campagne interne au parti républicain, puis externe, basé sur une analyse comparable des comportements sociaux. Et là, ce n'est plus de l'humour mais le terrible constat de l'américanisation de la vie politique hexagonale, ce que je n'ai cessé de dénoncer en son temps. Il faut se poser la question de savoir si ce type d'humour au second degré est crédible dans un pays ravagé par le doute sur ses élus de tous bords. La personnalisation outrancière du régime républicain devient préoccupante, et nous sommes très loin de comprendre le caractère comique de certaines affirmations. Il n'y a plus de grand spécialistes du maniement de la petite phrase qui déclenche l'hilarité générale. Dans le fond, les plus efficaces dans ce domaine demeurent Nicolas Canteloup et les Guignols de l'Info, qui parviennent à décoder les facettes les plus caricaturales de personnages se prenant au sérieux le reste du temps.
C'est bien là le mérite essentiel de ces séquences, car elles offrent une vision synthétique des personnalités visées. Il faut le supporter, et ce n'est pas le plus facile puisque le suffrage universel donne, selon certains, une onction de perfection qui ne souffre pas la caricature. Impossible cependant, à partir du moment où on s'installe sur le devant de la scène, de pouvoir échapper à ce ridicule qui tue. Le moindre faux pas est exploitable, et refuser qu'il en soit ainsi n'arrange pas véritablement les choses. Avec sa figurine sur laquelle on pouvait passer ses nerfs, Nicolas Sarkozy a, par exemple, dévoilé son véritable caractère.
HUMOUR, QUAND TU NOUS TIENS
En première instance, fin octobre, le tribunal avait invoqué « la liberté d'expression et le droit à l'humour » (sic), pour refuser la demande du président de la République. Nicolas Sarkozy a eu gain de cause en appel. La cour d'appel de Paris a estimé que la poupée vaudou à l'effigie du chef de l'Etat constituait bien une « atteinte à la dignité de la personne », par « l'incitation du lecteur à piquer la poupée (...), action que sous-tend l'idée d'un mal physique, serait-il symbolique ».
Toutefois, elle a refusé sa demande de la retirer de la vente, cette mesure n'étant « pas proportionnée et adéquate », et a demandé simplement à l'éditeur d'apposer sur toutes les poupées un bandeau précisant le contenu de la décision de justice. L'éditeur devra également verser au président un euro de dommages et intérêts.
« Je suis tout à fait satisfait » (sic), avait commenté l'avocat du chef de l'Etat, Maître Thierry Herzog, qui « ne regrette nullement » d'avoir interjeté appel. L'avocat, qui a soulevé un nouvel argument devant les juges d'appel (il a estimé que « nul ne pouvatt prendre au sérieux ce procédé et croire qu'il prônerait un culte vaudou tel que pratiqué aux Antilles ») devait encore s'entretenir avec le président « des suites à donner à cette affaire ». Il pourrait en effet décider d'engager une action au civil, et réclamer des dommages et intérêts supplémentaires à Tear Prod. Si l'avocat du président est content, les éditions K&B (société Tear Prod) aussi ! Elles ont dit avoir accueilli « avec un grand soulagement » la décision et elles ont même annoncé qu'elles allaient procéder à un retirage des coffrets.
Pour moins de 13 euros, aiguilles pour les piquer comprises, des kits complets (manuel et poupée vaudou) sont vendus depuis la mi-octobre pour se défouler sur Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. K&B invite ainsi à planter une aiguille dans la buste de la poupée Sarkozy sur un « Casse-toi pauvre con » ou un « Tom Cruise », et dans le ventre de la poupée Royal sur un « Pas fan de la justice chinoise » ou un « Vive le Québec libre ». Pas du goût du président... qui avait aussitôt assigné en référé les éditions K&B, afin qu'elles retirent des poupées vaudou à son effigie, qu'elles commercialisent sur internet.
Le président avait argué du fait que son droit à l'image avait été violé... Même Obama n'a pas osé porter plainte contre Ségolène Royal, alors qu'elle l'a implicitement accusé d'être un vil copieur ! En fait, si elle était pas allée moucharder, personne ne se serait aperçu qu'elle était parmi le parterre acclamant Obama. Un trait d'humour a suffi à (presque) voler la vedette à l'idole du monde du libéralisme maîtrisé. Un coup de génie qui a dû véritablement angoisser Nicolas Sarkozy ! D'ici à ce qu'elle se mette à le copier en courant partout et en faisant autant d'humour que lui quand il annonce avoir sanctionné les banquiers, avoir relancé l'économie, avoir aidé la relance avec le paquet fiscal, avoir sauvé le monde de la crise, il n'y a qu'un pas...
Mais je déblogue...

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